[Lieu] Respelm

[Taliesin]

Etabli sur le sommet d'une colline basse, Respelm ne diffère en rien des villages de la région. Comptant quelques dizaines de maisons aux toits de chaume ou d'ardoise, selon les moyens de leur propriétaire, parcouru de venelles au sol de terre battue, sa seule construction un tant soit peu remarquable est le sanctuaire de Lathandre, modeste bâtiment de pierre blanche veinée de rose sis au bord d'une placette marquant approximativement le centre de la bourgade.
Peu élevée, sa tour-clocher n'en domine pas moins les alentours, et l'observateur ne manquera pas d'y remarquer une cloche des moins coutumière dans ce genre de temple, mais des plus efficace lorsqu'il est question de sonner le tocsin. Autre signe manifeste du manque de tranquillité d'esprit des riverains, une palissade de bois enclos le village.
"Contre quel danger ?" se demandera sans doute le voyageur égaré dans ces parages. Pour avoir la réponse, il lui suffira de porter le regards vers l'orient : au-delà des champs cultivés, des pâtures, des fermes isolées, barrant l'horizon tels de verts mégalithes, se dressent les arbres de la Forêt Maudite.
S'il plaît à notre voyageur de s'attarder un instant pour s'enquérir des histoires courant sur cette étendue sauvage, il ne sera pas déçu, et il aura besoin de bien plus qu'une journée pour entendre tous les récits qui font le régal - et l'effroi - des veillées paysannes. Mais qu'il soit prévenu, toutefois : point d'auberge, à Respelm..S'il sa curiosité le pousse à y passer la nuit, , c'est sur la paille d'une grange qu'il lui faudra reposer.
Mais s'il s'est sciemment écarté des grandes routes pour venir se perdre dans un tel lieu,, il est plus que probable que semblables conditions lui soient coutumières.

[Kasumi]

La route entre Luménis qu’il avait quitté la veille et le modeste village de Respelm s’était révélée sans mauvaise surprise. Le rôdeur était habitué aux voyages solitaires et il ne gardait nulle courbature de sa nuit passée à la dure, à l’abri d’un petit bosquet en bordure de la route à peine carrossable. Ce retour dans un décor pastoral apporta une énergie neuve au demi-elfe longtemps enfermé en ville. Aussi belle soit la cité de l’Aube, Kasumi se sentait plus à l’aise en un lieu plus naturel, riche de sa vie propre. Pourtant, il ne perdit pas un instant à contempler l’avancée de l’automne sur la végétation et les animaux se préparant déjà au long hiver de ces contrées vallonnées. Il était curieusement impatient de découvrir sa nouvelle destination. Il l’atteignit en fin d’après-midi. Il prit alors connaissance des lieux, ne se dirigeant pas directement vers les habitations, il parcourut les abords de la bourgade et en nota les caractéristiques en soldat consommé : mieux valait connaître le terrain de l’affrontement si combat il devait y avoir. Il franchit finalement l’une des portes ménagées dans l’assemblage de rondins et de pieux constituant les défenses de Respelm. Il entra aussi discrètement que lui permettait sa monture un peu nerveuse à l’idée d’une écurie et d’une ration d’avoine.

[Taliesin]

Vu l'heure tardive, les ruelles du village étaient désertes : de ce qu'il pouvait entendre par les fenêtres ouvertes, les habitants, rentrés des champs peu de temps auparavant, s'afféraient avec appétit à leur souper. Les rares qui le virent passer le dévisagèrent avec plus d'appréhension que de curiosité, et le rôdeur en déduisit que les visiteurs étaient rares. Peut-être aussi que les méfaits des Morféens, s'il ne s'agissait pas là de simples rumeurs ou de craintes infondées, les avaient rendus méfiants.
Le demi-elfe déboucha finalement sur la minuscule place de la bourgade - déserte - et s'arrêta devant le temple de Lathandre, dont la porte était entrebâillée.

[Kasumi]

Quête : Chasse gardée

Kasumi ne s’attarda pas dans les rues de la bourgade : il ne souhaitait pas que son arrivée soit trop remarquée. Il était inutile d’effrayer les villageois et encore plus d’avertir les éventuels brigands de sa présence s’ils avaient des yeux et des oreilles parmi la communauté.

