[Structure] Le débarcadère

[Arya Du Varden]

Arya était consciente que le gamin faisait un travail d’adulte et qu’il cherchait par tous les moyens de s’en sortir, peut-être n’était-il pas encore conscient qu’elle voulait l’amener hors des taudis, qu’il puisse trouver un travail où sa santé serait moins menacée, sa vie moins dure. Elle portait sur lui un regard attendrit et admiratif, car sans avoir de souvenirs sur les conditions de sa vie, la magicienne savait qu’elle avait été douce et bien loin des problèmes que Podrick rencontrait et le fait qu’il eut en plus étudié et en quelque sorte continuer à faire un plan des taudis et répertorier les habitants pour lui payer le dû qu’il estimait pour les cours qu’elle lui donnait, alors que ce travail n’avait été généré que parce que l’enfant ne pouvait comprendre qu’elle faisait ce geste pour lui sans rien attendre, l'impressionnait. Mais son franc parlé d’enfant des rues, bien qu’elle ne doute pas qu’en sa présence il faisait des efforts pour éviter certains mots, l’amusait comme à chaque fois qu’elle l’écoutait et c’est d’un ton enjoué qu’elle lui répondit.<o>

</o> Dame Lebec sert trop les cordons de sa bourse, alors elle n’arrive plus à les délier, c’est un triste fait et sur un point tu as raison, ses voisins ne feront plus appel à tes services, non pas qu’ils soient forcément d’accord avec elle et qu’ils ne pensent pas comme toi qu’elle aurait pu enlever ce qui risquait d'être sali, mais la solidarité des nantis … Mais tu trouveras du travail ailleurs et puis j’en parlerai aussi même si je ne connais que peu de personnes, il suffira d’une ou deux pour que la clientèle vienne. <o>

</o> Elle le regarda de la tête aux pieds, fit une grimace qui se voulait réprobatrice, mais ne put s’empêcher de rire.<o>
</o>
Bon, puisque grâce à la peau d’ours pleine de suie, tu es en vacances et que tu vas avoir droit de t’installer à une table bien au chaud pour déguster ce que tu voudras à la Taverne de la Bienveillance afin d'apaiser ton courroux, je pense qu’il seraint bon de te débarbouiller et te laver les mains … enfin le mieux possible même si cela ne sert à rien puisque tu te resaliras après, disons que c’est seulement pour que ce que tu mangeras n’ait pas le même goût que ce que tu avales lorsque tu travailles. Qu’en penses-tu ? Ma proposition te convient-elle ?<o>

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[Taliesin]

Pragmatique comme toujours, le gamin ne mit pas longtemps à se décider quant à la proposition d'Arya. D'ailleurs, avant même qu'il eut pu répondre, son ventre manifesta bruyamment son assentiment.
-Tant que vous m'forcer pas à mettre du parfum ou des trucs comme ça, moi, j'veux bien faire tout ce que vous voulez, dit-il d'un ton joyeux. Et puis, c'est vrai que la suie, ça a pas très bon goût. Je vous conseille pas d'en avaler, franchement.C'est pire que le rat ! En plus, le rat, au moins, on peut le cuire, alors que la suie, c'est aussi mauvais chaud que froid.

[Arya Du Varden]

Arya se demanda à quand remontait le dernier vrai repas chaud de Podrick, peut-être la veille au soir, peut-être plusieurs jours. Avec le froid et les efforts évidemment cela la courrouçait qu’une situation puisse exister, mais pour l’instant au moins le gamin pourrait manger à satiété. Toutefois, elle ne se départit pas de son sourire face à la mine réjouie de son petit protéger et aux bruyants gargouillis qui avaient été une réponse des plus positives et répondit gaiement tout en affichant une grimace en l'imaginant manger du rat, mais elle ne doutait pas que se fut une probabilité et elle en chassa rapidement l'idée pour ne pas se laisser aller à la nausée que cela lui générait.<o></o>

Et bien pour les délicates fragrances des parfums, je te promets que je ne te forcerais pas aujourd’hui … peut-être demain, je vais y réfléchir. Alors, pour l’instant, si tu as le visage et les mains propres, cela me conviendra, je ne serai pas plus exigeante …. pour cette fois. Alors avançons, il y a un petit bassin un peu plus loin … l’eau est glacée, mais tu n’auras pas besoin de prendre un bain.<o>

