[Quête : Tel est pris qui croyait prendre] Groupe 3

[Joon]

Joon grelotait, il avait l'impression de servir d'enclume à un artisan des forges et ses entrailles semblaient sur le point de se révolter. Les deux animaux en revanche semblaient heureux de pouvoir bondir un peu, même si le chat apprécia peu le contact brusque avec l'eau froide.

Satané rituel... Il avait du mal le faire, macher trop longtemps la composante... Ça faisait bien trente cinq ans que son oncle ne l'avait pas effectué, il avait du oublier les détails...

[Damant]

Des mêches entières de cheveux s'étaient redressées autour de sa tête alors qu'il tirait avec ferveur sur la barque, sous l'effet du courant électrique. Mais lorsque Salazar dissipa la magie, il fut soufflé par le vent violent et ricocha par deux fois, sur l'eau puis sur des méduses avant de se retrouver planté dans le sable noir de la plage et l'écume des vagues, l'air hébété. Ses jambes lui cuisaient et son ventre lui faisait mal ; son sac qu'il portait en bandoulière lui avait fait l'impression d'un boulet de canon auquel il se serait accroché juste avant qu'on ne le tire.

Hhh....

Lève un doigt vers ses compagnons assis sur le récif. Tout en retirant de sa ceinture la hache d'abordage.

Mon épée! Je veux mon épée les gars!

Puis de sourire béatement. Arthur allait le soigner, encore.

Ca va être rigolo!

[Taliesin]

Quete : Tel est pris qui croyait prendre

Ça y est, ils avaient enfin pris pied sur cette fameuse île. Ce n'était pas allé sans incidents, mais ils y étaient arrivés. Sains et saufs.
Enfin, vivants, dirons-nous. Parce que sains et saufs...
Arthur, le cuistot et son perroquet l'étaient indéniablement. Ainsi que le louveteau et le chat, même si ce dernier semblait fort marri de se retrouver ainsi trempé. Salazar, pour sa part, paraissait toujours quelque peu ébranlé par les conséquences inattendues de ses sortilèges. Peut-être en ressentait-il le contrecoup... Joon, lui, souffrait d'un empoisonnement en bonne et due forme, dont les effets, s'ils n'empiraient plus vraiment, ne se dissipaient pas le moins du monde. Quant à Damant, enfin... Tout allait répondre de la possible intervention du paladin.
Touche positive de ce tableau mitigé : ils étaient parfaitement seuls, sur la plage. Aucun nouvel ennui à l'horizon.
Pour l'instant.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur aurait volontiers fait des pieds et des mains (surtout des mains, en fait) pour venir en aide à ses compagnons mais il avait épuisé son unique pouvoir guérisseur du jour lorsque Damant s’était grillé le bras dans la mer de méduses. A présent, il lui fallait une bonne nuit de sommeil pour récupérer, et il avait l’impression que Damant et Joon seraient guéris (ou morts) d’ici là. De plus, vu l'allure engageante des environs, fermer l'oeil risquait de constituer un acte de bravoure à bien peser, même si pour l'heure ils étaient seuls. Apparemment seuls.
« Je ne peux plus rien faire, ça ne marche qu’une fois par jour ! » se défendit-il en constatant que les regards s’étaient posés sur lui.
Il fit la grimace puis, gêné, retourna dans l’eau où il avait abandonné son épée à deux mains. Eviter les méduses crevées était dans ses cordes, mais il espérait qu’il n’y avait pas trop de crabes belliqueux tapis sous la surface.

[Damant]

N'oublie pas mon épée!

Se pose sur le sable, souriant

Il ne nous reste plus qu'à dormir alors! Sauf si quelqu'un peut soigner mes jambes!

[Taliesin]

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

-J'ai p'têtre un truc en stock... fit le coq qui farfouillait dans son sac, tandis qu'Arthur récupérait les armes tombées dans l'eau sans être victime d'attaque d'aucune sorte, outre celle du soleil qui tapait dur. Mais d'abord, je vais m'occuper de notre ami médusophage, là...
Il brandit une petite fiole au contenu mystérieux, s'approcha de Joon et, d'autorité, lui enfonça le goulot entre les lèvres.
-Ce truc à un goût abominable, prévint-il. Ça va te donner envie de vomir tripes et boyaux, et... tu les vomiras. Mais je crois qu'après, tu te sentiras mieux...
Abominable ? Le mot n'était pas assez fort : le druide n'avait jamais rien avalé d'aussi affreux. Mais le cuistot ne lui laissa pas l'opportunité de se dérober, quitte à lui pincer le nez pour qu'il déglutisse jusqu'à la dernière goutte.
Sitôt qu'il eut retiré la bouteille, Joon fut secoué d'un spasme monumental... Et les nausées commencèrent. Aussi pénibles que le breuvage. Mais libératrices, sans doute.

