[Habitation] Demeure d'Arya Du Varden

[Taliesin]

Le gamin ne se le fit pas dire deux fois et, l'instant suivant, il commençait à descendre l'escalier d'un pas décidé. Il ne commit cependant pas l'erreur d'aller trop vite, de se faire piéger à nouveau par les marches escamotables, mais attendit qu'elles se soient retirées pour dérouler l'échelle qu'ils avaient installée à cet endroit et s'y engager.
Podrick semblait animé d'une détermination folle, et surtout d'une grande impatience : il avait envie d'en découdre, il n'y avait qu'à le regarder pour en être immédiatement convaincu.

[Arya Du Varden]

Mainte fois, la magicienne faillit retenir l'enfant, lui ordonner de rester à ses côtés, de ne surtout pas s'éloigner d'elle. Mais bien que les spectres eurent commis envrers elle un crime de lèse-majesté, Podrick avait bien plus le droit qu'elle de vouloir leur faire payer leurs erreurs dont il avait un victime sans avoir aucune chance d'y échapper.

L'enfant avançait, déterminé et la hargne qui imprégnait son être était impressionnante pour l'elfe dont l'empathie lui renvoyait ces sentiments violents.

Invisibles et pourtant bien présents, la magicienne savait que les spectres étaient là, qu'ils tournaient autour d'eux indicis, incapables de savoir que faire. Ils s'attendaient à la voir, mais pas seule et pas armée de son bâton de mage duquel ils devaient craindre les pouvoirs, pouvoirs certaines, mais que l'elfe était incapable d'activer, cela ils ne le savaient pas.

Et surtout que celui qu'il avait autrefois avili, le soir même terrorisé, se présente face à eux, son aura menaçante presque palpable.

Lorsque Podrick et Arya se présentèrent devant la porte, celle-ci était grande ouverte. Sur le sol, il restait encore bien des sacs, caisses et autres objets ayant appartenus aux fantômes maintenant partis et que l'elfe devait encore apportés à leur propriétaire. Mais sur la gauche, deux sacs et une petite caisse trônaient séparés des autres, les biens des spectres encore présents qui ne pouvaient acceptés de les quitter.

Dès que Podrick eut passé le seuil de la porte, l'air ambiant devint presque irrespirable ...

[Taliesin]

Le gamin ne se laissa pas démonter pour autant.
-Coucou ! lança-t-il d'une voix forte, un large sourire carnassier aux lèvres. C'est la p'tite fille et la sorcière, on passait dans le coin, alors on s'est dit qu'on allait vous rendre une p'tite visite ! On vous dérange pas, j'espère ?

[Arya Du Varden]

Arya ne dit rien, la voix de l’enfant, certainement bien plus forte que celui-ci ne put l’imaginer en raison de son ouie atténuée, lui fut suffisamment compréhensible pour qu’un sourire se dessine sur son visage alors qu’elle se tenait deux pas derrière l’enfant attendant la réaction des fantômes qui ne se fit pas attendre telle qu’elle l’imaginait prévoyant autant leur colère que leurs craintes qui étaient, mais autant la magicienne que son petit protéger ne pouvaient entendre les sons, leurs oreilles pourvues de bouchons de cire ne permettaient pas à ces sons ténus de les atteindre. Pourtant, après un silence une voix qui se voulait repentante s’élèva doucement, Mots mensongers et inutiles.

Le passé est le passé, nous avons payer de nos vies pour cela, ce soir ... nous sommes désolés, mais depuis tant d'années passées ici et depuis que les autres sont partis...

[Taliesin]

Podrick croisa les bras, sans se départir de son sourire mauvais.
-Oh, désolés ? C'est gentil, ça, de présenter des excuses, ça me touche beaucoup. Mais... J'ai un trou de mémoire, là, alors dites-moi, si vous voulez bien... Qu'est-ce que vous m'avez fait, tout à l'heure, quand je vous ai demandé pardon ? Et qu'est-ce que vous avez fait, il y a deux ans, alors que j'étais à votre service, quant j'ai dit que j'étais désolé pour avoir renversé la cruche ? Dites-moi, parce que je ne voudrais pas être moins généreux que vous ne l'avez été...

[Arya Du Varden]

Passé la surprise que l'enfant fut présent, sans se sentir pleinement rassurés, ils espéraient que ce n'était qu'une mise au point que l'elfe avait décidée afin que Podrick puisse dire son mécontenement, voire que peut-être estimait-elle qu'il avait dû exagéré, enfin, ce serait la meilleure des possibilités et en tous cas c'est celle qu'ils adoptèrent. Bien que le ton de l’enfant et surtout qu’il eut oser les invectiver en abordant un sourire qu’il n’aurait jamais dû se permettre fit vibrer de colère l’air qui entourait les spectres, il évident, quils savaient qu’il valait mieux pour eux de contenir leur rage et la réponse fut émise d’un ton soumis qui se voulait innocent.

Mais, de quoi parles-tu ? … Ce ne devait pas être moi, je ne me souviens pas que tu aies cassé une cruche et tout à l’heure, c’était un jeu, toi-même tu avais dit que tu voulais bien jouer. Alors comment peux-tu maintenant nous le reprocher.