Le rôdeur démonta près de la bâtisse qu’il reconnut immédiatement comme étant le Temple de Lathandre. N’y voyant aucune écurie attenante et impatient de rencontrer l’occupant des lieux, le demi-elfe ordonna à sa monture d’attendre son retour. Au cours du voyage, il lui avait choisi un nom, son précédent propriétaire n’accordant pas d’importance çà ce genre de considérations. Ombrage, nommé pour son mauvais caractère latent piaffa mais resta à l’endroit indiqué tandis que le rôdeur s’avançait vers la porte et la poussait doucement…

Pour ne surprendre personne par cette entrée impromptue, le demi-elfe s’annonça à voix haute avant de franchir le seuil :

- Bonsoir, y-a-t-il quelqu’un ? Je suis Kasumi, Luménis m’envoie.

[Taliesin]

Quête : Chasse gardée

Le sanctuaire lui-même était désert : mais, venant d'une porte latérale ouverte dans le mur de la nef, le rôdeur entendit le bruit d'une chaise qu'on repoussait.
-J'arrive, j'arrive...lança quelqu'un d'un ton assourdi. Et pour cause : lorsqu'il apparut, le quelqu'un en question achevait d'engloutir une morceau de pain tartiné de fromage. Il s'agissait d'un homme grand et robuste d'une quarantaine d'années, à la chevelure aussi rare qu'était touffue sa barbe, au teint hâlé par la vie en plein air. Il portait une soutane d'un jaune lumineux, propre mais déjà fort usitée.
-Bonsoir.fit-il de sa voix rocailleuse lorsqu'il n'eut plus la bouche pleine. Vous dites venir de LUménis ?
Pour le moins direct, le clerc avait aussi l'air perplexe et suspicieux.

[Kasumi]

Quête : Chasse gardée


Le rôdeur perçut la suspicion à son égard dans l’attitude du clerc. N’ayant nulle envie de subir un interrogatoire en règle après sa chevauchée, il prit les devants d’un ton neutre :

- Le Conseiller Albérich Garde-Pensée m’a confié la tâche d’enquêter sur la présence de brigands s’en prenant à votre communauté. Il m’a remis un mandat pour attester de mon identité. N’importe qui pourrait se munir d’un tel document mais j’espère que mes actes parleront pour moi.

Attendant la réaction de l’homme bourru, le rôdeur retourna vers son cheval pour sortir de ses fontes le document signé de la main du dirigeant du culte de l’Aube.

[Taliesin]

Quête : Chasse gardée

L'homme, jeta un coup d'œil au document, releva les yeux sur Kasumi, puis lu attentivement la lettre.
-Ah... Cet Albérich il n'a pas changé, grommela-t-il en la rendant au rôdeur. Enfin, on verra comment ça tourne... Hum, j'imagine que vous ne voulez pas laisser votre cheval dehors toute la nuit... Il n'y a pas d'auberge et pas d'écurie publique à Respelm, mais les Aubier accepteront de le mettre dans la leur. Il le font quand quelqu'un se perd par ici... Suivez-moi.
Et, sans rien ajouter, il sortit sur la placette.

[Kasumi]

Quête : Chasse gardée

Kasumi haussa les épaules et suivit l’humain laconique, tenant les rênes d’Ombrage d’une main distraite tout en s’efforçant de jauger son guide. Le clerc semblait irrité d’avoir été interrompu lors de son dîner solitaire et de devoir accompagner le citadin à travers Respelm.

Le demi-elfe prit son mal en patience, peu désireux lui-même d’engager une conversation et attendant d’être seul avec Aidan Melville pour aborder le sujet des Morféens. La marche était ponctuée par le bruit assourdi des fers d’Ombrage sur le sol en terre battue de la rue principale. Le silence du clerc se fit néanmoins vite pesant.

