[Habitation] Demeure d'Arya Du Varden

[Arya Du Varden]

N’étant pas sur Helonna lors de la prise de pouvoir par le tyran, n’ayant pas plus combattu ses sbires, si elle n’eut immédiatement compris qui était en réalité le spectre à la réaction de son petit protéger, la magicienne serait restée calme. Mais, il n’en était rien et la souffrance de l’enfant vint la happer sans que son esprit put s’en défendre. Son doigt pointa vers le fantôme aussi violemment que l’épée que brandissait l’enfant, mais son geste était aussi vain que le sien. Elle s’était laissée emportée par ses sentiments la rendant incapable de se concentrer, certes quelques flammèches se faisaient parfois, tout comme des ondes aux couleurs changeantes, mais incapable d’incanter les bonnes formules, ce n’étaient que résultats de débutante et les sorts ne quittaient pas le bout de ses doigts.

Mais, tout dans son visage, son regard et sa voix lançait la colère et la haine qui avait libre court dans son âme et ce n’est pas la voix autoritaire de son père qui résonnait dans sa tête afin qu’elle reprenne ses esprits qui put avoir le moindre impacte sur la perte de contrôle qu’elle avait. Elle n’était plus que rage vengeresse aussi puissamment que l’était Podrick.

Scélérat, félon, violeur, fils des ténèbres, tu vas payer pour tes crimes, pour le mal que tu as fait …

Si le spectre se moquait bien des menaces qui lui étaient faites au vu de la lame qui ne pouvait tuer celui qui était déjà mort et des sorts qui ne pouvaient l’atteindre faute d’exister, il se mit à insulter à chaque instant par des mots plus violents les deux explorateurs.

Pourtant, lentement, il se calmait, semblait chercher à fuir sans pouvoir le faire et soudain il y eut un éclair qui vint exploser dans la pièce. Ce fut comme une gifle pour la magicienne qui d’un seul coup reprit ses esprits bien que tremblant encore de rage.

La pièce était remplie de spectres qui ne s’intéressaient nullement à l’elfe et l’enfant, mais semblaient vouloir prendre à partie celui qui fut le capitaine du despote.

[Taliesin]

Podrick s'était immobilisé, comme frappé par l'éclair qui avait déchiré la pièce. Jusqu'ici, lame au poing, il avait déchiré l'air avec acharnement, le visage transfiguré par une détermination sans faille qui le faisait paraître plus vieux, le regard habité d'une lueur fauve qui le rendait difficile à soutenir.
A présent, son expression n'avait pas fondamentalement changé, même si de la surprise s'était mêlée à sa colère.
-Une maisons à fantômes que t'as achetée... dit-il à Arya, presque détaché. Je te l'avais bien dit : une maison à fantômes.
Puis, reportant son attention sur le nouveaux arrivants, il ajouta, farouche :
-J'espère qu'ils vont m'en laisser un bout. J'en ai pas fini avec lui...

[Arya Du Varden]

Portant son regard sur l'enfant, la magicienne en fut surprise, presque attérée, elle avait peine à le reconnaître et hésita un instant à le faire quitter la pièce pour faire disparaître tous les sentiments violents qui le transfiguraient. Pourtant, elle estima qu'il y avait une meilleure solution, celle qui lui permettrait une certaine satisfaction. Elle ramassa la tige métalique dont l'enfant s'était servi pour miner l'ouverture de la caisse et la lui tendit. Si le regard de l'elfe porté sur Podrick était emplit d'amour et de tendresse, le ton de sa voix portait le mépris et la haine pour le sbire de Morfea.

Il a échappé à la justice des hommes, mais ce scélérat ne leur échappera. La condamnation qui est à ta portée, c'est la raison de sa présence ici, ouvre la caisse pendant que je tente de les calmer pour que ce minable puisse assiter à sa totale déchéance ici bas.

Elle devait attirer leur attention sans pour autant qu'un seul d'entre eux ne s'enfuie et le sort qui lui parut le plus adéquat était de faire plus de bruit qu'eux. Le son d'une cavalerie en marche se fit puissant amenant un silence subit, presque inquiétant.

Ce qu'il reste de cet être immonde et nauséabond est à vous, mais il doit auparavant subir le seul châtiment auquel le monde des vivants peut encore le condamner.

