[Commerce] La Taverne de la Bienveillance

[Voyageuse]

Quête : les chemins de Luménis

La rôdeuse ne fut pas la seule à écouter les échos du spectacle. Asna n'en perdait pas une miette, fascinée. Elle n'avait probablement guère eu l'occasion de voir de barde, elle non plus. Du reste, de là où elles étaient, elles entendaient suffisamment bien pour battre le tempo et fredonner l'air, même si les paroles demeuraient la plupart du temps assourdies.

Les deux voyageuses dormirent d'un sommeil de plomb. Une fois encore, ce fut Eldrina qui se réveilla la première et dut secouer une Asna ronchonnante. L'adolescente détestait se lever tôt...

Leur mission accomplie, la jeune fille n'avait plus de raison de rester à Luménis, d'autant que sa mère devait se ronger les sangs en attendant son retour. Elle prépara son bagage sans grand enthousiasme. Elle avait largement de quoi se nourrir durant le trajet, et elle insista pour laisser quelques provisions à la rôdeuse, argüant que son sac était vraiment trop lourd et que la rôdeuse méritait leur avait rendu un tel service qu'elle méritait bien de garder un peu du pâté croute maison de sa mère en guise de récompense.

HRP: Je te laisse faire tes adieux à Asna... tu peux décider de l'accompagner aux portes de la ville si tu le souhaite, ou tu peux tout résumer ici si tu manques de temps...

[missElder]

HRP: ça m'a l'air déjà occupé aux portes de la ville, je ne voulais pas interférer. Et de toutes façons, les adieux auraient été les mêmes là-bas, autant ne pas perdre de temps (et toutes mes excuses, j'espère que je ne t'ai pas obligée à speeder ces derniers temps)

Quête : Les chemins de Luménis

Eldrina hésita un peu avant d'accepter la proposition de la jeune fille, mais elle pouvait constater qu'Asna aurait effectivement bien assez à manger pour le retour, et elle y consentit finalement. Après tout, Lucia était une excellente cuisinière et le pâté serait certainement aussi délicieux que le reste.

Elle sourit à la jeune fille. Elle l'aimait bien, et elle espérait qu'elle n'aurait pas d'ennuis au retour.
- Bon...Eh bien... Bonne route, alors. Elle tapota maladroitement l'épaule de la jeune fille. Ç'a été un plaisir de voyager avec toi. J'espère que tu ne t'es pas trop ennuyée... Elle rougit légèrement.

[Voyageuse]

Quête : Les chemins de Luménis

Asna leva vers elle un regard où brillait la déception.
- Oh non, pas du tout... Mais... J'aurai tellement voulu que ma mère m'autorise à rester un peu, pour découvrir la ville... J'en ai toujours rêvé ! Peut-être que si j'arrive à convaincre Aïdan de me confier une autre mission, je pourrai revenir? Comme vous serez là, ma mère me laissera sûrement y aller !
Elle continua un moment à échafauder des plans tous plus irréalisables les uns que les autres, faisant promettre à Eldrina de signaler sa nouvelle adresse à l'aubergiste si elle s'avisait de s'installer ailleurs, pour qu'elle puisse la retrouver. Jamais elle n'avait autant parlé. Elle extériorisait sans doute ainsi son émotion à l'idée de partir déjà, de se séparer de la rôdeuse et de mettre un terme à sa trop courte épopée.

Puis son regard tomba sur les parchemins de délivrance de la malédiction, qu'elle avait soigneusement roulés dans une poche de sa besace, et elle parut se souvenir qu'elle avait une très bonne raison de rentrer rapidement : sa soeur l'attendait.... C'est donc avec une certaine impatience qu'elle se mit finalement en route. Elle refusa qu'Eldrina l'accompagne aux portes de la ville, affirmant qu'elle était capable de se débrouiller - même si elle cherchait surtout à dissimuler sa tristesse, et son trac à l'idée de voyager seule...
Asna se retourna au bout de la rue, croisant une dernière fois le regard de la rôdeuse avec des yeux un peu trop brillants. Puis elle disparut. Elle serait chez elle le lendemain soir et sa soeur serait enfin guérie de son mutisme.

