[Commerce] La Taverne de la Bienveillance

[Taliesin]

Lorsqu'il aperçut la bouteille, Podrick s'anima de manière spectaculaire. Ses traits se crispèrent en une expression d'effroi comique, et ses yeux se firent grands comme des soucoupes.
-C'est du parfum ! s'exclama-t-il. J'suis sûr que c'est du parfum... Et j'avais dis d'accord pour le bain, mais pas pour le parfum...
L'instant d'après, de manière complètement inattendue, il adressait un large sourire à la magicienne, signe que sa remarque outrée n'était rien d'autre qu'une boutade. Malheureusement, l'éclaircie dans son humeur ne dura pas bien longtemps. Déjà, le sourire disparaissait, remplacé par une expression encore plus gênée qu'auparavant, comme s'il pensait avoir dépassé les bornes fixées par les mensonges dont il s'était rendu coupable. Embarrassé, désireux peut-être de faire oublier sa réplique, il se hâta d'obéir aux consignes données par Arya, se dépouillant de son manteau et de ce qui lui servait de justaucorps. Il baissa ensuite les yeux sur la chemise et le pantalon maculés qu'il portait encore, et se fendit d'une grimace.
-J'peux pas remettre ça...
Il entreprit alors d'ouvrir son baluchon et en tira une deuxième paire de chausses qu'il observa, dubitatif.
-C'est ce que j'mets quand je vais vendre les journaux, expliqua-t-il. Les gens vous approchent pas, si vous avez l'air trop sale...
De fait, le vêtement, usagé, trop grand et d'une propreté douteuse, ne présentait néanmoins pas de traces de suie. Il ferait donc l'affaire, peu ou prou.
Une vois les chausses déposées sur le lit, le gamin releva les yeux sur la magicienne, croisa brièvement son regard, puis, toujours aussi emprunté, il sombra dans une intense réflexion, ce qui permit à Arya de constater que son trouble était toujours aussi grand. Peut-être était-ce à cause de ses mensonges. Peut-être, aussi, parce qu'il commençait à prendre conscience que sa vie était sur le point de changer de manière radicale et qu'il perdait ses marques dans ce nouvel univers auquel il n'était pas habitué. Univers dans lequel on semblait désireux de s'occuper vraiment de lui, ce qui était une nouveauté déroutante.
Quoi qu'il en soit, l'enfant n'était pas dans son état normal. Habituellement volontaire et indépendant, il paraissait désormais se raccrocher aux consignes qu'on lui donnait, comme s'il ressentait le besoin d'être guidé. Comme si cela le soulageait, quelque part. Au contraire, devoir réfléchir et donner son avis le plongeait dans de douloureux affres de réflexion.
Après un long silence, il parut cependant être parvenu à une décision, et il finit par hausser les épaules.
-Pour m'aider, c'est comme vous voulez... dit-il d'unen petite voix. Ça me gêne pas. J'suis pas du genre à faire des manière. Pis, de toute façon... J'saurais pas me servir de ça. Du menton, il désigna la bouteille que tenait toujours Arya. Pis, tant qu'vous vous moquez pas...
Il se tut, plus gêné que jamais.

[Arya Du Varden]

Arya souriait tendrement à l’enfant, elle aurait dû penser qu’il lui fallait d’autres vêtements que pulls et pantalons, mais elle n’étais pas une experte en ce domaine et même loin de là, elle faisait ses armes sur son petit protéger et malgré toute sa bonne volonté, elle se trouvait fort dépourvue pour savoir ce dont il avait besoin et surtout, en cet instant, comment rendre à Podrick son sourire et son assurance qu’elle avait cru revenu pendant un bref instant. Décoder son comportement était difficile, il était en souffrance et cela lui faisait peine bien qu’elle s’efforçait de paraître enjouée comme si le garçon était dans son état habituel.<o>

</o> Je ne me moquerai jamais de toi Podrick, d’ailleurs là je ne vois pas pourquoi il y aurait raison à moquerie. Il y a des choses que tu ne sais pas parce que tu ne les connais pas et bien, moi aussi, il y a plein de chose que je ne sais pas faire et je n’ai jamais honte de le dire. Et puis vu que cela ne te gêne pas que je t’aide, je pense que pour cette première toilette ce sera beaucoup mieux. <o>

</o> Alors première leçon, dans le flacon, ce n’est pas du parfum, mais une émulsion que je prépare moi-même pour laver mes cheveux et comme tu peux le voir, ils sont doux et soyeux …. comme seront les tiens dans un petit moment. Pour les chausses, et bien je n’y ai pas pensé, nous irons tout à l’heure en acheter, alors il faudra bien que tu mettes celles-ci,elle lui fit un sourire tendre et amusé,comme cela tu auras l’occasion de te laver encore une fois avant de mettre les chausses propres.
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</o> Déjà deux coups sonores étaient frappé à la porte et le commis apportait l’eau chaude promise et emporta le paquet de linge sale. L’elfe s’empressa de verser une bonne partie de l’eau fumante dans un grand baquet qu’un autre employé avait apporté et elle mis un peu d’eau froide pour qu’elle fut à bonne température.

Allez, plonge que nous chassions cette crasse, nous commencerons pas la tête et ne finirons que lorsque le bout de tes orteils sera propre.
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</o> Il était plus simple de dire qu’elle allait l’aider que de le faire. Arya ne s’était jamais occupée de quelqu’un d’autre que d’elle-même et un sourire amusé vint sur ses lèvres alors qu’elle se demandait comment elle allait bien pouvoir procéder, surtout pour effectuer la délicate tâche de lui laver les cheveux sans le torturer, ni inonder le parquet, pour que cette opération dont il ne devait pas avoir l’habitude ne soit pas vraiment un calvaire pour l’enfant. <o>

</o> Toujours aussi docile, bien trop docile pensa Arya, Podrick exécuta chaque ordre qu’elle lui donnait et l’elfe se mit à prendre de l’eau dans ses mains pour mouiller la tignasse épaisse et crasseuse, le résultat n’était pas très probant car la quantité d’eau trop faible et elle finit par prendre le broc dans lequel elle avait réservé une partie de l’eau. Après les quelques gouttes du début, ce fut d’un geste mal assuré qu’enfin la chevelure fut mouillée, mais cela ne suffit pas pour faire mousser l’émulsion sensée devenir une mousse abondante qu’elle y déposa délicatement. Au lieu de cela, une pâte grisâtre se formait et ses doigts avaient bien de la peine à passer délicatement dans les cheveux tant ils étaient emmêlés.

Et bien, je sens que je ne suis pas au bout de mes peines et que ce petit lavage n’est pas inutile, je pense même que je vais devoir les laver une deuxième fois, mais je vais commencer par les rincer, alors baisse bien la tête.
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Une main frottant la chevelure pour enlever au maximum l’eau savonneuse grisâtre, l’autre tenant l’anse du broc bien plein, donc bien lourd, l’elfe commença à verser l’eau mais son mouvement fut mal calculé et c’est une grande quantité qui tomba sur la tête de l’enfant venant se répandre sur son visage baissé, avant de rebondir pour une partie directement dans le baquet, alors qu’une quantité non négligeable finit tout autour. Podrick ne dit rien, mais Arya comprit que le liquide ne l’avait pas épargner en coulant tout le long de son visage et que s’il ne fut pas dans d’aussi bonnes conditions, il se serait levé et aurait filé pour mettre fin à cette torture. Elle lui tendit un gant de toilette.

