[Lieu] Les portes de Manost

[Ravestha]

HRP : lol Kasumi, je crois que tu t'embrouilles avec les noms de quête

Ravestha avait remarqué la jeune femme qui s'approchait de lui. Il ne l'avait jamais vue auparavant mais son entrain fit sourire le Grand Emissaire qui s'inclina respectueusement pour rendre son salut à la jeune inconnue.

"C'est exact, jeune dame. Mon voyage s'annonçant assez long, j'espère que les jours suivants seront aussi beaux que celui-là. Vous quittez aussi la ville ?"

[Kasumi]

[Quête : la fin de la suprématie]

La jeune femme fit volter son cheval, l’amenant face à celui de son interlocuteur.

- Oui, je dois quitter la Cité du Vigilant bien qu’il m’en coûte. Je suppose que les séjours dans la Cité bénie paraissent toujours trop brefs. C’est une vision fantastique, n’est-ce pas ?

Chandara désignait les galions appareillant dans le port. Peut être cet homme faisait-il partie de la troupe de mercenaires. Il était là au lieu et à l’heure du rendez-vous. Cependant l’aspirante paladine s’était attendu à des manières moins policées de la part de ses compagnons de voyage. Cela ne coûtait rien de vérifier :

- Oserais-je vous demander où vos pas vous portent ? Il se pourrait que nos routes soient communes pour un temps.

[Ravestha]

Ou pour longtemps, pensa le Manostien. Au vu des bagages de Chandara, celle-ci ne partait pas non plus pour une promenade de deux jours. Ravestha en venait à espérer qu'il se trompait. Elle était si jeune... Malgré la présence d'un marteau accroché au flanc du cheval, cette fille n'avait sans doute pas vu beaucoup de combats dans sa vie, et il était à craindre que ceux à mener dans les terres du chaos ne soient pas les plus faciles.

"Il se pourrait en effet. Je m'en vais faire un sombre voyage jusqu'au coeur de la Cité du Chaos. J'espère seulement ne pas y séjourner trop longtemps. Le temps d'une mission plus précisément."

[Kasumi]

[Quête : la fin des omb... de la suprématie]

HRP : Chandara manie le marteau de guerre. Si tu ne veux pas être tapé, ne l’oublie plus.

Cette fois-ci, le doute n’était plus permis. Ce serait une bien improbable coïncidence que cet homme ne fasse pas partie de l’expédition.

- Si c’est dans la Cité maudite que vous vous rendez, nous ferons assurément la route ensemble. J’ai été recrutée pour faire partie d’une expédition et Mélandis est notre destination. Si nous devons partager notre chemin, appelez moi Chandara ! Et à qui ai-je l’honneur messire ?

[Ravestha]

Ravestha comprit aussi que la jeune femme ferait partie du groupe. Combien seraient-ils au final ? En tout cas l'opération recrutement avait été visiblement un succès. Restait à voir la valeur de ses compagnons.

"Je me prénomme Kemsher. Il me semble que nous avons répondu à la même demande, s'il s'agit bien de créer quelques petits soucis à un certain mauvais dieu influent de Dorrandin."

[Duo]

Lorsqu'elle arriva aux portes de Manost, Iria scruta les alentours à la recherche d'Elza, Chandara et Kemsher. Elle finit par apercevoir ses compagnons mais Elza manquait à l'appel. Elle approcha alors doucement tout en restant sur son cheval noir.

"Kemsher ! Je vois que vous avez fait la connaissance de Chandara ! Fort bien. Avez-vous aperçu Elza ? Nous n'attendons qu'elle pour partir !"

[Ravestha]

Iria était arrivée et confirma l'évidence : Chandara les accompagnerait dans cette mission. Elle ne descendit pas de cheval pour leur adresser la parole, visiblement prêssée de partir.

"Non je ne l'ai pas encore vue. Elle ne devrait plus tarder sans doute, du moins je l'espère."

