[Quête] Premier contact

[Taliesin]

-Serait-ce la qualité de votre lame qui vous rend si maussade ? fit tout à coup une voix sur sa droite. Ou bien vos piètres talents de bretteur ? Auquel cas, c'est bête de vous décourager avant même d'avoir vraiment commencé...
Un vieil homme barbu venait d'émerger d'entre les rochers qui s'accumulaient au bord de la mer, à cet endroit. Il avait une canne à pêche dans une main et un panier rempli de poissons dans l'autre. Il devait s'être retiré en un coin peu visible parmi la rocaille humide pour s'adonner à son activité, ce qui expliquait que Streen ne l'ait pas vu en passant, la première fois.

[Streen]

Streen fut quelque peu surpris de voir le vieil home surgir derrière les rochers et contre plus par la question. Bien qu’il ne voyait pas ce qui pouvait intéresser l’homme, il répondit quand même à sa question.
-Je ne sais pas manier une arme. je n'ai jamais appris à en utiliser une.

[Taliesin]

-Oui, ça se voit... Rien qu'à la manière dont vous tenez la garde, fit le vieil homme sans la moindre once de moquerie : c'était là juste un constat.
Il se rapprocha de Streen. Lui sourit.
-Pourquoi avoir une épée, alors ? Elle est inutile si on ne sait pas s'en servir. Elle éloignera certains chercheurs de noises mais en attirera d'autres, les belliqueux qui aiment à se trouver des adversaires coriaces... Non, décidément, si on ne sait pas s'en servir, il vaut mieux ne pas avoir d'épée. Du moins, c'est mon opinion. Un bâton vous servirait plus, et mieux : en plus d'être une bonne arme en cas de problème, vous pourriez vous en soutenir pour vous soutenir, durant de longs voyages...

[Streen]

Streen se sentit stupide avec sa petite épée. Sans aucune connaissance du maniement de l’arme, elle ne lui servirait pas à grand-chose. Néanmoins, si jamais on cherchait l’agresser, il ne se laisserait pas faire et défendrait chèrement sa peau. Il ne lui restait plus qu’à espérer qu’il n’aurait pas à s’en servir.
-A vrai dire, j’ignorais qu’il existait certains types d’armes. Je croyais que seules les épées en faisaient parti.
Il soupira et continua :
-De toute façon, mon budget est limité et si je revends mon épée, je perdrai de l’argent. Je ne peux pas courir ce risque. A ce propos, connaissez vous une personne un endroit dans ce port s’il en existe un qui m’aiderait à me familiariser avec mon arme ?
Il doutait trouver ce genre d’activité dans un port mais après tout, qu’avait il à perdre ?

[Taliesin]

Le vieil homme haussa les épaules.
-Oh, des maîtres d'armes en activité, il doit y en avoir, même si je ne peux vous l'assurer, ne fréquentant plus le milieux depuis de longues années. Malheureusement, leurs prix sont souvent élevés, et il est probable que cela grèverait durement votre budget... à moins de l'anéantir complètement.
Il sourit.
-Ceci dit, je peux déjà avancer que votre prise sur la garde est trop peu assurée : vous seriez désarmé à la moindre passe un peu pressante. De plus, vos coups manqueront de force si vous ne vous servez pas plus de votre jambe d'appui... Bien sûr, vu votre stature, l'épée courte n'est sans doute pas l'idéal, vous empêchant de profiter à plein de votre puissance physique. Mais c'est une bonne arme d'entraînement, et vous pourriez faire des choses avec, au regard de votre agilité manifeste.

[Streen]

Streen sembla découragé. Il ne connaissait aucune technique concernant l’escrime. D’ailleurs, son interlocuteur l’avait remarqué et s’il partait directement au combat, il succomberait. Bien entendu, il s’agissait du même principe que la navigation. Ce n’était pas en quelques heures qu’il saurait maîtriser cette discipline. Néanmoins, l’épée courte constituait un bon début. Il espérait qu’il aurait l’occasion de s’entraîner sur la bateau menant à Luménis lorsqu’il serait seul d’après les conseils de son interlocuteur. Il comprit qu’il devait avant tout s’entraîner physiquement notamment en agilité. Il apprendrait un peu plus tard à parer puis quand il le pourrait combattre. Pour l’heure il devait éviter les coups grâce à son agilité et son endurance.
-Connaissez vous une feinte que peuvent pratiquer les débutants comme moi ?
S’il parvenait à en apprendre une rapidement,il aurait un espoir de survivre en cas d’attaque.