[Taliesin]

-Ooooh, Arya, c'était un jeu ! s'exclama le gamin, mimant l'étonnement à la perfection. Juste un jeu ! Oh ben ça, j'avais pas compris... Moi, je croyais que vous vous étiez mis tous les trois pour me faire peur et me torturer... Mais c'était quoi, les règles, en fait ? Non parce que je voudrais comprendre... Et Arya aussi, elle voudrait comprendre, parce qu'elle pensait que vous me vouliez du mal... C'était quoi, le but du jeu, alors ?
Podrick arborait l'air innocent de qui a sincèrement envie de savoir ce qui avait fait rire les autres pour en rire à son tour. Comme s'il n'était question que d'une bonne blague dont il n'avait pas saisi la chute.

[Arya Du Varden]

Silencieuse, l’elfe laissait à Podrick les initiatives ne portant son attention que sur les spectres qui leur faisaient face. Elle les sentait déconcertés par l’aplomb de leur victime et lorsqu’il la mis directement en cause dans la demande d’explication, elle vit leur agitation alors qu’elle-même ne démentait aucunement se poser des questions.

Dénués de tout respect, les rouges qu’ils furent n’en étaient pas pour autant idiots et bien que l’enfant sembla parfaitement sincère dans sa question, ils sentaient que s’ils ne trouvaient pas les bons mots, ils se feraient éjecter avant d’avoir put réagir. Et pour leur défense, surtout vis-à-vis de la magicienne, ils n’avaient guère d’excuses à avancer. Alors à défaut de vérité, ils tentèrent de dévier vers le mensonge car si en l’instant l’enfant avait une assurance totale, il pouvait parfaitement l’avoir eue avant cette nuit et dans leur errance, ils avaient été témoins de petits mensonges même si ceux-ci le furent pour des futilités et que la magicienne n’y avait visiblement pas adhéré. D’ailleurs lorsqu’il faisait mention de l’elfe, un grand respect tentait les mots.

Bon, peut-être qu’à la fin nous sommes allés un peu loin avec la dague, mais tu te doutais bien que jamais nous t’aurions fait de mal, cela tu le sais depuis le jour où tu es venu habiter ici. Au début, tu nous as demandé de te laisser tranquille et nous l’avons fait, ensuite tu as dit que tu voulais bien, mais que jamais ta tutrice ne devait le savoir et nous avons été prudents, elle n’en a rien su, mais puisque tu insistes, alors nous sommes obligé de tout dire, tant pis pour toi. Et tu sais parfaitement que ce soir, comme les autres nuits, le but du jeu était de nous distraire. D’ailleurs comme d’habitude, nous t’avons demandé si tu voulais jouer avec nous. A plusieurs reprises, nous nous sommes arrêtés et jamais tu n’as dit que tu ne voulais plus jouer. Tu es aussi coupable que nous que cette fois ta tutrice ait découvert le désordre qui règne dans ta chambre.

Arya faillit bondir d'indignation, bien que les paroles du fantôme pouvaient décrire la vérité. Elle avait à plusieurs reprises surveiller les bruits dans la maison et n'avait rien entendu, cela avait pu être identique d'autres nuits. Et, au vu du manque de crainte de l'enfant en cet instant, il était parfaitement possible que pour une fois, il voulu être le maître du jeu.

Mais elle ne fit rien, ne dit pas un mot bien que sa rage et sa haine ne faisaient qu’augmenter au fur et à mesure de leurs paroles. Que les faits furent tels qu'ils l'exposaient ou pas, ils l'avaient trahie.

[Taliesin]

Podrick haussa les sourcils, brièvement déstabilisé par l'audace du spectre. L'ampleur de ses mensonges n'avait d'égal que la tranquillité avec laquelle il les assénait, et ils contenaient assez d'infimes onces de vérité, assez de faits réels pour avoir les dehors de la crédibilités. Mais ils n'en demeuraient pas moins des mensonges ridicules, et la colère de l'enfant s'en trouva encore renforcée, si semblable chose était possible.
Pourtant, il ne s'emporta pas. Ne bâtit pas immédiatement en brèche les insupportables assertions. A malin, malin et demi : il allait tenter de prendre le rouge à son propre jeu.
-Puisqu'on en est à tout dire... commença-t-il d'une voix tranquille, Est-ce que vous voulez bien lui expliquer ce que je devais faire pour vous distraire ? Lui expliquer en quoi consistait le jeu ? Elle le trouvera peut-être très amusant, elle aussi...
Il avait mis dans ses dernières paroles une note d'espoir, comme s'il souhaitait vraiment que ce soit le cas.

[Arya Du Varden]

Trop habitués à la fourberie, les spectres murmurèrent entre eux avant que celui qui semblait avoir le plus d’emprise sur le groupe ne reprenne la parole. Sa voix était contrite comme s’il craignait le pire des châtiments. Mais la duperie avait toujours fait partie de sa vie et il n’allait pas se laisser faire par un morveux qui finalement leur offrait une distraction sans qu'ils n'eurent rien demandé.