[Kasumi]

[Quête : la fin de la suprématie]

Chandara avait adressé un signe de tête en guise de salut à la nouvelle venue. Leur employeuse n'avait pas l'air d'humeur à partager des civilités. Chandara décida de ne pas le prendre pour elle. Après tout, tout le monde avait le droit de souffrir d'un manque d'éducation, surtout une Mélandienne, se surprit-elle à penser.

- Bonjour à vous aussi Dame Malganis. Je crains de n’avoir moi-même croisé personne pressé de quitter la Cité en franchissant les portes. Peut être vous en révèlerez nous plus sur la route que vous escomptez emprunter en attendant l’arrivée de cette Elza ?

[Elzen]

[HRP: Désolé pour ce retard...]

Elza arriva bonne dernière. Elle portait son habituelle cape de voyage sombre ne laissant rien entrevoir de sa tenue, et sous laquelle son boomerang était probablement dissimulé, mais, grande nouveauté, un Katana magnifique était accroché dans son dos, entre elle et le sac qu'elle portait. Bon, d'un autre côté, aucun de ses compagnons de voyages ne la connaissaient, il n'y avait donc que peu de chances qu'ils remarquent qu'il s'agissait d'une "nouveauté".
Elle tenait par la main un Bryan bien plus éveillé que la fois précédente, et un chat les suivait à distance raisonnable. Lorsqu'elle lâcha la main de son petit frère pour aller saluer son employeuse, l'enfant s'écarta pour jouer avec le félin.

"Veuillez excuser ce léger retard, j'ai eu... une affaire de dernière minute à régler."

[Kasumi]

[Quête : la fin de la suprématie]

Chandara observa un instant les nouveaux arrivants, incrédule. Elle se tourna vers Iria et s’adressa à elle sans prendre la peine de ne pas se faire entendre des autres :

- Pardonnez-moi, ce n’est pas que je remette en cause vos choix de compagnons, mais je ne vois pas où vous voulez en venir à engager des enfants. La route jusqu’à Mélandis est longue et périlleuse, je ne vous l’apprends pas. Vos « renforts » ne comptent tout de même pas couvrir la distance sur leurs seuls pieds ?

[Duo]

Iria fronça les sourcils.

"Elza, vous n'avez pas de cheval ? Vous pensez que nous allons marcher jusqu'à Melandis ?

J'espère que vous ne comptez pas emmener votre frère avec nous ! C'est hors de question !"

[Elzen]

[HRP: Un cheval! Je savais que j'oubliais quelque chose, dans ce post -_-
Bon, on va dire que le personnage est moins tête en l'air que le joueur.]

Elza sourit en entendant la réaction de la jeune femme, et répondit sans laisser à Iria le temps de le faire.

"Rassurez-vous, ma chère. Bryan et moi avons vécu des voyages autrement plus délicats. Elle ajouta, légèrement narquoise Et il me parrait moins périlleux pour lui de voyager avec moi que d'attendre seul dans les rues de Manost mon retour, qui pourrait tarder plus que le vôtre."

Elle scrupta les alentours avant d'ajouter "Quant aux pieds qui vont couvrir la distance, ma foi, ils auraient dû me précéder..."

Quelques instants s'écoulèrent avant qu'un jeune adolescent humain n'arrive des portes, tirant un cheval par la bride, et n'avance jusqu'à la petite troupe.
"Voilà votre monture, m'dame Elza."
Une pièce apparut dans la main de la jeune femme, qui la tendit au palfrenier.
"Et voilà pour toi. Tu remerciera encore ton maître de ma part."

Sitôt que le garçon se fut éloigné, Elza saisit Bryan par les épaules et le jucha sur le dos de la monture, avant de s'y hisser elle-même. Le félin avait disparu à l'arrivée du cheval.

Edit: Conflits de posts :s
Ravy a dit qu'il était à cheval dans son premier post, par contre

[Kasumi]

[Quête : la fin de la suprématie]

Chandara fit volter son cheval de ses genoux et le fit approcher de la monture de la jeune fille. Elle toisa cette dernière et lui jeta un regard sévère.

