[Débat] Le collectif 451 contre le livre numérique

[ffw137]

Bonjour, je vous invite à lire ceci : http://laregledujeu.org/moix/2012/02/07 ... numerique/

Je me sent insulté en tant que "lecteur", j'ai peut être lu plus de bouquin que ce gaillard et il fait partie du collectif 451 contre le livre numérique : http://les451.noblogs.org/post/2012/09/ ... e-complet/ et ils insultent Ray Bradbury en utilisant son roman qui n'a rien avoir avec leur diatribes.

Je me demande si ses ancêtres ont voulu faire brûler Gutenberg ? Voir le premier gars qui a osé utilisé du papier et de l'encre au lieu d'un stylet et d'une dalle d'argile ?

Moi, je pense que le numérique apporte un savoir immense, il n'y a qu'aller dans les sites des universités pour avoir accès à des cours magnifiques et sans numérique qui irait éditer "La valse des elfes gloutons" qui n'intéressera que 100 lecteurs?

Et vous qu'en pensez-vous?

[Chalindra Pharn]

Ce type en dit tous ce que j'en pense.

http://owni.fr/2012/09/13/ebooks-livres ... -diminues/

[Veldrin de Ched Nasad]

Personnellement, Je lis en gros de 4 à 8 bouquins par mois et je ne comprends pas une seconde l'intérêt du livre numérique ; de là à vouloir l'interdire il y a un pas que je ne franchirais pas.

Je pense seulement qu'aucun des promoteurs "numérique" ou "papier" ne songe un seul instant aux lecteurs et qu'il y a quelque manigance économique là dessous. Il me semble avoir lu qu'il est prévu une date butoir pour revendiquer les droits d'auteur ; en cas de non réédition depuis x années, hop plus de droits !! Par contre l'éditeur de ces livres électronique les vendra, lui ! Cherchez l'erreur !
Un "petit" auteur se verra ainsi systématiquement spolié et tout le monde ne connaissant pas un succès fulgurant à la JK Rowling, quid des auteurs que le grand public découvrira sur le tard ?
Autre problème, les verrous "antipiratages" qui ne manqueront pas, m'empêcheront certainement de prêter ou de me faire prêter un livre.
Que deviendront les bibliothèques de prêt ? Il ne faut pas mettre au même niveau les bibliothèques universitaires techniques pour lesquelles le numérique est un support pratique compte tenu de l'évolution permanente des contenus, et les bibliothèques municipales, rayon Classiques, Romans et autres littérature non technique qui n'évoluent pas et qu'on aime bien retrouver de temps en temps.
Du coup, sous prétexte qu'ils seront moins chers, nous serons obligés d'acheter tous les livres qui nous séduisent ?

Quant à l'argument qui veut que le numérique permette d'éditer les auteurs de tirages confidentiels, rien n'empêche ces derniers, dès aujourd'hui, de mettre leurs oeuvres en téléchargement, payant ou pas, afin de satisfaire les 100 lecteurs intéressés. Pas besoin de saborder le papier pour ça !

[missElder]

Pour moi, le numérique a UN avantage majeur: la praticité - enfin, la praticité quant au poids. Transporter toute sa bibliothèque dans une petite tablette numérique est tout de même plus simple que d'utiliser trois valises!

Pour le reste, oui, le numérique présente aussi des inconvénients et des risques de dérives. J'ai même envie de dire: bien sûr qu'il en présente, c'est le propre d'une invention, partir vers de nouveaux horizons qu'on connaît encore mal et dont on ne sait pas ce qu'ils nous réservent!

Maintenant, j'aurais tendance à être d'accord avec l'article de Chalindra, ainsi qu'avec le post de Veldrin (oui, en fait, j'aime les consensus ): s'il y a un problème avec le livre numérique, ce n'est certes pas du côté d'une "humiliation" du créateur d'e-books qui se vengerait en enlevant à l'écrit toute sa saveur! C'est aussi fumeux que les débats sur prendre ses cours à la main ou à l'ordi en classe.
Le problème, c'est vraiment la politique des éditeurs, qui au lieu de voir cela comme une alternative, un palliatif, au livre papier, se sont senti pousser des ailes de DRM-eurs en herbe que ne renieraient pas les gens d'EA, et vous posent des copyrights absurdes qui vous empêchent en fin de compte de réellement posséder vos livres (cf l'exemple de l'héritage, ou même des retraits soudains d'un livre que vous avez pourtant acheté).

