[Quête : la maison des morts] Le cimetière/Chandara

[Althéa]

La réponse de la paladine s'éleva planant au dessus de l'amphithéâtre comme un oiseau de mauvaise augure. Une paladine. Il avait senti la présence putride de son dieu bien avant son entrée en ville. Il s'en était fallu de peu pour qu'il la fasse tuer tout de suite. Ici, seule la mort régnait. La vie entre non-repos et absence de souffle était devenu leur dieu. Chaque pas qu'ils avaient fait hors de la tombe avait été une célébration. Et leur culte leur permettait de vivre plus encore. Encore quelques générations et ils seraient un nombre considérable, capable de coloniser du territoire. Une armée des morts déferlant sur le monde. Il en avait fait son rêve, son credo.

Et ce n'était pas cette vivante, cette femme en armure affublée de son dieu qui allait contredire ses projets. Dans peu de temps, elle serait le bras armé de sa cause. Juste un peu de patience.

Le grand prêtre leva les yeux vers le ciel. Bientôt, les rayons seraient mortels et il ne ferait pas bon s'aventurer hors de l'amphithéatre au dessus lequel l'arbre empêchait les rayons du soleil de pénétrer.

Il se contenta de secouer la tête.

[Chandara]

Quête : la maison des morts

La paladine était intriguée, maintenant que l’urgence et l’incertitude de sa situation diminuaient. Bientôt le soleil gagnerait sa position et celle de l’assemblée réunie autour du sinistre spectacle que formaient les prisonniers enchaînés. Il était évident que les villageois exécraient le soleil et pourtant… Très bientôt le, les lieux n’offriraient plus guère d’abri mais le public ne semblait pas pressé de quitter les bancs ni de montrer des signes d’agitations.

Elle songea d’abord que l’édifice était équipé de passages souterrains menant au village ou à des abris puis elle avisa l’étrangeté de l’arbre qui surmontait la dépression. Dans le gris précédant l’aube, il revêtait un aspect sinistre, semblant porter en lui les germes de la mort. Il n’évoquait rien de semblable aux arbres de son enfance à la paladine. Que ce sinistre simulacre de la vie ait inspiré le culte abominable ou que l’arbre ait été modelé par les sectateurs, la jeune femme choisit de s’en approcher. Peut être serait-il possible de porter un coup aux villageois en y mettant le feu ? Malheureusement, depuis sa rencontre avec l’ermite, elle avait perdu l’essentiel de son matériel.

[Althéa]

L'arbre immense et tordu. Une nature contrefaite et pervertie. A son sommet flânaient des corbeaux ne dépareillant en rien avec leur univers. Mais bien que d'aspect effrayant, l'arbre était semblable à n'importe quel végétal.

En observant mieux, Chandara s'apperçut que l'amphithéâtre était entièrement plongé dans la pénombre et que les rayons meurtriers du soleil étaient arrêtés par l'arbre. Sa place n'était en rien un hasard.

[Chandara]

Quête : la maison des morts

L’inquiétude de la paladine grandissait en même temps que l’incertitude de ce que serait la réaction des Linceulites. Ce sentiment était plus oppressant que s’ils avaient décidé de l’attaquer à la minute où elle avait révélé sa présence. Qu’attendent-ils ? Cette réflexion en amenait d’autres encore plus désagréables. Avaient-ils peur de se découvrir hors de l’amphithéâtre en guettant sa réaction ? Se désintéressaient-ils d’elle pour se consacrer au sacrifice des autres prisonniers ? Avaient-ils réagi contrairement aux apparences, envoyant un assassin discret la surprendre ? Pire que toutes ces questions, la paladine ne savait que faire. Elle risqua donc de s’approcher de l’amphithéâtre afin de bénéficier d’un meilleur point de vue sur l’état et la position des prisonniers.

[Althéa]

Elle s'approcha sans difficulté. En dépit de l'aube pointant le bout de son nez, l'amphithéâtre restait dans la pénombre. Les créatures s'y terraient, les yeux levés au ciel. Le grand prêtre ne bougeait pas. Il tenait son ciboire sous la gorge de la mère des enfants.

