[Quête] La Fin de la Suprématie (groupe 2)

[Duo]

Sujet pour le groupe Elza, Kemsher et Lothringen.

[Lothringen]

Non seulement il leur avait fallu un temps considérable pour choisir une porte, mais voilà qu’à présent ils se campaient tous trois devant ladite porte ouvragée, à la regarder droit dans les gonds, comme si chacun attendait de l’autre qu’il exécute la corvée à la place. Ce qui était parfaitement stupide, vu qu’il n’y avait aux dernières nouvelles qu’une seule personne dotée de quelques talents de voleur parmi eux trois.

Les manostiens finirent donc par se tourner vers Elza, pour lui rappeler qu’il lui revenait de détecter un éventuel piège, de crocheter une éventuelle serrure close, et tant qu’elle y serait d’appuyer sur la clenche, pour finir, histoire qu’ils ne campent pas indéfiniment dans cet endroit certes passionnant mais peu propice aux pique-niques…

[Elzen]

[Oui, oh, ça va, j'ai pas été celui qui a tardé le plus, quand même... 'pis aux dernières nouvelles, on était même pas encore devant ladite porte, d'abord ]

Une telle porte ne paraissait pas être appelée à servir tous les jours, cependant, aussi massivement décorée et plantée en plein hall d'entrée, les chances étaient grandes qu'elle soit destinée aux offices, et par conséquent, il paraissait bien improbable qu'elle soit lourdement piégée. Elza fit confiance à son instinct et, saisissant son matériel, se pencha pour examiner la serrure, sans pour autant y toucher pour l'instant.

[La suite est soumise à l'approbation du Meujeuh. Je poste quand même histoire d'avancer un peu et de faire un post de longueur raisonnable, si tu préfères qu'on ait plus de mal à passer cette porte, j'éditerais.]

La serrure, en effet, semblait plus destinée à impressionner qu'à verrouiller. Deux aiguilles et un peu de concentration devaient amplement suffire à libérer le mécanisme. Elza se mit au travail sans tarder. Elle n'avait pas eu l'occasion de crocheter beaucoup de serrures durant le voyage de Manost à Mélandis, et ne s'était pas livrée si souvent qu'à l'ordinaire à ce genre d'activité dans la Cité Bénie, aussi un geste maladroit emportât-il sa première tentative.
À la seconde, cependant, l'elfe avait retrouvé son habileté habituelle, et le coup réussit. Le tout n'avait pas duré plus de deux courtes minutes. Se relevant, Elza rangea son matériel, puis adressa un signe de tête approbateur à ses compagnons. Avec toutefois une petite hésitation, elle posa sa main sur la poignée et fit pivoter la lourde porte le plus discrètement possible, prête à faire face à tout ce qui se trouverait derrière.

[Duo]

A l'instant où elle posa la main sur la poignée, Elza ressentit un léger picotement mais n'en tint pas compte et ouvrit la porte. Un éclair jaillit de nulle part et vint la heurter à la poitrine. Elle tomba brusquement au sol et le bruit de sa chute sur le marbre retentit dans la vaste salle du temple. Avant qu'il n'ait pu agir, Kemsher fut à son tour projeté au sol par un second éclair.

Un troisième éclair jaillit et frôla Lothringen qui l'évita de justesse. Ce dernier, le seul encore debout, vit Kemsher se remettre sur ses pieds et constata qu'Elza était toujours inconsciente.

[Lothringen]

S’il avait esquivé celui-là, il avait pris plusieurs éclairs de plein fouet, par le passé, l’un dans les fondations du théâtre de la Harpe et l’autre dans les cryptes de Melandis. Aussi Lothringen avait-il une idée assez précise de la douleur fulgurante que peut provoquer la décharge électrique que l’on reçoit alors… Même s’il avait pu s’en relever, Ravestha ne semblait pas très assuré, et Elza mettrait sans doute quelques temps à reprendre ses esprits.

Le semi-drow les laissa s’en remettre, inquiet du vacarme provoqué par le déclenchement du piège et la chute d’Elza. Pour l’heure, rien ne bougeait. Mais mieux valait décidément ne pas traîner dans les parages. Poussant la porte entrouverte d’une main toujours invisible, il regarda à l’intérieur de la pièce que l’on avait protégée de la sorte.

[Duo]

Derrière la porte finement ouvragée, Lothringen ne trouva qu'un couloir. Celui-ci était outrageusement décoré de dorures et autres ornements tapes-à-l'oeil. Juste en face du demi-drow, une large porte en bois perçait fièrement le mur.

