[Rencontres] La promenade des docks

[Lothringen]

Quête : Le saut de l’ange

Après deux ou trois raclements de gorge supplémentaires, la vieille femme, épuisée, parvint néanmoins à reprendre son souffle. Elle poursuivit après quelques instants, en redressant la tête d’un air rieur.

« Héhé, ça faisait longtemps que je n’avais pas ri comme ça, mes bronches ont perdu l’habitude. Pas de panique, ma fille, je m’accroche fermement à la vie. Et, si vous voulez savoir, ben oui, j’ai été sa maîtresse. Y’a longtemps… Faut dire, c’était presque un rite de passage ! Pis des yeux comme ça, on n’en trouve pas souvent. Enfin... si vous deviez donner autant d’argent à chacune de ses anciennes maîtresses, vous vous feriez des dettes, m’est avis. »

Elle cligna de l’œil.

« Avant d’aller plus loin, j’aimerais que vous me prouviez que vous étiez proche de Thom. Je veux dire, que vous partagiez aut’ chose que la couleur des yeux. On se doit d'être prudent quand on côtoie des gens comme lui, voyez. Dites-moi quelque chose sur lui que ses ennemis peuvent pas savoir… »

[Althéa]

Quête : le saut de l’ange

Elle n’avait pu réprimer un sourire. Anita l’avait bien eue. Et cela faisait plaisir de voir quelqu’un rire. Un fantastique pied de nez à la mort qui n’était pas si loin. Elle avait été quelque peu déstabilisée de l’entendre parler de son père en ces termes, de s’apercevoir que sa mère était loin d’être la seule, qu’elle avait peut être quelques demi-frères. Mais elle n’en voulut pas à la vieille dame. Elle aussi avait le droit d’avoir ses souvenirs. Tant que l’on parlerait de lui, il ne serait jamais loin. L’espace d’un instant, elle se prit d’affection pour l’ancêtre qui elle aussi se souvenait. Peut être voudrait elle partager encore quelques anecdotes ou quelques souvenirs. Elle pourrait parler de leur jeunesse à tous les deux, d’un passé béni où il était encore là. Le faire vivre encore.

Et elle lui demandait de lui citer quelque chose que ces ennemis ne pourraient pas savoir. Autant qu’elle se souvienne, il y en avait beaucoup. Des petites touches de Thom qui au bout du compte pouvaient brosser un portrait assez fidèle au personnage. Mais encore fallait il les trouver, les énumérer …

« Hé bien, c’était un personnage calme qui ne jurait jamais. Il cachait dans sa poche une petite flûte pour occuper les heures vides. Il gardait une chambre où il avait rassemblé les effets de son fils adoptif. Il ne s’est jamais résolu à les laisser. Il avait aussi une harpe qu’il laissait toujours à coté de la fenêtre pour pouvoir contempler le paysage en jouant. Il avait un vieux tricorne rapiécé qu’il avait ramené d’un lointain voyage. C’est là dedans qu’il cachait ses dagues. Il emportait toujours avec lui un carnet sur lequel il notait les notes et les paroles qu’il trouvait pour ses airs. C’était aussi un grand collectionneur et amateur de contes. Vous faut il autre chose ?"

[Lothringen]

Quête : Le saut de l’ange

Le sourire d’Anita s’élargit à cette évocation.

« Non, cela suffira. Sûr que n’importe qui ne prêterait pas attention à de tels détails… Vous savez sûrement que Thom était un Ménestrel, pas vrai ? C’est ce qui l’a fait tant voyager, et c’est pour ça qu’il s’est fixé à Lumenis pendant longtemps… Officiellement, il avait abandonné toute responsabilité au sein de l’organisation depuis la mort de Martial, mais il conservait évidemment ses contacts et ses entrées. Puis, ce n’était pas son genre de ne rien faire. Alors il a plus ou moins recommencé à Manost ce qu’il avait fait à Lumenis : monter un réseau. Mais je bavarde, je bavarde… j’aime bien bavarder… bref, vous vous imaginez bien que dans une activité comme la nôtre le degré d’efficacité dépend du secret. Thom était connu depuis le temps… Je veux dire, connu des autorités manostiennes, sûrement, pis de beaucoup d’aut’ organisations beaucoup moins recommandables… L’était un bon coordinateur, mais y’a plein de choses qu’il pouvait pas faire : trop exposé… Pour ça, y’a les petites mains, les harpistes obscurs et sans grade, et ceux-là ont besoin de rester anonymes. Donc, on s’était imposé des règles assez strictes, du genre que se donnerait un réseau de résistance. Si le pouvoir en place peut nous identifier, alors d’aut’ aussi, et on préfère rester tranquilles chez soi à câliner son chat et mourir de sa belle mort… Hé, voilà qu’elle bavarde encore la mamie… Bref, quoi, j’étais le contact de Thom Méryllim. L’argent c’est pas pour moi bien sûr, c’est pour le réseau. »

