[Lieu] Respelm

[Arya Du Varden]

Il n'était pas forcément tard, mais Arya ne mit pas longtemps avant de suivre les pas d'Astrée. Elle ressentait la longue journée et surtout le travail avec les chevaux auquel elle n'était pas habituée et qui était très physique et de plus, elle était repue après avoir mangé de bon coeur non seulement car elle avait grand faim, mais elle reconnut avec plaisir que Taliesin en dehors d'être un barde de talent était également un bon cuisinier. Mais, autant elle tenterait de faire le maximum pour aider les rôdeurs dans les tâches liées aux bêtes, autant elle ne tenterait pas de faire la cuisine afin d'éviter que les appétits soient coupés et qu'ainsi les ventres restent vides.

Une fois dans la chambre, elle fit bien attention à ne pas réveiller la rôdeuse qui était déjà partie dans un sommeil profond et réparateur. Elle s'allongea sur sa couche tout en pensant que sa nuit allait lui paraître longue car elle ne pourrait rien faire d'autre que de rester allongée, les hommes étant couchés dans la salle.

Son esprit partit vers ces horizons qui lui permettaient de se régénérer ...

[Galathée]

Après le départ d’Arya, Kasumi et le clerc devisèrent encore quelques minutes, après quoi, ils se saluèrent et se préparèrent pour la nuit. Aidan s’esquiva vers ses appartements et Kasumi rejoignit sa paillasse au coin du feu. Petit à petit, l’âtre se réduisit, les flammes disparurent, mais les braises rougeoyantes continuèrent à dispenser leur chaleur bienfaisante. Taliesin finit par rentrer, sans avoir vu ni Plume, ni Belenn. Le souffle qui s’échappait de ses lèvres était devenu aussi laiteux que la fumée de sa pipe et il avait cru voir quelques flocons tomber du ciel couvert.
Belenn rentra beaucoup plus tard, alors que tous étaient assoupis et s’allongea sur sa couche sans réveiller ni l’elfe, ni le rôdeur. Les tisons sifflèrent puis moururent. La nuit envahit le temple, puis petit à petit, commença à se retirer.

[Voyageuse]

Astrée ouvrit un œil somnolent sur la pénombre, et mit quelques instants à se remémorer où elle était.
Se rappelant sa résolution de la veille, elle se leva et s'habilla sans faire le moindre bruit pour ne pas réveiller sa compagne de chambrée qui semblait plongée dans une profonde transe.
Elle sortit silencieusement, attentive à ne pas éveiller les trois hommes qui dormaient dans la salle à manger.

Le froid piquant du dehors la saisit. Il faisait encore nuit, le ciel commençait tout juste à pâlir à l'est. Elle se hata de rejoindre la porcherie qui abritait leurs montures.
L'odeur qui régnait à l'intérieur la saisit à la gorge, et les bêtes tournèrent vers elle un regard interrogatif. Devant l'ampleur de la tâche qui l'attendait, elle faillit regretter l'accès de fierté mal placée qui l'avait conduite ici. Mais elle se ressaisit rapidement, et se mit au travail en sifflotant un petit air joyeux.
Elle espérait avoir accompli le plus gros de la tâche avant que son compagnon rôdeur ne fasse son apparition, et sourit en imaginant sa réaction. Il allait voir de quoi elle était capable, elle aussi ! Il n'y avait aucune raison qu'elle lui laisse faire tout le travail...

[Taliesin]

Taliesin se redressa brutalement sur sa couche, la bouche ouverte sur un cri silencieux. Les yeux écarquillés, le souffle court, le cœur battant la chamade, il lorgna désespérément les ténèbres, paniqué, ne sachant plus où il se trouvait. Des bribes de cauchemar dansaient encore une folle sarabande dans son esprit embrumé, lui imposant des images de mort, des sensations d'horreur, de perte, de solitude indicible.
Puis, peu à peu, il prit conscience des deux hommes endormis non loin de lui, de leur calme respiration dans l'obscurité, et, comme la mémoire lui revenait, il parvint à retrouver un semblant de calme. Il avait juste rêvé. La réalité n'avait beau pas être très brillante, très encourageante, elle valait toujours mieux que ses sinistres songes.
Avec un soupir, il se laissa retomber sur son lit, et tenta de retrouver le sommeil. Peine perdue. Ses pénibles impressions, quoi qu'atténuées, persistaient à le tourmenter. Alors, il se leva, s'emmitoufla dans son manteau et, à pas de loup, gagna le porche du temple. Là, il s'assit sur les marches et observa le ciel qui pâlissait imperceptiblement à l'est. Autour de lui, le village baignait encore dans la nuit et le silence. Pas pour trop longtemps. Bientôt, il s'éveillerait, et une nouvelle journée commencerait. Anodine pour certains? Joyeuse pour d'autres. Pénible pour lui.
Frissonnant, il resserra les pans de son manteau. Vivement l'aube. Le ciel était couvert, et il ne fallait guère espérer de secours du soleil. Mais la lumière, même grise, même ténue, valait toujours mieux que les ténèbres. Peut-être qu'avec elle, qu'avec quelque chose de chaud dans le ventre, il se sentirait mieux.
Il fallait l'espérer. Car le voyage n'en était qu'à ses débuts. Le pire restait à venir.