A sa gauche, le couloir ne faisait qu'environ un mètre et dans ce recoin se trouvait une torche tandis que de l'autre côté le couloir s'enfonçait assez loin et s'incurvait après une dizaine de mètres. D'ailleurs, le mur gauche du corridor était régulièrement ponctué de portes. Ce qui frappa Lothringen fut le silence. On n'entendait aucun bruit dans ce couloir. Et surtout pas les bruits de l'extérieur. Par contre, le dallage de marbre résonnerait sûrement bruyamment.

[Ravestha]

Il ne l'avait pas vu venir. Par contre il l'avait senti dans chaque parcelle de son corps. La douleur était telle que ses muscles contractés l'avaient empêché ne serait-ce que de crier. L'impact l'avait projeté au sol et son corps fut pris de quelques spasmes incontrôlables tandis que les dernières charges électriques se dissipaient.

Il se remit debout tant bien que mal lorsque ses jambes purent de nouveau le porter mais il faisait peine à voir. Un gamin de quelques années auraient pu le renvoyer à ses classes avec facilité. Ses yeux ne voyaient pas grand chose, le blanc qui saturait sa vue tardant à se dissiper.

Tenant ses épées qui pendaient piteusement, comme trop lourdes pour lui, il s'appuya sur le mur puis chuchota quelques mots à ses compagnons d'une voix faible et enrouée.

"Par tous les dieux est-ce que quelqu'un voit quelque chose ?"

[Lothringen]

« Un couloir et des portes closes, répliqua sobrement Lothringen. Pas un chat et pourvu que ça dure… A priori, ceux qui pourraient résider ici ne nous auront pas entendus. Venez, je vais porter Elza à l’intérieur et refermer la porte ; je n’aime pas l’idée que les gardes de l’entrée puissent nous surprendre ici. »

Il ramassa la jeune elfe et la porta sur quelques pas jusque dans le couloir. Il la reposa alors au sol et referma derrière eux la porte ouvragée. Ils se trouvaient désormais face à cette première porte de bois, sous la lumière dansante de la torche, dans le plus grand silence enfin rétabli. Ce n’est qu’alors que le semi-drow prit le temps d’observer un peu plus en détail ses compagnons, qui faisaient peine à voir. Elza commençait à peine de battre à nouveau des paupières et de hocher douloureusement la tête.

« Nous n’avons pas encore commencé et vous voilà déjà bien mal en point… Pensez-vous pouvoir vous rétablir assez vite pour poursuivre ? »

[Ravestha]

Ravestha eut un sourire.

"Si je pense pouvoir me rétablir assez vite ? Mais je pourrais occire une dizaine de trolls sur le champ s'ils se présentaient."

Doucement mais sûrement, il recouvrait sa vue. Passant du blanc de la cécité à l'obscurité du couloir, seulement perturbée par la torche aux flammes vacillantes. Ses forces revenaient petit à petit mais la douleur ne se dissiperait pas aussi vite, elle. Sachant pertinemment la piteuse image qu'il renvoyait, il se redressa dans un effort qui lui aurait arraché une grimace si toute sa volonté n'avait pas été concentrée dans ce souhait de ne pas trahir sa faiblesse. Serrant les dents, il reporta ses lames devant lui dans une attitude bien plus digne.

"Je gage que d'ici quelques minutes j'aurai suffisamment récupéré pour faire autre chose que vous regarder prendre le prochain piège"

[Elzen]

Elza finit par se redresser endolorie, mais plus encore vexée. Et doublement: Non seulement elle s'était mise et avait mis son groupe en danger en commettant une imprudence que même le plus tête-brûlé des adolescents n'aurait pas commise, mais de plus, elle avait montré un manque de réflexes incroyable en sentant le piège se déclencher. Elle qui, qui plus est, se vantait jusque là d'être naturellement assez résistante à l'électricité commençait à mesurer à quel dangereux point elle avait sous-estimé la puissance du Seigneur des Tempêtes dans ce plan.

A première vue, et même si celle-ci (la vue) lui était assez floue après ce choc, elle se trouvait toujours dans un endroit calme, et ceux qui l'entouraient étaient ses compagnons. Les décorations lui semblaient vaguement prolonger celles de la porte. Au moins semblait-elle pouvoir aspirer à la consolation de n'être pas restée inconsciente bien longtemps et de n'avoir pas été un poids mort pour le reste du groupe.