[Taliesin]

Le vieil homme tirailla les poils blancs et drus de sa barbe.
-Une feinte pour les débutants ? Pas simple ! Les feintes et autres bottes secrètes sont généralement l'apanage des grands escrimeurs... Mais quelqu'un qui commence tout juste peut jouer de son astuce et, surtout, de la trop grande confiance de son adversaire. Face à un novice, celui-ci aura tendance soit à expédier le travail, auquel cas, il n'y a pas grand chose à faire. Soit, pour peu qu'il soit de nature fanfaronne, à en rajouter dans la démonstration de force, dans les discours grandiloquents du genre "je suis le grand méchant qui va vous terrasser !". Il faut en profiter. Attendre la faille, le moment où il se découvrira, trop certain de sa supériorité. Et lorsque la faille apparaît - plus l'ennemi est fanfaron, plus il y a de chance qu'il y en ait une - il faut alors attaquer sans réfléchir, sans se poser de question, avec toute la force et la rapidité dont on est capable. Et prier pour que la surprise empêche l'autre de réagir à temps.

[Streen]

Streen avait d’autres questions à poser au vieil homme mais il ne souhaitait pas l’importuner. Comme le marin, il devait être occupé lui aussi. Il le remercia de ses conseils et se dirigea vers les boutiques de vêtements. Une idée lui était venue. Si l’effet de surprise était la seule feinte dont il disposait, il devait alors cacher son épée courte dans sa tunique à condition d’en posséder une. Ainsi personne ne verrait non seulement qu’il portait une arme mais de plus, il pourrait utiliser cet effet en cas d’attaque, ses futurs adversaires le croyant désarmé. Avec un peu de chance, une simple tunique devait peu coûter.

[Taliesin]

Il ne fallut guère de temps à Streen pour dénicher une boutique vendant des vêtements. Celle-ci était largement pourvue, et si une bonne partie des marchandises étaient destinées aux marins, il n'en manquait pas qui pouvaient servir aux voyageurs terrestres. Bottes et manteaux, chausses, braies et pantalons, chemises, justaucorps, pourpoints et tuniques... Il y avait de tout. Et pour toutes les bourses, de la plus plate à la plus rebondie, fruqeus de laine simple ou habits de tissus plus raffinés, voir de soie ou de fourrure. Le demi-elfe pouvait largement trouver ce qu'il voulait et, s'il évitait l'ostentatoir ou le luxueux, ne pas ruiner ses maigres économies.

[Streen]

Streen examina les vêtements qu’il apercevait. Mais il ne connaissait rien. Le mieux était de se renseigner auprès de la vendeuse qui pourrait le conseiller.
-Bonjour je cherche une tunique pas trop chère portant une ouverture à l’intérieure qui peut transporter cette épée sans que personne ne la remarque.
Il montra son épée courte à la vendeuse.

[Taliesin]

La femme fronça les sourcils.
-Attendez, je veux être sûre d'avoir bien compris... fit-elle lentement. Vous voulez cacher cette épée sous une tunique. Une tunique avec un trou pour pouvoir saisir la garde...
Elle secoua la tête.
-Ben ça, c'est bien la première fois qu'on me fait ce genre de demande. Des attaches dans une botte ou dans une manche de manteau pour dissimuler une dague, je vois bien, d'accord, ça m'arrive de le faire, mais là... Vous ne croyez pas que ce serait peu pratique ? Vous n'aurez pas toujours que votre tunique sur le dos. Surtout en hiver. Alors, en plein combat, vous vous voyez enlever votre manteau et chercher l'épée ? En plus, elle risque de s'empêtrer dans vos vêtements, et là, vous aurez l'air malin... Ce sont des armes bien plus petites que l'on cache... Une épée, le mieux, c'est dans un fourreau. Accroché à votre dos, si vous voulez, mais...
Elle soupira.
-Enfin, le client est roi, comme on dit; Si vous tenez absolument à cette technique... étrange, je peux vous faire un trou dans une tunique, oui...

[Streen]

Streen s’était senti stupide. Pourtant il n’avait guère le choix. Il devait absolument cacher son arme pour frapper au moment propice. De plus, ce n’était que temporaire, une fois qu’il saurait correctement utiliser son arme, il pourrait la mettre au fourreau. Mais pour l’instant, mieux valait limiter les risques quitte à paraître légèrement ridicule.
-Très bien, fournissez moi une tunique légère et faites une ouverture pour mon épée.