[Galathée]

Quelques minutes plus tard, comme si elle avait senti le trouble du barde, Plume descendit du ciel et vint se poser sur son épaule. Elle frotta sa petite tête duveteuse sur la joue glacée de l’elfe, gloussa quelques secondes, puis poussa un petit soupir de chouette et s’immobilisa. Taliesin entendit des bruits derrière lui, puis des pas, et Belenn vint s’asseoir à côté de lui, sans rien dire.
Ce fut l’aube. Le soleil déchira les nuages, une seconde, les couvrit l’un et l’autre de lumière, puis retourna dans son manteau de nuages. La chaleur, cependant, s’attarda quelques minutes.

[Taliesin]

L'elfe, les sourcils froncés, jeta un regard au clerc.
-Et bien, mon vieux, vous avez un don pour attirer le soleil... Je ne médirais plus jamais des pouvoirs des servants de Lathandre, vous avez ma parole.
Il eut un faible sourire. Il se sentait déjà mieux.
-Et bonjour, au passage... J'espère que votre sommeil fut réparateur, et que vous vous sentez d'attaque. Nous aurons besoin de votre bonne humeur, ajourd'hui : de ce que j'en ai vu, la Forêt Hantée n'a pas exactement l'air d'un bois dans lequel on aime à se promener et ramasser des champignons.

[Galathée]

Belenn sourit doucement.
« Je crains de ne pas pouvoir être à la hauteur de vos attentes. Mais sans doute n’est-ce pas un mal… J’ai dans l’idée que vos talents plaisent davantage que les miens, en tout cas en ce qui concerne l’ambiance musicale de notre équipée. Et les bonnes odeurs qui flottent encore dans le temple trahissent que ce n’est pas là la seule corde à votre arc… Je suis désolé de ne pas avoir fait honneur à vos efforts culinaires. S’il reste quelque chose, peut-être en mangerai-je pour le petit déjeuner. Au risque de choquer certains estomacs. »
Il reporta son regard sur le ciel voilé.
« Mais ne vous inquiétez pas pour le reste. La traversée de la forêt ne sera pas joyeuse, mais elle ne sera pas fatale non plus… Concentrez-vous sur des pensées heureuses et je m’occuperai de ce qui rôde dans les ombres. »

[Taliesin]

-Pensées heureuses... Aux dernières nouvelles, c'était une race en voie de disparition, mais en cherchant bien, on doit pouvoir en dénicher quelques spécimens... fit le barde, songeur, en regardant les volets d'une maison s'ouvrir, de l'autre côté de la rue.
Puis il secoua la tête et s'étira longuement.
-Enfin, de toute façon, je n'ai pas le choix. Si je tire la tête tout le long du voyage, la petite damoiselle à plumes que voici répétera tout à sa maîtresse, et je me ferai sévèrement tancer à mon retour. De plus, je serai radié de l'ordre des bardes, pour avoir sapé le moral du groupe au lieu de l'améliorer... Je me suis trompé de voie, en fait, je le crains. Mais c'est un peu trop tard pour changer, passé 120 ans...

[Galathée]

« Il n’est jamais trop tard. » répondit Belenn. « Du moins, c’est à espérer. »
Il resta silencieux quelques secondes.
« Mais vous avez raison de ne pas vous forcer à sourire si votre cœur n’y est pas. Le bonheur reviendra quand il le faut, et vous y goûterez alors d’autant plus. Mais la sagesse… La sagesse vous recommanderait de ne pas broyer du noir sur les choses qui sont hors de votre portée. Vous pourriez toujours tourner bride, j’imagine. Mais je pense… »
Il hésita et jeta un regard en coin à son interlocuteur.
« Je pense que cette aventure, aussi désagréable soit-elle, est une opportunité pour vous. Pas seulement de vous délivrer des liens stupides qu’a voulu tisser Lathiriel autour de vous… Mais aussi de retrouver une confiance qui vous fait défaut, en ce qu’il y a en vous. »

[Taliesin]

Taliesin grimaça. Il n'avait pas voulu entraîner la discussion sur ce terrain là. Au départ, il avait juste voulu s'enquérir discrètement du moral du clerc, et voilà que la conversation dérivait à présent sur ses propres états d'âme. Mais soit, il n'allait pas se défiler. Et puis, à qui en parler, sinon à Belenn ?
-Vous savez... commença-t-il. Il y a des choses dont on ne peut jamais se remettre complètement. Des choses qui brisent à jamais la confiance. Des choses que ne peuvent pas racheter même un quête juste et couronnée de succès. Lorsque vos actes ont provoqué des catastrophes, même malgré vous... Lorsque vous avez suscité l'espoir chez une foule de gens pour mieux les mener au désastre... Lorsque par vôtre faute sont morts plus d'individus que vous ne pouvez en compter... Même une mission réussie ne change rien au fond du problème. La seule chose juste à faire est de se retirer de totue action publique, de toute aventure susceptible d'avoir des conséquences sur les autres. Beshaba à ses favoris... Mieux vaut que ceux-ci se tiennent tranquilles. Pour eux et pour les autres.