En fait, ça me rappelle assez certains débats sur le jeu dématérialisé: au lieu de voir ça comme une autre méthode que la version "physique", une simple alternative avec d'autres avantages et d'autres inconvénients, les éditeurs en profitent pour se faire un tas d'argent et plumer le client, à coup de verrous anti-piratage, de droits exorbitants et de licences qui expirent soudainement. Je n'ai rien contre le livre numérique, je n'en vois personnellement pas l'intérêt (je ne renoncerai jamais au plaisir qu'il y a de tenir son livre en main propre, d'en faire un véritable objet avec une valeur affective), mais en soi ça ne me pose pas de problème et je peux comprendre qu'on veuille en acheter; en revanche, la politique de ceux qui en vendent me semble assez abjecte.
Et quoi qu'il en soi, j'ai le sentiment que ce "collectif" se trompe de combat et d'arguments...

[Cathelyn]

En parlant du livre de Bradbury, je me demande vraiment s'ils l'ont lu jusqu'au bout. L'une des morales de ce bouquin est un peu entre autre de s'apercevoir que le support est en fait peu important et que ce qui compte c'est l'histoire, le message. Ce qui choque d'ailleurs beaucoup le personnage principal qui est très attaché au support justement. Mais le point de vue est intéressant on peut brûler un livre, on peut le salir, on peut le réécrire mais il est difficile de déformer un message dont les points de détails changent au fil du temps mais dont le coeur l'idée le message donc à transmettre ne change pas. On peut prendre le mahabarata hindou par exemple qui est un texte de plusieurs millénaires dont la transposition sur papier est assez récente.

Dans le point de vue de yan moix il y a aussi un truc très élitiste : le livre n'est pas accessible. C'est quelque chose de lourd, de pénible, c'est un effort. Je ne pense pas que nous lisons les même de toute manière, il est certain que lorsqu'un auteur passe son temps à s'adresser à une cible bien particulière via un langage bien choisis il va perdre beaucoup de monde. En négligeant le rythme, l’intérêt de la trame au profit des allitération, des formules alambiqués il ne s'adresse pas à un public large (il préféreront certainement un ebook de stephen king ou même de j k rowling par exemple).

Stephen king justement disait dans son bouquin écriture qu'il était un boulimique de la lecture et qu'il ne pouvait s’empêcher de lire à tout moment et sous toute ses formes livre audio compris. Le livre audio n'est-il pas par essence un outil de fainéant ? Pourtant stephen king est loin d’être un imbécile... A titre personnel et paradoxalement je pense que ce genre de personne qui écrivent n'importe quoi sur le livre numérique seront les même qui voteront pour le prix goncourt sans l'avoir lu.

Après je ne pense pas contrairement à veldrin que ça mette en danger le livre papier. Les systèmes de reconnaissance vocale ou les interfaces numériques dans les maisons n'ont jamais vraiment bien marché parce qu'elles sont avant tout gadget et que pour être honnête on a encore rien inventé de plus commode ni de plus simple qu'un bouton. Je pense pas que ça soit différent avec le livre.

[Veldrin de Ched Nasad]

Après je ne pense pas contrairement à veldrin que ça mette en danger le livre papier.

Non, non, je n'ai pas dit ça !
Il est probable que ce soit l'objectif des promoteurs du livre numérique, mais comme je le dis en introduction de mon propos, je ne vois pas l'intérêt de ce gadget. Et je ne pense pas être le seul.
Je rebondissais sur le propos de ffw137 concernant l'édition de micro-tirages : Internet offrant aujourd'hui des possibilités de promotion d'oeuvres de toutes sortes peut servir n'importe quelle oeuvre littéraire sans recours au livre numérique. Il n'est donc pas besoin de concurrencer de façon assez déloyale économiquement le livre papier qui conserve de solides arguments.

Encore qu'en écrivant ceci, je me demande quand va nous être servi l'argument "bobo super à la mode" (tout bien prononcer) : Ouais-un, n'empêchun, les livres papiers-un, ça détruit les forêts-un, c'est pas Ecolo-un. Alors que le numériqun, lui au moins ...

[Cathelyn]

Alors que le numériqun, lui au moins ..

...alors que le numérique nécessite des serveurs qui polluent davantage ?

[Ailyn]

Les systèmes de reconnaissance vocale ou les interfaces numériques dans les maisons n'ont jamais vraiment bien marché parce qu'elles sont avant tout gadget et que pour être honnête on a encore rien inventé de plus commode ni de plus simple qu'un bouton. Je pense pas que ça soit différent avec le livre.

Je n'aurai mieux dit .