Désolée Podrick, je ne suis pas très adroite, je vais faire plus attention, pour l’instant essuie un peu ton visage.
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L’elfe reprit de l’émulsion qui cette fois donna une mousse abondante, sans rester immaculée, elle ne prit pas une couleur trop grisâtre, mais cela ne changea rien au fait que la chevelure était particulièrement emmêlée et à chaque fois qu’elle sentait ses doigts accrochés un peu trop les cheveux et que l’enfant rentrait les épaules sous la douleur, elle se maudissait de ne pas les avoir peignés avant. Surtout, elle ressentait l’appréhension de son petit protéger, non pas du soin qu’elle était en train de lui apporter, mais des pensées qui devaient tourner dans sa tête.

Ton supplice est bientôt terminé, je n’ai plus qu’à rincé une nouvelle fois, mets peut-être le gant sur ton visage, je pense que c’est plus prudent.
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Cette précaution ne fut pas inutile et lorsqu’enfin elle posa une serviette sur sa tête et lui dit qu’il pouvait se relever pour laver son corps, le visage qu’il lui offrit la fit sourire de tendresse. Il était propre, les yeux un peu rougis par le savon qui avait réussi à venir les irriter, l’air toujours aussi penaud et gêné, mais dans son attitude il était évident qu’il était soulagé que ce soit fini pour les cheveux et que ce shampoing avait été une véritable torture. Après avoir largement mit du savon sur le gant, elle commença à frotter doucement le corps de l’enfant, souriante malgré la tristesse de sentir les os qui n’avait guère que la peau dessus. <o>

</o> Cette opération vit l’eau du baquet prendre de plus en plus une couleur peu avenante et l’elfe se réjouit d’avoir conserver un peu d’eau clair qu’elle utilisa en totalité pour rincer l’enfant. Après qu’il fut bien sécher et enroulé dans une serviette propre, restait à coiffer sa tignasse emmêlée ce qui ne serait en l’état pas une mince affaire et Arya avait au moins pour cela de quoi faire face. <o>

</o> Maintenant, nous allons te coiffer, mais pour démêler tes cheveux, je crois que ce ne sera pas possible sans que je t’en arrache la moitié.
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Elle alla jusqu’au coffre et sorti une fiole contenant un liquide dont tant la couleur que l’odeur faisait penser à un parterre fleuri et qui lui servait pour que sa propre chevelure fut toujours lisse et soyeuse. Elle en versa quelques gouttes dans ses mains qu’elle frotta l’une contre l’autre avant de les passer doucement dans la chevelure qui lentement se laissait dompter, un doux parfum se mit à flotter dans l’air de la pièce. Un peigne vint enfin se glisser dans les cheveux pour leur apporter leur tenue finale. Elle posa un baiser sur le front du gamin tout en prenant son menton dans sa main et plongeant son regard dans le sien.<o>

</o> Tes cheveux sont aussi disciplinés que toi en cet instant et tu es beau comme un petit prince. Reste plus qu’à t’habiller et trouver le moyen de faire sourire.<o>

</o> Arya prenait conscience qu’il y avait une différence entre être professeur et s’occuper de la vie d’un enfant. Si son petit protéger avait bien du chemin à faire, il n’était pas le seul et ce n’est pas de le supporter qui serait la difficulté, mais de trouver le chemin pour qu’il puisse grandir en s’épanouissant.

[Taliesin]

Emmitoufflé dans sa serviette, Podrick demeura un long moment silencieux, assis sur le lit, à observer les vêtements propres, près de lui, le baquet plein d'eau sale, les éclaboussures sur le plancher. Arya, aussi. Parfois.
Et, brutalement, sans crier gare, il éclata de rire.
-Si j'métais attendu... fit-il. Ce matin, j'voulais gagner mes derniers sous pour prendre un billet sur le premier bateau v'nu. Et maintenant, vous avez réussi à me faire prendre un bain et même à me mettre des trucs parfumés...
De manière tout aussi imprévisible, l'enfant passa du rire au larme, et il se recroquevilla sur lui même, sa carcasse maigre secouée de grands frissons. Il finit cependant par se reprendre et, pour la première fois depuis leurs retrouvailles, il chercha franchement le regard de la magicienne.
-Est-ce... Est-ce que vous voulez bien qu'on parle maintenant ? murmura-t-il, dans un tout petit filet de voix. Avant d'aller manger, ou de visiter la maison ? Je crois que... Que ça serait mieux... Sinon, j'pense pas que je pourrais avaler quoi que ce soit...

[Arya Du Varden]

Si l'elfe souhaitait que son petit protéger parle ? Elle n'attendait que cela pour qu'enfin libérer, il redevienne lui-même. Certes, ce passé qu'il avait tenté de dissimuler, elle voulait le connaître, mais ce n'était de loin pas ce qui l'intéressait le plus et elle savait que quoi qu'il fut, cela ne changerait rien aux sentiments qu'elle avait pour l'enfant, ni sa décision de lui apporter ce dont tout enfant à besoin, carelle n'avait qu'une certitude c'est que l'enfant avait un bon fond, qu'il était honnête et courageux et que dans sa vie, le destin avait mis du temps avant de lui offrir un peu de douceur et que ce passé qu'il redoutait tant était celui que ceux qui l'entouraient lui avaient faire vivre comme tout enfant, il n'avait pas été maître de ses choix de vie.

Elle s’était assise près de lui et le regardait avec douceur et encouragement.<o>

</o> Je pense aussi que ce serait mieux que tu en viennes à parler pour retrouver ton appétit et ton sourire, que tu sois toi-même, tout simplement Podrick et sa vraie vie. Ensuite tu auras l’esprit libre pour réaliser que ton rêve est en train de devenir une réalité.<o></o>

[Taliesin]

