[Lieu] Les couloirs de l'assemblée

[Arya Du Varden]

Le silence qui régnait dans les couloirs était impressionnant et Arya parla à mi-voix tout en posant un regard interrogateur sur Lathiriel, elle n'avait pas de crainte particulière ou toutes les craintes possibles face à cette enquête qui lui semblait entourée d'un mystère plus dense qu'un brouillard ne laissant voir que la pointe de ses chaussures. Pourtant, elle était sereine, elle s'était protégée de la tension ambiante, avait conservé son caractère positif refusant de se laisser aller à des spéculations sur les heures probablement sombres qu'elle allait passer, sur les dangers possibles auxquels elle serait confrontée. Elle préférait garder son esprit libre pour rester sur ses gardes et trouver le meilleur chemin, celui qui au final leur permettrait de retrouver les disparus ou, le cas échéant, le conseiller.

Je comprends votre tension Dame Dithazir, c'est une affaire des plus délicates. Je ne sais pas vraiment quoi penser, même si j'ai une vue peut-être fausse, mais qui me semble la plus probable . et fort délicate. Vous n'avez pas évoquer le scénario qui vous semble le plus probable . et je reconnais que j'aurai souhaité le connaître.

Et puis, il me serait fort utile si vous pouviez me renseigner sur les particularités des personnes disparues, en fait, je ne sais rien, cela est certainement un atout pour être plus naturelle dans mes démarches, mais également un désavantage, car cela m'oblige à extrapoler pour savoir quelle direction suivre.

[Lathiriel]

« Fort bien, vous avez raison. » fit la magicienne avec un sourire. « Albérich Megrall est le seigneur de l’aube du Temple de Lathandre. C’est un clerc confirmé, même s’il a toujours eu un profil relativement discret. C’est un homme de convictions, peut-être un peu… comment dire… jeune, simplement. Humain. Ils n’ont pas la possibilité, pas le temps, d’acquérir notre vision complexe du monde. Idéaliste, sans doute. Pas le genre de personne que l’on imagine, a priori, tout lâcher pour suivre une demoiselle qu’il côtoie depuis quelques jours. Il est vrai que c’est la première liaison sérieuse qu’on lui connaît, mais il reste que… Cela me paraît impossible. Albérich a Luménis dans la peau. Beaucoup plus que Longuehune ou moi-même. Comme je vous le disais, il est plus jeune, plus entier. Moins enclin à la tempérance. »
Elle resta silencieuse une seconde.
« Je connais peu la Sélunite. Elle est arrivée avec une délégation de ses pairs, de la ville d’Eredhùn, pour les célébrations de la Fête de la Lune. Ils ne devaient rester qu’une quinzaine, présider à la cérémonie au temple, puis rentrer chez eux. Euryale est le numéro deux de la hiérarchie sélunite, à Eredhùn, c’était donc un honneur considérable qu’elle se déplace pour honorer sa déesse en nos murs. D’après ce que j’en sais, elle et Albérich se connaissent depuis l’enfance. Ils ont fait leur noviciat à Eredhùn, leurs temples étaient voisins. Mais sa personnalité… Je ne la connais pas. »
L’elfe alla se camper devant un miroir, s’y contempla, songeuse, puis tenta d’effacer les cernes qui lui barraient le visage d’un doigt distrait.
« En toute honnêteté, je ne pense pas qu’elle ait fait disparaître Albérich. En toute honnêteté, je pense pour l’œuvre de puissances bien plus noires, qui veulent nous nuire, ou à Lathandre. Luménis est dans une telle position de faiblesse en ce moment que c’est une aubaine à saisir. Nous le savons. Nos ennemis doivent le savoir, eux aussi. »

[Arya Du Varden]

La description du Conseiller était succincte, mais elle permettait de cerner l'homme, pour la prêtresse, Arya se contenterait pour l'instant du peu qui lui avait été apporté. Mais de toute évidence, les paroles de Dame Lathiriel n’avaient rien de rassurant. Elle resta songeuse, la suivant du regard alors qu’elle se mirait, avant de reprendre la parole. <o>

