[Quête : Tel est pris qui croyait prendre] Groupe 2 - Damant

[Taliesin]

D'hostile, l'expression de la jeune femme s'était faite indéchiffrable.
-Le souci, avec vous, c'est qu'on a du mal à distinguer la comédie de la sincérité, l'homme des rôles qu'il aime à endosser. Mais soit : j'ai l'orgueil de me croire bonne juge des caractères, et j'en ai appris assez pour aujourd'hui.
Elle se leva.
-Etant matinale, je vais me retirer, histoire d'avoir l'opportunité de me reposer une poignée d'heures. De votre côté, vous serez gentil de nettoyer la pièce, de balayer la sciure avant d'aller dormir. Vous trouverez de quoi vous confectionner une paillasse ici;. Et si vous avez faim, servez-vous là..
Elle désigna des couvertures posées dans un coin puis une étagère où étaient rangés quelques vivres.
-Bonne nuit, fit-elle, tournant déjà les talons pour s'approcher de la seule autre porte donnant sur la pièce.

[Damant]

Il la regarda se retirer vers sa chambre sans dire un mot, un brin à regret et un sourcil encore une fois relevé après la dernière tirade de la rousse ; il préféra encore la laisser penser ce qu'elle voulait penser, il était juste fourbu et les palâbres à rallonges avaient finis par l'ennuyer.

Bonne nuit à vous.

Finit-il par dire avant de se relever et de décoller d'un geste précis de la pointe de sa lame le dôme de cire de la table. Avant de se mettre à fourrer ses quelques affaires dans son sac.

[Taliesin]

L'amazone parut sur le point d'ajouter quelque chose, mais elle n'en fit rien et, ayant adressé un ultime salut à Damant, elle disparut dans sa chambre.
Le cartographe put alors constater l'ampleur de la tâche qu'il lui restait à accomplir. Si la table était d'une propreté irréprochable, si les outils étaient entretenus avec un soin presque maniaque, si le matériel, les arcs et les flèches terminés ou en cours de fabrication étaient méticuleusement rangés, le sol, en revanche, était recouvert d'une imposante couche de sciure et de copeaux de bois. Elle était si épaisse qu'elle dissimulait presque entièrement le plancher, qu'elle atténuait fortement le bruit des pas, lorsqu'on y marchait.

[Damant]

Ayant eu l'impression qu'elle allait lui dire quelque chose, s'était retourné un instant en silence vers sa silhouette chatôyante du rouge de l'infravision et l'avait fixée jusqu'à ce qu'elle se détourne pour disparaitre derrière sa porte.

Et bien tant pis...

Avec un haussement d'épaule, il posa son sac sur un recoin propre de la table et balaya l'excédent de sciure d'un revers de la main avant d'aviser le balai posé dans un coin et de se mettre à rassembler avec attention, tout à ses pensées, l'intégralité de la sciure devant la porte ; partant du fond de la pièce par bande d'un mètre de large pour arriver a former un tas plutôt imposant, revenant sur ses pas toutes les deux "bandes" pour ramasser ce qui avait été rejeté en arrière par les mouvements du balais.

La tâche ne lui prit pas trop de temps ; s'être relevé pour le ménage lui avait donné un regain d'énergie. Il pris alors deux seaux enchâssés l'un dans l'autre sous la table de travail et ouvrit la porte de la cabane, pour caler chaque seau l'un après l'autre en face du marchepied et y pousser la poussière de bois, laissant ce qui tombait à côté se disperser dans l'air nocturne.

Après avoir rentré les seaux sous la table et avoir réorganisé celle ci, flèches avec flèches, pointes avec pointes, fourrant au passage dans son sac celle qu'il avait utilisé pour se représenter, en souvenir ; il alla ramasser sa première dague, celle qu'il avait confié à la rouquine sur la place du village et qu'elle avait laissée sur la table, et la rangea à sa place avec l'autre. Esquissant un sourire amusé. Cette elfe lui plaisait bien... Si laisser son arme à un prisonnier n'est pas là fanfaronnade de personne bien sûre d'elle, qu'était-ce donc?