Podrick ramena ses genoux sous son menton et les enserra de ses bras. Puis il garda un moment le regard fixé sur le mur, face à lui..
-Le souci, c'est que je sais pas vraiment par où commencer... murmura-t-il. Même si en fait y a pas grand chose à dire.
Il grimaça, sembla hésiter, puis poussa un soupir un peu tremblant et se lança pour de bon.
-Je suis désolé... Je... Je sais bien que j'aurais pas du vous mentir et tout... Mais... Mais quand on traîne dans la rue, y a deux choses qu'on apprend vite. D'abord, pas s'fier aux apparences. Et surtout, jamais dire qu'on est tout seul. Qu'y a personne qui peut vous chercher ou vous attendre. Sinon, c'est le meilleur moyen d'avoir des ennuis. Si des gens avec des mauvaises intentions savent que vous êtes tout seul, y s'disent que... qu'ils peuvent vous menacer ou vous cogner d'sus sans qu'y ait quelqu'un poru vous défendre. Et que si vous disparaissez, ben, ça se remarquera pas.
Il se tut un instant pour reprendre son souffle mais s'empressa de poursuivre, comme s'il craignait de ne pas en avoir le courage s'il s'interrompait trop longtemps.
-J'ai jamais vraiment pensé qu'vous aviez des mauvaises intentions. Même au début. Mais, quand même, ça me paraissait bizarre que vous vous intéressiez à moi. Vous me connaissiez pas du tout, vous étiez plutôt bien habillée, z'aviez pas l'air d'être pauvre, moi j'étais un simple vendeur d'journeau. Pis un humain, en plus. Et on dit que les elfes ils aiment pas toujorus beaucoup les humains... Enfin bref, ça me paraîssait bizarre. Vous aviez l'air gentille et tout, bien sûr, mais... Mais j'préférais faire gaffe. Des mauvaises surprises, j'en ai d'jà eu.
Il frissonna, grimpaça un instant.
-Mais bref, c'est pas une excuse. J'veux pas essayer d'dire que j'ai eu raison de vous mentir. Juste... vous expliquer. Donc, au début, me suis dit qu'il valait mieux me méfier, pas raconter la vérité sur moi, dire que j'habitais à un endroit où y avait des gens et tout. Ensuite... J'ai bien vu que vous m'vouliez pas de mal. Sinon, vous en auriez eu plein d'occasions, et personne aurait pu vous en empêcher. Vous étiez gentille, vous vouliez m'aider... Et moi j'vous avais raconté des bobards. J'ai regretté, beaucopu, mais... Mais j'ai pas osé vous dire la vérité. J'avais pas envie de vous décevoir, j'avais déjà l'impression que j'étais pas très fort pour bien manger, bien écrire, parler sans gros mots... J'me suis dit que vous m'enveriez ballader si je disais la vérité, parce que vous seriez trop déçue... Du coup... Ben du coup j'ai dû mentir encore plus, pour expliquer comment ça se faisait que je je devais travailler comme ça, que personne s'occupait vraiment de moi... Et pis encore après...
Le gamin reniffla bruyamment.
-Ben... Après... Quand j'ai compris que vous prépariez quelque chose... Que... Vous faisiez des sous-entendus... Vous disiez que les choses pourraient changer... Quand j'ai compris ça, ben, j'arrivais pas à y croire, à cette change, pis même à votre gentillesse, mais j'en avais envie, alors... j'ai pas su quoi faire d'autre que de mentir toujours plus. Pour que mes inventions empêchent pas que ça se fasse. Mais j'ai bien vu que ça marcherait pas quand vous avez voulu voir ma mère. J'ai essayé de dire que je lui parlerai moi... Comme ça, j'vous aurais dit qu'elle était d'accord, et j'aurais pu venir chez vous sans dire que j'étais un menteur... Mais vous vouliez la voir vous même...
L'enfant s'essuya les yeux du revers de la main, comme agacé par son émotion intempestive.
-La suite, vous la savez... J'ai eu honte, j'ai eu peur de comment vous réagiriez quand vous sauriez. J'me suis dit que vous voudriez plus me voir, qu'vous auriez raison, parce que j'ai pas été honnête, parce que j'ai été un menteur et un lâche qui a pas osé vous dire la vérité quand j'ai vu que vous étiez vraiment gentille. Le pire... Le pire c'est que je me disais aussi que vous m'en voudriez peut-être pas beaucop et que vous seriez quand même d'accord pour que je vienne... Mais ça, je... je trouvais que je le méritais pas, que c'était trop bien pour un menteur comme moi.. Donc... Donc voilà pourquoi j'ai voulu partir.
Il battit un instant des paupières, lorgna le mur, à noveau. Parut retomber dans son mutisme.
-J'vous demande pardon... ajouta-t-il cependant, dans un souffle.

[Arya Du Varden]

Dès que Podrick commença à parler la magicienne eut envie de le prendre dans ses bras tant sa souffrance était palpable, tant elle pouvait sentir dans ses mots qu’il regrettait ses mensonges, mais elle n’en fit rien. C’était une dure épreuve pour l’enfant, mais elle était nécessaire pour qu’il démontre du courage et des regrets, l’elfe sentait qu’elle ne devait pas intervenir, lui laisser donner son explication jusqu’au bout, bien que son âme soit en peine de le sentir ainsi seul dans son combat contre lui-même. L’important n’était pas le fait qu’elle soit d’accord ou pas avec le comportement qu’il avait eu, mais seulement qu’une fois les mensonges avoués, elle lui pardonne. <o>

</o> Son petit protéger avait eu tort de mentir, mais l’elfe prenait aussi conscience d’un côté de la vie de sa vie qui ne l’avait pas effleuré comme celui de ne pas dire qu’il était seul et abandonné de tous pour se protéger. Dès qu’il eut terminé, elle le prit dans ses bras tendrement, le serra longtemps contre elle avant de lui dire d’une voix douce et rassurante.<o>

</o> N’oublie jamais qu’un mensonge en entraîne toujours un autre, que plus le temps avance, plus le mensonge devient grand, mais surtout, qu’un jour ou l’autre, la supercherie est découverte. Je ne peux te reprocher de ne pas m’avoir fait d’emblée confiance, je comprends que la prudence t’ait poussé à mentir, mais, tu aurais dû me dire la vérité dès que tu as vraiment compris que je voulais t’aider et surtout, lorsque tu savais que j’allais la découvrir, plutôt que de fuir et de risquer de tout perdre. Tu as mentis et cela n’est pas bien, mais tu as prouvé que tu es honnête et si tu as fait preuve de faiblesse, tu n’es pas un lâche pour autant, tu es un enfant courageux qui a juste besoin de faire confiance en son destin.
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</o> Elle prit son visage dans ses mains, posa son regard dans le sien, lui sourit et sa voix se fit très douce.

Je te pardonne Podrick, alors dorénavant, ne déduis jamais de toi-même de ce que je pourrai faire ou dire, je ne me suis pas engagée à t'aider pour te laisser tomber à la première bêtise que tu fais.Elle posa doucement un baiser son front.J’ai encore beaucoup de questions à te poser pour savoir qui tu es et beaucoup de réponses à te donner pour que tu saches qui je suis, ne serait-ce que ce que sont les elfes,elle sourit soulagée que cette épreuve soit terminée, ressentant la fatigue des émotions vécues depuis tôt le matin, mais surtout le coeur en paix et l'âme en joie, son ton se fit enjoué,mais nous avons bien le temps pour tout cela et je pense que maintenant nous pourrions continuer notre discussion devant une belle assiette bien pleine d'un plat savoureux ?<o></o>

[Taliesin]

Le petit garçon, qui avait fini par se laisser aller dans les bras d'Arya, acquiesça doucement. Il se leva, entreprit de se rhabiller - enfilant le vieux pantalon tiré de son baluchon et les affaires neuves achetées le matin même - puis, un semblant de sourire aux lèvres, il se tourna vers la magicienne attendant qu'elle donne le signal pour lever le camp.
Les efforts déployés au cours de l'heure précédente n'avaient pas été vains, et il fallait reconnaître que Podrick quitterait la chambre avec une apparence bien différente de celle qu'il présentait en arrivant. Propres et peignés, ses cheveux semblaient largement plus clairs, de même que son teint. Ses vêtements neufs et mieux ajustés soulignaient sa frèle silhouette, et, dans l'ensemble, il avait l'air moins âgé, moins farouche qu'auparavant.

