[Bâtiment] Le Palais de Justice

[Galathée]

Galathée décocha un sourire encourageant à l’enfant et lui prit la main. La juge les invita à s’asseoir, tandis qu’elle était rejointe par Megrall et l’autre intervenant, le grisonnant maître Nureïn.
« Je vous prie d’attendre ici un instant. » dit-elle. « Nous allons délibérer quelques instants, puis nous reviendrons vous exposer notre décision. »
Elle les salua de la tête, puis se leva et sortit par une petite porte située juste derrière son estrade, suivie par ses deux conseillers.
Galathée et Victor demeurèrent seuls dans la salle d’audience, à l’exception d’un garde qui somnolait à la porte, loin derrière eux.
« Ça a été ? » demanda la rôdeuse.

[Victor]

Le gamin grimaça.
-Ça a été bizarre, ouais... murmura-t-il après s'être assuré que le garde était trop éloigné pour les entendre. Le monsieur m'a posé des tas de questions pour savoir si tu t'occupais bien de moi et tout, si j'étais bien avec toi... A un moment, j'ai cru qu'il allait pas être d'accord pour que tu m'adoptes, tellement il insistait, et j'ai paniqué... Mais en fait...
Il hésita.
-Mais en fait, il m'a dit à la fin qu'il connaissait un peu mon père. Alors j'ai compris qu'il avait juste voulu être sûr que c'était le mieux pour moi... Et je crois qu'il va dire oui, en fait. J'espère, en tout cas.
Il sourit tant bien que mal.
-Et pour toi ? Il a pas été trop méchant, le vieux monsieur ?

[Galathée]

« Non. Il a été correct. Bon, il a soulevé des tas de problèmes potentiels, mais je pense lui avoir montré que j’étais quelqu’un de souple et de sérieux. Et de fiable. Bon, ils nous rendront peut-être visite à l’occasion, pour voir si tout se passe bien, mais c’est de bonne guerre, non ? Après tout, ils font ça pour ton bien, seulement pour ton bien, et c’est le principal. Je les aurais trouvés peu responsables s’ils avaient signé les documents sans s’assurer de la véracité de notre lien, et de mes intentions. »
Elle lui ébouriffa les cheveux.
« Tout va bien se passer. Nous aurons rejoint les autres à la ferme avant la nuit. »

[Victor]

-J'espère, dit-il en se serrant contre la rôdeuse.
Elle avait raison, bien sûr : qu'ils prennent tant de précautions, qu'ils se montrent à ce point soucieux, c'était normal et rassurant. Même s'il ne pouvait s'empêcher de trouver ça un peu gênant. Après tout, il pensait être le plus à même de savoir ce dont il avait envie. C'était lui qui vivait avec Galathée, pas eux. Qu'il soit un gamin n'y changeait rien, à son avis : si quelque chose n'était pas bon là-dedans, il l'aurait senti. Que des étrangers puissent en douter alors que lui-même était sûr de son fait... Mais c'était juste pour son bien.
-Tu crois que c'est normal que ça prenne aussi longtemps ? s'enquit-il comme l'attente se prolongeait.

[Galathée]

« Ne t’inquiète pas. » murmura la rôdeuse.
Quelques minutes plus tard, la juge reparut, seule, chargée de documents et s’assit. Galathée fit mine de se lever, mais la magistrate lui indiqua que cela n’était pas nécessaire.
« Et bien. Vos deux référents se sont portés garants de vous, et de votre désir d’être désormais unis légalement, comme mère et fils. »
La rôdeuse sourit, et sentit le soulagement de Victor se répercuter comme une onde dans l’air confiné de la salle. L’enfant se pressa contre elle, instinctivement, et elle passa un bras autour de lui.
« Je ne vais pas vous répéter ce que l’on vous a déjà dit. Sur les responsabilités et les devoirs que vous aurez désormais l’un envers l’autre. Aujourd’hui, Victor, tu peux avoir l’impression que c’est ta maman qui doit répondre à une série d’engagements. Mais tu te dois d’être un fils pour elle, c’est à dire que tu dois la respecter et lui obéir, que tu devras peut-être la protéger demain. Vous ne vous engagez pas pour les six mois, les deux ans à venir, vous vous engagez pour une vie entière, pour ses difficultés et ses joies, ses tourments et ses découvertes. »
Elle leur sourit.
« Je vais vous demander de venir signer ces documents, qui légalisent, au regard de la loi luménienne, ce lien qui vous unira désormais. Il n’est pas révocable, pensez-y. »