[Arya Du Varden]

HPR : Arya a quitté le temple avant le réveil de Taliesin
Arya avait eut une nuit calme qui pourtant lui avait semblé longue. Elle était restée longtemps éveillée à penser à son travail, à Podrick, à leur folle équipée qui risquait de leur réserver encore bien des surprises et pas toutes forcément agréable. Entrecoupant ses éveils, elle partait dans des transes profondes attendant que quelques bruits viennent l’informer que le jour nouveau, même si il n’était pas levé, sonnait déjà pour leur petite troupe.

Peu après qu’Astrée eut quitté discrètement la chambre, Arya sortit de sa transe et s’apercevant que le lit de la rôdeuse était vide, après s’être longuement étirée, s’habilla chaudement pour la rejoindre à la porcherie où elle était certaine de la trouver.

Sans un bruit, elle passa vers les trois endormis bien qu’elle crut un instant que l’efle était réveillé tant il était agité dans son sommeil, mais apparemment, il ne devait faire qu’un mauvais rêve et elle sortit discrètement.

Le froid était cinglant à en couper le souffle, une très fine couche de neige recouvrait le sol gelé le rendant glissant si l’on y prenait garde. L'aube ne tarderait pas et peut-être que le temps deviendrait plus clément. Mais frissonnant, elle ne s’attarda pas à contempler le ciel et se dirigea vers la porcherie où elle savait la température bien plus agréable, mais déjà grimaçait à l’odeur nauséabonde qui la rejoignait, l’accompagnait un peu plus forte à chaque pas et qui finit par l’entourer alors qu’elle pénétrait dans la bâtisse où l’humaine s’était déjà mise au travail.

Bonjour Astrée, alors tu t’en vas s’en rien dire ? Je ne suis peut-être pas encore une rôdeuse, mais si je veux m’améliorer, il faut bien que je m’y mette.

[Galathée]

HRP : Je propose un tour de rôle pour voir qui se lève le premier... Ou bien je le tire aux dés ?

Belenn acquiesça aux paroles de l'elfe.
« La différence est quand même dans l’intention, Taliesin. Je ne dis pas que causer une catastrophe par manque de clairvoyance vous en absout complètement… Je serais bien mal placé pour dire une chose pareille, mais… Ne pensez-vous pas que si Beshaba a posé le regard sur vous, cela signifie que les choses vous ont échappé parce qu’elles vous dépassaient, justement ? Pensez-vous être responsable de ce qui s’est produit, vous seul ? Le chancelier mélandien n’est-il responsable de rien ? Les esclaves qui vous ont suivi étaient-ils écervelés et stupides ? Morféa n’est-il qu’une fabrication de votre esprit ? Les dirigeants luméniens de l’époque sont-ils blancs comme neige ? Les dieux, ces dieux qui ont laissé Beshaba, et Shar, pervertir vos intentions, ne devraient-ils pas s’interroger sur l’attitude qu’ils ont eue ? »
Il pinça les lèvres et soupira.
« Mais, quoi qu’il en soit, votre culpabilité est vôtre. Vous seul pouvez lui échapper. Ni mes paroles, ni les étreintes de votre compagne, ni le regard d’un dieu ne vous en libéreront. Cependant, vous ne devriez pas craindre Beshaba. Elle a fait son temps. Vous avez encore des années pour vous redéfinir. Des siècles, peut-être. Qui vous êtes en sera la somme. Et je ne suis pas certain que le sang que vous avez sur la conscience sera l’empreinte que laissera votre passage parmi les mortels. J’en doute beaucoup. »

[Taliesin]