[Arya Du Varden]

C’était la première fois que son petit protéger faisait montre de se laisser aller à un élan de tendresse, Arya en fut très émue, mais lorsque l’enfant propre est vêtu se retourna vers elle, l'étonnement fit naître un sourire admiratif sur son visage et des larmes d’émotion pointèrent dans ses yeux. Si elle n’avait été présente à chaque seconde, elle aurait pu penser que ce ne fut pas Podrick qui se trouvait face à elle tant il semblait différent. <o>

</o> Dans cette chambre, il n’avait pas laissé que la crasse qui couvrait son corps et une partie de ses hardes, mais aussi la façade qu’il s’était forgée jour après jour depuis qu’il s’était retrouvé seul afin de se faire respecter, le poids de ses responsabilités qu’étaient les siennes quotidiennement, se battre pour survivre en restant honnête. Mais ce qui la frappa le plus, c’est qu’elle était incapable de lui donner un age et était presque effrayée par ce qu’il avait vécu, ce qu’elle ne connaissait pas encore et qui lui paraissait maintenant encore plus immérité et cruel.<o>

</o> La magicienne avait peine à cacher son émotion et son regard entoura l’enfant de l’amour qu’elle lui portait, de la protection qu’elle lui apporterait, de la confiance qu’elle avait pour son avenir. Elle avait peine à croire que c’était cet enfant qu’elle avait rencontré quelques mois plutôt sur les quais tant il paraissait bien plus jeune, plus doux et plus fragile. Elle savait que le bain et les vêtements y étaient pour beaucoup, mais il n’y avait pas que cela. Arya se dirigea vers la petite table près de son lit et prit un petit miroir avant de s’approcher de l’enfant, de s’abaisser à sa hauteur tout en passant tendrement son bras par-dessus son épaule et de mettre le miroir devant lui en veillant à ce qu’il puisse voir son reflet.<o>

</o> Regarde Podrick, ton rêve est en train de se réaliser. <o></o>

[Taliesin]

L'enfant haussa les sourcils puis se fendit d'une moue exagérée à dessein.
-Mes cauchemars aussi, m'dame, protesta-t-il. Z'aviez pourtant dit que vous me changeriez pas en quelque chose d'autre. Mais j'aurais dû me douter que votre ém... ému... produit, c'était une potion, en vrai. Résultat, j'me croiserais dans la rue que j'serais pas sûr de me reconnaître. Alors imaginez les autres... S'ils me voient, ils me prendront pour l'un des gosses des beaux quartiers.
Il sourit à la magicienne.
-Enfin, sauf si j'parle.

[Arya Du Varden]

Arya sourit à la remarque de Podrick tout en passant la main dans ses cheveux dont la douceur et la souplesse étaient parfaites et, malgré que la coupe avait besoin d’être rafraîchie, ils encadraient à merveille son visage maintenant débarrassé des outrages laissés par les travaux salissants et le manque de propreté. La frimousse de l’enfant mise en valeur par sa chevelure souple aux reflets satinés et les vêtements neufs lui conféraient un charme indéniable.<o>

</o> C’est vrai que je t’avais promis de ne pas te transformer, mais j’ignorais que c'était une potion magique et qu'elle enlèverait la couche de crasse, et encore moins que sous cette saleté ce cachait un petit bourgeois, sinon, tu penses bien que je ne l'aurai jamais utilisée cette émulsion d'autant que maintenant tu ne pourrais plus te dérober aux bains ... mais, dans une baignoire, tu trouveras cela certainement bien moins déplaisant. Toujours à sa hauteur, elle le regarda avec une réelle admiration.Tu as fait bien des progrès dans tout les domaines depuis que je te connais, peut-être beaucoup moins, voire pas du tout, dans la manière de t’exprimer.Elle fit mine de réfléchir. La solution serait que tu ne parles plus, mais ce serait dommage quand même. L’elfe prit l’enfant dans ses bras en riant.Je suis très fier de toi et si c’est vrai que ton langage doit évoluer, cela se fera petit à petit, d’ici quelques temps, tu sauras ne pas mangé la moitié de tes mots et te sera départi de cet accent qui n’est pas très poétique.Elle poussa doucement l’enfant vers la porte.Mais pour l’instant, cela est de l’avenir et pour le présent, je pense qu’il serait bien que nous descendions manger avant que les clients n’aient vidé les marmites. A moins que tu n’aies pas faim ?<o>

</o> La réponse de l’enfant et une assiette plus ou moins complètement avalée lui permettrait de se rendre compte de son état d’esprit, car elle ne savait pas encore décodé ses sourires, boutades et autres, mais elle avait compris que si il était bien dans sa tête, malgré la fatigue, lorsqu’il avait finit son repas, l’assiette était presque aussi propre que lorsque le tavernier l’avait prise sur la pile et vu son appétit la veille au soir, qu’il n’avait probablement rien mangé le matin même, qu’il avait vécu des émotions fortes, il devait être affamé.<o></o>

[Taliesin]

Podrick acquiesça à la proposition de la magicienne et tous deux gagnèrent la salle commune. Celle-ci s'étant considérablement vidée depuis leur départ, ils n'eurent aucun mal à trouver une table vide, non loin de la cheminée. Quant au tavernier, désormais plus libre, il ne tarda guère à se manifester et, lorsqu'il découvrit le gamin, il se fendit d'un sifflement admiratif.
-Et ben, ça alors ! s'exclama-t-il. Le changement est radical... Qui aurait cru que derrière le petit ramoneur se cachait un si adorable bout de chou ? Il est à croquer !
Le garçonnet lui tira crânement la langue.
-J'suis pas un bout d'chou. Pis de toute façon, c'est pas vraiment moi.
-Ah oui ? Et comment ça ?
-Ben, m'dame Arya, c'est une magicienne, vous savez bien. Alors elle s'est servie de ses potions et tout, pis voilà le résultat.
Souriant, le tenancier se tourna vers la jeune elfe.
-Et bien, mademoiselle, il faudra que je vous passe commande de quelques-unes de vos potions... Si l'effet est toujours aussi spectaculaire, nul doute qu'avant peu, je croulerai sous les lettres d'une myriade d'admiratrices secrètes... Oh...
Il se frappa le front du plat de la main.
-Fichtre, j'avais compètement oublié... Un gamin est venu déposer un paquet pour vous, ce matin... Faites-moi penser à vous le donner, quand vous aurez fini de manger. Sinon, ça risque encore de me sortir de la tête.
Brusquement cramoisi, Podrick donna l'immpression de vouloir disparaître sous la table.

[Arya Du Varden]

L’elfe s’amusa de la remarque du tavernier, il avait pourtant bien raison, Podrick était un adorable bout de chou, elle pouvait comprendre que son petit protéger n’apprécie pas qu’on le prenne pour un petit enfant, mais sa réaction démontrait qu’il était indéniable qu’il l’était, mais il avait dû grandir dans sa tête plus vite que cela aurait été s’il n’avait vécu une vie si ardue et il avait certainement déjà entendu ce genre des remarques des plus grands ce qui dans ce cas ne devait pas être un compliment. Elle ne put définir si l’enfant pensait vraiment que la transformation était due à la magie ou s’il avait tenté de fuir cette réalité qu’il allait devenir lui-même sans masque, ni physique, ni verbal et était bien conscient que la magie n’avait rien à voir dans sa transformation, mais ce qu’elle n’apprécia pas, bien que le patron n’eut rien dit, c’est qu’il tire la langue, ce geste étant fort mal élevé bien qu’elle eut souvent décontenancé les petits bourgeois qui dans le dos de leurs mères faisaient de même et qu’elle leur répondait discrètement en imitant leurs mimiques avant de regarder leurs minois sidérés et de se détourner innocemment et dignement lorsque certains disait « maman, la dame elle m’a tiré la langue »<o>