[Victor]

Victor leva les yeux sur Galathée, sourit, presque timide, puis tous deux se levèrent et gagnèrent l'estrade. L'enfant saisit la plume que lui tendit la juge, se pencha sur le premier parchemin qu'elle avait étalé devant lui et jeta un dernier regard à la rôdeuse. Puis, la langue tirée, consciencieux, il inscrivit son nom en lettres à la fois appliquées et malhabiles. Lire n'était plus un problème pour lui, à présent : ils y avaient veillé, avec Taliesin. Mais écrire, c'était une autre paire de manche. Il fit cependant de son mieux pour parapher sans faire de pâtés les pages qu'on lui présenta successivement. Enfin,, il se recula pour permettre à Galathée de prendre sa place. Une minute plus tard, c'était terminé.

[Galathée]

« Vous pouvez vous rasseoir. » fit la juge, et ils s’exécutèrent rapidement.
La magistrate toussa ensuite dans son poing.
« Etant entendu que ses parents biologiques, Camille Desmoulins et son épouse Catherine Verdier-Desmoulins, sont décédés à Luménis en l’an 1381 CV, la cour luménienne entérine par la cérémonie présente, l’adoption légale et sans contestation possible de Victor Desmoulins, né le 14ème jour de la deuxième veille du mois de Mirtul à Luménis, en l’an 1373, par mademoiselle Galathée Dullahan, née le 3ème jour de la première veille du mois d’Alturiak, à Valbrume, en l’an 1355. »
A l’aide d’une baguette, elle frappa un petit gong de cuivre qui se trouvait à sa droite, et le son de l’instrument résonna, clair comme le choc du cristal, dans la petite salle.
« Voilà qui est fait. Venez prendre les documents qui attestent tout ça. Et je vous souhaite une vie riche et chaleureuse, animée et brûlante, dans la lumière de Lathandre, toujours. »

[Victor]

Bientôt, ils se retrouvèrent sur le seuil du palais de Justice. Ils avaient récupéré les documents, remercié la juge, puis s'étaient faufilés hors de la salle sans rien oser se dire.
Victor se sentait d'ailleurs incapable de parler. Il n'y avait pas de mots pour exprimer le soulagement qu'il ressentait. Il avait à la fois envie de rire, de pleurer, ou de faire les deux en même temps. Mais, plus encore, la solennité de la cérémonie et sa signification l'avaient pris au dépourvu. Bien sûr, il savait avant même de quitter leur petite clairière ce qu'impliquait leur démarche. C'était une chose de le savoir, cependant, et une autre de le vivre.
Il eut une pensée pour ses parents et ferma les yeux un instant. Mais il n'éprouvait nul regret, nulle impression de les avoir trahis. Ils seraient heureux qu'il ait trouvé quelqu'un pour s'occuper de lui., il en était certain. Quant à la cérémonie... Ce n'était au final qu'un peu d'encre sur du parchemin. Mais un peu d'encre qui signifiait beaucoup. Les choses avaient beau être faites depuis longtemps, les avoir ainsi officialisées lui donnait un sentiment de sécurité qu'il n'avait plus éprouvé depuis des mois.
Il poussa un profond soupir et, doucement, prit la main de la jeune femme.
-Bon ben... murmura-t-il. Qu'est-ce qu'on fait maintenant,, m'man ?