Après quelques essais douloureux de reprise de contrôle sur les muscles de sa mâchoire, elle parvint à articuler suffisamment pour relayer les faibles sons que son larynx parvenait à émettre. "Pardonnez-moi... Il semble que vos talosiens soient plus méfiants que ceux que j'avais rencontré jusque là. Je tâcherais de veiller à l'avenir à ce qu'une telle erreur de ma part ne se reproduise pas."

Elle constata avec soulagement que ses mains lui obéissaient encore parfaitement, et que son équipement n'avait pas été trop endommagé par le choc. Elle s'empressa de sortir une petite flasque métallique de l'une de ses (nombreuses) poches et en but une gorgée, ce qui eût pour effet immédiat de calmer légèrement le sifflement de ses oreilles et la brouille de ses yeux. Voilà un investissement qu'elle ne regretterait pas. Avant de s'administrer une dose plus importante, elle déclara cependant

"Je dispose d'une potion adaptée pour soigner les dégâts que nous venons de recevoir. Si l'un de vous en a besoin, ceux qui ont subi les conséquences de mes actes sont prioritaires sur moi pour recevoir le traitement approprié."

[Lothringen]

Voilà qui était bien généreux, et que Lothringen n’aurait guère attendu du premier mercenaire venu… A fortiori d’une personne qui avait manifestement pris de plein fouet la décharge électrique. Devinant que cette tête de mule de Grand Emissaire voudrait immanquablement jouer les hommes forts à mauvais escient, Lothringen répondit à sa place :

« Je suis indemne, mais vous feriez bien de garder une gorgée pour Kemsher… »

Il détourna les yeux en prévision d’un coup d’œil autrement plus foudroyant que le piège de tantôt.

« … Comme ça, ce n’est pas dix, mais vingt trolls qu’il pourra nous terrasser. On n’est jamais trop prudent », ajouta-t-il négligemment, un demi-sourire aux lèvres.

[Ravestha]

Ravestha avait tourné des yeux noirs vers Lothringen. Ce qui l'irritait, ce n'était pas tant que par ce biais détourné il le forçait à accepter l'aide proposée, lui qui préférait souffrir que de passer pour un assisté, mais bien parce qu'il avait le sentiment que Lothringen lisait en lui comme dans un livre ouvert. Comme s'il savait ce qu'il pensait et anticipait ses réactions.
Mais la pointe de colère ne dura pas, bien que le Grand Emissaire avait de fortes propentions à la fierté mal placée. Il réalisa que dans un tel contexte, avoir un compagnon comme le semi drow, qui le connaissait, était une chance. Ravestha avait entière confiance en lui, et cet épisode ne manqua pas de lui rappeler qu'il pourrait compter à chaque instant sur Lothringen.

Attrapant la fiole, il ne put s'empêcher de sourire et de laisser échapper un petit ricanement aux paroles de Lothringen. Il avala le fond restant de la fiole. Une grande partie de ses douleurs se calmèrent presque immédiatement. Il posa la fiole vide au sol et se tourna vers Elza pour la remercier.

"Bah ne vous en faites pas, ça réveille. Enfin évitez nous une autre mauvaise surprise quand même la prochaine fois."

Puis reportant son attention sur Lothringen, il lâcha.

"Bon le drow, si on avançait. On a des trolls à visiter..."

[Elzen]

[Je précise au cas où que dans mon idée, cette potion soigne les troubles causés par le choc électrique, genre l'aveuglement et ce qui va avec, soulage la douleur, mais sans pour autant rendre les PVs perdus, ce serait trop facile ]

Une flasque terminée. Elza songea un instant qu'elle aurait peut-être dû faire davantage de provisions avant de se mettre en route. Il faudrait qu'elle se réapprovisionne. Il faudrait qu'elle vérifie, à l'occasion, si elle avait les ingrédients pour en préparer elle-même.
Elle récupéra la flasque vide par terre, et la rangea dans la poche adaptée. Elle adressa un sourire à Kemsher "Je ferais mon possible. Et en effet, il est temps d'avancer" elle voyait encore légèrement flou, et le bourdonnement de ses oreilles n'avait pas encore totalement disparu, mais cela s'arrangerait davantage avec l'adrénaline qu'avec le repos. Elle avait laissé Talos gagner des points. Il était impératif qu'elle corrige la donne.

