[ailleurs] Quête : Voyage au bout de la nuit
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Quête : Voyage au bout de la nuit
Bon, il ne s'en sortait pas trop mal. En d'autres circonstances, Pablo aurait sûrement protesté, dit qu'il avait toujours pensé que ses vêtements lui seraient rendus après qu'il ait rapporté les bières. Mais voilà, l'adolescent était lui aussi en position d'accusé, alors il devait faire profil bas... Victor n'était pas dupe de son attitude, mais il comptait bien en profiter.
Le gamin n'avait pas envie de se soumettre au gage ; en même temps, il ne voulait pas aggraver son cas. Mieux valait obéir en tournant encore plus la situation à son avantage : il sortirait de la salle sitôt que la porte serait ouverte. Du coup, l'humiliation ne durerait que quelques minutes, une heure tout au plus...
-Prévenez-moi dès que la servante arrive pour nettoyer les chambres, dit-il en commençant tout doucement à défaire les lacets de ses chausses, histoire de gagner autant de temps que possible. Je m'habillerai et je filerai au ravitaillement.
Dans l'intervalle, dès qu'il en aurait la permission, il irait se réfugier dans sa chambre, afin de s'épargner d'éventuelles vexations.
Bon, il ne s'en sortait pas trop mal. En d'autres circonstances, Pablo aurait sûrement protesté, dit qu'il avait toujours pensé que ses vêtements lui seraient rendus après qu'il ait rapporté les bières. Mais voilà, l'adolescent était lui aussi en position d'accusé, alors il devait faire profil bas... Victor n'était pas dupe de son attitude, mais il comptait bien en profiter.
Le gamin n'avait pas envie de se soumettre au gage ; en même temps, il ne voulait pas aggraver son cas. Mieux valait obéir en tournant encore plus la situation à son avantage : il sortirait de la salle sitôt que la porte serait ouverte. Du coup, l'humiliation ne durerait que quelques minutes, une heure tout au plus...
-Prévenez-moi dès que la servante arrive pour nettoyer les chambres, dit-il en commençant tout doucement à défaire les lacets de ses chausses, histoire de gagner autant de temps que possible. Je m'habillerai et je filerai au ravitaillement.
Dans l'intervalle, dès qu'il en aurait la permission, il irait se réfugier dans sa chambre, afin de s'épargner d'éventuelles vexations.
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Nul ne s'opposa à ce qu'il regagne sa chambre, une fois nu comme un ver. Bien sûr, on lui confisqua tous ses habits. Mais peu importait puisqu'il pouvait se réfugier dans l'intimité de sa chambre... Par contre, on refusa de l'avertir lorsque la servante arriverait. Il ne fallait quand même pas abuser, disait très nettement le regard de Kilian.
- Tu n'as qu'à tendre l'oreille... Et puis, tu verras bien quand elle rentrera dans ta chambre ! Tu sauras que la porte est ouverte...
C'est ainsi qu'il se retrouva nu sur ses couvertures, écoutant de son mieux ce qui se passait à côté... puis écoutant moins attentivement... puis somnolant presque, rattrapé par la fatigue due au lever bien trop matinal.
On frappa soudain à la porte, le tirant d'une légère torpeur. La servante ouvrit aussitôt. C'était Alix, qui lui sembla rougir légèrement en croisant son regard.
- Heu... j'aurais besoin de laver votre drap, fit-elle en désignant le drap dont il s'était couvert.
Nul ne s'opposa à ce qu'il regagne sa chambre, une fois nu comme un ver. Bien sûr, on lui confisqua tous ses habits. Mais peu importait puisqu'il pouvait se réfugier dans l'intimité de sa chambre... Par contre, on refusa de l'avertir lorsque la servante arriverait. Il ne fallait quand même pas abuser, disait très nettement le regard de Kilian.
- Tu n'as qu'à tendre l'oreille... Et puis, tu verras bien quand elle rentrera dans ta chambre ! Tu sauras que la porte est ouverte...
C'est ainsi qu'il se retrouva nu sur ses couvertures, écoutant de son mieux ce qui se passait à côté... puis écoutant moins attentivement... puis somnolant presque, rattrapé par la fatigue due au lever bien trop matinal.
On frappa soudain à la porte, le tirant d'une légère torpeur. La servante ouvrit aussitôt. C'était Alix, qui lui sembla rougir légèrement en croisant son regard.
- Heu... j'aurais besoin de laver votre drap, fit-elle en désignant le drap dont il s'était couvert.
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-Je suis vraiment désolé... fit le gamin, sincère, sitôt remis de sa surprise. A chaque fois que vous me voyez, il faut qu'on m'ait mis dans des situations pour le moins embarrassantes... En l'occurrence, je n'ai pas d'habits sur moi et je n'en ai pas non plus sous la main pour me couvrir. Toutefois, si vous voulez bien fermer les yeux le temps que je sorte quelque chose à me mettre, la chambre et le drap sont à vous !
-Je suis vraiment désolé... fit le gamin, sincère, sitôt remis de sa surprise. A chaque fois que vous me voyez, il faut qu'on m'ait mis dans des situations pour le moins embarrassantes... En l'occurrence, je n'ai pas d'habits sur moi et je n'en ai pas non plus sous la main pour me couvrir. Toutefois, si vous voulez bien fermer les yeux le temps que je sorte quelque chose à me mettre, la chambre et le drap sont à vous !
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Quête : voyage au bout de la nuit
Les joues de la servante s'empourprèrent encore un peu plus.
- Oh... Je vais finir par penser que Laetitia avait raison... marmonna-t-elle pour elle-même.
Puis, s'apercevant qu'elle avait parlé tout haut, elle ajouta:
- C'est une copine. Elle me disait juste... enfin... Que vous seriez sûrement heureux que ce soit moi qui fasse votre chambre... et... voilà... je....
Elle bafouillait, s'emmêlait dans les phrases qu'elle tentait de prononcer.
- Vous savez, vous avez pas besoin de tout ça pour qu'on vous remarque ! Je veux dire... Moi je vous aurais remarqué même sans tous ces stratagèmes...
Elle ne faisait pas mine de vouloir fermer les yeux pour le laisser s'esquiver à son aise. Pire, elle semblait le dévorer du regard...
Les joues de la servante s'empourprèrent encore un peu plus.
- Oh... Je vais finir par penser que Laetitia avait raison... marmonna-t-elle pour elle-même.
Puis, s'apercevant qu'elle avait parlé tout haut, elle ajouta:
- C'est une copine. Elle me disait juste... enfin... Que vous seriez sûrement heureux que ce soit moi qui fasse votre chambre... et... voilà... je....
Elle bafouillait, s'emmêlait dans les phrases qu'elle tentait de prononcer.
- Vous savez, vous avez pas besoin de tout ça pour qu'on vous remarque ! Je veux dire... Moi je vous aurais remarqué même sans tous ces stratagèmes...
Elle ne faisait pas mine de vouloir fermer les yeux pour le laisser s'esquiver à son aise. Pire, elle semblait le dévorer du regard...
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Victor, fort embarrassé, ne sut d'abord que répondre. Ce regard le gênait, comme le gênaient la nouvelle méprise qui s'était produite... et les compliments de la jeune fille.
-C'est... très gentil à vous de dire ça, commença-t-il, hésitant, après s'être assuré que le drap le couvrait convenablement. Mais... Je puis vous assurer qu'il n'est pas question de stratagème et que je ne cherche pas à me faire remarquer. Les autres m'en font voir de toutes les couleurs avec des épreuves et des gages, et...