[Galathée]

Galathée baissa les yeux et sourit au petit garçon, serrant sa main avec chaleur.
Elle s’était toujours senti trop jeune, trop inexpérimentée, pour s’occuper d’un enfant, faire face à ses besoins et à toutes les responsabilités inhérentes à son éducation. Taliesin l’avait bien aidée en constituant une seconde figure parentale dans l’univers du petit garçon, à la fois ami et éducateur, peut-être plus distant, mais plus tant que ça, au fil des jours. Mais l’angoisse était demeurée. Et elle s’en était ouverte à maître Nureïn, car cela lui semblait la chose honnête à faire. Il avait été compréhensif, soutenant, même, lui avait dit qu’une mère qui accouche n’a pas plus confiance en ses habiletés, et qu’en adoptant un enfant de huit ans, elle évitait finalement les périodes les plus compliquées.
A présent que le document était signé, reposant dans sa paume, puis sa musette, elle se sentait paradoxalement libérée. Autrui l’avait jugée digne. Victor l’avait jugée digne. Et les choses étaient écrites, en cours, on ne pouvait qu’aller de l’avant, optimiste et fier. Elle se sentait à sa place, prête à toute éventualité, et embrasée par un sentiment pur d’être au bon endroit, au bon moment, dans son existence.
« Nous pouvons soit partir pour la ferme, soit fêter ça. Y a-t-il un endroit que tu voudrais voir ou retrouver, avant que nous ne nous éloignions à nouveau de la cité ? »

[Victor]

Victor réfléchit un instant puis secoua la tête.
-Non. Pas maintenant, en tout cas... Je crois que je préfèrerai qu'on aille fêter ça à la ferme. Enfin, pas trop quand même, parce que Benoît et les autres ils ont perdu leur maman et que j'ai pas envie de leur faire de la peine mais... On dira qu'on fête notre arrivée à la ferme, d'accord ? Ce sera chouette. Et beaucoup mieux que rester ici. Et si on tarde trop, Taliesin va s'inquiéter, tu sais comment il est.

[Galathée]

Galathée sourit.
« Oh oui, je sais… »
Son regard se fit plus perçant.
« Mais nous allons quand même nous trouver quelques bouteilles de cidre, et… je ne sais pas… du canard aux poires sauvages ? »
Victor ouvrit de grands yeux.
« Du canard aux poires sauvages ? »
« Non ? »
« Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Du canard aux poires sauvages ! Tu crois que Taliesin pourra faire caraméliser comme il fait d’habitude ? J’aime bien le miel qu’il met et alors ça croustille et ça fond dans la bouche… »
« Je pense que oui, mais il faut qu’on se dépêche, sinon le repas sera déjà prêt quand on arrivera, et qui sait ce qu’il nous aura mitonné… »
« De l’anguille ? »
« Possible. »
« Grouille-toi, Gal… maman, grouille-toi, alors ! »
Et serrant sa main, le petit garçon l’entraîna vers la ville, tandis qu’un sourire attendri bourgeonnait sur le visage de la rôdeuse.

[Iluvatar]

Iluvatar arriva au Palais de Justice, venant du Sanctuaire de Lathandre d'un pas rapide mais non pressé.

Il rentra dans le bâtiment en espérant bien y trouver son supérieur. Le paladin arrêta un homme qui passait en lui demandant s'il avait croisé sire Albérich. L'homme répondit oui de la tête et désigna une direction puis repartit sans un mot.

Il se dirigea donc dans le sens indiqué, profitant de sa marche pour regarder les décorations de l'édifice.

[Galathée]

Le paladin trouva le conseiller dans une petite salle, en train de parcourir une pile impressionnante de parchemins. Il semblait les trier en deux piles, après de longues hésitations. Lorsqu’il entendit Iluvatar entrer, son regard s’illumina et il se leva pour venir lui serrer la main. Comme de coutume, il portait des vêtements modestes, brun sombre, tout juste rehaussés du disque de Lathandre.
« Sire Iluvatar, c’est un plaisir de vous voir. Vous allez me changer les idées, j’en ai bien besoin ! » s’exclama le conseiller, souriant, avant de lui indiquer une chaise en face de lui.« Dites-moi tout. Comment les choses se passent-elles à la Capitainerie ? Avez-vous eu du succès avec le recrutement ? »

[Iluvatar]

Iluvatar serra chaleureusement la main de l'homme.

