[Quête] Premier contact

[Taliesin]

L'aubergiste fronça les sourcils, signe d'une intense réflexion.
-Pas simple, la question que vous me posez là ! s'exclama-t-il enfin. Dans l'absolu, bien sûr que je connais des capitaines qui seraient prèts à vous conduire à Luménis. Le souci, c'est qu'on est en hiver, et qu'en hiver, la mer et mauvaise. Ce qui fait que les traversées du détroit son plus rares. A l'heure actuelle, vous trouverez surtout des bateaux de pêche venus des environs, ou quelques navires de Manost qui ont longé les côtes... Et eux, je ne crois pas qu'ils accepteront de faire un si grand détour. Enfin, il doit bien y en avoir un ou deux luméniens dans le tas. Il me semble qu'un bateau transportant des étoffes vient juste d'arriver. Allez voir sur les quais : leur drapeau, c'est un drapeau azur... Après, malheureusement, je ne sais pas s'ils accèptent des passagers.

[Streen]

Streen quitta la taverne pour se diriger vers le port. Il savait qu’il devait rechercher des drapeaux de couleur azur sur un bateau s’il espérait rencontrer un luménien. Il examina les drapeaux mais il y avait énormément de bateaux et il ne fut pas facile de faire le tri dans tout ce bric à brac. Enfin, il trouva un bateau portant la couleur qu’il recherchait. Celui-ci venait apparemment récent. Il décida d’aller à la rencontre du capitaine du bateau. Il monta dans celui-ci et demanda s’il y avait quelqu’un.

[Taliesin]

Il y avait bien quelqu'un. Si les marchandises avaient fini d'être déchargées, si la plupart des marins avaient gagné la ville, il demeurait quelques matelots sur le pont. Ceux-ci indiquèrent à Streen la cabine du capitaine, lequel sortit à sa rencontre. Il s'agissait d'un homme encore jeune, légèrement bedonnant, vêtu de manière quelque peu ostentatoire.
-Bienvenue à bord de la Fougueuse ! fit-il en saluant le nouveau venu. Que puis-je pour vous, messire ? Si c'est pour nous acheter des étoffes, je crains que ce soit là chose impossible : toutes ont déjà été remises à nos contacts locaux...

[Streen]

L’accueil du capitaine parut à Streen relativement chaleureux. Qu’est ce que cela présageait il ?
-Bonjour je m’appelle Streen et je…
Il s’apprêta à finir sa phrase mais une idée soudaine lui traversa l’esprit.
-…je suis de Luménis, comme vous l’êtes vous aussi.
A ce moment là,le capitaine changea de comportement. Mais difficile de savoir ce qu’il signifiait.
- J’ai perdu mon bateau alors que je revenais de mon travail de pêcheur lors d’une heu…une tempête, oui c’est bien ça,une tempête. M’aiderez vous à rentrer à Luménis ? Je possède quelques pièces d’or pour vous payer.
Il avait tenté le tout pour le tout. Il ignorait s’il possédait assez d’argent mais en se prétendant luménien,peut être que le capitaine lui proposerait un rabais, à condition que celui-ci veuille bien le prendre ou encore marcherait à son mensonge.

[Taliesin]

Le capitaine écarquilla les yeux.
-Vous pêchiez bien loin des zones habituelles pour vous retrouver ici, s'exclama-t-il sans hostilité, mais avec un étonnement marqué. Ou alors la tempête fut bien forte pour vous faire traverser d'un seul coup tout le détroit !
Il était sur le point d'ajouter quelque chose lorsqu'il s'immobilisa.
-Bon sang mais c'est bien sûr ! C'était la tempête de Belles-Vagues, c'est ça ? Je n'y étais pas, mais on m'a raconté qu'elle a coupé le port du reste du monde pendant des jours, et qu'elle a été d'une violence inouïe. Plusieurs bateaux ont été arrachés de leurs amarres... D'après les anciens, on en avait pas connu de semblables depuis plus de vingt ans. Et d'aussi brusques, alors là, pur eux, c'était du jamais vu !
Il se fendit d'un sifflement admiratif.
-Vous avez eu beaucoup de chance d'y survivre. C'est un miracle... Et bien sûr que je ferai mon possible pour vous ramener chez vous. Si on ne peut pas s'aider entre Luméniens, vaudrions-nous mieux que ces barbares de Méléndiens ? Bon, d'ordinaire, je n'accepte pas de passagers à mon bord : seulement des marchandises. Mais on trouvera un moyen de s'arranger, ne vous inquiétez pas.
Il secoua la tête, comme s'il n'en revenait toujours pas.
-Ben ça... Survivre à la Tempête du Siècle... Si on vient à traverser quelque chose d'aussi dangereux, je vous laisserai la barre ! Nul doute que vous nous ramènerez à bon port en un seul morceau !