[Taliesin]

-Très bien...
La vendeuse haussa les épaules. Des clients avec des demandes étranges, ce n'était pas la première fois qu'elle en voyait. Et son rôle n'était pas de comprendre les tenants et les aboutissants de celles-ci, mais bien... de les satisfaire.
-J'en ai juste pour quelques minutes... fit-elle en disparaissant dans l'arrière boutique.
De fait, elle reparut peu après, et présenta son travail au demi-elfe.
-J'ai replié les bords du trou et les ai cousus. Comme ça, ça évitera qu'il ne s'agrandisse ou que le vêtement ne se déchire à cause des frottements de votre arme...
Puis elle plia la tunique et la tendit à Streen, lui demandant une somme plutôt modeste pour le vêtement et le travail qu'elle venait d'effectuer.

[Streen]

Streen prit son arme et la rangea dans sa nouvelle tunique. Il constata satisfait que son l’épée rentrait parfaitement dans le trou que lui avait fait la vendeuse. Non seulement personne ne remarquerait qu’il était en sa possession, mais en plus cela ne le gênerait pas aussi bien pour se déplacer que pour lancer une attaque surprise. Il paya la vendeuse pour son travail et la remercia pour avoir réalisé ce travail admirablement. Puis, il sortit de la boutique. Il se demanda combien de temps il lui restait avant de rejoindre le navire.

[Taliesin]

Entre sa discussion avec le marin quant à Luménis et aux dieux, son expédition à la forge afin de s'y acheter une épée, son excursion à la campagne pour tenter de s'y entraîner et, enfin, son crochet par la boutique de vêtements, Streen n'avait pas vraiment vu le temps passer et, de fait, l'après midi, plus qu'à demi écoulé, s'acheminait doucement vers sa fin, accompagné par un cortège d'ombres de plus en plus allongées. Dans les rues, les marins s'arrachaient à leurs terrestres occupations pour regagner, le pas tranquille, les quais puis le pont de leur navire.
Le demi-elfe avait sans doute encore une certaine marge avant que n'appareille le bateau luménien. Le temps, probablement, de faire une dernière emplette, s'il en avait besoin. Sinon, le mieux serait de retourner paisiblement au port.

[Streen]

Une dernière emplette ? Cela était tentant mais pour acheter quoi ? Certes il existait de nombreuses boutiques mais entre l’épée et la tunique, il avait assez dépensé. Autant ne pas s’attarder et regagner le port. Il s’y dirigea d’un pas lent, le temps de profiter de cette vue agréable avant de partir.

[Taliesin]

Lorsqu'il revint sur les quais, Streen put constater que les marins avaient commencé à rejoindre le pont de la Fougueuse. L'équipage n'était pas encore tout à fait au complet, mais cela n'aurait su tarder. Et dès que ce saurait chose faite, le capitaine ordonnerait sans doute d'appareiller.
Ledit capitaine, d'ailleurs, s'approcha du demi-elfe dès qu'il le vit approcher.
-Alors, bien profité de la ville ? s'enquit-il avec chaleur. La Crique est un sympathique petit port, mais, évidemment, il ne vaut pas Belles-Vagues, et moins encore Luménis ! Vous verrez, vous serez bientôt de retour à la maison et pourrez à nouveau contempler les beautés d'Hélonna !
Il lui sourit largement.
-Pour le voyage, j'ai pu m'arranger. Comme il n'y a que deux cabines sur le bateau, je vous cède la mienne : c'est le moins que je puisse faire pour celui qui a survécu à la tempête du siècle ! Je partagerai celle de mon second... D'ailleurs, voulez-vous que je vous conduise à vos "appartements" pour y déposer vos affaires ?

[Streen]

Streen s’en voulait d’avoir menti au capitaine. Il ne méritait pas ce traitement de faveur qu’on lui administrait. Néanmoins c’était trop tard maintenant, il ne pouvait plus reculer. Il refusa donc poliment l’offre du capitaine prétendant se débrouiller tout seul. De toute façon il n’avait rien hormis sa tunique qui cachait son épée ainsi que quelques pièces d’or. Il se dirigea vers la cabine que lui a désigné le capitaine. Dés qu’il le pourrait, il aiderait de son mieux l’équipage.

