[Bâtiment] La Capitainerie du Port

[Folken]

[Quête : l’invasion des ombres]

A peine arrivé, le manostien fut accueilli par le commandant Grégoire.

- Merci de vous être déplacé si vite messire Ravestha. Je me doute que vous devez avoir pas mal à faire. Mais ce soldat prétend pouvoir nous apporter des informations capitales pour accéder au palais présidentiel... et tenait absolument à ce que vous soyiez présent pour nous les révéler.

Reprenant son air intrigué, Ravestha se tourna vers le soldat qui ne l'avait pas quitté des yeux depuis son arrivée.

- Folken, nous avons répondu à votre exigence... nous vous écoutons, donc.. j'espère pour vous que vous ne vous fichez pas de nous

Au nom de Folken, Raestha sembla marquer le coup... très brièvement, car de visu, ce soldat ne ressemblait en rien au conseiller Folken qu'il avait cotoyé tant d'années au conseil. Celui-ci s'adressa pourtant directement à lui :

- Messire Ravestha... c'est pour moi une grande joie de vous revoir... je comprends que vous ayez du mal à me reconnaître... entre cette apparence que vous ne me connaissez pas et le temps qui a passé depuis ...

Saisissant bien qui cet homme se disait être, Ravestha tâchai de rassembler ses souvenirs et voir en quoi il pourrait se rapprocher du Folken qu'il avait connu, ayant peine à croire malgré l'évidence qu'il tentait de lui imposer, qu'il s'agissait bien du même. Comprenant qu'il allait falloir prouver qui il était, Folken saisit dans sa besace une petite pierre verte, qu'il lança au grand émissaire.

- Vous vous souviendrez certainement de ces cailloux maléfiques que Meboth avait importé à Manost ... Ils expliquent ma venue ici, et en partie comment j'ai pu arrivé dans ce corps.

La vision du caillou rappela à Ravestha la longue quête qui avait conduit à la chasse au vampire en plein Manost... et à l'extermination de Meboth... une quête qu'il avait par ailleurs menée avec le conseiller Folken. Et peu de gens pouvaient se vanter de posséder ces pierres et d'en connaître les propriétés... l'histoire ayant été étouffée. Ainsi ses "pièges à âmes" existaient toujours, et quelqu'un avait l'intention de s'en servir.

Si pour le Grand Emissaire, les pièces du puzzle devaient commencer à s'assembler, pour Grégoire et ses conseillers, on nageait en plein délire.

- Je n'entends rien à ce que vous dites Folken... de quoi parlez-vous exactement ?

- Veuillez m'excuser commandant, je vous dois en effet des explications

Le manostien entreprit alors de raconter aux luméniens "l'affaire Meboth" et ses expériences sur ces pierres capables d'enfermer des âmes, sans difficulté, tant il avait eu le temps de se remémorer dans les moindres détails cette quête qui lui paraissait si lointaine. Une fois son récit achevé, Grégoire fronça les sourcils

- En admettant que votre invraissemblable histoire soit vraie... en quoi cela nous concerne-t-il aujourd'hui ?

- Et bien il se trouve que d'une part c'est cette magie qui est à l'origine de ma situation actuelle, à savoir me retrouver dans un corps étranger... car je ne suis absolument pas un sbire de Morfea...

Grégoire lança un regard insistant à Ravestha, espérant y trouver des réponses plus claires... que celui-ci ne pouvait vraiment lui donner.

- Vous connaissez la notion de "hiatus entropique" ? ces accidents magiques rarissimes frappent parfois quand un entropiste se déchaine. Il y a très longtemps, Morfea et moi nous sommes retrouvés face à face sur un champs de bataille... dans un laboratoire pour être précis. A cette époque, Morfea était le lieutenant d'un espèce d'entropiste mégalo qui avait perdu les pédales... et que j'avais moi-même servi auparavant. Au cours de la bataille, ce singulier personnage, s'est déchaîné comme jamais, enchaînant les sorts d'attaques pour se débarasser des troupes venues l'envahir... tant et si bien qu'il s'est produit un truc bizarre... une explosion de lumière... quand je me suis réveillé, tout était en ruine autour de nous... et le corps de Morfea gisait sans vie devant moi... sans qu'aucune blessure grave ne semble lui avoir été infligée... Je n'ai jamais compris comment, mais son âme semble avoir dès lors prit place en moi ... cohabitant discrètement durant des années avec la mienne... avant qu'elle ne prenne le contrôle de tout mon être... le jour où Angelo, le vampire que nous avions pourchassé dans les cryptes ne manque de me tuer... Je ne sais comment il s'y prit, mais Morfea avait enregistré l'existence des pierres "enfermeuses d'âme"... et j'ai compris à mon réveil dans ce corps qu'il avait tenté de se débarasser de moi définitivement en usant de cette magie... sans y parvenir.

Les regards de l'assistance se croisèrent...dubitatifs...Désormais suspendus aux lèvres de Ravestha.

[Ravestha]

Ravestha était profondément troublé. S'il avait tressailli ponctuellement au nom du soldat portant les couleurs de Morféa, il n'avait cru qu'à une coincidence, certes improbable au vu du nom, mais une coincidence quand même. Le conseiller manostien avait disparu subitement sans laisser la moindre trace depuis très longtemps maintenant. A tel point que Ravestha ne nourrissait plus l'espoir de le revoir en vie, et en avait inconsciemment fait le deuil.