Nous … nous… réalisions les défis que tu lançais. Puis s’adressant visiblement à la magicienne, il continua sur le ton du coupable. Nous avons dû voler quelques pièces d’or dans vos économies, parfois nous avons dû déplacer des objets pour que vous peiniez à les retrouver et … enfin tout cela nous amusait à vos dépends, je le reconnais et vous prie de ne pas nous en porter ombrage.

Le silence s’était fait alors qu’Arya ne savait plus vraiment si c’était réalité ou pure invention. Podrick avait semblé troublé par leur première réponse et sa question pouvait être de mettre toutes les fautes sur les spectres. La colère qui l’habitait faillit lui troubler l’esprit car elle ne comptait jamais ses économies et parfois dans la distraction posait telle ou telle chose sans se souvenir après où elle l’avait mis ce qui ne lui permettait pas d’affirmer ou confirmer les dires du spectre.

Mais, elle faisait une confiance totale à Podrick qui à ses yeux n’aurait jamais volé la moindre pièce et ne voyait pas pourquoi, il aurait voulu qu’elle perde du temps à retrouver l’objet dont elle avait besoin. Il y avait bien un soupçon de doute qui persistait bien qu’elle voulu le chasser à tout prix, si cela était, la suite révèlerait la vérité et elle s’abstint d’intervenir.

[Taliesin]

Cette fois, une expression indignée se peignit sur les traits du petit garçon. Ils essayaient d'insinuer le doute chez la magicienne, de lui faire porter la seule responsabilité de ce qui s'était produit... et de ce qui ne s'était pas produit.
Sa première impulsion fut de s'inscrire en faux, de dénoncer avec force leurs mensonges. Mais il se contint. Il ne devait rien dire qui pût être utilisé contre lui. Il fallait laisser parler le spectre, au contraire, le ramener sur des terrains dangereux où les explications qu'il fournirait s'avérerait bancales, décrédibiliserait tout son discours...
-Et les défis qui se cantonnaient à ma chambre ? s'enquit-il, toujours tranquille malgré la colère qui l'habitait. C'était quoi ? En entrant, Arya a vu tous les résultats, mais seulement les résultats. Alors, elle aimerait sans doute savoir les causes... Oui, c'était quoi, les défis, dans ma chambre ?

[Arya Du Varden]

L'indignation de Podrick ne fit que réjouir le spectre et ce n'est pas le calme que l'enfant voulait conserver qui le déstabilisa.

Dans ta chambre ... tout comme ce soir, lorsque nous arrivions tu te levais et t'en aller fermer la porte en disant "ça va faire du bruit ce soir, il faut pas qu'elle entende", nous, nous refusions car nous savions avoir juré ne jamais quitter la cave et que si nous étions découverts, nous serions jeté dehors, mais tu nous as menacé de crier et de dire que tu n'avais rien demandé. Alors c'est trop fort, tu sais que tu peux mentir tant que tu veux, c'est toujours toi qu'elle croira ...

Dans son silence, le regard 'Arya passait des spectres à l'enfant, tout restait plausible, mais trop gros. Elle ne voyait pas Podrick jouer avec les fantômes et encore moins avec ses anciens bourreaux, à moins qu'ils ne le fussent pas et que ceci fut inventé par l'enfant pour rendre cérdible son histoire car elle aurait découvert le pot aux roses. Un frisson lui parcourut l'échine alors qu'elle devait bien reconnaître que c'était la première fois que Podrick racontait en détail ce qui lui était arrivé ...

[Taliesin]

Il fallait poursuivre sur cette voie. Plus le fantôme en raconterait, plus son histoire paraîtrait ridicule à Arya. Il n'osait pas jeter de regard dans sa direction, par crainte de voir le doute se dessiner sur son visage. Il préférait continuer à observer le spectre... et à l'obliger à parler.
-Mentir ? fit l'enfant, l'air peiné. Mais ais-je dit un mensonge depuis que je suis arrivé ? Je me contente de vous poser des questions pour que vous puissiez faire toute la lumière sur cette histoire.
Il sourit, encourageant.
-Alors, profitez-en. Qu'est-ce qui se passe, quand la porte est fermée ? Quels sont les défis, quels sont les jeux ?

[Arya Du Varden]

Arya ne savait plus que penser, l'aplomb de l'enfant lui semblait trop naturel pour que les spectres l'effrayent, il insistait trop sur ce qui se serait passsé dans la chambre, il était tout simplement trop sur de lui, comme si fautif, grâce à l'amour qu'elle lui portait, il était certain de l'impunité, voire qu'elle ne mettrait nullement en doute des dires.

Pourquoi avait-elle invité l'enfant à l'accompagné, allait-elle découvrir que les souffrances vécues autrefois lui manquant alors qu'elle s'était efforcée de le plonger dans un cocon de douceur, avaient créé une dépendance et qu'il aurait réellement obligé les spectres à des petits jeux sordides. Elle devait reconnaître que l'enfant lui avait déjà menti sans qu'elle s'en douta avant qu'elle ne recueille chez elle et les mensonges n'étaient pas des moindres alors qu'ils se rapportaient à des être vivants. S'il avait si peu de respect pour les vivants, il était possible qu'il n'en ai pas pour les morts.

