[Quête : Tel est pris qui croyait prendre] Groupe 1 : Streen

[Taliesin]

Son sommeil fut profond, sans rêves... mais un peu court à son goût. Lorsqu'il ouvrit les yeux, on était encore au cœur de la nuit.
-A votre tour de faire le guet, dit doucement Aleth. De mon côté, je n'ai rien à signaler : la forêt est aussi paisible qu'elle peut l'être. Néanmoins, s'il devait advenir quelque chose ou si vous deviez avoir le moindre doute, n'hésitez surtout pas à me réveiller.
L'instant suivant, l'elfe s'installait confortablement sur sa propre branche et entrait dans la transe qui équivalait au sommeil pour les gens de sa race.
Autour de Streen, les bois bruissaient d'une vie nocturne animée et intense. Dans les branches, les hululement des chouettes et des hiboux répondaient aux battements d'ailes des chauves-souris. Loin en dessous, des petits mammifères traversaient les buissons, fuyant les fauves lancés sur leurs traces. Et, de partout, des insectes faisaient entendre leurs stridulations hypnotiques.

[Streen]

Streen s'assit auprès d'un arbre. Il patientait que son compagnon s'endorme d'un profond sommeil. Lorsqu'il le vit dormir les poings fermés, il prit son épée à deux mains et fut à l'affut du moindre mouvement inhabituel. Un sentiment d'inquiétude parcourut son visage. Il avait oublié de questionner l'elfe de leur emplacement par rapport au campement féminin. S'il était proche et que des femmes patrouillaient, le temps que l'elfe se reveille, ils seraient en dificulté. Un frisson lui parcourut l'echine à l'idée de cette pensée.

[Taliesin]

Mais les femmes ne se manifestèrent pas. Ni aucun autre danger. Bien sûr, la forêt résonnait de mille sons étranges et inquiétants : craquements, frôlements, bruissements, cris d'animaux proches ou lointains... Et les crissements des insectes, toujours, omniprésents, obnubilants.
Les heures s'écoulèrent, terriblement longues, terriblement pesantes. Pourtant, le ciel finit par s'éclaircir, d'abord avec les lueurs grises qui précèdent l'aube, puis avec les chatoiements pourpres et dorés de celle-ci.
La nuit refluait lentement, comme à contrecoeur. Elle refluait néanmoins.

[Streen]

Enfin lorsque vint le matin, Streen soupira de soulagement. La nuit avait paru inquiétante et même en disposant de l'infravision, il apprécia plus la lumière du jour que l'obscurité pesante. Il installa ainsi le peu de materiel que l'elfe avait amené pour y preparer le petit dejeuner. Il préfera néanmoins laisser l'elfe finir de se reposer. Quand à lui, il avait assez dormi et ne comptait pas changer le tour de garde. L'elfe aurait besoin de toutes ses capacités pour le guider vers le campement ennemi. Il auariat encore des questions à poser à l'elfe mais il préférait attendre le moment propice, d'autant plus qu'il n'allait pas tarder à se reveiller.

[Taliesin]

Comme l'aurore illuminait son visage, Aleth passa sans bruit et sans heurt de sa transe profonde à un réveil complet. Il s'étira, regarda autour de lui, salua Streen d'un ton léger et le remercia chaleureusement pour avoir préparé le petit déjeuner. L'instant suivant, il se rapprochait et entreprenait de manger avec appétit.
-Votre guet a-t-il été paisible ? s'enquit l'elfe entre deux bouchées.

[Streen]

-Paisible? Hé bien il n'y a pas eu de problèmes. je n'ai pas eu à utiliser mon épée. Seule la nuit m'a paru effrayante.
Il constata avec un sourire malicieux que l'elfe dévorait avec appetit. Tant mieux, qu'il prenne des forces, il en aurait besoin. Quand à lui, il se contenta de quelques fruits secs qu'Aleth avait emporté mais ne mangea pas plus. Il n'avait pas très faim.
Il rompit néanmoins le silence.
-Où se trouve le camp des femmes? Sommes nous encore loin?

[Taliesin]

-Le camp des femmes ? s'enquit l'elfe. Si vous voulez parler de notre ancien village, il se trouve au nord, à quelques heures d'ici. Si vous évoquez l'endroit où elles se sont installées au cas où elles aient abandonné ce dernier... Alors là, mystère. Encore plus au nord, j'imagine. Quoi qu'elles aient pu aller n'importe où. Elles pourraient même avoir voulu se rapprocher de leurs nouveaux maîtres.

