[salle] Les cellules du Fort

[Voyageuse]

Dans les sous-sols du fort se trouvent quelques cellules, sans fenêtre ou vaguement éclairées par un étroit soupirail muni d'épais barreaux pour les plus confortables. On y enferme, pour une nuit ou deux, des fauteurs de troubles en tout genre : individus en état d'ivresse avancée qui finissent leur nuit à l'ombre, petits malfrats ou individus plus dangereux qui viennent d'être arrêtés et attendent leur transfert vers la grande prison située sur les quais.

Quête : chercheurs de sens

Streen avait atterrit dans une cellule sans fenêtre. Elle lui parut plus grande que celle qu'il avait quitté plus tôt dans la soirée, et pour cause : elle était prévue pour deux. Du moins c'est ce qu'il comprit lorsque la porte se rouvrit, un peu plus tard, et qu'on y poussa une deuxième personne. Il s'agissait d'un individu de très petite taille et d'assez forte corpulence, portant une barbe noire fournie, qui le fixa d'un regard noir en se dirigeant vers une paillasse au fond de la pièce. Il s'y assis, l'air revêche, bougonnant pour lui-même.
- Saleté d'putain d'commandant, c'pas comm' si j'l'avais insulté... Hey, me r'gard' pas comme ça, toi ! T'as jamais vu d'nain p't'êt ?
Pas du tout le genre de personne à savoir soigner une blessure à la cheville...

[Streen]

Streen n’avait pas vu la deuxième personne qui venait de pénétrer dans la cellule. Il était plus préoccupé par l’état de sa cheville. Il avait eu juste le malheur de croiser le regard de celui-ci lorsqu’il avait été jeté. Lorsqu’il prit conscience de sa présence, il vit un nain grossier qui lui fit froncer les sourcils. C’est ce qui lui valut un réprimande de sa part du style « tu débarques toi, T’as jamais vu de nain ? » ; pas le genre de personnes à qui il voulait avoir affaire. Il répliqua néanmoins à celui-ci :
-Heu bonjour. Qui êtes vous ?
Il se tint aussitôt la cheville et grimaça de douleur.il resta adossé contre le mur, tentant de lutter contre la douleur.
-Heu…ouille ma cheville, que disiez-vous ? Ouille ouille ouille. J’ai dû manquer un épisode là.

[Voyageuse]

Quête : chercheurs de sens

Le regard du nain se fit encore plus noir - si cela était possible.
- Qui j'suis, ça t'regarde pas mon gars ! Et pas la peine de tenter d'me cuisiner, j'aime pas les indiscrets ! Compris ?
Il cracha par terre.
- Et tu f'rais mieux d'la fermer, j'aime pas les p'tain d'mauviettes qui chouinent pour un bobo d'gosse ! Si tu continues d'chouiner j'te pète les dents, comme ça t'aras une bonne raison de chialer !

Vraiment pas avenant, ni compréhensif et encore moins compatissant... On faisait mieux comme compagnon de cellule. Et malheureusement, les minutes passaient sans que quiconque vienne s'enquérir de leur sort. Quant au nain, après avoir jeté un dernier regard noir au jeune guerrier, il s'allongea et ferma les yeux.

[Streen]

Quête : chercheurs de sens

Streen tenta de calmer ses nerfs. Ce fou furieux lui tapait sur le système. En temps normal, il se serait jeté sur lui et l’aurait tabassé. Mais la situation n’était pas propice et mieux ne valait pas se faire remarquer. Il était déjà dans une cellule pour y passer un séjour et il serait ridicule d’augmenter sa peine juste pour une histoire de broutilles. Plutôt l’ignorer, ça vaudrait mieux pour eux deux. D’autant plus que le nain semblait vouloir en faire autant. La situation était néanmoins ironique. Le nain ne comprenait pas pourquoi il se trouvait ici mais il se permettait d’insulter et de menacer ses compagnons de cellule. Pas de doute, on ne pouvait pas reprocher à la garde de ne pas l’avoir jeté au mauvais endroit. En plus des voleurs, des assassins et des escrocs, on y plaçait aussi les populations à risque. « Un grand séjour ici lui ferait du bien » songea t’il. On pouvait même emmener ses vêtements et préparer ses draps, il n’était sûrement pas prêt de sortir. Streen tenta de chasser ce nain de sa pensée essayant de réfléchir à sa situation. Il voulut se relever et aller vers son lit mais il se rétracta. Il n’était pas question de dormir à coté de ce fou furieux. Rien ne lui permettait de dire que pendant la nuit, il ne serait pas atteint d’un excès de folie. Il préféra prendre son matelas et dormir dans le coin opposé de la pièce. Au moins, si son compagnon avait la bonne idée de hurler et de se jeter sur lui, il aurait le temps d’anticiper. La lenteur de sa marche le contraint à perdre du temps mais de toute manière, il n’avait rien à faire d’autre ici si ce n’était dormir et attendre sans savoir exactement quoi.