Le spectre lui n'était pas aveugle et le doute qui s'insinuait lentement dans l'esprit de l'elfe plus les répliques fusaient ne lui échappait pas. Surtout, il avait parfaitement compris la réponse que Podrick attendait et une fois de plus, il s'adressa directement à Arya d'une voix gênée.

C'est que ... Madame, je ne sais si je peux, nous avons bien tenter de lui faire comprendre que ce n'était pas bien, que ses petits jeux étaient ...., je ne peux, vous allez être offusquée et peut-être que vous le renverrer dans les taudis. Non je ne peux pas ... nous sommes morts et peu importe ce qui peut nous arriver, il est parfois bizarre, mais nous l'aimons bien, alors oui, j'avoue que nous sommes fautifs pour tout ce qu'il voudra.

Dès que le fantôme eut terminé sa phrase, les ombres s'estompèrent comme s'ils eurent disparus ou qu'ils attendaient repentants les foudres de l'elfe. Si Arya ne savait plus où était la vérité, elle sentait au moins leur présence.

[Taliesin]

Podrick réprima un soupir. Ils tentaient de se défausser, fuyaient la conversation. Il fallait impérativement qu'il les pousse à parler. S'il disait lui-même les choses, ils trouveraient moyen de les retourner contre lui. En revanche, s'ils les avouaient à leur manière... C'est lui qui aurait alors l'initiative.
-Allons, pourquoi fuyez vous la conversation ? fit-il, l'air sincèrement désolé. Si j'ai accepté de vous distraire, si c'est moi qui lançais les défis, vous n'êtes coupables que d'avoir cédé à ma volonté, et je suis alors le seul responsable de ce qui s'est produit.
Il hésita, puis décida d'aller encore plus loin. Quitte à faire davantage douter la magicienne. Cela ne pourrait que lui servir, au final, ils pourrait retourner cela contre les spectres. Il fallait qu'ils parlent.
-Alors, racontez tout, n'hésitez plus. Elle a pu voir les conséquences de ce qui s'est passé. Si vous vous taisez, elle croira que vous lui cachez comment les choses se sont passées... Alors que si vous dites toute la vérité... Elle trouvera peut-être ces jeux amusants, voudra peut-être y jouer à son tour.
A nouveau, de l'espoir, dans sa voix. Arya allait se poser des questions, c'était certain. Mais... Il avait foi dans la confiance qu'elle lui portait. Elle ne se ferait pas d'avis tranché avant que tout n'ait été dit.
Du moins, il l'espérait.

[Arya Du Varden]

Une voix s'éleva dans lequel teintait la vérité, fausse vérité certes, mais le timbre sonnait juste.

Non Podrick, nous ne dirons rien et, accepte notre sacrifice, il en va de ton avenir.

Puis, la voix s'adressa à la magicienne comme s'ils les spectres étaint bien décidés à ne pas charger l'enfant.

Ce n'est pas ce que nous voulions, mais nous sommes prêts à partir là où vous le souhaiterez, nous n'avons qu'une seule requête, que nos biens restent à tout jamais ici, qu'ils ne profitent à personne.

La magicienne était perdue entre les dires des spectres et de Podrick, biensûr qu'elle faisait confiance à l'enfant, qu'elle avait d'abord pensé que c'était pour lui faire comprendre qu'il était innocent qu'il avait avancé qu'elle put vouloir participer à leurs jeux, mais un autre point de vue la tarraudait. Son petit protéger avait-il l'esprit déranger au point d'espérer qu'elle y prendrait du plaisir. Pour la réponse du spectre, il venait de mettre en avant un point qui donnait raison à l'enfant, mais d'insister pour que les biens ne profitent à personne était en leur faveur et peut-être que durant les jours qui s'étaient écoulés avaient-ils quelque affection pour Podrick ce qui expliquait largement leur geste.

Arya soupira cherchant que faire pour démêler cette pelotte de mensonges et de vérités dans laquelle elle ne trouvait pas son chemin.

[Taliesin]

Podrick sentit un vent de panique l'effleurer, le repoussa à grand peine.
Ils refusaient de parler. Ils faisaient semblant de bien l'aimer, de se soumettre...
Or, s'ils ne parlaient pas...
Il se demandait s'il ne devait pas, dans l'instant, changer de stratégie. Mais, pour l'heure, à part dire sa propre vérité et, ainsi, permettre aux fantômes de la retourner contre lui, il ne voyait pas quoi faire...
Il allait donc continuer sur la voie qu'il avait initiée. Et si cela échouait encore... Il serait toujours temps d'aviser.
-Mais pourquoi voudriez-vous partir ? dit-il d'une voix étranglée, comme si la chose le peinait au plus haut point. Qui vous l'a demandé ? Qu'est-ce que vous auriez fait pour mériter ça ? Si vous m'avez juste obéi, si j'étais d'accord, vous n'avez rien à craindre !
Il fit un pas en avant.
-Ce ne serait pas mieux si on pouvait rester tous dans la maison ? Personne ne toucherait à vos biens, vous ne seriez pas contraints de disparaître, et nous pourrions continuer à nous amuser ensemble.
Il soupira.
-Si j'ai appelé à l'aide, tout à l'heure, c'est que vous... et bien, vous étiez impressionnants, et j'ai eu un peu peur ! Mais en fait, je m'amusais beaucoup. Et j'avais dit que je ferai ce que vous vouliez, oui. Alors, si je suis à l'origine de tout ça, si je suis d'accord, Arya n'y vera pas d'inconvénient ! Et on pourra continuer comme ça, tranquillement. Je voudrais juste que vous lui racontiez ce qu'on fait : c'est mieux si elle est au courant, on aura plus à se cacher, et elle vous autorisera sans doute à quitter la cave autant que vous le voudrez.