- Par les dieux, vous êtes bien trop jeune pour que cet enfant soit le vôtre. Escomptez-vous réellement l’emporter dans l’endroit le plus dangereux de ce continent ? Si cela n’était que de vous qu’il s’agisse, vous auriez toute liberté de vos choix mais vous envoyez cet enfant à la mort ou pire si vous nous accompagnez. Les affaires que nous allons mener dans la cité du chaos ne nous laisseront pas le loisir de vous fournir une escorte et encore moins de veiller sur la santé de cet enfant.

[Elzen]

[HRP: Oui, bon, je sais qu'on s'est un peu emmélés les pinceaux en répondant en même temps, Duorok et moi, mais 'faut suivre quand même J'suis plus piétonne, là.]

Elza posa les mains sur les épaules du gamin, et toisa les deux femmes du plus noir de son regard de jade. Sa douce voix d'elfe se fit dure et sévère.

"Bryan est mon frère et je suis sa seule famille. Nous avons tous deux affrontés des lieux autrement plus dangereux que ne peut l'être votre Mélandis, et pour l'heure, c'est en demeurant à Manost qu'il risque le plus. Il est la raison première de mon départ, bien avant votre mission, et s'il ne vous sied pas de voyager en sa compagnie, je peux quitter votre groupe, et lui et moi suivront une route parrallèle à la vôtre. Mais je ne me séparerais pas de lui avant notre destination commune, et rien de ce que vous pourrez dire ne changera cet état de fait."

[Ravestha]

HRP : Merci Seth. Effectivement Dudu, j'ai dit que j'avais une cheval. Tssss... Rah grillé.

Effectivement il n'était clairement pas avisé que ce jeune garçon les accompagne. Autant pour lui que pour eux, d'ailleurs. Il était hors de question de mettre un innocent en péril parce que sa soeur, se montrait irresponsable.

"Nous pouvons faire la route ensemble. Mais il est hors de question que cet enfant vienne avec nous pour notre mission. Nous n'avons pas le temps de faire la nourrice ni le loisir de nous disperser pendant le combat pour surveiller qu'il n'est pas en danger. Êtes-vous à ce point inconsciente pour vouloir emmener un garçon comme lui dans l'antre du chaos ?"

Le ton s'était volontairement voulu dur. Ce garçon n'avait rien à faire dans une telle mission, qu'imaginait donc la jeune femme ?

[Kasumi]

[Quête : la fin de la suprématie]

Chandara hocha la tête à la réaction de ses autres compagnons de voyage. Elle sourit à Kemsher :

- Je suis ravie de constater que le bon sens qui fait défaut à cette jeune personne l’emporte chez les autres membres de cette expédition. Qu’il en soit ainsi : il serait encore plus risqué pour vous de voyager seule à travers les Terres désolées. Nous vous escorterons jusqu’aux portes mais pas au-delà. Cependant, je vous le demande une dernière fois : n’y-a-t-il pas une destination moins périlleuse pour ce jeune garçon ? Au cours de notre périple, nous passerons à proximité de plusieurs communautés bien moins dangereuses. Je vous enjoindrai à y arrêter votre périple insensé.

[Elzen]

[HRP/ J'ai dit clairement: "et le jucha sur le dos de la monture, avant de s'y hisser elle-même." ]

Elle accorda un sourire complaisant à l'homme, et son ton se radoucit légèrement.

"Merci à vous de vous soucier de sa sécurité, mais j'ai dit ce que j'avais à dire. Mélandis se révelera plus sur pour lui que n'importe quel autre lieu dans lequel il pourrait se trouver. Si le coeur vous en dit, je pourrais vous en narer les raisons durant notre voyage. Il ne nous accompagnera pas dans le vif de l'action si cela vous effrai tant, et je vous décharge de toute responsabilité à son égard."

Elle sembla envisager la proposition de la jeune femme

"Soit. Si nous trouvons sur notre route un endroit où je jugerais sage de le laisser, je vous promet d'envisager cette option. Pourrions-nous changer de sujet, désormais ?"

[Kasumi]

[Quête : la fin de la suprématie]

HRP : autant pour moi, je modifie mon qualificatif.

Chandara jeta un regard noir à la jeune cavalière. La nouvelle venue, tant par son entrée remarquée que par ses choix d’éducation pour le moins douteux, n’avait pas gagné les faveurs de l’aspirante paladine.