Mais Chandara n'eut pas le temps de s'effrayer de cette vision quand dans un hurlement, quelqu'un fonça sur elle et la précipita au sol. La mobilité apparente des morts avait été un leurre dissimulant l'arrivée de l'un de leurs semblables.

[Chandara]

Quête : la maison des morts

Si la paladine s’était préparée à cette éventualité, l’irruption du monstre avait été trop soudaine pour qu’elle réagisse à temps. Celui-ci semblait en outre doté d’une force surhumaine qui la maintenait au sol. Heureusement, elle avait pu se tourner de côté, absorbant une partie du choc et laissant un de ses bras libre. Elle ne pouvait pas atteindre son épée et difficilement s’en servir si cela avait été le cas. Elle s’efforça donc d’écarter les crocs qui menaçaient sa gorge tout en cherchant à tâtons à saisir son couteau de ceinture.

[Althéa]

Les crocs avaient mordu l'avant bras, emportant un morceau de chair. Profitant de la douleur occasionnée, la créature essaya de faire basculer la jeune femme sur le dos.

La paladine put contempler le monstre dans toute son horreur. Il n'avait plus rien d'un être humain - si elle l'avait jamais été - une touffe de poils rouges sur le sommet de la tête en guise de cheveux mais un corps trapu et musculeux affublé de dents et de griffes immenses, entièrement nu.

[Chandara]

Chandara hurla de douleur, la douleur lui vrilla tout le bras à tel point qu’elle en eut les larmes aux yeux. La créature bénéficiait en outre de son avantage de force et de poids et la paladine ne put pas l’empêcher de la faire basculer. Dans un geste désespéré, et rendu gourd par sa blessure, elle tenta de poignarder le monstre au flanc. Si cela ne fonctionnait pas, elle n’aurait plus qu’à recommander son âme à Helm.

Le temps semblait s’être figé, retenant l’aube d’apparaître en laissant au monstre le loisir de commettre leur forfait.

[Althéa]

Mais la course du temps ne s'était pas arrêtée. Et soudain, un rayon de soleil fragile creva les nuages.

La bête feula tandis que de la fumée commençait à apparaître sur sa peau. Le monstre ne fut bientôt que douleur. Bientôt, des flammes surgirent de son corps, le dévorant de l'intérieur.

Ses hurlements se tarirent en soupir pendant qu'il s'affaissa sur le sol où il resta. Ne laissant bientôt de lui qu'un tas de cendres.

[Chandara]

Quête : la maison des morts

La jeune femme se recroquevilla lorsque la créature se mit à geindre. Elle avait cru sa dernière heure venue mais le monstre la lâcha soudain. La paladine se redressa sur le flanc et demeura au sol. La douleur dans son bras était atroce et l’hémorragie était sérieuse. Elle sentait le sang s’écouler sur son avant bras et son flanc. Elle savait devoir comprimer la blessure au plus vite si elle ne voulait pas perdre trop de sang. Elle arracha donc un morceau de tissu à sa robe qui avait déjà beaucoup souffert, puis, sans oser regarder l’étendue des dégâts, elle appliqua l’étoffe roulée en boule sur son bras. Elle serra les dents et manqua de s’évanouir en appliquant la compresse qui se gorgea immédiatement de sang. Dans ces conditions, il était hors de question de combattre. Mais elle devait savoir ce qu’il était advenu des autres. Elle se redressa donc péniblement, le bras gauche pressé contre le droit, la figure couverte de la suie grasse et de la bave immonde du monstre. Elle fit quelques pas en direction de l’amphithéâtre avant de sentir un grand vertige qui l’obligea à poser un genou à terre.

