[Quête : Tel est pris qui croyait prendre] Groupe 1 : Streen

[Taliesin]

Venant d'ici

Streen fut amené hors du village par un elfe d'allure plutôt athlétique et d'âge plutôt jeune. Il portait un arc et une épée, comme la plupart de ses congénères, ainsi que des vêtements aux teintes semblables à celles des sous-bois, là encore à l'instar des autres membres de son peuple. Bref : c'était un elfe sauvage des plus typiques.
Lorsqu'ils furent en pleine forêt, il s'immobilisa et se tourna vers son compagnon de route.
-Je me nomme Aleth, dit-il simplement. Je suis principalement chasseur mais aussi guerrier ou éclaireur, si le besoin s'en fait sentir. Je crois avoir compris que votre nom était Streen ; en revanche, je n'ai aucune idée de votre profession...

[Streen]

Streen étudia l’elfe pour avoir une idée des alternatives possibles. Son sentiment fut mitigé sur ce point. Le fait que l’elfe soit seul permettrait à Streen de se débarrasser facilement de lui. Il pourrait ainsi lui porter un coup d’épée fatal dans le dos, une fois que celui-ci eut le dos tourné. Il avait pensé aussi lui fausser compagnie. Malheureusement il devait être aussi agile voire même plus que lui et connaissait la forêt. Non, pour l’instant le mieux était d’obéir, il verrait au moment voulu ce qu’il ferait. En attendant il n’avait aucune profession et ce n’était sûrement pas le faible nombre de combats qui lui permettrait de se prétendre guerrier. Mieux valait paraître faible pour endormir sa méfiance. Il finit par dire :
-Je ne dispose d’aucune profession. Je peux seulement prétendre manier correctement l’épée.
Il espérait que l’elfe croirait à ces propos mais de toute manière, il n’aurait rien pu dire d’autre, c’était la vérité après tout.

[Taliesin]

Si la réponse de Streen le surprit - après tout, ne pas avoir de profession à son âge était chose étonnante, puisqu'il fallait bien gagner sa vie -, l'elfe n'en laissa rien paraître.
-C'est une bonne chose que vous sachiez manier l'épée, car il n'est pas impossible que nous rencontrions des adversaires au cours de notre expédition. Nous devons gagner les abords de notre ancien village. Nous ne savons pas si les femmes l'occupent toujours. Si elles en sont parties, nous tenterons d'y retrouver quelques objets utiles qui seront toujours mieux entre nos mains qu'entre les leurs.

[Streen]

Des objets utiles ? Et quoi exactement ? Streen ne voyait pas l’intérêt de prendre des objets pour lutter contre les mages. A moins que ceux-ci puissent faire face à la magie. De plus, ils allaient pénétrer en territoire ennemi et il doutait qu’à eux deux, ils puissent affronter toute une horde de femmes. Il valait mieux se faire discret pour toute cette expédition. Et si l’elfe se retournait contre lui avec l’aide des femmes ? Il était étrange que les elfes n’aient rien tenté de faire alors qu’ils connaissaient l’emplacement du village des femmes. Et ils comptaient sur l’aide de quatre personnes qui débarquent d’un autre continent pour décider enfin d’agir. Pourquoi les avoir attendu ? Savaient ils qu’ils arriveraient un jour sur l’île ? Streen avait la forte impression qu’ils en savaient plus qu’ils n’en avaient révélé au groupe et il doutait que ce soit de bonne augure. Néanmoins il déclara :
-Bon hé bien je vous suis.

[Taliesin]

-Encore un instant... répondit Aleth. Vous devez savoir que si nos éclaireurs ont parcouru et surveillé une partie du territoire qui nous sépare de notre ancien village, ce n'a pas été le cas pour la zone la plus proche de celui-ci : nous ne pouvions courir le risque d'être repérés puis traqués par ces furies démentes, alors que nous pansions encore nos plaies. Il faudra donc faire preuve de prudence, de discrétion et de vigilance. Et, au moindre signe probant de la présence de nos ennemies, nous rebrousserons chemin : inutile de nous sacrifier bêtement. D'autant que l'information que nous ramènerions alors serait précieuse en elle-même : les ayant localisées, il nous serait possible de revenir en nombre pour les surprendre et éliminer la menace qu'elles représentent. Bref, aussi puissants que soient les anciens artefacts conservés dans l'ancien village, nous ne devrons pas jouer les têtes brûlées. Nous ne nous y rendrons que s'il a été déserté.