Oui la motivation des gens est plus qu'encourageante, nous connaissons des demandes croissantes de la part de citoyens qui désirent faire partie de l'ordre de l'Aster. Je suppose qu'après la période sombre, les hommes courageux sortent du lot pour venir prêter main forte et veiller à ce que ça ne se reproduise plus.

Les premières recrues formées commencent à devenir de vrais paladins, ils leur manquent juste de l'expérience dans la vie réelle pour savoir quelles peuvent être les vraies contraintes dans nos tâches.

Je viens aussi vous rendre visite pour savoir si vous désirez assigner prochainement une mission aux paladins lathandriens?

Sinon je suis à votre disposition pour accomplir toute requête.

Le paladin sourit à Albérich, le regardant simplement.

[Galathée]

« Ces nouvelles m’emplissent de félicité. Mais je ne suis pas vraiment surpris. La renommée de l’Aster et des hommes qui s’y sont illustrés n’est pas minime. Tout jeune Luménien épris de justice doit souhaiter en faire partie ! »
Il se frotta les mains, songeur.
« J’imagine que vous devez brûler d’aller vous dégourdir les jambes en campagne. Pourtant, Luménis est trop fragile actuellement pour que je vous laisser fuir loin de nous. Nous avons besoin de paladins présents, prêts à agir, sur la brèche éternellement. Quand nous nous serons renforcés, que la tyrannie ne sera plus qu’un lointain souvenir, je pourrai prendre le risque de vous envoyer plus loin, mais pas pour l’instant. Ce que vous pourriez faire, cependant, est vous rendre dans les villages voisins de la cité pour y prendre la température, sonder la population, voir quels sont les besoins à cette veille de l’hiver… et chercher la trace d’éventuels Morféens en fuite. Mais sans vous éloigner de Luménis. Pas cette année. »

[Iluvatar]

Je m'occupe d'organiser tout ça et des paladins partiront dès demain dans les alentours de Luménis et à l'intérieur même de la cité pour s'occuper des citoyens.

La population a besoin d'être rassurée encore je pense, son état de choc n'est certainement pas entièrement terminé, et nous serons là pour les soutenir.

Iluvatar gratifia Albérich d'un sourire franc.

Avez vous encore besoin de quelconque information? Sinon je vais disposer et m'en retourner à la commanderie.

[Galathée]

« Je suis persuadé que vos hommes ramèneront la lumière de Lathandre là où elle est attendue. » dit Albérich. « Tenez-moi au courant régulièrement de leurs progrès, c’est tout ce que je vous demande. Si de l’aide luménienne civile est nécessaire dans certains coins, il ne faut pas hésiter à nous solliciter. »
Il se leva et tendit une main amicale au chevalier.
« Merci de votre visite. Que Lathandre veille sur vous. »

[Iluvatar]

Il en sera fait comme vous le demandez.

Il serra la main d'Albérich en inclinant la tête.

Je vous souhaite une bonne journée et de bonnes continuations jusqu'à notre prochaine rencontre.

Le paladin se détourna et partit d'un pas assuré en direction de la commanderie, le coeur plein d'espoir pour l'avenir de Luménis et un sourire aux lèvres.

[Arya Du Varden]

Le froid était vif, mais Arya ne s’en aperçu pas vraiment sur le chemin qui la ramenait depuis le quartier des habitations près du port, tant elle tentait déjà de faire un choix entre les deux demeures déjà visitées, pourtant, elle fut ravie de pénétrer dans l’édifice agréablement chauffé et s’avança vers le greffier qui occupait un large bureau.
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Bonjour, Monsieur, Je souhaiterai rencontrer Maître Aldebert Closfleuri, cela concerne le bien rue des Plumes dont il est mandataire.

