[Quête]Voyage d'Hélonna à Everaska (quête : Racines)

[Voyageuse]

Quête: racines

Chap 1 : Voyage...

Le voyage par téléportation ne pouvait pas vraiment être qualifié d'agréable. L'estomac de Kasumi, du moins, ne l'appréciait guère. Mais on ne pouvait nier son extraordinaire efficacité.
La clairière du petit bosquet près de Luménis fit place, en quelques secondes, à un paysage paradisiaque : un plage de sable blanc bordée par une mer aux eaux turquoises. Une chose était certaine : ce n'était pas Everaska.

- Restez bien dans le cercle, ordonna Nilrem. On repart tout de suite.
Il incanta à nouveau. La plage disparut instantanément, pour faire place à une autre étendue sableuse... mais sans la mer. Des dunes à perte de vue sous un soleil implacable.
- Le désert de Calim, fit le mage d'un ton posé, comme s'il s'agissait d'une chose parfaitement banale. C'est dans le Calimshan, au sud de Féérune, précisa-t-il à Kasumi, le prenant sans doute pour un inculte.
Le rôdeur, quant à lui, avait bien du mal à convaincre son estomac de ne pas régurgiter le solide petit déjeuner avalé deux heures plus tôt...

[Kasumi]

Ces voyages avaient de quoi déboussoler et à plus d’un titre. Un brin nerveux de changer si brusquement d’environnement et de climat, Kasumi se demandait comment le mage parvenait à maintenir suffisamment sa concentration pour ne pas commettre d’impair. Soudain inquiet, il vérifia machinalement s’il n’avait pas quelque membre manquant voire en trop tout en cherchant à maîtriser l’indisposition de son estomac en absorbant des bouffées d’air décidément trop brûlant.

- Je sais où se trouve ce désert même si je ne l’avais encore jamais visité. Maintenant que nous pouvons librement sortir du cercle, pouvons-nous chercher un abri où vous pourrez vous reposer à l’abri du soleil pour reconstituer vos sortilèges, maître mage ? Ce n’est jamais une riche idée de rester exposé en pleine journée dans un désert, j’en ai déjà fait l’amère expérience.

[Voyageuse]

- Ne vous inquiétez pas, mon intention n'est pas de vous laisser griller en plein soleil. Vous serez mes hôtes pour ce soir. Mes serviteurs sont prévenus de notre arrivée et ont certainement prévu des rafraîchissements. Nous sommes à moins d'une heure de marche de PortCalim... dans cette direction, fit-il après un bref instant d'hésitation, en indiquant un point sur la gauche par rapport à l'astre solaire.
- Ah, ne vous fiez pas à l'horaire de notre départ. Ici nous sommes déjà au début de l'après-midi...
- Vous nous emmenez dans votre palais ? questionna Tilmandil d'un air stupéfait.
- Oui, bien sûr... je vous dois l'hospitalité, j'ai une dette à payer il me semble, fit le vieux mage à l'adresse du barde. Et puis votre présence pourrait éveiller la curiosité, et je préfère éviter les questions indiscrètes sur mes rapports éventuels avec Everaska... Pour les éventuels curieux qui croiseront notre route, vous êtes simplement deux clients qui ont payé rubis sur l'ongle un voyage par téléportation, et vous vous rendez, disons... sur la côte des épées. Même si vous n'avez pas vraiment la tenue adéquate,ajouta-t-il en regardant Kasumi d'un air dubitatif. Bon, on peut toujours imaginer que vous êtes le garde du corps de Tilmandil.

Le soleil implacable n'étant pas vraiment propice à une longue discussion immobile, le mage les entraîna à sa suite, semblant savoir d'instinct la direction à suivre.

[Kasumi]

Kasumi allait de surprise en surprise. La première était que celui qu’il considérait comme un simple mage avait bien plus de fortune et d’influence qu’il ne l’avait imaginé. La seconde était qu’il avait quelque commerce régulier avec Everaska. Mais après tout, il n’avait pas pris le temps de s’interroger à son sujet et ces éléments étaient plutôt logiques au demeurant. D’un part, les sorts utilisés faisaient de facto du mage un personnage important quel que soit le lieu. D‘autre part, pour le peu dont il savait de la magie, il fallait connaître intimement l’endroit où l’on se rendait pour ne pas prendre de risque avec deux « passagers ». L’insinuation quant à sa tenue faillit le vexer mais il fallait reconnaître qu’il n’avait pas fait d’efforts vestimentaires particuliers en imaginant qu’il passerait la nuit dans quelque auberge ou endroit désert. Décidant de prendre la chose par l’humour :

- Très bien, maître Tilmandil, je suis à vos ordres et vigilant pour assurer votre sécurité.