[Joon]

Si le groupe avait décidé d'établir un camp de fortune ici... Et bien Joon venait de se charger de marquer le territoire, odeur et visuel effrayant. Le contenu de la fiole était proprement infame. Lorsqu'il n'eut plus que de l'air à recracher, il s'allongea. Les maux de tête étaient encore là mais apaisés, tandis que son ventre se mettait à gargouiller gentiment. Joon se releva, prenant soin de s'écarter du contenu de ses entrailles. Il alla chercher sa lance, et embrocha une ou deux méduses grillées avec. Marcher, l'air frais, tout ça le remettait d'aplomb.

«Merci à toi, le Coq ! Diable, ce liquide était ignoble, je serais curieux de savoir à partir de quoi tu obtiens ce genre de brevage !»

Il s'assit à côté du cuisinier, et déposa les méduses entre eux. Il sortit sa dague, commença à étudier la créature sous tous les angles. Sous le regard de l'ancien forban, Joon chercha à dénicher une glande à venin, ou un organe susceptible de sécréter un poison. Il fit bien attention de tenir le chat et le louveteau à l'écart, et de ne pas toucher aux filaments qui, d'après Damant, n'étaient pas très agréables. Songeant aux résultats de son examen minutieux, il se tourna vers Le Coq.

«Dis-moi, tu penses qu'on pourrait préparer quelque chose avec ça ? Un genre de vivre à l'air inoffensif, mais qui contiendrait la même substance que celle qui m'a affectée ?»

[Damant]

HRP : et si on avançait un poil plus vite là? quitte a poster une fois par jour et pas tout les deux jours en disant quelque chose d'interressant parce que là, à coup de méduses et de grog poissuex je sèche carrement!

Tout sourire.

J'ai toujours mal aux jambes... J'arrive plus à me lever, on ira pas loin comme ça.

Au fond de son crâne, quelque part sous la surface, sent sa bonne humeur s'effriter...

[Arthur de Faisanlys]

HRP : suis pas sûr de comprendre ce que tu veux dire, Damant…
Arthur vint déposer l’épée de Damant à proximité du bretteur, craignant à moitié que son humeur maniaque ne l’amène à s’en servir de manière inconsidérée. Mais le malheureux était vissé au sable noir.
« Est-il prudent de monter le camp si près de l’eau ? » s’interrogea le paladin à voix haute. « A mon avis, cette zone est recouverte quand la mer est haute… Nous devrions monter [font='Segoe UI',Verdana,Tahoma]jusque là[/font]… »
Il désigna les pentes abruptes, rocailleuses et couvertes de petits buissons épineux qui entouraient la plage. L’ascension promettait d’être périlleuse, épuisante et ils avaient l’estomac vide. Mais Joon avait l’air de se remettre, il était même en train de planifier une sorte d’opération commando d’empoisonnement massif de mages démoniaques. Ce n’était pas stupide. Mais peut-être prématuré.
Le paladin se tourna vers Damant.
« Je peux vous porter. »
Sans doute.

[Taliesin]

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

L'examen de Joon ne révéla malheureusement rien de particulier : les méduses étaient d'une conformité particulière, déroutante, mais le sort lancé par Salazar avait grandement abîmé leur fragile organisme qui se réduisait désormais, grosso modo, à une visqueuse bouillie rosâtre. S'il y avait eu quelque chose ressemblant à une glande à venin, il n'en restait plus trace...
-Oh oui, je pense qu'on pourrait faire ça... répondit le coq. Facilement, même : j'ai quelques épices, quelques condiments... Une bonne cuisson, un peu de savoir-faire, et ces saletés auraient l'air des plus appétissants !
Il farfouilla à nouveau dans son sac, en sortit un petit bocal et le lança à Arthur.
-Aidez-le à mettre ça sur ses brûlures... Bon, elles n'ont pas été causées par de l'huile bouillante ou une casserole en train de cramer, mais ça devrait quand même marcher !
Durant tous ces échanges, le mage qui complétait le quintette de naufragés était demeuré silencieux. Il fixait la crique avec intensité : les cadavres de méduses étaient en passe de disparaître, s'enfonçant dans les eaux... A l'endroit où celles-ci étaient les plus profondes, on pouvait désormais voir des bulles crever à la surface, de plus en plus nombreuses.