Dans la petite pièce, les ombres bougeaint lentement, mais plus aucun son n'était audible et selon toute vraissemblance, le spectre de Loup De Structeur n'avait guère le choix que d'assister contraint et forcer à la dépossession de ses biens. Arya n'avait aucun doute qu'à un moment ou un autre, il ne tiendrait plus et qu'il tenterrait de se ruer sur Podrick, elle comptait sur les autres fantômes pour le retenir qui eux aussi ne pourrait qu'être satisfait de la voir ainsi spolier de ses biens matériels auxquels il était scellé.

[Taliesin]

Podrick fit la grimace. Ouvrir la caisse n'était sans doute pas le châtiment qu'il avait à l'esprit ; pas le seul, du moins. Il observa un instant Arya, comme s'il espérait qu'elle trouverait soudain quelque sortilège, quelque artifice pour le tourmenter. Mais non : il semblait bien que forcer les verrous, repousser le couvercle, révéler au grand jour ce que le fantôme voulait tant protégé était le seul moyen pour l'atteindre.
Alors, la mine déçue, la colère couvant toujours, l'enfant laissa tomber son épée au sol, récupéra la tige que lui tendait la magicienne, puis entreprit de crocheter les serrures qui maintenaient la caisse close.

[Arya Du Varden]

La magicienne caressa les cheveux de Podrick et sa voix se fit aussi convainquante que possible, mais c'est surtout la douceur qui en était le maître et qui contrastait avec la haine qu'elle avait peu avant déversée sur le sbire du tyran.

Aucun sort ne saurait être les tourments qu'il subira, il n'est plus de notre monde et mis à part le détuire petit à petit, rien n'est à notre portée. Tu n'es pas le seul à vouloir lui faire payer le prix fort pour le mal qu'il a fait et si les fantômes se sont tus, s'ils restent ainsi, c'est qu'ils attendent que tu déclenches ce qui sonnera le glas de tout ce qu'il a été. Tu as là devant toi sa raison d'être avant et encore maintenant. Pour toi, pour eux, pour tout ceux qui ont souffert, fais-le Podrick, mets-y toute ta colère, ta haine, que ton âme se libère et permette à tous de se libérer.

[Taliesin]

Le gamin demeura silencieux quelques instants, essayant manifestement de se faire une raison et d'accepter qu'il ne puisse y avoir d'autre façon de faire souffrir le défunt Garde Rouge.
-J'aurais préféré un truc plus défoulant... grommela-t-il. D'autant que si j'y vais comme un bourrin, j'vais casser le rossignol et bloquer les serrures...
Il soupira.
-'Fin bon, puisqu'il y a que ça à faire...
Il releva les yeux, jeta au spectre un regard de haine pure, presque palpable, puis ce fendit d'un sourire à l'allure rien moins qu engageante.
-T'as pas envie qu'on r'garde c'que tu caches là-d'dans, hein ? susurra-t-il, narquois.T'as pas envie qu'on regarde et t'as peur qu'on le prenne, pas vrai ? Ben tu vois, c'est con, la vie, parce que, que tu l'veuilles ou non, on va l'faire... Et tout d'suite, même...
Joignant le geste à la parole, il introduisit la tige de métal dans la serrure du premier des deux cadenas, puis se mit à l'ouvrage, avec une indéniable habileté.

[Arya Du Varden]

Dès l'instant où Podrick commença à attaquer les serrures, ce fut l'enfer pour l'elfe tant les sons devinrent violents, mais elle n'intervint pas devant le spectacle qui s'offrait sous leurs yeux se contentant de mettre au mieux ses mains sur ses oreilles pour éviter d'utilser un sort qui aurait pu contrarier les spectres qui semblaient au moins pour l'instant être de leur côté. Pourtant elle se pencha vers Podrick et hurla presque pour se faire entendre.

Si tu veux continuer à battre le vent avec l'épée, tu le peux. Que j'utilise la magie ne te défoulera pas et moi non plus. La justice chez les morts se fait entre eux, chez les vivants, c'est à toi qu'il appartient de la faire et c'est la caisse qui est le châtiment suprême.

Face à eux, spectacle fascinant du spectre de Loup De Structeur entouré d'un halo composé des autres spectres qui l'encerclait lui faisant poussé des hurlements de douleur, qui s'écartait pour qu'il puisse voir l'enfant s'acharner à ouvrir la caisse, le laissant tenter de se jeter sur ce qu'il appelait son bien en hurlant avec haine contre l'enfant pour mieux à nouveau l'encercler et le torturer.