[Voyageuse]

- Méfie-toi, j'ai toujours rêvé d'avoir un garde du corps docile... Je pourrais y prendre goût !

Le trajet sous le soleil brûlant n'avait rien d'agréable. Nilrem semblait habitué à ce climat, beaucoup plus que ses invités : il était le seul à ne pas suer à grosses gouttes. Peut-être utilisait-il un moyen magique pour ne pas ressentir la chaleur après tout ?
Mais le soleil et la chaleur n'étaient pas leurs seuls ennemis : au bout d'une vingtaine de minutes, alors qu'il leur semblait enfin apercevoir au loin quelque chose qui pouvait être leur destination - quelque chose qui ressemblait à une grande cité-, le vent se leva. Non pas une brise rafraîchissante comme ils en rêvaient, non : un vent violent et brûlant, soulevant des nuages de poussière.
- On va avoir une tempête de sable, annonça le mage avec un certain flegme. Il y a des ruines par là-bas, on ferait mieux de s'abriter...
Effectivement, d'étranges formes se détachaient de la poussière ambiante, quelque part sur leur gauche. Des piliers, des murs, des arches : tout un village fantôme, surgi du néant.

[Kasumi]

Précautionneux, Kasumi retrouva ses anciens réflexes du temps où il traversait le désert d’Anauroch à la recherche de ses ennemis jurés reptiliens. Il avait ainsi su reconnaître les signes avant-coureurs d’une tempête et sortit de son sac son masque, un simple morceau de tissu qui s’ajustait sur son menton et son nez pour l’empêcher de respirer la poussière. Tout en pressant le pas, il s’enquit de la marche à suivre :

- Le vent dominant semble provenir du sud. Nous pourrions nous abriter contre un mur solide à moins que vous ne connaissiez quelque cave dans ces ruines ?

Le fait de disposer d’un moyen magique de fuir dès le lendemain même s’il se retrouvait bloqués par les sables incitait le rôdeur à privilégier cette option.

[Voyageuse]

Le vent hurlait entre les vieilles pierres, rendant toute conversation difficile.
- Je connais mal ces ruines... Il ne me semble pas qu'il y ait de bâtiment intact, on en sera réduits à s'abriter derrière un mur. En revanche, je sais que des escaliers existent, derrière cette immense arche que vous voyez là-bas. Ils descendent sans doute dans d'anciennes cryptes ou catacombes. Il y a une porte fermée qui interdit d'aller plus loin que quelques marches. Protégée par des sorts puissants. Des mages ont un jour réussi à l'ouvrir, paraît-il, et sont allés explorer les lieux, mais personne ne les a jamais revus... La porte s'est refermée...

[Kasumi]

Kasumi dut se pencher pour affronter le vent forcissant d’instant en instant. Il n’était plus temps de tergiverser aussi suivit-il le plan du mage :

- Un escalier souterrain sera parfait. De toutes façons nous n’avons plus le choix.

Attrapant le coude de son demi-frère en difficulté, il l’entraîna en direction de l’arche en économisant ses mots.

[Voyageuse]

Ils n'eurent pas de difficultés à trouver l'escalier. En fait, Tilmandil, aveuglé par le sable, faillit bien tomber dans le trou béant. Ils descendirent quelques marches, suffisamment pour se trouver en-dessous du niveau du sol, à l'abri du vent. Les courants d'air, tourbillonnant à l'aplomb de l'escalier, venaient y déposer grain de sable après grain de sable. Ceux-ci, s'entassant petit à petit sur les marches, rendaient la descente assez approximative.
- On ne risque pas d'être engloutis sous le sable ? questionna Tilmandil, peu rassuré.
Le mage haussa les épaules.
- Ces escaliers sont là depuis des lustres...
Mais l'inquiétude de barde était nettement perceptible.