[Damant]

Damant sourit à l'adresse du paladin.

Ou me tutoyer, je ne suis pas général!

Attrapant le pot des mains d'Arthur il s'appliqua à étaler une belle couche uniforme de cette gelée claire sur ses brûlures. Tout en regardant dans la même direction que le mage.

Ca en fait des bulles!

[Taliesin]

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

HRP : bon, d'ordinaire, je préfère attendre que tout le monde ait posté pour le faire, mais je crois qu'il faut quand même qu'on avance un peu...

-Et pas que des bulles... lâcha Salazar.
Quelque chose affleurait lentement à la surface de l'eau, au centre de la crique. Une sorte de dôme rosâtre, visqueux... il était difficile de déterminer sa taille, puisqu'apparemment, seul son sommet avait crevé l'onde. Mais c'était gros. Très gros.
Et ça avait des appendices...
Des tentacules apparurent près de la berge. Se mirent à ramper sur le sable.
Dans leur direction.

[Joon]

Joon bondit sur ses pieds lorsque les premiers tentaculent percèrent la surface de l'eau.

«Nim'ph... C'est quoi ce... Ça a pas l'air amical. Tshh'kan !»

Faisant claquer sa langue, il intima à son compagnon animal de se réfugier loin de la berge. Outshi se releva et jappa pour que le chat s'active également. Dans le même temps, il saisit sa lance et aida Damant à se lever.

Les tentacules se rapprochaient. Joon allait en frapper un en guise de dissuasion, mais retint son coup. L'image de ses lianes gluantes et rampantes lui rappela un gros serpent qui vivait près de chez lui... Espérant que tout le monde l'entendrai, il chuchota à ses camarades :

«Attendez, il faut remonter la berge le plus doucement possible... Regardez, ça n'a pas d'oeil, pas à l'extérieur en tout cas... Si je ne me trompe pas, il se repère à nos vibrations, qui se propagent dans le sol... Le Coq, Salazar, Arthur, il faut qu'on parte chacun dans une direction, ayez le pied léger surtout ! Aller Damant !»

[Arthur de Faisanlys]

Maman méduse semblait avoir peu apprécié que l’on rôtisse sa marmaille. Joon avait raison : la retraite devenait impérieuse. Il aurait fallu trente-six épées à deux mains (et trente-six personnes capables de les manier avec brio) pour venir à bout du mastodonte rose qui venait à leur rencontre. Arthur se demanda une seconde si l’humain avait un goût aussi répugnant pour la méduse que la méduse pour l’humain (ou l’elfe). Sans doute la créature ne se posait-elle pas ce genre de questions. Après tout, avait-elle seulement un cerveau ?
Le druide proposait une stratégie, mais le paladin craignait qu’un elfe qui avait vécu toute son existence au sein d’une forêt ne soit pas particulièrement le plus calé dans le domaine des monstres marins. Néanmoins, comme personne n’avait la langue aussi bien pendue, et qu’il devenait urgent de se mettre en mouvement, il prit Damant sous les aisselles, le remit sur ses pieds, puis partit à reculons vers les pentes abruptes qui les encerclaient, espérant avoir le pas suffisamment léger. Il garda cependant son arme pointée sur les tentacules, prêt à se défendre au besoin. Il ne se faisait pas d'illusions (tout Lathandrite qu'il fut), le besoin viendrait.

[Taliesin]

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Il vint.
Si la stature de Joon, frêle et légère, lui offrait en la circonstance un avantage certain et un pas léger, lequel n'attira que fugacement l'attention d'un tentacule vigilant qui chercha bientôt ailleurs, il en allait tout autrement pour Arthur. Bien plus grand, bien plus lourd, devant de surcroît soutenir Damant - dont le baume du cuistot avait soulagé les brûlures sans tout à fait en supprimer la douleur-, il était forcément handicapé. Le jeune paladin s'en tira bien, pourtant, et même mieux que bien, jusqu'à ce que le talon de sa botte ne dérange un petit monticule de sable - si peu de choses ! - qui s'effondra.
Un tentacule jaillit presque instantanément, lui saisit la cheville avec une telle force qu'il manqua le déséquilibrer... Déséquilibré, Arthur le serait à coup sûr, d'ailleurs, d'ici quelques secondes, à moins qu'il ne frappe vite, qu'il ne frappe bien, qu'il ne frappe fort l'agressif appendice.
Dont, signalons-le au passage, les congénères avides se ramenaient à vitesse grand V.