- Très bien, je suis également d’avis que vous nous avez fait perdre suffisamment de temps. Voyons si vous savez monter ce cheval qu’il a fallu vous faire amener jusqu’ici, ajouta-t-elle d’un ton sec et cassant.

Puis elle fit délibérément tourner sa monture vers le chemin, signifiant que la converstaion était terminée pour elle.

[Duo]

HRP: désolé pour le conflit de post Seth, mais pour une fois que tu postes .

Très agacée, Iria pointa vers Elza un index furieux.

"Croyez-vous vraiment vous allez trouver à Melandis une garderie pour cet avorton qui vous accompagne ? Et peut être espérez vous le laisser dans la Cordilière du Faucon ? Ou mieux encore ! Dans les Terres du Basilic ? Visiblement, vous manquez de sens des réalités et je commence à douter de vos capacités, Elza. Mais soit ! Que le morveux nous accompagne ! Mais je veux qu'il fiche le camp à la seconde où nous serons à Melandis. Nous n'avons perdu que trop de temps, me suis-je bien faite comprendre ?"

[Elzen]

Quel plaisir d'être appréciée, vraiment. Elza sourit. Qu'ils pensent ce qu'ils veulent. Moins ils l'appréciaient, moins ils s'attacheraient à elle, ce qui était dans leur intérêt autant que dans le sien. Lorsque ces gens auront visité Sigil, les Tréfonds Obscurs, et au moins deux des enfers de Baator, Elza envisagera de reconsidérer de son "sens des réalités". En attendant, il s'agissait de vérifier que ses talents de cavalières ne s'étaient pas trop rouillés.

Le cheval se dressa brusquement sur ses pattes arrières en poussant un hénissement, ne semblant destabiliser ni la cavalière, ni le jeune passager, puis s'élança vers le chemin. Arrêtant sa monture une dizaine de mêtres plus loin, l'Elfe se tourna vers ses "compagnons".

"Eh bien, dans ce cas nous sommes partis."

[Kasumi]

[Quête : la fin de la suprématie]

Voilà que la jeune imprudente pensait encore à les impressionner en faisant cabrer son cheval. Décidément, Chandara commençait à y voir rouge. Elle rejoignit Elza au petit trop. Arrivée à sa hauteur, elle se tourna à peine pour lui lancer :

- Contrôlez et ménagez votre monture si vous comptez à ce qu’elle vous emmène loin. Et croyez-moi, les passes de la Cordillère et les routes forestières au-delà éprouveront nos chevaux sans qu’il soit besoin de faire de l'esbrouffe. Sans cela, vous parcourrez le désert avec vos bagages sur le dos.

Laissant les autres arriver à leur hauteur, elle s’adressa à Iria :

- Par où comptez-vous nous faire passer les montagnes ? La voie côtière de l’ouest est la plus fréquentée mais nous pourrions contourner les montagnes par l’est et gagner ainsi de la distance et du temps. Je connais quelques chemins praticables. Je serais ravie de vous accueillir chez moi pour une nuit aux abords de Cojum.

[Duo]

Avant de répondre, Iria déroula devant elle un des parchemins confiés par Duorok avant son départ.

"C'est gentil, mais j'ai un itinéraire précis à suivre. J'ai des ordres."

Puis sans autres formes de cérémonie, Iria fit partir sans cheval et toute la compagnie en direction de Melandis.

[Kasumi]

Quête : accords mineurs

HRP : d’un commun accord, cette quête s’achève ici. Voici donc le résumé des évènements conduisant à sa fin. Désolé pour la collision de quêtes ainsi que pour l’unité de lieux.

Auregann, Marvin et Chandara purent finalement s’enfuir sans alerter les gardes patrouillant toujours autour de l’entrepôt. Ils avaient maintenant en leur possession une partie du butin dérobé au marchand. Leur enquête les avait conduits sur les traces d’un mystérieux gnome visiblement lié au vol. Malheureusement, la visite de l’entrepôt et l’émoi qu’elle avait soulevé avaient permis à ce dernier de s’échapper.