[Arya Du Varden]

Le brin de panique de Podrick n’échappa pas à la magicienne, mais profondément troublée, n’arrivant pas départager le vrai du faux au geste de soutien qu’elle faillit faire était venue une contre vérité, si l’enfant paniquait parce qu’il sentait que la sentence serait double pour lui, non seulement il avait fauté, mais avait renchérit dans son mensonge.

La voix se fit lointaine, comme si le spectre était déjà sur le chemin de l’au-delà. Résignée par la sanction qui ne pourrait que tomber. Amicale pour protéger l’enfant.

Parce que nous avons failli à notre parole, nous reconnaissons que tu n’es pas venu nous chercher, mais que c’est lors d’une de nos sorties que tu nous as demandé de jouer avec toi. Si nous n'avions pas fauté, rien de tout cela ne serait arrivé. Surtout ne dit jamais à ta tutrice en quoi consistait ton jeu, je te le déconseille. A nouveau, il s’adressa à l’elfe. Dame Arya, il est temps que vous agissiez.

Derniers mots prononcer comme une supplique qui ne fit que rendre le flou encore plus profond dans l’esprit de la magicienne qui ne voulait pas intervenir, ne pouvait pas, le faire serait ne jamais connaître la vérité.

[Taliesin]

Podrick demeura stoïque. Ne pas flancher, ne pas paniquer, poursuivre comme il avait commencé. Un brusque revirement de sa part aurait signifié qu'il venait de perdre la première manche. Maintenant qu'il s'était tant avancé, qu'il avait donné matière à doutes pour la magicienne, il ne pouvait pas reculer : sans quoi, ses doutes resteraient et viendraient contrebalancer la vérité qu'il avait déjà dite. Qu'il répéterait...
-Vous croyez qu'Arya est si bête ? reprit-il. Elle est entrée dans la chambre, elle m'a vu. Elle doit donc bien se douter de ce qui s'est passé. Si elle trouvais ça si affreux, vous croyez qu'elle m'aurait laissé discuter avec vous ? Non ! Elle vous aurait chassés tout de suite, et peut-être pire encore. Elle aurait fait pareil si elle vous en voulait vraiment d'avoir failli à votre parole, d'avoir quitté la cave. Au lieu de ça, elle nous laisse parler, parce qu'elle veut savoir la vérité. Et la vérité, je vous laisse la raconter, en plus ! Si j'étais en colère, si j'avais de mauvaises intentions à votre égard, je lui aurai déjà servi des tas de mensonges et, évidemment, vous ne seriez déjà plus là.
Il soupira à nouveau.
-Si vous m'aimez vraiment bien, vous devez lui raconter. Comme ça, elle pourra être tranquille, et vous rester ici. Si vous vous taisez, vous me mettez dans une situation délicate, elle va me poser plein de questions sur ce qui s'est passé, et je suis pas sûr qu'elle me croira, même si je dis que j'étais d'accord. Donc, si comme vous le dites, vous me voulez du bien, il faut que vous lui racontiez ! Comme ça, vous me tirez d'affaire, et comme elle m'aime bien et essaie tout le temps de me faire plaisir, elle vous permettra de rester et vous pardonnera pour être sortis de la cave. Vous aurez peut-être même le droit d'en sortir quand vous voulez ! Vous voyez, on a tous intérêt à ce que vous racontiez. Si vous vous taisez... C'est que vous ne m'aimez pas vraiment et que vous essayez de me jouer un tour. Vous me priverez de jeu qui m'amusent, qui me manqueront, et vous ferez douter Arya sur mon compte... Mais vous m'aimez bien, n'est-ce pas ? Alors, vous ne pouvez pas faire ça...
En partant, les spectres le mettaient vraiment dans une situation délicate. S'ils voulaient être fidèles à leurs mensonges, ne pas se trahir, ils devraient donc rester. Et puis... Il leur avait dit qu'il ferait tout ce qu'ils voudraient, alors qu'ils le tourmentaient dans sa chambre. Il l'avait dit spontanément. Pour les détourner du livre, certes, mais spontanément tout de même. Alors, au final, vu leur esprit torturé et dément, il n'était pas impossible qu'ils le croient assez dérangé pour s'être amusé... Et vouloir que ça recommence.