Ne se déperdant pas de son sourire, Damant entreprit de se défaire de son gilet de cuir, de son maillot de corps, de ses "gantelets" et de ses bottes avant d'attraper deux cruches d'eau une miche de pain, un fruit étrange et un morceau de jambon cru.
Il posa les couvertures contre l'embrasure de la porte ouverte, vers l'extérieur, sur la plateforme qui portait la cabane et s'y installa avec ses victuaille après s'être rafraîchit à l'aide de l'eau d'une des deux cruches.
Plaquant ses cheveux vers l'arrière pour qu'il sèchent ainsi, il se coupa une tranche de charcuterie qu'il utilisa pour agrémenter le pain et s'installa plus confortablement, son regard ensorcelé perdu dans une forêt aux teintes étranges sous un ciel d'un pourpre sombre.

[Taliesin]

Dire que la nuit avait apporté à la jungle calme et sérénité aurait été une erreur grossière : la forêt était animée de mille bruits, de mille mouvements. Peut-être plus discrets, plus ténus, mais pas moins nombreux qu'en journée. Oiseaux, araignées, petits - ou gros - rongeurs, fauves de tailles diverses l'arpentaient en tous sens, chassant, guettant, se promenant...
Le village, par comparaison, semblait étrangement paisible. D'où il était, Damant ne pouvait discerner aucune amazone faisant le guet. Les cabanes étaient obscures et silencieuses, les désertes et les passerelles suspendues désertes.

[Damant]

Les formes des animaux se détachaient avec d'étranges variations lumineuses à l'horizon. Pas d'amazones en vue mais ce n'était pas étonnant, l'arbre que l'athlétique rouquine lui avait fait grimper était un des plus élevés du village, sans doute certaines se trouvaient-elles sous le niveau de la cabane. Il sourit et se renfonça sur sa couverture en croquant le fruit juteux qu'il se réservait en dessert. Détendu, il tendit l'oreille...
Le bruit des palmes bruissants sous le vent doux de la nuit était comme une sorte de roulis agréable ; un jappement, des battements d'ailes et le vrombissement d'un scarabé de belle taille qui fit une halte de quelques instants à l'extrémité de la plate-forme...
Par deux fois il cru discerner des bruits venant de la chambre de sa gardienne ; le murmure de la forêt reprenant le dessus avant qu'il puisse identifier s'il sagissait de pas ou de paroles, chassant à regret l'idée amusante d'aller vérifier par lui même si elle n'avait aps besoin qu'il effectue... d'autres tâches...
Il cala un bras derrière sa tête en reprenant une bouchée du fruit et laissa à nouveau son esprit vagabonder au gré de ses observations..

[Taliesin]

Mais il n'y eut rien de nouveau à remarquer. Plus de bruits en provenance de la cabane. Aucun animal ou insecte remarquable. Pas une sentinelle révélant sa présence. La nuit semblait devoir se dérouler ainsi éternellement, tandis que ceux qui l'aimaient vaquaient à leurs activités. Il n'en serait rien, pourtant : l'aube finirait par poindre.
Il n'était pas impossible que quelque chose se produise auparavant, bien sûr. Mais attendre priverait Damant d'un sommeil bien mérité. L'en priverait peut-être pour rien.
Ou pas.

[Damant]

Malgré sa lassitude, il avait du mal à trouver le sommeil, il restait pensif, comme s'il était resté sur sa faim vis à vis de quelque chose... Peut être même quelque chose de moins trivial que sa première ébauche de réponse vis à vis de cette impression. Quoique... impression aussi pesante que lors de l'assemblée.

Il se releva et alla reposer les cruches sur l'étagère en reprenant un fruit.
Restant un instant de plus tourné vers la porte de la chambre de l'elfe en jaugeant le densité du fruit distraitement. Il reparti s'allonger sur sa paillasse avec un sourire. La nature avait toujours son mot à dire, si elle n'était que bruissements aux dehors, l'intérieur était bien trop calme et sa géôlière certainement aux aguets, pour une raison, ou une autre.

Et bien, si elle le surveillait elle perdait son temps, il serait toujours là demain, où donc aller sur ce caillou perdu... Et si elle voulait autre chose, en femme volontaire, elle n'aurait qu'à le lui faire savoir. Il rabattit une couverture sur ses jambes et se cala confortablement en étouffant un baillement. L'esprit à nouveau ailleurs derrière un visage abordant la sérénité d'un sommeil bienvenu.

