[Commerce] La Taverne de la Bienveillance

[Arya Du Varden]

La magicienne avait mangé avec plaisir, mais son assiette n’était pas aussi nette que celle de Podrick, mais dans son regard pouvait se lire le bonheur de voir l’enfant ainsi repu, restait certainement le plus difficile avant qu’il ne puisse se laisser aller à ses rêves secrets, le chemin qui le ramènerait jusqu’au taudis accompagné par le froid perçant qui régnait à l’extérieur. Mais il était surtout inutile qu’il s’endorme sur sa chaise, ce qui ne saurait tarder si elle le laissait ainsi tant elle voyait qu’il avait peine à conserver ses yeux ouverts. Il posa doucement sa main sur la sienne et lui parla sur un ton très doux comme si elle ne voulait pas le sortir du bien-être dans lequel l'enfant était en train de se couler.<o></o>

Je pense qu’il faut maintenant que tu rentres, je vais t’accompagner un bout de chemin, cela ne changera rien à la température hivernale, mais le trajet te paraîtra moins long.

Elle s'était levée sans avoir plus envie que l'enfant de sortir affronter le froid, mais son sourire ne disparut pas pour autant alors qu'elle revêtait son manteau.

[Taliesin]

Le petit garçon battit des paupières.
-Hum ? Ah oui, vous avez raison, il est tard et je dois me lever tôt d'main. Dès que j'en aurai fini avec les journaux, faudra que je cherche des clients pour le ramonage, je m'trouverai un nouveau coin...
Il réprima un bâillement spectaculaire, quitta sa chaise et passa sa pelisse râpée.
-Mais vous êtes pas obligée de venir, hein...ajouta-t-il. J'connais le chemin, j'y serai vite. Enfin, j'veux dire, ça me gêne pas que vous veniez, mais faut pas vous sentir obligée ou avoir peur ou quoi. Y a pas de danger que je me perde ou me fasse attraper !

[Arya Du Varden]

La Magicienne n’avait pas vraiment envie de sortir pour affronter le froid, mais l’enfant y étant obligé, elle ne pouvait que faire le chemin avec lui. Elle lui sourit tout en ajustant son écharpe.<o>

</o> Je sais que je n’ai pas à avoir peur et que tu cours vite si tu devais le faire, mais c’est plus agréable de marcher à deux surtout que tu es très fatigué … et puis cela me fera du bien de respirer le grand air.<o>

</o> Dès qu’ils furent prêts, ils se dirigèrent vers la sortie et lorsque la porte s’ouvrit, il semblait que le froid s’était accentué et la différence de température leur coupa presque la respiration. Mais, ils n’avaient pas vraiment le loisir de s’y acclimater s’ils ne voulaient pas glacer les clients qui étaient attablés non loin de là, alors Arya tira la porte dès qu’ils furent dehors. Le trajet jusqu’au taudis n’était pas bien long et mieux valait ne pas rester sur place.

[Arya Du Varden]

Le froid s’était encore intensifié et l’aller et retour jusqu'aux taudis avaient suffit à Arya pour frissonner et ce fut avec un réel plaisir qu’elle pénétra dans la taverne où une agréable chaleur l’accueillit. Malgré l’ambiance joviale qui régnait dans la salle, l’elfe préféra monter dans sa chambre où elle avait déposé en vrac ses affaires de voyages trop pressée de retrouver son petit protégé. Il était nécessaire qu’elle fasse un peu d’ordre et également qu’elle débarrasse ses armes du sang des sharites que la drow avait fait trépasser et qui y était resté collé n’ayant que rapidement essuyé les lames dans la neige après le combat.<o></o>

Après une courte toilette, elle utilisa l’eau pour nettoyer ses armes avec application, frottant longuement pour enlever les plus petites particules en espérant ne rien laisser tout en sachant qu’il resterait toujours d’infimes traces. Ce nettoyage minutieux ne l’enchantait guère, mais il était indispensable et tout en astiquant, elle laissa son esprit partir vers des images heureuses afin d’évincer des souvenirs qui lui étaient pénibles.<o>

</o> Après plus d’une paire d’heures, son épée et sa dague maintenant rutilante, les vêtements sales triés et pliés pour être donnés à laver, la magicienne prit un livre et s’installant confortablement sur son lit se laissa prendre par les écrits.<o>

</o> Tard dans la nuit, elle s’allongea pour se reposer et être en forme pour démarrer sa future journée.<o></o>

[Arya Du Varden]

Il était tôt ce matin lorsque la magicienne sortit de sa transe, elle avait reçu cinq cents pièces d’or en remerciement pour la participation à la libération du conseiller Megrall et, bien que d’abord surprise de ce cadeau qui lui semblait faramineux pour un geste qui lui avait semblé naturel, elle convint rapidement que cela était une aubaine vu qu’elle avait décidé de trouver une petite maison où elle serait chez elle. Ce projet avait mis quelques jours pour mûrir, mais le temps glacial qui perdurerait encore quelques mois et les rencontres avec son petit protéger, l’avaient poussé à prendre cette décision qui pourtant lui posaient bien des questions ne serait-ce que de devoir s’organiser différemment ou plus précisément devoir penser à tout.<o>

</o> Mais, elle savait pouvoir venir à la Bienveillance pour prendre ses repas, que son linge pourrait toujours être entretenu par la personne qui s’en occupait actuellement et soulagée par ces dispositions qu’elle n’aurait pas à prendre, elle était bien décidée, d’aller ce matin même au syndicat du commerceoù elle espérait bien qu’on put lui fournir une liste des maisons à vendre.

[Voyageuse]

Astrée et Kasumi avaient marché d'un bon pas depuis le poste de garde, leurs montures semblant aussi pressées qu'eux de trouver abri et ravitaillement.
Il était néanmoins nettement plus de midi lorsqu'ils arrivèrent enfin devant l'auberge, et l'estomac d'Astrée gronda en humant les odeurs délicieuses qui leur en parvenaient.