HRP : Oui, on a un peu accéléré la fin, c'est vrai, mais c'est pas grave !... C'est maintenant Gal qui répondra à ton prochain post, et te mènera doucement vers de nouvelles aventures... ce fut un plaisir de RPiser avec toi ! (et n'hésite pas si tu as la moindre question)

[Quallulani]

Quallulani avait littéralement traversé la ville au pas de charge depuis le poste de garde pour aller à la rencontre des odeurs à la fois marines, crasseuses et graisseuses d'un port en pleine activité.
«Posons ces mirettes innocentes sur les docks ...»
Innocence innocence ... l'innocente reposait depuis bien longtemps sous des couches de souvenirs embrumés de vapeurs d'alcool et de bagarres de bar trop chaotiques pour être décrites, même par l'esprit qui peut parfois aller plus vite qu'un Nain lorsque vient l'heure de partager le butin. En revanche le halo de culpabilité qui avait failli ne pas échapper aux gardes se trouvait un excellent habit dans un quartier où, malgré les patrouilles, malgré le retour des beaux jours, malgré l'essence même de Luménis, un port reste toujours un port, avec ses bonnes pêches, les mauvaises, et son infinité de nuances de gris.

C'est dans le but de se griser grandement qu'elle finit par échouer là où le garde lui avait conseillé de se rendre, la Taverne de la Bienveillance ... le nom était un peu trop attendu pour lui sembler réellement refléter ce qu'elle allait y trouver, du moins le pensait-elle.

Moins de soleil à l'intérieur, c'est certain, elle entra donc dans l'espoir d'arrêter de se dessécher comme un vieux parchemin, sitôt entrée, elle commanderait quelque chose à boire, et chercherait s'il n'y avait sur place quelqu'un qui semblerait enclin à faire une partie de cartes.

[missElder]

Après le départ de la jeune fille, Eldrina resta un instant immobile. La journée ne faisait que commencer, et elle avait bien envie de partir à la découverte de la ville; mais où exactement, c'était ce qu'elle se demandait. Se remémorant le plan de la ville, elle réfléchit un peu, puis se dit que pour commencer elle resterait dans le quartier portuaire.

Elle hésita à les laisser à l'auberge, mais finalement la rôdeuse emporta ses armes; elle n'était pas encore suffisamment à l'aise dans cette ville.
Ses pas la portèrent vers les pavés de l'esplanade.

[Voyageuse]

Quallulani n'était pas la seule à qui la chaleur torride donnait une soif à assécher la mer - bien que, comme elle, la plupart des convives préfèrent l'étancher avec quelques pintes de bières. La salle, pourtant de dimensions imposantes, était pleine aux trois-quarts : jeunes couples s'isolant tant bien que mal à de petites tables contre le mur, paysans venus en ville pour quelque course, étudiants en goguette, joueurs de carte, vieux habitués passablement éméchés, voyageurs épuisés affalés sur leur chaise... la clientèle était hétéroclite. Une grande table occupait le fond de la pièce, rassemblant des personnes n'ayant apparemment rien en commun mais dont certaines discutaient avec animation.

- Bonjour à vous, jeune Dame. Qu'y a-t-il pour votre service ?
La voix flûtée appartenait à un jeune garçon qui s'inclinait devant elle, bien trop jeune pour pouvoir réellement être employé par l'établissement. Elle s'aperçut qu'il était couvé du regard par l'aubergiste, occupé à servir la table principale. Peut-être son fils ou un quelconque gosse de la famille.

[Quallulani]

La Taverne de la Bienveillance présentait quelques surprises ... elle n'était pas un de ces énièmes rades fumants qui poussaient autour des ports tels des comédons boutiquiers, non la taverne ressemblait plus à un de ces estaminets dont le petit peuple avait le secret, à la fois accueillant et permettant une certaines intimité si l'on avait à traiter de choses qu'on n'avait pas à clamer au tout venant.