Et voilà qu'il posait les yeux sur un soldat ennemi qui prétendait être Folken lui-même. Des choses étranges, le Grand Emissaire en avait vu un certain nombre, mais apparement pas suffisament assez pour croire sur parole l'homme qui se tenait devant lui. La mention de Meboth l'avait naturellement fait tilté et il avait senti une colère froide monter en lui. Il était peu probable que le soldat dise la vérité quand a cet "échange d'âme", et cela signifiait donc qu'il avait soutiré les informations concernant le vampire à Folken.

"Qui a fait une entrée surprise dans la salle du conseil pour nous donner le nom de notre ennemi avant les guerres de Shar ?"

La question avait été posée de but-en-blanc, ainsi le semi elfe espérait déstabiliser son interlocuteur. Ce dernier, au contraire, eut un petit sourire.

"Voilà bien longtemps que je n'ai pas vu cette salle. Mais mes souvenirs sont intacts, car il s'agissait de notre vieille Oracle."

Le trouble gagna en intensité et cette fois le visage de Ravestha trahit l'état perturbé dans lequel il se trouvait. A la vue de la petite grimace, Folken ne put retenir un sourire. Le conseiller semblait revenir de trop loin pour que le Grand Emissaire ne réalise tout à fait ce que cela signifiait, ayant été pris de court. Sans quitter Folken des yeux, il esquissa un léger sourire.

"Hum euh... ben je crois qu'on peut lui faire confiance. Enfin si tu n'as pas changé après tant d'années..."

[Folken]

[Quête : l’invasion des ombres]

Ravi d'être enfin reconnu, même si le terme était peut être un peu fort, Folken rassura le Grand émissaire.

- Sois tranquile... même si bien des choses ont pu changer durant tout ce temps, je ne compte pas servir aux côtés de ce genre de monstre. Ma volonté reste bien de le mettre hors d'état de nuire définitivement.

Plongés dans ce qui pouvait ressembler à l'enfer, les deux hommes n'eurent guère le temps de savourer ce rare instant de joie que constituait leurs retrouvailles inespérées ; Grégoire, rassuré par la réaction de Ravestha mais impatient d'entendre ce que cet espion inespéré pouvait avoir à lui révéler pressa le dialogue

- Je m'en voudrais de vous interrompre dans vos retrouvailles messieurs, mais même si nous avons le temps, il me presse d'écouter vos conseils... Messire Folken, quelles informations pouvez-vous nous donner ?

Folken se rapprocha alors du bureau sur lequel Grégoire avait déplié une carte de la cité, repéra brièvement les lieux et décrivit un cercle autour du quartier nord :

- Non, justement... le temps nous est compté. Ce que vous voyez là... Ce sont leurs défenses... les murailles, qui, comme je vous le disais, et comme vous le confirmeront vos espions, sont suréquipés en archers. Si vous aviez attaqué pour tenter de percer une muraille, leurs mages auraient réduit en bouillie votre offensive... Mais vous n'avez pas donné d'assaut inconsidéré, ce a quoi Nwalk devait s'attendre, compte tenu de l'état physique de vos troupes. Du coup, quelle est la solution la plus logique pour creuser une brèche sans aller au contact ?

L'un des conseillers de Grégoire répondit du tac au tac d'un ton hautain

- Les armes de siège... mais nous sommes déja en train de préparer leur établissement... le montage est prévu pour cette nuit dans la discrétion

- Cette précaution vous honore, mais comme je vous l'ai suggéré, cette stratégie a un énorme défaut : elle est prévisible...trop prévisible. De plus Morfea ne s'est pas enfermé au risque d'encourir gratuitement un siège qui pourrait affamer ses hommes, il aurait pu se retirer de la cité... vers le nord d'Hélonna où les vivres lui auraient été acquises... mais non, il se laisse prendre comme un rat.

Grégoire fronça les sourcils...

- Qu'est-ce que vous sous-entendez ?

- Ces murailles sont un leurre Grégoire. Morfea ne se contente pas de défendre et d'attendre. Cette nuit il va contre-attaquer. Ce n'est pas sur ces murs qu'il comptait pour palier sa légère infériorité numérique, c'est sur l'effet de surprise. Qui irait s'imaginer que, tout juste assiégé l'ennemi irait vous poignarder dans le dos ?

- Vous voulez dire qu'il va tenter une sortie ? mais où ?

Folken désigna une multitude de points situés un peu partout sur la carte...dessinant un scénario improbable, il indiquait des points de sorties des hommes de Morfea sur des quartiers que la rebellion avait déja repris. Devinant les yeux incrédules de Grégoire et de ses conseillers et anticipant leur étonnement, le manostien expliqua finalement

- Morfea sait pertinemment que vous n'alliez pas attaquer de suite. Aussi, s'est-il enfermé pour s'assurer une retraite tranquile... le temps de préparer sa contre-attaque. Seulement, si vous, comptiez profiter de la nuit pour vous reposer et préparer une offensive, lui compte dessus pour vous prendre en tenaille. J'ai remarqué la présence d'échelles à proximité de diverses bouches d'égouts. Il compte surement se servir de ce réseau pour sortir de son enclave... Et il y a fort à parier que pour mieux vous dupper, il feinte une sortie de ses troupes aux murailles du quartier nord.

Laissant un instant de silence à ses auditeurs, Folken reprit

- Imaginez la scène. En grands fracas il fait ouvrir les portes, lance ce qu'il lui reste de cavalerie percuter vos avant-postes... l'alerte sera vite donnée, et tout le monde se dirige en catastrophe vers ces dernières pour contrer cette tentative de sortie. Derrière...la voie est libre pour ses petites pelotons inflitrés un peu partout enville... libre de nous prendre de revers.

Tout en expliquant sa théorie, Folken traçait des traits invisibles sur la carte, dessinant un scénario, qui semblait effectivement une solution machiavélique et tout à fait envisageable... Pour autant Grégoire demeura quelque peu septique.