[Taliesin]

-Il est l'heure de se remettre à l'ouvrage.
La voix de l'amazone le fit sursauter : il avait dû s'endormir plus profondément qu'il ne l'aurait pensé. En ouvrant les yeux, il constata que la nuit, autour de lui, n'avait pas changé. Aucune indication sur le temps qu'avait duré son assoupissement. Aucune indication sur la proximité - ou non- de l'aube.
-Je vous avais prévenu que j'étais matinale... reprit-elle en s'étirant langoureusement.
La jeune femme paraissait bien réveillée. En pleine forme, même.

[Damant]

Damant étouffa un baillement en s'étirant à son tour avant de se lever, un peu surpris.

Il la fixa quelques instants supplémentaires en passant une main dans ses cheveux. Ils étaient sec, plus d'une heure de sommeil, mais l'infravision était toujours effective, donc moins de six. Et il se souvenait de la lune haute dans le ciel.

Il se sentait reposé... Il devait rester sans doute moins de trois heures avant que le soleil sorte de terre. Souriant.

Bien... De quelle manière dois-je vous satisfaire?

Les dernières bribes de torpeur le quittèrent avec un vent frais qui lui rappela qu'il ne portait plus que son pantalon.

[Taliesin]

-Nous verrons plus tard en ce qui concerne les tâches que je pourrais vous confier. Pour l'heure... j'ai l'habitude de commencer la journée par une petite course autour du village : rien de tel pour se mettre en forme et s'éclaircir l'esprit tout en profitant de la fraicheur de la nuit finissante. Le mieux serait sans doute que vous m'accompagniez.
Elle s'approchait déjà du rebord de la plateforme, prête à entamer la longue et difficile descente jusqu'au sol.

[Damant]

Attrapant les bottes qu'il avait laissé sur le côté de sa couche pendant qu'elle lui parlait, il se hâta de les enfiler et la suivit jusqu'au bord de la plateforme, faisant mouliner ses bras pour délier les muscles de ses épaules avant d'entamer la descente avec la rouquine.

Fort bien...

Avec un sourire un rien complice.

Si toutefois je dois vous hêler pour me plaindre d'un point de côté et réclamer une pause, pourrais-je savoir votre nom afin de le faire de façon plus correcte qu'en hurlant piteusement à la mort?

Et de se laisser glisser souplement jussqu'à la première branche en contrebas, qui lui servirait de départ pour la descente du tronc.

[Taliesin]

-Adara, lâcha-t-elle avec un sourire, avant de se lancer à son tour dans le descente.
Une fois encore, et malgré l'agilité déployée par Damant, elle parvint au pied de l'arbre bien avant lui. Ses qualités athlétiques et son agilité étaient impressionnantes, mais elle avait aussi l'avantage de connaître par cœur le tronc et ses prises.
-Nous courrons dans la forêt autour du village... dit-elle quand il l'eut rejointe. Il vaut mieux que vous me suiviez et que vous restiez à ma hauteur : la sente est assez peu visible. Et puis, si vous vous éloignez trop, les sentinelles pourraient croire que vous tentez de fuir...
Sur un nouveau sourire, elle partit à grandes foulées. D'emblée son rythme était des plus élevés.

[Damant]

Il sourit une nouvelle fois, amusé, lorsqu'elle lui souffla dix mêtres sous le nez.
Mais si connaitre une paroi pour l'escalade était essentiel pour maintenir un rythme compétitif. Courir était chez le bretteur une seconde nature à laquelle il devait souvent son salut, savoir négocier un virage serré sans perdre l'équilibre ou sauter en pleine course au dessus d'un étal mais sous l'auvent de ce dernier s'avérait fortement recommander pour qui veux vivre vieux.

Et puis s'il était une chose que Damant respectait depuis des années, c'était l'entrainement qui lui valait ce corps appréciablement proportionné et apte à supporter la vie qu'il menait.

Il l'avait rejointe en quelques foulées et lui adressa, sourire en coin, un clin d'oeil gentiment narquois

Dans ce cas Adara, je resterais dans vôtre sillage... Du moins lorsque la piste ne sera pas aussi évidente!

Il admettait bien volontier ne pas reconnaitre grand chose à cet écosystème déviant, cependant, un aventurier, un "explorateur" ou plus officiellement un cartographe était en mesure de suivre un chemin certe discret, mais tracé par l'éclaircissement dans les herbes et l'élagation naturelle sur tout un espace des branches les plus fines.