Il s'interrompit, comme une idée venait de germer dans son esprit. La dénommée Alix était bien la seule, en dehors de la Dame, à se montrer gentil avec lui. La chose n'était pas sans le toucher, et il se disait que, peut-être, il pouvait s'en faire une alliée. Elle avait l'air de bien l'aimer, même si elle se méprenait sur son attitude. Pourquoi n'accepterait-elle pas de l'aider ? De l'écouter, au moins ?
-Dites... reprit-il, cherchant ses mots avec soin. Je sais que je vous ai causé déjà bien du tracas, même si ce n'était pas mon intention, et je ne veux surtout pas vous retarder dans votre travail. Mais... En fait, je crois que vous êtes la seule à pouvoir me filer un coup de main. Pour faire en sorte que les autres arrêtent de s'acharner sur moi... Si je vous en parle, vous garderez le secret ?
-C'est... très gentil à vous de dire ça, commença-t-il, hésitant, après s'être assuré que le drap le couvrait convenablement. Mais... Je puis vous assurer qu'il n'est pas question de stratagème et que je ne cherche pas à me faire remarquer. Les autres m'en font voir de toutes les couleurs avec des épreuves et des gages, et...
Il s'interrompit, comme une idée venait de germer dans son esprit. La dénommée Alix était bien la seule, en dehors de la Dame, à se montrer gentil avec lui. La chose n'était pas sans le toucher, et il se disait que, peut-être, il pouvait s'en faire une alliée. Elle avait l'air de bien l'aimer, même si elle se méprenait sur son attitude. Pourquoi n'accepterait-elle pas de l'aider ? De l'écouter, au moins ?
-Dites... reprit-il, cherchant ses mots avec soin. Je sais que je vous ai causé déjà bien du tracas, même si ce n'était pas mon intention, et je ne veux surtout pas vous retarder dans votre travail. Mais... En fait, je crois que vous êtes la seule à pouvoir me filer un coup de main. Pour faire en sorte que les autres arrêtent de s'acharner sur moi... Si je vous en parle, vous garderez le secret ?
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Quête : Voyage au bout de la nuit
- Je sais garder un secret, s'exclama vivement la jeune demi-elfe. Mais... je ne sais pas si je pourrai vous aider. Il n'y a pas longtemps que je suis ici, vous savez. Mais ne dites pas que vous me causez du tracas, ce sera pour moi une joie de vous rendre service si je le peux.
Elle hésita.
- Et... Ces histoires de gage... Vous dites ça seulement parce que vous voulez pas que... que je m'attache à vous ? Je sais bien que c'est pas bien, que vous êtes marié à la Dame... Mais en même temps, c'est normal que vous soyez déçu d'être tombé là-dedans, elle vous avait sûrement pas dit, vous êtes coincé là pour plusieurs années, je comprends bien que... Enfin, je veux dire... J'ai bien vu comme vous me regardiez l'autre jour, à la cérémonie, puis quand j'ai servi le repas... C'est un peu normal que vous vous intéressiez aux filles plus jeunes, plus proche de votre âge... Et j'en suis très flattée, c'est même moi qui ai demandé à être de sevrice aujourd'hui... Je vous promets que la Dame ne saura rien sur... sur... nous deux...
Elle était devenue rouge pivoine et la fin de sa diatribe, énoncée d'une traite, était à peine audible. Elle enchaîna immédiatement.
- Et c'est quoi, alors, ce service dont vous avez besoin ?
- Je sais garder un secret, s'exclama vivement la jeune demi-elfe. Mais... je ne sais pas si je pourrai vous aider. Il n'y a pas longtemps que je suis ici, vous savez. Mais ne dites pas que vous me causez du tracas, ce sera pour moi une joie de vous rendre service si je le peux.
Elle hésita.
- Et... Ces histoires de gage... Vous dites ça seulement parce que vous voulez pas que... que je m'attache à vous ? Je sais bien que c'est pas bien, que vous êtes marié à la Dame... Mais en même temps, c'est normal que vous soyez déçu d'être tombé là-dedans, elle vous avait sûrement pas dit, vous êtes coincé là pour plusieurs années, je comprends bien que... Enfin, je veux dire... J'ai bien vu comme vous me regardiez l'autre jour, à la cérémonie, puis quand j'ai servi le repas... C'est un peu normal que vous vous intéressiez aux filles plus jeunes, plus proche de votre âge... Et j'en suis très flattée, c'est même moi qui ai demandé à être de sevrice aujourd'hui... Je vous promets que la Dame ne saura rien sur... sur... nous deux...
Elle était devenue rouge pivoine et la fin de sa diatribe, énoncée d'une traite, était à peine audible. Elle enchaîna immédiatement.
- Et c'est quoi, alors, ce service dont vous avez besoin ?
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Quête : Voyage au bout de la nuit
Victor entendit à peine la fin du discours. Il s'était senti gagné par la colère comme Alix se faisait l'écho des mensonges qu'on lui servait depuis plusieurs jours. Mais à la colère se mêlait un trouble profond : la jeune fille paraissait réellement bien l'aimer, semblait terriblement sincère...
-Je suis plus sûr d'avoir envie de vous en parler, lâcha-t-il froidement.
Il s'en voulut aussitôt : s'aliéner la seule personne - hormis la Dame - qui lui témoignait de la sympathie n'était pas très malin. Et puis, elle ne faisait sans doute qu'obéir aux ordres. Peut-être était-il possible de l'amener à dire la vérité ? L'entendre après avoir enduré tant de fadaises lui ferait le plus grand bien...
-Pardon, c'est pas vraiment ce que je voulais dire, reprit-il en s'adoucissant sensiblement, en s'arrachant même un sourire. Simplement, maintenant que je vous ai écoutée, j'ai un autre service à vous demander. Si vous m'aimez bien, arrêtez de répéter les mensonges dont on m'abreuve depuis que je suis relégué ici. Je sais qu'on vous oblige à dire ça, mais je sais aussi que toutes ces histoires de mariages multiples et de harem, c'est du n'importe quoi. La Dame me punit parce que je me suis prétendu plus vieux que je ne le suis en réalité. Elle me met à l'épreuve en demandant à tout le monde de me raconter des sornettes. Mais je sais bien ce qu'il en est, je sais que je suis son seul époux... Alors, s'il vous plait, si vraiment vous ne me détestez pas, contrairement à tous les autres... Ne participez pas à ce jeu. C'est trop cruel.
A son grand étonnement - et à son grand embarras -, il constata qu'en prononçant ces derniers mots, il avait pris le ton d'une pitoyable supplique.
Victor entendit à peine la fin du discours. Il s'était senti gagné par la colère comme Alix se faisait l'écho des mensonges qu'on lui servait depuis plusieurs jours. Mais à la colère se mêlait un trouble profond : la jeune fille paraissait réellement bien l'aimer, semblait terriblement sincère...
-Je suis plus sûr d'avoir envie de vous en parler, lâcha-t-il froidement.
Il s'en voulut aussitôt : s'aliéner la seule personne - hormis la Dame - qui lui témoignait de la sympathie n'était pas très malin. Et puis, elle ne faisait sans doute qu'obéir aux ordres. Peut-être était-il possible de l'amener à dire la vérité ? L'entendre après avoir enduré tant de fadaises lui ferait le plus grand bien...
-Pardon, c'est pas vraiment ce que je voulais dire, reprit-il en s'adoucissant sensiblement, en s'arrachant même un sourire. Simplement, maintenant que je vous ai écoutée, j'ai un autre service à vous demander. Si vous m'aimez bien, arrêtez de répéter les mensonges dont on m'abreuve depuis que je suis relégué ici. Je sais qu'on vous oblige à dire ça, mais je sais aussi que toutes ces histoires de mariages multiples et de harem, c'est du n'importe quoi. La Dame me punit parce que je me suis prétendu plus vieux que je ne le suis en réalité. Elle me met à l'épreuve en demandant à tout le monde de me raconter des sornettes. Mais je sais bien ce qu'il en est, je sais que je suis son seul époux... Alors, s'il vous plait, si vraiment vous ne me détestez pas, contrairement à tous les autres... Ne participez pas à ce jeu. C'est trop cruel.