[Joon]

Joon remplit son sac de sable, essayant de ne pas le faire trop brusquement, néanmoins l'urgence de la situation d'Arthur le crispa quelque peu. Une fois le sac suffisamment alourdi, il le fit tournoyer et l'envoya sur le sol, près de l'eau, espérant surprendre la bête. Pendant que le sac était toujours en vol, Joon s'élança dans la direction opposée de Damant et Arthur, sautant presque à pieds joints à chaque pas sur quelques mètres, avant de se mettre à courir le plus vite possible. Il fallait qu'il attire le monstre suffisamment longtemps le temps qu'Arthur soit hors de portée.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur poussa Damant derrière lui, espérant ne pas lui casser quelque chose de supplémentaire et saisit son épée à deux mains (ce qui était la manière prescrite par le fabricant, en réalité). Il n’avait bien évidemment pas l’habitude de combattre une douzaine d’adversaires tentaculaires à la fois, mais quand il s’agissait de sauver sa peau, ma foi, on ne pouvait pas faire le difficile. Pour l’heure, de toute façon, un seul appendice s’en prenait à lui, et de bien traître façon: en tentant de le faire tomber. Il abattit sa lame de toutes ses forces sur son agresseur, avec l’intention belliqueuse de le trancher sur place et de pouvoir déguerpir à nouveau. Sans plus se soucier de discrétion, cette fois.

[Damant]

Un sourire toujours plus ou moins forcé au lèvres Damant s'était laissé transporter sur quelques mètres avant qu'Arthur ne le laisse tomber sur le sable .

En se relevant il avait pris son épée en main et attrapé un genre de galet.
Il secoua la tête pour s'éclaircir les idées et attendit que le paladin aie abattu sa lame pour envoyer le projectile d'un geste rageur sur le dôme.

Pour voir...

[Taliesin]

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Les tentacules ne savaient plus où donner de la tête. Du moins, si tant est que des tentacules aient une tête, et, si oui, pour peu qu'on ne les en ait pas privés.
Ce n'était pas le cas pour celui qu'Arthur venait de décapiter. Le malheureux appendice blessé se tortillait sur le sable noir, tandis qu'une humeur immonde coulait de la plaie béante. Ses congénères indemnes s'étaient éparpillés un peu partout, à la poursuite de proies réelles ou imaginaires. L'un étreignait avec fougue le sac de Joon, tentant manifestement d'identifier sa nature profonde. Un autre s'était lancé aux trousses du druide lui-même, le talonnant de près. Arthur, le cuistot et Salazar, qui avaient abandonné la discrétion au profit de la vitesse, étaient également pris en chasse.
Il n'y avait guère que le chat et le louveteau, animaux à la patte légère, à être encore tranquilles. Et Damant, aussi, puisqu'il ne détalait pas et s'avérait, par conséquent, relativement protégé. Le galet qu'il lança décrivit une courbe gracieuse dans l'air surchauffé, avant de s'écraser, de rebondir sur le dôme rosâtre avec un bruit qui lui, gracieux, ne l'était pas - une sorte de chuintement mouillé à la viscosité indescriptible. La créature poussa un gémissement suraigu, incroyablement ténu et pitoyable compte tenu de sa taille... Mais ses tentacules redoublèrent d'ardeur, et le dôme commença à se soulever davantage au-dessus des eaux, provoquant d'imposants remous dans la crique...

[Arthur de Faisanlys]

Escalader la falaise sans perdre en célérité était probablement un vœu pieux, Arthur en était conscient. Pourtant, en tant que paladin dévoué à Lathandre, les vœux pieux faisaient partie intégrante de l’emploi. De plus, il se devait d’être optimiste : ils n’avaient pas fait tout ce chemin, bravé des pirates, une tempête, et le nettoyage intégral d’un pont (qui avait sombré depuis, bravo les travaux inutiles), pour périr dévorés par une méduse géante et rose ! Rose, bon sang. Une couleur très lathandrite, au demeurant. Peut-être était-ce une créature sacrée ?
Hum. Sans doute que non.
Le paladin fit cependant volte-face, dos contre les premiers rochers de l’escarpement et brandit à nouveau son épée. Il ne grimperait pas assez vite, il en était bien conscient. Il allait falloir, pour changer, guerroyer.