[Taliesin]

La cabine était exigüe : sur le bâtiment marchand, l'essentiel de la place était dévolu aux marchandises. L'endroit était cependant relativement confortable : une couchette munie d'épaisses couvertures et d'oreillers, une petite table en acajou, un siège chevillé au sol. Et, sur les murs, trois tableaux représentant des navires luméniens. Le capitaine n'avait même pas jugé nécessaire de déménager les affaires dont il n'avait pas besoin : apparemment, il ne craignait pas le moins du monde les vols, et faisait entière confiance à son passager. Enfin, évidemment, s'il manquait quelque chose à la fin du périple, le coupable ne serait pas long à être démasqué. Ceci expliquait peut-être cela...

[Streen]

Streen fut étonné de constater qu’autant d’affaires étaient présentes dans la cabine qu’on lui avait prêté mais après tout, c’était un navire marchand. Il haussa les épaules et déposa sa tunique sous la couchette. Il valait mieux que personne ne remarque qu’il était en possession d’une arme. Il posa les pièces d’or qui restaient dans le tiroir puis s’allongea sur la couchette. Il ferma les yeux épuisé par les derniers évènements. Ses sens néanmoins restèrent éveillés à l’affût du moindre bruit.

[Taliesin]

Rien ne vint déranger le demi-elfe tandis qu'il se reposait. Sur le pont du navire, il entendait parfois vaguement les discussions entre les marins, certains discutant tranquillement des manœuvres à venir, d'autres, plus animés, relatant à leurs compagnons demeurés sur le bâtiment les péripéties de leur virée à terre. Ces conversations lointaines formaient une sorte de ronronnement qui, plus que maintenir éveillé Streen, le berça au contraire, à tel point qu'il finit par sombrer dans le sommeil.
Ce fut une cri venu de l'extérieur qui l'en tira en sursaut. Se redressant sur la couchette, il tendit l'oreille... pour découvrir qu'il n'y avait rien d'inquiétant. C'était juste le capitaine : il venait de donner l'ordre d'appareiller.

[Streen]

Streen s’étira et se leva de sa couchette. Il ignorait s’il faisait encore nuit ou si le jour s’était levé. Il en était de même pour le temps durant lequel il s’était endormi. Quoiqu’il en soit, il n’avait pas sommeil et il était temps d’aller voir le capitaine sur le pont. Il enfila ses vêtements et sortit de la cabine. Il vit plusieurs matelots affairés sur le pont. Apparemment, ils venaient de lever l’ancre. Il se dirigea vers le capitaine et le questionna sur une information qui lui tenait à cœur :
-Bonsoir capitaine. Comment s’annonce la mer ?

[Taliesin]

Celui-ci lui adressa un sourire chaleureux. Autour d'eux, l'obscurité était tombée : à l'ouest, il ne subsistait plus la moindre trace du crépuscule. Streen avait donc dû dormir au moins deux ou trois heures... mais pas toute la nuit.
-Oh, elle s'annonce très bonne ! fit le capitaine. La marée descendante va nous aider à quitter la côte rapidement et, d'ici peu, nous aurons gagné la pleine mer. Si le vent nous est aussi favorable que la mer, je ne doute pas que nous serons à Luménis avant une semaine.

[Streen]

Streen soupira de soulagement mais fit en sorte de ne pas montrer son expression au capitaine. Peut être que pour une fois, la chance tournait de son côté. Il arriverait à Luménis et pourrait enfin se débarasser de cette présence, en supposant que ce soit possible. Il prit congé du capitaine et décida d'explorer le navire. Il décida de commencer par les cales.

[Taliesin]