[Taliesin]

Quête : Chasse gardée

Heureusement, le trajet ne fut guère long, et le prêtre s'arrêta devant la porte d'une maison à laquelle il frappa d'un coup sec. Le battant s'ouvrit bientôt sur une femme vigoureuse, quoi que n'étant plus de la première jeunesse.
-Salut, Asha, excuse-moi de te déranger, mais... Tu aurais de la place pour sa monture ?
La femme toisa Kasumi
-Un voyageur ? Il reste longtemps ?
-Pas exactement un voyageur, non... Quant à la durée de son séjour, je n'en ai aucune idée. Mais il va de soi que tu seras dédomégée....
-Bon, laissez la bête là, m'en charge dans cinq minutes.
-Merci.
Le clerc la salua, la porte se referma, et les deux hommes reprirent la direction du temple.

[Kasumi]

Quête : Chasse gardée

Kasumi papillonna des yeux tellement il fut surpris par la teneur de la conversation et la façon elle fut expédiée, sans tenir compte de sa présence autrement que pour une gêne passagère ne méritant pas la peine de s’y arrêter. Pas étonnant que ces gens restent isolés mais je ne vois pas ce qui attire les pillards, songea le rôdeur avec amertume. Délestant sa monture de ses propres affaires et de ses armes, Kasumi fit mine d’enlever la selle et du dos de l’animal quand le clerc, agacé, lui fit signe de le suivre, indiquant qu’Asha s’en chargerait.

Morose, le demi-elfe prit la suite de son compagnon pressé de retourner chez lui. Encombré de ses fontes et fourbu par le voyage, il n’eut cependant aucune peine à des maintenir à sa hauteur. Le rôdeur renonça à converser avec le clerc sur le chemin du retour. Pour un représentant de la foi, celui-ci semblait bien aigri et le jaune de sa robe s'accordait mal à l'homme.

[Taliesin]

Quête : Chasse gardée

Une fois revenu au temple, Aidan escorta Kasumi jusqu'à une petite chambre - davantage une cellule de moine, à vrai dire - où il l'invita à poser ses affaires, puis le conduisit dans la pièce qui lui servait de salle à manger. Sur la table se trouvaient sa manière de repas : du pain, du frômage, et un cruchon de vin.
Après avoir indiqué une chaise à Kasumi et lui avoir proposé de se servir s'il avait faim, le prêtre s'empara à nouveau de la lettre d'Albérich et la relu avec attention.
-Hum... Vous n'êtes pas sans... références. Et Albérich semble vous faire confiance - mais il fait facilement confiance, je le connais. Alors, j'aimerais bien que vous me disiez, de vive voix, ce que vous avez fait exactement dans la Résistance et, surtout, ce qui vous a poussé à vous proposer pour cette... mission.

[Kasumi]

Quête : Chasse gardée

Kasumi prit place à table en face de son hôte. Se servant chichement dans les victuailles déposées entre eux malgré sa faim dévorante. Buvant une gorgée du vin corsé et légèrement rustique, le demi-elfe répondit modestement et laconiquement :

- Disons que j’ai participé à certains combats contre les troupes du dictateur et que j’ai aidé quelques citoyens à échapper au joug de ses soldats. Quant à ce qui m’amène en vos terres, c’est qu’il s’agit de mon métier : j’ai suivi la voie de la Forêt en mon temps. Et là où séviront des Morféens, je porterai mes pas pour m’y opposer.

[Taliesin]

Quête : Chasse gardée

Aidan dévisagea longtemps son commensal, puis hocha la tête.
-Vous m'avez l'air d'être un rôdeur bien guerrier, vu vos activités sous le règne du tyran. Pour ne rien vous cacher, j'escomptait que l'aide de Lumenis se traduirait par l'envoi d'un cl'un prêtre du culte chargé d'enquêter... Voir d'un paladin. Belliqueux sont certains d'entre eux, mais leur morale les pousse à discuter avant de tirer l'épée... Mais je gage que les effectifs étaient trop entamées par les purges morféennes pour qu'on puisse nous en envoyer... Ne le prenez pas mal, ce n'est pas contre vous, mais... Je crains le genre de méthode auquel vous pourriez recourir. En un mot : je crains que le remède soit pire que le mal. Alors, répondez-moi franchement : êtes vous simplement là pour vous battre... ou pour essayer de régler au mieux notre problème ?