Mais il n'ajouta plus un mot et rythma son souffle sur sa foulée, se donnant une petite impulsion pour devancer la jeune femme sur un goulot à flanc de dénivellé. Il amorça un saut léger pour prendre appui sur un tronc couché à mi hauteur et en faire un marchepied vers la suite de la piste un mètre au dessous. L'usure qu'il y vit en le visant lui apprit qu'Adara ferait certainement de même et il ne fut donc pas surpris d'entendre le bois vibrer de nouveau dans son dos alors qu'il venait à peine d'atterir souplement sur la piste.
Electrisé par la ténacité de la ravissante rouquine, son sourire s'élargit et son regard se fit plus vif alors qu'il jaugeait à chaque foulée le terrain se dévoilant à ses yeux

[Taliesin]

La piste était effectivement peu dessinée. A peine esquissée, aurait-il fallu dire : sans doute seules les courses successives de l'amazone l'avaient-elles tracée, car qui d'autre aurait emprunté cet itinéraire tortueux, ne cherchant pas la facilité mais au contraire la difficulté du terrain, n'évitant pas les dénivellations pour, crânement, les attaquer de fronts ? Si l'on ajoutait à cela les racines traîtresses, les branches basses, la rivière en deux points traversée, les cailloux tout prêts à rouler sous le pied imprudent, on obtenait un trajet sur lequel l'agilité et l'attention étaient tout aussi primordiales que l'endurance.
Damant n'avait aucun moyen de savoir combien de tous faisait d'ordinaire la jeune femme. Beaucoup, sans doute. En tout cas, malgré sa rapidité, malgré les acrobaties auxquelles elle devait se livrer et dont elle triomphait sans mal, souple et féline, elle ne paraissait pas le moins du monde atteinte par la fatigue. Mieux encore, elle accélérait progressivement, sans chercher à répondre aux défis du cartographe mais le coudoyant toujours.
Cependant, si leur allure devait encore croitre, les risques de chute deviendraient importants...

[Damant]

Sans s'en rendre compte, Damant s'était laissé prendre au jeu et avait calqué son allure sur celle de l'amazone, lui laissant reprendre quelques foulées d'avance afin d'apprécier la souplesse et l'astuce de la jeune femme pour éviter les velléitées d'un terrain apparemment traçé pour le plaisir de la gymnastique et de l'acrobatie.
Et puis, la "carotte" était rien moins que somptueuse dans la puissance qui se dégageait de ses foulées déliées et des gestes précis qui lui permettaient de passer avec grâce les obstacles du terrain.

Le bretteur avait l'impression cotonneuse d'une espèce de vision au ralenti, comme souvent lorqu'il s'entrainait, l'impression d'être dans un état second, plus spectateur de ses gestes, ne ressentant presque pas le poid de son corps mais au contraire appréciant l'effet aérien de la course, se propulsant puis ramenant les jambes sous lui en sautant au dessus d'une légère ravine de galets au flanc de la rivière pour ensuite retomber en une roulade sur la berge opposée et utiliser la vitesse pour repartir d'une foulée pareille à la précédente aux côté de l'elfe. Détendu et souriant sans même l'avoir demandé à son corps

[Taliesin]

La course semblait ne jamais devoir se terminer. Et, à chaque instant, elle se faisait plus rapide : lentement mais régulièrement, l'amazone augmentait son allure et, au bout d'un temps que Damant ne put déterminer, elle avait atteint un rythme proprement infernal. Le moindre faux pas, la moindre hésitation, et ç'aurait été la chute. Avec des conséquences potentielles plus ou moins graves selon l'endroit du parcours où ils se trouvaient.
Il n'y avait aucun moyen de savoir si la jeune femme se livrait à un exercice identique chaque matin ou si, pour tester le cartographe, pour le faire puiser dans ses ultimes ressources et lui montrer à qui il avait affaire, elle avait choisi de ne pas ménager ses efforts... Quelle que soit la réponse, elle semblait encore capable de tenir un long moment. Seul signe des efforts déployés : son visage s'était coloré d'une délicate nuance rose qui ne faisait qu'ajouter à son charme.

[Damant]

Il passèrent encore trois fois de plus la rivière avant à ce rythme infernal avant que le bretteur n'accuse le coup d'une paire de nuits trop courtes, d'attaques de méduses géantes et de la tension latente de sa situation.