[Lothringen]

Lothringen sondait déjà la pénombre du couloir, les yeux plissés. Les flammes de la torche le gênaient plus qu’autre chose…

« Nous pourrions évidemment suivre ce corridor jusqu’à son terme en ignorant superbement toutes les portes latérales, mais ce serait prendre le risque d’être pris en tenailles. Même si cela peut paraître un peu fastidieux, je préférerais que nous prenions la peine d’ouvrir une à une chacune d’entre elles.

Et, Elza, j’ai une mauvaise nouvelle pour vous : nous nous trouvons déjà devant une de ces portes… »

Inutile d’ajouter que cette dernière avait peu de chances d’être piégée, mais que l’expérience avait prouvé tout récemment que ce genre de paris pouvait coûter très cher…

[Elzen]

"Eh bien, une excellente raison de remettre le pied à l'étrier, mm ? Si vous voulez bien me laisser quelques instants..."

La porte était fixe et proche. Il lui fallu moins de temps qu'elle ne l'aurait supposé pour fixer son regard sur elle sans la voir soudain devenir floue. Avec davantage de précautions, surtout compte tenu de la difficulté résiduelle qu'elle avait à contrôler ses muscles, elle s'agenouilla, sorti son matériel, et se mit de nouveau au travail. Le crochetage ne semblait à première vue pas franchement plus compliqué que celui de la porte précédente, mais la jeune femme était cette fois aussi attentive qu'elle le pouvait aux éventuels pièges laissés par les talosiens...

[Ravestha]

Ravestha patientait à l'écart, relativement loin de la porte au cas où une nouvelle joyeuseté les attendait. Il avait suffisamment souffert de la dernière attaque pour avoir envie de reprendre une boule de feu, une giclée d'acide ou tout autre éclair supplémentaire.

Pendant que la jeune femme s'afférait, le Manostien récupérait, non sans surveiller les ombres du couloir. Il y avait peu de chance de voir débouler une armée de prêtre par là mais après tout, dans le temple de Talos, on était pas à une surprise près...

HRP : J'espère que vous m'attendiez pas là, parce que moi j'attendais le post de notre cher MJ concernant le crochetage d'Elza

[Duo]

HRP: Non non, on ne t'attendait pas, je n'avais juste pas le temps de répondre .

Elza ne détecta aucun piège en trifouillant la serrure .Et elle se rendit même compte que la porte n'était pas verrouillée. Prudemment, elle posa sa main sur la poignée et ouvrit. Une torche crépitait dans un coin de la petite pièce carrée dont l'ambiance tranchait radicalement avec le couloir richement orné. De simples murs de pierre brute et des dalles de marbre. Il y avait aussi un puit et un seau. C'était la réserve d'eau du temple. On y trouvait aussi des baquets et des brosses. C'était visiblement la pièce où les disciples entreposaient le matériel pour faire la lessive et le ménage !

[Elzen]

Eh bien, voilà un endroit intéressant... Après un rapide coup d'oeil, Elza s'écarta pour laisser ses compagnons approcher.

"Il semble que Tymora ne nous soit pas si défavorable, regardez ce que nous avons là... Ce n'est pas très intéressant pour le pillage, mais en revanche, pour la destruction par le feu, nous tenons un point hautement stratégique."

Elle s'approcha du puits, faisant mentalement l'inventaire des potions et herbes qu'elle portait sur elle. Empoisonner l'eau serait facile, mais au vu du reste du matériel présent dans la pièce, ne servirait à rien. Elle cherchait un moyen de la faire purement et simplement disparaître...

[Lothringen]

Lothringen sortit une dague de sa ceinture et taillada la corde, qu’il laissa serpenter de tout son long jusque dans les profondeurs du puits. Si jamais ils en laissaient assez de vivants pour que ces derniers tentent d’éteindre l’incendie à venir, les talosiens devraient se montrer un peu plus imaginatifs que ça.
Il ne voyait pas trop ce qu’ils pouvaient faire d’autre avec cette pièce, alors…

« Bon, il nous reste encore un peu de ménage à faire et beaucoup de portes à ouvrir, donc à moins que vous n’ayez envie de ramasser des brosses en souvenir, je passe à la suivante… »

Et il regagna le couloir. Combien de pièces sans intérêt avant de trouver ce qu’ils cherchaient ? A ce rythme, ils allaient mourir de vieillesse avant le premier combat. Il songea fugitivement que c’était le souhait de beaucoup de gens en ce monde, mais curieusement, pas le sien. Il n’était ni balayeur, ni pillard, ni même un diplomate, à bien y songer – mais bien un combattant, et même un combattant que l’aura maléfique de ce temple rendait, dans l’inaction, particulièrement nerveux.