A son grand étonnement - et à son grand embarras -, il constata qu'en prononçant ces derniers mots, il avait pris le ton d'une pitoyable supplique.
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Quête : Voyage au bout de la nuit
- Mais je... ce n'est pas un jeu, vous savez... Je veux dire... Je comprends bien que ça vous bouleverse, je parie qu'elle vous a fait miroiter un grand amour, un conte de fée, et vous vous retrouvez là comme les autres, sans comprendre ce qui vous arrive. J'imagine que c'est normal que vous croyiez qu'on vous raconte des mensonges. Enfin, je sais pas, j'étais pas là pour les autres arrivées, je sais pascomment ils avaient réagi. Mais je vous promets... Jamais je ne vous mentirais, moi ! Je suis vraiment désolée de ce qui vous arrive, je croyais que vous saviez... qu'elle vous avait expliqué avant de vous épouser...
Elle avait posé la main sur son épaule, les yeux emplis d'une compassion sincère.
- Mais vous savez, vous finirez par vous habituer, par vous trouver bien ici... Vous ne manquerez de rien... La Dame vous aime bien, vous savez, j'ai vu comme elle vous regardait, il y avait de la tendresse et de la fierté dans ses yeux... Moi je crois qu'elle aime réellement tous les garçons du harem.
Il était évident qu'elle cherchait à se montrer le plus optimiste possible pour lui remonter le moral.
- Mais je... ce n'est pas un jeu, vous savez... Je veux dire... Je comprends bien que ça vous bouleverse, je parie qu'elle vous a fait miroiter un grand amour, un conte de fée, et vous vous retrouvez là comme les autres, sans comprendre ce qui vous arrive. J'imagine que c'est normal que vous croyiez qu'on vous raconte des mensonges. Enfin, je sais pas, j'étais pas là pour les autres arrivées, je sais pascomment ils avaient réagi. Mais je vous promets... Jamais je ne vous mentirais, moi ! Je suis vraiment désolée de ce qui vous arrive, je croyais que vous saviez... qu'elle vous avait expliqué avant de vous épouser...
Elle avait posé la main sur son épaule, les yeux emplis d'une compassion sincère.
- Mais vous savez, vous finirez par vous habituer, par vous trouver bien ici... Vous ne manquerez de rien... La Dame vous aime bien, vous savez, j'ai vu comme elle vous regardait, il y avait de la tendresse et de la fierté dans ses yeux... Moi je crois qu'elle aime réellement tous les garçons du harem.
Il était évident qu'elle cherchait à se montrer le plus optimiste possible pour lui remonter le moral.
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Quête : Voyage au bout de la nuit
Victor ne réagit pas à son contact ; à nouveau, il n'entendit pas la fin du discours. Il était assommé, abasourdi, comme si le monde entier s'effondrait autour de lui. Et, du flot tumultueux de ses pensées, émergeait une conviction affreuse, obsédante : il s'était trompé.
Pourtant, ces mots, il les avait déjà entendus maintes et maintes fois, récités avec une unanimité déconcertante, ce qui ne l'avait pas empêché de les rejeter en bloc. Mais, à présent, ils étaient prononcés par quelqu'un qui était tellement jeune, qui avait l'air tellement sincère qu'il paraissait impossible de douter d'elle.
-Ce n'est pas vrai, je n'ai pas pu me laisser avoir comme ça, il y a forcément une autre explication... répéta-t-il à plusieurs reprises sans s'en rendre compte.
Quelle autre explication, cependant ? Tout collait. Absolument tout, de l'invariabilité des propos qu'on lui avait tenus à la réalité tangible des faits.
Les adolescents, les serviteurs, tous avaient dit la même chose ; il n'avait pas écouté seulement parce qu'il ne les aimait pas. Il avait, aussi, refusé de voir tout ce qui aurait dû lui sauter aux yeux : ceux qu'ils considérait comme des serviteurs, laissés oisifs et enfermés dans leurs quartiers ; la dame, attentionnée, charmante avec chacun d'entre eux, venant leur rendre visite et repartant avec un élu qui ne se tenait plus de joie tandis que d'autres ne pouvaient cacher leur déception ; ; son renvoi lors de la nuit de noces, suivi de la convocation de Lucas ; les termes, étrangement dissemblables, du serment de mariage...
-C'est un cauchemar... lâcha-t-il. C'est forcément un cauchemar.
Un cauchemar, oui, dont il était à peine en train de découvrir les implications. Et ce qu'il commençait à entrevoir le glaçait jusqu'aux os. Car il y avait pire que le harem : il y avait la disparition de certains jeunes gens, souvent les plus critiques à l'encontre de la dame ; il y avait cette étrange incantation prononcée par l'elfe sur le corps inanimé de Pablo, prétendument assommé par une mauvaise chute ; il y avait le changement radical de comportement de la part de l'adolescent, la transformation de sa façon de parler, de sa façon d'être, ses brusques talents de cuisinier, sa capacité à se transformer en oiseau qu'il n'avait jamais montré dans le désert alors qu'elle aurait pu le sauver...
Et cette fumée. Toute cette fumée, tout le temps, qui embrumait les sens et l'esprit... Elle n'était pas là, en l'instant. Le choc n'en était que plus terrible, au point que Victor se sentit sur le point de défaillir.
Il fit un effort surhumain pour ne pas s'écrouler, pour ne pas fondre en larmes devant la servante. Il se raccrocha autant qu'il le pu à se désir ridicule de préserver les apparences. Ridicule, il l'avait déjà été lui-même, l'était en ce moment même : il ne voulait pas s'enfoncer encore davantage. Il n'était quand même pas un tout petit garçon...
Victor ne réagit pas à son contact ; à nouveau, il n'entendit pas la fin du discours. Il était assommé, abasourdi, comme si le monde entier s'effondrait autour de lui. Et, du flot tumultueux de ses pensées, émergeait une conviction affreuse, obsédante : il s'était trompé.
Pourtant, ces mots, il les avait déjà entendus maintes et maintes fois, récités avec une unanimité déconcertante, ce qui ne l'avait pas empêché de les rejeter en bloc. Mais, à présent, ils étaient prononcés par quelqu'un qui était tellement jeune, qui avait l'air tellement sincère qu'il paraissait impossible de douter d'elle.
-Ce n'est pas vrai, je n'ai pas pu me laisser avoir comme ça, il y a forcément une autre explication... répéta-t-il à plusieurs reprises sans s'en rendre compte.
Quelle autre explication, cependant ? Tout collait. Absolument tout, de l'invariabilité des propos qu'on lui avait tenus à la réalité tangible des faits.
Les adolescents, les serviteurs, tous avaient dit la même chose ; il n'avait pas écouté seulement parce qu'il ne les aimait pas. Il avait, aussi, refusé de voir tout ce qui aurait dû lui sauter aux yeux : ceux qu'ils considérait comme des serviteurs, laissés oisifs et enfermés dans leurs quartiers ; la dame, attentionnée, charmante avec chacun d'entre eux, venant leur rendre visite et repartant avec un élu qui ne se tenait plus de joie tandis que d'autres ne pouvaient cacher leur déception ; ; son renvoi lors de la nuit de noces, suivi de la convocation de Lucas ; les termes, étrangement dissemblables, du serment de mariage...