[Voyageuse]

Quête : Chercheurs de sens

N'ayant rien d'autre à faire qu'à dormir, il finit par dormir, d'un sommeil haché, la douleur à la cheville ainsi que l'inconfort de sa position n'aidant guère au repos. Et pour couronner le tout, son compagnon de cellule ronflait...
- P'tit dèj, lança une voix de stentor, ouvrant brièvement une trappe en bas de la porte pour y glisser un plateau et un seau d'eau. Et z'avez intérêt à vous rendre présentables, l'commandant veut vous voir. D'abord le p'tit jeune, qu'il a dit, le nain ça sera plus tard. Pour l'occasion y'a même un bout d'savon !
Le nain, réagissant plus vite que Streen -il faut dire qu'il avait deux jambes valides-, se rua vers le plateau.
- H'ey, y'a qu'ça ? J'bouffe le double d'habitude ! Vous croyez quoi, qu'j'vais bouffer l'savon ?
- Y'a qu'ça !

[Streen]

Streen s’était dirigé lui aussi vers le plateau.Hélas le nain s’était rué dessus et le temps qu’il parvienne à destination, le nain lui jeta un regard noir et s’empara du plateau pour se poser à l’extrémité de la pièce loin de Streen.
« Quel égoïste » songea Streen avant de se dire que cela ne l’étonnait pas non plus. Certes pour cette fois, il jeûnerait mais il tenait sa vengeance, le nain ne perdait rien pour attendre. Il en profita pour se débarbouiller avec le seau et le savon en essayant de cacher son visage fatigué. Après quelques minutes, il estimait être présentable ou du moins ayant l’air. Restait que pour sa jambe, il n’y avait rien à faire. Il s’apprêtait à laisser le seau et le savon pour laisser le nain se rendre présentable mais il se retint.
Comme le disait si bien le dicton « œil pour œil, dent pour dent ». puisque le nain l’empêchait de manger, Streen allait l’empêcher de se rendre présentable. Il espérait que le commandant s’imagine que le nain ne cherche qu’à le provoquer et fasse un séjour en prison, ca lui fera du bien. De toute manière, le nain semblait se moquer éperdument de la toilette étant donné sa précipitation sur la nourriture. Autant donc le satisfaire. Il jeta le savon dans le seau et rependit l’eau par terre en vidant le seau.
« Bien fait» se dit Streen.

[Voyageuse]

Quête: chercheurs de sens

Le nain observa d'un oeil goguenard le manège de Streen. Il avait englouti leurs deux petits déjeuners en un clin d'oeil et semblait ne ressentir nulle culpabilité vis-à-vis du jeune guerrier contraint au jeûne.
- Alors comme ça on s'récure, on s'fait tout beau pour l'commandant ? l'apostropha-t-il d'un ton narquois. Peut-être était-ce juste, pour lui, une ébauche de conversation aimable ? Et en prime tu leurs nettoie leur cellule ? Tu cherches à t'faire embaucher comme femme d'ménage ou quoi ? P't-être que tu f'rais mieux...
Streen ne sut jamais ce qu'il ferait mieux de faire, car la fin de la phrase fut étouffée par le grincement des charnières.

- Streen... c'est bien vous ? Vous êtes attendu en haut ! Puis, après un regard à l'eau répandue au sol, Et vous, vous finissez d'nettoyer l'sol !
- Sûr'ment pas ! Pouvez aller...
Le fin se perdit à nouveau dans le grincement de la porte.