[Streen]

Streen se maudit pour ses propos. Pourquoi avait il encore menti ? A chaque fois, ses mensonges avaient mal terminé. A présent c’était trop tard pour reculer. S’il décidait de dire la vérité au capitaine, celui-ci refuserait de l’embarquer pour avoir tenté de le duper. Tant pis, il n’avait plus qu’à espérer que le temps serait calme lors de la traversée. A moins que…Une idée soudaine lui vint à l’esprit.
-Quand partons nous ?

[Taliesin]

-En début de soirée, avec la marée, répondit le capitaine. On aurait presque pu repartir directement après avoir débarqué les marchandises, mais les gars avaient bien droit à un peu de détente. Et c'est heureux qu'il en ait été ainsi, au final, puisque cela nous a permis de nous rencontrer ! Sans cela, vous auriez dû attendre plusieurs jours le prochain navire luménien... Mais vous m'avez l'air d'être quelqu'un de chanceux, et c'en est bien là une nouvelle preuve.
Il sourit, observa un instant le pont de son bâtiment.
-Voulez vous passer l'après-midi à notre bord ? Préférez-vous vous promener en ville ? Vous êtes libre, évidemment. Le tout est que vous soyez là à l'heure... Mais au pire, on vous attendra. Il ne sera pas dit que j'ai pu abandonner sur la côte un compatriote !
-

[Streen]

Streen comprit que l’occasion était trop belle pour ne pas la saisir. C’était le moment ou jamais.
-Hé bien, je dois avant tout régler quelques affaires en ville avant de partir. Mais rassurez vous, je serai de retour avant le soir.
Comprenant que Streen était déterminé, le capitaine n’insista pas pour qu’il reste à bord. Streen se balada sur les quais et aperçut un marin affairé à nettoyer le pont de son bateau. Il ne connaissait pas l’homme mais il lui demanda quand même ce qui lui tenait à cœur.
-Bonjour messire, pouvez vous m’expliquer comment vous faites fonctionner le gouvernail et partir en mer ?

[Taliesin]

Le marin le regarda, l'air pour le moins surpris.
-Heu, faire fonctionner le gouvernail et partir en mer ? Ahum... Comment résumer tout ça en quelques mots ? Pour le gouvernail, on se sert de ce qu'on appelle la barre, on tourne d'un côté ou de l'autre pour modifier la direction. Et pour partir en mer... Il faut détacher les amarres, mettre les voiles, manœuvrer...
Il dévisagea Streen plus longuement, hésita... Puis se lança.
-Bon, j'voudrais pas vous vexer, messire, mais... C'est pas des choses qui s'apprennent comme ça, à la seconde. Faut des années et des années avant de pouvoir être pilote, diriger un navire... Parce qu'il faut tenir compte du vent, des courants... Moi, ça fait dix ans que je suis engagé. Ben, je suis toujours simple matelot. Ce qui me convient très bien, notez : moins de responsabilités, juste des tâches précises à accomplir... Pas simple non plus, ces tâches, ceci dit. Rien que les nœuds. Faut des années pour les maîtriser tous...

[Streen]

Streen repartit dépité. Il aurait bien voulu continuer à converser plus longtemps avec le marin sur la navigation mais cela ne changerait rien à son incompétence. Il n’avait plus qu’à espérer que le temps serait calme ou qu’il n’aurait aucune responsabilité importante. Tôt ou tard, les luméniens comprendront qu’il ne faisait pas partie de la cité. Et si l’équipage qu’il allait prendre lui parlait de Luménis ? Que leur répondrait il ? Il reparla au marin abordant un autre sujet.
-Que savez vous sur Luménis ?