-C'est un cauchemar... lâcha-t-il. C'est forcément un cauchemar.
Un cauchemar, oui, dont il était à peine en train de découvrir les implications. Et ce qu'il commençait à entrevoir le glaçait jusqu'aux os. Car il y avait pire que le harem : il y avait la disparition de certains jeunes gens, souvent les plus critiques à l'encontre de la dame ; il y avait cette étrange incantation prononcée par l'elfe sur le corps inanimé de Pablo, prétendument assommé par une mauvaise chute ; il y avait le changement radical de comportement de la part de l'adolescent, la transformation de sa façon de parler, de sa façon d'être, ses brusques talents de cuisinier, sa capacité à se transformer en oiseau qu'il n'avait jamais montré dans le désert alors qu'elle aurait pu le sauver...
Et cette fumée. Toute cette fumée, tout le temps, qui embrumait les sens et l'esprit... Elle n'était pas là, en l'instant. Le choc n'en était que plus terrible, au point que Victor se sentit sur le point de défaillir.
Il fit un effort surhumain pour ne pas s'écrouler, pour ne pas fondre en larmes devant la servante. Il se raccrocha autant qu'il le pu à se désir ridicule de préserver les apparences. Ridicule, il l'avait déjà été lui-même, l'était en ce moment même : il ne voulait pas s'enfoncer encore davantage. Il n'était quand même pas un tout petit garçon...
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Quête : Voyage au bout de la nuit
Il ne sut trop comment il se retrouva dans les bras d'Alix, qui le berçait avec tendresse. Elle s'était assise à côté de lui sur le lit et avait passé un bras autour de ses épaules, l'attirant contre elle en lui murmurant des paroles réconfortantes à l'oreille.
- C'est normal que vous réagissiez comme ça... Vous pouvez pleurer, vous savez, je ne le raconterai à personne. C'est normal que ça vous fasse un choc, vous aviez pas imaginé... Oh, mon pauvre... Je suis désolée, vraiment....
Elle faisait à peine une tête de plus que lui, et était tout juste adolescente, mais elle avait un semblant d'instinct maternel, comme toutes les filles peut-être. Elle n'ajouta rien et se contenta de le serrer contre elle avec douceur.
Il ne sut trop comment il se retrouva dans les bras d'Alix, qui le berçait avec tendresse. Elle s'était assise à côté de lui sur le lit et avait passé un bras autour de ses épaules, l'attirant contre elle en lui murmurant des paroles réconfortantes à l'oreille.
- C'est normal que vous réagissiez comme ça... Vous pouvez pleurer, vous savez, je ne le raconterai à personne. C'est normal que ça vous fasse un choc, vous aviez pas imaginé... Oh, mon pauvre... Je suis désolée, vraiment....
Elle faisait à peine une tête de plus que lui, et était tout juste adolescente, mais elle avait un semblant d'instinct maternel, comme toutes les filles peut-être. Elle n'ajouta rien et se contenta de le serrer contre elle avec douceur.
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Quête : Voyage au bout de la nuit
Victor ne s'était pas défendu. Mais il ne s'était pas non plus laissé aller. Du moins dans un premier temps.
-Je me fiche de ce que pensent les autres... répondit-il malgré tout.
Cette bravade parut emporter ses dernières résistances et, sans s'abandonner complètement, il ne refoula plus les larmes silencieuses qui coulèrent sur ses joues.
En lui, la certitude se faisait inébranlable. Il s'était fait avoir. Il était tombé dans les griffes d'une femme qui, par son charme, par la fumée néfaste de ce bois maudit, l'avait littéralement envouté. Il en était tombé amoureux alors que tout ce qu'elle voulait, c'était coucher avec lui. Ne l'avait-elle pas contraint à se laver en sa présence ? Ne s'était-elle pas déshabillée, n'avait-elle pas tenté de le dévêtir dès la première fois qu'ils s'étaient retrouvés seuls dans sa chambre ? Si l'elfe était parvenue à ses fins à cet instant, elle ne l'aurait sans doute jamais épousé... Et qui sait s'il n'aurait pas subi le sort de Pablo, si son corps, désormais, ne serait pas habité par un autre, par ce Jonathan désincarné ? Mais elle n'y était pas arrivée, il lui avait fallu attendre la nuit de noces. Et lorsqu'elle l'avait vu nu, lorsqu'elle avait compris qu'il était trop jeune... Elle l'avait relégué ici, en attendant qu'il grandisse, en attendant qu'il soit un athlète et un barde. Impatiente, cependant, elle s'était empressée de se jeter dans les bras d'un autre, dans les bras de l'un de ces nombreux amants.
Non, pas amants : maris. Avec combien d'entre eux avait-elle déjà couché, depuis leur mariage ?
Il frissonna. Songer à la Dame en ces termes l'horrifiait... mais il ne pouvait plus nier la réalité. Tout collait trop bien.
Victor ne s'était pas défendu. Mais il ne s'était pas non plus laissé aller. Du moins dans un premier temps.
-Je me fiche de ce que pensent les autres... répondit-il malgré tout.
Cette bravade parut emporter ses dernières résistances et, sans s'abandonner complètement, il ne refoula plus les larmes silencieuses qui coulèrent sur ses joues.
En lui, la certitude se faisait inébranlable. Il s'était fait avoir. Il était tombé dans les griffes d'une femme qui, par son charme, par la fumée néfaste de ce bois maudit, l'avait littéralement envouté. Il en était tombé amoureux alors que tout ce qu'elle voulait, c'était coucher avec lui. Ne l'avait-elle pas contraint à se laver en sa présence ? Ne s'était-elle pas déshabillée, n'avait-elle pas tenté de le dévêtir dès la première fois qu'ils s'étaient retrouvés seuls dans sa chambre ? Si l'elfe était parvenue à ses fins à cet instant, elle ne l'aurait sans doute jamais épousé... Et qui sait s'il n'aurait pas subi le sort de Pablo, si son corps, désormais, ne serait pas habité par un autre, par ce Jonathan désincarné ? Mais elle n'y était pas arrivée, il lui avait fallu attendre la nuit de noces. Et lorsqu'elle l'avait vu nu, lorsqu'elle avait compris qu'il était trop jeune... Elle l'avait relégué ici, en attendant qu'il grandisse, en attendant qu'il soit un athlète et un barde. Impatiente, cependant, elle s'était empressée de se jeter dans les bras d'un autre, dans les bras de l'un de ces nombreux amants.
Non, pas amants : maris. Avec combien d'entre eux avait-elle déjà couché, depuis leur mariage ?
Il frissonna. Songer à la Dame en ces termes l'horrifiait... mais il ne pouvait plus nier la réalité. Tout collait trop bien.
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
Alix le laissa pleurer en silence, lui caressant doucement le dos à travers le drap qui le protégeait toujours. Elle tenta encore une fois de dédramatiser la situation.
- Vous savez... Je suis sûre qu'elle vous aime, Dame Aowyn, même si vous êtes encore jeune. Je pense qu'elle aime réellement tous ses époux... Mais quand même, elle aurait dû vous dire la vérité avant...
Elle finit par s'écarter doucement de lui.
- Je suis désolée... Je vais devoir faire le ménage, puis aller faire les autres chambres, je vais avoir des ennuis si je traîne trop... Mais si vous voulez, je peux revenir vous voir après, quand je ne suis plus de service ? Je veux dire... Je vous aime bien, je veux pas vous laisser comme ça ; et puis, je suis sûre que ça vous fera du bien que je sois près de vous.
Alix le laissa pleurer en silence, lui caressant doucement le dos à travers le drap qui le protégeait toujours. Elle tenta encore une fois de dédramatiser la situation.