[Arya Du Varden]

Plus Podrick avançait, plus l’elfe doutait, il cherchait à faire parler les spectres qui n’avaient plus rien à perdre, ils le savaient, elle avait été claire et ne pouvaient douter qu’elle tiendrait parole, et pourtant ils se taisaient. Quels horreurs ni l’enfant, ni eux ne voulaient dévoiler ? Cette question était plus présente que jamais, que c’était-il passé dans la maison des rouges, dans la chambrer de Podrick.

Mais surtout, on parlait d’elle comme si elle ne fut pas là, comme si elle n’était qu’un objet. Un bref instant, elle faillit craquer, laisser exploser la colère qui montait et qui s’abattrait autant sur l’enfant que sur les spectres, mais au dernier moment elle se retint, seul son bâton de mage frappa violemment le sol alors qu’au sommet, ayant simultanément lancer un sort de lumière, une aura lumineuse naquit éclairant vivement la pièce et surtout, mettant en pleine visibilité les runes qui en ornait le pommeau qui semblait être le vecteurs de la lumière.

Les vibrations qui vinrent faire vibrer le sol ne venait pas du coup porter sur le sol, mais des spectres qui sentaient que leurs derniers instants étaient proches, mais ils se rendaient aussi compte que ce geste était également destiné à Podrick et faute de se voir absouts, autant tout faire pour nuire le plus possible à l’enfant.

La voix se fit supliante, presque larmoyante.

Podrick, il faut que tu cesses, demande à ta tutrice de nous faire partir, ne lui dit jamais, après elle oubliera.

[Taliesin]

Il avait échoué à les faire parler.
Comme il avait échoué à les vaincre alors qu'ils l'avaient enfermé dans sa chambre.
Il n'était décidément bon à rien.
Pire : les mensonges dont il avait usé se retournaient contre lui. Arya devait douter. Etait en colère, il le voyait bien. Il s'était mis dans une situation difficile où il pouvait tout perdre. Être renvoyé à la rue... Il imaginait mal la magicienne le jeter dehors dans l'instant, sans explications supplémentaires, mais... Si elle avait cru ses mensonges, si elle le pensait aussi dévoyé qu'il l'avait laissé supposer, que ne l'avaient sous-entendu les spectres, qu'aurait d'étonnant une telle réaction ?
Ses mensonges n'avaient servi qu'à cela. Et certainement pas à tromper les fantômes : ils devaient percevoir ses émotions, savoir où il voulait les mener...
Il devait changer de stratégie, et vite. Très vite.
Mais que faire ? S'en prendre à leurs bien pour les mettre en colère ? Arya pourrait y voir une nouvelle marque de sa malignité...
Non, il devait continuer à parler. Et profiter de l'erreur que ses ennemis venaient de commettre.
-Vous voyez ? dit-il, d'une voix moins assurée qu'il ne l'aurait voulu. Votre silence met Arya en colère. Vous le saviez en vous taisant, vous l'avez fait sciemment. Vous avez donc menti en disant que vous m'aimiez bien, en faisant comme si vous vouliez le mieux pour moi : vous voulez juste qu'elle me renvoie, qu'elle me pense fou, méchant, menteur, qu'elle me pense capable d'aimer des jeux pas très recommandables. Vous avez menti sur cela, sur le fait que vous m'aimiez bien. Ce qui veut dire que vous avez pu mentir pour le reste.
Il se tourna vers la magicienne, lui adressa un sourire penaud.
-Est-ce que tu voudrais bien dire ce que tu as remarqué, en rentrant dans la chambre ? Tout ce que tu as remarqué ? Je crois que c'est important...

[Arya Du Varden]

Alors que Podrick reprenait la parole, la colère montait en la magicienne au point qu’elle faillit la laisser éclater et lorsque l’enfant se retourna vers elle, il s’en fallut de peu qu’elle lui coupe la parole sentant qu’il allait chercher à ce qu’elle intervienne en sa faveur quoiqu’il ait fait. Heureusement que l’amour qu’elle lui portait la retint et lorsqu’il évoqua l’image qu’elle avait vue en rentrant dans la chambre, celle-ci vint déchirer son âme et elle n’eut plus une once de doute qu’il fut innocent et était déterminée à en finir maintenant.

Tout en elle s’enflamma, son regard devint sombre et le bâton de mage qui reflétait son état d’âme se mit à vibrer donnant l’impression que les runes s’activaient pour un sort. Le ton de sa voix fut sec, venimeux, n’annonçant aucun bon présage.

Je crois que cela suffit, si tu as encore quelque chose à dire dis-le, sinon tais-toi !

Cette rage, cette haine n’était pas pour son petit protéger, mais tout comme les spectres, c’est le visage qu’il voyait, les sons qu’il entendait de quoi le terroriser sur son probable châtiment, lui confirmer que l’elfe le croyait coupable et qu’elle allait le jeter dehors sur le champ.

Les spectres comprirent également que leur dernier moment ici bas était arrivé, mais ils ne bougèrent pas, non seulement ils étaient ravis en pensant qu’Arya était également remontée contre l’enfant, mais surtout ils attendaient de celui-ci qu’il les sortent de ce mauvais pas.