Deux gardes l'attendaient, et, sans prêter la moindre attention à la démarche claudicante du prisonnier autrement que pour maudire sa maladresse, ils l'entraînèrent jusqu'au premier étage, dans une salle d'interrogatoire différente de celle de la veille. Un peu plus spacieuse peut-être.

[Voyageuse]

HRP: pas de bol, ce prêtre-là n'est pas exorciste (il avait une toute autre raison d'être là)... donc ton perso est mort ?

En provenance de d'ici

Streen se réveilla tout simplement dans sa cellule. Avec un bon mal de crâne. Et avec, assis sur le lit voisin, le nain si peu aimable avec qui il avait cohabité la nuit. Celui-ci ne s'était bien sûr pas donné la peine d'éponger l'eau que Streen avait renversée... une éternité plus tôt semblait-il.

- Paraît qu't'as fais un malaise, gamin ? Faut dire, avec les portions qu'ils servent...
C'était presque une question aimable compte tenu du caractère de celui qui la posait. Il devait avoir l'air vraiment mal en point...

[Streen]

HRP: Et non, pas de bol, il a survécu. Le démon ne cherchait qu'à lui faire peur. Si Streen venait à mourir, il mourrait lui aussi donc ça aurait été stupide de sa part.

Lorsque Streen se réveilla, il avait un tel mal de tête qu'il se demandait s'il était encore vivant et si on l'avait déjà enterré. Sa vision était encore trouble. Quand il lui sembla reconnaître les murs, il crut au départ qu'il était dans les plans de rivellon dans la prison. Il était revenu en arrière dans ses plus sombres cauchemars. Il n'avait pas conscience d'être face au nain. Ses oreilles bourdonnaient encore et les propos de son compagnon de cellule lui paraissaient totalement inaudible.
- Par... qu't'as...ais...mal..., gamin ? Faut di..., ...vec les po'ions qu'ils ser...
Pendant un moment, il avait cru avoir fait un cauchemar et comme il n'avait pas ouvert les yeux, il croyait qu'un être démoniaque tel qu'Ash'mal était entrain de faire surface. La prison ne manquait pas de démons par ici.
-Non cria t'il à l'attention du nain,arrière démon. JE NE CONCLURAI AUCUN PACTE AVEC UN DEMON.
Il se jeta l'instant d’après à plat ventre sur le matelas en se bouchant les oreilles.

[Voyageuse]

Quête : chercheurs de sens

Son compagnon de cellule ayant une susceptibilité exacerbée, il prit bien entendu l'injonction pour lui.
- Démon, moi ? C'est parce que j'suis nain qu'tu m'insultes comme ça ou juste pour l'plaisir d'chercher les ennuis ? T'aime pas les nains, p't'être ? Et c'est quoi c't'histoire de pacte ? J'ai nullement l'intention de m'pacter avec toi, non mais !

Le tout d'une voix tellement forte, pour être sûr d'être entendu malgré les doigts dans les oreilles, que la porte s'ouvrit à toute volée.
- C'est pas fini ce raffut ? Vous voulez écoper de trois jours supplémentaires ? Et d'ailleurs, ce sol, toujours pas nettoyé ?
- J'suis pas vot'larbin, et d'toute façon ça va sécher... et là c'pas moi qui crie, c'est l'aut'blanc-bec qui m'traite de démon !
- Ah, il est réveillé ? Bon, je vais prévenir mes supérieurs.
Il hésita, observant Streen.
- Enfin, cela dépend... Vous vous sentez prêts à monter poursuivre l'interrogatoire ou vous préférez rester moisir un peu plus ici ?

[Streen]

Streen avait continué à crier jusqu’à ce que le garde arrive pour ouvrir la porte. Enfin il s’était résolu à ouvrir les yeux. Il parcourut la salle d’un air apeuré an voyant une personne semblable à un nain, de l’eau versée sur le sol, un escalier, deux matelas. Mais où était il ? Il ne se souvenait plus de rien. C’était bizarre, cet endroit lui disait quelque chose mais quoi ? Le choc du malaise lui revint mais rien après celui-ci. Ash’mal avait souhaité le torturer mais alors pourquoi était il en vie ?
-mais où suis-je ? Qu’est ce que je fais ici ? demanda t’il aux deux personnes dans la salle.
En effet,il était tellement perdu dans ses pensées qu’il en était devenu sourd.
-Ash’mal murmura t’il, ou es tu ?
Mais le démon ne lui répondit pas. Que se passait il ?