[Althéa]

Quête : Le saut de l’ange

Derrière ses airs de petite dame sans histoires, Anita Velryn était donc l’un des coordinateurs du réseau manostien. Voilà qui forçait le respect. Une vieille dame alerte et encore bouillonnante de vie. De quoi faire pâlir la jeune fille fatiguée et morose qu’elle était en train de devenir. Visiblement, elle avait accompagné Thom durant de nombreuses années. Elle avait dû partager des heures bien sombres et d’étincelantes victoires. Elle avait eu la chance de l’avoir à ses cotés. Elle l’envia quelque peu, elle qui n’avait eu pour le connaître vraiment que le temps d’une traversée. Si seulement elle avait pu savoir plus tôt qu’ils vivaient les dernières heures passées ensemble. Un voile de tristesse passa devant ses yeux. Comme elle aurait voulu faire partie de ce clan que formaient les ménestrels, ne serait-ce que pour avoir eu la chance d’être avec lui. Maintenant, seul subsistait Anita comme lien entre elle et son passé. Un lien qu’il fallait entretenir.

« Si je puis vous être utile en quoi que ce soit, j’en serais heureuse. Vous pourrez me trouver au Loyal Paladin ou à la Vierge d'Argent. Vous n’aurez qu’à demander Althéa, ils sauront qui je suis »

La vieille dame acquiesça. Elle et Althéa restèrent un long moment à parler de choses et d’autres. La jeune femme aux cotés de l’ancêtre retrouva un peu de gaieté. Cela dura une bonne partie de l’après-midi. Avant de s’en aller, la jeune femme promit de revenir bientôt.

[Oriane]

Les deux jeunes gens n’avaient guère échangé plus de quelques mots depuis leur départ de la boutique, malgré les quelques tentatives de la jeune femme pour réengager la conversation sur quelque banalité. Finalement, de guerre lasse, Oriane avait fini par se taire, jusqu’à leur arrivée dans le parc.
En le découvrant, elle ne put s'empêcher de sourire. Edric avait raison, c’était un très bel endroit, ne serait-ce que pour la vue magnifique qu’il offrait sur la mer. La jeune femme s’arrêta un instant, perdue dans sa contemplation. Puis elle se tourna vers son ami :

"J’aime bien cet endroit. Je crois que j’y reviendrai souvent."

Elle laissa passer quelques secondes. Une question lui brûlait les lèvres depuis qu'ils avaient quitté l'herboristerie. Finalement, elle se décida à la poser :

"Est-ce que si je…enfin je veux dire…tu…as quelque chose à reprocher à cette guilde, autre que ce qui a été dit tout à l’heure ? Parce que…je pense que je vais accepter la proposition d’Elissa. Enfin j'aimerai bien. Mais je ne voudrais pas que ça devienne un sujet de discorde entre nous…"

[Althéa]

" Je ne sais pas s'il y a beaucoup à reprocher à cette guilde. Ce sont des mercenaires. Il leur arrive parfois d'aider le gouvernement manostien. C'est en tout cas ce que j'ai appris à mes dépens. Notre Ordre avait voulu savoir qui parlait contre lui. Les gens de la guilde ont enquêté, écouté les rumeurs. Il faut dire que nous n'avons pas été très prudent. Oh, nous ne cherchions pas à fomenter un coup d'état, nous voulions juste exprimer notre désaccord. La guilde n'est pas vraiment responsable, ils ne pouvaient pas savoir que nous serions rejetés ..."

Edric s'interrompit.

"Alors, tu vas te joindre à eux. Cela veut dire que tu veux t'installer ici ?"