- Vous savez... Je suis sûre qu'elle vous aime, Dame Aowyn, même si vous êtes encore jeune. Je pense qu'elle aime réellement tous ses époux... Mais quand même, elle aurait dû vous dire la vérité avant...
Elle finit par s'écarter doucement de lui.
- Je suis désolée... Je vais devoir faire le ménage, puis aller faire les autres chambres, je vais avoir des ennuis si je traîne trop... Mais si vous voulez, je peux revenir vous voir après, quand je ne suis plus de service ? Je veux dire... Je vous aime bien, je veux pas vous laisser comme ça ; et puis, je suis sûre que ça vous fera du bien que je sois près de vous.
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
Victor fit un effort qui lui sembla surhumain pour revenir à la réalité, pour se concentrer sur les paroles de l'adolescente.
-Vous embêtez pas à nettoyer ma chambre... murmura-t-il. Personne viendra vérifier, et si on vous demande pourquoi vous avez pas ramené les draps, vous pourrez dire que j'ai pas voulu me lever...
Il soupira.
-Après, ça me gêne pas que vous reveniez, mais... Les autres risque de se poser des questions, et j'ai surtout pas envie que vous ayez des ennuis à cause de moi.
Victor fit un effort qui lui sembla surhumain pour revenir à la réalité, pour se concentrer sur les paroles de l'adolescente.
-Vous embêtez pas à nettoyer ma chambre... murmura-t-il. Personne viendra vérifier, et si on vous demande pourquoi vous avez pas ramené les draps, vous pourrez dire que j'ai pas voulu me lever...
Il soupira.
-Après, ça me gêne pas que vous reveniez, mais... Les autres risque de se poser des questions, et j'ai surtout pas envie que vous ayez des ennuis à cause de moi.
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Quête : Voyage au bout de la nuit
- Je reviendrai tout à l'heure, murmura-t-elle. Cet après-midi. Je dirai que je viens chercher vos draps, que vous dormiez et que je n'ai pas voulu vous réveiller. Mes collègues vont se douter et rigoler un peu, mais c'est pas grave. Et vos camarades, je suis sûre qu'ils ne vont même pas y faire attention!
Timidement, elle lui déposa un baiser furtif sur la joue.
- A tout à l'heure....
Et elle s'en fut.
Le silence s'installa. Personne ne vint déranger Victor, qui put à loisir ruminer de sombres pensées.
Il devina qu'il était midi lorsque des bruits de vaisselle se firent entendre. Ses compagnons s'attablaient dans un joyeux brouhaha.
On vint frapper à sa porte d'un coup de poing décidé.
- Hey, le môme, tu boudes ? Viens donc manger un bout! Me dis pas que t'as peur de te retrouver tout nu au milieu de nous ? Tu m'as pas fait l'effet d'être un trouillard pourtant... Allez, viens ! La diète, c'est pas bon pour les muscles !
Il reconnut la voix du "géant" qui avait pris sa défense la veille.
- Je reviendrai tout à l'heure, murmura-t-elle. Cet après-midi. Je dirai que je viens chercher vos draps, que vous dormiez et que je n'ai pas voulu vous réveiller. Mes collègues vont se douter et rigoler un peu, mais c'est pas grave. Et vos camarades, je suis sûre qu'ils ne vont même pas y faire attention!
Timidement, elle lui déposa un baiser furtif sur la joue.
- A tout à l'heure....
Et elle s'en fut.
Le silence s'installa. Personne ne vint déranger Victor, qui put à loisir ruminer de sombres pensées.
Il devina qu'il était midi lorsque des bruits de vaisselle se firent entendre. Ses compagnons s'attablaient dans un joyeux brouhaha.
On vint frapper à sa porte d'un coup de poing décidé.
- Hey, le môme, tu boudes ? Viens donc manger un bout! Me dis pas que t'as peur de te retrouver tout nu au milieu de nous ? Tu m'as pas fait l'effet d'être un trouillard pourtant... Allez, viens ! La diète, c'est pas bon pour les muscles !
Il reconnut la voix du "géant" qui avait pris sa défense la veille.
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-J'arrive... répondit machinalement Victor.
Tout entier à son trouble, il n'avait prêté attention ni au temps qui passait, ni aux protestations de son estomac affamé. Il en prenait pleinement conscience à présent et, bien qu'il n'eut pas encore accusé le coup de cette vérité enfin admise, il décida de joindre le geste à la parole et de sortir de son refuge. Il en serait peut-être allé différemment si un autre avait toqué à sa porte, mais il n'avait pas vraiment envie de se ridiculiser aux yeux de l'un des rares adolescents qui ne le haïssait pas ouvertement.
S'il avait espéré emporter son drap avec lui, les mots du colosse le ramenèrent à la triste réalité. Sa situation était vraiment pitoyable... Toutefois, s'il était embarrassé, ce n'était pas vraiment à cause de la "tenu" qu'il devrait arborer : il s'en voulait de ne pas avoir accepté plus tôt les affirmations des autres. Il avait dû leur paraître bien stupide, d'autant qu'il ne fallait espérer aucune compréhension de leur part.
Il se frotta le visage avec le drap, pour effacer au mieux les traces de ses tourments - il n'avait plus pleuré depuis un bon moment, c'était déjà ça - puis, l'abandonnant, tentant sans grande conviction de faire bonne figure, il pénétra dans la salle commune.
-J'arrive... répondit machinalement Victor.
Tout entier à son trouble, il n'avait prêté attention ni au temps qui passait, ni aux protestations de son estomac affamé. Il en prenait pleinement conscience à présent et, bien qu'il n'eut pas encore accusé le coup de cette vérité enfin admise, il décida de joindre le geste à la parole et de sortir de son refuge. Il en serait peut-être allé différemment si un autre avait toqué à sa porte, mais il n'avait pas vraiment envie de se ridiculiser aux yeux de l'un des rares adolescents qui ne le haïssait pas ouvertement.
S'il avait espéré emporter son drap avec lui, les mots du colosse le ramenèrent à la triste réalité. Sa situation était vraiment pitoyable... Toutefois, s'il était embarrassé, ce n'était pas vraiment à cause de la "tenu" qu'il devrait arborer : il s'en voulait de ne pas avoir accepté plus tôt les affirmations des autres. Il avait dû leur paraître bien stupide, d'autant qu'il ne fallait espérer aucune compréhension de leur part.
Il se frotta le visage avec le drap, pour effacer au mieux les traces de ses tourments - il n'avait plus pleuré depuis un bon moment, c'était déjà ça - puis, l'abandonnant, tentant sans grande conviction de faire bonne figure, il pénétra dans la salle commune.
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Quête : Voyage au bout de la nuit
Comme de coutume, le silence se fit et tous enveloppèrent vivement la tête dans leur écharpe de soie. Un siège était libre, à côté de celui du colosse, tout en bout de table. Quelques sifflements saluèrent sa nudité lorsqu'il traversa la pièce, et quelques murmures appréciateurs : il avait eu le cran, finalement...
- T'as mauvaise mine, fit remarquer le colosse. J'espère que c'est pas à cause de cette histoire de bières à aller chercher ? Te bile pas, je suis sûr que tu vas t'en sortir comme un chef !
Comme de coutume, le silence se fit et tous enveloppèrent vivement la tête dans leur écharpe de soie. Un siège était libre, à côté de celui du colosse, tout en bout de table. Quelques sifflements saluèrent sa nudité lorsqu'il traversa la pièce, et quelques murmures appréciateurs : il avait eu le cran, finalement...
- T'as mauvaise mine, fit remarquer le colosse. J'espère que c'est pas à cause de cette histoire de bières à aller chercher ? Te bile pas, je suis sûr que tu vas t'en sortir comme un chef !