</o> Alors qu’ils avançaient, Arya tendit à Podrick un mouchoir avec lequel il pourrait tenter de nettoyer son visage, elle en avait un deuxième qu’elle garda pour qu’il puisse s’essuyer les mains et dès qu’ils furent sur place, elle frissonna rien qu’en voyant le bord de pierre sur lequel l’eau s’était transformée en glace. Il fallait du courage pour plonger les mains dans l'eau glacée et elle regarda le gamin avec un sourire contrit. Mais elle ne connaissait aucun autre endroit à proximité pour qu’il put faire quelques ablutions. Elle ne put s’empêcher de penser que c’est surtout aux bains publics qu’il devrait aller, car elle ne doutait pas qu’il ne se fut pas entièrement décrasser depuis de longues semaines.<o>

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[Taliesin]

La promesse d'un repas chaud devait être vraiment encourageante, car l'enfant prit rapidement son courage à deux mains pour se soumettre au décrassage superficiel qu'on lui réclamait en contrepartie. Ça n'alla pas sans quelques grimaces, quelques exclamations effarouchée, mais Podrick fit de son mieux et, une pignée de minutes plus tard, il semblait être arrivé au meilleur résultat possible, compte tenu de la situation. Son visage et ses mains avaient retrouvé des couleurs presque normales - plutôt rouges que claires, à cause de l'eau glacée -, en dehors de quelques traînées sombres qu'il n'avait pu faire disparaître. Le tableau global laissait évidemment à désirer mais au moins avait-il figure humaine et pourrait-il manger sans que tous les mets qu'offraient la Bienveillance soient mâtinées d'un arrière-goût de conduit de cheminée.
-Bon, ben j'crois qu'on peut y aller... fit le gamin, toujours enthousiaste.

[Arya Du Varden]

Alors que Podrick tentait de se décrasser au mieux, Arya grelottait rien qu’en le regardant. Elle faillit l’arrêter, mais elle ne le fit pas sachant que c’était un geste indispensable pour que le gamin puisse profiter d’un repas qui lui ferait pendant un moment oublier le goût et l’odeur de la suie. Le garnement était peu présentable, mais ce détail laissait l’elfe indifférente et bien que la couleur fut différente, les marins et certains marchands qui venaient à la taverne n’étaient pas plus propres que son petit protéger. Et surtout, elle était aussi ravie que l’enfant, lui de prendre un bon repas chaud, elle de le voir avec un sourire radieux et de lui apporter un peu de douceur dans sa rude vie.<o></o>

Oh oui, bien sûr que nous pouvons y aller, je n’aurais probablement pas eu ton courage, alors cela suffira pour aujourd’hui.<o>

</o> Ils n’étaient qu’à quelques pas de la taverne et Arya fut ravie d’enfin pouvoir retrouver un peu de chaleur. Sa recherche sur le quai, puis dans les ruelles et le peu de temps à discuter avec Podrick l’avait frigorifiée, elle reconnaissait qu’elle ne s’était pas suffisamment couverte, mais elle n’avait pas au départ imaginé qu’elle errerait si longtemps dans le froid glacial.<o></o>

[Voyageuse]

Après leur entrevue au fort, Kasumi et Astrée s'étaient dirigé vers le front de mer.
Juste avant les portes du grand fort, Astrée avait senti l'abeille s'éloigner d'elle, mais avant qu'elle n'ait le temps de s'en inquiéter, elle aperçut sur un écureuil roux qui dévalait le mur dans sa direction. Il bondit sans vergogne sur son épaule.
Installe-toi là, tu seras plus au chaud, lui enjoignit-elle mentalement en entrouvrant sa poche. L'animal sembla hésiter un instant. Et finit par se précipiter d'un bond... dans sa capuche, flottant sur son dos. Elle aurait pu jurer qu'il se riait d'elle.
Profites-en, mon Prince, aujourd'hui c'est moi qui te porte, mais dans quelques jours ce sera l'inverse...

Elle ne pouvait empêcher un sourire radieux d'illuminer son visage. Elle se sentait heureuse, et cette promenade sur le front de mer en compagnie de Kasumi renforçait encore son sentiment de bien-être.
Ils prirent le temps de flaner sur la digue. Le marché tout proche, dont ils percevaient les échos sur le débarcadère, pouvait attendre. Astrée se surprit à plonger dans ses souvenirs : elle avait grandi dans un village de pêcheur et adorait, enfant, marcher pieds nus dans l'eau. Ici, il n'en était pas question, la digue était trop surélevée, et de toute façons l'eau devait être glaciale.

Ils s'assirent un moment sur le bord de la digue, les jambes pendant dans le vide, contemplant les vagues qui venaient s'écraser sous leurs pieds. En silence. Elle ferma les yeux un moment, profitant de cet instant de bonheur et de paix si précieux. Plus tard, elle irait repérer sur le marché les fournitures dont elle avait besoin. Puis ils rentreraient tous les deux à la Bienveillance. C'était une bonne nouvelle que Kasumi ait décidé d'y loger aussi... Elle se demanda soudain ce qui lui avait fait changer ses plans, et se tourna vers lui.
- Alors tu vas loger à la Bienveillance quelques temps ? C'est une bonne nouvelle pour moi, fit-elle avec un sourire, je vais pouvoir profiter de ta compagnie encore quelques jours. Mais si je peux te poser une question indiscrète... Où logeais-tu, avant ? Tu es ici, avec ton baluchon, comme si tu avais nulle part où aller. Et pourtant tu vivais bien à Luménis ?