[Kasumi]

Quête : Chasse gardée

Le rôdeur tiqua. Poursuivant un moment son repas, il finit par dévisager le religieux :

- Je vois… La situation à Luménis nécessitait hélas que les lames soient tirées pour défendre le peuple. Et je n’hésiterai pas à le refaire ici. Je suis ce que Luménis a pu vous envoyer pour vous assister et il faudra vous contenter de moi, je le crains. Mais je ne suis pas là pour chercher la bataille : il y a bien d’autres endroits plus appropriés pour les esprits belliqueux ne pensez-vous pas ? Quant à parler de solutions, comment savoir laquelle sera la plus judicieuse avant même de savoir quelle est votre situation ? Parlez-en moi plutôt.

[Taliesin]

Quête : Chasse gardée

L'oeil baissa une dernière fois les yeux sur la lettre écrite par le grand prêtre de Lathandre, puis poussa un soupir résigné.
-Je sais bien que l'on ne peut pas toujours éviter l'affrontement. Et ne vous méprenez pas sur mes propos :: il fallait chasser Morféa par tous les moyens. Il n'est malheureusement pas impossible que les choses en arrivent là ici aussi, d'ailleurs. Toutefois, si vous vous lancez sur cette affaire, n'oubliez pas que vous êtes la seule épée dont nous disposons : les gens ici sont des fermiers ou des bûcherons, pas des combattants. C'est pourquoi je crains l'affrontement par dessus tout. Si un combat doit avoir lieu... ce sera un désastre.
Il soupira encore.
-Quant à ce qui se passe ici... Je n'ai pas grand chose à dire. Quelques fermes isolées ont été attaquées dans les parages. Des indivus armés ont menacé les habitants et les ont forcés à leur remettre argent et objets de valeur. S'il n'y a pas eu de morts, pour l'heure, les gens n'en sont pas moins grandement effrayés. L'identité des assaillants est inconnue : certains parlent de Morféens, mais si j'en crois les rumeurs, on en voit par tout Hélonna, des Morféens déchaînés. Qu'ils le soient ou non, ça reste juste des brigands, pour moi. Ils viennent de la forêt, y disparaissent sitôt leurs forfaits commis... C'est tout ce que je sais.

[Kasumi]

Quête : Chasse gardé

Reprenant quelque sérénité, le rôdeur comprenait parfaitement les inquiétudes du clerc si un combat devait avoir lieu. La palissade ne retiendrait pas longtemps un ennemi déterminé et bien ravitaillé et la forêt offrait mille chemins pour parvenir à acheminer arme et nourriture à d’éventuels assaillants. Ceux-ci pouvaient, du reste, s’en prendre aux fermes isolés en guise de représailles. Le rôdeur réfléchit un instant avant de reprendre la parole, d’un ton plus assuré :

- Je ne pense pas qu’il soit sage de rendre publique ma présence d’où mon arrivée en soirée. Elle pourrait attirer l’attention et la vindicte des malfrats sur vous. Je suis peut être ce qui se rapproche le plus d’un soldat ici mais vous pouvez être mes yeux et mes oreilles : c’est d’informations dont votre village a le plus besoin, pas d’une troupe qui serait inutile en ces terres boisées. Dès demain, je quitterai Respelm en vous laissant toutefois le soin de veiller sur ma monture. Si près des bois je me déplacerai plus vite et plus furtivement à pied. Il importe de découvrir qui sont vos ennemis et leurs motivations avant toute chose. A-t-on idée de leur nombre ? Leurs apparitions sont-elles fréquentes ? Agissent-ils en bandes importantes ou de façon isolée ? Comment sont-ils armés ? Nous avons besoin de réponse.