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Quête : Voyage au bout de la nuit
-Cette histoire de...
Victor dut résister à l'envie de se prendre la tête entre les mains et de fondre en larmes. Ah, il les avait complètement oubliées, ces foutues bières ! Plus il reprenait pied dans la réalité, puis il se rendait compte de sa situation désastreuse.
-Ben ça va attendre demain... souffla-t-il comme s'il se parlait à lui-même. Si j'y vais aujourd'hui, je me ferai choper à la première situation, et on me mettra sous surveillance ou quoi... Non, ça attendra demain, et tant pis pour mes fringues ou pour le gage de ce soir : de toute façon, chuis plus à ça près.
Ce qui était vrai.
-Cette histoire de...
Victor dut résister à l'envie de se prendre la tête entre les mains et de fondre en larmes. Ah, il les avait complètement oubliées, ces foutues bières ! Plus il reprenait pied dans la réalité, puis il se rendait compte de sa situation désastreuse.
-Ben ça va attendre demain... souffla-t-il comme s'il se parlait à lui-même. Si j'y vais aujourd'hui, je me ferai choper à la première situation, et on me mettra sous surveillance ou quoi... Non, ça attendra demain, et tant pis pour mes fringues ou pour le gage de ce soir : de toute façon, chuis plus à ça près.
Ce qui était vrai.
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Quête : Voyage au bout de la nuit
Son interlocuteur haussa les épaules.
- C'est comme tu veux, vraiment... Tu as tout l'après-midi devant toi, là les portes sont ouvertes pendant le service mais tu pourrais aussi les faire ouvrir plus tard... Mais si tu préfères attendre le matin... Il y a plus de mouvement le matin, entre le ménage et la préparation du repas. Le début d'après-midi est plus calme, et ensuite il y a l'entraînement des gardes, plusieurs d'entre nous s'y joignent un moment, mais c'est pas dans le même secteur....
Une immense gamelle éait posée devant eux. Il se servit, avant de prendre d'autorité l'assiette de Victor et d'y mettre une portion de canard à l'orange à faire rêver un ogre.
- Tu m'as pas l'air d'humeur à y aller aujourd'hui... Pourtant faudra bien t'y mettre un jour ! Tant que tu n'as pas passé touts les épreuves, tu ne peux pas commencer ton entraînement ni ton apprentissage de barde, vu que tu ne seras pas considéré comme étant des nôtres...
Son interlocuteur haussa les épaules.
- C'est comme tu veux, vraiment... Tu as tout l'après-midi devant toi, là les portes sont ouvertes pendant le service mais tu pourrais aussi les faire ouvrir plus tard... Mais si tu préfères attendre le matin... Il y a plus de mouvement le matin, entre le ménage et la préparation du repas. Le début d'après-midi est plus calme, et ensuite il y a l'entraînement des gardes, plusieurs d'entre nous s'y joignent un moment, mais c'est pas dans le même secteur....
Une immense gamelle éait posée devant eux. Il se servit, avant de prendre d'autorité l'assiette de Victor et d'y mettre une portion de canard à l'orange à faire rêver un ogre.
- Tu m'as pas l'air d'humeur à y aller aujourd'hui... Pourtant faudra bien t'y mettre un jour ! Tant que tu n'as pas passé touts les épreuves, tu ne peux pas commencer ton entraînement ni ton apprentissage de barde, vu que tu ne seras pas considéré comme étant des nôtres...
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Quête : Voyage au bout de la nuit
Le gamin grimaça. Maintenant qu'il avait réellement compris dans quelle situation il se trouvait, ces perspectives ne l'enthousiasmaient plus du tout. En fait, aucune perspective ne l'enthousiasmait : même s'il n'avait pu, encore, réfléchir à l'avenir, celui-ci lui paraissait bien sombre.
Tout comme le présent, d'ailleurs.
Il ne savait que penser, que décider, que faire ; sa seule certitude était qu'aller encore plus à l'affrontement avec les adolescents ne l'avancerait à rien : cela ne ferait qu'empirer les choses. Mieux valait, désormais, faire profil bas et coopérer. S'il triomphait des épreuves, on ne l'ennuierait plus autant.
Quoi qu'il en soit, il attendrait demain. Dans l'immédiat, il n'était pas en état.
-Je pensais vraiment y aller ce matin, mais... Voilà, rien tourne jamais comme je l'ai prévu. J'irai donc demain, histoire que cette affaire soit réglée une bonne fois pour toute.
Le gamin grimaça. Maintenant qu'il avait réellement compris dans quelle situation il se trouvait, ces perspectives ne l'enthousiasmaient plus du tout. En fait, aucune perspective ne l'enthousiasmait : même s'il n'avait pu, encore, réfléchir à l'avenir, celui-ci lui paraissait bien sombre.
Tout comme le présent, d'ailleurs.
Il ne savait que penser, que décider, que faire ; sa seule certitude était qu'aller encore plus à l'affrontement avec les adolescents ne l'avancerait à rien : cela ne ferait qu'empirer les choses. Mieux valait, désormais, faire profil bas et coopérer. S'il triomphait des épreuves, on ne l'ennuierait plus autant.
Quoi qu'il en soit, il attendrait demain. Dans l'immédiat, il n'était pas en état.
-Je pensais vraiment y aller ce matin, mais... Voilà, rien tourne jamais comme je l'ai prévu. J'irai donc demain, histoire que cette affaire soit réglée une bonne fois pour toute.
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
Son interlocuteur haussa les épaules.
- C'est vraiment comme tu veux... On va finir par croire que tu aimes les gages !
Mais devinant que l'humeur du jeune garçon n'était pas à la plaisanterie, il n'insista pas davantage, et ne lui adressa plus guère la parole en-dehors des banalités habituelles du type "passe-moi le pain s'il te plaît"... On pouvait considérer que la glace était rompue, mais guère davantage.
L'après-midi commença à s'écouler lentement. Par la minuscule fenêtre, Victor voyait les nuages obscurcir peu à peu le ciel. Un bon orage se préparait.
On frappa quelques coups à sa porte : c'était Alix, comme promis. Prévoyante, elle lui apportait même un drap propre.
- Je viens changer les draps, clama-t-elle à la cantonnade. Vous dormiez, ce matin...
Il devina deux ou trois adolescents présents dans la grande salle, qui observaient l'arrivée de la servante d'un air un peu intrigué. S'étaient-ils aperçu que la jeune fille était restée plutôt longtemps le matin ? Ou s'ennuyaient-ils simplement ?...
Son interlocuteur haussa les épaules.
- C'est vraiment comme tu veux... On va finir par croire que tu aimes les gages !
Mais devinant que l'humeur du jeune garçon n'était pas à la plaisanterie, il n'insista pas davantage, et ne lui adressa plus guère la parole en-dehors des banalités habituelles du type "passe-moi le pain s'il te plaît"... On pouvait considérer que la glace était rompue, mais guère davantage.
L'après-midi commença à s'écouler lentement. Par la minuscule fenêtre, Victor voyait les nuages obscurcir peu à peu le ciel. Un bon orage se préparait.
On frappa quelques coups à sa porte : c'était Alix, comme promis. Prévoyante, elle lui apportait même un drap propre.
- Je viens changer les draps, clama-t-elle à la cantonnade. Vous dormiez, ce matin...
Il devina deux ou trois adolescents présents dans la grande salle, qui observaient l'arrivée de la servante d'un air un peu intrigué. S'étaient-ils aperçu que la jeune fille était restée plutôt longtemps le matin ? Ou s'ennuyaient-ils simplement ?...