[Taliesin]

Le greffier consulta un registre.
-Hum, si vous voulez le voir, il faut vous dépêcher. Il doit défendre un accusé demain et a rendez-vous avec lui dans une demie heure... Vous le trouverez dans son bureau, à l'étage. Son nom est indiqué sur une plaque.
Effectivement, la magicienne repéra ladite plaque sur la troisième porte à main droite, dans le corridor du premier étage. Lorsqu'elle frappa à l'huis, on l'invita à entrer, et elle découvrit un homme d'âge mûr, complètement chauve, disparaissant à demi derrière des piles de parchemins soigneusement ordonnées.
-Que puis-je pour vous ?s'enquit l'avocat après l'avoir saluée. Je crains ne disposer que de peux de temps, mais si je puis vous renseigner, je ferai mon possible...

[Arya Du Varden]

L'elfe s’avança souriante, elle avait déjà la chance que l’avocat puisse la recevoir et elle aurait ainsi au moins la possibilité de fixer un rendez-vous, l’homme devant être particulièrement occupé au vu des dossiers qui couvraient son bureau et elle espérait qu’il ne lui faudrait pas attendre plusieurs jours avant qu’il puisse être disponible pour la visite de la maison.
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Bonjour Maître Closfleuri, mon nom est Arya Du Varden, je viens vous voir car il m’a été dit que vous vous occupiez de la vente d’un bien situé 14 rue des Plumes et je suis intéressée à le visiter. Il me serait agréable si nous pouvions convenir d'un rendez-vous pour ce faire.

[Taliesin]

Closfleuri, surpris, haussa les sourcils.
-Cette maison-là ? Et bien, si je m'attendais... Je commençais à désespérer de jamais trouver une personne intéressée... Un instant, je vous prie.
Il ouvrit un tiroir de son bureau, souleva quelques dossiers et s'empara d'un petit feuillet..
-Voilà... fit-il. C'est une bonne maison, vous savez. Toutefois... Elle a mauvaise réputation. Pas encore autant que celle du juge Kanter, mais suffisamment pour que personne ne s'y intéresse plus. Le père du propriétaire actuel s'y est donné la mort, raison pour laquelle, vous le comprendrez, son fils a préféré me déléguer la vente. Ce n'était pas chose facile, vu ce qui s'y est produit. Mais, au début, il y avait du monde pour la visiter. Enfin, un peu. Jusqu'à ce qu'une dame y fasse un malaise... Elle s'est mise à crier, prétendant voir un fantôme. J'étais là, et je n'ai rien vu, bien sûr. Sa crise fut cependant des plus spectaculaires. Et la rumeur n'a pas tardé à se répandre... Du coup, personne n'en veut plus ! Et que nous ayons baissé le prix n'y change rien...
Il soupira.
-Vous vous disez sans doute qu'il n'est pas très malin de ma part de vous prévenir de tout cela... Mais je préfère être honnête avec vous, histoire que vous sachiez les racontars qui circulent sur cette demeure. D'autant que c'est vraiment une excellente affaire : elle est en bon état, spacieuse, bien située... Enfin bref. Si vous voulez que je vous accompagne, je crains ne pas être disponible avant trois jours. Je peux toutefois vous donner les clefs, si vous êtes d'accord pour y aller seule. Mais il me faudra alors noter votre nom et votre adresse... Et vous recommander de bien refermer après votre départ. Des petits curieux amateurs d'émotions fortes ont déjà essayé de forcer la porte pour voir le prétendu fantôme.

[Arya Du Varden]

La magicienne avait été informée du suicide et que des mystères entourent la demeure et la mort de son ancien propriétaire lui parurent bien plausible. Cela ne changerait aucune sa décision de visiter cette maison, ni de l’acquérir, d’autant que si le prix était vraiment intéressant et qu’elle la séduisait, elle pourrait faire une bonne affaire. C’est avec un sourire tranquille, qu’elle répondit à l’avocat.<o>