Les trois compagnons décidèrent donc de remettre au marchand les objets déjà récupérés ainsi que les informations qu’ils avaient glanées. Celui-ci s’acquitta de la récompense promise même s’il fut horrifié d’apprendre avoir été si aisément mystifié par le gnome et peiné de ne pas pouvoir récupérer le restant de son stock.

Les jeunes gens retournèrent donc au Loyal Paladin avec un goût d’inachevé où ils se séparèrent finalement. Mais l’histoire ne s’arrête pas là : Marvin et Chandara eurent une bien étrange surprise le lendemain matin alors qu’ils s’apprêtaient à quitter la ville pour s’en retourner à Cojum. Au hasard d’une ruelle, ils passèrent devant un petit entrepôt au moment même où cinq hommes visiblement paniqués jaillissaient dans la rue en se bousculant et en se faisant trébucher l’un l’autre dans leur fuite éperdue. Interloqués, les deux jeunes gens se précipitèrent à l’intérieur du modeste bâtiment pour y découvrir un bien étrange gnome jetant un regard horrifié à une petite flûte. Malgré son agitation frénétique, aucun son ne franchissait ses lèvres. Les jeunes gens choisirent de laisser le voleur pathétique à ses ennuis, s’emparèrent de l’instrument et récupèrent sur une table les derniers objets dérobés au marchand.

Une fois celui-ci de nouveau en possession de ses biens, il leur céda l’instrument comme promis. Marvin prit Chandara de court en suggérant de le remettre à la barde qui les avait subjugués par son récital. En effet, elle seule saurait en faire bon usage même si le secret de la nature de son enchantement était perdu… ils firent envoyer un paquet à l’intention d’Auregann à la Taie Dorée où elle avait élu refuge.

A des lieux de là, un vieux grimoire abandonné depuis des lustres dans la bibliothèque décrépite d’un seigneur décati mentionnait dans un chapitre pompeusement intitulé « Curiosités et autres artefacts extraordinaires de Toril » la description d’une flûte bien étrange. La description et la petite gravure s’accompagnaient d’un avertissement griffonné d’une main frénétique :

"Ne jouer de cet instrument sous aucun prétexte !"

La suite du texte n’était compréhensible que par une poignée d’érudits pratiquant un ancien dialecte elfique :

► Afficher le texte

"Flûte chaotique de Taliezombie : le fléau du barde.

On raconte que le son de cette flûte est imprégné de l’essence pervertie du barde auquel elle doit son nom. Le porteur qui oserait jouer de cet instrument en public provoquerait la fuite de son auditoire. Seuls les non morts sont immunisés à la Peur qu’il suscite immanquablement chez toutes les races civilisées d’Aber Toril. Le musicien malchanceux qui userait de cet objet maudit serait tellement dégouté par sa prestation qu’il serait frappé de mutisme et de surdité pour une durée variable selon son ego."

[Althéa]

Un pas, deux pas, trois. J'avais promis je sais. Plus jamais je ne m'embarquerai là-dedans. Telles étaient les pensées qu'Althéa ressassait sur la route des portes de la ville. Si seulement elle avait pu abandonner son gros ventre le temps de l'aventure ... Elle était sure que l'enfant aurait accepté sans mal le compromis. Ou peut être pas juste pour l'embêter. Pour le moment, il semblait s'être endormi, bercé par le balancement de la marche. Il était bien le seul et il avait de la chance. Elle aurait donné n'importe quoi pour se poser dans un recoin -si possible agrémenté d'un édredon confortable - et fermer les yeux ne seraient-ce que quelques instants.

Elle aperçut le vieil helmite vers les portes. Doucement, elle vint jusqu'à lui et lui frôla l'épaule pour lui signaler sa présence.

[Lothringen]

Corwin sursauta comme si elle venait de lui glisser un couteau sous la gorge, avant de se reprendre avec un grognement qui se voulait expressif.