-Et comment pourrait-il en être autrement ? s'enquit l'elfe, amer. J'ai semé la ruine et la destruction dans deux cités... je les aurais semées à Manost, si j'y étais resté plus longtemps. Je les aurais semées ailleurs, si... si les geôles morféennes ne m'avaient brisé.
Il soupira.
-Et quand bien même les autres garderaient-ils un souvenir différent de moi... Le plus important n'est-il pas ce que l'on garde en nous ? Aujourd'hui, quand je vois Arya, ou Kasumi, ou Astrée... Ou même vous... Si pleins d'espoir, d'enthousiasme, de confiance en l'avenir et dans le triomphe du bon droit. Je vous envie. Je vous jalouse, presque. Et je vous plains. J'ai été ainsi, autrefois. Il n'y a pas si longtemps. Quelques années... J'ai rejoint Mélandis le coeur plein d'illusions, plein de grands projets... J'étais d'abord animé par des objectifs très personnels, quoi qu'en réalité, ils m'avaient été imposés. Et puis j'ai été touché par ce qui se passait là bas, par la misère, la souffrance... J'ai tenté de les atténuer, discrètement, par de petits actes... Et tout à dégénéré. Les gens se sont soulevés, car ils coroyaient à nouveau en quelque chose. En moi ? Je frémis rien que d'y penser... Comme me l'a dit quelqu'un, alors, j'ai allumé un brasier dont je n'ai jamais mesuré les conséquences. Mais il m'a bien fallu assumer, malgré tout. Ne pas abandonner ceux que j'avais enflammés... Et ç'aurait pu marcher, oh oui. Cela n'est pas passé loin... Même alors, j'y croyais. On m'appelait le Prophète Gris. Je croyais l'être ! Je me revois encore, l'épée brandie, à la tête d'une véritable armée, tandis que le pouvoir mélandien chancelait, menaçait de sombrer... Nous avions pris plus de la moitié de la ville... Il aurait suffi que les citoyens rejoignent les esclaves, et alors, Mélandis aurait pu connaître un autre avenir... Mais il n'en a pas été ainsi. Aujourd'hui, que reste-t-il de cette folle équiée ? Que reste-t-il de mon armée ? Des ossements qui pourrissent dans des fosses communes, ou sous le soleil ardent du Désert du Basilic. Des hommes et des femmes a nouveau réduits en esclavage, punis dans leur chair, dans leur âme, pour un instant d'espoir, une bouffée d'optimisme... Une autre cité qui panse ses plaies. Et un individu pitoyable, prophète déchu, qui souffre de quitter une famille qu'il ne mérite pas pour aider quelqu'un, une ville pour lesquels il peine à éprouver de l'ampathie. Le temps ne pourra effacer tout cela, Belenn. Il ne pourra effacer les espoirs réduits à néant. Ne pourra conciler l'homme à cheval, l'arme à la main, chargeant le chancelier Mornagest... Et la créature se trainant misérablement au basques d'un groupe dans lequel il n'a pas sa place. Une créature à l'âme asséchée qui, par peur des conséquences, par égoïsme, par faiblesse, refuse de se laisser atteindre, toucher par les souffrances d'autrui.

[Galathée]

« Et bien d’autres ont fait pire dans l’histoire de l’humanité. » dit simplement Belenn. « Bien d’autres qui n’avaient ni vos idéaux, ni vos espoirs. »
Il secoua la tête et resta silencieux un instant.
« Mais vous êtes peut-être perdu, vous avez raison. Vous avez érigé une barrière autour de ce que vous pensez être, de ce que vous pensez mériter. Cette image est devenue figée, inaltérable… »
Il haussa les épaules.
« Je ne devrais pas vous ennuyer. Nous avons chacun nos souffrances, chacun nos échecs, chacun le poids de crimes inavouables qui pèse sur nos épaules et que nous gérons à notre manière. En fonction de ce que nous sommes. Je comprends votre colère d'être coincé avec nous. Je la comprends mieux que l'enthousiasme et le courage de personnes qui ne connaissent même pas Albérich, à vrai dire. Mais je vous remercie d'être là. Vous êtes un compagnon des plus instructifs. »

[Taliesin]

-Et des plus experts dans l'art de miner le moral d'autrui, de se plaindre, de faire la gueule et de jouer les têtes de mules... N'oubliez pas l'essentiel, Belenn ! s'exclama le barde en lui tapant sur l'épaule. Ceci dit, et si j'arrête un instant mes jérémiades... Vous êtes un compagnon agréable, Belenn, et je suis bien aise que vous soyez parmi nous. Mais, sans vouloir vous faire offense, ou me mêler de ce qui ne me regarde pas... Vous ne me semblez pas aussi fringant qu'à notre départ. Alors, si... S'il vous prenait l'envie de parler, vous ne devriez pas hésiter. Je ne paraît sans doute pas l'interlocuteur le mieux à même de comprendre ou de soutenir, mais... Je peux essayer. D'autant que penser un peu aux autres permet souvent d'éviter de se concentrer sur sa petite personne, sur ses petits problèmes...