Il y a un éternel débat entre le système "nouveau" et le système "ancien", alors qu'en réalité, ils se complètent merveilleusement.
C'est le bonheur pour moi d'avoir des livres compliqués à dispo sur mon ordinateur ou sur ma tablette, mais je peux pas me trimballer le pc ou la tablette dans le métro comme je veux.
Le livre, on peut le traîner partout, sans considération aucune (ou si peu ) pour le sable, la terre, l'herbe... attention quand même à la pluie et à la boue, ça peut être casse-gueule , alors qu'une tablette... Bah, on peut pas faire ça, à moins d'en acheter trois par an, et là, non seulement c'est pas écolo, mais qui a les moyens pour faire ça .

Oui, après forcément, si ils font joujou en mod "on aime les DRM", ça risque d'être moins fun le format numérique, mais là encore, il n'y a en réalité aucun souci du lecteur, comme cela a déjà été précisé avant...

Voilà un faux débat qui, à mon avis, ne doit conduire ni à l'abandon du format numérique, ni à l'éradication du livre papier .
Ou comment hurler dans le vide .

[ffw137]

Après un peu de recul, je vois que ma réaction a été assez épidermique quant aux propos élitistes de Yann Moix selon lequel celui qui lit un livre sous format numérique ne peut-être qu'un "con" au vocabulaire limité, à la grammaire déficiente et ayant une faculté d'analyse de texte proche du protozoaire, cet façon de faire me dégoute et il rejoint ainsi mon "Hall of Fame" des abrutis finis.

D'un autre côté, l'argument disant qu'en réalité un lecteur numérique va télécharger plein de bouquins et ensuite pouvoir annoncer : "Diderot, ouais, je connais, j'ai tout sur ma tablette" sans en avoir lu, une seule ligne MAIS combien de personnes ont des collections complètes ou des encyclopédies bien mises en valeur dans le salon alors qu'elles ont à peine été feuilletées. Qui a lu l'entièreté de son dictionnaire ?

Le pire cas que j'aie personnellement connu, a été de me retrouver dans la bibliothèque d'un médecin, chef de service considérant bien sur comme Yann Moix, les autres comme des imbéciles à l'intellect déficient. Ayant vu un livre de géographie sur le Japon, je tente de saisir celui-ci, quelle surprise en découvrant que 9 autres livres de la collection viennent avec car ils sont toujours reliés par la bandelette transparente de transport.

J'ai farfouillé alors dans le reste de la bibliothèque pour me rendre compte que de nombreux livres avaient juste fait le voyage de la caisse de livraison vers le rayonnage entre les mains de ce "grand" lecteur "papier".

J'aime toujours les livres papiers car ils m'apportent de nombreux avantages comme cités avant mais également ce grand défaut : "c'est à moi, c'est mon précieux,.." (je divague) par contre le format numérique apporte des options folles également notamment dans les ouvrages scientifiques, magazines: vidéos explicatives intégrées, images pouvant être agrandies, texte pouvant être agrandi pour les problème de vue, fonctionnalité de recherche (c'est encore qui cet Ayatdhin? Ah, c'est l'espion qui apparaît dans la page 324 du tome 4 de la première partie de la saga, que j'ai lue il y a environ 3 ans, merci la recherche, vu que l'auteur n'a pas jugé bon de le préciser à nouveau dans le dialogue).

Concernant les 100 exemplaires, je me suis mal exprimé, je voulais dire que grâce au numérique (scan, pdf, etc), un livre qui aurait été photocopié 100 fois et aurait touché peu de personnes grâce au numérique et à Internet va toucher bien plus de monde. Prenons, le cas des mods de BG, sans Internet, combien de joueurs profiteraient de ceux-ci et dont les auteurs auraient abandonnés faute de suivi.

[Mornagest]

Sans bombe atomique, pas d'électricité nucléaire...

On peut pousser loin le raisonnement, mais je pense qu'on ne peut pas comparer deux choses entre elles. Internet a permis des choses qui n'étaient pas possibles auparavant ; je doute que le livre numérique offre une telle révolution.

Niveau pratique, excepté lorsqu'on déménage, je ne vois pas quand on trimbale trois valises de livres... vous partez si longtemps que ça en vacances ? avec quelques livres de poche, il y a déjà de quoi faire pendant quelques jours, il me semble... puis, pas besoin de batterie, ça ne tombe jamais en panne, un livre. Sans parler du confort de lecture, du toucher des pages... et effectivement, que dire de l'aspect polluant de la chose ? J'imagine que les composants de ces petits gadgets sont les mêmes que ceux des ordinateurs ou des téléphones portables : métaux lourds, terres rares, plastiques non recyclables et ce genre de joyeusetés.