[Taliesin]

Quête : Chasse gardée

-Le problème, c'est qu'il n'y en a guère, de réponses...répartit Aidan. Les récits sont contradictoires, pour peu qu'ils nous parviennent,. Ce qui n'est peut-être pas toujours le cas, si les bandits imposent le silence à leurs victimes, par exemple. Ce que je crois pouvoir avancer, néanmoins, c'est qu'ils opèrent en petits groupe. Une demi-douzaine d'individus, peut-être un peu plus. Mais le groupe total paraît autrement plus fourni : on a parlé de trois attaques simultanés, il y a quinze jours... Et pas moyen de les identifier : ils se camoufflent le visage. Ils sont équipés assez légèrement, apparemment : cuirs et quelques mailles pour l'armure. Les armes... des épées, des arcs, le reste, je n'en sais rien. Ah, et au niveau la fréquence de leurs apparitions... Deux, trois fois par semaine, peut-être.

[Kasumi]

Quête : Chasse gardée

Kasumi garda le silence un moment, perdu dans ses réflexions. Semblant être parvenu à une conclusion, il reprit la parole :

- C’est peu, effectivement, mais c’est un début. Soit ils sont extrêmement mobiles comme le suggèrerait leur équipement léger, auquel cas, on peut espérer qu’ils ne soient pas plus d’une trentaine, au pire. Mais il reste l’hypothèse que votre ennemi cache l’essentiel de ses forces. Auquel cas, son objectif pourrait être tout autre que de voler quelques fermiers et bûcherons. Cette région attire peu de marchands où je me trompe fort. Ce qui me chiffonne c’est qu’un groupe de cette importance pourrait fort bien s’attaquer à d’autres cibles. Peut être sont-ils en fuite effectivement. Ou simplement de passage. Quand ont commencé les premières attaques ? Les assaillants avaient-ils des chevaux ?

[Taliesin]

Quête : Chasse gardée

Le clerc réfléchit un moment.
-Les premières rumeurs ont commencé à circuler il y a deux mois, mais la première attaque avérée remonte à quatre semaines. Et encore semblait-elle relativement anodine : nous avons d'ailleurs envoyé quelques hommes sur les traces des pillards, que nous pensions d'abord peu nombreux, mais ils ont perdu leur piste très peu de temps après avoir pénétré dans la forêt. Effectivement, ils ont des chevaux... Mais apparemment, ils savent faire en sorte de dissimuler les signes de leur passage. Depuis que leurs opérations se sont intensifiées et qu'il apparait évident qu'ils sont largement plus d'une poignée, nous n'avons pas tenté de les poursuivre : ç'aurait été par trop dangereux. Nous nous sommes donc juste "contentés" de nous protéger de notre mieux.

[Kasumi]

Quête : Chasse gardée

Kasumi répondit d’une voix soucieuse :

- Tant que je n’aurais pas pu en apprendre davantage par mes propres observations, je ne pourrai que me perdre en conjectures. Cependant, ce que vous me dîtes est révélateur : les attaques s’intensifiant, cela signifie soit que l’ennemi a gagné en force depuis son arrivée grâce à de nouvelles recrues ou en ayant reçu des renforts, tout est possible. Cela peut aussi signifier que les brigands ont attendu d’avoir une base de repli solide avant de se montrer trop audacieux. Ils n'ont seront que plus difficile à décourager. Les chevaux ont besoin de fourrage, d’eau et d’espace, ce qui signifie que les brigands ont accès à ces ressources. La forêt est-elle dense, y-a-t-il des sources de relative importance, disons à moins de deux jours de marche ?

[Taliesin]

Quête : Chasse gardée

-Des sources ? Bien sûr. Nombre de ruisseaux débouchent de la forêt, et plusieurs grandes rivières nées dans les Montagnes de Fer la traversent avant de continuer leur chemin vers la côte. Il n'y a donc guère de risques que ces bandits manquent d'eau... Quant à la densité... Les bois sont denses, c'est le moins que l'on puisse dire. Même les plus aguerris de nos forestiers ne s'aventurent pas au plus profond de la Forêt Maudite. Je ne suis jamais entré bien loin entre ses troncs, mais la végétation paraissait déjà bien touffue. Je n'imagine même pas ce que cela doit donner plus avant.

[Kasumi]

Quête : Chasse gardée

La conversation se poursuivit un moment sur les lieux des premières et des dernières attaques, sur l’heure privilégiée par les bandits pour commettre leurs attaques. Les deux hommes finirent rapidement leur dîner et Kasumi prit congé de son hôte pour gagner sa petite chambre à l’étage. Le lit y était étroit et la pièce chichement meublée d’un tabouret et d’un coffre usagé. Kasumi effectua une toilette rapide grâce à un broc d'eau fraîche et un petit pain de savon laissé à son intention.