Quallulani aurait bien pris le temps de chercher une place où même elle serait capable d'entendre les conversations au fond de la grande salle, mais elle s'était rapidement vue accostée comme toute bonne cliente. Et comme toute bonne cliente, elle répliqua presque par réflexe : Un Fond Mithan avec piments, olives et pain noir le jeune carafonnier , et ... — elle baissa un peu la voix — ... peut être un pourboire si tu peux me dire qui sont les personnes qui gouaillent au fond de la tôle. Et ce qu'elles viennent faire par ici. Elle passa en revue les tables disponibles, relativement isolées de la porte d'entrée et raisonnablement propres avant de demander où elle pouvait s'asseoir.

[Voyageuse]

Le jeune garçon scruta sans grande discrétion la grande table.
-Là-bas... heu...En fait, c'est la table où on installe tous les clients qui ont envie de ne pas être seuls. Là, aujourd'hui, y'a quelques-uns de nos pensionnaires, y'a le vieux Gruge comme tous les jours, les trois jeunes qui jouent aux cartes ça doit être des étudiants de l'université de la magie, et la fille avec eux je crois qu'elle vient du temple de Lathandre... et ceux qui parlent fort je ne les connais pas tous. Le petit à gauche c'est un elfe, j'crois que c'est un barde qui vient de très loin, il est arrivé hier, comme l'autre à côté tout mal habillé qui a un drôle de chien avec lui, on dirait un loup. Et le type qu'est habillé comme un prince à mon avis ç'en est pas un, en tout cas il a une sale tête, et puis un prince ne discuterait pas comme ça avec un nain... Mais c'est vrai qu'il est beau gosse, j'imagine, pour une fille...

Les explications étaient plutôt confuses, et le gamin risquait d'attirer l'attention à fixer ainsi les convives. Il sursauta quand l'un d'eux, qui avait tout du guerrier expérimenté, lui rendit son regard, et il détourna immédiatement les yeux. Le guerrier, lui, continua à les observer tous les deux.
- Ah, et sinon, vous pouvez vous asseoir où vous voulez, à la grande table si vous aimez la compagnie, ou sinon à une des tables libres, et je vous apporterai votre commande.
Il y avait plusieurs places libres à la grande tablée, entre le groupe bruyant et les jeunes gens joueurs de cartes; et il y avait plusieurs petites tables libres, situées un peu partout dans la pièce, d'où elle pourrait écouter selon son envie aussi bien la grande tablée, qu'un quator joueur de cartes, un groupe de vieux éméchés ou un couple d'amoureux...

[eluveitie]

En provenance de [Lieu] Sur les pavés de l'esplanade

Maligorn s'empressa de rejoindre sa chambre et libéra son nouvel animal de sa cage. Le corbeau alla se percher sur ses épaules puis fit quelques croassements de contentement. Il décida tout simplement de l'appeler Belwar, du nom de son père. Arrivé à peu près à l'heure ou il devait se produire, il descendit voir le tavernier, accompagné de son humble oiseau.
- Je suis prêt pour débuter le spectacle, où dois-je me produire ?
Le ton de Maligorn était détendu, car il savait exactement les numéros et tours de passes-passes qu'il allait exécuter. Comme au bon vieux temps se dit-il...

[Kasumi]

RP ayant lieu en début de soirée

Maligorn fut surpris de constater l'affluence dans la salle commune de l'auberge lorsqu'il y fit son entrée. Peut être le tavernier avait-il put passer le mot qu'une représentation se tiendrait. Mais plus probablement, de nombreux habitués et clients de passage s'y retrouvaient de façon quotidienne. En tous cas, le spectacle allait pouvoir commencer dans quelques instants. Le tavernier lui adressa un sourire encourageant et lui désigna une scène d'assez belle dimension compte tenu des proportions de la salle à manger. Quand l'illusionniste monta sur les marches, les conversations se turent et les regards se fixèrent sur lui, attentifs.

[eluveitie]

Maligorn n'était pas particulièrement impressionné par le nombre de spectateurs qui se tenait là, devant lui, attendant son numéro. Il fit une présentation brève de ce qu'il allait faire, puis débuta ses numéros. Il fit des numéros de ventriloquie, des tours où on le voyait disparaître, et beaucoup d'autres sorts plus ou moins simples, mais qui avait l'air d'épater ses spectateurs.
Il termina son numéro par par des explosions de pétards et autres fumigènes, afin de le terminer en beauté. Après quelques applaudissements ( certains très enthousiastes, d'autres beaucoup moins...), il retourna voir le tavernier.