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A table, Victor s'était essayé au jeu difficile de s'esquiver rapidement sans paraître fuir. Il avait pu regagner sa chambre sans qu'on lui fasse de remarque, soit qu'il s'en soit bien tiré, soit que les autres ne lui aient pas prêté attention.
Une fois seul, il avait replongé dans ses pénibles méditations. La digestion aidant, il s'était même assoupi. Mais comme il avait pris soin de se couvrir auparavant, la venue d'Alix ne le prit pas au dépourvu.
-Je ne dors plus, à présent, se contenta-t-il de répondre, se demandant déjà comment il pourrait se "changer" en présence de la jeune fille.
Bah, il se glisserait sous ses couvertures, et le tour serait joué.
A table, Victor s'était essayé au jeu difficile de s'esquiver rapidement sans paraître fuir. Il avait pu regagner sa chambre sans qu'on lui fasse de remarque, soit qu'il s'en soit bien tiré, soit que les autres ne lui aient pas prêté attention.
Une fois seul, il avait replongé dans ses pénibles méditations. La digestion aidant, il s'était même assoupi. Mais comme il avait pris soin de se couvrir auparavant, la venue d'Alix ne le prit pas au dépourvu.
-Je ne dors plus, à présent, se contenta-t-il de répondre, se demandant déjà comment il pourrait se "changer" en présence de la jeune fille.
Bah, il se glisserait sous ses couvertures, et le tour serait joué.
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
- Vous me semblez bien pâle, fit remarquer l'adolescente. J'ai bien fait de venir vous distraire un peu.
Sans s'encombrer de pudeur, elle saisit le drap qui le couvrait et tira d'un coup sec, dévoilant sa nudité avant qu'il ait eu le temps de l'en empêcher. Elle eut un vague sourire appréciateur en fixant son torse plutôt musclé, et se contenta de faire remarquer en détournant ostensiblement les yeux pour ne pas accentuer sa gêne :
- Vous m'excuserez... Mais pour faire le lit, il vaudrait mieux que vous vous leviez...
- Vous me semblez bien pâle, fit remarquer l'adolescente. J'ai bien fait de venir vous distraire un peu.
Sans s'encombrer de pudeur, elle saisit le drap qui le couvrait et tira d'un coup sec, dévoilant sa nudité avant qu'il ait eu le temps de l'en empêcher. Elle eut un vague sourire appréciateur en fixant son torse plutôt musclé, et se contenta de faire remarquer en détournant ostensiblement les yeux pour ne pas accentuer sa gêne :
- Vous m'excuserez... Mais pour faire le lit, il vaudrait mieux que vous vous leviez...
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
Le gamin, outré mais non paralysé, croisa vivement les mains pour dissimuler ce qui pouvait encore l'être.
-Vous avez fait ça pour me redonner des couleurs ou quoi ? s'offusqua-t-il en sentant son visage s'empourprer - de colère ou d'embarras, il n'aurait su dire. Non parce que franchement, vous pouviez me demander de me lever sans m'arracher le drap : vous en aviez pas besoin pour refaire le lit !
Se mettant debout, il s'éloigna à reculons, les mains toujours croisées devant lui.
Le gamin, outré mais non paralysé, croisa vivement les mains pour dissimuler ce qui pouvait encore l'être.
-Vous avez fait ça pour me redonner des couleurs ou quoi ? s'offusqua-t-il en sentant son visage s'empourprer - de colère ou d'embarras, il n'aurait su dire. Non parce que franchement, vous pouviez me demander de me lever sans m'arracher le drap : vous en aviez pas besoin pour refaire le lit !
Se mettant debout, il s'éloigna à reculons, les mains toujours croisées devant lui.
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Quête : Voyage au bout de la nuit
La jeune demi-elfe se mit à rire.
- Je ne vous savais pas si pudique ! Mais après tout, si ça vous a redonné des couleurs, tant mieux, vous en aviez bien besoin...
Affichant un sourire malicieux, elle attendit quelques instants avant de lui tourner enfin le dos, étalant le drap propre sur son lit.
- Vous savez que ça me donne le trac quand vous m'observez comme ça ? C'est vrai, quoi, j'ai l'impression que je vais faire votre lit n'importe comment !
Lui tournant le dos, elle ne pouvait bien sûr pas savoir s'il la regardait ou non.
La jeune demi-elfe se mit à rire.
- Je ne vous savais pas si pudique ! Mais après tout, si ça vous a redonné des couleurs, tant mieux, vous en aviez bien besoin...
Affichant un sourire malicieux, elle attendit quelques instants avant de lui tourner enfin le dos, étalant le drap propre sur son lit.
- Vous savez que ça me donne le trac quand vous m'observez comme ça ? C'est vrai, quoi, j'ai l'impression que je vais faire votre lit n'importe comment !
Lui tournant le dos, elle ne pouvait bien sûr pas savoir s'il la regardait ou non.
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Victor, proprement décontenancé, resta un instant bouche bée : comment pouvait-elle dire ça ? Elle ne s'était pas privée de le regarder alors qu'il était dans une situation autrement plus gênante ! Il faillit le lui demander mais, à présent qu'elle avait détourné les yeux, il reprenait un peu d'aplomb. Et puis... Il n'arrivait pas réellement à lui en vouloir.
-Je suis pas du genre à surveiller votre travail, répondit-il. Ce serait pas très sympa. Et franchement, ça m'ennuie que vous deviez faire de telles choses...
Il sourit.
-Vous embêtez pas trop, hein ? Le lit sera vite défait : je sens que je vais pas veiller tard, et j'aurai peut-être besoin du drap...
Victor, proprement décontenancé, resta un instant bouche bée : comment pouvait-elle dire ça ? Elle ne s'était pas privée de le regarder alors qu'il était dans une situation autrement plus gênante ! Il faillit le lui demander mais, à présent qu'elle avait détourné les yeux, il reprenait un peu d'aplomb. Et puis... Il n'arrivait pas réellement à lui en vouloir.
-Je suis pas du genre à surveiller votre travail, répondit-il. Ce serait pas très sympa. Et franchement, ça m'ennuie que vous deviez faire de telles choses...
Il sourit.
-Vous embêtez pas trop, hein ? Le lit sera vite défait : je sens que je vais pas veiller tard, et j'aurai peut-être besoin du drap...
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Quête : Voyage au bout de la nuit
La jeune demi-elfe était efficace. En quelques minutes, le lit était fait, draps et couverture parfaitement tirés.
- Besoin du drap ? Pour vous couvrir durant le repas ? A mon avis, ça les ferait bien rire...
Elle se tourna vers lui, souriante, absolument pas gênée par sa nudité. Elle semblait plutôt espiègle de caractère, et ne se gêna pas pour admirer encore une fois ostensiblement son torse.
- Et ce service que vous vouliez me demander, pour lequel je devais garder le secret ? C'est quoi ? Si ce n'est pas trop indiscret...
La jeune demi-elfe était efficace. En quelques minutes, le lit était fait, draps et couverture parfaitement tirés.
- Besoin du drap ? Pour vous couvrir durant le repas ? A mon avis, ça les ferait bien rire...
Elle se tourna vers lui, souriante, absolument pas gênée par sa nudité. Elle semblait plutôt espiègle de caractère, et ne se gêna pas pour admirer encore une fois ostensiblement son torse.
- Et ce service que vous vouliez me demander, pour lequel je devais garder le secret ? C'est quoi ? Si ce n'est pas trop indiscret...