Un sourire recommença à se dessiner sur son visage.

"Mais fais attention à toi, ils ne rigolent pas là-dedans. Je ne connais pas tous leurs membres mais certains sont ... étranges ..."

[Oriane]

La jeune femme avait réprimé un soupir de soulagement en entendant la réponse de son ami.

"Oh ne t’inquiète pas pour moi. J’ai déjà eu affaire à des gens très bizarres, et jusque là, j’ai survécu…"

Un éclair malicieux passa dans ses yeux, tandis qu'un sourire en coin venait éclairer son visage.

"Et oui je vais rester. Je suis désolée, tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement…"

Son ton se fit plus sérieux.

"Je crois que j’aime déjà cette ville…c’est idiot hein ? Je ne suis là que depuis une journée, mais je n’ai aucune envie de repartir..."

[Althéa]

"Hé bien, je suis heureux de l'apprendre. Tu m'as manqué pendant tout ce temps"

Edric avait retrouvé le sourire.

"Bon, il va falloir te trouver un pied à terre en ville à moins que la Vierge d'Argent ne te propose une chambre au sein de la guilde. Enfin, je ne sais pas trop comment ils fonctionnent. Je pense que tu te plairas ici. Enfin, si tu n'as rien contre les religieux. Ce sont eux qui rythment la vie ici. Même si à la Vierge d'Argent, tu en seras quelque peu préservée"

[Oriane]

Oriane regardait son ami, un sourire au coin des lèvres. C’était tellement agréable de le voir ainsi. On aurait dit…une autre personne que celle qu’elle avait croisé dans l’herboristerie. Oh bien sûr, elle ne s’attendait pas à ce que, du jour au lendemain, tous ses problèmes se résolvent d’eux même, et que soudain tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais au moins, cette ombre dans son regard avait pour l’heure disparut, et c’était déjà bien suffisant.
Réalisant soudain qu’il s’était tu et la dévisageait, attendant visiblement une réponse, elle secoua brièvement la tête avant de reprendre la parole :

"Euh oui…oui tu as raison, il va falloir que je trouve un endroit où dormir."

Elle s'interrompit un instant.

"Sans doute ferais-je mieux de retourner à la Vierge d’Argent dès maintenant, au moins je serais fixée. Et s’il me faut trouver un petit pied à terre, je m’y mettrai tout de suite. Tu viens avec moi ?"

[Althéa]

"Je ne pense pas être le bienvenu là-bas. Enfin, à part si je m'engageais comme mercenaire"

Edric sembla peser le pour et le contre durant quelques secondes mais se ravisa.

"Mais où que je sois, je serai toujours là pour veiller sur toi. Tu me trouveras chez Corwin Balder dès que besoin. Tout le monde le connaît en ville. Allez, file vite avant de changer d'avis"

[Oriane]

"Ou avant qu’elle ne change d’avis…Oui, je ferai mieux de me dépêcher."

La jeune femme esquissa un sourire.

"A très bientôt. Et fais attention à toi."

Elle avait prononcé cette dernière phrase sur un ton un peu plus sérieux, avant de tourner les talons et de repartir en direction de l’herboristerie.


-->

[Chandara]

Titœil et Chandara cheminèrent paisiblement en direction du front de mer. La jeune femme était comme une enfant avide de tout découvrir et posant des questions au Manostien sur certains bâtiments, monuments ou boutiques qui agrémentaient les rues pavées. L’aubergiste, souvent bien en peine de lui répondre esquivait les questions. Mais Chandara ne lui en tenait pas rigueur et déviait vers un autre sujet avec indulgence.

Ils parvinrent finalement en vue des allées boisées marquant le rendez-vous des promeneurs alors que Titœil racontait avec conviction quelque histoire entendue d’un groupe d’aventurier de passage au Loyal Paladin. La jeune femme l’écoutait avec attention, ponctuant ses plaisanteries de rires bons enfant.

[Althéa]

Titoeil vivait l'instant. Il avait l'impression d'avoir de nombreuses années de moins. Une seconde jeunesse. Il avait raconté à la jeune femme beaucoup d'anecdotes sur le passé de Manost. Il en était venu à parler de son enfance, de ses parents qui avaient fait prospérer le Loyal Paladin avant lui. De la tâche qui lui incombait maintenant.