[Kasumi]

L’air marin était vivifiant et les embruns venaient éclabousser le mur de pierre à leurs pieds. Kasumi profita de cet instant si particulier qu’il partageait avec la rôdeuse. Il avait noté son manège avec le petit rongeur et commençait à nourrir des soupçons mais il était certain qu’Astrée s’en ouvrirait plus tard. Sa question le ramena au présent et il prit le temps pour formuler sa réponse. Il avait décidé sur un coup de tête de ne pas demander à Darren s’il pouvait s’installer dans son ancienne chambre. La décision semblait évidente alors et il s’efforça d’y réfléchir maintenant qu’il l’avait prise en se fiant à son instinct :

- Je logeais au fort depuis deux veilles quand les autorités nous ont demandé d’enquêter sur l’enlèvement. A vrai dire je revenais de mission d’un village appelé Respelm vers lequel le conseiller m’avait envoyé. Comme tu peux le constater, je n’ai pas encore vraiment de pied à terre bien arrêté ici en ville. Et puisque tu loges à la Bienveillance et que je suis ton guide pour quelques jours, il m’a semblé approprié de t’y accompagner si cela ne te gênes pas. Si tu veux, je te montrerai un endroit dont je m’occupe et où j’ai passé quelques mois. Ce n’est pas très loin et nous pourrons nous y rendre en rentrant à l’auberge.

[Voyageuse]

Astrée hocha la tête en souriant.
- Je serais ravie de découvrir cet endroit. Et c'est gentil à toi d'accepter de me servir de guide quelques jours. Je craignais qu'une fois en ville, tu n'aies des tas d'autres activités qui réclament ton attention.

Elle regarda quelques minutes encore les vagues qui s'échouaient au-dessous, humant l'air chargé d'iode. Puis elle se releva lentement.
- Que dirais-tu d'aller faire un tour sur le marché juste au-dessus ?
Elle le vit acquiescer avec un sourire, et, tournant le dos à la mer, ils s'enfoncèrent dans le dédale de ruelles qui entourait le débarcadère.
Elle vérifia, par acquis de conscience, que Prince des Frelons était toujours bien installé dans sa capuche. Il dut sentir le contact mental, car elle le sentit bouger. Se faufilant sur son épaule, il se laissa glisser jusqu'à la poche qu'elle lui avait désigné un peu plus tôt. Celle qui contenait encore quelques fruits secs... Elle secoua la tête, amusée. Farceur, curieux, désobéissant, et gourmand. Il promettait.

Ils déambulèrent un moment parmi les étals du marché, sans rien acheter. Astrée ouvrait grand les yeux, errant au hasard mais recherchant en fait une chose bien précise. Un éclair passa brièvement dans ses yuex lorsqu'elle aperçut la boutique "Au rôdeur accompli". C'est là qu'elle trouverait son bonheur... Elle y reviendra seule, dès qu'elle aurait un peu d'argent en poche. Elle fit en sorte que son compagnon ne remarque pas son intérêt pour ce magasin, et l'entraîna tranquillement vers une autre partie du marché, continuant à observer et à noter intérieurement l'emplacement des commerces qui l'intéressaient.

[Kasumi]

Les deux rôdeurs flânèrent dans les rues animées du marché au gré de leurs envies. Kasumi passa devant l’étal d’un marchand de confiseries. Une bonne odeur de gaufres en train de cuire arrêta le rôdeur dans sa course. Un regard échangé avec Astrée lui fit comprendre qu’elle n’y était pas indifférente non plus. Kasumi déboursa donc quelques pièces en échange de quelques gaufres chaudes et croustillantes auquel le vendeur avait ajouté un étrange nappage marron. A l’en croire, il s’agissait de chocolat fondu, un produit d’importation dont il cherchait à développer le commerce à Luménis. Les deux rôdeur se partagèrent les friandises et se retirèrent un peu à l’écart pour les savourer tranquillement. Il n’avait pas vraiment faim malgré leur marche mais les pâtisseries étaient succulentes et ils les dégustèrent de bon appétit. Kasumi jeta un œil à l’écureuil fièrement perché sur l’épaule d’Astrée et qui cherchait à obtenir sa part du butin.

- On dirait que tu t’es fait un nouvel ami en plus de ton prince de l’évasion.