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Quête : Voyage au bout de la nuit
-Oh, c'est pas indiscret... dit Victor, qui trouvait autrement plus indiscret la manière dont la jeune fille le regardait et qui avait bien du mal à paraître détendu. Faut juste pas que vous en parliez... En fait, ça concerne une épreuve que m'ont donnée les autres. Une fois que j'en aurai terminé avec elle, il y en aura plus qu'une autre et ils arrêteront de m'ennuyer. Mais bref... Faut que j'aille à la cuisine pour en ramener quinze litres de bière. Sortir et rentrer ici, ça va aller, j'ai repéré les moments où la porte était ouverte. Mais je sais pas exactement où est la cuisine, et on m'a dit que la cuisinière était assez... terrible. Alors, je me disais que vous pourriez peut-être m'aider, par exemple en me disant où je dois aller, à quel moment la cuisinière a des chances d'être absente ou alors trop occupée pour me remarquer...
-Oh, c'est pas indiscret... dit Victor, qui trouvait autrement plus indiscret la manière dont la jeune fille le regardait et qui avait bien du mal à paraître détendu. Faut juste pas que vous en parliez... En fait, ça concerne une épreuve que m'ont donnée les autres. Une fois que j'en aurai terminé avec elle, il y en aura plus qu'une autre et ils arrêteront de m'ennuyer. Mais bref... Faut que j'aille à la cuisine pour en ramener quinze litres de bière. Sortir et rentrer ici, ça va aller, j'ai repéré les moments où la porte était ouverte. Mais je sais pas exactement où est la cuisine, et on m'a dit que la cuisinière était assez... terrible. Alors, je me disais que vous pourriez peut-être m'aider, par exemple en me disant où je dois aller, à quel moment la cuisinière a des chances d'être absente ou alors trop occupée pour me remarquer...
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Quête: Voyage au bout de la nuit
La jeune demi-elfe eut un sourire.
- Terrible... oui, si on veut... disons qu'elle est... particulière !
Ses yeux pétillaient, comme à l'idée d'une bonne plaisanterie.
- Pour ce qui est de la bière, je crois qu'elle est dans la réserve, une sorte de cave attenante à la cuisine. Mais il y a toujours du monde dans la cuisine, ou presque, enfin c'est ce que j'ai entendu dire, moi je ne fais que le service donc je n'y passe qu'aux heures des repas. La cuisinière loge juste à côté... En fait, faut passer devant son petit logement pour atteindre la cuisine et donc la cave, ce qui décourage vite les voleurs ! Ou alors faut y aller discrètement, en pleine nuit... Mais sinon, vous pouvez y aller comme apprenti-cuisinier ? Je sais qu'un ou deux de vos camarades vont parfois donner un coup de main en cuisine, vous pouvez dire que ça vous intéresse. Mais après, une fois là-bas, il faut un prétexte pour accéder à la réserve, quelque chose à aller chercher... Et c'est pas simple de remonter discrètement 15 litre de bière, je me demande comment vous allez faire...
Elle réfléchissait.
- Je ne vois pas trop comment je peux vous aider... à part en venant ouvrir si vous sonnez quand je suis de service, pour un prétexte quelconque, et en vous conduisant jusqu'à la cuisine pour vous montrer le chemin...
La jeune demi-elfe eut un sourire.
- Terrible... oui, si on veut... disons qu'elle est... particulière !
Ses yeux pétillaient, comme à l'idée d'une bonne plaisanterie.
- Pour ce qui est de la bière, je crois qu'elle est dans la réserve, une sorte de cave attenante à la cuisine. Mais il y a toujours du monde dans la cuisine, ou presque, enfin c'est ce que j'ai entendu dire, moi je ne fais que le service donc je n'y passe qu'aux heures des repas. La cuisinière loge juste à côté... En fait, faut passer devant son petit logement pour atteindre la cuisine et donc la cave, ce qui décourage vite les voleurs ! Ou alors faut y aller discrètement, en pleine nuit... Mais sinon, vous pouvez y aller comme apprenti-cuisinier ? Je sais qu'un ou deux de vos camarades vont parfois donner un coup de main en cuisine, vous pouvez dire que ça vous intéresse. Mais après, une fois là-bas, il faut un prétexte pour accéder à la réserve, quelque chose à aller chercher... Et c'est pas simple de remonter discrètement 15 litre de bière, je me demande comment vous allez faire...
Elle réfléchissait.
- Je ne vois pas trop comment je peux vous aider... à part en venant ouvrir si vous sonnez quand je suis de service, pour un prétexte quelconque, et en vous conduisant jusqu'à la cuisine pour vous montrer le chemin...
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Quête: Voyage au bout de la nuit
Victor faillit se frotter le menton en un geste d'intense réflexion ; heureusement, il se retint juste à temps et laissa ses mains là où elles étaient.
-Aller travailler là-bas, c'est pas une bonne idée : on me surveillera tout le temps pour voir si je fais pas de bêtises. Le mieux serait que j'y aille la nuit, mais la réserve est sans doute fermée à clef, et la cuisinière doit la garder avec elle. Alors... Je sortirai demain, quand on viendra mettre la table pour le déjeuner. Si vous êtes de service, vous pourrez me monter où c'est, oui. Après, je me cacherai pour observer, y aura peut-être un moment propice. Au pire, vous pourriez aller parler à la cuisinière pour la distraire, mais je voudrais pas vous attirer des ennuis...
Il soupira. Dans sa situation, il avait beaucoup de mal à réfléchir.
-Faisons comme ça, d'accord ? On se retrouve demain matin... Et après, on avisera, en fonction. J'aurai plusieurs heures devant moi, vu que la porte d'ici est souvent ouverte jusqu'au repas de midi...
Victor faillit se frotter le menton en un geste d'intense réflexion ; heureusement, il se retint juste à temps et laissa ses mains là où elles étaient.
-Aller travailler là-bas, c'est pas une bonne idée : on me surveillera tout le temps pour voir si je fais pas de bêtises. Le mieux serait que j'y aille la nuit, mais la réserve est sans doute fermée à clef, et la cuisinière doit la garder avec elle. Alors... Je sortirai demain, quand on viendra mettre la table pour le déjeuner. Si vous êtes de service, vous pourrez me monter où c'est, oui. Après, je me cacherai pour observer, y aura peut-être un moment propice. Au pire, vous pourriez aller parler à la cuisinière pour la distraire, mais je voudrais pas vous attirer des ennuis...
Il soupira. Dans sa situation, il avait beaucoup de mal à réfléchir.
-Faisons comme ça, d'accord ? On se retrouve demain matin... Et après, on avisera, en fonction. J'aurai plusieurs heures devant moi, vu que la porte d'ici est souvent ouverte jusqu'au repas de midi...
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Quête : Voyage au bout de la nuit
Alix hocha la tête.
- D'accord. Demain, au petit déjeuner. Par contre, je vous conseille d'avoir une excuse toute trouvée pour expliquer votre présence au cas où on croise...
Deux coups frappés au chambranle interrompirent sa phrase, et le porte s'ouvrit aussitôt. Sur Pablo. Ou plutôt Miguel.
- Hey, t'aurais pas oublié qu'on...?
Il s'interrompit net, sourcils froncés, fixant Alix devenue rouge comme une pivoine.
- Oh, mais je vois que tu es en galante compagnie...
Alix hocha la tête.
- D'accord. Demain, au petit déjeuner. Par contre, je vous conseille d'avoir une excuse toute trouvée pour expliquer votre présence au cas où on croise...
Deux coups frappés au chambranle interrompirent sa phrase, et le porte s'ouvrit aussitôt. Sur Pablo. Ou plutôt Miguel.
- Hey, t'aurais pas oublié qu'on...?
Il s'interrompit net, sourcils froncés, fixant Alix devenue rouge comme une pivoine.
- Oh, mais je vois que tu es en galante compagnie...
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