Sous les efforts de Podrick, sa rage aidant, le couvercle explosa ... un cri de mort sortit des tréfonds des enfers explosa dans la petite pièce alors qu'une aura bleutée se mit à flotter légère et amicale en face de l'enfant.

[Taliesin]

Les doigts toujours serrés autour de la tige de métal qui lui avait permis de forcer les serrures, Podrick hésita quelques instants avant de relever les yeux : il ne savait pas s'il avait réellement envie de voir ce qui se tenait devant lui. Les événements qui s'étaient succédés à une vitesse folle, en quelques minutes seulement, l'avaient laissé dans un piètre état émotionnel : il se raccrochait à sa haine pour ne pas flancher, pour tenter de repousser les souvenirs douloureux, les traumatismes enfouis qui papillonnaient autour de sa conscience, avides, comme des insectes nocturnes bourdonnant autour de la flamme d'une bougie. Il se raccrochait à sa haine, se sentait épuisé, ne savait pas combien de temps il pourrait encore tenir bon sans craquer.
Mais, finalement, il leva les yeux. Autant aller jusqu'au bout...

[Arya Du Varden]

Le hurlement se fit de plus en plus lointain, le spectre de Loup De Structeur semblait se dissipé au fur et à mesure que le silence revenait, que les autres spectres se dispersaient dans la pièce de telle manière que la magicienne supposa que chacun se plaçait vers ce qui devait être son bien probablement spolier à leurs survivants.

L'état de l'enfant n'échappa pas à la magicienne, mais sans expérience, elle se basa sur sa propre éducation où ses parents comme ceux qui s'étaient occupés d'elle laissaient les événements se dérouler jusqu'à leur dénouement, certes elle voyait que Podrick était en prise avec ses peurs et ses souffrances, mais les événements ne pourraient que les gommer ou les faire exploser. Elle s'approcha s'implement de lui, regardant avec curiosité l'aura qui maintenant changeait de couleurs tout en restant amicale, voire l'elfe pouvait presque ressentir de l'amour dans les ondes qui s'en échappaient, avant de doucement, sans le brusquer, décrisper avec peine les doigts de son petit protéger et la barre de fer chût enfin sur le sol.

Un rapide coup d'oeil la renseigna sur le trésor du spectre qui en était le propriétaire, mais elle ne toucha pas au contenu de la caisse, se contentant de porter son regard dans sa direction et de se réjouir qu'il ne fut plus rien, probablement que l'ouverture de sa caisse et les attaques des autres fantômes auront mis fin à son errance ici pour l'envoyer payer ses dettes dans les enfers.

Le silence régnait comme si tous attendaient que Podrick fasse ou dise quelque chose, que celui qui avait été le révélateur et la main de la justice dans le monde des vivants leur adresse quelques paroles.

La luminosité de l'aura s'intensifia et lentement une silhouette apparu avant qu'un visage parfaitement reconnaissable se dessine. Arya resta muette de stupéfaction, aucun besoin de connaître l'adolescent pour savoir de qui il s'agissait, elle avait sous les données de Podrick dessiné son portrait.

La voix connue de l'enfant se fit fraternelle et rassurante.

Salut Pod, tu es le héros que je n'ai pas eu le temps d'être, à toi seul tu viens de tous nous venger. J'aurais dû rester hier pour te parler, mais j'ai préférer que notre père quitte cette demeure pour ne jamais y revenir ... Je vais moi aussi partir, maintenant que tu es en sécurité ... avant, je voudrais savoir si ... Je ne sais comment t'expliquer, mais cette épée que tu as brandie avec courage est celle de nos ancêtres. Elle aurait dû me revenir le jour où j'aurais été sacré chevalier ... mais cela ne sera jamais, alors si ... si tu décidais de choisir cette voie, je te demande de l'emporter et qu'elle soit celle avec laquelle tu te battras, celle d'un chevalier de notre lignée, ainsi une parcelle de moi vivra à travers toi.