[Taliesin]

Le marin, un peu perplexe quant à cet étrange questionneur qui, à peine parti, était déjà de retour, resta un instant à le dévisager. Puis, sans doute parce que son travail actuel ne le passionnait pas et qu'il n'avait rien contre une petite pause, il entreprit de répondre à Streen.
-Pour Luménis, vous devriez demander aux gens du bateau là-bas. Ils en viennent... Moi, j'y suis jamais allé. Paraît que c'est une grande ville, aussi grande que Manost. Un grand port marchand, plein de navires y vont ou en repartent... D'ailleurs Luménis a la plus grande flotte de la région, à ce qu'on dit... Ils ont aussi une université de la magie asses cotée... Oh, et puis bien sûr, le sanctuaire de Lathandre. C'est leur dieu national, là-bas... Du coup, les Luméniens sont plutôt des gens gentils y paraît. Plein de bons sentiments, de grands principes, d'optimisme... Alors y en a pour dire qu'ils sont aussi un poil naïfs. Il y a deux ou trois ans, ils se sont fait duper par un type qui leur a fait un sacré coup d'état... Ils ont eu du mal à s'en débarrasser. Aujourd'hui, ils reconstruisent... Mais c'est beaucoup plus tranquille que pendant la guerre civile, pour sûr !

[Streen]

Streen ne pouvait demander aux personnes se trouvant sur la bateau de Luménis. Il s’agissait du bateau avec lequel il embarquerait. Et s’il essayait de se renseigner, ils comprendraient qu’il leur avait menti et qu’il n’était pas luménien. Il était trop tard à présent pour reculer. Il devait donc continuer à s’informer de manière à en savoir le plus possible. Le marin semblait s’en apercevoir car il parut plus enclin à répondre à ses questions. Lathandre ? Qui était il ? Un dieu ?
-Savez vous qui est Lathandre ? Vénèrent ils quelqu’un d’autre ? Et comment ce coup d’état et cette guerre civile sont ils apparus ?

[Taliesin]

Le marin en resta bouche bée.
-Quoi ? Vous ne connaissez pas Lathandre ? Ben ça alors... Vous devez venir d'un endroit vraiment isolé pour ne jamais en avoir entendu parler. Je n'en revient pas...
Il secoua la tête.
-Ben, Lathandre... c'est Lathandre, quoi ! Le dieu de l'aube, du renouveau, de la jeunesse... Il est surtout vénéré par les artistes, les marchands, les nobles, les athlètes... Et par une grande partie des Luméniens ! Après, bien sûr, ils ont des temples voués aux autres dieux... Je crois qu'il y en a même un de Helm... Et pour la guerre civile et le coup d'état, je saurais pas vous dire grand chose... Apparemment, leur dictateur, c'était un ancien mélandien. Venu avec des esclaves qui s'étaient révoltés... Il a pris le pouvoir, mais il l'a pas gardé longtemps : un type qui massacre des quartiers entiers, ça faisait un peu désordre dans la cité de Lathandre. S'en sont débarrassé en gros un an après son arrivée, mais ça a pas été simple, il y en avait pour le soutenir... Manost a même envoyé un corps expéditionnaire pour aider la résistance. Avec le Grand Emissaire en personne à sa tête ! Depuis une année, en gros, ils reconstruisent, maintenant... Je doute pas qu'ils y arrivent : avec un patron qui est le dieu du renouveau, franchement, peuvent pas ne pas renaître !

[Streen]

Streen prit la peine de répondre au marin.
-En fait je ne sais pas d’où je viens mais cela n’a pas d’importance.
Streen réfléchit sur le dieu principal vénéré à Luménis. Il avait totalement oublié le concept de divinité. Pourquoi les gens choisissaient un dieu? C’était la question qui le rendait perplexe. Avait t’on vraiment besoin des dieux pour vivre ? Jusqu’à maintenant il pensait que les hommes étaient responsables de leur vie et que l’on pouvait être heureux sans l’aide d’un dieu. Mais là n’était pas vraiment la question.
-Je n’ai jamais vénéré un dieu. Quel en est l’intérêt ? Apporte il quelque chose à ses adpetes ? Et que sont Manost et Mélandis ?