Les marins l'observèrent, quelque peu étonnés, mais ne l'empêchèrent pas de pénétrer dans la cale. Le capitaine avait visiblement donné des consignes afin qu'on laisse Streen aller où il voulait, comme s'il était chez lui, et tout l'équipage semblait bien décidé à obéir. D'autant que le demi-elfe paraissait déjà jouir parmi eux d'un certain prestige. Pensez-vous : le survivant de la Tempête du Siècle ! Celui qui avait réchappé à un terrible naufrage au milieu d'une tourmente dont les précédents historiques remontaient à des lustres. Qui avait traversé tout le détroit pour se retrouver en terre étrangère et s'apprêtait à rentrer chez lui... C'était un hôte de marque, pour le moins !
La cale était presque vide : demeuraient quelques tonneaux, quelques ballots, sans doute achetés à La Crique. Mais, pour l'essentiel, le navire revenait sans marchandise : il avait vendu sa cargaison et ne rapportait de son expédition que monnaies sonnantes et trébuchantes.
Le reste du bâtiment ne présentait rien de particulier : les quartiers de l'équipage, sous le pont, à côté de l'endroit où l'on entreposait l'essentiel de la cargaison, se composait d'une série de hamacs, pour l'heure déserts. Quant au château arrière, modeste, il ne comprenait que la cabine du capitaine, celles du second et du quartier maître, ainsi que le carré des officiers.
A l'extérieur, la côte de Dorrandin n'était déjà plus qu'une ligne à peine plus sombre que la nuit environnante. Sous peu, ils seraient en pleine mer. Celle-ci paraissait toujours clémente, de même que le temps. De l'avis général, le voyage débutait sous de bons auspices,

[Streen]

Streen se sentit gêné d’accéder à des endroits du navire où il ne devrait pas se trouver. Il aurait voulu savoir ce que contenaient les marchandises mais il ne souhaiter pas importuner l’équipage. De plus, il se pouvait que Luménis ne vende qu’un type d’article et s’il ne savait pas, on pourrait se poser des questions sur son identité luménienne. Non, mieux valait ne pas prendre de risque et en savoir le moins possible sur lui. Pour l’instant,il n’avait fait que se faire remarquer. Il décida de rester aux côtés du capitaine qui manœuvrait le bateau. En l’observant, peut être en apprendrait il plus sur la navigation, bien que son souhait ne soit pas de devenir navigateur.
-Les affaires ont bien marché ?

[Taliesin]

Si le capitaine était toujours à la barre, le gros des manœuvres était derrière eux, et il put donc sans mal consacrer un peu de son attention à Streen.
-Plutôt pas mal ! fit-il. Comme vous le savez, durant la dictature, les échanges commerciaux avaient été rompus, autant que les relations diplomatiques. Mais les choses reprennent peu à peu... On doit d'ailleurs en remercier le commandant Grégoire : il se montre aussi habile dans ses nouvelles fonctions d'ambassadeur de Luménis à Manost qu'il l'avait été autrefois en tant que chef de la résistance contre Morféa. Déjà, les premiers signes de son action sont visibles, et nous avons tout lieu de croire que les choses iront encore en s'améliorant. Il y a de beaux jours devant nous !

[Streen]

Streen ne pensait plus qu’à une chose : arriver à Luménis au plus vite. A présent, il allait quotidiennement manger et dormir sur le navire, le quotidien banal. Il continuerait également de s'entrainer pour manier son épée.Il n’avait rien d’autre à faire. Il prit congé du capitaine et entra dans sa cabine pour prendre quelque repos.

[Taliesin]

Comme l'avait prévu Streen, le voyage se transforma bientôt en une lente routine. Il dormait bien, malgré le roulis du bateau auquel il avait fini par s'habituer. La nourriture était relativement bonne. Et l'équipage tout entier sympathique : il dénicha même un matelot sachant se battre à l'épée et qui, dans ses rares moments de temps libre, acceptait de l'initier aux rudiments de l'escrime. Malgré cela, malgré, aussi, les fréquentes discussions avec le bienveillant capitaine, le demi-elfe ne trouva guère à s'occuper : il avait surtout le choix entre paresser sur sa couchette, arpenter le pont, observer la mer, tout autour...
Celle-ci fut clémente. Et le temps des plus favorable. Un vent soutenu gonfla leurs voiles tout le long du voyage : ils ne connurent guère qu'un après-midi d'immobilité forcée. Au final, après une bonne semaine de navigation, une ligne sombre se dessina à l'horizon : la côte hélonnienne.

[Streen]

Streen remarqua la côte qui se dessinait. Il ignorait q’ils approchaient de Luménis mais il se doutait que la destination n’était plus très loin. Il imagina ce qu’il irait faire à Luménis. Trouver l’université et pourquoi pas visiter la cité tant qu’il y était. Il se demandait même s’il n’était pas plus sage de commencer par là. Il devait savoir le maximum de choses s’il se prétendait luménien bien qu’il ne souhaitait pas particulièrement le devenir. Il sortit de sa pensée et rejoignit le capitaine.
-Bonjour capitaine, notre voyage arrive à son terme
Il avait fait attention à ses mots, il était sensé savoir où se trouve Luménis de là où ils étaient.