[Streen]

-Je ferai ce que vous deciderez répondit Streen. Mais à mon avis nous risquons fort d'être confrontés à certaines de ces furies. Si le village est désert ce dont je doute, il se peut que nous en rencontrions quelques unes en périphérie de celui-ci.
Il montra son épée à deux mains au fourreau et expliqua:
-Si elles sont trop nombreuses, nous ne prendrons pas de risque. En revanche si elles sont trois ou quatre, c'est jouable. Je manie l'épée depuis peu mais je peux quand même faire mordre la poussière à ces démentes.
Il avait sorti ces propos pour montrer à l'elfe qu'il était de son coté. C'était en partie vrai mais il ne faisait pas confiance à ses congénères. Il lui était difficile de distinguer qui étaient les plus dangereux: les elfes ou leurs femmes? Néanmoins il ne tuerait pas l'elfe, il se contenterait de certaines femmes s'il les rencontraient. Quand à lui fausser compagnie, c'était peu réalisable alors qu'ils iraient en terrain inconnu.
-Ouvrez la marche reprit il.

[Taliesin]

L'elfe se remit en marche sans pour autant cesser de discuter.
-Vous ne devez pas les sous-estimer, dit-il. Ce sont des guerrières redoutables, imprévisibles, aguerries... Tomberions-nous sur deux d'entre elles que le combat serait équilibré. Sur davantage, il nous faudrait l'aide de la surprise et de la chance pour en venir à bout... Mais dans tous les cas, notre objectif n'est pas de combattre, ni de tuer. Eliminer certaines femmes isolées serait d'ailleurs plus dangereux qu'autre chose : cela indiquerait clairement aux autres que nous bougeons, que nous allons passer à l'action... Du coup, elles seraient sur leurs gardes, ce qui rendrait impossible toute future attaque surprise...

[Streen]

Streen evita du mieux qu'il pouvait les obstacles. L'elfe était aussi agile que lui mais il avait l'habitude de fréquanter ce territoire ce qui obligea streen à accelerer pour se retouver à son niveau. Il ne put s'empêhcer de trouver l'attitude de l'elfe suspecte. Pourquoi ne pas tenter reellement une attaque? Le but était il uniquement de s'emparer des artefacts pour les garder pour eux? Et après, se debarrasseraient ils des aventuriers? Toute cette histoire lui paraissait louche. Il reprit:
-Dîtes m'en plus sur ces femmes. Avant d'affronter un ennemi, nous devons le connaître au cas où cela tournerait mal.

[Taliesin]

Il fronça les sourcils, concentré.
-Je ne sais trop quoi vous dire... Vous nous avez vus : et bien, en dehors de leur âme félonne et de leur folie, elles ne diffèrent guère de nous. Ce sont des chasseresses, des guerrières ou des rôdeuses aguerries ; elles excellent dans l'art du combat, de la survie, de la discrétion et de la traque. A moins que leur nouvelle allégeance n'ait affecté leurs capacités, elles sont extrêmement bien organisées et retorses. Bref : ce sont des adversaires de taille.

[Streen]

Streen estimait ne pas avoir reçu la réponse attendu. Certes il était évident qu’il serait imprudent de négliger leur puissance mais à quel point le sont elles ? Streen ignorait la puissance des elfes quelque soit leur genre. Il cherchait à connaître la force du groupe par rapport à celle des elfes. Si le groupe était plus fort que les elfes, il serait plus aisé de l’emporter sur les femmes.
-Je compte sur vous concernant la direction mais dans combien de temps serons nous à destination ?