"Vous voyez Chandara, je ne suis jamais seul. Le Loyal m'a permis de connaître toutes sortes de gens. Quelques uns d'entre eux sont devenus mes amis, d'autres sont restés des gens de passage. Ainsi va la vie d'un tavernier. Ce que j'aime particulièrement, c'est voir les gens sourire, les entendre dire qu'ils ont aimé l'accueil aussi bien que nos bons petits plats. Je ne demande rien d'autre à part qu'ils soient heureux. Le Loyal, c'est ma vie ..."

[Chandara]

La jeune femme écoutait son aîné avec bienveillance. Le vent marin jouait dans les frondaisons au-dessus du couple, ponctuant le récit de l’aubergiste de l’écho du passage de milliers de voyageurs en cette cité portuaire. Frissonnant, la jeune femme resserra sa cape autour de ses épaules. Elle prit à son tour la parole d’une voix douce :

- Vous vous acquittez fort bien de ce rôle mon cher. Arriver dans une si grande ville me faisait un peu peur, je dois dire. Et pourtant, en votre demeure j’ai trouvé un accueil aussi chaleureux qu’il se puisse être. On se sent tout de suite chez soi dans la salle du Loyal Paladin. Quant à vous, j’ai toujours considéré que le plus grand bien vivait de petites choses. Vous aidez vos visiteurs à se sentir bien, à passer une douce nuit, à apaiser leur estomac affamé avec les délices de votre art et ils en gardent bon souvenir hors de vos murs protecteurs. Je peux tuer des monstres, voire guérir certains maux mineurs mais votre pouvoir n’est pas à négliger, surtout pas.

[Althéa]

"Oh, je ... Je ne sais pas ... oui, peu être"

Titoeil dansa d'un pied sur l'autre.

"Au fait, savez vous que lorsque j'étais petit, j'ai fait fuir la tarasque elle même ? Quand je suis né, nous habitions une petite maison à la périphérie de Manost. A ce qu'on dit, j'étais un gros bébé qui hurlait du soir au matin. J'ai bien changé depuis. Mais toujours est il qu'on avait annoncé la tarasque et qu'on attendait avec angoisse sa venue. Or, il faisait très chaud et l'on avait ouvert nos fenêtres. C'était un jour où je faisais mes dents, ce qui me contrariait plus que coutume. On m'entendait, parait-il jusqu'à la mer. Et vous ne devinerez jamais ... La tarasque n'a pas osé se montrer !"

[Chandara]

La jeune femme rit aux éclats de la plaisanterie de Titœil. L’hilarité ne tarda pas à se traduire dans son regard et la jeune femme se tamponna le coin des yeux pour la seconde fois de l’après-midi. Emettant un soupir d’aise, la jeune femme se rapprocha à nouveau de l’aubergiste :

- Il y a longtemps que je ne m’étais pas autant amusée ! Vous savez y faire avec les femmes. La tarasque ne sait pas ce qu’elle a perdu ce jour-là. Mais aujourd’hui, votre voix chasse les ténèbres qui obscurcissent mon cœur depuis mon voyage vers la Cité du Chaos.

Observant le soleil déclinant sur l’océan houleux, la paladine ajouta enfin :

- Il se fait tard et j’ai hâte de goûter à vos mets connus de tous. Nous reviendrons, n’est-ce pas ?

[Althéa]

Comme pour appuyer les paroles de Chandara, il se mit à pleuvoir à verse. La mer se trouva irisée d'un millier de goûtes d'eau. Titoeil se défit de sa veste et la tendit par dessus de la jeune paladine pour la protèger de la pluie.

Ils retournèrent en courant au Loyal.

[Kamfrenshii]

(hrp: venant du Loyal Paladin)

Pavel circulait dans les rues des dcoks, cherchant la maison dont Nils avait parlé. Il avait un peu de mal à se repérer dans cette grande ville pour le moment, vu qu'il n'était arrivé que le jour précédent. Nils semblait s'être quelque peu assoupi, mais Tul, craignant de s'être perdu, s'apprêta à le réveiller. Jetant un coup d'oeil aux alentours avant de le faire, il distingua au loin ce qui semblait être la façade verte mentionnée par le chat.