- Etes-vous sûr de ce que vous avancez ?

Folken sourrit

- C'est ce qui est beau dans l'art de la guerre... on est jamais sûr à cent pour cent de bien deviner les intentions de son adversaire. Mais compte tenu des éléments que je vous ai avancé, je suis effectivement persuadé qu'il utilisera les égouts. Il ne restera de toute façon pas enfermé à rien faire... Pour le reste... il faut envisager rapidement des solutions pour faire face à un maximum de scénarios.

[Iluvatar]

[Quête : l’invasion des ombres]

Un soldat rentra dans la capitainerie un peu essouflé et en provenance de la caserne du quartier sud apparemment, vu l'état impeccable de son armure et un morceau de tissu portant l'insigne lathandrien, accroché à son épaule. Il s'avança vers un soldat plus agé et s'adressa à lui:

Je cherche sire Grégoire, j'ai un message de la part de notre commandant Iluvatar. Où puis je le trouver s'il vous plaît?

Le soldat vétéran répondit dans un sourire courtois :

Les seigneurs sont partis s'entretenir dans le bureau de messire Grégoire, ils avaient besoin de s'isoler. Il va falloir attendre jeune homme.

Le soldat lathandrien se posa dans un coin et attendit. Il affichait un sourire satisfait : la conquête du quartier est avait été un véritable succés, et le dévouement des hommes pour la cause de la résistance grandissait au fur et à mesure.

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

HRP : Iluvatar, la discussion entre Folken, Grégoire et Ravestha se passe plusieurs jours après la chute du quartier est. Mais tu as bien fait d’envoyer un messager : on dira qu’il est porteur d’un rapport de ton paladin sur la situation dans le sud de la ville.

Grégoire et ses hommes s’entreregardèrent, perplexes. Finalement, le chef de la résistance hocha la tête.

-Il nous faut convoquer un conseil de guerre immédiat. Rassembler tous nos officiers supérieurs afin de mettre au point un plan susceptible d’empêcher cette catastrophe.

Il se hâta vers la porte, l’ouvrit et héla un garde.

-Faites quérir sire Iluvatar, le seigneur Artwin messire Dorian et messire Kasumi. Dites-leur qu’ils doivent venir ici de toute urgence.
-Un messager de messire Iluvatar attend déjà au rez-de-chaussée, monsieur.
-Oh ? Parfait ! Appelez-le.

Le messager arriva peu après. Grégoire écouta brièvement son rapport, le remercia puis l’envoya mander son supérieur. Enfin, il referma la porte.

-Et bien… j’espère qu’ils ne tarderont pas, soupira-t-il.

[Bat]

[Quête : l’invasion des ombres]


Dorian qui venait de s'offrir une sieste réparatrice ,se trouvait dans le hall de la capitainerie du port .A travers les fenêtres,il regardait pensivement ce port d'où depuis des siècles tant de navires étaient partis vers le grand large et tant de destinations fabuleuses lorsque il sentit quelqi(in lui tirer la manche.C'était un messager qui venait l'avertir que messire Grégoire désirait s'entretenir de toute urgence avec lui de même qu'avec certains autres chefs rebelles.


A contre-coeur et vaguement inquiet ,le bon vampire interrompit là sa contemplation et monta quatre à quatre l'escalier qui menait à la salle du conseil.Il se dirigea d'un pas feutré et rapide vers Grégoire qui semblait attendre impatiemment.


"Messire Grégoire? Je viens aux ordres " dit Dorian.

[Iluvatar]

[Quête : l’invasion des ombres]

Dans ce cas, désolé Taliesin, j'avoue que mon paladin étant un peu isolé, j'étais un peu perdu dans le temps, merci pour ton aide.

Iluvatar avait fait au plus vite pour rejoindre la capitainerie du port. Depuis quelques jours déjà la situation du quartier sud s'était grandement améliorée et on n'avait plus peur de sortir dans les rues maintenant. Les patrouilles se faisaient plus fréquentes.

Cela procurait le plus grand plaisir au paladin de bouger, même s'il appréciait sa tâche de meneur de troupe, il sentait en lui l'envie de retrouver les autres organisateurs et "grands personnages" de la résistance.

Il entra dans la capitainerie, portant une cape par dessus son armure. L'emblême de Lathandre avait été gravé sur son plastron et il portait un nouveau casque à panache, qu'il plaça sous son bras en rentrant.

Il se rendit dans le bureau de Grégoire et s'inclina en signe de respect en entrant dans la pièce.

Bonjour à vous sire Grégoire, vous avez demandé ma présence? Eh bien me voici, prêt à écouter tout ce que vous avez à me dire, et à réfléchir sur toutes nos préoccupations présentes.

Le paladin se tût ne regardant que Grégoire, attendant avec impatience la suite des évènements.

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

HRP : Kasumi ne pouvant pas poster avant lundi, il m’a chargé de m’occuper de son personnage.

Grégoire salua les nouveaux venus puis jeta un regard circulaire sur la salle. Tout le monde était présent, désormais. Kasumi, qui entraînait des troupes à proximité, avait été le premier a arriver, suivi de quelques officiers luméniens. Avec Dorian et Iluvatar, ils étaient au complet.

-Messieurs, l’heure est grave, fit-il après s’être raclé la gorge. L’homme ici présent – il désigna Folken – qui, malgré les apparences, est de notre bord, nous informe que Nwalk prépare quelque chose pour cette nuit. Il va, nous en avons la quasi certitude, créer une diversion aux limites du quartier nord, pour attirer nos troupes, et en profiter pour attaquer nos arrières et les quartiers sans défenses, en empruntant les égouts.