Ils attachèrent leurs chevaux devant la porte, puis pénétrèrent dans la salle. Astrée repéra rapidement l'aubergiste, en train de servir un groupe de clients tout proche. A son regard interrogatif, elle expliqua avec un sourire :
- Bonjour. Nous souhaiterions déjeuner ici ce midi : auriez-vous une table pour deux, et un peu de fourrage et d'eau pour nos montures ? Et je dois rester en ville deux ou trois jours ; j'aimerais savoir si vous auriez une chambre de libre et une place dans l'écurie pour mon cheval.

[Galathée]

L'aubergiste répondit à son sourire.
" Pour ce midi, posez-vous où vous voulez. J'vous déconseille la table près d'cette fenêtre, là, c'la dit, le gars qui vient d'la quitter sentait pas la rose et le lilas. On est un peu courts sur le choix à cause de l'hiver, mais j'peux vous servir du chapon aux noisettes grillées, c't'une spécialité d'Antelucas, pas mauvais, c't'une promesse ! Sinon, pas d'soucis pour la nuit. C'est basse saison, vous avez l'embarras du choix. Sur la cour, sur la rue, avec bureau ou sans, à vous d'voir. Mais n'allez pas vous caser à deux dans la même chambre, mes lits sont pas SI solides."
Il les dévisagea avec malice.
" Ah, et les bestiaux. J'vais d'mander à cet abruti de palefrenier de les rentrer, parce qui fait pas bien chaud. Puis vous m'direz lequel reste dormir plus tard, d'accord ?"

[Voyageuse]

- D'accord, répondit Astrée, sans relever le sous-entendu de l'aubergiste concernant le lit. Elle commençait presque à en avoir l'habitude...
- Et pour la chambre, je préfèrerais côté cour, et avec bureau si possible.
Non que cela fut réellement indispensable, mais puisqu'elle avait le choix...

Avec un sourire, elle saisit la clé que l'aubergiste était allé décrocher du tableau derrière le comptoir. Elle hésita à accompagner le palefrenier pour récupérer ses affaires, puis décida que cela pouvait attendre un peu. Elle mourrait de faim et l'odeur qui s'échappait des cuisines lui mettait l'eau à la bouche.

Elle se dirigea vers le petit point d'eau aménagé dans la pièce voisine pour se laver les mains, tout en lançant à Kasumi :
- Je ne sais pas toi, mais je suis affamée. Je propose que nous mangions d'abord, je monterai mes affaires dans ma chambre un peu plus tard. Qu'en penses-tu ?

[Kasumi]

Le rôdeur ne put qu’acquiescer avec enthousiasme. Il mourrait de faim lui aussi et le fumet appétissant le faisait pencher vers les mêmes aspirations que sa compagne. Du reste et pour la première fois qu’ils avaient quitté la ville il y a une éternité semblait-il, il s’autorisa à relâcher sa vigilance et à placer sa confiance en l’homme qui s’occupait pour eux de leurs montures.

Le demi-elfe ne prit conscience de cette tension que lorsqu’il s’en débarrassa. Sans raison apparente, il adressa un sourire rayonnant à Astrée et se mit à déguster la spécialité du jour avec entrain. Ils étaient parvenus en ville et les habitudes qu’ils avaient prises ces derniers jours n’en semblaient guère affectées. La vie paraissait si simple devant un bon repas chaud, en agréable compagnie et sans soucis immédiat. Il jeta un œil par la fenêtre avant de reporter son regard sur Astrée :

- Le temps semble s’améliorer. Je n’ai aucune intention de passer l’après-midi à faire mon rapport au fort ou à attendre qu’on m’en laisse l’occasion. Qu’aimerais-tu faire une fois installée ?

[Voyageuse]

Astrée avait instinctivement ressenti le relâchement de la tension de Kasumi, et en était heureuse pour lui, même si elle ne pouvait vraiment partager ce sentiment de détente. Il était de retour chez lui, alors que pour elle ce n'était qu'une auberge parmi d'autres, une halte pour quelques jours. Néanmoins, puisqu'elle avait la chance de pouvoir profiter de sa compagnie encore quelques temps, autant savourer pleinement ces instants. Elle lui rendit donc son sourire, et se mit elle aussi à manger avec appétit.

Elle répondit à sa question en réfléchissant tout haut.
- Je ne sais pas trop... Il faut que j'aille au fort, moi aussi, pour récupérer le cheval de Belenn, mais je ne sais pas comment je vais leur présenter la chose, j'espère que cela ne posera pas de problème. Je dois aussi faire quelques achats, en particulier m'acheter une pelle à neige... Ne te moque pas, je sais que c'est plutôt original comme achat mais j'en aurai sûrement besoin pour déblayer certains passages en remontant chez moi. Il faut aussi que je me fabrique des raquettes. Et j'aimerais trouver quelque part une carte détaillée d'Hélonna, à la bibliothèque peut-être, et m'en faire une copie sommaire s'ils me l'autorisent. Sinon je l'apprendrai par coeur. Et à part ça... Je serais ravie de visiter avec toi tout ce qui te paraît intéressant à voir. Je ne compte pas me morfondre dans ma chambre pendant que Moïse se remet du voyage !

Elle s'interrompit. Elle ne dit pas qu'elle aurait voulu également lui acheter un cadeau pour le remercier. D'ailleurs pour cela il lui aurait fallu de l'argent, peut-être négocier avec le tavernier pour lui vendre du gibier. Elle ne pouvait en parler devant lui, de crainte qu'il offre de lui prêter un peu d'argent et qu'elle soit obligée de refuser, au risque de le vexer. D'ailleurs, elle n'était même pas sûre de pouvoir se payer trois nuits à l'auberge. Deux, certainement, mais trois...