[Streen]

-Je pense que la bataille serait jouable mais nous devons nous montrer prudent. Si elles sont avec les mages à ce moment là, c'est la défaite assurée pour ne pas dire une boucherie. A propos, avez vous une idée de savoir si elles auraient installé des pièges?
Streen fasait référence avec le piège d'Eomer qui lui avait valu une bonne douleur suivie d'un boitement toujours d'actualité.

[Taliesin]

-Ce n'est pas impossible qu'elles l'aient fait... répondit-il. Néanmoins, ne vous inquiétez pas pour cela : je suis à même de les repérer et de nous les faire éviter sans dommage aucun. Nous connaissons tous leurs tours, toutes leurs techniques : normal, nous avons vécu avec elles des siècles durant et avons appris tout cela ensemble. La contrepartie, c'est... qu'elles connaissent également ce dont nous sommes capables.

[Streen]

-Et de quelle classe sont elles composées? Vous m'avez dit qu'il s'agissait de guerrières mais y t'il des exception parmi elles? Possèdent elles des mages ou des clercs par exemple? Et de votre coté, est ce la même chose? Enfin dans le cas où nous remportons la bataille, serons nous obligés de les anéantir toutes?

[Taliesin]

HRP : Oups... Désolé, j'avais pas vu ton message, d'où le délai de ma réponse... :$

-Pour leurs professions, l'on trouve toutes celles nécessaire à une communauté telle qu'était la nôtre. Aucune n'était réservé à un sexe en particulier... Toutes ont une formation martiale, et nombre sont des guerrières accomplies. Il y a beaucoup de rôdeuses également : vous en comprendrez aisément l'utilité vu le lieu où nous vivons. Après,, outre les métiers qu'elles exerçaient au quotidien - fabrication d'armes ou d'objets utiles, de décoctions ou de baumes propres à soigner, à guérir les plaies ou les maladies, de poisons et de pièges, enfin... Beaucoup ont un lien particulier avec la nature, comme nous autres. J'imagine qu'on peut parler d'une forme de magie. Ah, et il y a l'épouse de notre shaman, sorcière, devineresse... Elle avait des apprenties, comme lui avait les siens... Hum, quant au sort réservé à celles que nous pourrions capturer - mais je doute qu'elles se laissent prendre vivantes... La mort semble la meilleure solution, vu la corruption de leur âme et les crimes odieux dont elles se sont rendues coupables.

[Streen]

Voyant que l'elfe avait fini de dejeuner et Streen n'ayant pas très faim, il rangea le materiel encore utilisable malgré les doutes du succés de cette mission.
-Ne croyez vous pas que nous risquons de rencontrer de la résistance? Votre chef ne veut pas que nous attaquions le camp mais en même temps, l'épuse de votre shaman est une devineresse. Elle saura que nous venons si elle rentre en méditation et risque de nous envoyer un certain nombre de guerrières si elles quittent le camp. Quelquesoit notre décision, elles sauront quand viendra l'heure de l'attaque. Cela me semble contraditoire.
Puis il redonna le materiel à l'elfe avant de reprendre:
-Mais je vous suis malgré ça, reprenons notre route.

[Taliesin]

-Allons, fit l'elfe en souriant. Ne vous inquiétez pas pour ces histoires de divination : l'avenir n'est pas un livre dont on peut connaître le dénouement en en suivant simplement les les lignes. Il y a tant de possibles, surtout sur cette île... De plus, l'antique magie dont elle est l'héritière n'a jamais fonctionné normalement ici, comme toutes les autres formes de magie classique.
Ils se remirent en marche, traversant un paysage sylvestre identique à celui qu'ils avaient connu la veille. Les heures passèrent avant qu'ils ne fassent enfin halte.
-Nous nous sommes beaucoup rapprochés... fit Aleth. Si elles sont au village, leurs traces devraient être visibles non loin d'ici. Le mieux serait que je parte en reconnaissance : sans vouloir en rien remettre en cause vos capacités, je suis davantage que vous habitué à la discrétion en cette forêt...