[Galathée]

Belenn ne dit rien pendant de longues minutes, se contentant de lorgner la petite place devant eux, où de premiers badauds avaient surgi, l’un menant ses oies, un autre portant un saut lourd de lait.
« Les ténèbres m’oppressent. » fit-il finalement. « Je les sens déjà, alors qu’il reste la forêt à franchir. Elles ne me font pas peur, je sais que nous en viendrons à bout. Mais… »
Il se tut à nouveau, comme s’il cherchait ses mots. A moins qu’il n’hésitât sur le bien-fondé de ses confidences.
« Je m’inquiète pour le conseiller. » lâcha-t-il. « Jusqu’à hier… Jusqu’à hier, je sentais confusément sa présence. Si je cherchais son contact, je parvenais à le frôler. Pas à savoir où il était, ou dans quel état, mais… J’avais la sensation qu’il était là. Mais depuis hier… »
Il secoua la tête.
« J’ai perdu le lien. » dit-il simplement, en claquant dans les doigts. « D’un seul coup, comme ça. »
Il leva une main comme pour empêcher Taliesin de parler.
« Je ne pense pas qu’il soit mort. Je suis persuadé que je le sentirais. Mais il s’est passé quelque chose… Et je suis inquiet. »
Il esquissa un sourire contraint.
« Et je vivrai avec cette inquiétude jusqu’au vallon, je le crains. »

[Taliesin]

Le barde frissonna. Il préférait ne pas trop imaginer ce qu'endurait Albérich. Rien que songer vaguement a ce que le conseiller devait éprouver après la mort d'Euryale le rendait malade. Et s'il voulait tenir bon jusqu'à la fin du voyage, mieux valait ne pas trop y songer. Quoi que... Cette empathie, cette compassion pouvaient aussi être une force. Une motivation pour avancer. Quelque chose de moins égoïste que ses préoccupations personnelles. Mais encore fallait-il avoir la force de la porter...
-Je comprends... murmura-t-il. Mais comme vous l'avez dit, il n'est pas mort. Ils ont besoin de lui : ils ne le tueront pas avant notre arrivée. Je reprendrai votre argument : ne vous tourmentez pas pour des choses sur lesquelles vous n'avez pas de prises. Concentrez-vous sur ce que nous pouvons faire. Nous arrivons. Nous le libérerons. Vous savez qu'aucun d'entre nous ne ménagera sa peine. D'ici trois, quatre jours, votre supérieur sera libre.
Libre, peut-être. Mais dans quel état... Enfin, c'était des sujets qu'il valait mieux éluder pour l'instant.

[Galathée]

« Je sais, mais… » commença Belenn.
Il s’interrompit car Aidan venait de surgir derrière eux.
« Si vous voulez ne pas partir trop tard, je vous suggère de venir petit-déjeuner. » leur dit-il d’une voix tranquille.
Belenn se leva.
« Tu as manqué l’office, Belenn. »
« Cela te surprend-il ? »
« Non, le contraire m’aurait surpris. » fit le clerc plus âgé en lui tapotant l’épaule.
Belenn sourit et tourna les yeux vers Taliesin, lui tendant la main pour l’aider à se relever.
« Merci. » souffla-t-il simplement, avant de rejoindre son aîné à l’intérieur.

[Voyageuse]

Astrée eut un large sourire à l'arrivée d'Arya.
- Je n'ai pas osé te réveiller. Mais j'aurais dû me douter que tu ne dormais pas si profondément que ça... Dis-moi, que dirais-tu de prouver à notre camarade rôdeur que les filles sont elles aussi capables de se lever avant tout le monde pour faire le travail? ajouta-t-elle avec un clin d'œil.

Sans attendre la réponse, elle fit signe à Arya de la suivre. Elle tâcha de répartir le travail au mieux. Elle se chargeait de mettre en place le harnachement, laissant Arya en fixer les sangles. Petit à petit, leur travail avançait. Au-dehors, le jour se levait.

[Arya Du Varden]

Si l’odeur du purin n’avait été si présente et tenace, s’occuper des montures dans la douce température qui régnait dans la porcherie aurait été des plus agréables. Mais dès qu’elle eut commencer à fixer les sangles, l’elfe n’y fit même plus attention.

Tu aurais dû me réveiller, même si le terme n’est pas vraiment correct, j’ai eu plus de temps qu’il me fallait pour me reposer, mais je reconnais que je ne t’ai pas entendue quitter la chambre tant j’étais plongée dans les quelques souvenirs que j’ai pour passer le temps. Arya se mit à rire de bon cœur tout en commençant à fixer les sangles.Notre camarade rôdeur sera peut-être étonné et j’espère surtout ravi que cela lui permette de dormir un peu plus longtemps et de savourer son petit-déjeuner. Et puis, ce n’est pas parce que nous sommes des femmes que nous ne pourrions pas nous occuper seules des montures, Taliesin a bien cuisiner hier, alors à nous les chevaux ce matin.

Les deux jeunes femmes avaient un bon rythme, enfin surtout la rôdeuse, l’elfe mettant plus de temps par manque d’habitude et, par sécurité, Astrée vérifiait son travail pour s’assurer que les sangles étaient bien fixées.