[Taliesin]

Le marin en resta muet, à nouveau.
-Vous êtes amnésique, un truc comme ça ? fit-il. Ou bien vous venez d'une communauté isolée ? Enfin, vous vous en souviendriez, si c'était le cas...
Il secoua la tête.
-L'intérêt de vénérer un dieu ? Apporte-t-il quelque chose à ses adeptes ? Ben... Si vous manquez de respect à un dieu, vous risquez d'être foudroyé sur place, pour peu qu'il soit tatillon. Et les dieux donnent des pouvoirs à leurs clercs, aident ceux qui leur vouent un culte... En tout cas, abstenez-vous de dire du mal de Helm sur les terres de Manost : vous risqueriez d'avoir des ennuis ! Pour le reste... Manost, c'est le capitale du sur de Dorrandin. La cité bénie par Helm, le vigilant. Et Mélandis... C'est la capitale de l'empire du nord. Un endroit sombre, néfaste, chaotique... Vaut mieux pas y mettre les pieds, je crois...

[Streen]

Streen avait profité de la patience du marin pour se renseigner. Il avait encore quelques doutes et il ne saurait pas tout sur ces cités mais il commençait à y voir clairement. A présent, il devait savoir s’il avait fait le bon choix en partant pour Luménis.
-A propos, j’ai appris qu’il existait une guilde concernant la magie à Manost et une université à Luménis. Je cherche des renseignements complexe sur la magie. Pensez vous qu’il serait préférable d’aller à Luménis ou bien à Manost ?
Il ne pouvait plus reculer mais il se demandait si cela vaudrait le coup de tenter de gagner Manost au cas u il ne trouverait pas ce qu’il cherchait à Luménis.

[Taliesin]

-Ah, pour ça, je peux pas vous renseigner, mon vieux !fit l'homme. Je suis marin, pas magicien ! Et comme Manost est notre capitale, j'aurais tendance à vous dire que c'est mieux là-bas... Et ça serait juste du chauvinisme. Leur université, à Luménis, doit être très bien. En tout cas, elle est assez connue... Mais je peux rien vous dire de plus là-dessus. Et... Sans vouloir paraître impoli, je crois qu'il serait grand temps de me remettre au boulot, sans quoi je vais me faire taper sur les doigts par mon capitaine...

[Streen]

En entendant ces propos, Streen comprit qu’il avait assez abusé de la patience du marin. Il avait du travail et il serait impoli de continuer à la harceler de questions. De toute façon, il n’avait plus aucune question et en savait suffisamment pour aller à Luménis.
-Hé bien, bon travail et merci pour tous vos renseignements répliqua t’il.
Il s’éloigna rapidement et commença à se diriger lentement vers le bateau qui l’attendait pour partir. Il avait du paraître un peu fou devant ce matin mais cela l’importait peu. Il se moquait de ce que l’on pouvait penser de lui.

[Taliesin]

Le pont du bâtiment était toujours aussi dépeuplé. Un ou deux matelots somnolents en moins, et l'on aurait pu dire désert, tout simplement. La discussion de Streen et de son informateur n'avait pas été très longue, l'après midi débutait à peine., et il y aurait au moins trois longues heures à attendre avant que le bateau ne largue ses amarres, trois longues heures dont l'équipage descendu à terre profiterait à plein, à n'en as douter. Le demi elfe devait donc choisir entre une promenade en ville ou une après-midi tranquille, oisive et presque solitaire à bord du navier marchand.

[Streen]

Streen estima qu’il n’avait plus rien à faire au port. Bien entendu, il devrait y revenir pour partir avec le navire luménien mais il avait le temps. Il aurait voulu en apprendre un peu plus sur la navigation mais comme lui avait dit le marin, ce n’était pas des quelques heures dont il disposait qu’il allait s’y familiariser. De plus, il ne pouvait pas prendre le risque d’être surpris par un des marins avec qui il partirait et qui irait tout rapporter au capitaine du bateau. Il décida de se diriger vers la ville. Peut être qu’il dépenserait quelques pièces s’il trouvait quelque chose qui l’intéressait.