</o> Il était temps qu’il apprenne qu’il y avait des limites qu’il ne devait pas dépasser, même s’il est évident que ce n’était pas le compliment qui le fit s’empourprer et sembler vouloir disparaître, mais le colis dont il avait lui-même payé la course. La magicienne s’adressa au Tavernier en arborant un air désolé, mais son regard laissait entrevoir qu’elle n’avait aucun doute du jugement du tavernier et savait qu’il ne portait pas ombrage à ce geste d’enfant.<o>

</o> Je suis désolée qu’il vous ait tiré la langue, pour vous dédommager, je vous offrirai la potion, Arya fit mine de se raviser. Enfin, je ne sais, car avec toutes ses dulcinées, qui va faire la cuisine.
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En riant aux éclats, le patron était repartit vers son comptoir et la magicienne se tourna en tentant de cacher ce qui lui paraissait comme impensable, plus le temps passait, plus Podrick semblait rajeunir et plus la vie dure qu’il avait vécue semblait abominable. Elle lui parla sur un ton doux, mais ferme.<o>

</o> Podrick, tu dois apprendre que tu ne dois pas tirer la langue, cela est vraiment aussi laid que dire des gros mots et cela te fais vraiment ressembler à un petit bout, mais tu n’es ni chou, ni adorable. Mais quel age as-tu donc pour te conduire ainsi ?<o>

</o> La réponse de son petit protéger, l’elfe la redoutait tout comme il était incontournable qu’elle sache l’age de cet enfant qui était maintenant sous sa protection. Elle se rendait compte, qu’elle ne savait rien de lui mis à part que depuis plus de six mois, il trimait comme un forcené pour survivre. Cette dure réalité lui donnait plus envie de le prendre dans ses bras que de le réprimander, mais elle n’en fit rien.<o></o>

[Taliesin]

Même enrobée de douceur, la réprimande d'Arya ne manqua pas sa cible, et Podrick devint encore plus rouge qu'auparavant, si telle chose était possible. Il baissa les yeux et se mit à examiner ses mains qui, si elles étaient propres, méritaient cependant qu'on veille à remettre en ordre l'état chaotique de ses ongles.
-Heu... bafouilla-t-il. Je... Neuf ans, m'dame. Plus ou moins. j'sais pas exactement. P't'être un poil plus ou un poil moins.

[Arya Du Varden]

Ravalant cet effroi qu’elle redoutait en entendant qu’il fut si jeune, bien que plus les minutes étaient passées, plus elle sentait que son appréciation jusqu’à ce jour était erronée, la magicienne prit l’enfant dans ses bras tant elle se rendait compte qu’à son age, elle-même avait été choyée, entourée, protégée, guidée à chaque pas, et lui parla tendrement.<o></o>

Et bien, je dirais que tout à l’heure, tu n’avais guère plus de six ans. Mais ce n’est pas très grave. Je sais que tu as beaucoup de choses à apprendre et toi tu dois savoir que je te reprendrai à chaque fois. Mais tu ne dois pas te défaire de ton caractère volontaire, tu as le droit de ne pas vouloir que l’on dise de toi que tu es un adorable bout de chou,son regard brilla pourtant un peu plus en prononçant ses derniers mots,mais fait le comme un grand.Elle souleva doucement son visage.Je t’aime énormément Podrick, je sais que personne ne s’est occupé de toi et que ce n’est pas facile pour toi. Ce n’est pas quelques bêtises ou gros mots qui me feront changer d’avis ou me mettront en colère, sois en certain.Elle posa un baiser sur son front. Mais maintenant, il serait bien que tu manges, nous avons tant de choses à faire cet après-midi et surtout, tu dois avoir faim.<o></o>

[Taliesin]

Podrick acquiesça et commença à lorgner l'assiette que venait de lui servir le tavernier. Au début, il picora plus qu'il ne mangea, et Arya en vint à redouter que son appétit ne l'ait définitivement quitté. Cependant, bouchée après bouchée, il sembla reprendre goût à la nourriture, et finit par dévorer son plat - tout en prenant soin de manger le plus proprement posible, cela s'entend. Au final, il laissa son assiette vide... quoi qu'un peu moins propre que de coutume. Il avait encore l'esprit préoccupé, visiblement.
-Dites, m'dame... s'enquit-il d'ailleurs timidement, sans crier gare. Pourquoi vous m'avez choisi, moi ? Alors qu'y en a pleind 'autres, des enfants tout seuls ? Et même des tout p'tits qui eux, après un bain, seraient vraiment des bouts d'chou... Alors pourquoi moi ?

[Arya Du Varden]

Arya n’eut pas vraiment le temps d’être soulagée de voir que Podrick avait repris son appétit que déjà elle se trouvait face à une question où il n’y avait pas de réponse. Pourtant, il était évident qu’elle devait apporter à son petit protéger une explication qui put être compréhensible ou au moins lui faire comprendre que ce n’était pas un choix, mais le destin qui les avait réunis. Malgré tout, la magicienne se sentait amusée par cette interrogation de l’enfant et s’il ne fut pas si jeune, voire surtout qu’il l’eut mieux connue, elle aurait volontiers dit qu’il était exactement celui dont elle avait besoin pour réaliser une potion et que la preuve, c’est qu’elle ne l’avait pas laissé s’échapper alors qu’il était prêt à embarquer sur le prochain navire en partance pour n’importe où, mais il était inutile pour l'instant de lui apporter des doutes ou des craintes, les dernières heures ayant déjà suffisamment bousculé son âme d'enfant.<o>

</o> Tout en se remémorant ces instants où elle l'avait vu pour la première fois alors qu’elle venait d’arriver à Lumenis, l'elfe lui répondit avec un sourire enjoué et un regard tendre.<o>

</o> Oh mais, c’est que je ne t’ai pas choisi, c’est toi qui m’as choisie alors que tranquillement je venais profiter de l’animation du port, tu as dû me jeter un sort ou quelque chose comme cela lorsque tu m’as bousculée, car autrement ma race et mon éducation aurait voulu que je te jette un regard de mépris, voire que j’aille me plaindre auprès d’un garde. Au lieu de cela, me voilà qui vient te trouver tous les jours, qui te donne des cours particuliers, qui t'invite à manger et maintenant, qui veut t'offrir une vie meilleure .... ne m'aurais-tu pas caché que tu étais un magincien ?. Tout en le prenant dans ses bras, elle se mit à rire. Mais si c’est ce qui te tracasse le plus, je peux t’assurer que tu es un vrai bout de chou, pas petit, mais merveilleux. Elle reprit son sérieux. Il n’y a pas d’explication Podrick, c’est ainsi, pourquoi toi, parce que c’est toi, parce que nos destins devaient se croiser ce jour là. Qu’il y avait en toi quelque chose qui m’a retenue, tu aurais pu refuser de me faire confiance, trouver déjà suffisant de travailler et ne pas vouloir apprendre, mais tu as accepté. Et le temps a passé. Tu sais, il n’y a pas toujours de réponse précise à ce qui nous arrive, lorsque c’est quelque chose de bien, il faut l’accepter sans chercher à comprendre et tout faire pour que cela dur.<o></o>

[Taliesin]

Podrick branla du chef puis se plongea dans une profonde réflexion.
-Non, j'crois pas que j'suis un magicien, dit-il finalement. On m'a montré comment faire disparaître et apparaître une pièce, mais ça, c'est juste un tour de passe-passe, suffit d'avoir des doigts agiles. Ah, pis j'arrive aussi à faire bouger mes oreilles, si j'me concentre bien. Mais c'est pas d'la magie non plus, c'est juste qu'on a des mus' qu'on sait pas se servir d'habitude. Alors franchement, avoir fait qu'vous vous soyez intéressée à moi, c'est le seul truc magique qu'j'ai fait.