[Taliesin]

Podrick dévisagea le fantôme, incapable de prononcer le moindre mot, incapable de rassembler ses pensées. Il avait à la fois envie de fondre en larmes, de hurler, de partir en courant, ventre à terre, de se recroqueviller sur lui même et d'oublier tout ce qui l'entourait... Il avait ces envies, sans qu'aucune ne prenne le dessus, leur équilibre mouvant le laissant comme paralysé, inerte, comme déconnecté de cette réalité qui le dépassait.
Pourtant, les mots de l'apparition finirent par se frayer un passage dans la brume de son esprit. Doucement, il baissa les yeux vers l'épée abandonnée au sol, cette épée qu'il haïssait, comme il haïssait tout ce qui gisait alentour, tout ce qui le ramenait à de sombres époques. Il fit la grimace, se détourna, coula un regard en direction d'Arya,, en direction du spectre aux traits si familiers... Puis lorgna la pointe de ses bottes.
Il en avait assez. Désirait quitter le plus vite possible cette pièce sinistre, aller se perdre ailleurs, parmi les vivants... Il savait, cependant, que rien ne serait terminé tant qu'il n'aurait pas dit ce qu'on voulait qu'il dise.
Alors, bien que la seule idée de conserver l'arme lui fit horreur, il acquiesça. Si cela pouvait faire plaisir au fantôme, si cela pouvait permettre que tout s'arrête...
Et puis, si d'aventure l'autre était ce qu'il prétendait être...
Au fond, qu'est-ce que cela aurait de si étonnant ? Il avait bien croisé l'homme dont, entre tous, il aurait préféré oublier la voix, les traits, l'existence...

[Arya Du Varden]

Trop habituée à la magie, aux illusions, aux faits qui ne s'expliquent pas, Arya ne pouvait s'imaginer la réalité que Podrick vivait et ne comprit pas son comportement, se demandant si, comme lorsqu'il s'était inventé une mère indigne, il n'avait pas modifié la réalité de la vie partagée avec son frère. La seule chose que l'elfe pouvait constater, c'est que l'esprit de celui-ci était conforme à ce que l'enfant lui avait dit. Puisque son petit protéger semblait si perturber, que de pouvoir parler avec son frère semblait ne pas l'intéresser, voire que si ce fut la peur qui l'étreignait, Arya décida de le faire elle-même afin que l'esprit puisse être libéré et s'en aller dans l'éternité des âmes et que Podrick puisse regagner la lumière du jour.

Bonjour Aymeric, il m'aurait été agréable de te connaître en d'autres circonstance. Ici, j'aurai voulu pouvoir te poser mille questions pour permettre à Podrick de retrouver ses racines, mais il me semble qu'il ne souhaite plus que quitter ce lieu et je pense qu'il n'y reviendra pas avant longtemps, si il y revient un jour. Je reviendrai ne serait-ce que pour ceux dont l'âme erre ici, tenter de trouver une solution à leur présence, puis, je les aiderai à rejoindre l'éternité. Tu as aussi droit à la liberté de ton âme, Podrick est sous ma protection maintenant et si les souffrances qu'il a vécue seront toujours dans son coeur, elles s'estomperont petit à petit. Le regard de l'elfe était triste de devoir contrarier Aymeric, mais Podrick était vivant et qu'elle lui donna la préférence était bien naturel et d'une chose au moins elle était certaine, c'est qu'il voulait quitter cet endroit. Il veut devenir ecuyer comme tu l'as été, mais je ne pense pas qu'il veuille de l'épée. Je comprends la fierté qu'elle représente pour toi.

Comme si l'esprit eut un coeur dont les battements se seraient accélérer, ses ondes changèrent de couleurs sans jamais devenir menaçantes et il s'adressa directement à son petit frère.

Tout cela doit te paraître étrange Podrick, je ne sais pas si j'aurais eu ton courage, je me serais peut-être jeté dans les jupes de maman ... il y eut un silence ... elle nous aimait beaucoup, elle était si douce ... Pour l'épée, cela n'a pas d'importance, je comprends ... si tu veux partir, je comprends aussi ... que tu ne reviennes pas ici ... aussi ... j'aurai voulu pouvoir te protéger ... je suis désolé pour tout ce qui t'es arrivé ...

[Taliesin]

Le gamin, les genoux repliés contre sa poitrine et entourés de ses bras, demeura un long moment à observer l'apparition, à détailler ses traits, comme s'il se laissait gagner peu à peu par l'évidence, comme s'il ne pouvait... ou ne voulait plus la repousser. Enfin, il poussa un profond soupir qui ébranla toute sa carcasse, et ses yeux s'emburent.
T'as pas vraiment fait exprès de te faire tuer, hein... formula-t-il mentalement, puisque les mots refusaient de franchir ses lèvres. Alors t'as pas à être désolé, t'y peux rien. Pour le reste...
Il jeta un regard en coin à l'épée, grimaça à nouveau mais tendit la main pour en saisir la garde.
Si c'est important pour toi... Si tu l'aimais bien et que tu veux qu'elle se perde pas... Alors je la prends...