[Taliesin]

A l'extérieur, Taliesin était demeuré assis sur les marches du sanctuaire, le regard perdu dans le vide, Plume blottie sous son capuchon. La discussion qu'il venait d'avoir avec Belenn l'avait plongé dans des affres qu'il connaissait bien mais, une fois n'est pas coutume, il les envisageait sous un angle sensiblement différent. Il devait avouer que le clerc avait raison : il avait dressé un mur autour de sa culpabilité, érigée celle-ci en certitude absolue. Comme s'il tenait absolument a tout porter sur ses épaules, à ne se trouver aucune circonstance atténuante. Il invoquait la malchance, Beshaba, mais pas pour se dédouaner : pour s'enterrer, au contraire, prétendre qu'elle s'attachait au moindre de ses pas, transformant le moindre de ses actes en calamités sans nom...
Pourquoi cet acharnement envers lui-même ? Etait-ce une forme d'orgueil mal placé ? Pour se persuader qu'il aurait pu faire quelque chose ? Qu'il n'avait pas été qu'un pion, qu'un fétu de paille ballotté, promené par le destin ? Un peu comme quand, après le décès d'un proche, on se tance pour les visites qu'on ne lui a pas rendues, pour les actes, les instants manqués. Vaine tentative de se convaincre qu'on aurait pu avoir une prise sur des événements pourtant hors d'atteinte...
Mais, il n'y avait pas que les agissements du "Prophète gris". Il y avait ceux, mille fois pires, du Monstre. Eux, il avait été le seul à en décider. Le seul à les commettre. Et cependant, même ceux-là commençaient à lui paraître étrangers. Ses cauchemars se faisaient plus flous, plus lacunaires. Redevenaient des songes, plutôt que des souvenirs. Il était fou, alors. Fou de solitude, de chagrin, de souffrance et de rage. Il n'était plus lui-même. Rien qu'un mort vivant assoiffé de vengeance, aveuglé par la haine. Et le Monstre avait trépassé, comme le prophète avant lui. Restait un autre. Pas le Taliesin d'autrefois. Pas complètement.
Mais il en revenait toujours à la même question. Pourquoi, dès lors, s'enfermer obstinément dans ses tourments ? Refuser l'apaisement ?
Parce qu'il avait peur.
La réponse apparut, étrangement limpide parmi le tourbillon de ses pensées. Il avait peur. Peur de perdre ceux qu'il aimait. Mais pas seulement. Il avait surtout peur du plaisir qu'il retrouvait à vivre. Peur de l'empathie qu'il sentait poindre, à nouveau. De cette sensibilité aux malheurs des autres qui s'insinuait, discrète, accompagnée du désir presque palpable de les aider. Et pas simplement les aider pour expier ses fautes. Mais parce qu'il avait été ainsi, jadis. Et qu'il l'était encore, aujourd'hui. Qu'il n'avait pu se contenter de voir sans agir, n'avait pu rester de marbre, fermer les yeux, dresser un mur entre lui et le monde.
Sentir ce besoin renaître en lui le terrifiait, car il ouvrait, béantes, les portes d'un avenir auquel il avait depuis des mois cessé de croire. Alors, il préférait se raccrocher à ses vieilles certitudes destructrices... Préférait se persuader qu'il aurait toujours besoin de sa compagne pour le soutenir. Tout en se répétant inlassablement qu'il ne la méritait pas... C'était absurde. Il reprenait pied, peu à peu. Renaissait. Il pouvait à nouveau, presque, voler de ses propres ailes. Et il se devait de le faire. Pour lui. Pour la rôdeuse, aussi. Pour lui prouver qu'elle avait réussi...
L'elfe fut parcouru d'un violent frisson mais, lorsqu'il se releva et entreprit de regagner le temple, ses épaules étaient moins voûtées. Son pas plus sûr.
Peut-être cette aventure était-elle une bénédiction, au final. Oui. Là encore, Belenn avait raison. S'ils ramenaient Albérich sain et sauf... Sans doute aurait-il moins peur de ce qu'il était redevenu, de ce qu'il pourrait faire, un jour.
Demain.

[Voyageuse]

Astrée laissait son esprit vagabonder. Elle aimait ces moments qu'elle passait auprès des chevaux, à les soigner, les nourrir. Elle aimait ressentir leurs besoins, leurs attentes, leurs caractères si différents. Même s'il fallait se lever tôt, même si c'était un travail parfois physique, ce n'était pas pour elle une corvée. Plutôt un moment de partage, de communion avec les animaux.
Elle s'amusait de voir qu'Arya voulait à tout prix partager ce qu'elle considérait sans doute comme un pensum. Elle comprenait bien qu'elle veuille se rendre utile. Mais cela resterait pour Arya une tâche pénible, et Astrée se sentait presque coupable de voir son amie s'imposer autant d'efforts. Mais après tout, si cela lui procurait le plaisir d'avoir pu aider... Ce n'était pas elle qui allait l'en dissuader. Et puis, à deux, le travail avançait un peu plus vite, au fond.