Aux abords du pont de bois surélevé enjambant la partie la plus large et la plus profonde de la rivière, il puisa dans ses dernières ressources pour la devancer d'une bonne longueur sur les planches non bordées et se retourna vivement en stoppant net sa course.

Assez!

Adara ne put ralentir assez bien qu'elle sembla le tenter et lui rentra dedans assez violemment, le faisant reculer de deux pas en chancelant, il parvint toutefois à garder l'équilibre et retint celui de l'elfe en la retenant de la main au dessus des reins, notant au passage qu'elle faisait à deux centimètres pret la même taille que lui, impressionnant pour une elfe mais loin de déplaire au voleur.
Croisant son regard derrière les boucles rousses il sourit en reprenant son souffle.

Assez... Vous semblez pouvoir continuer longtemps, mais pas moi, et je n'ai pas envie de me retrouver seul façe à vos sentinelles.

Reculant sa tête d'une demi distance de plus, il fixa le visage elfique aux teintes purpurines avec un rire, ils étaient tout deux en nage, bien qu'elle sembla beaucoup mieux accuser le coup que lui.

Vous avez gagnéééeeyyh ?

Le choc les avait amenés au bord de l'édifice et en se redressant, l'équilibre avait été rompu... La plongée forcée dans les eaux fraîches de la rivière ne sembla bienvenue qu'une fois qu'ils eurent repris pied sur un rocher plat au fond de l'eau en plein milieu de la rivière.

Damant fixa avec apréhension, c'est à dire un sourcil haussé, le visage elfique qui dardait sur lui un regard étrange, ou furibond, il n'aurait sû le dire.
Il resta donc silencieux, tout deux immergés jusqu'au dessous des épaules, à moins de cinquantes centimètres l'un de l'autre, en reprenant toujours leur souffle.

[Taliesin]

-S'il est vrai que je conclus mes exercices matinaux par une séance de natation, je ne le fais pas avant d'avoir couru une bonne heure supplémentaire. Et encore, je veille à ce que mon plongeon soit un tantinet plus gracieux... fit-elle sur un ton aussi indéfinissable que son regard. Mais enfin, ce qui est fait est fait, n'est-ce pas...
En quelques brasses, elle rejoignit la rive, s'y jucha puis, sans la moindre pudeur, se défit de ses vêtements trempés. L'instant suivant, elle plongeait avec grâce et entreprenait de nager. Avec grâce toujours, mais aussi énergie et application.

[Damant]

Quelque peu soulagé de n'avoir pas eu droit à quelque semonce, Damant se contenta d'un sourire en coin avant de rejoindre la rive à son tour et de se délester de ses vêtements alourdis par l'eau. Regardant Adara regagner le centre de la rivière. Avec malice :

Est-ce une figure de style que de dire devoir vous rendre plus grâcieuse?

Avant de sourire et de plonger aussitôt pour rejoindre l'elfe dans son exercice.

[Taliesin]

Elle ne répondit pas. Soit qu'elle n'ait pas entendu, soit qu'elle fût trop concentrée sur ses mouvements... soit qu'elle ne le jugea pas utile.
Elle nageait admirablement bien, ses bras et ses jambes fendant 'londe pure sans éclaboussures excessives. Rapide, elle ne se livrait néanmoins à aucune démonstration : l'opération avait, semble-t-il, surtout pour but de la délasser.
Autour d'eux, la nuit touchait à son terme. Bientôt, l'on verrait les prémisses de l'aube.

[Damant]

Moins en forme qu'il ne l'aurait voulu, Damant nagea cependant un certain moment, le plus souvent sous la surface, les yeux grands ouverts sur le fond de la rivière, n'ayant jusque là jamais eu l'occasion ou l'idée d'aller voir sous l'eau avec l'infravision.
Il cheminait en glissant rapidement sur le sol, par longues poussées, s'agrippant dans la vase et le sable pour détailler de temps à autre un aspect incongru du relief qui l'avait intrigué.
Sentant parfois avant d'y jeter un oeil le passage de la jeune femme au dessus de lui.