[Voyageuse]

Quête : Chercheurs de sens

Le garde ne fit aucun commentaire, et se contenta de refermer la porte, disparaissant à l'étage supérieur.
Le nain, lui, fronça les sourcils et battit en retraite à l'autre bout de la pièce. Il ne faisait pas bon partager sa cellule avec un homme aussi... étrange.

Quelques minutes plus tard, le garde reparut accompagné d'un comparse.
- Vous allez monter avec nous, fit-il d'un ton ferme. Et sans attendre la moindre réponse -le considérant peut-être incapable d'une réponse cohérente?-, les deux hommes le saisirent chacun par un bras et l'entraînèrent à l'étage supérieur, jusqu'à lasalle d'interrogatoire -la même qu'un peu plus tôt dans la journée.

[Voyageuse]

Quête : Chercheurs de sens

Les gardes n'étaient pas bavards, c'était le moins que l'on puisse dire : ils n'avaient pas échangé trois mots depuis letemple de Lathandre.
Streen atterrit, comme il s'y attendait, dans les sous-sols du fort, là où il avait déjà été enfermé relativement récemment.
- Trop tard ce soir pour l'interrogatoire. Vous serez convoqué demain matin. Trop tard également pour le dîner, j'espère que vous avez mangé ! Sinon, tant pis, vous jeûnerez...
Et on le poussa sans ménagement dans une cellule de quelques mètres carrés, munie de deux paillasses, où se trouvait déjà un homme d'une vingtaine d'année qui lui jeta un regard résigné.

[Streen]

Streen avait été agréablement surpris. Les gardes de Luménis étaient vraiment stupides. Il avait été soit disant pris en flagrant délit et alors que sa complice avait pris la poudre d’escampette, lui était resté sagement à attendre la garde. D’autant plus qu’il n’était sous l’emprise d’aucun lien. Rien ne leur avait mis la puce à l’oreille. Cela dit, il n’allait pas s’en plaindre pour une fois puisque c’était sensé faire partie du plan. Bon maintenant que c’était fait, le plus dur était à venir. Il avait une idée sur le prétexte à utiliser pour justifier son acte. Ce qui l’inquiétait davantage, c’était les personnes chargées de l’interrogatoire. Allait il devoir révéler une part de la vérité ? Bon même s’il restait un ou deux jours de plus que prévu, ce n’était pas très grave en soi. Ça l’était davantage pour la quête. Streen resta totalement dans ses pensées préférant ignorer totalement l’inconnu. Il espérait qu’il n’était pas aussi désagréable que le nain. Quand à Sylveneige, il s'inquiétait. Il espérait qu'elle se montrerait suffisamment convaincante.

[Voyageuse]

L'inconnu semblait aussi désireux que lui de l'ignorer. Il ne lui adressa pas la parole, du moins pas tout de suite. Il semblait plongé dans ses pensées.
Il finit cependant, au bout d'un temps indéfini, par se retourner sur sa paillasse et lancer.
- Hey... Tu dors pas encore j'imagine... Je peux te demander pourquoi t'es là où c'est trop indiscret ?

[Streen]

Streen faillit sursauter lorsque l’individu lui adressa la parole. Cela le dérangeait plus que tout. Il avait besoin de se concentrer, de réfléchir pour demain. Il était inutile de rester debout, d’autant plus que le repas n’arriverait pas. Quelle honte ! Etait ce une manière de traiter ainsi les prisonniers ? Il fit mine de se coucher sur son matelas avant de répondre :
-Ce que je fais là ? Je me suis amusé à dégrader un temple de Lathandre et donc d’avoir semé des troubles à l’ordre public.
Il se tourna vers l’individu et contracta son biceps.
-Tu vois p’tit gars ? Les hommes comme moi sont des gros durs, prêts à semer la zone quand ils en ont l’occasion. Dommage que je n’ai pas mon tatouages, mes potes et moi, on aime bien faire semer le trouble.
Il s’approcha de lui de manière à ce que l’individu puisse voir les iris violets de Streen.
-Et tu vois mes yeux ? Nous consommons dans mon groupe des substances illicites et voilà ce qu’ils sont devenus. Ils étaient marron auparavant et les voici devenus violets. Mais il y a feux jours, ils étaient rouge et injectés de sang. Quand je suis sous cette emprise, je peux devenir très violents, alors gare à ceux qui me cherchent des noises. En revanche, tu as raison, le soir approche et je vais bientôt dormir.
Puis Streen revint sur son matelas et espérait que l’individu comprenait les propos de Streen « fous moi la paix, crétin ».