Il avança en direction de la maison, ne voyant rien de potentiellement dangereux. Il y serait probablement en moins d'une minute. Il resta cependant en alerte, on ne savait jamais, de la magie était impliquée dans cette affaire après tout.

[Althéa]

Tul s'approcha donc de la maison. Il s'agissait en fait d'une grande propriété entourée d'un jardin. A l'avant, une immense rangée de haie, à l'arrière on devinait quelques arbres. La famille de Nils devait être assez riche.

Alors qu'il remontait l'allée pour se diriger vers la porte, Tul manqua être heurté de plein fouet par un homme marchant à grands pas. Il fulminait et parlait tout seul.

"Plus jamais je ne veux entendre parler de cette famille. Des rustres, se sont des rustres. Ils ne valent pas mieux que les autres"

Nils se réveilla à ce moment là et glissa à l'oreille du jeune homme.

"Je vois que notre jardinier fait encore des siennes"

[Kamfrenshii]

Tul regarda l'homme s'en aller, perplexe... s'il en croyait les paroles du jardinier, il n'était pas si étonnant que Nils ait fini ainsi. Il essaya d'imaginer à quoi pouvaient bien ressembler les parents du jeune garçon. Du genre à hurler sur les autres ou à se croire tout permis peut-être?

Tul se demanda alors à quel genre d'accueil il aurait droit, puis réalisa qu'il avait oublié quelque chose avant de se rendre ici.

-Tu dis qu'il a encore fait des siennes, quel genre de choses? Et d'ailleurs, comment suis-je supposé entrer et prouver que tu es bien leur fils sans me faire interner dans un asile ou arrêter? As-tu une preuve, ou peux-tu le leur prouver en leur parlant?

[Althéa]

Nils se tut durant quelques secondes. Puis ronronna avant de répondre.

"Hé bien. En fait, s'ils découvrent que c'est ma tante qui m'a fait cela, elle va passer un sale quart d'heure. Et si elle passe un sale quart d'heure, toi et moi risquons d'en passer un aussi. En fait, il faudrait que tu t'introduises chez nous d'une manière ou d'une autre. Ensuite, nous irons voir ma chère tatie. Tiens, et si tu demandais à te faire engager comme jardinier ?"

hrp : désolée du retard

[Kamfrenshii]

Et maintenant il fallait jouer les jardiniers! Vraiment, Tul s'était laissé embarquer dans cette histoire trop facilement, et il n'était pas exclu que le chat puisse lui donner plus de travail à l'avenir. Tul avait seulement accepté d'accoompagner le chat au-début, mais maintenant qu'il était là, il n'avait pas le coeur à refuser cette tâche. Tout de même, il n'aimait pas se laisser entraîner.

-Je ne m'y connait pas tellemet en jardinnerie, j'ai peur de ne pas pouvoir donner le change, mais pour avoir plus de chances de réussir, il faudrait que je sache comment leur faire bonne impression. Je ne tiens pas à être paraître ridicule ou à me faire raccompagner manu-militari à la porte.



[hrp] Argh ce serait plutôt à moi de m'excuser, je suis toujours en retard [hrp]

[Althéa]

Tout d'un coup, Nils lui chatouilla le nez avec ses moustaches.

"Désolé, l'instinct. Tant que tu es poli et que tu te montres humble vis à vis de mon père, tu n'auras pas d'ennui. Pour le jardinage, mon paternel aime tout ce qui est original. A partir du moment où tu lui feras comprendre que ce que tu veux faire est moderne, il te laissera faire n'importe quoi. Donc pas de soucis. Alors, tu frappes à la porte ?"

[Kamfrenshii]

-"Euh... bien, si tu le dit", bredouilla-t-il, a moitié convaincu. "Mais je n'ai aucune idée de ce à quoi peut ressembler un jardin "moderne" "marmonna-t-il de façon audible.

Maintenant, il allait devoir faire quelque chose de creatif avec un jardin. Vraiment, il n'avait pas envisagé sa vie à Manost de cette façon. Ni qu'une aventure impliquant un enfant transformé en chat lui demanderait ce genre de compétence.

Il frappa à la porte de façon quelque peu hésitante. Il entendit vaguement des pas se rapprochant de l'autre côté de la porte. Il inspira profondément pour se décontracter.