[Taliesin]

-Nous seront aux abords du village demain dans la journée : nous avons été contraints de nous en éloigner le plus possible, ce que vous comprendrez aisément. De surcroît, compte tenu de l'importance cruciale que revêt la discrétion, notre avance en sera forcément ralentie... Enfin, aujourd'hui, nous serons à peu près tranquille. Néanmoins, veillez à bien me suivre, à marcher dans mes pas : cette forêt fourmille de dangers, et ceux que l'on voit sont loin d'être les pires.

[Streen]

Ce que racontait l’elfe manquait cruellement de précisions. Il prétendait que la forêt recelait un grand nombre de dangers mais ne disait pas de quoi il s’agissait. Pensait il à l’étrange monstre à la tête d’oiseau ? Streen n’aurait pas le courage de lutter face à un autre de ces monstres…sans compter qu’il n’aurait pas autant de chances que a dernière fois et qu’ils n’étaient que deux.
-Au fait lui dit il, de quel type de danger parlez vous ? Connaissais vous également un monstre gigantesque à la tête d’oiseau ? En rencontrerons nous d’autres de ce type ? Et les femmes, comment allons nous les reconnaître ? Sont elles les seules sur cette île ? N’y a-t-il pas d’autres individus sur celle-ci ?

[Taliesin]

-Les dangers ? fit-il, presque incrédule... Et bien, il y a les dangers classiques qu'on trouve dans toutes forêt : les prédateurs, notamment. Et puis, il y a ceux particuliers à cette île. Les prédateurs, toujours, mais en plus gros, plus méchants et plus imprévisibles : serpents gigantesques, fauves démesurés... Les créatures que vous décrivez, aussi, les Achaïeraï. Mais nous n'en croiserons pas, normalement. Il faut également faire avec les plantes carnivores, les lianes étrangleuses, les sols mouvants quasiment impossibles à repérer. Enfin, concernant les femmes, votre question me laisse perplexe : ce sont des elfes, elles ressemblent donc... à des elfes. Et non, il n'y a personne d'autre sur cette île, en dehors des mages et de ceux qui les gardaient.

[Streen]

Au fur et à mesure qu'ils discutaient, le temps passait. Streen paraissait bien novice en territoire inconnu et il se demanda si l'elfe finirait par se sentir agacé à force de lui poser des questions. Il allait devoir suivre ses recommandations et agir en temps voulu. Si celui-ci se retournait contre lui, il serait néanmoins obligé de le neutraliser. En écoutant ses propos, il prit peur concernant les plantes carnivores. Il avait subi le piège de Dorian qui lui avait mordu le pied et depuis, il doutait de se retrouver face à ce genre de gabari qu'il soit vivant ou non. Streen boitait et luttait pour rester debout. Il n'avait plus besoin de son bâton pour marcher mais il devait prendre sur lui pour supporter la douleur.

Alors que les heures passaient, il repensait encore à cette histoire de plantes carnivores. Bien que suivant les pas de l'elfe avec difficulté, il manquait se sursauter à chaque fois qu'il voyait une plante bouger. Il tira même une fois son épée s'attaquant à une plante qui avait eu le malheur de se mobiliser par un craquement alors qu'il l'avait pris pour une plante carnivore. Légèrement anxieux, il continua de suivre l'elfe guettant tout mouvement suspect.
-Heu dites moi...il n'y a pas trop de plantes carnivores ici n'est ce pas?
Il était en réalité convaincu de l'inverse.

[Taliesin]

Aleth lui sourit.
-Il y en a quelques unes. Mais rassurez-vous : je prends soin de nous faire passer à distance respectable. Vous n'avez rien à craindre de ce côté là. En tout cas, votre attitude vigilante est bienvenue : c'est la plus appropriée, sur cette île.
Il jeta un regard au ciel qui transparaissait à peine au travers des frondaisons serrées.
-Nous ne tarderons plus guère à nous arrêter : le soir est proche. Nous pourrons jouir d'un repos bien mérité, et je dois avoir quelque chose dans mon sac pour soulager votre cheville.