[Voyageuse]

Le crétin en question se contenta de pouffer de rire.
- Mwouais, c'est ça... tu es un gros dur invincible et tu te fais pincer bêtement pour une tentative de dégradation. Ridicule ! Donc soit tu n'es pas un gros dur invincible, soit tu es là pour une autre raison, soit, peut-être, tu es trop stupide pour te rendre compte que tu n'es pas un gros dur invincible.
Il semblait trouve cela parfaitement hilarant. Et s'exprimait plutôt bien pour quelqu'un supposé être de basse extraction.
- Et te fatigue pas, pour les yeux... Tout le monde sait bien que les elfes ont parfois des yeux d'une drôle de couleur ! Si t'avais avalé des choses louches, je le sentirais à l'odeur. mais bon, puisque t'as envie de raconter n'importe quoi, je te laisse à tes histoires à dormir debout ! Bonne nuit !

[Streen]

-Ouais c’est ca, bonne nuit.
Bon au moins, ce crétin comprenait qu’il valait mieux le laisser dormir plutôt que de parler. Streen n’était pas d’humeur à vrai dire. Et tant mieux s’il trouvait ca hilarant alors qu’il n’était même pas fichu de différencier un elfe d’un demi-elfe. Et pour les yeux, ce n’était pas la couleur qui permettait de voir si la personne était un demi-elfe ou un humain mais la présence de l’infravaison. De plus, son cas était particulier. C’étaient ses parents qui l’avaient construit de toute pièce et ils n’avaient rien trouvé de mieux que de sélectionner cette couleur. Enfin bref, l’incident était clos. Désormais, il fallait penser à un plan pour paraître crédible durant son interrogatoire.

[Voyageuse]

Quête : chercheurs de sens

L'inconnu n'insista pas davantage, et se roula dans sa couverture, lui tournant le dos. Peu après, Streen entendit sa respiration devenir plus régulière : il dormait. Fort heureusement, il ne ronflait pas.

Au petit matin, des pas dans les escaliers le tirèrent d'un état semi-comateux. Une trappe au ras du sol s'ouvrit, on poussa un plateau dans leur cellule. La trappe se referma.
- P'tit dej', lança une voix laconique.

[Streen]

Malgré son état semi-comateux, Streen se précipita sur le petit déjeuner qu’avait servit le garde. Il ne souhaitait pas se montrer égoïste ni morfal mais il avait le souvenir du nain cupide. Il prit une grande portion du plateau et se retint à temps de balancer un coup de pieds dans celui-ci en direction de l’homme. Non, inutile d’en venir à de telles extrémités.
-Tiens c’est pour toi dit en désignant le reste du plateau. Même les gros durs comme moi ont parfois un cœur.
Il éclata d’un rire tonitruant tout en affichant un rictus. Streen avait un peu honte d’agir ainsi mais il devait se montrer convaincant dans son rôle, à commencer par cet imbécile. Mais comme sa conscience avait prit le dessus, il s’était arrangé pour que son co-détenu reçoive une part à peu prés égale à la sienne.

[Voyageuse]

L'inconnu leva les yeux au ciel, un brin excédé, et ne répondit rien. Il déjeuna dans le silence le plus complet, estimant sans doute inutile de chercher à avoir la moindre conversation avec le jeune guerrier.
Peu de temps après, un bruit se fit entendre et deux gardes apparurent.
- Vous, là... vous venez avec nous... Et sans faire d'histoire. Le capitaine veut vous entendre.
C'était à Streen qu'ils s'adressaient.
- Et moi ? je vais moisir encore longtemps ici ?
- Ca dépend... parait qu'y'a des gens haut placés prêt à payer votre caution... Bon, alors, vous vous bougez ?