[Kasumi]

Le rôdeur réfléchit au meilleur et au plus agréable itinéraire pour répondre à ces demandes. Il héla le tavernier pour régler leur repas avant qu’Astrée ait pu protester. Il lui fit alors part de ses suggestions pour l’après-midi :

- Eh bien, si tu es d’accord, nous pouvons commencer par nous rendre à la Forge Flamboyante. Je connais son propriétaire. Nous avons combattu côte à côte durant l’occupation. Cela me permettar de le remercier pour l'excellent travail qu'il a accompli sur une commande un peu similaire à la tienne. Je dois lui confier un travail moi aussi. J’aimerais sertir une pierre que Belenn m’a léguée à cette intention sur le pommeau de mon épée. Nul doute qu’il saura honorer nos commandes avant que tu ne reprennes ta route. Si je t’accompagne à la bibliothèque, on te laissera certainement emprunter la carte dont tu as besoin. Tout citoyen a ce privilège à ce que j’ai entendu dire. Pour le reste, nous trouverons bien une boutique dans le marché portuaire. Nous devrions pouvoir ensuite nous rendre au fort en fin d’après-midi pour y récupérer ton cheval. Je dois demander à Darren s’il accepte de m’allouer les quartiers qui m’étaient attribués avant notre mission. Cela nous laissera une partie de la soirée pour commencer les visites et les journées prochaines pour découvrir quelques lieux paisibles de la Cité.

[Voyageuse]

Astrée sourit en voyant la précipitation de Kasumi à régler la note. Au fond, cela l'arrangeait plutôt, même si elle n'aimait guère se l'avouer.
Elle opina du chef à ses suggestions : il connaissait mieux la ville qu'elle, elle lui faisait confiance pour l'itinéraire.
- D'accord pour le programme. C'est ta ville, donc je te suis ! Mais laisse-moi d'abord monter mes affaires dans ma chambre.

Bien entendu, son compagnon, se plaisant à jouer les chevaliers servant, insista pour porter ses bagages les plus lourds jusqu'à sa chambre. Elle n'avait qu'un gros sac et ses armes et était normalement capable de tout transporter seule, mais mais il dédaigna ses protestations et elle fut bien obligée de s'incliner devant tant de galanterie. Elle n'en était pas offusquée, et même plutôt amusée.
Elle remit son envie de faire un brin de toilette à plus tard, et se dirigea à nouveau vers l'écurie, où le palefrenier avait déjà ôté le harnachement de Moïse. Ombrage semblait quelque peu envieux, mais le pauvre devrait attendre...Elle prit quelques instants pour palper le genou de Moïse et l'enduire d'onguent, lui assurant mentalement qu'il allait enfin pouvoir se reposer quelques jours.

C'est d'un pas tranquille, Kasumi guidant Ombrage par le licou, qu'ils se dirigèrent ensuite vers la forge.

[Voyageuse]

La nuit tombait lorsque Kasumi et Astrée arrivèrent à la taverne, après leur courte chevauchée depuis le Bosquet des Docks. Astrée accepta de bonne grâce le bras de Kasumi pour descendre de sa monture, et sourit à son tour au souvenir de leur nuit à l'auberge de Rohan, entassés tous les deux dans une chambre minuscule, Kasumi obligé de dormir par terre.
- Au moins, cette fois-ci, tu vas pouvoir profiter du confort d'un vrai lit.

Ils consuisirent Prince des Frelons dans l'écurie où ils eurent la chance de trouver une place libre auprès de Moïse, lequel parut quelque peu méfiant devant ce jeune et fougueux compagnon. L'étalon, quant à lui, jeta à peine un regard à son nouveau camarade de stalle et se rua vers le fourrage.
Astrée les caressa tous les deux un moment, tentant de répartir équitablement les cajoleries pour ne pas créer de jalousie, et les laissa pour la nuit.

C'est avec un certain plaisir qu'elle retrouva l'intérieur de l'auberge. Elle ne s'était pas rendu compte à quel point elle avait froid avant de rentrer dans la salle surchauffée. Elle reconnut immédiatement l'aubergiste et ils se dirigèrent vers lui, exposant le changement de situation : un cheval de plus dans l'écurie, et un hôte de plus à héberger pour quelques nuits. Ce qui ne posait guère de problème en cette saison... Kasumi se vit octroyer la chambre voisine de celle d'Astrée, au premier étage. Astrée tenta d'ignorer le regard plein de sous-entendu que l'aubergiste leur lança en tendant les clés.
Une odeur appétissante commençait à émaner de la cuisine, mais ils disposaient d'un peu de temps encore avant le repas. Ils se séparèrent donc, presque à regret, pour s'installer chacun de leur côté, non sans avoir demandé au préalable à l'aubergiste de leur faire monter un baquet d'eau chaude pour chacun.

Astrée s'assis sur le lit, songeuse, essayant de remettre de l'ordre dans ses idées, dans ses sentiments. En vain. Tout semblait si confus dans sa tête. Pourquoi donc avait-elle ressenti cette étrange bouffée de chaleur quand Kasumi lui avait enserré la taille en chevauchant ? Quelques coups discrets frappés à la porte la tirèrent de ses réflexions, et elle repoussa encore une fois à plus tard cette introspection pour accueillir avec un sourire le serveur apportant l'eau chaude.
Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas profité d'un bon bain, et elle ferma les yeux un moment, chassant tout souci de sa tête pour apprécier pleinement l'instant de détente. Elle prit le temps de démêler ses cheveux, de les tresser soigneusement. Elle admira le résultat dans la glace, regrettant de n'avoir que des vêtements passablement usagés à enfiler. Elle ferait bien de renouveler un peu sa garde-robe. Peut-être le ferait-elle, selon le montant la récompense dont Darren avait parlé. Elle sourit en jetant un dernier regard à son reflet. Voilà qu'elle jouait les coquettes à présent...