[Taliesin]

Le port, sans être immense, permettait tout de même aux chalands, aux voyageurs et aux marins de satisfaire une bonne part de leurs envies ou de leurs besoins. Auberges, gargotes ou autres estaminets pourvoyaient au boire ou au manger, offraient, pour certaines, des tables de jeu aux amateurs de cartes ou de dés. Et, pour au moins deux établissement, proposaient les services d'accortes hôtesses...
D'autres boutiques répondaient aux besoins des navires en escale : une corderie, une voilerie, deux échoppes de charpentiers de marine... Il y avait enfin des magasins plus généraux, offrant de l'alimentation - boucherie, boulangerie... -, de l'artisanat - potier, vannier - des vêtements - fourreur, tanneur - ou des équipements divers, notamment armes et armures chez le forgeron local.
Bref, si Streen voulait dépenser son argent, il avait largement de quoi faire, d'autant que le gnome maraicher n'avait pas été avare en partageant ses bénéfices. Bien sûr, il fallait tenir compte du prix du voyage jusqu'à Luménis... Même s'il n'était pas irréaliste de penser que le capitaine en ferait cadeau à celui qu'il pensait être l'un de ses concitoyens. Qu'oi qu'il n'ait encore rien dit à ce sujet.

[Streen]

Streen ne s’attarda pas dans les offices proposant des jeux d’argent. Même si la somme dont il disposait n’était certes pas négligeable, il devait éviter de prendre des risques pour rien. Les échoppes proposant de la nourriture ne l’intéressaient pas. Il n’avait pas fin actuellement et il aurait de quoi manger sur le navire luménien. Les fabrications artisanales non plus. A quoi bon s’encombrer d’un pot ? En revanche, les armes du forgeron l’intéressèrent. Jusqu’à maintenant, il n’avait jamais manié une arme et ne savait pas s’en servir. Et si l navire luménien se retrouvait attaqué par des pirates ? Son arme lui serait bien utile. Quand aux armures,elles devaient coûter trop cher donc inutile de s’attarder dessus.
-Que puis je pour vous ? demanda le forgeron
-J’aimerais voir les prix concernant vos armes

[Taliesin]

Le forgeron, qui correspondait trait pour trait à l'image typique que l'on se fait de sa profession - épaules larges, musculature impressionnante sous un tablier de cuir usé - toisa Streen de la tête aux pieds.
-Ben, ça peut aller de quelques pièces pour une dague à des dizaines pour un fléau de qualité supérieure ! Donc, il faudrait que vous me disiez, déjà, quel type d'armes vous intéresse. Et l'argent dont vous disposez, aussi... Je vous dirai ce que j'ai en fonction... Sinon, je peux vous faire la liste de tout ce que j'ai en stock, mais ça risque de prendre un certain temps.

[Streen]

Streen ne recherchait pas une arme de qualité supérieure. Il en avait juste besoin pour se défendre et au cas où. De plus avec une simple arme, personne ne jugerait utile de la lui subtiliser surtout si elle n’était pas très chère. Il n’avait aucunement l’intention de manier des armes à projectiles. Il n’avait pas l’emplacement nécessaire pour y placer une vingtaine de billes. Alors des flèches et des carreaux,n’en parlons pas. Il préférait les épées. Mais il doutait d’avoir assez avec l’argent dont il disposait. Une épée longue serait trop beau mais optimiste. Il avait plus de chances pour une épée courte. Et au pire,il se contenterait d’une dague si c’était possible. Il posa la quasi-totalité de ses pièces sur le comptoir.
-Avec ceci, quels épées puis je acheter ?

[Taliesin]

Le forgeron observa les pièces, se livrant visiblement à un rapide exercice de calcul mental.
-Bon, avec ça... Trop peu pour une épée à deux mains ! Mais je ne vous aurai pas vu brandir ça, ni une claymore... Par contre, vous pouvez avoir une épée courte. Pas du premier prix, hein : je ne fais pas de la camelote. Une bonne épée courte. Et il vous restera de l'argent. Pour une épée longue, c'est un poil juste, mais... on pourrait s'arranger. Et j'en ai une ou deux d'occasion, si vous préférez pas tout dépenser. Je les ai reforgées, bien sûr, donc elles sont équilibrées, utilisables. Mais pas de première main, donc. Et en général, les clients préfèrent les armes neuves...