[Streen]

Streen fut tellement stupéfait de l’arrivée des soldats qu’il avait lâché le restant de son petit déjeuner par terre.
-Oh déjà ? demanda t’il. C’est vraiment dommage, je n’ai même pas fini de déjeuner. Est-ce vraiment une façon de traiter les prisonniers ?
Voyant que les deux gardes ne donnaient pas l’impression de plaisanter, il lâcha avec résignation ses restes avant de répondre en soupirant :
-Bon d’accord, s’il le faut vraiment…
Il se dirigea vers les gardes prêt à les suivre. Quelque chose disait à Streen qu’il ne serait pas ravi de revoir le capitaine. Mais au moins, c’était mieux que le commandant.

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[Streen]

Streen se coucha sur le matelas qui avait été mis à disposition dans sa cellule. Quelle riche idée avait eu Sylveneige concernant son idée de se faire passer pour un homme qui avait osé souiller les vitraux du temple de Lathandre. Ça lui apportait plus d'ennuis qu'ils ne l'avaient imaginé. Et l'aubemestre n'en parlons pas. Où avait il cru qu'il ne passerait qu'une journée en prison? Il allait sûrement y passer plusieurs jours. Tout ce qu'il espérait, c'est que Sylveneige était parvenue à convaincre les prêtres de Lathandre. il n'avait pas l'intention de se sacrifier pour rien. Et puis s'il restait ici, tant pis, elle devrait se charger de cette mission toute seule. Après tout, c'était elle la fautive. Pourquoi avait il fallu qu'elle envoie cet imbécile faire la tâche dont ils rêvaient? Et si elle y était parvenue, pourquoi ne pas l'avoir fait avant? S'il restait ici, elle risquait probablement de le regretter. Quant au capitaine, il allait probablement chercher longtemps sans rien trouver. Et pour cause, la capitaine qui l'avait pris n'avait peut-être pas jugé bon d'informer la personne qui s’occupe des registres de son arrivée. Néanmoins, il n'en était pas certain. Et comme cela datait de plusieurs mois, il n'était même pas certain qu'il trouve quoi que ce soit

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[Voyageuse]

Quête : Chercheurs de sens

En provenance d'ici.


Les deux gardes furent rejoints par un troisième, qui les précéda dans l'escalier. Une volée de marches plus loin, ils s'arrêtaient devant une première cellule, où on invita sans aménité Sylveneige à entrer.
Streen, quant à lui, écopa de la cellule voisine.
Pour l'heure, elles étaient toutes deux désertes. Elles contenaient deux paillasses, signe qu'ils pouvaient très bien avoir de la compagnie plus tard dans la journée.
Midi était passé depuis un moment déjà... mais personne ne parut se préoccuper du fait qu'ils avaient l'estomac vide.

[Streen]

3…3…3. Non ce n’était pas le nombre de détenus qui se trouvaient dans cette pièce. C’était le nombre de fois qu’il s’y retrouvait. Il commençait à y être habitué. Si cela continuait, il allait devoir aménager ici avec son matelas. Enfin non, peut-être pas, il avait le luxe d’en avoir déjà un dans la pièce même s’il préférait celui de l’ombre de l’arbre comparé à ce matelas miteux. Et ce n’était pas tout. On lui fournirait des petits déjeuners et des repas gratuitement sans même avoir besoin de les préparer. Que demander de plus ? Par contre pour la qualité du service, il faudrait repasser. Il avait faim et on n’était pas venu lui apporter son repas. L’avait-on oublié. Un clerc n’était toujours pas venu pour soigner ses rougeurs et il commençait à en avoir assez de devoir les supporter. Il s’effondra sur le matelas. Il avait aussi sommeil et il n’avait pas lutté.

[Féérune]

Enfin ! enfin, dormir ! après tout, le reste n'est que littérature...

Sylveneige dormit d'une traite, réveillée par une sensation à la fois agréable et impérieuse : la rôdeuse avait faim.

Elle s'étira, étonnée de sentir ses membres endoloris, étonnée d'être dans une chambre aussi peu confortable. Pas possible, Poikarea a changé ses lits !

L'elfe jeta un coup d'œil autour d'elle. La chambre était très austère. Pas possible... Où sont la table, la chaise et la tapisserie même !

Elle se leva lentement. Et réalisa où elle était : une cellule... Mais ils sont tous fous, ici !