« Hum, vous revoilà. Inutile de me faire votre rapport, vous avez fait chou blanc, n’est-ce pas ? Et ne me regardez pas comme ça, je ne suis pas devin, j’ai juste interrogé les gardes qui étaient de faction ce matin. Salgissran de Veldur, son serviteur et une charrette de sacs de betteraves ont quitté Manost dès l’ouverture des portes. Se sont même pas sentis suffisamment menacés pour dissimuler leur identité ! »

L’helmite en frémissait encore. Qu’on ait pu le prendre pour un homme incapable de réagir à un vol caractérisé et quasiment signé commis dans sa propre demeure le heurtait non seulement dans son sens hypertrophié de la justice, mais peut-être aussi dans son amour-propre de vieux guerrier.

« Des betteraves qui quittent Manost, les gardes ont trouvé ça bizarre, alors ils en ont ouvert une demi-douzaine de sacs avant de renoncer.Tout ce qu'ils ont remarqué c'est qu'elles commençaient de pourrir. Bref, s’il y avait une statue sous l’ensemble, ils ne l’auront pas vue.

Apparemment les deux n’avaient pas l’intention de revenir de sitôt. Ils ont déclaré qu’ils allaient à Graëlon, mais j’imagine que c’est juste parce c’est l’aboutissement naturel de la voie côtière. Un des gardes m’a dit que le mage avait une carte dans les mains, et je ne vois pas l’utilité d’une carte quand il n’y a qu’à suivre la grand route plein nord, pas vrai… »

Sortant de ses réflexions, il reporta enfin son attention sur Althea et sa proéminente silhouette, qui lui soutirèrent un soupir d’impuissance. Une femme enceinte jusqu’aux dents et un vieillard, cela faisait une paire de poursuivants redoutable, de quoi terroriser n’importe quel voleur ! Mais il ne pouvait pas renoncer à poursuivre ces gens, même si c'était stupide et même s'il ne savait pas vraiment ce qu'il ferait quand il les aurait retrouvés. C'était sa statue.

« Une charrette, ça laisse de belles traces dans la terre… Je vais emprunter un cheval au fort et essayer de les suivre. Merci de m’avoir aidé. Surtout après la sortie que je vous ai faite à l’herboristerie, ajouta-t-il avec un sourire d'excuse. Sauf votre respect, madem... madame, vous devriez dénicher une sage-femme et préparer du linge, tant que vous pouvez encore marcher… »

[Althéa]

Elle l’avait regardé avec effarement durant quelques secondes. La prenait il pour une faible femme, juste bonne à rester chez elle avant d’accoucher ? Lui avait elle dit d’aller creuser sa tombe pendant qu’il en était encore temps ? Ou d’aller raccrocher ses dents avant qu’elles ne tombent toutes ? Le vieil helmite avait des cotés bien exaspérants.

« C’est vrai, vous êtes tout seul et ils ne sont que deux. Vous risquez vraiment de les impressionner. Quand ils vont vous voir débarquer, ils laisseront sans doute leur carriole pour éviter la force de votre courroux. On ne dirait pas mais c’est pour eux que je tremble …Certes, vous mourrez sans crainte vu qu’Helm appréciera sans doute vos efforts pour retrouver sa statue. Mais avouez que ça serait quand même du gâchis … Sauf votre respect … »

Elle avait réprimé une grimace moqueuse à grand peine.

« Certes, je ne vaux guère mieux. Mais tous les deux, nous serons mieux qu’un, non ? »

[Lothringen]

Corwin eut un sourire étrangement doux.

« Suis-je donc si vieux que cela ? »

Il chercha ses mots quelques instants, puis ajouta d’une voix lente :

« Je suis né dans une cité au bord de la guerre civile qui s’appelait encore Artryl. J’étais de la campagne contre Demogorgon, j’ai fait la guerre de Shar. A l’époque je n’étais pas un guérisseur, mais un guerrier ; j’invoquais Helm pour pourfendre nos ennemis porteurs de haine et de tourmente. Puis à trop voir mourir autour de moi j’ai pris en aversion la guerre et les carnages, et j’ai préféré offrir mes soins à qui voudrait…

Ma voix tremble peut-être un peu quand je prie, mais la faveur de mon dieu ne m’a jamais faillie, et je persiste à croire qu’il vaut mieux avoir Helm pour bouclier qu’un ventre sur les genoux… « sauf votre respect » ma chère… »

Il hocha la tête en la dévisageant.