[Kasumi]

Kasumi se vit attribué une petite chambre à l’aspect confortable. Il se fit alors la réflexion que c’était le premier lit dans lequel il pourrait dormir depuis bien des jours. Pourtant la chambre paraissait bien grande et vide après les nuits passées dans des bivouacs de fortune en compagnie de la rôdeuse.

Il oublia ses soucis dès l’instant où le serviteur vint porter un baquet et de l’eau chaude. Il profita du temps imparti avant le dîner pour se prélasser dans le liquide tout en se débarrassant consciencieusement de la crasse et de la sueur imprégnant sa peau.

Lorsqu’il sortit de son bain, il mit sa plus propre tunique et se remit de l’ordre dans sa chevelure en savourant le plaisir simple de se retrouver présentable. Après un dernier regard au miroir, il se dirigea vers le couloir et la porte menant à la chambre d’Astrée. Il réajusta une nouvelle fois sa tunique et se fit la réflexion qu’il avait perdu du poids dans l’aventure et n’avait toujours pas totalement récupéré sa musculature d’avant son coma. Se morigénant pour ses pensées sans intérêt, il frappa doucement à la porte :

- C’est Kasumi, est-ce que tu es prête ? Je meurs de faim et il me semble entendre de la musique en bas. Peut être l’aubergiste a-t-il loué les services d’un barde.

[Voyageuse]

Astrée était en train de terminer un brin de lessive lorsque Kasumi frappa à sa porte. Elle finit d'accrocher sa tunique sur le fil qu'elle avait tendu en travers de la pièce et se hâta d'aller lui ouvrir.
- Je suis prête, fit-elle avec un sourire radieux, remarquant silencieusement, au passage, le soin qu'il avait apporté à sa tenue. Et tu as raison, il y a de la musique. Cela nous promet une soiré agréable. Peut-être est-ce Taliesin qui a repris du service ?

Son sourire disparut subitement quand, se retournant, elle prit conscience de l'état de désordre dans lequel elle était parvenu à mettre sa chambre en si peu de temps : son sac jeté négligemment dans un coin, ses armes par-dessus, un tas de vêtements sur le lit, quelques autres en train de sécher, sa sacoche d'herbes médicinales ouverte sur le bureau... Décidément, elle était incapable de maintenir une pièce rangée plus de quelques minutes.
Gênée, elle voulut sortir rapidement et refermer la porte avant que Kasumi n'aperçoive l'étendue des dégâts... Mais c'était trop tard, son regard avait déjà fait le tour de la pièce. Elle grimaça, et avoua, penaude :
- Je n'ai jamais été d'un naturel très ordonné, mais là je bats un record. Enfin, je rangerai tout ça ce soir. Allons d'abord manger.

[Kasumi]

Le rôdeur adressa un sourire amusé à la jeune femme et l’entraîna vers les escaliers.

- Oh, tu sais, ma chambre n’est pas en meilleur état.

C’était parfaitement faux car il avait gardé l’habitude du voyageur prêt à quitter le lieu où il s’était reposé sans perdre un instant et en laissant le moins de trace possible. Mais ce petit mensonge couperait court à la gêne de sa cavalière ce qui était un bon compromis.

La salle commune bruissait d’une agitation bon enfant. Si elle n’était pas aussi fréquentée qu’à la saison chaude, Kasumi s’en réjouit d’autant plus. L’aubergiste avait même pensé à leur accorder un brin d’intimité supplémentaire en leur réservant une table à deux située non loin de la flambée et retirée par rapport à l’estrade sur laquelle se produisait un couple de bardes humains. Il n’y avait nulle trace de Taliesin ce qui déçu les deux rôdeurs. Mais il fallait reconnaître que les artistes faisaient eux aussi montre d’un certain talent.

Kasumi poussa la galanterie et des bonne manières jusqu’à tenir la chaise de sa compagne avant de s’asseoir à son tour. Lorsque l’aubergiste vint à leur table, le demi-elfe prit la parole, endossant ainsi son rôle de cicérone :

- Préparez-vous toujours de cet excellent saumon braisé ?

- Nous venons d’en recevoir un arrivage ce matin. C’est un excellent choix. Puis-je vous suggérer une bouteille de Blanc coteaux pour l’accompagner ?

Kasumi acquiesça et l’aubergiste ne tarda pas à revenir avec leurs assiettes garnies de plusieurs tranches d’un saumon à la fois fondant et croustillant en surface. Le poisson s’accompagnait de pommes de terres grillées, de quelques fagots de haricots verts et de riz. Le vin qu’il fit goûter au rôdeur était fruité et léger. Les portions étaient plus généreuses que dans ses souvenirs. Etait-ce du à la rareté des clients ? L'aubergiste considérait-il qu'ils avaient besoin de se remplumer ou espérait-il éviter certains débordements en les gavant jusqu'à ce qu'ils s'endorment. Mystère... Le rôdeur était bien décidé à y faire honneur en tous cas.

[Voyageuse]

Astrée sourit de la galanterie de Kasumi, à la fois amusée et flattée par tant de prévenance.
Le saumon était effectivement succulent, le vin délicieusement fruité, et Astrée se laissa bercer par la douce musique jouée par le couple de bardes.

La salle était loin d'être comble, et la rôdeuse observa un moment les convives, cherchant à apercevoir la silhouette familière d'Arya. Sans doute rentrait-elle tard du travail, ou peut-être avait-elle trouvé un logement moins provisoire ? Mais elle ne trouva pas trace de la magicienne. Leurs deux compagnons d'aventures semblaient décidément s'être volatilisés. Il faudrait qu'elle songe à demander des nouvelles de Taliesin à l'aubergiste, ou peut-être qu'elle passe le voir chez lui... Toutes leurs aventures dans le vallon lui semblaient tellement lointaines à présent.