[Quallulani]

La réponse à ce message

Quallulani retournait les informations avec une certaine rapidité, ... elle n'allait pas faire grand cas de présentations faites dans une taverne : elle avait rencontré la plupart des personnes qu'elle connaissait — avant — dans des tavernes. Certains étaient d'ailleurs les mêmes quel que soit le lieu, ... les habitués qui faisaient l'ouverture et la fermeture, les joueurs qui venaient souvent se détendre après une longue journée de labeur, personnes riches cherchant à s'acoquiner, aventuriers en quête de repos et d'une occasion de conter leurs exploits, qu'ils aient retrouvé une poule ou occis une chose indescriptiblement compliquée à occire.
Les étudiants et les gens de foi qui révéraient Lathandre en revanche, voilà qui étaient déjà plus rare.

Le combattant supposé qui fixait le jeune homme et la jeune femme attira rapidement l'attention de Quallulani, non qu'elle soit observatrice, mais c'était le genre d'attitude qui la dérangeait un peu. Qu'on la regarde d'une façon horrifiée quand elle vidait des chopes les unes à la suite des autres, elle avait l'habitude, mais là elle se sentait comme une pièce de boucherie évaluée par un client hésitant.

Si elle n'avait aucun savoir vivre, elle avait en revanche un certain aplomb, et elle se contenta de hausser un sourcil ... mais sachant bien qu'un homme n'atteignait pas un certain âge en cédant aux défis lancés dans un débit de boisson, elle se garda bien de se livrer à pareil jeu. En revanche, elle s'installa à une table ostensiblement dans le champ de vision de l'individu ... le message était passé.

[Voyageuse]

Le "guerrier" l'observa encore quelques temps, fort peu discrètement, avant de se rendre compte qu'elle ne s'en inquiétait pas le moins du monde. A ce petit jeu, il finit donc par s'avouer perdant et détourna enfin les yeux, interpelé par l'un de ses camarades.
Les jeunes étudiants et la prêtresse, quand à eux, ne lui accordèrent pas un seul regard, trop concentrés sur leur partie de cartes. Ce fut le tavernier en personne qui apporta à Quallulani sa commande, et s'en fut aussitôt, sollicité de toutes parts.

La salle se remplissait peu à peu, et l'attention de la plupart des convives fut bientôt accaparée par le spectacle d'un jeune illusionniste, un svirfnelin, race assez peu banale sur l'île, ce qui expliquait sans doute l'affluence. Le tavernier allait de table en table, servant un verre, répondant à une question, prenant les commandes, parfois secondé par le jeune garçon qui avait accueilli Quallulani - qui s fit un plaisir de lui apporter tout ce qu'elle lui commandait.

Le spectacle touchait à sa fin quand l'aubergiste s'approcha à nouveau d'elle.
- Mademoiselle... J'espère que le service et le spectacle vous conviennent. Désirez-vous autre chose ?

HRP : ton personnage peut répondre au tavernier... et juste après, elle sera témoin de l'événement décrit dans le post de kasumi, ci-dessous, auquel elle peut ou non réagir, comme tu le sens. Par contre, on a été obligés pour cela de tricher un peu et d'avancer jusqu'en début de soirée, peut-être que ce n'était pas du tout ton projet, que tu trouves ça improbable venant de ton perso. Dans ce cas tu me le dis, je modifie mon post (je ne parle pas du spectacle et je ne fais pas avancer le temps) et on enlève la synchronisation des événements. (pour en savoir plus sur le spectacle...c'est le post d'Eluveitie)

[Kasumi]

Alors que le gnome se dirigeait vers les escaliers lui permettant de rejoindre le niveau du plancher, il sentit une perturbation magique tout à fait imprévue. Pour les spectateurs, l'effet était encore bien plus impressionnant que le final prévu : le gnome disparut dans une gerbe de sons harmoniques et de lumières irisées masquant à moitié un joli décor changeant depuis une montagne dominant la mer à l'intérieur d'un ouragan océanique en passant par un lac souterrain reflétant le ciel étoilé d'une cité d'Outreterre. Pour Maligorn en revanche, l'expérience fut aussi perturbante physiquement qu'inquiétante car il se trouva en plusieurs endroits à la fois avant de prendre conscience qu'il avait complètement quitté la taverne. Quant il reprit le contrôle de son corps, il se vit brutalement expulsé dans une salle basse de plafond éclairée par l'horizon bleuté d'un portail de téléportation.