Les yeux rieurs du rôdeur dissimulaient une interrogation plus profonde. Il avait du mal à lier les derniers évènements entre eux et était loin de se douter de la nature changeante du nouveau compagnon de son amie.

[Voyageuse]

Astrée donna quelques miettes de gaufres à l'écureuil et sourit à la question de Kasumi, d'un sourire malicieux. Mais elle décida de faire durer un peu le suspense. Et puis, mieux valait qu'il voie par lui-même, c'était tellement difficile à croire. Elle attendrait que le petit rongeur se décide à se transformer à nouveau en vaillant destrier.
Elle répondit donc évasivement :
- Oui, un nouvel ami farceur et gourmand. Il a bien des talents cachés, d'ailleurs. Je t'expliquerai, ajouta-t-elle d'un ton plein de mystère, un sourire malicieux éclairant ses yeux. Et puis d'ailleurs, ce n'était pas parce que Prince des Frelons avait accepté de partager son secret avec elle qu'elle devait le crier sur les toits. Non, elle attendrait qu'il se révèle lui-même à Kasumi. ce qui arriverait certainement avant le soir s'il voulait avoir sa ration de fourrage.
- Délicieux, ce chocolat. Je pense qu'il ne devrait avoir aucun mal à développer son commerce... Et c'est où, cet endroit que tu dois me montrer? ajouta-t-elle avec curiosité.

[Kasumi]

Kasumi se rangea à l’avis de sa compagne. Le chocolat aurait sans aucun doute un succès considérable surtout s’il restait aussi bon marché. Il mangea jusqu’à la dernière miette de ses gaufres. Avec un sourire énigmatique, le rôdeur désigna une direction à la rôdeuse.

-C’est par ici.

Astrée voulait garder son petit secret. En compensation, le demi-elfe s’amusait à lui faire découvrir la ville sans lui dévoiler ses plans. Bientôt, ils avaient regagné le front de mer et s’approchaient d’un imposant bouquet d’arbres et de végétation de toute sorte. L’endroit dégageait une impression étrange. Il ressemblait à un îlot de verdure perdu au milieu de l’esplanade en pierre des docks. Le rôdeur annonça avec emphase :

- Et voici mon petit coin de verdure ! Ce n’est pas excessivement confortable mais c’est l’endroit rêvé pour un rôdeur comateux. J’ai essayé de l’arranger à ma façon mais je n’ai jamais été très doué pour le jardinage.

[Arya Du Varden]

Lorsque l’elfe quitta la Taverne, la neige ne tombait plus et le tapis blanc immaculé qu’elle avait foulé en revenant de l’université quelques heures auparavant portait les traces des nombreux ouvriers et voyageurs qui s’étaient rendus sur le port.<o>

</o> Marchant prudemment sur les pavés rendus glissant par la neige tassée, elle avança toutefois rapidement et dès qu’elle fut arrivée chercha du regard son petit protéger tout en tendant l’oreille pour tenter de découvrir dans le brouhaha ambiant où les jurons des porteurs maudissant la neige et les inconvénients qu’elle apportait se faisaient sonores et continus.<o>

</o>

[Taliesin]

Malgré toute l'attention dont fit preuve Arya, il lui fut impossible de découvrir la moindre trace de Podrick. Nulle part, elle ne le vit arpenter les allées, son paquet de journaux sous le bras. Jamais, elle n'entendit sa voix claire annoncer les titres du jour. Le temps qui passait n'arrangea rien à l'affaire : l'enfant ne se manifesta pas. Et Lorsque la magicienne interrogea quelques marchands à son sujet, aucun ne se souvint l'avoir croisé ce matin-là. La veille, oui, bien sûr. Mais pas aujourd'hui.
Il fallait donc se rendre à l'évidence : Podcirk était aux abonnés absents.

[Arya Du Varden]

Plus surprise qu’inquiète au départ, la magicienne sentait la tension monter au fur et à mesure que les réponses qui lui étaient données étaient négatives. Elle ne comprenait pas que l’enfant ne fut pas là, tant il lui avait répété que s’il manquait un seul jour, un autre prendrait sa place et qu’il perdrait tout simplement son travail. Mais lentement, l’inquiétude grandissait et elle ne savait que penser, il était fort probable que Podrick aura passé une mauvaise nuit, mais de là à ne pas être présent ne pouvait en être la seule raison.<o></o>

Arya se demanda si la discussion de la veille l’avait traumatisé au point qu’il ait prit les devants pour en parler à sa mère et que celle-ci eut sévi, mais cela non plus ne pouvait être tant il ne voulait même pas savoir quand elle-même irait. <o>