[Streen]

Soulager sa cheville? Et puis quoi encore? Autant se jeter dans la gueule du loup tant qu'il y était. L'elfe avait tout l'occasion d'induire son bandage de poison. Non, il allait se passer de ses services. Il pouvait marcher voire courir et il récupérait rapidement après un choc. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne recouvre ses capacités. Il préféra annoncer:
-Je vous remercie mais ce n'est pas la peine, je retrouverai mes facultés mobiles rapidement. J'ai pu d'ailleurs vous suivre.

[Taliesin]

L'elfe parut ne pas en croire ses oreilles.
-Vous avez pu me suivre, oui. Mais vous avez boité de plus en plus au fil des heures. Et si nous faisons une mauvaise rencontre, nous aurons besoin de toutes nos capacités pour nous en tirer.
Il soupira, haussa les épaules.
-Je n'arrive pas à comprendre qu'on puisse refuser d'être soigné. C'est tellement... contraire au pragmatisme, alors que nous aurons besoin de chacun pour triompher... Mais enfin, c'est votre affaire, après tout. Vous connaissez mieux vos capacités de guérison que moi. Et si d'aventure, votre réaction n'était qu'orgueil... Et bien, tant pis pour vous. Et ne comptez pas sur moi pour me sacrifier, si votre blessure vous empêche de vous replier assez rapidement en cas de pépin : j'ai pour tâche de voir si vous êtes digne de confiance, de vérifier si vous êtes bien de notre côté, pas de donner ma vie pour sauver la vôtre.

[Streen]

Streen réalisait qu'il pouvait bien faire une erreur en refusant l'aide de l'elfe. Mais il ne comptait pas être à sa merci ou lui devoir quelque chose par la suite. Il était vrai qu'il boitait mais la blessure n'avait pas été profonde et il récupérait relativement vite étant donné sa constitution. Il se sentait largement caapble d'accomplir la mission que l'elfe lui demandait. En attendant, la nuit allait bientôt tombé et ils auraient besoin de matériel pour préparer le camp.
-La nuit approche et vous l'abez dit vous même, nous ne devons pas tarder à lever le camp. Avez vous besoin que je parte chercher du bois ou quelque chose comme ça?
Streen réalisa que si l'elfe le laissait accomplir ce genre de tâche ou si c'était lui qui partait, il pourrait lui fausser compagnie. Cette pensée ne lui était pas désagréable.

[Taliesin]

Aleth secoua la tête.
-Il vaut mieux que nous nous abstenions de faire du feu : si les troncs dissimulent la lumière des flammes, ils n'arrêtent pas l'odeur de fumée. Et si celle-ci était sentie par des narines ennemies, nous serions bien embarrassés. Non, point de feu ce soir. Mais ce n'est pas comme s'il faisait froid, ou comme si nous avions besoin de faire cuire les aliments que j'ai emportés.
Il sourit à nouveau.
-Nous camperons dans cet arbre, là-bas. Il est malaisé à escalader mais, à mi hauteur, ses branches sont larges, confortables : nous ne risquerons pas d'en tomber. Cela nous mettra hors de portée de nombre de prédateurs, mais cela ne nous dispensera pas de monter la garde chacun à notre tour.

[Streen]

Au bout d’une heure de marche, les deux aventuriers avaient décidé de lever le camp. Pour Streen, il était en ce moment impossible de fausser compagnie et il doutait qu’il aie une occasion. A moins que les femmes se mettent de la partie mais il ne préférait pas y penser. Il ignorait en quoi les femmes étaient aussi redoutables qu’eux mais il craignait bien plus les mages bien qu’il soit décidé à défendre chèrement sa peau. Alors que l’elfe déballait la nourriture qu’il avait emporté, il demanda à ce dernier :
-Nous allons visiblement chercher des objets si nous ne rencontrons personnes mais savez vous quoi exactement et à quoi cela peut il ressembler ? Sinon je suis d’accord pour ne pas faire du feu, d’autant plus que nous possédons tous les deux l’infravision.