[Duo]

Le bruit du seau tombant violemment au fond du puits résonna dans toute la pièce et dans le couloir adjacent. Alors qu'il regagnait le couloir, Lothringen vit la porte située à environ 3 mètres à gauche de sa position s'ouvrir. Et c'est un homme aux cheveux grisonnants, à la bedaine affichée et portant une large chemise de nuit brune, qui s'avança dans le couloir en baillant. Se frottant les yeux, il dit.

"Dreiyan ? Est-ce vous ? Qui fait tant de vacarmes ?!"

[Elzen]

Oui, couper la corde était éventuellement la solution la plus évidente. A condition qu'aucun talosien n'ait du matériel de remplacement, bien sûr, mais l'incendie devrait jouer dans ce sens. Elza décida de mettre le fait de n'avoir pas immédiatement pensé à cette option sur le compte du choc électrique qu'elle venait de recevoir. Avant qu'elle ait pu réagir, cependant, l'inconvénient de cette méthode manquant un tantinet de délicatesse se fit entendre, suivit de près par la voix du prêtre En l'entendant, la voleuse entreprît de se cacher dans les ombres, décrochant son arme et se préparant au combat...

[Lothringen]

Dreiyan, hein? Et combien d'autres? Le semi-drow décida de ne pas laisser au vieil homme le temps de se réveiller, se faufila rapidement derrière lui sous couvert de son invisibilité et, lui tordant brusquement un bras, lui passa sa dague sous la gorge.

« On oublie les gestes brusques… »

Il poussa alors le talosien vers la salle du puits, sur le seuil de laquelle se trouvait… ne se trouvait plus Elza. Ravestha devait être resté dans la pièce.

[Ravestha]

Ravestha vit Lothringen réapparaître par la porte. Ou plutôt il vit le Talosien qu'elle tenait d'abord, tout juste tiré du lit. Ses armes en main, il regarda derrière le semi drow si quelqu'un n'avait pas eu la mauvaise idée de les suivre.

Visiblement la dague placée sur sa gorge l'avait aidé à se réveiller rapidement. Avisant l'homme gras en chemise de nuit, il jugea inutile de se méfier d'une éventuelle attaque soudaine de l'otage. Surtout que Lothringen, lui, était parfaitement alerte et qu'au moindre mouvement, il égorgerait sa victime.

Le dirigeant manostien s'approcha donc du Talosien sur qui il porta un regard noir.

"Bonsoir à vous. Nous sommes désolés d'interrompre votre nuit, vraiment. Mais en fait nous requérons votre aide."

Ravestha eut un petit sourire, faussement naïf. Toute la haine qu'il éprouvait pour celui qui se trouvait s'exprimait par un cynisme qu'il commençait à se découvrir.

"Vous êtes un prêtre du temple ?"

[Duo]

Suant à grosses goutes, l'homme dévisagea les intrus, à l'exception de Lothringen qui se dissimulait dans son dos. Il fut effaré de découvrir que n'importe qui pouvait pénétrer à l'improviste dans le temple la nuit. Il nota intérieurement de faire châtier les gardes, s'il s'en sortait vivant. C'est en bredouillant qu'il répondit à Ravestha.

"Euh oui, c'est exact... mais euh... comment..."

Réalisant le ridicule de sa situation, il se reprit et déclara d'un ton empreint de défiance.

"Je suis Wedar, gardien des traditions du temple du Seigneur des Tempêtes. En menaçant mon corps et mon âme, vous vous en prenez à Talos lui-même ! Que sa rage vous emporte, chiens !"

Il cracha au sol, et comme pour faire écho à ses paroles, un coup de tonnerre retentit mais on ne vit nul éclair à travers la minuscule fenêtre de la pièce.

[Elzen]

Toujours cachée dans les ombres, Elza s'était glissée à proximité du prête. Elle éclata d'un rire sonore lorsqu'il évoqua le fait de s'en prendre à Talos. "Ton Seigneur des Tempêtes et moi avons un vieux compte à régler. Mais toi... tu n'es qu'un pantin insignifiant. Ne compte pas trop sur son soutient."

Elle s'était éloignée aussitôt après avoir parlé. Tant qu'elle demeurait invisible, rien ne permettait au prête de savoir qui avait parlé. Chacun sa manière de tenter de manier la peur.