[Arya Du Varden]

De toute évidence, les mots de Prodick avaient profondément ému le spectre que sembla presque disparaître avant de prendre les couleurs de l'arc-en-ciel.

Merci Pod, je t'aime tu sais, je ne suis pas mort de mon plein gré, je peux t'assurer que je me suis battu, mais j'étais inexpérimenté. Je suis fier de toi et je sais que tu seras le chevalier qui poursuivra notre longue lignée, tu es digne de le devenir et tu seras la fierté de nos ancêtres.

La mission d'Aymeric semblait remplie, son spectre avait peine à se maintenir dans le monde des vivants.[/I]

Peut-être voudrais-tu me poser des questions ?

La magicienne restait silencieuse et pourtant à cet instant, elle aurait été volubile pour tenter d'en savoir plus pour les racines de son petit protéger. Pourtant elle resta muette, si Podrick voulait savoir, il demanderait, s'il ne voulait pas savoir ou n'avait pas la force, elle chercherait par d'autres chemins, ceux que lui apporteraient peut-être les objets qui étaient dans la caisse.

[Taliesin]

Le visage de Podrick se contracta comme il tentait de mettre de l'ordre dans ses pensées. Il savait que s'il avait eu tous ses moyens, les mots se seraient précipités hors de ses lèvres tant il aurait voulu savoir de choses... Pourtant, en l'instant, son esprit, trop plein d'émotions brutes, demeurait vide de questions. Il avait beau faire effort, rien ne venait ; pire, voir le fantôme de son frère peiner à se maintenir accroissait son sentiment d'urgence, lui faisant d'autant plus perdre ses moyens...
Cependant, une image finit par s'imposer à lui, et il poussa un long soupir de soulagement.
T'embêtes pas avec ça... songea-t-il. J'ai repéré le journal de père, dans nos affaires. Pis le tien, je crois bien... .Toute les réponses doivent être dedans...
Un nouveau frisson le parcourut tout entier.
Tu... Tu peux aller te... te reposer, maintenant. Et... je t'aime aussi.

[Arya Du Varden]

Aux mots de Podrick suivirent une myriade de couleurs qui finirent par devenir une lumière blanche avant de dsiparaître.

Je t'aime Podrick ....

Aymeric avait enfin pris le chemin pour rejoindre le paradis des anges.

Dans la pièce, les autres spectres semblaient s'être dissipés, certes ils attendaient qu'on les aide aussi, mais ils semblaient faire confiance aux vivants présents pour ne pas les abandonner là pour l'éternité, ils avaient compris que la magicienne semblait à l'aise dans cette univers où vivants et morts se cotôyaient et face à l'affliction de l'enfant, nul ne venait réclamer, il y avait déjà suffisament de tristesse étalée sur le sol entre les effets venant de la maison de Podrick, les déchets de la caisse qui les contenait et la caisse ouverte du fantôme de Loup De Structeur.

La magicienne entoura son petit protéger de ses bras et l'embrassa tendrement.

Je pense qu'il est temps de remonter, si tu veux emmener quelque chose, fais-le, si tu as besoin d'aide, je suis là. Mais si pour l'instant tu ne veux rien prendre, ce n'est pas important, je reviendrai chercher ce qui peut être utile. Pour le reste, je m'en occuperai plus tard, rien ne presse.

[Taliesin]

Le gamin, les doigts toujours serrés sur la garde de l'épée, acquiesça faiblement.
-Je vais prendre juste ça, pour le moment... murmura-t-il en la désignant. Après...
Il regarda les effets épars sur le sol, frissonna et détourna les yeux.
-Si toi tu veux ramasser les livres, là... ajouta-t-il, dans un souffle, en faisant un geste de la main vers deux petits manuscrits à la couverture de cuir noir. Je crois que ça sera déjà bien...
Il se remit péniblement debout.
-Et ensuite, je suis d'accord pour qu'on remonte... Même très d'accord.

[Arya Du Varden]

L'enfant semblait si mal que la magicienne ne chercha ni à le quetionner plus loin pour qu'il émette son mal, ni à prendre d'autres objets que ceux qu'il lui avait demandé. Rapidement elle l'entraîna vers la porte, se retournant juste avant de partir pour rassurer les spectres qui étaient présents malgré qu'ils fussent quasi invisibles et silencieux tout en poussant l'enfant à l'extérieur.

Je reviendrai ne vous inquiétez pas, certainement demain et nous pourrons chercher des solutions.