[Taliesin]

Ainsi, il était perdu.
Il avait échoué sur toute la ligne. Echoué à faire se trahir les spectres. Echoué à faire éclater la vérité. Tout ce qu'il avait dit, fait, n'avait abouti qu'à le déservir. A faire douter la magicienne, à la mettre en colère, à la décider à le jeter dehors.
Il était perdu.
Même si elle ne le jetait pas dehors immédiatement, ses doutes persisteraient et, les fantômes disparus, elle n'aurait plus que sa parole à lui. Qui ne pèserait sans doute pas très lourd, au regard de ce qu'elle pouvait le soupçonner d'être...
Sa première réaction, alors qu'il devenait aussi blanc qu'un linge, fut de se recroqueviller, d'attendre la suite.
Mais il ne put se résigner à voir son nouvel univers s'effondrer en un instant, à cause de ses bourreaux, à cause de ses propres incapacités...
IL ne pouvait leur laisser la victoire sans tenter, une dernière fois, de combattre.
-Attends ! s'exclama-t-il d'une voix étranglée, méconnaissable. S'il te plait, répond à ma question... Si je dis les choses moi-même, ils inventeront de nouveaux mensonges ! C'est important que tu dises ce que tu as vu, et que tu me laisses continuer de parler... C'est important pour que tu saches ce qui s'est passé dans ma chambre et... ce qui s'est passé dans la maison des Rouges... S'il te plait, Arya;..

[Arya Du Varden]

Alors que Podrick s’exprimait, la magicienne n’était pas consciente qu’il put se sentir perdu, qu’elle le jeterai dehors ou au mieux que des soupçons continueraient à planer sur ce qu’il fut réellement, mais cette supplique qu’il émit d’une voix étranglée la fit reculer dans sa vengeance, alors qu’elle avançait de deux pas pour se mettre à la hauteur de l’enfant et que son bras tendre et protecteur se posait sur son épaule, geste qu’il connaissait bien, contrastant avec le ton de sa voix qui reflétait toujours le sentiment de haine qu’elle portait aux spectres.

Soit, si c’est cela que tu veux. Que c’est-il réellement passé dans la chambre de Podrick pour que je l’entende hurler de détresse et que je le retrouve prostré de terreur et totalement nu. Attention …

Comme tous les humains non mages, voire bien d’autres, l’elfe savait que ne connaissant rien en magie, ils étaient tous prêts à imaginer tout et n’importe quoi. En l’instant, elle savait la faiblesse de ses interlocuteurs et pensa à l’utilisation d’un sort inutile, mais particulièrement impressionnant. Pourtant, alors que ses lèvres remuaient, ce n’était pas le sort prévu qu’elle murmura, mais les premiers paroles activant son bâton de mage et s’il manquait encore la majorité de la formule, une première rune s’illumina lançant dans la pièce un rai couleur arc-en-ciel. Si elle ne pouvait aller plus en avant dans sa finalisation, elle savait ce que cette première rune lui permettait. Elle abaissa son bâton visant à peine quelques centimètres d’où les spectres se trouvaient et lui fit faire une ellipse. Sur le sol, une ombre noire se dessina.

Et surtout au premier mensonge vous disparaissez dans les abysses des enfers.

L’effet était suffisamment menaçant pour qu’une vibration se fasse sentir, les fantômes ne savaient quel profil tenir, mais de toute évidence, ils optèrent pour la vérité et lentement, parlant à tour de rôle, les voix se faisant parfois presque inaudibles dans les moments où ils savaient parfaitement que leurs actes allaient aggraver la sentence.

Les farces sordides qu’avaient vécues l’enfant vinrent aux oreilles de la magicienne qui avait peine à rester sur sa retenu, mais qui jamais n’intervint. Vint ensuite la maison des rouges et là, tout sembla plus flou, bien que la magicienne put comprendre que son petit protéger n’avait pas vécu le pire qu’elle soupçonnait, mais cela n’enlevait rien à l’atrocité de leur comportement. Alors qu’ils semblaient avoir terminé leur récit le silence s’étant installé, Arya prête à exploser s’adressa à Podrick et si le ton de sa voix marquait son état d'âme son regard embué ne pouvait laisser de doute sur le fait qu'elle le savait innocent.

Ont-ils oublié quelque chose, veux-tu ajouter quelques faits ommis ?

[Taliesin]

Si Podrick fut heureux que la vérité éclate enfin, il ne put s'empêcher d'être ébranlé par l'évocation de ce qu'il avait subi autrefois. Et de ressentir un pincement au cœur en constatant que la magicienne avait pu, sans mal, obliger les spectres à parler. Lui avait échoué. Il devrait se garder, à l'avenir, de prendre la moindre initiative : elles étaient toutes vouées à l'échec.
Pourtant, ces sentiments contradictoires furent balayé par le soulagement qu'il éprouva en constatant qu'Arya avait pris son parti. Que, peut-être, elle ne doutait pas de lui. Pas assez, en tout cas, pour le chasser...
-Non, rien à rajouter... murmura-t-il. Ils ont tout dit.
Il hésita... Puis reprit.
-Mais, je voudrais te demander, si tu es d'accord, et c'est juste une suggestion... Est-ce que... Est-ce que si tu décides de sévir contre eux... Est-ce que je peux... t'aider à la choisir la sentence ?
Il baissa les yeux, embarrassé.
-Ah, et... Est-ce que tu peux les obliger à dire la vérité sur tout ? Je veux dire, si je leur posais une autre question, pas forcément sur ce qu'ils ont fait...