[Taliesin]

Aleth s'était confortablement installé au milieu des branches hautes qui constitueraient leur campement pour cette nuit.
-Les objets... il s'agit d'anciennes armes d'acier ou de magie, d'antiques ouvrages emplis de sagesse et de pouvoir. Des reliques de notre passé, si vous voulez. Elles sont conservées sous la Maison de la Mémoire, une sorte de temple, au cœur de notre ancien village. Je ne sais si les femmes auront osé les profaner. Mais dans leur folie, elles paraissent prêtes à tout.

[Streen]

Streen y voyait de moins en moins clair. Leur ancien village...où vivaient ils donc auparavant? De plus avec la libération des mages, si les femmes osaient profaner le temple, il était fort possible qu'elles soient manipulés. Il reprit:
-Donc le village dans lequel vous nous avez receuilli n'est pas votre véritable village? Et concernant l'ancien village, connaissez vous un moyen de s'y infiltrer si nous arrivons jusqu'ici?

[Taliesin]

-Lorsque les femmes sont passées à l'action, nous avons été contraints de battre en retraite pour échapper à la mort ou à l'asservissement : rien ne nous avait préparé à un tel déchaînement de violence, répondit Aleth. Nous ne nous sommes pas laissés faire, pourtant, et même si nous avons subi des pertes, une bonne part d'entre nous a pu en réchapper. Nous avons marché le plus longtemps et le plus loin possible. Nous avons trouvé un lieu acceptable pour nous y établir. Mais, au final, il ne s'agit que d'un camp de réfugiés que nous espérons temporaire. Sitôt la guerre gagnée, nous retournerons dans notre village...
Il sourit tristement.
-Mais il est encore trop tôt pour y songer... Dans l'immédiat, il existe des moyens plus discrets que d'autres d'y pénétrer. Malheureusement, ils sont aussi bien connus des femmes que de nous, et donc inutilisables, si elles y vivent toujours. En résumé, soit elles sont là, et nous tenterons rien, soit elles sont parties et nous aurons le champ libre.

[Streen]

Streen trouvait dommage de faire tout ce chemin pour rien dans le cas où les femmes étaient là. D'ailleurs il ne voyait pas pourquoi elles s'absenteraient du camp sachant que les hommes du camp pourraient venir. Même si elles partaient, elles laisseraient plusieurs gardes. La mission était donc quasiment vouée à l'échec. Streen pensait qu'il serait utile de s'emparer de quelques objets. Il fit part de ses pensées à l'elfe.
-Vous prétendez que si on attaquait, les femmes sauront que les hommes ont décidé d'agir. Mais si nous derobons plusieurs objets, elles finiront par le découvrir et cela reviendra au même. Je ne pense pas que la discrétion soit une réussite quelquesoit l'attaque ou le vol. Et si nous renoncons à pénétrer dans le clan, vous n'aurez aucune preuve de ma confiance. Ne croyiez vous pas qu'il serait judicieux d'établir un plan? En avez vous prêvu un d'ailleurs?

[Taliesin]

-Un plan ? Et bien, rien d'autre que ce dont je vous ai déjà fait part : gagner les abords du village, voir s'il est désert ou non, retourner en arrière ou y pénétrer, selon les cas. Si nous récupérons ces artefacts, peut-être finiront-elles par s'en rendre compte, oui ; mais pourquoi reviendraient-elles dans ce village, si elles l'ont abandonné ? Même des éclaireuses pourraient mettre des jours à venir faire un tour sur place. Ce qui nous laisserait toute latitude pour mettre en place notre attaque à venir... Au contraire, si nous en tuons certaines, elles sauront que nous sommes déjà sur le pied de guerre.