</o> Le cœur battant, elle prit le chemin des taudis craignant plus que tout que l’enfant fut malade au point de ne pas pouvoir se lever, elle ne connaissait rien aux maladies pouvant frapper les humains, mais avait lu tant de nouvelles sur de tristes fins qu’elle sentit son cœur se serrer. La veille, elle l’avait raccompagné et lorsqu’il avait disparu de sa vue, il n’était qu’à quelques mètres de l’écurie où il dormait et elle n’avait entendu aucun son malgré son ouie fine, il n’avait pu être attaqué. Mais, l’elfe voulait rester positive, l’entant après une mauvaise nuit c’était peut-être réveillé trop tard et son patron avait déjà donné les journaux à un autre vendeur, ce devait être cela tenta-t-elle de se convaincre alors qu'elle arrivait en vue de la maison close.<o></o>

[Arya Du Varden]

L’atmosphère chaude et animée de la taverne avait fait place à des rues désertes ou le vent glacial ne cessait de faire tournoyer le grésille dont il était chargé. Dansant inlassablement jusqu’à ce qu’il arrive à se glisser dans un col mal fermé, à s’engouffrer dans la gorge des bavards, il les houspillait, les dépassait pour aller chercher une autre victime à glacé jusqu’aux os. <o>

</o> Les pavés glissant n’invitaient pas à la promenade, la magicienne et son petit protéger étaient les seuls badauds courageux à venir affronter sur les quais ce temps hivernal. L’animation des jours chauds et ensoleillés avait laisser place à des quais que ne parcouraient plus que des voyageurs pressés d’embarquer ou quittant rapidement le navire qui venait d’accoster presser de trouver l’accueil plus chaleureux d'un âtre rougeoyant et les ouvriers qui chargeaient et déchargeaient les navires. Le sol gelé faisait naître des jurons lorsque lourdement chargé, les hommes peinant déjà sous leurs lourdes charges devaient chercher à assurer leur pas, fragile équilibre que la majorité réussissaient à garder, d’autres moins chanceux, ou dont les pas avaient été plus hasardeux, voyaient dans un déséquilibre de leur personne une partie de leur charge tomber lourdement sur les pavés.<o>

</o> Le ciel couleur argent se noyait dans les eaux agitées, décor triste et sinistre sur lequel de détachait les navires aux voiles abaissées ballottés par les eaux tumultueuses. Les teintes n’étaient plus qu’un mélange de noir et de blanc sur lequel se détachait parfois le chapeau coloré d’une bourgeoise en partance ou venant juste de débarqué.<o>

</o> Arya passa son bras sur les épaules de Podrick et le serra contre elle.<o>

</o> Je suis heureuse que tu n’aies plus à travailler dehors par des temps aussi durs.<o></o>

[Taliesin]

-Moi j'me demande si l'école va pas m'faire regretter le boulot... fit Podrick.
Il leva les yeux sur Arya et lui adressa un large sourire.
-Non, j'rigole. Et même si j'fais mon râleur, je crois que je survivrai. Enfin, j'espère... Pis, avec les autres, ça c'est vraiment mieux passé que ce que j'pensais... En plus, j'en connais certains. Des que j'ai vu sur le port quand j'vendais le Luménien Libéré. Et même un que ses parents y m'avaient payé pour ramoner leur cheminée. D'ailleurs, il était vachement jaloux, il aurait voulu pouvoir le faire aussi, mais sa mère elle a dit que c'était trop dangereux. Oh, et, j't'ai pas dit...
Il secoua la tête.
-J'ai vraiment le cerveau ramolli, c'est grave ! 'Fin bref. Tu te souviens, les trois frères qu'on a vus aux thermes ? Avec celui qui m'a empêché de gagner la course ? Ben, ils sont aussi à cette école. D'ailleurs, j'suis dans la classe des deux plus p'tits. Et celui qui m'avait bousculé, ben, il a voulu que je me mette à côté de lui... Ah ça, y m'a à la bonne ! Bon, il est un peu bébé, mais il est gentil. Et quand je sais pas comment les choses se passent pour un truc, il me dit, lui. Alors ça aide...

[Arya Du Varden]

Les paroles de l’enfant vinrent comme un rayon de soleil apaisé l’âme de la magicienne sans pour autant vraiment comprendre le raisonnement qui avait fait naître une si grande peur chez celui-ci, tout comme celui qui l’avait apaisé. Peut-être que les années lui permettraient de mieux appréhender les humains et leur manière de penser, bien plus certain, qu’elle n’y parvienne jamais.<o>

</o> Posant un tendre regard amusé sur son petit protéger, un large sourire traversant son visage, sa voix chantante plus qu’à l’habitude à la comparaison qui lui venait à l’esprit, bride de mémoire de son instruction se mêlant au désir de l’enfant et à ce qu’elle ressentait sortant du résumé de sa matinée.<o>