[Streen]

Streen n’était guère rassuré de voir l’elfe partir. Et si c’était un piège ? Et si les femmes les prenaient en embuscade ? Leur absence dans le camp était louche. Elles devaient sûrement préparer quelque chose. A moins qu’elles ne se soient rapprochées des mages mais dans ce cas, la bataille serait perdue.
-Très bien, je vous attend ici dit il.
Lorsqu’il partir dans les bois, il sortit son épée et scruta les alentours.

[Taliesin]

-Je reviens vite, dit Aleth avant de s'éloigner. La prudence veut que nous procédions par étapes, et je préfère que nous ne restions pas séparés trop longtemps...
Pour autant que Streen put en juger, son absence dura une demi heure. Lorsqu'iil revint, l'elfe l'informa qu'il n'avait découvert aucun signe de la présence des femmes, et qu'ils pouvaient donc continuer.
Ils avancèrent sur près d'une lieue, avant de s'immobiliser et de se séparer à nouveau. Puis recommencèrent. Jamais l'elfe ne découvrit de traces.
Ce petit jeu dura deux bonnes heures. Enfin, à son dernier retour, Aleth annonça :
-Le village est à deux pas. Et désert, comme le laissaient supposer mes premiers repérages. Elles ont l'air de s'être repliées depuis bien longtemps...

[Streen]

Les craintes de Streen se confirmèrent lorsque l'elfe revint avec ces nouvelles.
-C'est mauvais signe, pas pour maintenant mais pour la suite. J'espère que ces folles n'ont pas rejoint les mages de l'île ou la situation va vraiment se compliquer. En attendant allons au camp et esperons qu'elles n'aient pas embarqué les artefacts avec elles.

[Taliesin]

Le village que le clan des elfes sauvages avait autrefois occupé était en même temps semblable et différent de celui que les hommes avaient bâti après leur retraite. Semblable, car on y retrouvait la même simplicité, la même intégration presque naturelle au cœur de la forêt. Différent, parce que les bâtisses de bois, beaucoup plus anciennes - et beaucoup plus nombreuses -, s'inscrivaient encore plus harmonieusement au milieu et dans les arbres gigantesques, tout en revêtant une élégance et un raffinement indéniables.
Le drame qui avait provoqué l'abandon de la bourgade sylvestre était trop récent pour que la ruine ait atteint celle-ci. Toutefois, la nature avait commencé à reprendre ses droits : l'herbe avait poussé dans les rues ; des plantes grimpantes avaient progressé le long des façades ; et des animaux, petits ou grands, ne s'étaient pas privés d'explorer les lieux à leur guise, apparemment.
Immobile au milieu des fourrés, Aleth gardait les yeux rivés sur le village. Sur son village. Ses traits reflétaient une expression indéfinissable, mélange de tristesse, de nostalgie... et de colère, aussi.

[Streen]

L'herbe avait recommencé à pousser. Même si le conflit entre les hommes et les femmes s'averait assez récent, cela devait faire environ un mois que les femmes étaient parties. Où étaient elles? Et que pouvaient elles mijoter? En attendant, il n'allait pas se faire prier pour se jeter sur l'occasion.
-Où commencons nous les fouilles? demanda t'il.

[Taliesin]

-Par la Maison de la Mémoire. C'est notre seul et unique objectif.
L'elfe se mit en marche dans les rues du village. Il affichait toujours son étrange expression, attardait souvent son regard sur une maison, une placette, un arbre particulier... Aux aguets, prudent comme il se doit, il devait néanmoins revivre de nombreux souvenirs, ce qui n'était guère étonnant.
Enfin, il s'immobilisa devant une grande construction. La plus grande du village, peut-être : une vaste demeure de bois à la façade élancée, parée de motifs végétaux enchevêtrés, finement sculptés dans le bois. L'endroit respirait à la fois la sérénité et une forme de tristesse indéfinissable.
-Bon... fit l'elfe, vaguement embarrassé. Théoriquement, l'entrée de cet édifice est interdite aux étrangers. Je dis théoriquement car, comme nous n'avons jamais reçu aucun étranger par le passé, le cas ne s'est pas présenté. L'interdiction existe néanmoins. Mais, compte tenu des circonstances, nous en ferons abstraction. Je vous demanderai juste de... De vous montrer respectueux. C'est un lieu sacré.