[Streen]

Streen constata que les remarques de l'elfe s'avéraient pertinentes. Malgré cela, il leur fallait acquérir plusieurs objets. Ainsi il dit:
-Ce serait decevant de devoir rebrousser chemin. Si nous voyons des femmes monter la garde, on pourrait faire diversion par exemple en créant du feu à l'opposé de l'endroit où nous sommes pendant que nous fouillons les cabanes. Sinon on pourrait en occire une ou deux puis prendre leur vêtements pour pouvoir se déguiser et circuler dans le camp en toute liberté. On pourrait ausi cacher leur cadavre. Rien ne certifie qu'elles sauront qu'ils s'agit de nous; il existe pas mal d'animaux dangereux dans le coin. Si le village est désert et qu'elles l'ont abandonné, je doute que nous puissions trouver quelque chose d'important. Elles ne partiraient pas sans ces artefacts.

[Taliesin]

-Ces artefacts ne sont pas tout à fait sans protection... expliqua l'elfe. Je comprends votre point de vue, évidemment, et j'aimerais tout comme vous ne pas rentrer les main vides... ou sans avoir occis quelques-unes de ces furies. Néanmoins, nos consignes sont claires et, aussi frustrantes puissent-elles être, il faudra nous y tenir. Nous ne devons prendre aucun risque. Les stratégies que vous proposez ne manquent pas d'intérêt, pourtant, leurs chances de réussite sont minces : celles du déguisement, surtout. Les femmes sont vêtues de manière relativement semblable à la nôtre et, même portant leurs oripeaux, nous manquerions de... certaines choses nous différenciant d'elle. Sans compter qu'elles se connaissent toutes, ce qui est forcément le cas dans une petite communauté. Ensuite, il y a beaucoup de prédateurs sur celle île, mais leur manière de mettre à mort leurs victimes est repérable... Enfin, le coup du feu pourrait fonctionner : il y a parfois des incendies inexpliqués, ici, bien que la chose soit rare. Toutefois, elles pourraient aussi songer qu'il s'agit d'une diversion : elles sont malignes, ces bougresses...
Il secoua la tête.
-Nos marges de manœuvre sont minces, pour le moins. Et nous risquons fort d'être frustrés. Gardons cependant à l'esprit que notre expédition aura son utilité quel que soit son résultat. Si le village est vide, nous aurons des chances de mettre la main sur les artefacts. S'il est encore habiter... Nous saurons où frapper dans un avenir très proche. Où frapper un grand coup, avec toutes nos forces réunies. Raccrochons-nous à cette perspective, prenons notre mal en patience.

[Streen]

Streen fut déçu par les remarques de l'elfe. Pour lui, les propositions qu'il avait faite lui paraissaient bonnes. Quand au déguisement, rien n'empechait les elfes de se confondre avec la nature. Mais les folles n'étaient pas dupes. Ca ne marcherait que quelques minutes et ce n'était pas l'idéal pour une inflitration. Il en était de même pour la diversion. En revanche, cela pourrait marcher un court instant. Court mais précieux pour prendre l'avantage au moment de combattre. Un espoir deumeurait cependant. Si elles se connaissaient toutes, c'est qu'elles ne devaient pas être aussi nombreuses qu'il se l'imaginait. Il s'attendait à tout un bataillon. Il déclara:
-Je pense qu'il seraitinteressant de prendre en compte mes idées pour l'attaque. Pouvez vous me dire combien seront elles environ à ce moment là?

[Taliesin]

-Oh, ne vous inquiétez pas pour vos idées : lorsque sera venue l'heure d'envisager l'attaque, notre stratégie sera débattue, et vous pourrez faire entendre votre voix. En ce qui concerne le nombre des femmes, et bien... Je ne saurais dire exactement. Lors de leur attaque nous n'avons pas été sans nous défendre. Mais elles doivent être à peu près aussi nombreuse que nous. Une centaine en âge de combattre, dirais-je.

[Streen]

Une centaine? C'était jouable mais cela resterait un nombre conséquent lors de l'assaut des elfes même en cas de diversion et d'embuscade. Il n'y avait plus qu'à esperer que les mages ne se mettraient pas de la partie. Streen bailla puis déclara à son interlocuteur:
-Hé bien, je pense que nous aviserons de tout cela au moment voulu. Je vous souhaite bonne nuit.
Puis Streen s'en alla dormir.