Enfin le souvenir de la veille lui revint. Sylveneige soupira. Et pourtant, Streen n'a pas eu le temps de faire de gaffe ! alors c'est moi...

La rôdeuse se leva d'un bond et alla jusqu'aux barreaux.

- HE !!! LA DEDANS ! J'AI FAIM !!!

[Voyageuse]

- C'est pas la peine de gueuler comme ça, viendront pas plus tôt !
La voix qui venait de parler provenait de derrière la rôdeuse, et appartenait à une jeune halfeline à l'air bougon, tellement bien enroulée dans ses couvertures que Sylveneige ne l'avait pas vue.
- Et j'aurais bien dormi une heure de plus moi !
La lumière provenant de la minuscule fenêtre grillagée l'informa qu'on était certainement le lendemain matin, et qu'il était effectivement très tôt.

Les cris de Sylveneige, à défaut d'émouvoir un garde, avaient éveillé Streen, qui put constater qu'il était toujours seul dans sa cellule.
Une autre voix, plus loin, réclama le silence.
Les gardes, quant à eux, ne tardèrent guère à se faire entendre. Des pas s'approchèrent, un plateau de petit déjeuner fut glissé par une petite trappe situé à la base de chaque porte, et les pas s'éloignèrent.
Très succinct, le petit déjeuner : thé, pain, une noix de confiture.

[Streen]

Stren avait été réveillé en sursaut par une voix qui lui était familière. Ne voyant personne autour de lui, il se demanda s’il n’avait pas rêvé. Il s’étira puis resta allongé en ressassant ses pensées jusqu’à ce que l’on apporte son repas. Un repas certes préparé à la va-vite mais c’était mieux que rien. Et puis ce n’était pas ici qu’on servait les meilleurs petits déjeuners. Ce qui l’inquiétait davantage, c’était le temps qu’il allait passer ici. Les explications avaient été confuses car si Streen avait parlé de la commanderie, Sylveneige n’avait mentionné que le temple de Lathandre. Autant sire que l’enquête risquait de prendre du temps. Cependant, Streen préférait que l’aubemestre se charge d’expliquer au représentant des gardes toute l’affaire. Il se rallongea une fois le petit déjeuner achevé et repartit dans les limbes du sommeil.

[Féérune]

Sylveneige se tourna vers l'endroit d'où venait la voix. Une personne fine et délicate émergeait des couvertures.

- Oh pardon !

L'elfe se trouva d'un coup très déconfite. Boudiou, la pauvre ! ce que je suis bourrine... Elle se mit à parler très bas, en chuchotant presque.

- Je suis absolument désolée... dormez !

C'était une halfeline, et des souvenirs revinrent à la mémoire de Sylveneige. Qu'elle s'était amusée avec son amie halfeline Fiénetta ! si ça se trouve, on deviendra aussi amies, espéra t-elle sans réfléchir. Elle laissa vaguer ses pensées. Et fut toute surprise quand un bruit se fit entendre : un garde glissait un plateau au bas de la porte.

- Merci, affreux plein de puces. Heureusement Sylveneige, respectueuse cette fois du calme requis par sa codétenue, avait chuchoté.

Elle avança la tête vers le plateau et soupira. Ils sont bien chiches, ici... Bon. La moitié, ça fait combien ?

[Voyageuse]

La jeune halfeline se redressa en voyant le plateau.
- Hey ! T'as pas intérêt à tout manger ! bougonna-t-elle avant de s'emparer, derechef, d'une bonne moitié du pain qu'elle avala presque tout rond dans sa hâte de manger. Elle se ravisa pour mettre un peu de confiture sur sa dernière bouchée.
- Le thé, j'te laisse, j'aime pas l'herbe.
Et elle retourna s'asseoir sur sa paillasse, silencieuse comme un chat, mâchonnant sa dernière bouchée. Elle ne semblait pas vouloir parler davantage.

Du reste, les deux jeunes filles n'eurent guère le temps de lier connaissance. Des pas se rapprochaient à nouveau. Une clé tourna dans la cellule.
- Paraît qu'faut vous laisser sortir, fit un garde.
- Moi ?
- Non, pas vous. L'elfe.
Il attendit qu'elle obtempère avant d'ouvrir la porte de la cellule de Streen.
- Et vous aussi, vous pouvez sortir.