[Oriane]

Oriane s’arrêta net à la vue de la silhouette. Puis, après avoir fait signe aux enfants de rester derrière elle, elle se rapprocha de quelques pas et réalisa rapidement que la silhouette était celle d’une femme, jeune, et visiblement assez mal en point. Son visage, livide, était maculé de poussière et ses vêtements tâchés de sang. Comme elle approchait encore, elle remarqua que la tâche de sang grandissait, témoignant d’une hémorragie au niveau du bras. Vraisemblablement, cette femme n’était pas l’une de ces choses. Les morts ne saignent pas. Selon toute logique...Après une courte hésitation, la bretteuse parcourut les derniers mètres qui la séparaient de l’inconnue, se reprochant son imprudence, mais partant du principe que même un ennemi ne pourrait pas faire grand-chose dans un tel état.
"Doucement. Attendez, laissez moi vous aider."
Puis, joignant le geste à la parole, elle s’agenouilla près d’elle, lui offrant son bras pour l'aider à s'asseoir.

[Chandara]

Quête : la maison des morts

La paladine n’était pas en état de s’étonner de l’arrivée inopinée d’une humaine à peine plus âgée qu’elle-même si elle pouvait se fier à ses perceptions défaillantes. S’il s’agissait là d’une nouvelle ruse destinée à lui faire baisser sa garde, Chandara se dit que c’était là peine perdue étant donné son état. Elle se laissa donc faire sans chercher à s’opposer à l’inconnue lorsque celle-ci la soutint pour l’aider à s’asseoir. Dans une étincelle de lucidité, la blessée croisa le regard étrange d’Oriane :

- Cela va aller, il faut juste que je bande ma plaie. Les prisonniers, il faut les sauver de ces monstres. Je l’ai promis.

La voix de la paladine était à l’unisson de ses pensées confuses et elle était incapable de se concentrer suffisamment pour mettre à exécution ses dires.

[Oriane]

La bretteuse se releva, hésitante.

"Je ne suis pas...certaine que vous soyez en état de les secourir...Vous devriez au moins vous laisser quelques instants pour récupérer..."

Elle laissa passer quelques secondes, consciente que les prisonniers en question ne disposaient peut-être pas de ce temps. Elle-même ne pouvait attendre que l’inconnue ait totalement rassemblé ses esprits pour savoir si elle partageait les mêmes objectifs que les enfants et elle.

"Mais nous allons peut-être pouvoir...nous aider. Ces...prisonniers dont vous parlez, savez-vous s’il s’agit des Banks ? Les parents d’une famille arrivée à Linceul il y a peu. Nous sommes à leur recherche...Je suis Oriane, la nourrice de leurs enfants. Que voici." finit-elle en désignant Jeanne, Michael et Lizzy, espérant que l’inconnue était au moins suffisamment lucide pour comprendre ce qu’elle était en train de dire.

[Chandara]

Quête : la maison des morts

Chandara chassa un instant de son esprit la douleur atroce qui lui paralysait le bras pour se concentrer sur les paroles de celle qui était venue à son secours. Ce simple exercice lui demandait un effort considérable après sa nuit blanche et les blessures qu’elle avait récolté. Mais les nouvelles que lui apportaient Oriane lui firent le même effet qu’un seau d’eau glacée et elle recouvra suffisamment de lucidité pour répondre :

- Je n’ai pas pu m’approcher suffisamment pour en être certaine mais je crains que cela soit le cas. Les villageois ont traqué tous les nouveaux venus et les parents de la famille Manostienne se trouvaient à la cérémonie. Nos buts sont communs, je suis chargé de défendre cette famille même si, jusqu’ici, je n’ai guère réussi à me défendre moi-même. Mais nous avons une petite chance. Ces monstres ne supportent pas la lumière du soleil. Si vous m’aidez à serrer mon garrot, je pense pouvoir vous accompagner.

Ce long discours l'obligea à serrer les dents, démentant ses paroles bravaches.

[Oriane]

Oriane hocha gravement la tête. Ainsi, s’ils pouvaient empêcher les linceuliens d’agir avant le lever du soleil, ils avaient encore une chance de s’en sortir. Se raccrochant à cette idée, elle considéra la blessure de leur nouvelle alliée et sentit les couleurs quitter son visage à la vue de l’étendue de la tâche de sang. Comment la jeune femme n’avait-elle pas encore sombré dans l’inconscience ?

"Je vais...faire de mon mieux."