</o> Tu as une âme de preux et noble chevalier et cela se sait déjà. C’est dommage, il y a une personne qui ne le sait pas, cela changerait tant de chose.<o>

</o> Une violente bourrasque de vent glacial chargé des embruns des horizons lointains vint balayer le port, soulevant le grésille qui s’était amassé sur les pavés glacés, s’insinuant dans les yeux et les narines pour brouiller la vue et brûler les poumons. De ce tourbillon, naissant sous un furtif rayon de soleil qui réussit à se glisser dans la déchirure du ciel, des milliers d’étoiles se firent aveuglantes avant de disparaître aussitôt. Spectacle fascinant qui avait furtivement donné aux éléments toute leur puissance. Frissonnant, reprenant son souffle, Arya serra Podrick contre elle.<o>

</o> Retournons sur nos pas avant de ressembler à des statues de glace, l’heure de nous séparer est d’ailleurs arrivée.<o>

</o> Ils prirent lentement le chemin qui menait vers l’école de Podrick. La magicienne amusée de savoir où son petit protéger allait se sentir menacé par sa présence vis-à-vis des autres enfants.<o>

</o> C’est toi qui décide où nous nous séparons, je ne connais pas les critères qui font que l’on est grand ou petit si l’on est ou pas avec une grande personne.<o></o>

[Taliesin]

-Des critères ? fit Podrick, étonné. Ben... Y en a pas... C'est juste que... Un enfant qui se fait accompagner par un adulte, ça donne l'impression qu'il sait pas se débrouiller, ou qu'il a peur de venir tout seul, ou que l'adulte il lui fait pas confiance ! C'est peut-être bête mais c'est l'impression que ça donne : ça fait un peu bébé, quoi...
Il lorgna les alentours.
-Bah, disons juste que tant que tu t'arrêtes avant la grille, ça va... A la la limite, on peut s'arrêter au croisement qui est juste avant, comme ça toi ça te fait pas de détour pour rentrer à la Bienveillance.

[Arya Du Varden]

Arya était amusée par ce raisonnement qui lui était étranger, les plus âgés étant source de savoir et non de dévalorisation, elle s’était arrêtée et portait sur l’enfant un regard enjoué et attendrit.<o>

</o> Oh ! Mais c’est que je n’ai pas l’intention de retourner à la Bienveillance et que mon trajet passe obligatoirement devant ton école, promis, je te laisserai un peu avant à la grille où je ne manquerai pas de vérifier si tu es bien couvert, ajusterai ton bonnet avant de te faire un petit baiser protecteur en te quittant. Rien n’étant plus drôle que le visage offusqué de l’enfant, Arya éclata de rire. Oui, c’est très bête comme interprétation. Mais rassure-toi, je me plie à votre manière de juger et si c’est la distance que tu parcoures seul qui permet d’évaluer ta débrouillardise et la confiance que je te porte, alors nos chemins peuvent se séparer ici, voire, nous pouvons nous éloigner de l’école ce qui dans ce cas serait plus juste. Surtout, si j’ai bien compris votre qualité d’évaluation qui me semble très stricte, il est bien évident que si je te donne un baiser avant de te quitter, cela sera te réduire à l’état de nourrisson, alors je me passerai de ce bonheur de te dire que je t’aime énormément. Par déduction, à ton regard qui surveille avec inquiétude les environs, je suppose que nous nous séparons ici et que je dois faire un détour pour ne pas passer devant ton école.<o></o>

[Taliesin]

L'enfant prit une mine des plus concentrées.
-Hum... En fait, pour qu'ce soit juste... Oui, je crois qu'on devrait faire un détour. En fait, on devrait aller à la Bienveillance, récupérer Patience, quitter la ville et aller à l'auberge où on était hier. Après, moi, je refait tout en sens inverse, à pied, jusqu'à l'école. J'pense que comme ça, personne se moquera de moi !
Il sourit largement à la magicienne. Ils étaient à présent au croisement qui menait vers son école.
-Bon, ben j'file, alors ! A ce soir, si j'suis encore vivant !

[Arya Du Varden]

Podrick était bien plus détendu, il filait vers l’école soulager des peurs du matin. Certainement que quelques-unes restaient, que d’autres viendraient. Arya soupira en suivant le petite silhouette jusqu’à ce qu’elle eut disparu. Arriverait-elle un jour à ce que l’enfant accepte sans plus en souffrir ce qui ne peut être changé, à ne pas projeter du noir dans son avenir, qu’il vive sereinement au présent.<o></o>
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A ce soir Podrick ...<!--[endif]-->
Frissonnant dans son immobilité, la magicienne se mit enfin en route en direction de l’université. Elle avait le temps de réaliser l’expérience consciencieusement mise sur papier et sans qu’elle douta que le résultat serait celui qu’elle attendait, elle pourrait avancer avec certitude.<o></o>

[Damant]

Damant se retourna pour saluer le capitaine et ses quelques amis accoudés au plat bord du bateau pendant qu'une dizaine de mousses poussaient ce dernier des berges du ponton.