Il laissa son auditoire assimiler l’information, puis reprit :

-La ville est trop vaste et nous ne sommes pas assez nombreux pour déjouer son plan. Si nous attendons, nous risquons d’être pris en tenaille… Nous devons donc agir avant lui. Mais comment, là est la question. C'est pour en décider que je vous ai réunis ici.

[Ravestha]

Ravestha avait du mal à quitter des yeux Folken. Des années bien longues séparaient leur dernière rencontre, et le Grand Emissaire avait peine à voir l'ancien conseiller dans ce soldat. C'était venu si abruptement, de façon si inattendue qu'il en était encore tout troublé. Et au-delà de ce retour, c'est l'homme qu'était devenu Folken qui posait question au Manostien. Avait-il profondément changé pendant ces années ? Est-ce qu'il était resté le général et l'ami qu'il avait été ?

L'heure n'était pas à ces considérations, et Grégoire ne manqua pas de le rappeler. Nwalk les menaçait. Une menace qui arrivait plus tôt que prévue, et surtout d'une manière qu'ils avaient été loin d'imaginer. Une attaque par les égoûts, voilà qui compliquait les choses.

"Il est probable qu'ils attaquent en de nombreux points simultanément, et nous ne pourrons les couvrir tous. Nous ne pouvons clairement pas attendre qu'il lance l'offensive en premier. C'est à nous de le provoquer et de mener la bataille dans le sens où nous voulons qu'elle aille. Nous possédons le réseau d'égoûts du port, est-ce qu'il y a une connexion avec celui du reste de la ville ?"

[Kasumi]

[Quête : l’invasion des ombres]

HRP : me revoilà les amis ! J’espère que la connexion restera pour les prochains jours.

Kasumi avait quitté presqu’à contrecœur les civils auxquels il dispensait ses conseils sur le maniement de l’arc. Durant ces quelques jours, il avait vu la détermination des Luméniens se renforcer à mesure de leurs progrès et leur foi en l’avenir s’affermir par le simple fait d’accomplir quelque chose tous ensembles. Par-dessus tout, Kasumi espérait qu’ils puissent abandonner la voie des armes à la chute de Nwalk. Ces réflexions le ramenaient aux propres choix qu’il avait faits ces dernières semaines et ces dernières années. Parviendrait-il un jour à déposer son arc et ses épées pour penser à autre chose ? Arrêterait-il un jour de fuir et de se cacher derrière eux ?

Ruminant ces perspectives, il avait suivi le messager sans échanger le moindre mot jusqu’à la capitainerie. Le rapport de la situation dressé par Grégoire montrait bien la vacuité de l’idée même de songer à ranger ses armes. Il fallait déjà songer à survivre à cette crise et il y aurait toujours un autre conflit, d’autres injustices pour le pousser sur les routes.

Il s’était tu jusqu’à ce que Ravestha prenne la parole, saluant toutefois les nouveaux arrivants quoique sobrement. Avant que Grégoire ne lui réponde, il s’exprima pour abonder dans le sens du conseiller Manostien :

- A supposer que nous gagnions de vitesse notre ennemi, il nous faudrait soit bloquer les accès au réseau de son côté soit nous efforcer d’atteindre un objectif qui le forcera à annuler son opération. Avons-nous les moyens de gagner le Palais et de le tenir ? Sait-on si Morféa s'y terre toujours ?

[Bat]

[Quête : l’invasion des ombres]



Dorian regarda ses amis ou connaissances ( Ravestha, Iluvatar etc ) arriver dans lap ièce en même temps que lui ou presque .L'heure était toujours ausis grave.Visiblement le tyran Morféa ne semblait ni découragé,ni prêt à céder .Il leva la main (cachant ses griffes vampiriques sous son manteau bleu ...) .

" J'ai une idée messire .Pourquoi ne pas poster un maximum d'éclaireurs à tous les endroits par lesquels l'usurpateur pourrait faire déferler ses troupes vers le quartier nord ?Pendant ce temps nos troupes resteraient concentrées prêtes à intervenir au véritable bon endroit. "

[Iluvatar]

[Quête : l’invasion des ombres]

Iluvatar réfléchit aux paroles de chacun. Le paladin ne s'attendait pas à une telle action de la part de Morfea, et même si tous ses hommes étaient prêts au combat, il n'avait pas pensé à cette éventualité.

Il se frotta le menton un long instant, et il était vrai que Morfea aurait porté un coup puissant si la résistance n'avait pas été prévenue, mais rien ne laissait penser que même avec cet avertissement, la résistance trouverait la solution adéquate.

Après les paroles de Dorian, il s'éclairçit la gorge et prit la parole à son tour :

Sans vouloir vous offenser sire Dorian, nous ne pouvons procéder comme ceci, nous ne possédons pas les forces nécessaires pour établir un tel plan. Et des éclaireurs, même situés un peu partout, ne suffiraient pas pour prévoir les plans de l'ennemi.

Nous devons jouer plus malin que lui et profiter du fait que nous sommes au courant de ses agissements. Il est vrai que la parole est facile, et l'acte toujours plus dur. Mais croyez bien que je réfléchis à chaque instant à toutes les solutions possibles.

Je suis entièrement d'accord avec sire Ravestha, nous devons être les plus rapides et nous ne pouvons nous permettre de jouer uniquement sur la défense.

Puis il se tût attendant à nouveau des suggestions, et pensant de son côté à tous les moyens dont ils disposaient.

[Taliesin]

Quête : l’invasion des ombres

Le silence s’installa dans le bureau comme tous les participants au conseil réfléchissaient au meilleur moyen de parer le péril qui les menaçait. Le commandant Grégoire finit par reprendre la parole, non sans s’être longtemps massé les tempes, signe indéniable de sa perplexité.