[Quallulani]

Quallulani n'avait pas, une fois n'est pas coutume, renchérit sur sa première commande ... dans une ville inconnue, elle n'avait pas envie de s'égarer et se faire dépouiller dès le premier soir. Elle s'était donc attardé sur le spectacle, tout en continuant à surveiller de temps à autre, la tablée au loin, mais de manière assez peu ostensible.

D'un autre côté, les gnomes faisant des effets à grands renforts de lumière et d'illusion, cela évoquait de façon inconscience à Quallulani une chose : la méfiance. Un gnome à la peau aussi noire en plus, elle n'en avait jamais vu.
Éduquée dans un certain refus de la nature magique des choses, elle sentait toutefois que pour surnaturelle, la disparition du gnome était l’œuvre de la maîtrise (ou non-maîtrise d'ailleurs) d'une puissance qui la dépassait quelque peu.

Quand les effets retombèrent, Quallulani fit mine d'approcher la scène avec curiosité et profita du tumulte de la fin du spectacle pour cracher un nuage de vin par dessus la scène, s'attendant à ce qu'il lui révèle le maître d’œuvre invisible ... mais sans succès.
Elle n'avait entendu nulle planche grincer, n'avait vu nulle trace dans la poussière, le gnome à la peau noire avait bel et bien disparu.

«Sans toucher sa paie ?», fut la première chose qu'elle se demanda ... mais la seconde était si la voie était encore libre, ... et ouverte. Elle tenta donc de faire rouler le premier objet qui lui tomba sous la main vers la position occupée précédemment par le gnome, et s'il disparaissait, sans doute s'y risquerait-elle, elle aussi.

[Kasumi]

En s'approchant de la scène jusqu'à l'endroit où s'était tenu l'illusionniste, Quallulani sentit ses cheveux se hérissait sous l'effet d'un résidu magique mais aucun phénomène plus intense ne se manifesta lorsqu'elle tenta de déterminer si un passage restait ouvert.

Elle sentit une présence derrière elle qui l'a fit se retourner pour découvrir un jeune homme d'une petite vingtaine d'années portant ostensiblement une robe de mage. Ce dernier la mit en garde de façon un peu pédante :

- Vous ne devriez pas vous approcher. C'est probablement dangereux surtout pour les non initiés.

[Quallulani]

La sentence était tombée. Il aurait aussi bien pu dire «Pas touche la greluche», cela eut le même effet sur la jeune femme qui sursauta, manquant de dégringoler du rebord de scène.
Tout d'abord furieuse, elle se ravisa rapidement qu'elle faisait face à un jeune homme, qui n'avait sans doute vu autant d'hiver qu'elle, mais semblait connaître son affaire. Pourrait-elle se servir de lui pour assouvir une curiosité déjà bien émoussée, elle ne réfléchit même pas aux conséquences.
Sans doute mais ce qu'on ne sait pas ne nous fait pas de tort pas vrai ?
Elle se hissa sur le bord de scène, et s'assit en tailleur, pointant du pouce, par dessus son épaule ce qui ressemblait à un trognon de pomme magique, laissé là par le maraîcher aux sorts.
Mais vous qui m'avez l'air un peu plus initié, vous pourriez m'indiquer où il est parti le mange-cailloux ? Ou bien est-ce une chose pour laquelle vous auriez besoin d'un peu plus d'initiation ?

[Kasumi]

Le jeune magicien semblait un peu embarassé comme s'il ne s'était pas attendu à ce qu'on le presse de questions. Mais il fit un effort visible pour paraître sûr de son fait en commençant par s'approcher du phénomène - contrairement à ce que tous ses professeurs avaient tenté de lui inculquer. Il prit quelques instants pour "étudier" les résidus magiques avant de lancer, complètement au hasard :

- C'est un phénomène bien connu de transduction incitative supérieure ! Le mage aura perdu le contrôle d'un sortilège en plein alignement convexe aléatoire. En termes plus communs, il a déclenché un effet entropique qui l'a soit pulvérisé en particules infinitésimales, soit téléporté hors du plan primaire. Sinon, vous êtes nouvelle en ville ?