Bref, pour ma part, je n'y toucherai jamais. Je ne pense d'ailleurs pas qu'il puisse percer, à cause de cet aspect énergivore et environnementalement nocif ; dans un futur relativement proche, ce genre de trucs n'auront plus droit de cité, car il faudra se recentrer sur les objets réellement utiles...

[Sanctifer]

Niveau pratique, excepté lorsqu'on déménage, je ne vois pas quand on trimbale trois valises de livres... vous partez si longtemps que ça en vacances ? avec quelques livres de poche, il y a déjà de quoi faire pendant quelques jours, il me semble...

Bin, là tu parles de la lecture plaisir, y a quand même pas mal d'étudiants, de chercheurs ou que sais-je, qui se doivent parfois de pouvoir poursuivre leurs recherches et avoir leurs sources sous la main en déplacements professionnels, les congrès et les conventions par exemple. Dans ce genre de cas, oui, pouvoir concentrer ses lectures dans son ordi ou dans sa tablette de lecture, je pense que c'est un confort non négligeable

[ffw137]

Pour ma part, j'apprécie grandement ma tablette pour partir en vacances 15 jours dans un pays étranger: elle ne pèse presque rien, en tout cas moins que les 5/6 bouquins que j'aurai pris en même temps, les 3/4 magazines, la dizaine de CD et un pc portable pour regarder un film ou une série, en plus elle me permet d'aller sur Internet, donc question poids cela se défend (et en plus je peux jouer à BG via GemRB), parce que pour moi les vacances, c'est faire tout ce que je n'ai pas le temps de faire à fond le reste de l'année et pas seulement lézarder.

Maintenant, l'impact écologique de ce genre de chose est nettement plus destructeur que celle d'un bouquin qui sera nettement plus recyclable mais j'ai l'impression que plus je vais déposer du papier au recyclage plus je reçois de publicité! Aberrant! A croire que les publicitaires achètent du papier recyclé moins cher mais garde le même budget pour inonder les boîtes et le panneau pas de pub ne semble pas fonctionner, il dépose à terre pour ne pas le mettre dans la boîte.

Il est un fait que nous devrons certainement renoncer à beaucoup de choses pour revenir à une vie plus saine et la première chose qui permettra de relancer tout ça: "Supprimer les moyens de transport individuel", c'est la voiture qui a tué l'artisan, le commerçant du coin, le LIBRAIRE car à partir du moment où on peut faire 20 km en quelques minutes pour avoir plus de choix, moins de qualité et que cela semble coûter moins cher: l'humain fonce mais il s'agit d'un autre débat.

[Féérune]

Je suis assez d'accord avec toi sur le transport individuel, mais je doute qu'on puisse y renoncer facilement dans les petites villes et villages... Il n'y a plus de commerçants locaux dans pas mal d'endroits, et je crois que c'est plutôt l'implantation des grandes surfaces dans les années 1970-80 et le fait que les gens travaillent loin de chez eux qui a donné une place prépondérante et indispensable à la bagnole.

Quelqu'un qui travaille à Pétaouchnock, ville de 20 000 habitants aura
1/ besoin d'une voiture pour aller de son domicile sis à Trifouillis-les-Oies jusqu'à son boulot à Pétaouchnock
2/ il aura tendance à faire ses courses en sortant du boulot - dans le centre commercial de Pétaouchnock
3/ une fois rentré à Trifouillis-les-Oies, il sera suffisamment crevé pour ne pas aller faire de courses localement (surtout que cette bavarde de Mme Michu fait ses courses à ces heures-là)

Conjonction de facteurs, donc... Ne pas non plus négliger que dans les années 1960 à 1990, il fallait soutenir notre industrie automobile, un des fleurons du pays.

Heu, on parle des bouquins !!! sorry.

Pour ma part, j'aime lire un "vrai" bouquin, histoire de ne plus me péter les yeux sur un écran d'une part, d'autre part lire sur papier c'est aussi faire un espèce de silence autour et en soi. Bref des vacances, s'isoler, se déconnecter de tout.

Je pars en vacances sans bouquins, je les achète sur place ou j'emprunte des bouquins mis à disposition ( les B&B sont géniaux, sous ce rapport-là !). Je me monte petit à petit de petites bibliothèques en anglais et en finnois.

[ffw137]

Il est un fait que les vacances permettent de découvrir de petits bijoux, c'est ainsi que j'ai découvert la Belgariade de Eddings en anglais, mon premier livre en anglais alors que je me traînais une moyenne lamentable au cours et là, le déclic, mon anglais c'est amélioré et depuis lors je lis dés que cela sort en anglais, ici j'attends le dernier tome de Wheel Of Time avec impatience.