Je pense qu’il y a du vrai dans ce que chacun d’entre vous à dit. Sire Dorian, nous ne pouvons placer des éclaireurs de partout, et quand bien même le ferions nous, ils seraient incapables de repousser l’assaut des forces de Nwalk. Cependant, nous ne savons pas quand aura lieu cette attaque, et si nous décidons de passer nous mêmes à l’offensive, il nous faut néanmoins protéger nos arrières. Ainsi, comme vous le suggériez, nous pourrions positionner des sentinelles auprès des points stratégiques, chargées non pas d’empêcher les Morféens de sortir, mais d’aller donner l’alerte à nos propres troupes. Une partie d’entre elles pourraient être cantonnées dans les quelques forts dont nous disposons, les garnisons du quartier sud et les quais militaires, notamment, afin de tenir un éventuel siège. Le reste, sur le pied de guerre, devraie fondre sur les soldats ennemis et les empêcher de s’installer de manière définitive. Même si les fidèles de Nwalk s’emparent de quelques rues, de quelques pâtés de maisons, cela ne leur servira de rien, tant que nous garderons les zones essentielles.

Il fronça les sourcils, jeta un regard circulaire sur l’assistance, puis reprit :

Une fois ces précautions prises, nous pourrons tenter quelque chose, comme le proposaient le seigneur Ravestha et sire Iluvatar. Nous n’avons pas les moyens, en effet, de résister longtemps si le plan du tyran peut se mettre en œuvre sans entraves. La suggestion de sire Kasumi m’agrée fort : prendre le palais, le tenir, serait un excellent moyen de le faire abandonner son projet

Il se tourna alors vers l’homme qui arborait l’univorme morféen.

Messire Folken ? Connaîtriez vous un moyen de faire pénétrer un petit groupe dans le palais ? Savez vous s’il aurait une chance d’en prendre possession, de capturer d’éventuels ôtages de poids ?

[Bat]

Quête : l’invasion des ombres


Dorian profita de l'interruption du discours pour s'exprimer à nouveau:

"Veuillez m'excuser messires Taliesin et Iluvatar mais je crois que vous vous êtes mépris sur le sens de ma suggestion.Si j'ai suggéré de poster des sentinelles ce n'était pas pour repousser ou même freiner l'avance des sbires du tyran mais bien et uniquement pour donner l'alerte.Il n'y a quand même pas tellement de rues à surveiller non ? Au pire utilisons des civils fiables.Encore une fois il ne s'agit pas de se battre mais d'ouvrir l'oeil et de nous alerter au moment opportun."

[Taliesin]

Quête : l’invasion des ombres.

Grégoire acquiesça.

-Recruter des civils comme sentinelles, pourquoi pas, oui. Nous prenons des risques en mettant trop de monde dans la confidence. Mais je gage que nous pouvons trouver des hommes et des femmes de confiance, notamment dans l’entourage de la noblesse.

Il se tourna vers le seigneur Artwin qui opina du chef.

-Je m’occuperai de cela dès mon retour dans le quartier sud, fit-il. Nous devrions pouvoir disposer de quelques dizaines de personnes en peu de temps.

[Ravestha]

Ravestha avait écouté la proposition de Dorian. Cependant elle présentait un risque.

"Les civils sont sans doute plein de bonne volonté. Mais vous êtes conscient que si l'un d'eux tombent lorsque les hommes de Morféa déboucheront, nous serons alors sans moyen de savoir qu'ils ont mis un pied en ville avant qu'il ne soit trop tard ?"

Conscient qu'il ne pouvait pas émettre son avis sans avoir de contre-proposition, il continua.

"Pourquoi ne pas sceller les bouches d'égout ? Si nous bloquons les sorties de façon efficace, nos ennemis n'auront d'autre choix pour sortir que de les faire sauter. Inutile de dire alors que détecter leur position deviendra bien plus facile... Nous devrons seulement nous tenir prêts à intervenir partout."

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

Grégoire se frotta le menton.

-Le risque serait que Nwalk découvre que nous sommes au courant de son attaque et change de plan au dernier moment… Il n’est pas à court de ressources, loin s’en faut… Mais peut-être, effectivement, pouvons nous sceller certaines entrées des égouts. Les plus proches de nos retranchements… Ainsi les hommes du tyran ne s’en rendraient-ils compte qu’une fois bien engagés, ce qui nous laisserait quand même le temps de lancer notre opération contre le palais.

[Folken]

[Quête : l’invasion des ombres]
(sorry pour le retard, je traverse une période de connexions aléatoires depuis quelques jours...subissant les humeurs de ma livebox )

Folken restait perplexe, tâchant de retourner dans son esprit la carte et les plans possibles qu'ils pourraient déployer. Chaque prise de parole était un plan supplémentaire envisageable, une incertitude de plus.

- Ce qui est sûr, c'est qu'il faut agir. Si on se contente de défendre, on se fera écraser... et irrémédiablement prendre en tenaille. Même si on les attends a certains endroits donnés. Grégoire l'a dit, la ville est trop vaste et nos forces trop faibles pour qu'on puisse surveiller chaque point de sortie potentiel pour les hommes de Morfea.

- D'où ma question. Connaissez-vous un moyen d'accéder au palais ... ou une chance de prendre des otages de poids ?

- Un otage... quel qu'il soit, n'aura jamais le moindre poids. C'est la règle chez Morfea. La vie, la mort... ce n'est rien. Nul auprès de lui n'est irremplaçable. Morfea prône la mort dans toute son absurdité, il n'a guère besoin de s'embarrasser de prétexte pour tuer, et de même, la vie ne valant rien, vous n'échangerez rien contre la vie d'aucun de ses lieutenants les plus proches.