[Arya Du Varden]

La magicienne pointa son bâton de mage menaçant en direction des spectres, alors qu’elle passait tendrement sa main dans les cheveux de l’enfant.

Podrick, tu n’as pas à murmurer, ni à baisser le regard, tu dois avoir confiance en toi. Evidemment que je peux les obliger à dire à la vérité, pose toutes les questions que tu veux et ils n’ont pas intérêt à mentir. L’ombre de la rune pointa sur un des spectres. Ensuite nous verrons quel sera leur châtiment.

Les fantômes s’agitaient, ils n’étaient pas loin de se rebeller, de semer vents et hurlements, tout autour d’eux vivrait l’air et la poussière. Mais, en l’instant, ils se croyaient vivre leurs derniers instants ici bas s’ils ne conservaient pas le profil bas et osaient encore espérer à un châtiment magnanime s’ils coopéraient. Pourtant la magicienne se demandait comment l'enfant ferait pour dire s'ils mentaient ou pas.

[Taliesin]

Podrick hésité une seconde, puis rougit.
-Je te demande pardon pour ce que je vais faire. Tu vas trouver ça stupide et tout, mais... C'est important pour moi de les entendre dire, une fois, la vérité là dessus...
Il refit face aux spectres. Hésita à nouveau. Mais il était déjà bien plus assuré que quelques instants auparavant, et sa détermination revenait au grand galop.
-Il y a deux ans, quand j'ai renversé ce pichet, vous m'avez filé une claque. Et j'ai pleuré. Alors, vous m'avez traité de fille, et vous m'avez obligé à me déshabiller pour vérifier. Après, vous m'avez toujours dit que ce que vous aviez vu était si minuscule que j'avais l'air d'une fille. Que j'en étais une. Ça vous faisait beaucoup rire : moi, pas du tout. Et vous avez recommencé aujourd'hui, tout pareil qu'avant. Alors, comme on en est à déballer la vérité, je me dis qu'on pourrait en profiter pour régler cette affaire. Qu'on pourrait repartir sur de bonnes bases, qui sait...
Il jeta un regard par-dessus son épaule, en direction d'Arya, puis, crânement, il déboucla sa ceinture, baissa son pantalon et releva sa chemise afin que les fantômes ne puissent rien manquer de l'objet de leurs railleries.
-Voilà, vous pouvez vérifier si je suis une fille ou un garçon, lâcha Podrick d'une voix ferme. Dites-moi ce que vous voyez, et rendez votre verdict, messieurs les experts.

[Arya Du Varden]

La magicienne ne dit rien, elle était interloquée de cette importance que les mâles humains portaient à leur attribut, mais sachant par expérience que pour l'enfant cela était un traumatisme elle laissa faire.

Les spectres devaient s'attendre à tout, mais pas à cela et l'air qui cessa de vibrer laissait entrevoir que s'ils furent encore vivants, ils seraient restés la bouche bée et les yeux ronds. Certainement qu'ils virent dans la question naïve de l'enfant un moyen de baisser le niveau des foudres qu'ils s'attendaient à voir tomber sur eux et celui qui avait le plus de bagoue n'hésita pas avant de répondre.

Bien sûr que non que tu n'est pas une fille, pas plus aujourd'hui qu'hier.[

Il y avait de la conviction pour donner sa réponse et l'on sentait qu'il attendait maintenant soit d'autres questions, voire à l'énoncé du châtiment.

[Taliesin]

Podrick acquiesça et se rhabilla sans tarder.
-Voilà une bonne chose de faite, et ça fera toujours un truc que j'aurais en moins sur le cœur ! dit-il en souriant largement.
Puis il se tourna vers la magicienne.
-Quelle est la suite du programme, Arya ? On décide de ce qu'on leur fait, maintenant ? J'ai des idées, mais tu dois aussi avoir les tiennes...

[Arya Du Varden]

Sans chercher à comprendre plus avant ce que le geste de l'enfant et la réponse du spectre avait pu avoir d'aussi probant pour que son sourire et son assurance reviennent sur ces simples faits, Arya avait une idée bien précise, mais dans le registre des sanctions, elle était curieuse de connaître l'avis de l'enfant avant d'exposer la sienne, en fait simplement de mettre en oeuvre celle qu'elle avait décidée, car il était évident qu'elle ne dirait rien sachant parfaitement que dès qu'ils auraient compris les esprits deviendraient des plus agressifs.

Et bien, puisque maintenant tu as toutes tes réponses, je te laisse exposé ta sentance et le châtiment que tu estimes juste pour les actes répréhensibles qu'ils ont eus envers toi.

Le bâton de la magicienne était toujours pointé vers les spectres qui commençaient à s'agiter, l'elfe n'avait aucune idée de ce qu'allait dire l'enfant, mais quoiqu'il propose, elle ne les épargnerait pas.