[Quallulani]

Quallulani leva un sourcil, visiblement quelque peu perdue ... les mots se bousculaient dans sa tête, elle les comprenait séparément, mais ensemble cela devenait une sorte de plat de nouilles stochastique, avec de grosses boulettes de verbia incognita dedans ... elle se demandait le jeune homme ne se moquait pas d'elle, elle avait en général le flair nécessaire pour dénicher les coups fourrés, mais elle était bien incapable de trouver une chose à laquelle se raccrocher. Pour peu que le phénomène soit une spécialité locale, elle était perdue ... mieux valait se rattacher aux émotions humaines ... ou plutôt humanoïdes.
Aléatoire ? Comme une bonne partie de cartes ? Bon en clair, il est parti en choisissant sa destination au hasard ? ... ou bien vous n'en savez rien du tout ? C'est quand même dommage, parce que ça doit être assez pratique, mais si on part un peu au hasard, il doit falloir pas mal d'essai avant de rentrer chez soi sain et sauf.
Elle afficha une mine volontairement déçue.
Et vous, vous étiez venu étudier le spectacle ou vous êtes ici pour éviter que les jeunes filles se fassent désintégrer ?

[Kasumi]

Le jeune mage se tordait les mains en cherchant une façon de se sortir des questions que lui posait la jeune étrangère. Visiblement, il ne s'en sortirait pas aussi facilement qu'il l'avait espéré en entamant son discours technique. Et dire qu'il avait cru que ce genre d'approche lui vaudrait plus de succès auprès des filles. Qu'à cela ne tienne, il décida qu'il était trop tard pour changer d'angle d'attaque et poursuivit de manière un peu plus cohérente, fondant tous ses espoirs dans la dernière question de Quallulani :

- En fait, la destination a été aléatoire pour lui. Ou plus exactement, le fait de se téléporter ailleurs a été un effet inattendu. Cela dit, rien n'est perdu, ce sort laisse des traces - vous l'avez sentie - comme tous les sorts mal contrôlés - et j'en sais quelque chose ! Avec de la chance, et du talent, un bon devin peut décrypter ce chaos.

Rasséréné, le jeune homme enchaîna d'un ton moins tendu :

- Et ce fut le hasard qui m'amena ici ce soir. Quoique je passe souvent des soirées ici : l'ambiance est bonne, tous comme les rencontres qu'on peut y faire.

[nowaru]

En provenance des portes...
Lorsque les ténèbres s'abattaient sur les Hommes, bien souvent, ces-derniers en appelaient aux Dieux, les suppliant de mille et une façons. Prières, autels, sacrifice cannibale de leur mères-grands, saupoudrées de gingembre. Mais pas Pin Profiterole. Elle faisait partie de ces êtres (mais était-on bien sûr qu'il en existait d'autres, comme elle ?) qui se tournaient vers les Aubergistes et Pâtissiers.

Après avoir lavé sa tignasse, la petite tête brune de Pin flottait parmi les tables de la Taverne de la Bienveillance, ses cheveux en bataille flottant follement derrière elle. Ses petits doigts allaient et venaient de table en table. Elle profitait de la distraction des clients pour leur chiper quelques légumes, çà et là, un steak de temps à autres qu'elle avalait d'une bouchée. Ô sinistre et impitoyable fosse de laquelle nulle pomme de terre sautée ne peut s'échapper ! Combien de pâtés en croûtes pouvait-elle encore ingurgiter ?

Le ventre plein, Pin Profiterole se laissa aller sur une chaise. Ses yeux verts dépassaient à peine de la table, tant elle était minuscule. Elle était à présent dans ce qu'on appelle communément "la phase digestive". La sensation de plénitude la fit sombrer dans le sommeil...

[Kasumi]

La gnome ne put néanmoins guère profiter de son sommeil béat qu'elle se réveillait sous la pression incidieuse d'une présence qu'elle ressentit plus qu'elle ne perçut à côté de sa table. L'aubergiste qui lui faisait face arborait une mine joviale et avenante et c'est probablement presqu'involontairement qu'il l'avait tirée de ses rêveries.