</o> C’est au Syndicat du commerce que l’on m’a indiqué cette demeure et j’ai été informée sur le suicide de son propriétaire. Peut-être cela peut-il paraître étrange, mais ni cette mort violente, ni le fait que des rumeurs puissent laisser penser que son âme fut encore là ne m’effraye. Il est vrai que je ne suis que depuis six mois à Lumenis et que je ne suis pas émotionnellement directement touchée par ce qui s’y est déroulé qui est fort regrettable j’en conçois. Pour les fantômes,elle souleva les épaules,ce sont des ombres d'âme qui n'ont pas trouvé la paix et qui ne demandent qu’à partir dans l’au-delà, rien d’effrayant à cela pour moi …. Je verrai bien … mais je n’y crois pas trop … ce n’est pas un critère ni pour, ni contre, il y en a déjà assez sans en rajouter.<o>

</o> Je préfèrerai la visiter rapidement et j’accepte volontiers votre offre de le faire seule. Je m’appelle Arya Du Varden, je loge à la Taverne de la Bienveillance, mais vous me trouverez le plus souvent à l’université de la magie où je suis professeur. Il me suffit de savoir comment je pourrai vous rendre les clefs et vous donner ma réponse car je ne doute pas que vous soyez fort occupé. Surtout ne vous inquiétez pas, je refermerai soigneusement la porte derrière moi lorsque j'aurai terminé la visite.<o></o>

[Taliesin]

L'avocat griffonna quelques mots sur un parchemin puis fouilla à nouveau dans son tiroir et en tira un imposant trousseau de clefs. On aurait dit celui d'un geôlier.
-On a... bien protégé la maison, fit-il pour s'expliquer. En ajoutant une chaîne au portail, notamment... Pour me les rendre, oh, vous pouvez repasser ici, et les laisser au greffier, le cas échéant. Ou passer à mon domicile : j'y travaille généralement en fin d'après-midi, pour des consultations juridiques. Les gens n'aiment pas tous venir ici...
Il indiqua à la magicienne comment trouver sa résidence et celle qui serait l'objet de la visite à venir. Ni l'une ni l'autre ne seraient difficiles à trouver. D'autant que la seconde était toute proche de la demeure du sieur Closfleuri.

[Arya Du Varden]

Arya sourit en prenant l’imposant trousseau de clefs et après avoir mémorisé celles qui ouvraient le portail et les différentes portes, elle le glissa dans sa besace , elle avait déjà décidé que puisqu’elle avait encore plus de deux heures avant de retrouver Podrick, elle les occuperait à cette visite. Son ton était enjoué alors qu'elle s'apprêtait à partir.<o></o>

Et bien, je risque fort d'être un objet de curiosité pour ceux qui me verront pénétrer dans la propriété, nul doute que les commères du quartier vont s'en donner à coeur joie de voir une jeune femme seule visiter la maison hantée. Je vous remercie Maître Closfleuri, je vous les rapporterai dès que j’aurai visité la demeure, certainement fin d’après-midi. Je vous laisse à vos affaires maintenant.
<o></o>
L’elfe sortit du bureau de l’avocat et, après s’être bien emmitouflée, sorti du palais de justice pour se rendre rue des Plumes en suivant les indications qui lui avaient été données.<o></o>

[Voyageuse]

Quête : Equité

Astrée suivit Reynald d'un pas rapide jusqu'à la sortie nord du grand Parc, puis prit les devants pour le guider vers le palais de Justice. Elle se souvenait être passé un jour devant le grand bâtiment à colonnades, mais elle se trompa tout de même une fois ou deux de chemin avant de se souvenir précisément de sa localisation.
" Alors... c'est ici, quelque part là-dedans... Et il faut qu'on trouve Maître Félicien."
Le bâtiment était immense, il fallait espérer qu'on puisse les renseigner. Elle se dirigea un peu timidement vers les gardes à l'entrée pour exposer sa requête.