- Et pour pénétrer dans le palais ?

- On entre par la porte.

Ce disant, Folken esquissa un sourire amusé, mais voyant Grégoire froncer les sourcils, il explicita

- Morfea va feinter une sortie sur l'une des portes d'accès au quartier présidentiel... nous incitant à rameuter devant les portes nos forces sensées être dispersées à divers endroits de la ville. Le temps que toutes nos forces arrivent, ses troupes auront pu avancer et sécuriser une partie du secteur.. il ne leur reste dès lors qu'à attendre l'arrivée des renforts pour nous prendre à revers. C'est ce qui se passerait si on ignorait son plan. Maintenant qu'on le sait, on peut très bien rameuter discrètement toutes nos forces près des portes avant qu'il ne les ouvre..., et attendre. Dès que l'une s'ouvre, nos forces seront déjà sur place, et nous aurons les moyens peut être de prendre leurs troupes à la gorge dès leur sortie... et en profiter pour pénétrer enfin dans le quartier.... et ce avant que les renforts n'arrivent des égouts.

- Ça me paraît risqué

- Sinon, on les attaque dans le feutré... par les égouts. On piège les accès d'un maximum de goulots pour se débarrasser d'une bonne partie de leurs hommes et empêcher qu'ils arrivent à bon port. On se garde une voie saine, et on y engouffre un petit peloton pendant que le reste de nos troupes se bat devant les portes. Ce peloton aura juste la délicate mission de livrer des combats dans les égouts contre tout ce qu'il croisera...

Un nouveau silence se fit puis Folken conclut

- C'est du résumé, bien entendu, quel que soit le plan il y aura des détails à peaufiner, malheureusement le temps joue pour le moment contre nous... mais il ne tient qu'à nous qu'il joue en notre faveur.

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

Un silence lourd de réflexion succéda aux paroles de Folken. Grégoire finit par se pencher vers ses deux conseiller et, après s’être entretenu un moment à voix basse avec eux, il se redressa et se racla la gorge.

-Je crois que la deuxième proposition du Sire Folken est la plus à même de nous tirer de ce mauvais pas. Nous allons faire sceller certaines entrées d’égouts et piéger certains boyaux, de manière à ralentir les troupes adverses et à leur causer autant de dégâts que possible. Dans le même temps, nous allons masser toutes les forces possibles, sans bien sûr vider les garnisons importantes, à proximité du quartier nord. Ainsi, dès que Nwalk tentera une sortie, nous serons en mesure de répliquer. Avec un peu de chance, la soudaineté de notre assaut forcera les Morféens à répliquer avec les troupes postées près des différents bâtiments gouvernementaux. Cela pourrait faciliter la tâche du petit groupe d’intervention que nous enverrons au palais, via les égouts.

Il se tourna vers Folken.

-Messire, vous me semblez le plus à même de diriger ce commando. Vous portez l’uniforme ennemi, et, qui sait, peut-être trouverez vous un moyen de surprendre les Gardes Rouges et de pénétrer facilement dans le palais. Pour vous seconder, je pense que messires Dorian et Kasumi sont tout indiqués. Ils ont brillamment réussi leur infiltration dans le quartier est. Nous vous adjoindront une dizaine d’hommes, les meilleures lames que nous pourrons trouver dans nos rangs. Et, évidemment, si certains, dans cette assemblée, désirent se joindre à vous, ils en ont l’entière liberté. La garde personnelle de Nwalk et ses conseillers sont des hommes puissants : les vaincre ne sera pas aisé.

Il fit ensuite mander des messager qu’il expédia aux quatre coins de la cité pour que toutes les mesures nécessaires à l’application du plan soient prises au plus vite.

[Bat]

[Quête : l’invasion des ombres]



Dorian approuva les plans de Folk et Grégoire.La meilleure défense ç'est l'attaque c'est bien connu.Lui-même il était plutôt flatté de faire partie de la mission d'infiltration ,au coeur du palais .

" Vous pouvez compter sur moi messire Grégoire.Je suivrais sire Folken : je peux partir sur le champs " .

Dorian s'inclina en direction de Folk et s'assit en lissant ses griffes vampiriques un peu ostensiblement.

[Kasumi]

[Quête : l’invasion des ombres]

Kasumi n’hésita qu’un instant avant de faire un pas en avant pour quitter sa position adossée contre le mur du cabinet de Grégoire. Il adressa un regard approbateur à celui-ci avant de dévisager l’inconnu qui avait exposé son plan :

- Ce sera un honneur de joindre ma lame à celles de ceux qui mèneront cette mission. Nous avons enfin l’occasion de frapper celui qui a obscurci le cœur de cette cité depuis bien trop longtemps. Il serait illusoire de penser que le tuer ramènera l’ordre et effacera tout ce qu’il a engendré mais nous le devons à la population de Luménis.

Se faisant, le demi-elfe pensa à tous ceux qui étaient tombés ou avaient été meurtris durant ces dernières semaines : les premiers habitants à l’air morose de ceux qui ont renoncé à combattre faute d’espoir qu’il avait vus en débarquant le matin de son arrivée, le sergent Desmoulins qu’il avait failli tuer puis laissé partir mais qui avait finalement trouvé la mort, Victor qui n’avait plus personne au monde, Galathée qui avait tant joué de malchance, les anciens esclaves qui avaient choisi de le suivre sur le port pour y succomber, la population du quartier ouest qui avait connu les pires exactions… Tous les visages familiers ou non défilèrent devant ses yeux. Qu’il sera simple de se lancer à l’assaut de Nwalk en ne craignant pas d’entraîner tant d’innocents à la mort pour une fois ! Dans cette incursion décisive, il n’aurait pas à craindre de voir mourir tout autour de lui des gens sans défense, ce combat lui appartenait. Kasumi nota avec amusement l’impatience de son camarade, celui qui avait participé avec lui à l’expédition sanglante du quartier pauvre :

- Il reste quelques heures avant la nuit mais tant de choses sont à préparer. Si vous voulez bien m’excuser une heure, je dois en régler certaines avant de me joindre à vous.