Ces huits derniers mois passés à bord lui avaient été bénéfique à bien des égard, mais il s'était senti le besoin de prendre un peu de repos sur la terre ferme ; piller en mer était exaltant, mais pénetrer silencieusement dans l'ambiance ouateuse d'une maison endormie au coeur de la nuit était d'une griserie qui lui manquait certainement ces derniers temps, sans toutefois réfuter ses envies d'action telles qu'ils les avait découvertes grace à l'équipage du Luminal Jack.

Le soleil était haut dans le ciel, Damant se couvrit les yeux d'une main et observa les docks en quête d'une taverne où boire une pinte fraiche et poser son barda

[Taliesin]

Mais il n'y avait pas d'auberge en vue. Rien que des quais, des quais et encore des quais. Le long desquels étaient amarrés force navires. Ce fut d'ailleurs l'occasion pour Damant de constater que le port dans lequel il venait de débarquer était des plus vastes et des plus actifs. Nul doute, dès lors, qu'une fois quitté les docks, il trouverait son bonheur.
Avant de d'entrer plus avant dans Luménis, cependant, il y avait certaines formalités à remplir. Des agents de la douane accueillaient les voyageurs ou les marchands fraichement débarqués pour leur poser quelques questions. Le jeune homme dut patienter quelques minutes avant que son tour ne vienne et lorsque celui-ci arrivé enfin, le garde qui lui faisait face lui adressa un sourire chaleureux qu'oi qu'un peu fatigué.
-Bienvenue à Luménis, messire ! fit-il. Puis-je m'enquérir de votre nom et des raisons de votre visite ?

[Damant]

Lui rend son sourire en s'avançant avec son sac sur l'épaule, étouffant un rire condescendant devant l'air las du milicien lorsque la passagère que ce dernier venait de controler lui envoya un coup dans les côte en ayant repris un bagage encombrant.
L'ayant laissée passer, se rapproche de son interlocuteur avec un sourire amusé, haussant imperceptiblement un sourcil
Et bien, certaines journées doivent vous paraîtres bien longues...
Faisant deux pas en arrière il laisse passer en silence une jeune elfe aux longs cheveux argentés, puis reprend sa place et glisse à mi-voix
...si ce n'était l'exotisme dont vous pouvez bénéficier à la faveur de ce poste mon ami!
Je ne vous plaindrait qu'à moitié!
Appuie sa réplique d'un sourire enjoleur, dépose son sac et lui tend un acte notarié au nom de sa famille sur laquelle les armoiries représentées sont identiques à celles qu'il porte en pendentif sur une fine chaine lui ceignant le cou ; qu'il met sous les yeux du milicien en passant le pouce dessous.
Damant Fenetdjo, cartographe. J'arrive des mers de l'ouest pour proposer mes services aux notables de Luménis et profiter de ce que votre grande cité à de mieux à offrir!

[Taliesin]

Les plaisanteries de Damant avaient fait largement sourire le garde. Le nouvel arrivant ne pouvait savoir si son caractère était représentatif de l'ensemble des douaniers de Luménis, mais celui-là, au moins, paraissaient plutôt sympathique. Sympathique mais consciencieux. Il recopia avec soin les informations contenues dans le document puis le rendit au jeune homme.
-Et bien, tout me paraît en règle, messire Fenedtjo ! dit-il. Cartographe, hein ? Alors, je ne doute pas que vous trouverez de quoi vous occuper, par chez nous ! Comme vous devez le savoir, Luménis est une grande cité marchande, et nos négociants sont sans cesse à la recherche de nouvelles voies navigables pour rejoindre les ports lointains... A l'occasion, allez faire un tour à la Capitainerie. C'est le grand bâtiment que vous voyez, là-bas. Vous y trouverez des gens pour vous faire part des éventuelles opportunités...
Il jeta un regard derrière Damant et secoua la tête. La file des voyageurs était encore longue : ça journée de travail n'était donc pas prête de prendre fin.
-Quant à ce que notre cité peut offrir... Commencez par aller à la Bienveillance, si vous voulez mon avis. C'est l'une de nos meilleures auberge, et vous ne devriez y trouver que satisfaction, tant pour le gîte ou le couvert que pour les animations. C'est un bon point de départ, d'autant que le patron pourra aussi vous renseigner sur les différentes choses susceptibles de vous intéresser.