Elle préféra ne pas ajouter que ce ne serait peut-être pas suffisant à la remettre sur pied, et qu'il lui faudrait éventuellement attendre ici pendant qu'elle et les enfants tentaient de porter secours à Théon et Bérénice Banks. Joignant néanmoins le geste à la parole, elle inspira profondément et s’agenouilla à nouveau. Après une courte hésitation, elle déchira un morceau de sa tunique pour s’en servir comme d’un bandage, afin de bloquer la compresse que la jeune femme appuyait contre sa blessure.

"Quand je vous le dirai, il faudra que vous lâchiez la compresse."

C’était là, songeait-elle, ce qu’elle pouvait faire de mieux : réduire à leur minimum les gestes de la blessée tant que l’hémorragie ne serait pas endiguée.

[Althéa]

La blessure que révéla Chandara était étrange. On voyait certes la trace de la morsure et le sang qui en sourdait goûtes après goûtes. Mais les abords de la plaie étaient d'un bleu de glace et le poignet en lui-même paraissait gelé.

La jeune femme sentait peu à peu le froid s'insinuer peu à peu dans son corps et dans le même temps, la fièvre la gagner ...

[Chandara]

Quête : la maison des morts

La paladine fut horrifiée de découvrir la gravité de sa blessure et son aspect étrange et malsain. Elle sentait la tête lui tourner sans doute à cause de la perte de sang et de son état de faiblesse. Plus inquiétant, la morsure semblait agir sur son organisme et une sensation de froid et de fébrilité la gagna rapidement. Elle répondit d’une voix pressante qui s’affaiblissait de minute en minute :

- Je peux vous aider, je crois. Mais il faut nous dépêcher.

La démarche vacillante et le regard vitreux de la paladine en disait long sur l’effort que lui coûta le fait de se redresser.

[Oriane]

A la voir si faible, Oriane faillit suggérer à la blessée de rester assise pendant qu’elle et les enfants tentaient de porter secours aux parents. Mais elle se ravisa, consciente que si la jeune femme était suffisamment déterminée pour se lever malgré son extrême faiblesse, ce n’était pas pour se rassoire et attendre que les choses se passent. Aussi se contenta-t-elle de lui offrir son épaule pour au moins l’aider à marcher. Puis, comme ils commençaient à avancer vers l’amphithéâtre, elle ne pu s’empêcher de remarquer :

"Si vous avez besoin de vous arrêter, même quelques secondes, dites le moi. Je sais que nous devons faire au plus vite, mais si vous vous écroulez en arrivant, la vitesse ne nous aura pas apporté grand-chose..."

[Chandara]

Quête : la maison des morts

Chandara s’appuya sur l’épaule offerte mais marcher quelques pas contribua à apaiser son tournis.

- Je pense que ça ira. Même si je ne suis pas capable d’affronter tous ces monstres l’épée la main, je vous aiderai de mon mieux.

La jeune femme rassembla son courage et marqua sa résolution en effectuant quelques pas mal assurés par elle-même. L’amphithéâtre était maintenant tout proche et il ne faisait pas de doute pour la paladine qu’ils eussent été repérés. Elle resserra sa prise sur son arme.

[Vel Cheran]

Suivant Bellatrix dans la direction supposée de l'amphithéâtre, Vel'Cheran aperçu alors un groupe de personnes devant eux. Il fit signe à Bellatrix et s'approcha discrètement. Le barde reconnu alors la paladine avec qui il avait pu échanger quelques paroles lors de la soi-disante réception. S'approchant sans crainte, il vit que celle-ci était accompagnée d'une autre humaine et de quelques enfants. Des enfants, ici ? Voilà qui n'allait pas leur faciliter la tâche. Cependant, de l'aide ne serait pas de refus, pour lui et Bella comme pour ces humaines, probablement.

Abandonnat toute discrétion afin de ne pas les prendre par surprise, le barde et Bella se campèrent près du groupe.

Heureux de retrouver des personnes normales dans cet enfer ! Comment vous en sortez-vous de votre côté ?

Avisant que la paladine était blessée, le barde fit la moue. Elle risquait de les retarder plus qu'autre chose.

Que s'est-il passé ? Qu'est-ce qui vous a attaqué ?