[Damant]

Tout en restant parfaitement stable, Damant écarta lentement les jambes pour s'assurer une position de tir adéquate et sorti précautionneusement l'arbalète légère de son sac, et entreprit de la monter.
Une fois cela fait, il décrocha le bouton de sa poche intérieure qui maintenait les carreaux en place et en placa un sur l'encoche prévue et visa attentivement, attendant de voir autre chose que le dôme roseâtre pour tirer.

Hey cuistot! qu'est-ce qui ferait du mal à un mollusque dans ce genre et que vous auriez sous la main?
Comme du sel pour les limaces, mais... pour ça.

[Taliesin]

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

-Heu... répondit le cuistot qui s'essayait au difficile exercice de la course sur sable avec obstacles mouvants, agressifs et dangereux, et s'en sortait plutôt bien, malgré sa jambe de bois. Je sais lutter contre les piqures de méduses : faut nettoyer avec de l'eau de mer et du sable pour enlever les bouts de filaments. Mais lutter contre les méduses-elles même, surtout de cette taille, je vois pas. A part tirer dedans et couper les tentacules comme le fait notre ami paladin...
De fait, adossé aux rochers, Arthur abattait sans discontinuer son épée sur les appendices voraces qui le prenaient pour cible, Une demi douzaine d'entre eux étaient déjà amoindris d'une bonne longueur, se tordaient de douleur, se reculaient parfois... Mais il ne faudrait sans doute pas longtemps avant qu'ils ne repartent à l'assaut. Et ne le feraient-ils pas que d'autres arrivaient déjà, bien décidés à éliminer pour de bon la tranchante menace.
Pour leur part, Salazar et Joon, à l'image du coq, privilégiaient pour l'heure l'esquive à l'affrontement. Mais ils viendraient peut-être à ce dernier, si la situation ne s'améliorait pas...
Quant à la créature elle-même, son dôme - il aurait plutôt fallu parler d'ombrelle, s'il s'agissait bien d'une méduse -, était à présent presque complètement émergé, au beau milieu de la crique. Immense, près de cinq mètres d'envergure, son rebord était hérissé de lobes étranges. Organes sensoriels ? Glandes vouées à quelque usage mystérieux ? Difficile à dire...

[Joon]

Joon sentit plusieurs fois un tentacule effleurer ses chevilles, chaque fois il accéléra davantage, sentant le monstre redoubler de frénésie. Arrivé à la falaise il commença à grimper, écorchant ses mains, mais se ravisa. Tournant la tête il aperçu Damant, resté sur la place, et Arthur au pied du mur rocheux. Il se défendait, tranchait, tailladait... Joon attrapa la lance dans son dos et se jeta à terre, effectuant un mouvement ample afin de trancher et de blesser un maximum des tentacules à sa poursuite.

[Damant]

Damant haussa un sourcil à l'adresse de Joon et reporta son attention sur la bestiole

... même pas une petite fiole de vinaigre pour assaisoner mes projectiles?

Il restait bien campé sur ses deux jambes alors que les filaments glissaient sur le sable noir autour de lui ; puis visa les lobes de la créature et appuya sur la détente.

[Arthur de Faisanlys]

Si les pieuvres avaient huit pattes, les méduses semblaient en avoir des milliers. Façon de parler. Arthur ne savait pas bien combien de temps il tiendrait encore à couper en rondelles de l’ectoplasme carnassier. Il savait cependant que grimper à la falaise aurait été suicidaire. Il ne lui restait donc qu’à espérer que Damant provoque quelque chose, n’importe quoi, de préférence quelque chose qui renvoie le dôme rose dans l’eau et qui leur permette de prendre la tangente. Mais il ne se faisait pas d’illusions, tout Lathandrite qu’il fut. Il avait l’intuition profonde que le coup du petit carreau d’arbalète qui vient à bout du Léviathan ne fonctionnait que dans les livres d’images et pas tellement dans la vraie vie.
Il espéra que s’il venait à trépasser, tous les autres y passeraient aussi. Sinon, il risquait d’y avoir quelqu’un pour colporter les circonstances pour le moins suspectes de leur fin, et honnêtement, des mages fous, oui, mais une méduse géante, non.
Puis il se morigéna d’avoir des pensées aussi vaines et égoïstes, et trancha un nouvel appendice audacieux, renonçant une bonne fois pour toute à les compter.