Le repas se déroula dans une ambiance chaleureuse, certainement due autant au vin qui coulait à flots qu'à la présence des deux musiciens. Au fur et à mesure que la soirée avançait, leur musique devenait plus entraînante, et Astrée reconnaissait des airs qu'elle avait déjà entendus, joués par son mari. Des cercles circassiens, des andros, une valse. Quelques danseurs commençaient à évoluer dans l'espace laissé libre au milieu de la salle, et au bout de quelques morceaux, la jeune barde vint les rejoindre pour leur montrer quelques pas de danse plus recherchés.

Astrée sourit et se pencha légèrement vers Kasumi pour couvrir le bruit de la musique qui devenait plus forte.
- Autrefois, il m'est arrivé de faire comme elle, fit-elle en désignant la jeune femme. Mon mari m'avait appris la plupart des danses, et lorsqu'on s'arrêtait dans une auberge un peu perdue dans la campagne, c'était à moi de montrer les pas. C'était ma modeste contribution à ses spectacles. Je n'aimais pas trop cela au départ, j'étais timide, mais avec un peu d'habitude...
Elle l'observa, un sourire malicieux au coin des lèvres, et demanda brusquement :
- Sais-tu danser ?

[Kasumi]

Kasumi dut bien s’avouer qu’il avait une nouvelle fois été pris de court. En réalité, il n’avait jamais vraiment eu l’occasion de se laisser aller à ce genre d’activité mais l’idée de danser semblait tant réjouir Astrée qu’il ne pouvait refuser son invitation. Il but une dernière gorgée de vin pour se donner courage avant de répondre. Il devait la prévenir de ses piètres talents en la matière pour ne pas trop la décevoir :

- Eh bien, à vrai dire, je n’ai jamais vraiment essayé. Mais qu’à cela ne tienne, avec un professeur tel que toi, je vais bien réussir à apprendre à ne pas te marcher sur les pieds. Avec beaucoup d’entraînement, alors réserve tes soirées.

Sur ce dernier trait d’esprit, il se leva et lui tendit sa main pour la mener vers la piste dégagée où évoluaient quelques couples. Il laissa Astrée prendre l’initiative de la suite, ne sachant pas trop comment s’y prendre :

- Tu veux bien me montrer, tout cela a l'air affreusement compliqué, c'est comme se battre contre un gobelin qui aurait trouvé la réserve de bière des nains.

[Voyageuse]

Astrée se mit à rire, perdant ainsi sa concentration. Elle tendit à nouveau l'oreille pour repérer le rythme. Un cercle circassien, reconnut-elle dès les premières notes. Difficile pour débuter...
- Ca se danse tous ensemble, souffla-t-elle rapidement à son compagnon. On alterne un homme une femme, il te suffit de faire comme les autres hommes : tu avances quand ils avancent, tu t'inclines, tu fais demi-tour, tu fais tourner ta cavalière, puis tu la passes sous ton bras et tu prend la main de la suivante... Oups, ça commence, viens vite.
Elle entraîna Kasumi au milieu des autres couples, le plaçant à sa gauche. Elle le guida lors des premières mesures, lui soufflant les gestes "avance, demi-tour,... ", le guidant lors des deux mesures où il était sensé la faire tournoyer, puis le confia aux bons soins de sa partenaire suivante, une jeune elfe à peine sortie de l'enfance, tandis qu'elle-même se trouvait face à un vieil homme passablement édenté. Puis un jeune cavalier fringant, un gnome, un elfe, un pilier de bar, un commerçant ou peut-être un homme d'affaire... Le cercle lui sembla interminable avant que le hasard de la danse les ramène face à leurs partenaires de départ.

-Tu t'en sors pas si mal, lui souffla-t-elle. Un pieux mensonge... Elle ne l'avait quasiment pas quitté des yeux, et pu constater par elle-même qu'il n'avait certainement jamais dansé. Il semblait un peu perdu au milieu de tous ces pas à retenir.
-C'est tes cavalières qui te guident mal, ajouta-t-elle avec un clin d'oeil.
La musique les sépara à nouveau, mais heureusement pour Kasumi, le morceau s'acheva très vite.

Cependant, Astrée ne le laissa pas s'en tirer à si bon compte.
- Allez viens, c'est un andro, c'est beaucoup plus facile tu verras, c'est une sorte de farandole. Et cette fois, je reste à côté de toi, on ne change pas de cavalier. Je vais pouvoir te montrer tranquillement. Et plus tard, après le dessert, ils vont sûrement jouer quelques danses à deux, une valse peut-être. Tu verras, c'est facile, je te guiderai.
Ses yeux pétillaient de joie. Il y avait une éternité qu'elle n'avait pas dansé. Prenant Kasumi par la main, elle l'entraîna, lui montrant comment tenir ses voisins par le petit doigt, en faisant quelques pas et quelques mouvements de bras tout simple. Une danse si douce, si reposante... Et effectivement, correctement guidé, Kasumi s'en sortit beaucoup mieux.

Le rôdeur se crut sans doute sauvé lorsque le morceau s'arrêta, mais c'était sans compter sur l'endurance de sa cavalière... Le morceau suivant était une bourrée, que les musiciens choisirent de décliner en danse individuelle, chacun évoluant indépendamment l'un de l'autre, tous les pas des danseurs se croisant au centre de la salle. Les pas n'étaient pas très compliqués et assez répétitifs, mais il fallait bien suivre le rythme et il fallut attendre les trois quart du morceau avant que Kasumi les maîtrise.
Puis elle l'entraîna dans un riguedon endiablé, qu'il sut danser parfaitement au bout d'à peine quelques mesures. C'était une danse facile, même pour un débutant.
-Tu vois, tu progresses vite !