Les animaux s'étaient spontanément rangés en deux groupes : les cochons d'un côté, les chevaux de l'autre, séparés par une frontière, certes invisible, mais que nul ne semblait vouloir franchir. Seul un jeune porcelet inexpérimenté commit cette imprudence, ce qui lui valut une ruade de Furet et les regards malveillants des autres chevaux. L'impudent recommença plusieurs fois sa tentative, sous les yeux amusés d'Astrée. Elle sentit la tension monter chez les chevaux, et Vive fit un écart soudain qui faillit renverser Arya, en train de fixer péniblement sa selle.
- Attends, je vais t'aider! C'est à cause des cochons, ça les rend nerveux. Je crois que ces deux races ne sont pas faites pour s'entendre...

Et de fait, il leur fallait beaucoup plus d'efforts et de temps que d'ordinaire pour venir à bout de chaque monture. Les chevaux piaffaient, renâclaient, et Astrée dut plus d'une fois les calmer par contact mental. Désireuse de ne pas épuiser l'elfe, Astrée proposa une pause. Elles n'avaient à boire que de l'eau, Astrée ne se promenant pas comme Taliesin avec une réserve d'eau de vie... Mais elles s'en contentèrent.
- Ca va, tu n'es pas trop fatiguée? demanda-t-elle en se tournant vers Arya. N'hésite pas à faire des pauses de temps en temps, ce n'est jamais du temps perdu...

[Arya Du Varden]

Arya se mit à rire à la question de la rôdeuse, préparer les bêtes n'était ni une tâche de tout repos, ni de toute sécurité, mais ce n'est pas la bousculade de Vive qui pouvait la dissuader de continuer, ni la nervosité qui s'était installée parmi les montures, pas plus que ses muscles qui semblaient crier aux efforts qu'elle leur demandait. Elle n'avait aucune crainte et savait que bien qu'elle ressentait de la fatigue qu'elle aurait le temps de se reposer après. Surtout elle était ravie d'aider et ce contact nouveau avec les chevaux qui n'était pas fait que de se servir d'eux lui apportait des satisfactions qui balayaient tout autre pensée.

Trop fatiguée, non, je suis presque épuisée, mais j'ai encore de la ressource, bien que la ressemblance avec une rôdeuse s'arrêtera toujours à l'apparence. Elle se versa un gobelet d'eau et le but lentement avant de se remettre à l'ouvrage. En fait, ce n'est pas que pour aider, même si c'est là ma première motivation, mais de m'occuper ainsi des montures me procure un réel plaisir, c'est nouveau et je pense qu'à moins que l'on m'interdise de la faire, je serai à pied d'oeuvre matin et soir. Elle caressa doucement le flanc de furet qu'elle se préparait à seller. C'est aussi une manière de lui montrer du respect, de lui rendre un peu ce qu'il me donne.

L'elfe était bien incapable de juger de l'état des bêtes, mais il lui sembla qu'elles avaient bien récupérer depuis la veille.

Il me semble que les soins que vous avez apportés ont eu de l'effet, enfin au regard du moins. Et puis, la chevauchée sera bien moins longue aujourd'hui, cela devrait leur permettre de ne pas s'épuiser.

[Kasumi]

Quête : un désir de crépuscule

HRP : enfin de retour !

Kasumi finit par se lever, un sourire aux lèvres, il avait entendu les jeunes femmes quitter le temple au petit matin et s’était bien gardé de gâcher leur plaisir. Il avait tout de suite compris qu’elles entendaient prendre leur revanche sur la veille et en avait profité, avec bienveillance, pour s’accorder quelques minutes supplémentaires de sommeil. Ce ne serait pas du luxe et puisqu’elles s’occupaient de tout, inutile qu’il se fatigue. Il était essentiel pour le groupe dans son ensemble de ménager ses forces en trouvant un équilibre entre ses membres.

Le rôdeur se dirigea vers le sanctuaire intérieur pour saluer Aidan et assister à l’office puis prendre place à table pour le petit déjeuner en attendant ses compagnons bien au chaud. Il ne resta cependant pas inactif et aida à dresser la table et à préparer un repas chaud et nourrissant pour affronter une nouvelle rude journée.

[Galathée]

Belenn rejoignit Kasumi dans la salle à manger peu après, accompagné d’Aidan, qui l’avait débusqué sur les marches du Temple.
« Aaaah ! Après le barde, le rôdeur aux fourneaux. Pendant que les dames préparent nos montures, à n’en pas douter. »
Il s’assit à table.
« Si je ne détruis pas mon quota de squelettes dans la journée, on va bientôt m’accuser de ne servir à rien. » grommela-t-il avec humour. « Mais je ferai la vaisselle pour assurer mes arrières, au cas où tous les morts-vivants du coin décident de nous éviter. »

[Voyageuse]

HRP : Génial Kasu ! Champagne!