[Galathée]

Reynald et Voyageuse durent se délester de leurs armes et passer au travers des sempiternels glyphes protecteurs avant d'avoir accès à la salle principale du palais. Le bâtiment était en travaux, ils virent passer plusieurs ouvriers transportant des seaux, une échelle, des planches. Il y régnait un brouhaha constant et ils durent se faire indiquer les salles d'audience par un avocat qui passait par là. Il les dirigea vers l'aile est, tout en leur expliquant que si la cour était en train de statuer, ils avaient peu de chance de pouvoir rencontrer Maître Félicien. Plus loin, un assistant les renvoya vers l'étage, avant qu'ils soient interceptés par un garde qui leur interdit l'accès à une zone en particulier et envoya chercher le Tyrite. Reynald prenait tous ces écueils avec le sourire, sans s'offusquer, remerciant les gens chaleureusement pour leur aide. Ils patientèrent un moment sur un banc, en bordure d'un couloir que remontaient prévenus et juristes, familles, victimes, personnel administratif. Puis Maître Félicien survint. Il les salua, la mine sérieuse.
" Dame Astrée. En quoi puis-je vous être utile ? La procédure suit son cours, comme vous le savez."

[Voyageuse]

Astrée sourit timidement au magistrat.
" Je sais bien... mais... il y a de nouveaux éléments."
Elle inspira profondément.
" Nous pensons que la situation là-bas est peut-être plus critique qu'escompté. Reynald, expliqua-t-elle en désignant le Sorlyn, a essayé de les contacter sans succès, peut-être à cause de protections mises en place par le shaman. Mais celui-ci ne m'avait pas du tout parlé de cette éventualité lorsque nous évoquions la possibilité de communiquer à distance. Bref, nous sommes très inquiets... Reynald compte se téléporter là-bas pour en avoir le coeur net. Nous souhaiterions pouvoir emmener un représentant officiel de Luménis, ne serait-ce que pour avertir les Montequins qu'une procédure est en cours et qu'ils vont devoir répondre de leurs actes, et leur ordonner de cesser toute action à l'encontre de la harde... Est-ce que ce serait possible ?"

[Galathée]

Le Tyrite parut embarrassé.
" Le groupe d'intervention... ne va jamais pouvoir aller directement là-bas sans une escorte conséquente, Dame. Si vos Montequins se sont rendus coupables des crimes que vous avez dénoncés, et le sort de vérité auquel vous vous êtes soumise en atteste certainement, nous ne pouvons pas négliger la possibilité qu'ils se sentent acculés et réagissent de manière violente. Or envoyer un homme seul... Ce serait le soumettre à un risque que nous ne pouvons pas prendre. Ce serait aussi avertir les Montequins que des troupes vont suivre, ce qui leur permettrait d'effacer leurs traces ou de défendre leur vallée... Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, aussi incertaine soit la situation sur place."

[Voyageuse]

Astrée comprenait ses réticences, bien sûr. Elle s'y était attendue. Mais s'il y avait véritablement urgence là-bas ?
" Je comprends bien... Pour ma part, je ne pense pas qu'ils oseraient s'en prendre à un représentant officiel de Luménis. Il me semble que sachant ce qui est en cours, la raison prévaudrait, d'autant que certains sont déjà mal à l'aise avec ce qui se passe en ce moment. Et puis ils savent qu'ils ne feront pas le poids. Ils n'ont quasiment pas de lanceurs de sorts, à part le clerc, et ils ne sont pas si nombreux à manier une arme... mais effectivement, je peux me tromper. Je les imagine bien vouloir effacer les traces, par contre, mais le sortilège de vérité devrait suffire à le prouver..."
Elle soupira.
" Si votre délégation acceptait au moins d'être téléportée jusqu'à Bortheïas, ils pourraient ensuite lever une escorte et être sur place en quelques jours, ce serait déjà bien... mais si la situation est urgente, je ne sais pas si cela suffira. Peut-être qu'on pourrait cumuler les deux choses, obtenir une escorte à Bortheïas et se rendre là-bas en avant-garde en précisant que l'arrivée des troupes est imminente. Cela suffirait peut-être à dissuader les Montequins de tenter quelque chose de désespéré. Et au besoin, il y a peut-être... je ne sais pas... des sorts qui permettraient de protéger les vies des émissaires ?"