Cependant, le demi-elfe ne tarda pas à sombrer dans un sommeil attentif, prêt à se réveiller en cas de grabuge. Le lendemain il en apprendrait bien davantage.

[Taliesin]

Quête : Chasse gardée

Rien ne vint troubler la nuit de Kasumi et si quelque chose le tira finalement du sommeil, ce fut la voix du clerc qui, dans la nef, entamait son hymne en l'honneur du retour du soleil.
En descendant dans la pièce commune, le rôdeur trouva sur la table œufs, beurre, pain, lait... de quoi composer un solide petit déjeuner. Aussi revêche que parut Aidan, il avait néanmoins pensé à l'appétit de son hôte. Par la porte entrouverte, ce dernier put le voir célébrer la cérémonie de l'aube, devant quelques fidèles matinaux.

[Kasumi]

Quête : Chasse gardée

Le rôdeur apprécia l’attention de son hôte mais, plutôt que de s’attaquer au déjeuné, il préféra se joindre aux fidèles entonnant les hymnes à la gloire de l’aube. Se plaçant dans un coin, il observa les villageois tout en écoutant la mélopée entonnée avec ferveur par l’homme qui lui avait paru si revêche la veille au soir. Joignant une prière silencieuse à Lathandre, le demi-elfe passa quelques instants à se recueillir avant de regagner la cuisine et de prendre rapidement son repas.

Rien ne servait de retarder la mission et le clerc lui avait fourni toutes les informations nécessaires pour commencer ses recherches. Il quitta donc le temple une vingtaine de minutes plus tard, armé et emportant quelques provisions et quelques affaires pour survivre un jour ou deux dans la nature. Il porta ses pas vers les bois, là où les brigands s’étaient dirigés après leur dernière rapine. Le rôdeur progressait avec prudence et attentif à tous les détails indiquant une attaque ou une piste à suivre.

[Taliesin]

Quête : Chasse gardée
La demi-lieue de campagne qui séparait Kasumi des bois ne présentait pas de stigmates de ce qui s'y était déroulé. Aucun bâtiment des rares fermes qu'il dépassa - en veillant à rester à bonne distance - n'avait été incendié ou abîmé. Néanmoins, il nota que les rares habitants qu'il repéra avaient fourches et faux à portée de main...
Bientôt, il atteignit l'orée des bois, et son œil exercé nota tout de suite qu'elle était relativement fréquentée : des souches marquaient l'emplacement d'arbres abattus, des pistes bien visibles avaient été dessinées par le passage fréquent de chasseurs ou de forestiers. Mais il lui parut cependant, a voir la nature déjà regagner discrètement le terrain perdu, que cette activité avait cessé ou du moins grandement baissé ces derniers temps.

[Kasumi]

Quête : Chasse gardée

Le rôdeur ne prit pas la peine d’interroger les habitants de la région assez intrépides pour ne pas abandonner leurs maisons si vulnérables et s’engouffra dans les bois, suivant une piste de bûcheron où il examina les pousses tendres et les arbustes de la sous-forêt, cherchant qui une branche sectionnée, qui une plante écrasée ou une pierre retournée par le sabot d’un cheval. Absorbé par ses investigations, il n’en écoutait pas moins le bruit des animaux qui sauraient l’avertir de toute approche amicale ou non.