[Damant]

Hoche la tête en esquissant un nouveau sourire après avoir remis son sac sur l'épaule, puis pointe du doigt le grand batiment blanc.
Capitainerie
Tourne le doigt vers l'avenue encombrée s'enfonçant au coeur de la ville, récitant du même ton affirmatif que précédemment :
La Bienveillance
Penche la tête de côté en rempochant ses documents, sourire en coin.
Je devrais réussir à m'en sortir!
Lui adressant un signe de tête amical, entreprend de rejoindre l'avenue qui le mènera à l'auberge indiquée par le garde.
Merci l'ami! je vous souhaite une bonne fin de journée!

[Taliesin]

Le garde, toujours souriant, le salua de la main. Mais, déjà, il devait se remettre au travail : sitôt que Damant s'était avancé, la file l'avait suivi, et le malheureux douanier avait à présent affaire avec une famille de halfelins. Chargée de nombre de malles et de sacs volumineux, elle était composée de deux parents quelque peu dépassés et d'une ribambelle de gamins qui paillaient, chahutaient et couraient en tous sens. Le contrôle n'allait pas être évident, c'était le moins que l'on pouvait dire. Mais l'homme, philosophe, entreprenait de dénombrer les nouveaux arrivants, tout en essayant de se faire entendre du père de famille qui avait l'air encore plus épuisé que lui...

[Taliesin]

Venant d'ici.

Après quelques manœuvres serrées qui lui avaient permis de se frayer un passage à travers les nombreux navires qui pullulaient dans le grand port luménien, la Fougueuse finit par s'aligner le long des quais. Sans tarder, ses matelots mirent en place une passerelle de bois, et Streen la descendit, escorté du capitaine.
-Et bien, vous voilà rendu chez vous !fit celui-ci. J'espère sincèrement qu'il n'y aura plus de tempêtes pour s'abattre sur vous avant longtemps, messire Streen... Mais je ne me fais guère de souci à votre sujet : votre bonne étoile veillera sur vos pas !
Il fouilla dans sa poche et en tira un morceau de papier.
-Tenez, voici mon adresse, j'habite non loin d'ici, dans le quartier d'habitation de la zone portuaire. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à venir me voir. Je serai chez moi dans les quinze jours à venir... Et par la suite, mon épouse vous dira ce qu'il en est, quand je compte revenir de mes prochaines expéditions.
Il jeta un coup d'œil en direction de la ville. Comme de coutume, les douaniers interrogeaient les nouveaux venus.
-Normalement, vous ne devriez pas avoir de souci avec eux... reprit-il. Mais si vous tombiez sur un garde très tatillon ou mal luné, dites-lui que vous étiez sur mon bateau. Il vous laissera passer sans problèmes.

[Damant]

Se frayant un chemin à contre courant de la foule, arrive non sans mal à trouver une place dégagée à partir de laquelle il pourra retrouver la direction du batiment de capitainerie.
Le bateau en face duquel il se tenait venait d'appareiller et au lieu de la cohue habituelle des voyageurs dévalants les passerelles, seules deux personnes avaient posés pieds à terre pour l'instant.
*Pour l'instant*
Tourne le dos au bateau pour repérer ce fameux batiment, un bras en visière

[Streen]

Streen salua le capitaine et fit un signe de la main au reste de l’équipage sur le pont. Il attendit néanmoins que le capitaine lui tourne le dos et donne les ordres à partir du quai pour pouvoir se renseigner sur l’emplacement de l’université. A peine eût il fait quelques pas qu’un homme vint à sa rencontre.
-Hola pèlerin, je me présente membre de la douane. Vous ne m’avez pas l’air d’un luménien, je ne vous ai jamais vu ici. Qui êtes vous et que venez vous faire ?
Streen répondit sur un ton calme et apaisant :
-Bonjour messire, je m’appelle Streen et je viens pour une affaire personnelle concernant l’université de votre cité. Je viens à ce propos de La Fougueuse, le bateau derrière moi.
-Ha vous venez de ce bateau ? Dans ce cas pardonnez mon attitude qui vous a peut être paru brusque mais je ne faisais que mon travail, vous comprenez… ?
Il s’éloigna laissant Streen totalement perplexe. Contrairement à ce que l’on pouvait croire, on pouvait finalement rentrer dans cette cité comme dans un moulin. Il suffisait d’être suffisamment bien renseigné pour échapper aux contrôles douaniers. D’ailleurs,le douanier n’avait même pas pris la peine de le fouiller. Streen observa la foule sur le port. C’est alors qu’il vit un jeune homme qui lui tournait le dos. Il semblait être humain et ses cheveux roux. Il fixait apparemment une bâtisse. Streen s’approcha de lui :
-Heu bonjour,, heu…excusez moi…