- Bonsoir et bienvenue à la Taverne de la Bienveillance ! Veuillez m'excuser de ne pas être passé plus tôt prendre votre commande mais, comme vous le voyez, mon établissement est bondé et je ne sais plus où donner de la tête. Désirez-vous dîner ? Ou boire, peut être ?

[nowaru]

Les yeux de Pin s'écarquillèrent. Il lui semblait que l'Aubergiste baignait dans une lumière divine. Ses petites mains se joignirent solennellement, comme pour célébrer le chef de l'établissement et elle s'agenouilla à ses pieds. Elle eut comme une révélation. Il était le Grand Nourricier, le Divin Toasteur, le Sublime Pâtissier, le Tout Puissant Maître des Côtes de Boeufs !

-De grâce, Divin Toasteur, prenez moi comme apprentie ! Je rêve de maîtriser l'art d'émoustiller les papilles !


Désormais, partout où elle irait, Pin Profiterole ne chercherait plus -seulement- à voler, mais à développer ses talents de cuisinière.

-J'ai déjà moi-même concocter quelques poisons et hallucinogènes au cours de mon existence...Vous verrez, je ne vous décevrai pas ! Alors, vous êtes d'accord ?

[Kasumi]

Ce fut au tour des yeux de l'aubergiste de s'écarquiller devant la réaction des plus inhabituelles de la jeune gnome. Incapable de trouver immédiatement une réponse appropriée, il bafouilla quelques propos gêné avant de se reprendre d'un ton légèrement indigné :

- Des poisons et des hallucinogènes vous dîtes ? Ce n'est pas vraiment le genre de la maison... Je n'ai jamais empoisonné personne et le goût de nos plats se passe bien d'autres artifices pour être appréciés de nos clients.

L'homme ayant bon fond et étant souvent venu en aide aux nouveaux arrivants en mal d'emploi et de repères, il conclut néanmoins d'un ton adouci :

- Cela dit, c'est vrai qu'un peu d'aide en cuisine ou au service me déchargerait d'une partie de mes tâches. Mais vous allez devoir me convaincre. Les clients s'attendent à trouver une bonne chère en venant dans mon établissement. Pas question de les décevoir. Vous vous en sentez capable ?

[Elarion Fir'hinen]

Le crépuscule embrasait la ville au dehors. Les rues de Luménis se vidaient peu à peu, les chiens se taisaient, les enfants également. les uns observaient le coucher de soleil, les autre finissaient prestement ce qu'il leur restait de tâche à effectuer. Était venue l'heure où marins et marchands se retrouvent autour d'une chopine afin de jouer et bavarder, chanter et boire jusqu'au milieu de la nuit.

Un elfe tout de blanc vêtu sortit des écuries de la Taverne de la Bienveillance. Le cuivre de ses longs cheveux scintillait sous les rayons rougeoyants du soleil couchant et son regard brulait aussi fortement que les braises d'une forge. Marchant à pas rapides, Elarion entra dans l'auberge et referma la porte derrière lui. L'ambiance était au jeu dans la salle commune de l'auberge. A la droite de l'elfe sauvage, quatre nains d'aspect bougon étaient attablés et jouaient aux dés en trempant leurs longues barbes de bière. Quelques marins jouaient aux cartes, d'autres mangeaient. Il n'y avait guère d'elfe au premier abord, mais la salle était grande et bondée, aussi Elarion interrompit-il son examen pour s'avancer vers le comptoir. Il passa derrière un joueur qui devait lancer un couteau de lancer entre ses doigts sans se blesser, et ce sous les rires gras de ses compagnons de jeu. L'homme transpirait, de l'or était en jeu...

Elarion arriva à quelques mètres du comptoir, mais voyant que l'aubergiste était absent de ce dernier, il décida d'aller trouver une place libre et de s'y installer en attendant le retour du maitre des lieux.

[Kasumi]

HRP : ah ces elfes guindés… Luménis est quand même une ville bien tenue (au moins dans ces quartiers) et la Bienveillance est un établissement propret et convivial.