</o> En vouloir à Lumenis, nous aurions déjà de leurs nouvelles ou peut-être même auraient-ils laissé les cadavres sur place ou les auraient exposé … sa voix était emprunte de l’horreur que lui inspirait les paroles qu’elle allait prononcer. Je n’écarte pas un enlèvement par la prêtresse, mais si c’est pour nuire à Lathandre, je pense que les disparus seront présents, car si nous ne les avons pas retrouvés …. Un frisson lui parcouru l’échine et un voile passa dans son regard … les auteurs de cet enlèvement en profiteront sûrement pour venir exposer …. Je préfère ne pas y penser, il n’y a aucune raison que nous n’arrivions pas à les retrouver. Un sourire vint chasser tous les doutes et les craintes que l’avaient hantées ces quelques instants. Peu importe celui, celle ou ceux qui ont agi, Ils ont bien dû commettre une erreur, laissé une trace, il ne peut qu’y avoir une faille dans leur plan …. A nous de le découvrir. <o></o>

[Galathée]

« J’en suis persuadée, moi aussi. Et je suis certaine que vous parviendrez à les retrouver. Nous avons les compétences, nous manquons de moyens, mais… Je ne peux pas croire que les Dieux puissent s’acharner sur Luménis, deux fois en si peu de temps. »
Elle eut un sourire amer.
« C’est une conviction peut-être ridicule… Mais les Luméniens… même s’ils ont commis leur lot d’erreurs… moi avec eux… ne méritent pas ce courroux. Il doit y avoir une solution, une voie. Et j’espère que vous voyez juste… qu’il ne s’agit pas de quelque chose qui nous dépasse… Cependant… J’ai peu d’espoir. »
Elle se tourna vers la magicienne.
« Arya. Je voudrais vous recommander la plus grande prudence, et aussi la plus grande discrétion. Si vous avez des doutes, si vous soulevez quelque chose qui vous semble démesuré, référez-en à moi. Nous pouvons mettre des hommes sur le coup, vous n’avez pas à vous mettre en danger inutilement. Je compte aussi sur vous pour… pour tempérer les humeurs plus néfastes de certains de vos compagnons. Je pense que peut-être, vous serez plus à même que moi de les comprendre. »

[Arya Du Varden]

Est-ce son amnésie qui laissait à Arya cette certitude que tout irait bien, une grande confiance en Lathandre qui pourtant n’était pas le dieu qu’elle honorait, mais qu’elle ne pouvait imaginer abandonner ceux que lui vouaient leur vie ? Elle n’aurait pu le dire, mais elle restait sereine malgré les peurs qu’elle observait depuis son arrivée à l’assemblée. Si Corellon avait décidé qu’elle vienne en cette cité, ce n’était pas pour qu’elle y meure, ni pour qu’une main assassine ne vienne ternir la paix que les citoyens avaient retrouvée au prix d’énormes sacrifices et qui lui avait offert une nouvelle vie.
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N’ayez crainte, je prends parfois des risques dans mes recherches, mais jamais lorsque autrui est également concerné. Et puis, je fais entièrement confiance aux compagnons qui ont été choisis, s’ils sont là c’est qu’ils sont les bonnes personnes et qu'ensemble nous avons toutes les qualités pour réussir.
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Ne croyez pas que je n’ai aucune crainte, je sais que malgré toute la prudence dont nous pourrons faire preuve, les risques existent, mais je suis confiante en Sieurs Kasumi, Taliesin avec lesquels ma vie sera étroitement liée quelques temps, mais aussi dans les conseillers dont vous faîtes partie pour nous soutenir si nous en avons besoin et … en moi-même. Tous ensemble, nous ne pouvons que réussir !

[Lathiriel]

Dame Dithazir acquiesça, reconnaissante, et, spontanément, prit la main d’Arya, qu’elle serra.
« Votre… votre attitude me remplit de joie. » murmura-t-elle. « Je suis plus rassurée maintenant qu’il y a une heure… Mais retournons à l’intérieur. Je pense qu’il est temps, désormais, de passer à l’action. Et je pense que Sire Longuehune avait encore quelques choses à annoncer. »
Libérant la paume de sa congénère, elle sourit, fit volte-face et reprit le chemin de la salle.