[Arya Du Varden]

La magicienne crut d’abord avoir éveillé chez l’enfant des craintes ou qu’il fut, malgré son acquiescement, insatisfait de la réponse qu’elle lui avait donnée, mais lorsqu’il expliqua ce que sa profonde réflexion avait donné, elle le regarda intéressée sans pour autant se laisser aller à l’amusement qu’elle ressentait. Mais si elle ne pouvait définir pourquoi ce fut Podrick et pas un autre, cette répartie qu’avait l’enfant dans ses réponses devait y être pour quelque chose. Elle s’inclina respectueusement face à lui. <o>

</o> Ravie de vous connaître cher confrère, il faudra qu’un de ces jours vous m’expliquiez votre sort, celui-là je ne le connais pas. Elle passa sa main dans sa chevelure, un vrai plaisir qui changeait avec ce souvenir de ses cheveux crasseux. Et bien, même si c’est le seul sort que tu connaisses, je pense que c’est juste celui qu’il te fallait. <o></o>Il était temps d’aller montrer à sa future demeure à Podrick maintenant qu’il avait terminé son repas. <o></o>Tu m’attends deux minutes, je vais chercher nos manteaux et nous irons visiter la maison que nous habiterons dans quelques jours.<o></o>
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L’elfe monta rapidement, ravie de découvrir que les traces du bain de Podrick avaient déjà disparu et après avoir récupéré leurs manteaux, écharpes et bonnets, elle prit sa besace tout en vérifiant que les clefs s’y trouvaient bien, quelques pièces pour de menus achats pour le matériel nécessaire pour le nettoyage et redescendit aussitôt. <o>

</o> Il fallait également qu’elle informe le tavernier de son prochain départ et également lui demander si il pouvait lui recommander des personnes qui pourraient s’occuper du bon coup de ménage qui était indispensable avant qu’elle ne fasse rentrer quelques meubles. Celui-ci était en train de ranger des bouteilles derrière le bar et elle s’approcha tout en faisant signe à Podrick de s'approcher pour qu'il commence à s'habiller.<o>

</o> Il faut que je vous informe que j’ai acheté une maison et que d’ici quelques jours, j’espère une semaine au plus … je libérerai ma chambre, enfin, nous libérerons nos chambres. Vous nous aurez toujours comme clients, mais uniquement pour manger et moins souvent … enfin cela est moins sûr que ce soit moins souvent. Peut-être connaissez-vous des personnes qui pourraient venir nettoyer la demeure que j’ai achetée, elle en a vraiment besoin et hormis que bien que cela ne soit que de la poussière et des toiles d'araignées, seule cela me semble impossible, vu que je ne me suis jamais occupée d’une telle tâche, surtout si la maison est bien propre au départ, l’apprentissage sera moins rude.<o></o>

[Taliesin]

Le tavernier arbora une mine chagrine des plus comiques
-Et bien, vous me voyez désolé de perdre votre clientèle... dit-il. Enfin, de la perdre en grande partie.
Il offrit cependant un large sourire à la magicienne.
-Mais je suis bien content que vous ayez trouvé un toit permanent ! Et en tout cas, sachez que vous serez toujours la bienvenue ici. Pour les repas, bien sûr, mais aussi si vous avez besoin de nos autres services. Quant à votre question, et bien...
Il fronça les sourcils, perplexe.
-Comme ça, je ne saurais vous dire. Nous faisons notre ménage nous-mêmes, nous n'avons recours à personne d'extérieur. Et les propriétaires de grandes maisons font généralement appel à leurs serviteurs pour ce genre de tâche... Enfin, je peux toujours me renseigner, voir si certains de mes clients cherchent du boulot. Des clients de confiance, hein, cela s'entend.
-Oh, pis au pire, j'peux l'faire, moi ! s'exclama Podrick. J'ai déjà nettoyé des écuries, et dans les écuries, y avait pas que de la poussière et des toiles d'araignées. Alors ça doit pas être bien dur, si y a pas de crotin de cheval, pis plein d'paille...

[Arya Du Varden]

L’elfe sourit à la rétorque de Podrick et posa doucement sa main sur son épaule avant de s’adresser au tavernier.<o>

</o> Eh bien, je devrais être ravie qu’un grand garçon soit prêt à m’aider, mais moi, la grimace qui traversa son visage aurait largement remplacé ses paroles, cela ne me dit rien du tout, alors j’espère que parmi vos clients il y en aurait un, deux ou trois qui seraient temporairement sans emploi, qu’ils soient de toute confiance, venant de votre part, je ne leur poserai même pas la question. La magicienne se tourna vers son petit protéger toujours avec aussi peu d’enthousiasme dans la voix. Sinon, il faudra que tu m’apprennes, mais tant qu’à faire, je préférerai que ce soit quant la maison sera propre. Affichant un grand sourire, elle se tourna vers le patron.¨A tout l’heure, allons déjà voir si Podrick aime la maison que j’ai achetée.<o>

</o> Arya enfila son manteau, cala le col avec son écharpe et d’un geste maternel en fit de même avec celle de l’enfant et tous deux gagnèrent la sortie. Il ne neigeait plus et le tapis blanc ne l’était plus tant que cela. Mais il était glissant, car malgré le faible soleil d’hiver qui avait fait son apparition, le froid glacial enserrait la cité dans son étau.<o>

</o> Après un petit détour pour acheter quelques fournitures, balais, seaux, serpillières, savon et autres, chargés de ces indispensables et cruels objets de nettoyage, la magicienne et son petit protéger prirent la direction de l'avenue du Solstice.

[Arya Du Varden]

<!--[endif]--><o></o> La magicienne avait laissé à Podrick le livre que lui-même avait choisi et avait pris ceux de son choix que le libraire avait soigneusement emballé et lorsqu'ils arrivèrent à la Taverne, Arya fit prendre place à Podrick à une table libre un peu à l’écart pour qu’il puisse profiter de découvrir son livre, avant de s’enquérir auprès du tavernier pour être assurée qu’il avait bien une chambre pour l’enfant et également avec le fol espoir qu’il avait trouvé parmi ses clients, une ou des personnes intéressées par le nettoyage de sa maison. Elle s'avança vers le bar derrière lequel le patron était afféré.

Je viens aux nouvelles et j'espère qu'elles sont bonnes.

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[Taliesin]

Le tenancier sourit, un peu embarrassé.
-Et bien, disons que j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c'est que j'ai peut-être trouvé des gens pour vous filer un coup de main avec votre nettoyage. Bon, ce ne sont pas des femmes de chambre ou des serviteurs au chômage, mais... des marins. Deux matelots et un mousse. Leur bateau a subi quelques avaries et doit donc rester à quai un certain temps avant de repartir. Côté positif : ils ont une sacrée expérience en ce qui concerne le récurage de pont, et pour eux, faire briller vos planchers et vos boiseries, ça sera de la gnognotte. Et je les connais bien : ils logent toujours ici quand ils sont à Luménis, ils boivent moins que la majorité des clients et m'ont déjà rendu quelques services.
Il jeta un regard en direction de Podrick.
-Voilà pour la bonne nouvelle. La mauvaise... Hum... C'est que nous sommes pleins et que je n'ai pu trouver aucun"e chambre pour le gamin. Les marchands que j'imaginais sur le départ se sont attardés, le peu de chambre qui se sont libérés étaient déjà réservées depuis longtemps par des habitués qui reviennent à des rythmes réguliers... Bref, je n'ai rien pu faire, et vous m'en voyez désolé.