Il n'y eut pas de réponse et déjà elle avait franchi le seuil derrière Podrick et refermait la porte.

S'il fut une sortie rapide des sous-sols se fut bien celle qu'ils firent. La poignée ouvrit la trappe et tous deux grimpèrent les quelques échellons de l'échelle avant de regagner rapidement la cave. Dès qu'ils furent dans la grande pièce où se mourrait le feu, l'elfe ne regarnit pas l'âtre de suite au cas où Podrick voudrait sortir au grand air.

Veux-tu que je prépare une boisson chaude et quelques friandises ou préfères-tu aller te promener.

Quel que soit le choix de l'enfant, ils pourraient parler de son ressenti, de ses peurs et de son frère, surtout des espoirs qu'il avait émis et qui faisaient que l'enfant tenait dans sa main cette épée ancestrale, tout comme de l'avenir des spectres qui hantaient encore la demeure afin qu'il soit assurer que lorsqu'ils emménageraient dans quelques jours plus aucun d'entre eux ne seraient présents.

[Taliesin]

-J'crois pas que j'pourrai marcher très loin : j'ai les jambes en coton, dit Podrick. Ni avaler quoi que ce soit... Mais par contre j'veux bien boire quelque chose de chaud.
De fait, il paraissait frigorifié, que ce soit à cause de ses vêtements mouillés ou du contrecoup des violentes émotions qui l'avaient traversé.
Il réprima un nouveau frisson, déposa l'épée sur la table puis alla s'installer près de la cheminée, entreprenant sans tarder de ranimer le feu.

[Arya Du Varden]

La magicienne caressa doucement les cheveux de l'enfant, le mieux aurait été un bain chaud, mais elle ne lui en fit pas la proposition, elle déposa les deux calepins à côté de l'épée et s'empressa de se diriger vers la cuisine pour préparer un thé chaud qui lui ferait déjà du bien.

Elle alluma les quelques brindilles déjà prêtes dans le fourneau et y ajouta rapidement quelques branches bien sèches. Le temps que l'eau soit à la bonne température, elle chercha dans le sac déjà déposé la veille quelques vêtements que Podrick pourraient revêtir afin qu'il soit au sec et les lui amena.

Il serait bien de te changer, tu te réchaufferas plus vite ainsi. Le thé sera prêt dans quelques minutes.

Le temps que l'enfant se change et que le feu dans l'âtre pétille à nouveau joyeusement, Arya revenait avec un plateau sur lequelle elle avait déposé deux bols, une théiére fumante qui répendait une odeur agréable de thé à la canelle, un pot de sucre et quelques gâteaux secs.

Elle enlaça son petit protéger et l'embrassa doucement.

Tu as eu bien des émotions aujourd'hui, je suis très fière de toi, tu as su malgré tout rester fort et te surpasser. Certes, ce n'est pas évident pour toi de te retrouver face à ton passé, mais maintenant tout cela est derrière, tu pourra maintenant avancer vers ton destin de chevalier la tête plus légère.

[Taliesin]

Avant de répondre, le gamin prit un bol et avala quelques gorgées de thé. Mais il ne toucha pas aux biscuits.
-Se pisser dessus et manquer de pleurer comme un bébé, c'est pas vraiment ce que j'appelle rester fort... fit-il, un amer.
Il lorgna les flammes, un instant, puis grimaça.
-Et franchement, j'suis pas sûr que tout soit derrière... Et je trouve pas ma tête plus légère. Au contraire, c'est pire maintenant qu'avant : avoir revu les objets, le cap... le Rouge... et même Aymeric. J'me souviens de tout, à nouveau.. Presque comme si c'était hier. J'aurais mieux aimé oublier, tu sais. Pas tout, pas Aymeric, mais le reste, oui...

[Arya Du Varden]

Il y avait un fossé de différences entre l'esprit elfe et humain, mais ce qui ne permettait pas à Arya de comprendre la profonde détresse de Podrick était uniquement qu'elle n'avait pas de mauvais souvenirs de sa vie passée, hormis l'invasion d'Eternelle-Rencontre, mais elle était déjà adulte et l'analyse en avait été faite, elle en avait longuement parlé, certes une sourde douleur était restée, mais rien qui ne put lui faire apréhender celle de l'enfant. Mais, elle restait persuadée que rien ne pouvait être oublié et qu'il fallait faire sortir le mal par les mots pour que les cicatrices puissent enfin se refermer.

Tendrement, elle l'attira à elle, sa voix était douce, l'entourant d'amour.