[Taliesin]

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Le fait que Joon s'adonne à son tour à cette activité passionnante qu'était le découpage de tentacules - il en trancha deux et en entailla profondément une troisième - décida le coq à en faire de même. Après avoir tiré de son sac une petite fiole et l'avoir lancée à Damant - "Du vinaigre !", expliqua-t-il avec un large sourire, il s'empara de son sabre et se mit à hacher menu les agressifs appendices. Sans atteindre l'efficacité d'Arthur qui les décapitait à tour de bras, il se révéla plutôt doué... Quant à Salazar, qui s'était immobilisé sur l'un des premiers rochers qui consistuaient la falaise - ou le talus escarpé, vu sa hauteur modérée -, il semblait encore hésiter à recourir à la magie.
craignant sans doute des effets secondaires aussi spectaculaires qu'imprévus.
Et la créature ? me direz-vous. Et bien... Elle avait beau avoir des tentacules à ne plus savoir qu'en faire, le traitement qui leur était infligé la mettait en colère... et la faisait souffrir, indéniablement, à en croire ses piaulements suraigus. Ce fut même un véritable hurlement, du genre de ceux qui vrillent les tympans (au sens propre) qui retentit lorsque le carreau de Damant perça l'un des lobes, le réduisant en amas de chair rosâtre, suintante d'humeur et d'innommables viscosités...
La méduse frémit, un instant paralysée... Puis repartit à l'assaut, ses filaments se jetant avec frénésie sur leurs proies devenues adversaires, sinon prédateurs.
Ils lui avaient fait mal. Mais il en faudrait plus pour l'abattre, malheureusement.

[Damant]

Damant attrapa au vol la petite fiole et ôta le bouchon avec les dents avant de recouvrir la pointe d'un carreau, ainsi que le corps en bois du projectile qui se gorgea du liquide, puis de reboucher la bouteille et d'encocher et tirer aussi soigneusement le trait sur un nouveau lobe.

Il jeta un coup d'oeil à Salazar et cria.

Du feu mage!!!

[Taliesin]

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Le carreau d'arbalète siffla dans les airs puis s'enfonça dans le lobe avec un bruit mat et gluant, immonde. La méduse laissa échapper un nouveau sifflement de douleur et de rage, ses tentacules se roidirent, se crispèrent, s'immobilisèrent un instant, avant d'être pris de soubresauts erratiques... puis de repartir à l'attaque.
Le lobe visé s'était-il avéré plus important que le précédent ? Le vinaigre avait-il eu un effet néfaste sur la créature ? Impossible de savoir vraiment. Une chose était sûre, en revanche : ce coup-là lui avait fait particulièrement mal.
Comme lui fit mal le coup porté par Salazar, bien que les étranges caractéristiques de l'île en matière de magie aient à nouveau fait des leurs. La boule de feu qu'il convoqua s'avéra particulièrement petite, particulièrement dérisoire d'aspect... Mais elle percuta le dôme et s'y enfonça en grésillant, laissant dans la chair rosâtre un minuscule cratère carbonisé, provoquant une nouvelle réaction douloureuse et enragée chez la terrifiante gardienne de cette crique au si juste nom...

[Joon]

Voila ce qui arrive quand carbonise les rejetons sans réfléchir. Décidément, cette créature avait vraiment beaucoup de tentacules. Quand Damant perça le bulbe rosâtre, Joon changea de tactique. Pas tout à fait de manière volontaire en fait : le cri de la méduse géante le fit sursauter et il baissa sa garde un instant. Une tentacule vint chatouiller ses mollets, et il eut une idée. Son combat avec le géant lui revint en mémoire, et il sauta à pied joint environ un pas devant lui. Les bras levés, sa lance fermement tenue, il attendit que les tentacules fassent leur travail.

[Taliesin]

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Ils ne s'en privèrent pas.
Une fraction de seconde plus tard, deux tentacules se ruèrent sur Joon, s'enroulèrent autour de ses jambes, de sa taille, de son torse et, l'enserrant de leur étreinte spongieuse, ils le déséquilibrèrent, le traînèrent sur le sable puis dans l'eau à une vitesse incroyable. Déjà, le dôme se soulevait, révélant une ouverture béante. La créature avait l'intention de lui régler son compte en le dévorant purement et simplement.
Mais il n'avait pas lâché sa lance, et ses bras étaient encore libres...