"-Je risque d'avoir besoin de toi pour m'inspirer", chuchotta-t-il.

[Althéa]

"Oui, c'est à quel sujet ? Attention, parlez très fort, j'ai de la ouate dans les oreilles, je vais avoir beaucoup de mal à vous entendre mon brave"

La première chose que vit Tul quand la porte s'ouvrit fut un entonnoir. L'olibrius qui lui avait ouvert en avait un enfoncé dans l'une de ses oreilles.

"Oh, vous avez un mignon petit chat
- Tu parles, se moqua Nils sans que l'homme ne semble l'entendre, il se demande où est l'arnaque.
- Désolé mon jeune ami mais je suis occupé, si vous avez l'amabilité de faire vite afin de ne pas me faire perdre mon temps, je vous en saurai gré.
- Tu parles, reprit le chat, il n'a rien d'autre à faire que ses satanés expériences
- Alors, c'est à quel sujet ?"

[Kamfrenshii]

Eh bien! Rien dans cette histoire ne paraissait pouvoir être qualifié de normal. Vu l'étrange attitude du père, il n'était pas si étonnant que Nils ait un comportement susceptible de lui attirer des ennuis. Cela expliquait aussi en partie l'énervement de l'ex-jardinier. Mais il n'en était plus à une bizarrerie près finalement.

Remit de la surprise liée à l'apparence de l'homme, Tul parvint à articuler:

"-Mes hommage, monsieur, voilà, il me semble que vous avez là un grand jardin, et son entretien vous prend peut-être plus de temps que vous ne le souhaiteriez... C'est pourquoi je souhaiterais vous proposer mes humbles services en tant que jardinier."

Ce que venait de lui glisser Nils le troublait quelque peu, tout de même. Etait-ce là la demeure d'une famille de mages?

[Althéa]

"Vos humbles services en tant que jardinier ? Mais vous tombez à pic, mon jeune ami ! Il se trouve que notre jardinier a fichu le camp. C'était un bon à rien de toute façon. Il passait ses journées à se griller au soleil. Un fainéant, je vous dis. Oh, mais j'espère que vous ne serez pas comme ça, dites. Déjà, est ce que vous savez tailler les haies de façon ... originale ?"

A son air préoccupé, Tul vit que sa réponse importait beaucoup.

[Kamfrenshii]

Comme Nils le lui avait dit, songea-t-il. Cela lui permit de mieux improviser.

"Je pense que oui, je peux sûrement tailler votre haie de façon originale. Mais peut-être avez-vous des préférences partculières à ce sujet? Peut-être aimeriez-vous par exemple un aspect un peu plus "sauvage" ou "brut" que le style ordonné habituel? Affectionnez-vous certaines plantes en particulier?"

[Althéa]

L'homme se mit à battre des mains en riant.

"Oh, les grands mots employés. J'en frémis. Vous m'avez l'air tout à fait professionnel. Hé bien, je voudrais tout à la fois. Du brut, du frais. Ah oui, vous donnez aussi un peu dans l'animalier ? J'aime beaucoup les animaux. Surtout quand on a l'impression qu'ils sont vivants. Oh, dites moi que vous savez faire ça !"

[Kamfrenshii]

Ce personnage en demandais vraiment beaucoup. Si tul pensait qu'il serait capable de produire quelque chose de décent avec les plantes (après tout, il était plutôt adroit), faire des animaux serait vraiment une autre paire de manche, mais son hôte ne lui demanderait sûrement pas de tout faire en une journée? En repensant à son prédécesseur, le doute s'accentua. Restait à gagner de toutes façons un peu de temps pour tous les travaux de jardinnage.


"Eh bien honnêtement, bien que les animaux ne soient pas ma spécialité, avec un peu de temps je peux sans doute vous en faire de beaux qui s'intégreront bien à l'ensemble du jardin."


Tul soupira intérieurement. Il lui faudrait acheter des outils ainsi que des ouvrages sur cet "art" (s'il en existait à des prix abordables) pour pouvoir bien jouer son rôle. Ce n'est pas prudent de devoir mentir sans avoir des connaissances même basiques sur le sujet. Quelqu'un d'un peu méfiant pouvait trop facilement le percer à jour à son goût... Il pourrait peut-être aussi être intéressant de parler à l'ex-jardinnier de la maison.