Ils descendirent encore quelques marches, fuyant les hurlements du vent.
- La porte magique... elle est ouverte ! souffla soudain Nelrim, les yeux exorbités.
Quelques mètres en-dessous se devinait une espèce d'arche de marbre, qui sans doute devait enserrer la porte. Mais de porte, pas la moindre trace. L'escalier semblait se poursuivre indéfiniment vers les tréfonds de Toril.

[Kasumi]

La stupeur du mage suffit à convaincre Kasumi qu’il ne se doutait absolument pas que cet événement se produirait en les menant ici. Echangeant un regard inquiet avec son demi-frère puis vers le sable qui saturait déjà l’air quelques pas au-dessus de leurs têtes, le rôdeur éleva la voix pour être entendu malgré le déchaînement des éléments :

- Il est trop dangereux de descendre. La porte pourrait se refermer à n’importe quel moment. Je n’ai pas vu de trace que quelqu’un soit sorti récemment mais avec cette tempête, cela ne prouve rien. Le plus probable est toutefois que quelqu’un soit parvenu à ouvrir la porte de l’extérieur.

[Voyageuse]

- Sans doute, approuva le mage. Et je ne suis moi non plus pas très favorable à l'idée de franchir la porte.
Ils n'en avaient de toute façon pas la nécessité : ils étaient descendus suffisamment bas pour être à l'abri du vent de sable. Nilrem fut le premier à s'asseoir, aussi confortablement que possible, pour attendre patiemment la fin de la tempête.

Tilmandil, lui, gardait les yeux fixés sur les marches au-dessus d'eux : le sable s'amoncelait sur les marches les plus hautes, et, une partie du sable, entraînée par la pesanteur, dévalait jusqu'à eux ou presque. Et surtout... Il y en avait de plus en plus.
- On va finir par être coincés ici... marmonna-t-il.
- Ne vous inquiétez pas. Même si cela se produit, je peux facilement venir à bout d'un mur de sable par ma magie.
Le barde ne semblait pas rassuré pour autant. Il se rapprocha de Kasumi et lui avoua discrètement.
- Je suis claustrophobe...

[Kasumi]

Devant cet aveu touchant, et quelque peu inquiétant aussi, Kasumi fit de son mieux pour être rassurant.

- Je comprends, c’est une angoisse répandue parmi les elfes. Mais tu n’as rien à craindre : le sable ne nous atteindra pas avant des heures s’il le fait. Et si c’est le cas, Nilrem n’aura aucun mal à nous sortir de là bien avant que nous soyons en danger. Tu devrais t’asseoir et fermer les yeux. Je suis là pour assurer ta sécurité, moi aussi.

[Voyageuse]

- Oui, c'est vrai, j'avais oublié que tu es mon gade du corps attitré !
Le ton se voulait plaisantin, mais on sentait la tension qui l'animait.
- La plupart des tempêtes de sable ne durent pas très longtemps... tenta de rassurer Nilrem.

Hélas, celle-ci ne semblait pas vouloir obéir aux lois de la statistique... Il était difficile de mesurer le temps qui passait, mais au bout d'un temps indéfini ils eurent la sensation que la lumière déclinait au-dehors. Ou peut-être était-ce simplement la fatigue... Ou la tempête de sable qui s'épaississait... Ou le fait que comme le craignait Tilmandil, le sable s'accumulait au-dessus d'eux, réduisant de plus en plus le passage...

Ils avaient économisé l'eau autant que possible, mais leurs gourdes se vidaient bien trop vite. Heureusement, la température semblait fraîchir, confirmant ce que la luminosité leur laissait entrevoir : le soir était là. Et la tempête soufflait toujours.

[Kasumi]

Ce contretemps n’inquiétait pas le rôdeur pour l’heure. Mais se faire piéger durablement dans un désert, même si près d’une ville, n’était pas une très bonne idée. Kasumi songeait déjà à ce qu’ils seraient contraints de chercher abri dans les ruines si la tempête ne se calmait pas avant la nuit. Une perspective là aussi désagréable. Pour ne pas laisser un silence pesant s’installer, il choisir d’adresser la parole au mage :

- J’imagine que vous devez vous reposer pour renouveler vos sorts. Je veux bien veiller si vous pensez pouvoir dormir ici. Je n’aime pas trop l’idée de tenter notre chance un peu plus bas…

[Voyageuse]

- Je n'en ai pas plus envie que vous...
Nilrem soupira.
- Nous n'avons guère le choix. Il n'y aura pas de meilleur abri ailleurs dans les ruines, et la tempête peut très bien durer encore...
- Mais... Ca veut dire qu'on va se laisser...ensevelir ?
Tilmandil paraissait blême
- J'espère qu'on n'en arrivera pas là, et si cela arrive je règlerai magiquement le problème tenta de le rassurer le mage. Mais je vais effectivement tenter de dormir. Vous feriez bien d'en faire autant, au moins quelques heures...