[Taliesin]

Quête : Chasse gardée

Autour de lui, la faune menait sa vie sans presque se préoccuper de sa présence. Dans les frondaisons, des myriades d'oiseaux rivalisaient de trilles ; dans les fourrés, des rongeurs filaient, parfois pourchassés par un prédateur ; et, dans l'air, les insectes vrombissaient, bourdonnaient... A aucun moment les bruits de la nature ne s'atténuèrent, signe que personne d'étrangers au monde sylvestre n'était dans les parages.
Les recherches du demi-elfe demeurèrent longtemps vaines : toutes les pistes qu'il trouvait étaient celles d'hommes à pied, de bûcherons pour la plupart, ou de gardiens de cochons venus repaître de glands leur cheptel. Toutefois, il finit par dénicher des traces plus intéressantes : une file de chevaux avaient pénétré sous le couvert des arbres. Une file de chevaux dont les propriétaires s'étaient ingéniés à masquer les signes de leur passage. Les bêtes n'étaient pas ferrées, d'abord. Et on les avait menées sur des coulées de gibier, ce qui rendait le pistage encore plus difficile.
Néanmoins, Kasumi déduisit de ses observations que la bande s'était globalement dirigée plein est.

[Kasumi]

Quête : Chasse gardée

Le rôdeur était soulagé de découvrir enfin une piste valable. Cependant le groupe qu’il poursuivait comptait au moins un éclaireur chevronné car les traces avaient été dissimulées avec habileté et il ne les aurait pas remarquées si certaines mousses vivaces n’avaient pas été retournées là où les sabots des chevaux avaient raclés quelques caillasses affleurantes. Sachant quoi chercher et où, le demi-elfe put adopter un rythme plus rapide, ne s’arrêtant que pour vérifier ici et là qu’il ne s’écartait pas de la piste. Certains signes montraient que les brigands avaient mené les chevaux par la bride dans certains passages escarpés. Il y en avait au moins six mais leur passage remontait à plusieurs jours, de très jeunes pousses s’étaient redressés sous là où elles avaient été aplaties et la plupart des empreintes humaines étaient recouvertes par celles plus récentes, d’animaux en maraude. Le rôdeur s’enfonça plus avant dans la forêt, se dissimulant dans entre les branches et ne laissant guère plus de trace qu’un lièvre.

[Taliesin]

Quête : Chasse gardée

Plus il s'enfonçait dans la forêt, plus la progression de Kasumi devenait difficile. Les troncs se resserraient, les arbustes recouvraient, drus, luxuriants, l'humus du sous bois, Le sol lui-même se faisait plus accidenté, pentu, se plissant parfois en affleurements rocheux. Sans parler de la lumière qui s'affaiblissaient au fur et à mesure que s'éaissait la voute quasi impénétrable du feuillage.
Pour tout dire, s'il avait quitté, deux heures plus tôt, l'orée de bois remodelés par la présence humaine, le rôdeur commençait à croire qu'il allait finir par déboucher au cœur d'une forêt primaire.

La piste qu'il suivait était tortueuse, s'évanouissait parfois sur quelques mètres avant de reparaître au détour d'un épais taillis. Du moins jusqu'ici n'avait-elle pas purement et simplement disparu, ce qui n'était déjà pas si mal.
Jusqu'ici...
Car elle eut soudain la mauvaise idée de le faire. Les infimes traces des sabots menèrent Kasumi jusqu'au bord d'une rivière sinueuse... et ne reparurent pas sur la terre meuble de la berge opposée.

[Kasumi]

Quête : Chasse gardée

N’eut été son assurance de suivre les indices du passage des chevaux parmi les taillis, Kasumi aurait pu renoncer à poursuivre plus avant : le chemin n’était guère praticable pour des montures. Ce chemin difficile pouvait signifier que le camp des brigands se trouvait tout proche ou alors les cavaliers avaient du passer par ici pour tenter de perdre d’éventuels poursuivants.

Une hypothèse qui parut plus crédible lorsque le chant d’un ruisseau se fit entendre à travers les fourrés. La piste s’arrêtait là, masquée par un éclaireur habile. Par acquis de conscience, le rôdeur traversa le ruisseau pour n’y trouver aucune empreinte comme il s’y attendait. Le plus probable était que ses proies avaient longé le ruisseau un moment pour le traverser plus loin ou prendre une autre direction. Le demi-elfe cherche donc des indices aux alentours, du côté de la berge où la piste prenait fin, élargissant progressivement ses recherches des deux côtés.

Des chevaux laiseraient une trace même si les cavaliers leur avaient fait emprunter le lit du cours d'eau. Le rôdeur poussa ses investigations jusque dans le ruisseau mais l'aeu vive brouillait tous les indices.