Oublier ?! tu ne pourras jamais, mais porter un autre regard sur ce que fut ces tristes années, oui, cela tu pourras le faire. Peut-être que dans les calepins tu pourras trouver quelque chose qui te permettra de revenir avant que ta maman décède, avant que ton père ne vous emmène tous les deux dans les taudis. Tu n'es pas né là et ce dont tu ne peux consciemment te souvenir à marquer ton âme en silence. Ses souvenirs te feront voir les choses d'une autre manière. Mais pour y arriver, il te faudra accepter que tu as souffert sans rien pouvoir faire, que tu as été la victime d'êtres immondes et surtout que maintenant que tout cela est terminé.

Certainement qu'il te faudra du temps, mais quoique tu en penses, ce n'est pas d'avoir eut très peur qui est le plus important, c'est que malgré ta terreur d'assiter à des faits que je pense que tu ne comprenais pas, des souvenirs redevenu présents par la présence de ton bourreau, tu as été héroîc. Lorsque tu seras chevalier et que la peur t'entreindra, car cela sera, alors tu te souviendras que rien est impossible et tu vaincras.

La magicienne n'était pas certaine que l'enfant arriverait à comprendre son explication, il était las, l'esprit torturé, mais les mots lui reviendraient lorsqu'il serait remis et petit à petit feraient son chemin.

[Taliesin]

De fait, l'enfant la dévisagea avec perplexité, le regard toujours hanté.
-Peut-être... finit-il par murmurer. Même si je vois pas comment connaître tout plein de vieux trucs, ça pourra expliquer tout ce qui m'est arrivé...
Il soupira, reporta son attention sur les flammes, se perdit dans leur contemplation.
-Pourquoi il était dans la cave, le Rouge, à ton avis ? reprit-il enfin. C'était sa maison, tu crois ? ,

[Arya Du Varden]

La question de l'enfant était pertinante, mais Arya n'avait pas de réponse. Elle savait que la demeure qu'elle avait acquise avait été confisquée à un des proches de Nwalk, mais rien de plus.

Je ne sais pas tu sais, le nom de l'ancien propriétaire ne m'a pas été donné et je ne voyais pas d'intérêt à le connaître, la maison me plaisait, je voulais que nous y soyons heureux et tout me semblait parfait pour cela. J'irai me renseigner, car sur l'acte de vente, elle appartenait à la ville, l'ancien propriétaire ayant été dépossédé de ses biens. Il était peut-être propriétaire, peut-être seulement y habitait-il ou ... je ne sais pas.

Pour savoir ce qui t'es arrivé et bien maintenant que nous avons les calepins, nous pourrons trouver des indications sur ton passé par celui de ton père et de Aymeric. Pour l'instant, nous ne connaissons que ton prénom, si nous trouvons ton nom de famille, le nom d'une cité, peut-être d'autres personnes ou lieux, nous arriverons lentement à remonter les années pour retrouver ta vie passée, tes ancêtres et qui sait peut-être des membres de ta famille, oncles, tantes, cousins, grands-parents encore vivants qui pourront t'apporter d'autres souvenirs et renseignements sur tes ancêtres, retrouver tes racines pour que tu puisses te construire sur de solides bases.

Cela prendra peut-être du temps, mais j'ai l'espoir que nous y arriverons.

[Taliesin]

Podrick fit la moue.
-On trouvera personne : mon père disait que tout le monde était mort, si j'me souviens bien. Et après... J'trouve plus intéressant de regarder devant que derrière, J'vois pas ce que ça m'apportera de savoir ce que faisaient mes ancêtres, où ils habitaient... Qu'est-ce que ça changera, pour moi ? Rien... Tu vois, j'étais tranquille avant d'aller voir la cave, mes seuls soucis, c'était l'école - et les bains. Maintenant, j'ai tellement de trucs glauques dans la tête que... Non, le passé, ça sert pas à grand chose, sinon à se faire du mal...
Il soupira.
-Mais bon, je comprends que toi tu aies envie de savoir. Alors hésite pas à lire, si tu veux. Moi... ça m'intéresse pas vraiment. Pas maintenant, en tout cas.

[Arya Du Varden]

La magicienne ne pouvait rien affirmer, rien faire ,ni dire pour calmer la douleur de l'enfant, autre que de changer de sujet, mais tout était si frais, si présent qu'elle avait peine à trouver une activité qui serait suffisament plaisante pour Podrick et qui ne serait pas trop fatiguante pour lui qui semblait fortement affecté et épuisé.