Astrée sourit à Arya.
- Oui, tu as raison, les bêtes ont bien récupéré. Et nous allons essayer de les ménager un peu pendant les jours qui viennent.

Les deux jeunes femmes retournèrent à leur tâche, décidées à en finir au plus vite. Il leur fallut néanmoins un long moment pour préparer les montures et commencer à les charger. Fidèles aux consignes qu'avait laissées Kasumi, elles répartirent différemment les charges, économisant les bêtes qui avaient le plus souffert, et laissant sur place une partie du chargement : quelques provisions qu'Astrée jugeait surperflues, et le plus gros de la réserve de bois. Astrée avait décidé néanmoins de conserver un petit fagot de bois d'allumage : l'humidité régnant dans la forêt rendait la tâche parfois difficile. Elle aurait voulu demander l'avis de Kasumi à ce sujet, mais il n'était pas venu les aider, préférant sans doute leur laisser la gloire d'avoir mené à bien cette tâche seules.

Il était assez tard quand elles rejoignirent enfin les trois hommes à la table du petit déjeuner. Astrée se sentait affamée.

[Taliesin]

Taliesin survint à l'instant même où le clerc achevait sa tirade. Prenant sa place à table, il le gratifia d'un sourire goguenard.
-La vaisselle ? Que nenni, mon ami ! Aujourd'hui, vous remplirez l'office de barde et accompagnerez notre sylvestre promenade de cantiques et d'hymnes lathandrites. Cela fera fuir tous les animaux dangereux susceptibles de croiser notre chemin, et puis... Par ce temps, rien de tel qu'une tempête de neige pour égayer nos esprits ! Un hiver sans neige, ce n'est pas un hiver.
Sur ces mots, il se servit copieusement et entreprit de dévorer avec appétit le petit-déjeuner préparé par Kasumi.

[Galathée]

Lorsque tout le monde se fut sustenté, il fut l’heure de se mettre en route. Le groupe salua Aidan, promettant de repasser par Respelm au retour, puis partit vers la porcherie pour y récupérer les chevaux. Le clerc confia cependant une petite réserve de potions de soins à son homologue avant qu’ils ne descendent de la butte pour gagner les abords de la forêt. Cette fois-ci, Astrée avait pris la tête, Kasumi sur les talons, puis le reste de leur équipage s’échelonnait sur la bande de terre brune qui disparaîtrait bientôt dans les fourrés : aucun chemin ne traversait la Forêt Maudite de part en part, et ils devraient se guider approximativement entre les arbres. Ils espéraient retrouver la piste des paladins, mais il faudrait pour cela repérer l’endroit où ils avaient pénétré dans la forêt : ce n’était pas chose évidente.
Le sol était à nouveau couvert de givre et la respiration des êtres pensants comme des bêtes s’envolait en fragments blanchâtres vers le ciel gris. La forêt était sombre, partiellement dénudée, et pourtant inextricable. Son sol semblait noir, ses profondeurs infinies et hostiles.
Belenn, qui s’était vu allouer la jument sombre Lumière pour soulager Epervier, se mit à siffloter depuis l’arrière du convoi.

Suite dans la Forêt Maudite...

[Voyageuse]

Quête : les chemins de Luménis

La pluie commençait à tomber lorsque Eldrina émergea à l'orée dela forêt maudite. Tandis qu'elle traversait les quelques champs cultivés qui entouraient le village, les gouttelettes éparses se muèrent en pluie battante, tandis que les éclairs illuminaient l'horizon.
Quelques paysans devant elle se hâtaient de rentrer chez eux, et ne lui accordèrent qu'un regard distrait, vaguement étonnés de voir une inconnue par ici. Ils disparurent rapidement à sa vue, et elle se retrouva seule devant l'ouverture de la palissade entourant le village. Plus personne n'était visible dans les rues, tout le monde s'étant bien évidemment mis à l'abri aux premiers signes d'orage.
Devant elle, une ruelle semblait mener à une petite place, au centre du village. Elle y apercevait un édifice un peu plus important que les autres bâtiments, construit de pierre blanche veinée de rose.

[missElder]

Quête: Les chemins de Luménis

« Eh bien, quel village ! Plein de vie et de bonne humeur ! » s’exclama-t-elle, amusée. Mais elle se rendit compte que la pluie était plus fournie qu’elle ne le pensait, et elle comprenait qu’un orage ne plaise pas à tout le monde comme à elle.

Pour l’instant, Respelm semblait parfaitement normal et elle se sentit rassurée quant à ses inquiétudes. « Somme toute, c’est plutôt charmant pour l’instant », se dit-elle en observant les lieux. Elle se dirigea vers le centre du village, se demandant à quoi pouvait bien servir ce bâtiment blanc et rose. Eglise peut-être ? Elle espérait que ce serait autre chose, car elle ne gardait pas un très bon souvenir des religieux humains.