[Streen]

Streen pesa le pour et le contre avant d’effectuer son choix. Il ne se voyait pas brandir une épée à eux mains ni une claymore, du moins pas pour l’instant. Mieux valait commencer par une épée moins lourde et plus maniable. Si ses moyens étaient un peu justes pour une épée longue, il ne valait mieux pas en prendre. Il devait conserver de l’argent, il en aurait toujours besoin, surtout à Luménis. Une dague serait largement dans ses moyens mais ce serait décevant. En revanche s’il lui restait de l’argent, autant prendre une épée courte. Par contre,il ignorait s’il s’en servirait longtemps. Peut être que plus tard,il voudrait passer à ‘épée longue ou même à deux mains. Il choisir donc une épée courte neuve. Au pire,il pourrait la revendre plus tard.
-Je prends une épée courte neuve.

[Taliesin]

L'homme acquiesça, s'en fut quérir l'arme dans sa réserve et revint la déposer sur le comptoir. C'était une épée toute simple d'apparence, mais l'acier en était brillant, entretenu avec soin.
-Elle paye pas de mine, comme ça... fit le forgeron. Mais c'est une bonne arme. Les décorations, les ciselures, les gardes avec des gemmes, c'est que pour la frime : ça change rien quand vient le moment d'épingler un bonhomme. La, au moins, vous êtes sûr que la lame se cassera pas si elle dérape sur une armure ou sur un os. Toujours préféré la qualité à l'ostentatoire, même si parfois je dois faire des efforts pour les nobles ou les prétentieux de toutes espèces...
Il empocha son dû : les trois quarts de la somme déposée par Streen. Mais, de ce qu'il pouvait en juger, l'échange en valait la peine.
Du moins, si le capitaine luménien ne lui faisait pas payer le trajet... Sinon, il risquait d'être un peu limité, niveau finances.

[Streen]

Streen prit l’épée avec satisfaction. Il ignorait s’il aurait à s’en servir mais on n’était de toute façon jamais trop prudent. Cependant, cette épée ne lui servait à rien. Sauf si son prochain adversaire était aussi novice et inexpérimenté que lui. Il ressentait le besoin de manier l’arme et d’acquérir une certaine expérience. Il prit congé du forgeron puis sortit de la ville sans s’aventurer trop loin. Il cherchait en endroit où s’entraîner le temps que la bateau luménien soit prêt à partir.

[Taliesin]

Des endroit où s'entraîner, il n'en manquait pas. De nombreux prés s'étendaient autour du port. Mais la route les traversait, et les nombreux voyageurs ou marchands qui l'arpentaient pourraient assister à ses premiers exercices d'escrime. La plage, en revanche, semblait plus abritée : c'était marée haute, et il demeurait une étroite bande de galets entre le talus et les vagues écumeuses venant lécher la côte. Vu le froid piquant qu'il régnait en cet après-midi d'hiver, il y avait peu de risque d'y croiser des promeneurs.

[Streen]

Streen changea finalement d’idée et préféra partir pour la plage. Bien que la marée soit haute, il aurait probablement l’occasion de s’entraîner. Il prit un certain temps pour choisir un lieu assez approprié. Lorsqu’il se sentit hors de vue, il commença à fouetter l’air avec son épée. Il s’arrêta en se demandant à quoi cela servait. Il ne connaissait aucune technique. Ce qu’il lui fallait c’était un maître d’armes ou quelqu’un avec qui s’entraîner. De plus, il perdit le contrôle de lui-même à ce moment là. La présence se manifestait et ne souhaitait visiblement pas qu’il s’entraîne. Néanmoins,la douleur fut moins intense. Il eut au moins le tact de récupérer son épée. Le talisman donné par la sorcière avait en partie fonctionné mais cela n’avait pas empêché la présence d’agir. Il repartit vers la taverne résigné.