[Streen]

Streen se posait de plus en plus de questions concernant les elfes. D'abord ils ne leur faisaient pas confiance mais ils étaient prêts à les mener dans un lieu sacré. Il se demandait quel était leur conception de la confiance. Il se contenta néanmoins.
-Je me montrerai respectueux si c'est ce que vous souhaitez mais pour me demander ceci, qu'y a t'il au juste dans ce lieu?

[Taliesin]

Aleth haussa les sourcils.
-Et bien, n'est-ce pas... évident ? Ceci est une sorte de temple. C'est le lieu où nous nous souvenons des temps jadis. Des épreuves subies par notre peuple, de l'Exode, des époques datant d'avant l'Exode, il y a des millénaires et des millénaires de cela. C'est... La Maison de la Mémoire,, la Mémoire étant l'une des rares choses - sinon la seule - qu'il nous reste de notre antique héritage. Et encore cette mémoire n'est-elle que fragments épars...

[Streen]

Streen y comprenait de moins en moins. D'abord il se savait pas envers qui ou quoi il fallait se montrer respectueux. Y avait il quelqu'un qui gardait le temple? Etait ce envers cette personne qu'il devait montrer du respect? Ou bien fallait il faire attention à tout ce qui devait s'y trouver? De toute manière, maintenant qu'il y entrait, le temple allait être souillé. Il sursauta à cette pensée concernant la "souillure". Et si les femmes s'en étaient chargé avant eux? Streen ne voyait pas vraiment ce que cherchait l'elfe mais il ne fallait pas écarter cette possibilité. Ensuite de quelle mémoire parlait l'elfe? De quelles épreuves? De quel conflit? Il ne pouvait pas demander toutes ces informations mais son entrée dans le temple l'aiderait peut être à éclaircir toutes ces questions.
-Je vous suis affirma Streen mais avant tout, est il possible que les femlmes soient venues ici et se soient emparés de ce que nous cherchons?

[Taliesin]

L'elfe acquiesça.
-Ce lieu est pour nous, pour notre clan tout entier, la chose la plus sacrée qui soit. Ou, du moins, sa manifestation. Pourtant, dans leur folie, dans leur décadence sauvage et démente, il n'est pas impossible que les femmes l'aient profané. De toute façon, nous serons bientôt fixés.
L'instant suivant, ils pénétraient dans la bâtisse.
Ils se retrouvèrent dans une immense salle, dont le centre était occupé par le tronc d'un arbre gigantesque. Le long des murs étaient tendues des tapisseries finement tissées, représentant des paysages sylvestres ou montagneux, des villages identiques à celui-ci ; des scènes de voyage, aussi, où de longues files d'elfes progressaient à travers des terres sauvages et désolées. Quelques-unes, enfin, sans doute les plus anciennes, retraçaient de sauvages batailles, décrivaient les contours de magnifiques cités dont la splendeur tranchait avec la dureté de leur ruine, de leur sac, de leur incendie, perpétrés par des elfes à la peau noir comme l'ébène.
Des objets étaient disséminés ça et là ; antiques, d'un raffinement indéniables, ils étaient surtout usuels, liés au quotidien. Ils témoignaient en tout cas d'un art que ne pratiquaient plus, aujourd'hui, le clan d'Aleth.

[Streen]

Streen fut surpris par le temple elfe. Il est vrai que celui des elfes ne ressemblait en rien comparé à ceux d’une cité où la civilisation avait pris le dessus sur la nature mais il ne s’attendait pas à cela. Sur les murs, de nombreux graffitis ornaient ceux-ci mais Streen ne s’en souciait pas. Ils devaient sûrement représenter l’histoire des elfes. N’ayant nul autre but que de s’occuper des mages et éventuellement de leurs alliées, cela ne l’intéressait pas. Il suivait un elfe qu’il connaissait à peine et qui pouvait le trahir d’un moment à un autre. Il montra plus d’intérêt pour les objets, non pas pour leur valeur mais au cas où ils s’agirait des artefacts en question. Certes ils était quotidiens mais s’ils était enchantés ?
-Aleth demanda t’il peu convaincu, ces objets, sont ils ceux qui nous aideront ?

[Taliesin]

-Pardon ? demanda l'elfe, émergeant de ses pensées.
Il était jusqu'ici resté abîmé dans la contemplation des lieux. Il avait sans doute, dans un premier temps, recherché des traces du passage des femmes, mais il avait apparemment fini par se laisser gagner par d'anciens souvenirs...
-Ah, les objets... reprit-il. Non, ce ne sont pas ceux que nous cherchons. Eux, ils sont dans la salle inférieure, sous celle-ci. Il faut croire que si les femmes sont venues en cet endroit, c'est directement en bas qu'elles sont allées, sans s'arrêter.