L’aubergiste refit son apparition en se dirigeant vers le groupe de joueurs pour réprimander leur attitude trop expansive qui gênait quelque peu la clientèle d’habitués venus pour la bonne chère et l’ambiance conviviale et chaleureuse de son établissement. Le groupe se leva après avoir payé son dû puis quitta les lieux sans plus d’esclandre, probablement à la recherche d’une autre taverne pour marins où les activités ludiques exubérantes étaient plus à la norme.

Avisant Elarion, l’aubergiste reprit une expression avenante et s’approcha pour prendre sa commande :

- Bienvenue dans mon modeste établissement. Désirez-vous dîner ou prendre une autre consommation ?

Au même moment, un petit groupe de jeunes gens arborant sur leur tunique uniforme le symbole de Lathandre, prirent place à l’une des dernières tables libres en adressant un salut sous forme d’un signe de tête amical à l’aubergiste.

[Elarion Fir'hinen]

HRP : Hmpf...l'elfe guindé te regarde avec suspicion, sondant ton âme et tes pensées...toute ville possède ses défauts, le bien ne peut malheureusement régner partout...

Elarion salua l'aubergiste, tout en remarquant le groupe de jeunes gens qui venaient de s'assoir. Le symbole de Lathandre attira le regard du paladin, mais ce dernier reporta bien vite son attention sur l'aubergiste.

- bonjour et merci pour votre accueil. J'ai beaucoup voyagé, et souhaiterai un repas chaud, une corne d'hydromel et un bon lit...je suis également à la recherche d'un travail pour un paladin, avez vous eu des problèmes en ville avec des non-morts récemment ?

[Kasumi]

L’aubergiste sonda les paroles d’Elarion sans se départir de son air bonhomme. Il sembla parvenir à une conclusion qui lui plaisait puisqu’il prit le temps de répondre courtoisement à ses interrogations alors qu’une foule de clients l’attendaient :

- Je vous apporte votre commande dans un instant. Notre hydromel est de qualité, je puis en attester. Pour le repas, nous avons ce soir du gigot ou du lapin accompagné de pommes de terre et de légumes de saison. Nous avons aussi du cabillaud frais si vous préférez le poisson. Il me reste trois chambres individuelles ou une suite à votre convenance. Quant à un travail, j’imagine que la commanderie pourra vous aider même si nous n’avons heureusement guère eu de problèmes de non-morts lors des dernières années, Lathandre soit loué.

[Elarion Fir'hinen]

Elarion sembla réfléchir un instant, comme perdu dans d'étranges pensées, puis revint à la réalité.

- Merci bien mon bon, je voudrais du cabillaud et quelques légumes, si vous voulez bien...puis-je vous demander un peu de viande également ? Du lapin fera l'affaire, c'est pour mon faucon...cuisinez le normalement, c'est un animal compliqué, il ne supporte pas la viande crue, déclara Elarion, avec un clin d’œil à l'aubergiste.

Après un petit moment de silence, durant lequel ledit faucon pesta dans l'esprit du paladin, ce dernier reprit.

- il est heureux que vous n'ayez guère de problèmes, le mal semble avoir déserte le coin, même si il rode sans doute sous une forme voilée...j'irai à la commanderie voir si je trouve un travail quelconque...dites moi l'ami, ces gens aux couleurs de Lathandre, attablés derrière, sont-ils paladins ?

[Kasumi]

L'aubergiste prit note de la commande avant de demander avec inquiétude :

- Vous n'avez pas l'intention de faire dormir votre faucon dans la chambre, n'est-ce pas ? Non que je doute de sa propreté mais certains clients pourraient s'en offusquer... En tous cas vous n'aurez rien à payer pour lui, même s'il a besoin d'une place dans les étables. Je me fais un point d'honneur à toujours avoir quelques restes de choix pour les compagnons de mes clients.

Après avoir jeté un regard machinal à la tablée remarquée par Elarion, l'aubergiste répondit d'un ton affable :

- Oui, enfin presque. Il s'agit de quelques-unes des nouvelles recrues aspirant à ce titre. Ils passent pas mal de temps ici, un peu trop aux dires de certains. Mais je ne m'en plains pas : ils consomment bien sans créer de soucis et leur présence est plutôt rassurante.