[Chandara]

Quête : la maison des morts

Comme si le cauchemar touchait à sa fin, la paladine avisa que d’autres personnes avaient survécu à la nuit de chasse. Elle reconnut le visage de celui qui lui avait adressé la parole il y a des heures, voire des jours peut être.

- Je n’ai pas pu déterminer la nature exacte de ces monstres mais il s’agit probablement d’une sorte de morts-vivants. Ils ne peuvent se déplacer au grand jour mais méfiez vous de leurs griffes et de leurs crocs. La blessure que j’ai reçue est certainement magique. Il faut se dépêcher, il reste de nombreux prisonniers.

Ces paroles lui coûtèrent et la tête commença à lui tourner, signe d’une grande faiblesse. La jeune femme serra les dents et se dirigea vers l’amphithéâtre.

[Althéa]

Il y avait certes quelque chose d'étrange avec les créatures. Mais quelque chose d'encore plus étrange avec la configuration des lieux. L'amphithéâtre était plongé dans une obscurité la plus totale. En s'approchant, le petit groupe put déterminer pourquoi. Situé dans le prolongement de l'arbre, les gradins enfoncés dans la terre, ils bénéficiaient de l'ombre du végétal immense.

Pas un seul rayon de soleil ne filtrait, ni ne venait baigner les monstres. Le prêtre s'affairait autour de Bérénice Banks qui gardait la tête baissée. Oriane entendit Lizzy se mettre à pleurer. Et Jeanne demanda doucement

"Mais qu'est ce qu'ils font à ma maman ?"

[Oriane]

Oriane avait les yeux rivés sur la scène, comme paralysée par la vue de ces monstres réunis, prêts à sacrifier une mère innocente afin de continuer à...survivre. L’antipathie qu’elle avait éprouvé à son égard lui semblait bien dérisoire. Elle était venue pour la protéger. Elle, sa famille. Etait-elle en train d’échouer ? Etait-il...déjà trop tard ?
Les pleurs de Lizzy, les paroles de Jeanne parvinrent à ses oreilles, semblant venir de très loin. Sans quitter la scène des yeux, elle répondit dans un souffle, presque par automatisme :

"Je ne sais pas..."

Mais elle ne pouvait rester là sans rien faire. Dans un effort de volonté, elle décrocha son regard du sinistre spectacle, et le posa sur la fillette.

"Tout ce que je sais, c’est que nous allons trouver un moyen de les sortir de là, elle et ton père."

[Chandara]

Quête : un désir de crépuscule

La paladine aurait eu envie de foncer vers l’amphithéâtre pour mettre fin à cette cérémonie odieuse mais dans son état, elle savait qu’une telle intervention ne pourrait qu’aggraver la situation des prisonniers. D’une voix pressante, elle s’adressa mais sans viser personne en particulier :

- L’un d’entre vous a-t-il de quoi les attaquer ? Je pense que si nous abattons leur chef, les autres se débanderont. En tous cas, je ne vois pas de meilleure chance pour les suppliciés. Je peux tenter de détourner leur attention.

[Vel Cheran]

Vel'Cheran aurait bien répondu qu'il valait mieux les abandonner à leur sort ; les deux victimes étaient perdues, et il valait mieux trouver un moyen de s'enfuir au lieu de risquer sa vie pour des inconnus. Cependant, un sentiment de rage envers ces monstres montait en lui. Ces horreurs qui l'avaient tourmenté, et pire que tout, qui avaient osé toucher à Bellatrix. Ces morts-vivants qui avaient organisé une battue, qui s'étaient crus au-dessus des autres.

Un grondement sortit de sa gorge. Le barde allait leur faire payer. Se tournant vers la paladine blessée, il désigna son épée.

Donnez-moi ça. Dans votre état, vous ne pourriez pas vous en servir, et ça me sera plus utile que ma dague.

Le jeune homme indiqua les monstres du menton, un éclat malveillant dans le regard.

Ils sont occupés à préparer leur petit rituel. C'est le moment ou jamais pour leur faire rendre gorge. Et si vous voulez sauver leurs victimes, il faudrait se presser.