Kasumi attendit le hochement de tête de Grégoire pour quitter la pièce, la mine grave. En sortant du bâtiment, il se dirigea vers les quaisd’un pas décidé.

[Ravestha]

[Quête : l’invasion des ombres]

Ravestha avait écouté sans interrompre. Les propositions étaient sages et il n'avait rien à ajouter. L'organisation était entre de bonnes mains avec ces hommes là. Pour le Manostien, il était temps d'aller tutoyer celui qui était la source du problème, celui qui incarnait tous les maux de cette ville et était responsable de la mort de nombre de ses hommes.

Les bras croisés, impassible, il attendit un silence et regarda Grégoire avec le visage serein de celui qui n'a jamais été aussi sûr de son choix.

"J'en serai."

Déjà une petite lueur brillait dans ses yeux. Morféa Nwalk... il ne l'avait jamais rencontré, il ne l'avait jamais vu, et il le haïssait tellement déjà. Qu'importe les portes barricadées, qu'importe les gardes d'élites, ils arriveraient à lui.

[Iluvatar]

[Quête : l’invasion des ombres]

Iluvatar acquiesça, le plan pouvait fonctionner, et il ferait de son mieux pour que ce dernier réussisse.

Je pense venir avec le commando que vous comptez former et apporter ma lame à la juste cause.

Il est vrai que j'aurai pu diriger une troupe pour résister à l'assaut des morféens pendant que la petite troupe avançerait, cependant, j'ai des lieutenants tout à fait capables de diriger les groupes visant à contenir les forces ennemies, et surtout, depuis le début de ce conflit, je rêve de voir tomber le tyran et je veux assister à sa chute.

Je ferai de mon mieux pour sélectionner des bonnes lames parmi nos hommes, à moins que quelqu'un ne préfère s'en charger?

Le paladin était serein, sa voix montrait la confiance qu'il avait en chacune des idées exposées jusqu'ici. Peu importe s'il tombait au combat, l'ordre lathandrien et tant d'innocents étaient tombés à Luménis à cause de Morfea Nwalk, et au nom de sa divinité, il se devait de venger tous ces morts... Et il le paierait de sa vie s'il le fallait.

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

Grégoire acquiesça.

-J’ai déjà envoyé quérir sur les quais une dizaine d’hommes pour vous seconder. Mais s’il vous est possible d’amener avec vous autant de vos plus fines lames, cela en sera pas de refus. Au total, avec vos renforts, le commando compterai entre vingt et vingt-cinq hommes, cela me parait convenir.

Il observa l’assistance pour voir si quelqu’un désirait intervenir, mais visiblement, tout avait été dit.

-Fort bien. Les ordres ont été donnés : tout devrait être prêt au crépuscule. En attendant, vous êtes libres de vaquer à vos occupations comme vous l’entendez. Rassemblez-vous ici juste avant le coucher du soleil : les hommes vous y attendront.

Il se leva, fit un pas en direction de la porte, puis se retourna :
-
Une dernière chose : j’ai promis à sire Folken que nous lui laisserions Morféa Nwalk. Il vous faudra respecter cette parole : elle me coûte autant qu’à vous, mais sans Folken, nous aurions sans doute subi une cuisante défaite, ce soir. Et puis, vous ne manquerez pas de têtes à couper, j’en suis sûr : le conseil du tyran tout entier se trouve au palais.

Il sourit, pensif, salua ses interlocuteurs puis quitta la pièce.

HRP : Pour gagner du temps, je posterai la suite directement au Palais Présidentiel et résumerai les différentes opérations en cours et votre trajet dans les égouts.

[Théobald Longuehune]