[Streen]

Streen constata que l'elfe était cntrairement à lui emerveillé par tous les graffitis, chose qui ne l'étonnait pas dans la mesure où il était un elfe et qu'ils racontaient l'histoire de son peuple. Quand aux femmes, il doutait qu'elles soient venues ici, sans cela elles auraient emporté les objets à proximité voire même saccagé le temple. Mais ce n'était qu'une hypothèse, elles pouvaient très bien avoir pris ce qui les interessait. Streen suivit l'elfe dans la pièce suivante.

[Taliesin]

A la suite d'Aleth, Streen contourna l'énorme tronc occupant le centre de la salle, tel une colonne monumentale. De l'autre côté, entre ses racines noueuses, il découvrit un passage s'enfonçant apparemment très profondément sous la terre. Ils s'y engagèrent, l'un derrière l'autre - il n'y avait pas assez de place pour qu'ils puissent progresser de front - et, une minute plus tard, ils débouchèrent dans une pièce de taille moyenne. Il devait s'agir d'une antichambre dont les murs et le plafond étaient étayés par les racines de l'arbre. Face à eux, il y avait une porte à double battant, très artistement ouvragée. Quant au sol, il était recouvert d'une épaisse couche de poussière vierge de toute trace.
-Elles ne sont pas venues ici... commenta l'elfe.
A cet instant, provenant de l'autre côté des portes, il leur sembla entendre, ténu mais indéniable, le son feutré de pas qui se rapprochaient.

[Streen]

Dans les premiers instants, Streen comprit que son hypothèse s’était avéré juste. Les femmes n’étaient pas venues ici. Lorsqu’il fut face à la porte à doubles battants, il se demanda par quel moyen ils pourraient l’ouvrir. Peut être suffisait il de pousser un des battants. A ce moment là, l’elfe avait énoncé les propos que Streen avait cru au départ. Mais lorsqu’un son de pas feutré retentit de derrière la porte, la panique faillit prendre le dessus. Les femmes, elles étaient là.
Il cherchait en vain une cachette bien conscient pourtant qu’il n’y en avait pas. Remonter dans le passage signifiait sûrement la fin pour lui. Le temps qu’ils remontent, la présence serait déjà sur eux.
-Cachons nous de chaque coté de la porte collés mur murmura t’il, si la présence derrière arrive nous serons caché et si notre cachette se révèle insuffisante, nous attaquerons aussitôt.
Il se colla contre le mur droit attendant qu’Aleth fasse de même de l’autre coté. Il sentit son sang se glacer jusque dans ses veines, peut être qu’Aleth lui avait tendu un piège et que c’était le moment propice pour celui-ci d’attaquer avec l'aide de son copain derrière la porte.

[Taliesin]

L'elfe baissa les yeux sur le sol où la poussière autrefois vierge était désormais marquée de leurs empreintes, ce qui les trahirait immanquablement. Il n'en imita pas moins Streen, se disant sans doute que cette position, de part et d'autre de la porte, leur serait aussi favorable qu'il était possible dans leur actuelle situation.
Les pas se rapprochèrent. S'immobilisèrent.
Les battants pivotèrent vers l'extérieur, offrant comme un bouclier aux deux aventuriers.
Puis une voix retentit, profonde, indéfinissablement impressionnante.
-Je sais que vous êtes là : j'ai senti votre présence bien avant de vous entendre, bien avant de voir la marque de vos pieds sur le sol de l'antichambre. Je sais exactement où vous êtes, mais restez cachés si vous le désirez, cela ne m'empêchera pas de délivrer mon message. Lequel est simple : il vous est interdit d'aller plus avant. Vous n'avez donc d'autre choix que de rebrousser chemin.

[Streen]

Streen ignorait qui pouvait bien parler. S'agissait il d'un gardien? D'une femme appartenant au clan ennemi? Il se maudit de ne pas avoir été plus discret. De plus, la poussière avait trahi leur présence. Avant de prendre la parole ou d'accomplir la moindre action, il souhaitait savoir si la voix était masculine ou feminine.