[Chandara]

Quête : la maison des morts

La paladine renvoya un regard noir à Vel Cheran autant à cause du ton employé que de ce qu’il suggérait clairement. Dans son état, elle n’était qu’un poids pour le groupe. Cette injure renforça sa détermination et la rage remplaça une partie de sa douleur. Elle tendit néanmoins son arme au barde. Quand il s’en empara, elle se sentit à nouveau faible et vulnérable. Si un monstre s’en prenait à elle, elle n’aurait même pas de quoi se défendre. Qu’à ce la ne tienne, elle fit quelques pas en avant jusqu’à se retrouver à la limite de l’ombre espérant que ses alliés la suivraient.

[Vel Cheran]

Vel'Cheran ne fit même pas attention à la réaction de la paladine. Toutes ses pensées étaient focalisées sur le combat qu'il allait mener, et qu'il allait gagner. Du moins en était-il persuadé.

Il lança sa dague à la paladine en ajoutant :

Au cas où, même si ça ne vous sera pas d'un grand secours.

Se tournant vers Oriane, il lui signigia qu'il était prêt et n'allait pas tarder à charger sans réfléchir aux conséquences.

[Bellatrix]

A ce moment, Bellatrix poussa un hurlement sauvage et se jeta dans l'arbre. Puis, regardant en contrebas, elle fit de grands signes à l'assistance qui venait de se tourner vers elle. Les morts la regardaient avec une attention mêlée de crainte comme si elle pouvait, de par sa position tout faire basculer. Elle se mit à miauler pour attirer l'attention de son compagnon.

"Miaou, miaou, je suis un chat. Il y a peut être quelque chose à faire avec cet arbre. Du moins, je le crois. Miaou, miaou, je suis un petit chat. Et je n'arrive pas à descendre de l'arbre"

[Oriane]

Oriane avait profité de l’échange entre ses deux...alliés pour tenter d’évaluer la situation. Le barde avait l’air plus que décidé à se lancer sans réfléchir et elle cherchait un moyen de l’en dissuader. Elle était pratiquement certaine que les parents risquaient d’être sacrifié avant qu’ils puissent arriver jusqu’à eux, que ces monstres étaient suffisamment nombreux pour les occuper pendant que leur prêtre terminait sa sinistre besogne. Mais que pouvaient-ils tenter d’autres ? Chaque instant passé à trouver une meilleure solution était un instant perdu pour les prisonniers. Et il n’était pas question qu’elle reparte sans avoir fait tout ce qu’elle pouvait pour les sortir de là. Pourtant, lorsque le jeune homme lui signifia son intention de foncer tête baissée dans l’amphithéâtre, elle hésita. Il devait y avoir mieux à faire. C’est ce moment que choisit la femme qui accompagnait le barde pour de précipiter vers l’arbre et se mettre à crier.

La bretteuse réprima difficilement une grimace. L’effet de surprise allait être légèrement compromis. Quelque chose à faire avec cet arbre. Mais de quoi parlait-elle...Peut-être que...Ces créatures. Qu’avait dit la jeune femme déjà ? Elles ne pouvaient se déplacer au grand jour. Le regard d’Oriane passa de l’arbre à l’amphithéâtre, puis de l’amphithéâtre à l’arbre. C'est lui qui leur apportait l’ombre, l’ombre nécessaire à leur survie. Sentant un espoir fou la gagner, la bretteuse prit la parole, le cœur battant :

"Elle a raison. L’arbre. Il empêche la lumière de passer. Si nous arrivons à faire passer la lumière, nous avons...peut-être une chance."

[Chandara]

Quête : la maison des morts

L’intervention de Bellatrix fut comme une révélation qui éclaira un court instant l’esprit nauséeux de Chandara. Elle avait perdu l’essentiel de son matériel chez le vieil ermite mais peut être en était-il autrement des autres voyageurs. Il fallait trouver un moyen de détruire l’arbre qui empêchait le soleil de passer. Prise d’un fol espoir, elle s’adressa à ses alliés :

- L’un d’entre vous a-t-il de quoi mettre le feu à cet arbre ? Ou quelque-chose pour refléter les rayons du soleil comme un miroir ?