[Kasumi]

Kasumi enchaîna les danses sans répit et avec un talent des plus modérés. A chaque fois qu’il pensait pouvoir parvenir à gagner un semblant de maîtrise des pas, la danse changeait du tout au tout. Rien dans sa formation essentiellement guerrière ne l’avait préparé à cela. Loin de ressentir la joie et le plaisir d’Astrée et des autres danseurs évoluant gracieusement, il se faisait l’effet de mener un combat contre lui-même, sans cesse en retard sur le pas des autres danseurs et parfaitement ridicule à son avis. Les encouragements de la rôdeuse le poussaient à se surpasser mais il ne parvenait pas à se libérer de son impression de ridicule qui le paralysait. Dans ces conditions, le dessert lui offrit une diversion toute trouvée. Il se sentit moins coupable de regagner sa place en voyant que la piste de danse se vidait pour une pause gustative. Du reste, des crampes menaçaient dans ses mollets tant il était crispé. Arrivé à sa table, il se laissa tomber sur sa chaise et contempla le dessert avec un air de défi après s’être essuyé le front de sa manche. Il s’agissait d’une part de gâteau à la crème des plus tentants. Mais il attendit patiemment que la rôdeuse ne le rejoigne pour y faire honneur.

[Voyageuse]

La rôdeuse en question se fit un peu désirer... Ses jambes ne semblaient plus vouloir s'arrêter de danser, comme si elle cherchait à rattraper en une soirée des années d'abstinence. Sa dernière soirée dansante remontait à... avant sa grossesse ! Autant dire une éternité.
Elle dansa donc la danse suivante, une chapeloise réunissant en cercle tous les danseurs - du moins ceux qui n'avaient pas succombé à l'appel de leur estomac, puis faillit entamer encore un rondeau... avant de s'aviser que Kasumi ne touchait pas à son dessert, semblant l'attendre.

Elle le rejoignit donc avec un sourire d'excuse, et s'empressa de goûter sa part : le gâteau était délicieux. Assoiffée, elle but d'un trait le verre de vin pétillant que le serveur avait apporté. Elle ne quittait pas des yeux la piste de danse, son pied battant la mesure, et ne pouvait s'empêcher de faire quelques commentaires sur les danses les plus difficiles.
Elle réalisa soudain que le rôdeur gardait le silence, et, se tournant vers lui, lut l'épuisement sur son visage. Elle ne put s'empêcher de le taquiner :
- Tu m'as l'air un peu fatigué... Ton endurance de combattant te fait-elle défaut ? Dommage, ils commencent à jouer les danses de couple...
Elle n'insista pas, sentant que Kasumi avait suffisamment dansé pour la soirée... voire pour les années à venir ! Mais ses yeux se tournèrent à nouveau vers la piste de danse, brillants d'envie. Une valse. Une polka. Une mazurka. A nouveau une valse, plus rapide. Son intérêt ne passa guère inaperçu du jeune elfe de la table voisine... Il s'arrangea pour croiser son regard et lui sourit, une lueur d'interrogation dans le regard. Astrée hésita un bref instant, l'envie de danser était tellement forte. Mais au fond d'elle, c'était avec Kasumi qu'elle désirait danser cette valse. Pas avec un inconnu.

[Kasumi]

Kasumi finit consciencieusement sa part de dessert et but le vin qui l’accompagnait plus à la façon d’un remède. Avisant l’intérêt toujours patent de la rôdeuse pour la piste de danse, il poussa un soupir résigné et se leva. Il adressa un regard mauvais à l’elfe beaucoup trop impatient de lui voler sa cavalière. Il cherchait à lui faire plaisir, absolument pas à empêcher les autres hommes de danser avec elle, se força-t-il à penser. Le sourire que lui adressa sa cavalière alors qu’il l’invitait à nouveau à danser récompensa l’effort que lui coûter de retourner se donner en spectacle et meurtrir un peu plus ses muscles raidis. Pourtant, les danses se firent plus lentes et danser en couple lui parut infiniment plus facile. Il commença même à en ressentir un certain plaisir alors qu’il relâchait la raideur qu’il s’imposait à lui-même pour se laisser guider par Astrée et porté par son instinct.

Cette dernière dut remarquer ses progrès car il lui adressa plus d’un regard encourageant et appréciateur. Alors qu’il parvenait sans peine à la faire tournoyer, il la surprit même à rire d’une joie. Certaines danses étaient osées et impliquaient de se tenir très près de sa cavalière. D’abord hésitant et réservé, il se laissa vite porté par la musique et se prêta au jeu avec naturel. Malgré ses progrès, il était évident qu’il s’épuiserait bien avant sa cavalière qui semblait ne jamais devoir s’arrêter comme si elle ne faisait qu’un avec la danse. La tentation était forte de regagner sa chaise pour l’observer évoluer gracieusement mais un coup d’œil en direction de l’elfe qui avait voulu lui offrir une danse dissuada le rôdeur de retourner s’asseoir. Il puisa dans ses réserves jusqu’à une heure avancée de la nuit. Alors que les couples se raréfiaient sur la piste comme sur les bancs, il demanda finalement grâce à Astrée.

[Taliesin]

Quelques jours plus tôt...

Arya et Podrick s'engouffrèrent dans l'auberge et refermèrent vivement la porte derrière eux, pour garder au dehors le froid qui les avait accompagné depuis leur départ du Parc et ne demandait pas mieux que de s'inviter dans la grande salle. Celle-ci était relativement déserte, seuls quelques clients se trouvaient accoudés au comptoir ou installés aux tables proches de l'âtre où crépitait une joyeuse flambée. La magicienne et l'enfant seraient donc plutôt tranquilles pour travailler. La grande affluence n'était pas encore pour tout de suite.

[Arya Du Varden]

Le calme était propice au travail et c'est chacun devant un chocolat bien chaud et mousseux, bienvenus pour se réchauffer, que l'elfe vérifia le travail fait par Podrick et que la leçon commença. Le garçon faisait chaque jour des progrès et petit à petit récupérait le retard sur le savoir d'un enfant de son age. Il y avait encore du travail pour qu'il soit à niveau, mais en à peine six mois, il maîtrisait les bases ce qui était déjà un bon acquis.