« Vous avez tort si vous me croyez faible, et j’ai peut-être tort de vous sous-estimer, nous verrons bien. Venez si vous pensez pouvoir tenir en selle… Au pire, il pourra toujours vous servir de sage-femme, le croulant. »

Sur ces mots, il l’invita à le suivre au fort de Manost, afin de demander des chevaux aux écuries militaires. Il se garda bien de préciser qu’il n’était pas certain de pouvoir argumenter pour les obtenir.

[Althéa]

Elle avait hoché gentiment la tête. Si la garde était au courant, tout Manost serait bientôt au courant ... Et elle ne tenait pas que la ville sache qu'elle avait encore aidé un helmite. Et qui plus est, elle ne voulait pas qu'on sache qu'elle avait aidé un vieil helmite à courir après une statue fugueuse.

"Vous savez, nous avons des chevaux à la Vierge d'Argent. Des bons chevaux."

Elle se retint d'ajouter qu'au pire, ils disposeraient d'une vieille mule. Bien sûr, elle voyait déjà Delcia se tordre de rire et Elissa menacer de l'attacher pour ne pas qu'elle s'en aille. Mais le secret serait bien gardé.


"On vous les prêtera de bon coeur", renchérit elle avec un sourire. Puis son regard se fit sérieux et elle enchaîna.


"Par contre, si nous réussissons, je ne veux aucune bénédiction d'accord ?"

[Lothringen]

Corwin fronça les sourcils. On ne lui faisait pas ce genre de demande solennelle tous les jours, surtout dans la cité sainte du Vigilant. Althea ne devait pas avoir la vie facile avec tous ces prêtres terriblement bienveillants qui grouillaient autour d'elle. Il croisa les bras.

« D’accord. Si nous réussissons, vous n’aurez rien, promis juré. Si vous faites tout échouer, je peux vous concocter une bonne malédiction helmite, en revanche... Du genre : « Pour prix de vos fautes et de votre irrespect, mécréante, je vous condamne à côtoyer mes adorateurs jusqu’à la fin de vos jours. Mieux que ça, je ferai de votre enfant un de mes paladins !»

Il sourit en voyant la moue dépitée de la bretteuse.

« Et maintenant que vous voilà motivée, j'accepte votre proposition. Je préfère ne pas devoir expliquer à la garde après quoi je cours, ou ils vont se cotiser pour me mettre au dispensaire… »

[Althéa]

Elle avait hoché la tête. Peut être devait elle, compte tenu du salut public et la réputation qu'avait à tenir la cité du vigilant, aller avertir de ce pas la garde après tout. Peut être cela la préserverait elle de la malédiction Helmite. Il serait peut être bien content le casqué, dans son siège inconfortable avec sa main constamment levée à en attraper une effroyable tendinite. Sans parler de l'odeur de sa dite main ou plutôt de sa dive odeur à force de macérer dans son gant. Elle n'osait pas se l'imaginer. Mais elle n'en dit rien au prêtre. Un peu trop d'émotion et il risquait de lui claquer entre les doigts.

Ils se rendirent donc à la Vierge d'Argent où leur demande ne manqua pas de susciter quelques émois. Outre Delcia qui cette fois se roula littéralement de rire en apprenant qu'ils se lançaient à la poursuite d'une statue, il y eut une Elissa, rentrée plus tôt que de mission qui plutôt que de parlementer - ce qui n'aurait servi à rien - avec "une bigote sauvage n'ayant plus toute sa raison", s'empressa d'aller trouver Lothringen pour lui conter, une nouvelle fois n'est pas coutume, les nouveaux exploits de la mère de son enfant. Lui, pourrait peut être - à défaut de lui faire entendre raison - ordonner de l'emprisonner au temple ce qui serait mieux pour sa santé, et la santé de toute le monde, non mais !

Mais le fier équipage regagna toute de même les portes de la ville, monté sur deux hongres baies.

"Maintenant, en route mauvaise troupe"