Alors c'est ça, la tanière de ce foutu Ethelkin... Me d'mande s'il a changé la décoration, ou si tous ces prédécesseurs étaient aussi ramollis qu’lui…
Théobald Longuehune fit peser un regard lourd de signification sur la salle. Bien sûr, ce n'était pas la première fois qu’il venait à la Capitainerie du Port. Depuis des lustres, il s’y rendait pour régler ses affaires. Et même sous le règne de Morféa Nwalk, il y était venu à plusieurs reprises pour amadouer les autorités et obtenir l’autorisation de faire partir ses navires en mer. Pour relancer le commerce, avait-il prétendu. Et ça avait marché. Encore fallait-il avouer qu’il n’avait pas lésiné sur les moyens et graissé la patte à qui de droit. Mais, au moins, il était parvenu à ses fins. Jouer les corsaires contre les sbires du Seigneur Noir lui avait beaucoup plu, d’ailleurs. Il s’était senti rajeunir de vingt ans. Mais c’était bien fini, à présent, et les batailles navales n’étaient plus d’actualité. Ce qui l’attendait, c’était surtout de la paperasse.
Or, la paperasse, il connaissait aussi, mais ne se sentait pas l’humeur de s’adonner à ce genre de passionnantes occupations dans un tel décor. S’il connaissait bien la capitainerie, c’était la première occasion qui lui était donnée de voir les appartements privées du capitaine du port. Et ceux-ci n’étaient pas à son goût, loin s’en fallait. Tableaux représentant des scènes de chasse, luxueux fauteuils, lit si moelleux qu'on risquait de disparaître à jamais sous les empilement de coussins… S’il en avait l’opportunité, il comptait bien refourguer tout ce bazar aux bonnes œuvres et installer une simple couchette, ainsi que quelques peintures à l’effigie de ses plus beaux navires. Cela lui rappellerait l’ambiance de sa chère cabine.
-Voyons voir s’il avait au moins bon goût en matière d’boisson… grommela-t-il en ouvrant les portes d’un buffet ornementé. Mouais, pas mal, mais ça manque de rhum. Horace ? Veillez à m’acheter c’qu’il faut pour s’rincer l’gosier après un dur labeur.
-Oui, Capitaine. A vos ordres. répondit son secrétaire.
-Bon, ben j’crois que c’était une prise de fonction en bonne et due forme, hein ? J’vais donc faire un saut à la maison. C’est en ébullition, là-bas. On prépare l’baptême de mon dernier p’tit fils…
-Heu, capitaine ?
-Quoi ?
-Il y a des gens qui demandent audience…
-Déjà ? Mais c’est même pas onze heure du matin !
-Et bien, capitaine, il faut croire qu’ils sont matinaux…
-Ah, ces lathandriens, j’vous jure… Bon, sers moi un cognac, tu veux ? Pis j’vais aller gourmander ces trublions…
Et, sitôt son alcool bu, le nouveau conseiller s’en fut gagner la salle de réunion, bon gré, mal gré. En réalité, il était lui-même plutôt matinal. Quand on avait passé sa vie à la barre d'un navire, on aprennait à peu dormir et à être bien réveillé à quel moment que ce soit du jour ou de la nuit… Mais il aimait bien râler, pour la forme. Surtout pour enquiquiner Albérich, son collègue au Haut Conseil et nouveau grand prêtre du Seigneur de l'Aube. Ah ça, enquiquiner ce brave Albérich,, il adorait !

[Bat]

Le lendemain à 15h Dorian arriva à cheval devant la Capitainerie du Port. Il attacha Sabots Légers à l'ombre puis gravit quatre à quatre les marches qui menaient au grand hall . Après avoir repéré l'emplacement du bureau de Théobald Longuehune sur un plan gigantesque qui ornait un des murs, Dorian se hâta vers ce dernier.En arrivant devant la porte ,le vampire remit de l'ordre dans ses vêtements ,applanit quelques plis sur sa tuniques ,arrangea les cheveux qui lui restaient et finalement frappa à la porte .Il se demandait qui pouvait bien être ce Théobald Longuehune, ce vieux loupà de mer .

[Théobald Longuehune]

L'occupant du bureau lança un tonitruant "Entrez !" et, poussant la porte, Dorian découvrit le marin confortablement installé dans son fauteuil, un verre de digestif - à l'air corsé - à la main, un monceaux de paperasses diverses devant lui.
-Ah, messire Cheveux-de-Jais, installez vous ! reprit-il en indiquant un siège à son visiteur. Merci d'avoir répondu à mon invitation... Hum, désirez boire que'que chose ? J'ai un délicieux p'tit rhum de derrière les fagots, tout juste débarqué s'ses îles...

[Bat]

Dorian écouta avec un peu d'étonnement l'offre de son interlocuteur : le rhum était il vraiment le breuvage indiqué par ces chaleurs ? L'été s'était bel et bien installé à Luménis et le thermomètre ne descendait jamais en dessous de 35° . Cependant pour ne pas vexer son interlocuteur qui en tant que vieux corsaire devait priser le rhum plus que toute autre boisson, Dorian accepta poliment. Il s'assit sur le siège que Sire Théobald lui tendait .


" Me ferais-vous la faveur de me verser un fond de ce délicieux breuvage Messire " ?

Dorian attendait sans brusquer Théobald,lequel lui révèlerait en temps voulu,lep ourquoi de cette convocation.

[Théobald Longuehune]

HRP : on est plutôt au début de l'automne., à Luménis. Mais c'est un détail. Et puis, rien n'empêche qu'il fasse très chaud même à cette saison-là !

La réponse du vampire parut satisfaire le conseiller qui le servit largement - visiblement, il avait une notion très personnelle de ce qu'était "un fond" - avant de lui tendre le verre.
-Ah, quelqu'un qui sait apprécier les bonnes choses ! Voilà qui me fait plaisir
Il but un peu de rhum, jeta un coup d'œil à un parchemin, puis reprit :
-Bien... Alors... J'ai un peu regardé vos vos états d'service... Membre d'la résistance, et notamment du commando ayant infiltré l'palais présidentiel. Aucune collusion avec l'en'mi, pas même dans l'exercice de votre état d'forgeron. Et depuis la libération,, vous avez parfaitement t'nu tous vos engagements avec le gouvernement : marchandise livrée en temps et en heure, qualité irréprochable... Bref, nous n'avons que des raisons d'nous louer d'vos services. C'est pour ça que j'vous convoque, aujourd'hui : j'ai peut-être un ou deux contrats pour vous... Mais d'abord... Armes, armures et autres fournitures n'ont aucun secret pour vous, mais est-ce que vous sauriez fabriquer des choses moins ordinaires ? Couler une statue, par exemple ?

[Bat]

Dorian fut surpris :sa spécialité concernait plutôt les armes . Néammoins il pouvait toujours tenter le coup .

' Une statue hein ? C'est possible .Tout dépend de la taille,bien entendu, j'espère qu'il ne s'agit pas d'un colosse destiné à être installé à l'entrée du port . Et bien entendu le métal a son importance :adamantine, bronze, or et ivoire? Je pourrais vous répondre messire une fois que j'en saurais plus sur ces points" .