Il travaillait conscensieusement, mais comme à chaque fois, après une bonne heure de cours où l'enfant était resté bien concentré, voyant qu'il commençait à laisser son esprit se distraire par les clients, voire tout simplement jouait avec son crayon étant ainsi bien moins attentif, la magicienne décida de faire une petite pause.

Laissons les livres et cahier de côté un moment. <link rel="File-List" href="file:///C:/DOCUME%7E1/AMETHY%7E1/LOCALS%7E1/Temp/msoclip1/01/clip_filelist.xml"><!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w oNotOptimizeForBrowser/> </w:WordDocument> </xml><![endif]--><style> <!-- /* Style Definitions */ p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal {mso-style-parent:""; margin:0cm; margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:12.0pt; font-family:"Times New Roman"; mso-fareast-font-family:"Times New Roman";} a:link, span.MsoHyperlink {color:blue; text-decoration:underline; text-underline:single;} a:visited, span.MsoHyperlinkFollowed {color urple; text-decoration:underline; text-underline:single;} @page Section1 {size:612.0pt 792.0pt; margin:70.85pt 70.85pt 70.85pt 70.85pt; mso-header-margin:36.0pt; mso-footer-margin:36.0pt; mso-paper-source:0;} div.Section1 {page:Section1;} --></style>Son ton devint mystérieux. Je pense que je t’ai trouvé un client qui aura besoin de tes services très prochainement pour ramoner sa cheminée et qui te paiera sans rechigner, mais, elle fit une pose avant de continuer d’une voix enjouée tout en espérant que ce serait bien la dernière fois qu’il ramonerait,j’ai comme l’impression que si tu acceptes ce travail, tu vas devoir prendre un bon bain lorsque tu auras terminé … et surtout que cette fois tu n’auras aucune excuse pour t’esquiver. <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--><o>

</o> Elle posa un regard attendri sur son petit protéger, lui proposer de se laver était une chose dont il avait réellement besoin, mais il faudrait qu’elle lui procure quelques vêtements pour qu’il puisse apprécier pleinement ce que signifiait être propre. Elle le toisa du regard pour ne pas se tromper lorsqu’elle irait voir le marchand afin que pour une fois, les vêtements qu’il porterait soient à sa taille. Elle n’avait jamais fait ce pas avant pour qu’il ne se voie pas agresser dans les taudis, mais quelle que soit la décision de l’enfant, il pourrait bientôt faire un choix et le cas échéant, ne porter ses vêtements neufs qu’en dehors de sa présence dans les bas-quartiers.<o></o>

[Taliesin]

Le petit garçon se renfrogna.
-Vous y t'nez vraiment à ce que je me lave, hein... maugréa-t-il en jetant un étrange regard à la magicienne.
Mais son expression s'éclaira bien vite et il eut un faible sourire.
-Pour le client, je veux bien... Tant que c'est pas dans les Beaux Quartiers. Tous les ramoneurs ont leur coin, maintenant, et on m'a... on m'a fait comprendre que j'aurais des ennuis si je marchais sur les plates-bandes de certains.

[Voyageuse]

Astrée avait été stupéfaite lorsque Kasumi se décida à retourner sur la piste de danse. Elle le croyait beaucoup trop épuisé... Elle se sentit un peu coupable, tant il était évident qu'il ne faisait cela que pour lui plaire, mais le plaisir de danser l'emporta rapidement sur tout autre sentiment.
Elle le sentit se détendre au fur et à mesure qu'il prenait de l'assurance, et ils tournoyèrent longtemps au milieu des autres couples. La joie qu'elle éprouvait chassait la fatigue des dernières journées de voyage, elle en oubliait la longue chevauchée du retour, la solitude qui l'attendait là-bas. Plus rien n'existait que la musique, et leurs corps qui tournaient, tournaient... Elle devina que lui aussi commençait à trouver du plaisir à danser ainsi, et en fut heureuse.

Ce n'est que lorsqu'il demanda grâce que sa fatigue se rappela à son bon souvenir. Elle ne se fit pas prier pour retourner s'asseoir quelques minutes et déguster la verveine que le serveur avait apporté en leur absence. Puis, rompus, ils montèrent se coucher.
Ils se séparèrent devant la porte de la chambre d'Astrée, et il lui parut soudain étrange de le quitter ainsi. Elle s'était habituée à sa présence à ses côtés pendant la nuit. Elle allait se retrouver seule pour la première fois depuis bien longtemps. Elle croisa son regard, et un instant il sembla flotter quelque chose dans l'air, un trouble insaisissable. Elle sentit son cœur battre un peu trop fort, peut-être à cause de la danse, peut-être à cause de l'alcool...
Mais elle se détourna et poussa la porte de sa chambre, ignorant l'impulsion du moment. Ou craignant peut-être d'y céder ?

[Kasumi]

Kasumi avait les jambes lourdes mais il fit de son mieux pour ne pas le montrer. Astrée s’était tant amusée que c’était un bien faible prix à payer et il ne comptait pas se plaindre de la voir si radieuse. Au moment où ils furent seuls dans le couloir, il ressentit un étrange magnétisme qui balaya presque sa volonté. Que ce fut l’excès de vin ou la danse qui lui avait tourné la tête, il esquissa un geste vers la rôdeuse, il aurait suffit d’un autre pas en avant pour lui voler un baiser. Immédiatement après avoir eu cette idée, il battit en retraite de crainte de la mettre à exécution. Sa relation avec la jeune femme en aurait été irrémédiablement affectée et lorsqu’il entra seul dans sa chambre, il fut assailli d’émotions contradictoires : le soulagement d’avoir su se comporter dignement le disputait à l’infini regret de ne pas avoir été un peu déraisonnable pour une fois.