[Lothringen]

L'elfe noir approuva la réplique d'Elza d'un haussement d'épaules. Offenser Talos était vraiment le cadet de ses soucis, pour l'heure, car il savait que ce dernier ne se fatiguerait pas pour un simple prêtre: depuis le Temps des Troubles, toute intervention divine un peu trop directe avait une fâcheuse tendance à se retourner contre son auteur...

Du reste, eux aussi, ils avaient leurs dieux.

"Nous savons que le temple est à peu près vide ce soir, pour cause de délégation auprès du Chancelier."

Il sourit intérieurement. Une visite bien hypocrite et bien guindée comme son compagnon les appréciait tant - car Mornagest ne portait pas beaucoup plus que lui les talosiens dans son cœur.

"Quelles salles y a-t-il dans le prolongement de ce couloir, combien des vôtres y sont demeurés cette nuit et où se trouvent-ils? Il me faut des réponses, vite. Je ne voudrais pas commettre un sacrilège."

Lothringen crispa un peu plus sa main sur le manche de la dague, arrachant à leur hôte un gargouillis étranglé.

[Duo]

Il est clair que ces gens là ne connaissent pas la puissance de Talos en son temple, se dit alors Wedar.
Leurs menaces l'avaient remis d'aplomb et il comptait sur une intervention prochaine de ses alliés.

"Ce couloir mène aux chambres des prêtres ayant une loge individuelle. Je suis le seul de ceux là à être resté ce soir."

Il n'en ajouta pas plus. Il fut interrompu par un bruit comme des pierres tombant sur le sol. Quelques secondes plus tard, une odeur de brûlé vint flotter dans l'air. L'autre groupe n'avait pas perdu de temps.

[Ravestha]

[HRP : Arkseth, tu aurais pas voulu parler à ma place aussi ? ]

Le prêtre semblait un peu sûr de lui pour quelqu'un dont la vie ne tenait qu'à un mouvement de bras. Voilà bien longtemps qu'il n'avait eu un Talosien en face de lui. Un vrai, un pur, un de ceux qu'il avait affronté bien des années auparavant. Devinant l'origine de cette odeur de fumée, Ravestha renifla volontairement fort puis son visage se déforma sous une terreur feinte.

"Par Helm, on dirait que vous avez raison. La rage de Talos vient effectivement nous emporter..."

Puis reprenant dans un sourire mauvais.

"Mais j'ai l'impression qu'il n'a guère cure des fidèles qui s'y trouvent. Ni de son temple d'ailleurs. Et si vous alliez faire une dernière prière devant l'autel ? Emmenez nous dans la salle principale. Au moindre geste ou au moindre cri..."

Le regard qu'il porta à Lothringen était plus explicite que n'importe quel mot. Au delà du fait que la salle devait regorger de choses combustibles à souhait, l'idée d'aller défier Talos au centre de son antre excitait le Manostien au delà de toute raison. L'exaltation presque malsaine de détruire le bâtiment du culte qu'il haïssait le plus, au sein d'une ville qu'il ne détestait pas moins, l'emportait sur sa coutumière sagesse.

[Duo]

Wedar fronça les sourcils. Que ces hérétiques étaient stupides ! Ils arrivaient justement de la salle principale. Ou peut-être désiraient-ils des richesses ? Oui probablement. Le prêtre étant prêt à tout pour sauver sa vie (même à sacrifier les intérêts du temple) indiqua docilement le bout du couloir.

"Là bas se trouve la salle où se réunit le Concile des prêtres."

Il amorça un mouvement attendant que le drow qui lui tenait une lame sous la gorge se décide à avancer aussi.

[Lothringen]

Lothringen avait mis un temps à réagir, parce qu'il ne comprenait pas au juste le sens de la question de Ravestha. Le Grand Emissaire cherchait-il une deuxième salle du culte? Mais la réponse du talosien paraissant donner sens à ces propos, il se décala un peu sur le côté, de manière à ne pas voir sa marche gênée par les jambes du prêtre, puis l'entraîna vers la salle indiquée.


Le semi-drow ne lui accordait aucune confiance, et ne le croyait guère, par principe, lorsque ce dernier prétendait être seul à occuper cette aile du bâtiment. L'indication qu'il leur donnait pouvait aussi bien être un piège, et s'il n'avait eu les mains pour l'heure occupées, Lothringen aurait quand même ouvert à la volée chacune des portes qu'il croisait. A défaut, il restait sur ses gardes, prêt à égorger leur généreux indicateur au moindre signe de présence hostile.