Bien avant que le soleil n'arrive, mais lorsque le ciel à l'est ne fut plus aussi sombre qu'à l'ouest, le bretteur regagna un amoncellement de pierres moussues en amont de l'endroit où leurs vêtements séchaient. Il s'installa sur une pierre immergée contre laquelle d'autres roches formaient une espèce de siège primitif, avec un soupir, il s'y cala en souriant, plus détendu que ses muscles après cette matinée.
Accoudé à la pierre, le menton posé sur la main, il regardait sa geôlière onduler sous le courant encore quelques moments

[Taliesin]

L'amazone nagea encore un long moment, tandis que l'aube s'épanouissait, colorant le ciel de mille nuances de rose, d'orange, et éclipsant, une à une, les brillantes étoiles qui les dominaient. Elle ne consentit à mettre un terme à ses allers et retours dans la rivière qu'une fois le soleil assez haut pour percer les frondaisons et illuminer de ses rayons dorés la rive. Alors, s'y hissant, la jeune femme s'étendit sur les rochers, laissa l'astre diurne sécher sa peau humide. C'était la première fois que Damant la voyait s'accorder quelques instants de repos, et ce langoureux abandon offrait une image aussi étonnante qu'attrayante.

[Damant]

Ces quelques minutes de repos lui avaient étées bénéfiques, lorsqu'Adara sorti de l'eau, il replongea dans le courant et rejoignit lui aussi la rive, sortant de l'eau à son tour pour aller s'asseoir à une distance convenable (un petit mètre à tout casser ) de celle qui le tenait prisonnier.

Il l'observa un instant avant de s'asseoir, le soleil faisant ressortir la couleur des cheveux de la jeune femme, sublimant s'il en était besoin sa beauté.
Damant sourit en se retrouvant à sécher lui aussi au soleil. S'il ne portait pas son "enthousiasme" en étendard, ce n'était que par un effort de convenance. Ne pouvant se défendre totalement de l'effet fatalement physique qui s'imposait, ne le cachant pas non plus, puisqu'elle ne le faisait pas de son côté, autant ne pas paraître coupable d'une réaction "saine et naturelle"...

... après tout!

[Taliesin]

Adara finit par se redresser sur un coude et par l'observer sans manifester la moindre gêne ou la moindre pudeur. Puis elle s'étira, jeta un regard au soleil qui perçait au travers des branchages touffus, à la rivière étincelante, au village derrière eux...
-Vous vous y connaissez en massages ? demanda-t-elle enfin, de but en blanc.

[Damant]

Il lui rendit son regard avec un sourire puis haussa les épaules

Et bien... Je suppose que oui... Du moins, je n'ai jamais reçu de plainte à ce sujet

Se laissant retomber sur son coude pour lui faire face, de façon aussi détendue qu'elle l'avait engagé.

Le dos?

[Taliesin]

-On va commencer par les épaules, fit-elle sans la moindre hésitation. A force de bander, de rebander, de rererebander des arcs encore mal équilibrés parce qu'en cours de fabrication, elles souffrent autant sinon plus que les bras. Nous verrons si vous pouvez me libérer des crispations et des tensions que course et natation n'ont pas encore atténuées.

[Damant]

Inclinant la tête, taquin

Je suis à votre service Ô dame des bois!

Si vous voulez bien vous mettre en position

Ajouta-t-il en faisant craquer ses jointures de façon fort caricaturale sur un ton de majordome... Après tout, nous en sommes ici de l'aventure, autant profiter et savoir rester léger, demain ne sera peut être pas aussi clément...

[Taliesin]

Adara semblait avoir une idée bien précise de la position adéquate : elle se redressa en position assise, noua ses longues boucles rousses qui cascadaient sur ses épaules en une queue de cheval qui avait l'indéniable avantage de dégager ces dernières. Puis, après s'être étirée une dernière fois, elle attendit que le cartographe passe à l'action. L'expression de son visage était difficilement déchiffrable, mais il semblait possible d'y voir une touche d'amusement.

[Damant]

Un brin soulagé de n'avoir pas eu à lui intimer l'une ou l'autre position possible pour un massage des épaules, il alla se placer derrière elle, en tailleur pour garder un genre de distance de sécurité, ses tibias faisant office de rempart à toute interprétation délictueuse contre les reins de la jeune femme.

Se redressant le dos bien droit en mettant de côté ses propres tiraillements, il avisa une petite motte de lichen sur une pierre adjacente et la pressa pour humidifier ses mains de l'eau légèrement huileuse qui s'y trouvait, avant de commencer à "caresser" lentement mais énergiquement trapèzes, deltoïdes et tout ce qui se trouvait de tendu entre les deux.