Il n’eut pas le temps de ruminer cette pensée qu’il s’effondrait sur son lit après avoir retiré ses bottes et sa tunique qu’il jeta dans un coin de la chambre. Le matin le trouva sur la couverture dont il n’avait même pas pris la peine de se couvrir. La chambre était fraîche et la tentation était grande de s’emmitoufler et de passer une partie de la matinée au lit. Il devait être encore tôt car aucune lumière ne filtrait à travers les volets. Il se leva néanmoins, bien décidé à profiter de chaque heure de sa journée. Après s’être vêtu en hâte et s’être débarbouillé, il gagna le couloir sur des jambes encore un peu raides de la veille. Plusieurs coups discrets à la porte de sa compagne demeurèrent sans réponse et le rôdeur, un brin déçu descendit prendre son petit déjeuner.

L’aubergiste accepta de lui prêter du papier et de l’encre dont il se servit pour laisser un mot à l’intention de la rôdeuse. Il regagna l’étage pour le glisser sous sa porte avant de sortir pour gagner le Bosquet des docks.

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Le mot était des plus laconique : Bonjour Astrée, je t'attends au Bosquet, Kasumi.

[Voyageuse]

La matinée était déjà avancée lorsqu’Astrée pénétra dans la salle principale de l’auberge. Un peu essoufflée, les joues rosies par le froid, elle venait de laisser Prince des Frelons au palefrenier ébahi. Lorsqu’elle était entrée dans l’écurie, très tôt ce matin, le pauvre homme s’était précipité vers elle, affichant une mine désolée et expliquant que sa monture avait disparue. Astrée avait eu toutes les peines du monde à le rassurer : il faisait souvent cela et elle saurait le retrouver.
Une abeille bourdonnait malicieusement à son oreille alors qu’elle s’éloignait tranquillement vers les rues commerçantes. Elle tenta bien de lui faire comprendre qu’elle voulait faire vite et revenir avant que Kasumi se réveille, qu’elle voulait simplement aller voir discrètement un magasin repéré la veille, Prince des Frelons fit la sourde oreille. Elle dut donc faire le trajet à pied, maudissant sa monture si facétieuse, et ce n'est qu'à la fin du trajet retour que l'abeille s'éloigna d'elle et qu'elle vit apparaître la monture tant espérée.... Elle lui lança un regard furibond : elle aurait juré qu'il la regardait avec un sourire moqueur...
L'étalon rejoignit tranquillement sa stalle alors qu'elle se dirigeait vers la salle commune de l'auberge, espérant y trouver Kasumi.

L'aubergiste l'aborda sitôt la porte franchie pour lui transmettre le mot du rôdeur. Elle haussa un sourcil devant le contenu plus que succint, mais sourit : l'essentiel était qu'elle sache où il était.
Elle déjeuna rapidement, pressée de rejoindre son compagnon,mais prit le temps de repasser rapidement aux écuries afin de vérifier l'état du genou de Moïse. Il avait désenflé. Encore deux ou trois jours de repos et il pourrait repartir. Elle veilla à ce que chacune des deux montures ait son content de caresses, puis se dirigea d'un pas tranquille vers la sortie.
A peine avait-elle quitté l'écurie qu'un écureuil roux se précipita à sa suite, l'escaladant sans vergogne pour retrouver l'abri confortable de sa capuche.
Avec un soupir faussement exaspéré, elle se dirigea vers le Bosquet des Docks, se disant que Kasumi devait l'attendre depuis un bon moment déjà.

[Arya Du Varden]

La réflexion de Podrick fit rire l’elfe, oui, elle tenait vraiment à ce qu’il se lave et qu’il prenne un peu soin de lui, mais elle l’avait toujours dit tout en sachant que ce n’était guère possible pour l’enfant, mais dès qu’elle aurait sa maison, il était certain que ce serait plus qu’un souhait et qu’elle ferait tout pour que cela devienne une réalité.<o>

</o> Mais qu’on put lui faire des menaces, voire s’en prendre à lui, généra un éclair de colère dans son regard, car cela elle ne l’accepterait jamais et le cas échéant, elle n’hésiterait pas à utiliser ses pouvoirs magiques pour donner une bonne leçon à celui ou ceux qui se seraient permis un geste à l’encontre de son petit protéger. Son ton se fit rassurant et déterminé.<o>

</o> Peu importe où se situe la maison, le travail est pour toi et nul ne pourra se permettre de te faire des ennuis. Si cela était, je n’ai pas la force de ceux qui se sont appropriés certaines plates-bandes, mais tu peux me croire qu’ils prendront leurs jambes à leurs cous dès qu’ils te verront si je suis obligée d’intervenir.<o>

</o> Puis, un sourire amusé vint sur son visage et son regard se posa interrogateur sur l’enfant. <o>

</o>Je pense qu'il est temps que tu rejoignes bientôt les bancs de l'école car ton niveau te le permet d'autant que nous pourrons toujours travailler ensemble pour combler les quelques lacunes que tu auras et ce serait dommage de ne pas en profiter. Surtout, tu pourrais ainsi connaître d'autres branches que celles de base dans lesquels je t'instruis et puis, profiter aussi pour avoir des distractions avec des enfants de ton age. Enfin, si tu souhaites te rendre à l'école tous les jours où il y a classe évidement et si tu acceptes mon aide.<o></o>

[Taliesin]

Si Podrick ne fit aucun commentaire sur les menaces que prononça Arya a l'encontre de ceux qui pourraient lui chercher des noises, il fronça les sourcils quand la magicienne évoqua sa possible scolarisation.
-Mais je peux pas y aller, à l'école ! protesta-t-il. Il faut que je travaille, moi... Ceux qui vont à l'école, ils ont des parents qui leur payent tout, quand ils rentrent ils ont juste à jouer, à mettre les pieds sous la table pour manger puis à dormir pépères. Moi, je peux pas, j'ai pas le temps. faut que je gagne de l'argent, et les cours que vous me donner, c'est tout ce que je peux faire... Alors, vaut mieux pas penser à l'école, sauf si vous en trouvez une qui paye ceux qui y vont... Où alors j'peux éventuellement ramoner les cheminées des écoles et écouter les profs en travaillant, mais j'crois pas que ça serait très efficace...