[Arya Du Varden]

Arya faillit perdre son sourire à l’air embarrassé du tavernier, s’imaginant que le destin avait décider de lui jouer un mauvais tour. Elle se voyait déjà à trimer pour enlever la poussière et les toiles d’araignées qui n’avaient qu’une hâte, celle de se déposer un peu plus loin. Les parquets et les boiseries ne brillaient pas, mais présentaient un manque ou un trop plein de cette merveilleuse cire que lui avait recommandée le marchand, tout comme l’imposant fourneau de la cuisine qu’elle ne saurait même pas comment nettoyer.<o>

</o> Mais ce désespoir ne dura pas et la bonne nouvelle n’était pas que cela, elle était excellente et la magicienne se dit que ce fut même une chance d’avoir à disposition trois hommes costauds qui saurait rendre impeccable sa maison, pour cela elle faisait confiance aux dires du patron, de plus, elle pourrait en profiter pour leur faire enlever toutes les traverses retenant les volets et même rentrer une partie du bois qu’elle avait aperçu derrière la demeure.<o>

</o> La mauvaise nouvelle n’en était pas une et si elle eut préféré que son petit protéger eut sa chambre personnelle, c’était plus pour qu’il s’habitue à se retrouver seul dans un endroit fréquenté avant d’avoir sa propre chambre dans sa maison et vu le peu de temps qu’elle utilisait réellement son lit, voire qu’elle pouvait totalement s’en passer, Podrick ne s’en apercevrait même pas et peut-être même cela était-il mieux ainsi.<o>

</o> Le ton de l’elfe était enjoué et un sourire ravit traversait son visage.<o>

</o> C’est la chambre la mauvaise nouvelle, alors ne soyez pas embarrassé, vous savez le peu de temps qu’il me faut pour récupérer ne sera pas une entrave pour que Podrick passe une excellente nuit. Et puis, peut-être cela est-il mieux pour lui qui n’a pas l’habitude de se retrouver seul. Je vous avoue que j’ai craint que vous n’ayez trouvé personne pour nettoyer ma maison et cela aurait vraiment été une très exécrable nouvelle.<o>

</o> Je vous remercie pour votre obligeance et suis tout à fait confiante dans les marins dont vous me parler, c’est une aubaine pour eux comme pour moi, s’ils passent ce soir, nous serons dans la salle, pour une fois le petit pourra rester plus longtemps puisqu’il n’aura qu’à monter l’escalier pour aller se coucher. Sinon, demain matin j’ai cours, alors dès le début d’après-midi, je serai de retour.<o>

</o> La magicienne soupira d’aise et le soulagement, tout comme la satisfaction d’avoir des bras pour faire ce qui la rebutait, se lisait sur son visage.<o>

</o> En attendant l’heure du repas, pourrions-nous avoir deux chocolats chauds ? <o>

</o>

[Taliesin]

Le tavernier parut soulagé qu'Arya prenne les choses sous cet angle et promit d'apporter sans tarder les boissons demandées. La magicienne regagna donc la table où attendait Podrick, et lui annonça la nouvelle. Si elle avait craint que le fait de devoir partager sa chambre dérouge le gamin, il la détrompa bien vite.
-Oh, c'est pas grave ! fit-il. C'est pour vous que ça m'embête, parce que je risque de prendre un peu d'place et de vous gêner. Mais moi... J'ai l'habitude. Vous savez, dans les taudis, plein d'gens ont qu'un grand lit pour toute la famille. C'est parce qu'y a souvent pas beaucoup d'place dans les maisons, qu'y a qu'une chambre. Pis c'est aussi pour s'tenir chaud, parce qu'il caille, l'hiver, et que l'bois pour la cheminée c'est pas donné ! Alors moi, franchement, j'ai l'habitude. J'dormais avec mon frère, quand j'étais p'tit, en plus.
Il grimaça un bref instant puis s'empressa de poursuivre.
-Et pis... En fait, j'préfère comme ça. J'aime pas dormir quand y a personne près. J'aimais bien, à l'écurie, parce qu'on était plein. Et quand on est plein, ben, peut pas nous arriver grand chose.

[Arya Du Varden]

Arya écouta Podrick intriguée, non par le fait que les nécessiteux étaient obligés de partager le même lit pour moult raisons, bien que ce fait lui était difficile à concevoir, voire à imaginer , mais il venait de parler de son frère dont elle ignorait l’existence, l’enfant ne lui en ayant jamais parlé et son attention avait été retenue par ce fait.<o>

</o> Tu sais Podrick, les elfes ne dorment jamais, certes, ils se reposent mais d’une manière bien différente des non-elfes. Alors, cela ne me dérange pas que tu prennes toute la place dans le lit, ni que tu bouges toute la nuit … à condition que tu ne ronfles pas … ça je ne crois pas que j’aimerai. Comme cela tu en sais un peu plus sur les elfes. Surtout, il faut que tu apprennes que ce soit ici ou dans ma maison, tu peux dormir tranquille, rien ne peut t’arriver, cela sera sûrement un peu difficile au début lorsque tu auras ta chambre, mais je serai toujours là pour te rassurer. Elle le regarda avec un sourire encourageant, puisqu’il était de lui-même entré dans son passé, au tant en profiter. Tu as donc un frère, mais tu ne m’en as jamais parlé. Il est plus jeune ou plus âgé que toi. Tu veux bien me parler de lui ?<o></o>

[Taliesin]

Podrick rougit légèrement et baissa les yeux. Visiblement, la mention de son frère lui avait échappé.
-Il était plus vieux... murmura-t-il. Et il est mort il y a longtemps. Sont tous morts, chez moi, de toute façon...
Il soupira, lorgna la table.
-J'veux bien vous en parler, mais... peut-être, si vous êtes d'accord... pas le soir... Si on s'met dans la tête des idées pas gaies le soir, ben elles restent quand on va s'coucher, et... Après on dort mal. Si on arrive à dormir, c'qui est pas gagné. Mais je voudrais bien vous en parler, oui, si vous ovulez.