Pourtant un jour ou l'autre il faudra y revenir car dans la vie de l'enfant grands nombres de situations allaient le renvoyer à ce passé qu'il voulait fuir pour éviter d'affronter la douleur qu'il y avait vécu, le peu d'activiter qu'ils avaient entreprises l'avaient déjà démontrer. Elle le serra un peu plus fort.

Laissons tout cela de côté pour l'instant, nous n'aborderons ce sujet que lorsque tu le voudras et si c'est jamais plus, alors ainsi ce sera.

L'elfe n'avait pas abandonné, elle ferait toutes les recherches qu'elle pourrait pour retrouver les traces de son passé et de ses ancêtres.

Le tenant toujours dans ses bras, elle laissa le silence juste rompu par le pétillement des flammes les envelopper de manière que l'enfant puisse récupérer et retrouver un peu de sérénité

[Taliesin]

Appuyé contre la magicienne, Podrick ne tarda guère à fermer les yeux. Il se détendit lentement, sa respiration se fit peu à peu plus ample. Bientôt, il dormait.
Cela ne dura guère, cependant. Quelques instants plus tard, le gamin se redressait en sursaut, une goutte de sueur dévalant son front. Il regarda autour de lui, comme s'il ne savait plus où il se trouvait, puis se hissa vivement sur ses pieds.
-Bon, alors, quel est le programme, maintenant ? dit-il d'un ton faussement enjoué.

[Arya Du Varden]

Pendant les quelques minutes de sommeil de l'enfant, la magicienne avait fait glisser par un sort les deux petits calepins jusque sur étagère haute afin qu'ils ne soient plus visibles pour l'enfant, seule restait sur la table l'épée. Puis lentement, elle s'était laissée couler dans ses souvenirs qui lui permettaient de trouver la paix tout en regrettant que l'enfant ne sache pas le faire, voire n'ait pas de souvenirs auxquels ils pourraient se raccrocher.

Lorsqu'il se réveilla brusquement, l'elfe n'eut pas le temps de le retenir que déjà il était sur ses pieds, mais tout laissait voir que son ton ne reflêtait pas son état d'esprit. Arya essuya tendrement la perle de sueur qui était roulait sur sa tempe devinant que son brusque éveil était dû à ce que les humains appeleaient cauchemards et qui étaient des images terrifiantes qui venaient plâner dans leur esprit et lui sourtit tendrement.

Je ne sais pas, nous avons de quoi dessiner, mais nous pouvons aussi aller nous promener ou nous rendre à la bibliothèque, à l'université ... je ne sais pas ce que tu préfères. Peut-être qu'au parc certains de tes copains sont en train de jouer, nous pouvons aller voir si cela te tente.

[Taliesin]

Podrick n'hésita qu'une seconde.
-Hum, en dehors de la bibliothèque, je veux bien faire ce que tu veux. Franchement, je n'ai pas de préférence. Alors choisis ce qui te tente le plus, toi : autant que tu t'amuses un peu aussi ! Après tout, c'est congé pour nous deux...
Il lui sourit, l'air aussi fringant qu'à l'accoutumée. Même s'il était très bon quotidien, il semblait que se livrer à une activité, quelle qu'elle soit, le tentait beaucoup. Sans doute parce que cela l'empêcherait de trop songer à ce qui venait de se produire...

[Arya Du Varden]

L'elfe l'observa tout en réfléchissant, peut-être serait-il bien de la laisser encore un moment profiter de la douce chaleur du feu qui pétillait joyeusement comme si ce fut un jour de fête.

Nous pourrions commencer par dessiner, je n'en ai guère le temps et c'est une activité qui me plaît beaucoup et puis nous pourrions ainsi profiter encore de la douce chaleur de la maison, peut-être la neige cessera-t-elle de tomber et le ciel s'éclaircira, il serait alors plus agréable d'aller faire un tour au parc ou même sur le port.

Dehors, il neigeait encore, mais les blancs flocons tombaient moins drus, le vent s'était un peu calmer.

[Taliesin]

-D'accord... fit Podrick. Je ne sais pas du tout dessiner, mais ça me gêne pas de te regarder faire. Tu te débrouilles très bien, j'ai déjà pu le voir avec le portrait que tu as fait d'Aymeric.
Aussitôt, il se mit en devoir de sortir les affaires dont ils auraient besoin, avec célérité et énergie, décidé à ne plus rester inactif un seul instant.