[Arya Du Varden]

La magicienne sentit son cœur pleurer lorsque son petit protéger parla de la disparition de ses proches, elle avait encore tous les siens, même si elle était incapable de les rejoindre, elle sentait leur présence, leur amour, leur protection et leurs attentes, mais qu’un être aussi jeune se retrouve séparer de sa famille par la mort lui sembla cruel bien qu’elle ait peine à s’imaginer ce que pouvait représenter l’absence totale d’espoir de les revoir un jour.<o>

</o> Elle enserra l’enfant dans ses bras, lui caressant doucement les cheveux, posant un baiser sur son front. Tout l’amour qu’elle portait à son petit protéger se reflétait dans sa voix et dans ses gestes.<o>

</o> Je ne pensais pas que ce fut si triste, nous n’en parlerons que lorsque tu le voudras. Il ne faut pas que de tristes images viennent ternir tes nuits. Remettons ces souvenirs à plus tard, lorsqu’ils pourront être adoucis par des rayons de soleil. Sache que je serai toujours prête à t’écouter si tu as envie d’en parler et que tout ce qui est ta vie m'intéresse.<o>

</o> Bien des questions traversaient l’esprit de l’elfe sur cette solitude de l’enfant et elle frissonnait à la pensée que ce fut depuis de longues années alors qu’il était encore si jeune. Mais, elle ne devait pas se laisser aller à ce passé qu’elle ne connaissait pas et que l’enfant avait su dépasser. Il était là près d’elle, elle ferait tout pour gommer au maximum ces dures années même si elle savait que de temps en temps les souvenirs viendraient empreindre son comportement. Pour l’instant, mieux valait changer de sujet et elle se raccrocha à des doux souvenirs qu’elle avait pour continuer d’une voix plus calme et plus positive.<o>

</o> Puisque nous avons le temps, nous pouvons aborder la journée de demain, tu sais que j’ai cours et que je vais partir tôt, alors je ne sais pas si cela te convient que je te prépare cette nuit, pendant que tu fais de beaux rêves, quelques devoirs et pour le temps qu'il te reste, ce serait à toi de décider ce que tu veux faire. Pour le petit déjeuner et le déjeuner, tu les prendras ici, mais sans moi, je serai de retour vers le début d’après-midi. Cela te convient-il ?

[Taliesin]

L'enfant sembla d'abord saisir l'opportunité de changer de sujet que lui offrait la magicienne et acquiesça vigoureusement.
-C'est bon pour moi ! fit-il.J'ferai les d'voirs, pis quand j'aurais fini, ben, je trouverai à m'occuper. Mais j'suis fort pour ça. Et même si j'm'ennuie, ben... Ce s'ra nouveau pour moi, j'ai pas eu vraiment l'temps jusque là ! Mais j'trouverai des trucs à faire, au pire j'filerai un coup de main au tavernier. J'l'aime bien, et j'suis sûr que j'pourrai l'aider un peu pour des trucs.
Mais il se fit brutalement plus sérieux et regarda Arya avec une mine grave qui, tout à coup, le fit paraître plus vieux, comme un vestige du gamin des rues qu'elle avait connu. Et qu'il était sans doute encore, malgré les apparences.
-Et.. j'voulais vous dire... Faut pas que vous hésitiez à me poser des questions. Moi j'aime pas parler de ça, mais j'ai pas envie de vous cacher des choses. J'vous ai déjà bien assez menti comme ça, et pas dire les choses, c'est un... "mensonge par vomission", j'crois, j'ai entendu un clerc qui disait ça, une fois. Alors voilà, si vous vous occupez d'mo,c 'est normal que vous saviez tout... Même si vous risquez d'pas aimer ou d'être choquée.

[Arya Du Varden]

Un sentiment étrange, inconnu traversa l’âme de l’elfe aux paroles de l’enfant et cet aspect soudain plus sérieux qui donnait à ses traits quelques années de plus, qu’avait-il vécu de si effrayant, de si inconcevable pour qu’il pense déjà qu’elle put être choquée. Elle ne savait si elle devait l’interroger, il semblait vouloir parler, peut-être cherchait-il qu’elle l’écoute, avait-il besoin de savoir ce qu’elle en penserait, ce qui pouvait être par rapport lui ou tout simplement ouvrir son cœur pour tenter que les blessures puissent enfin commencer à se cicatriser. Pourtant, elle aurait voulu que cette première nuit dans un lit confortable, sous une couette chaude et douillette soit un souvenir merveilleux et non pas une suite de cauchemars. <o>

</o> Alors qu’elle s’apprêtait à encourager son petit protéger à parler, Arya sentait un trouble la saisir, une peur de savoir, d’imaginer l’impensable, de vivre au travers du récit et de ses sentiments qui émaneraient de l’enfant et surtout, saurait-elle recevoir cette petite enfance sans être terrassée de douleur. Les récits tristes et sombres n’étaient que des écrits découverts pendant ses études, des paroles entendues, mais rien de semblable dans sa vie faite de joie et de quiétude et les forts sentiments qu'elle portait à l'enfant rendraient encore pour sensible son ampathie. Mais, elle ne pouvait se dérober, comme l’avait dit l’enfant, elle était la grande personne et elle se devait de le suivre s’il décidait de parler. Que ce soit aujourd’hui, demain ou plus tard, il était nécessaire que ce qui attristait son âme soit aplani pour qu’il put commencer à gommer les affres douloureuses de sa vie.<o>

</o> Je ne suis pas tout à fait d’accord avec le clerc, pour moi ce n’est pas bien de mentir, mais ne pas dire toute la vérité, ce n’est pas un mensonge par omission. Parfois, nous le faisons pour nous protéger ou pour ne pas affecter les autres, mais pour autant que l’on réponde franchement, c’est celui qui nous interroge qui peut poser plus de questions. Elle caressa doucement ses cheveux. Je souhaite connaître ton passé pour mieux préparer ton avenir. Le connaître tel qu’il a été sans omission, tu n’as pas à craindre que cela ne me plaise pas ou que je sois choquée, je suis une grande personne tu sais. Mais, je ne veux pas te bousculer, que cela te fasse passer de mauvaises nuits.<o>

</o> Loin d’elle les nuits de cauchemars, ce mot était même un fait inconnu pour la magicienne, mais à force, elle avait compris ce qui pouvait faire se réveiller en sueur et tremblant les non-elfes. Pourtant, elle venait de saisir un sens aux paroles de Podrick, si certains de ses souvenirs lui provoquaient des cauchemars, c’est qu’ils devaient particulièrement horribles. Arya en était affectée et bien qu’elle parut détachée d’un possible effroi si l’enfant contait son passait, elle ressentait déjà une douleur qui empreignait tout son être.<o>

</o> Si tu veux me parler maintenant de tes parents et de ton frère, alors je suis là pour t’écouter et te poser des questions sur ce qui me semblerait important, mais si tu préfères que nous le fassions plus tard, un matin de préférence, alors cela me convient aussi. C'est comme tu veux, il n'y a pas d'urgence, même si je pense que c'est bien de ne pas trop attendre.<o>

</o>

[Taliesin]

Il hocha la tête.
-J'préfère vous en parler un matin, oui... J'ai juste dit ça pour que... Vous hésitiez pas, quoi, si vous vouliez savoir. Mais... Faut pas vous inquiéter, non plus. J'veux dire, c'est passé, moi j'y pense plus trop. D'abord j'ai pas l'temps, quand j'rentre du boulot j'suis trop crevé pour réfléchir et j'm'endors direct, en général. Pis... Au bout d'un moment, ben, on oublie un peu. 'fin, on oublie pas vaiment, mais ça rend moins triste. Si ça marchait pas comme ça, tout l'monde serait tout l'temps triste, parce que la vie c'est pas du gâteau et que tout l'monde a eu des choses tristes. Alors faut aller d'l'avant, comme on dit !
Il lui adressa un sourire vaillant.
-Mais c'soir... C'soir, c'est plutôt un chouette soir, non ? Franchement, j'imaginais pas que la journée finirait comme ça ! Alors ça sert à rien de s'embêter avec des choses désagréables...