Il se tourna vers Kasumi.
- Je vous confie donc nos vies... mais je devine que vous n'en êtes pas à votre première veille ! Le danger, si danger il y a, proviendra certainement d'en bas... Les légendes disent que ces escaliers descendent jusqu'aux Tréfonds Obscurs! Je ne les ai jamais crues, mais je préférerais ne pas avoir à le vérifier...
Il s'installa confortablement, prit un livre de sorts dans sa poche, puis avisa la mine déconfite de Tilmandil.
- Pardonnez-moi de vous inquiéter ainsi, il ne s'est rien passé depuis quelques heures que nous sommes ici, il n'y a pas de raison qu'il arrive quoi que ce soit dans les heures à venir...
Il se plongea dans la lecture de son livre de sort, sélectionnant ceux dont il pourrait avoir besoin.

- Je n'ai besoin que de quelques heures de sommeil, répliqua le barde, tentant de faire oublier son angoisse trop visible. Je monterai la garde après toi, Kasumi ! Sauf si tu préfères dormir d'abord un peu ?

[Kasumi]

Kasumi adressa un sourire encourageant à son demi-frère avant de vérifier si son arme glissait bien dans son fourreau. Les risques de gel étaient nuls sous ses latitudes étouffantes mais il ne fallait pas sous-estimer les ravages des grains de sable dont l’air était saturé. Se plaçant stratégiquement dos à un mur, le rôdeur entreprit de commencer sa veille en surveillant davantage l’entrée du souterrain que le ciel duquel une bonne nouvelle – la fin de la tempête – était toujours possible.

- Ne t’inquiète pas, je vais prendre la première veille. Je te réveillerai dans quatre ou cinq heures sauf si la tempête s’arrête d’ici là.

Il préférait ne pas insister sur les autres événements probables qui pourraient justifier un réveil : ses compagnons avaient besoin de sérénité pour profiter de leur repos.

[Voyageuse]

Tilmandil, malgré son anxiété, parvint étonnamment rapidement à cet état de relaxation absolue qui chez les elfes remplace le sommeil. Il devait avoir l'habitude de dormir même dans des conditions difficiles, et connaissait sans doute des techniques pour se plonger dans une rêverie profonde quelles que soient les circonstances.
Le mage ferma assez rapidement son livre de sort, lui aussi, et se mit au bout de quelques dizaines de minutes à ronfler discrètement.
Au-dehors, le ciel s'obscurcissait. Mais le bruit de la tempête ne laissait aucun doute : ce n'était pas le moment de sortir... La longue attente commençait.

Au bout d'un temps indéfini - deux ou trois heures, sans doute, l'attention de Kasumi fut attirée par un mouvement plus bas dans l'escalier. On aurait dit que quelqu'un montait. Une silhouette d'apparence humaine, pour autant qu'il put en juger, vêtue d'une robe rose pâle. Elle montait les marches quatre à quatre, venant droit vers eux.

[Kasumi]

Kasumi s’était presque assoupi à force d’écouter le bruit continu et monotone de la tempête et à fixer l’ombre fixe des profondeurs. Il crut donc avoir une hallucination quand ses yeux repérèrent une anomalie. Mais il se reprit bien vite : il était trop tard pour armer son arc mais il dégaina tout de même ses épées de façon clairement visible avant d’apostropher l’inconnu suffisamment fort pour couvrir le bruit du vent et réveiller ses camarades. Du moins il l’espérait :

- Halte ! Qui va là ?

[Voyageuse]

Du coin de l'oeil, il vit Tilmandil bouger légèrement, distrait dans sa transe, sans doute sur le point d'en émerger. Mais il ne pouvait pas quitter des yeux l'intruse.
Celle-ci semblait être une elfe, à la silhouette fine et au teint extrêmement pâle, presque diaphane. Elle portait une robe de mage. Apercevant les épées, elle ralentit sa course.
- Les dieux soient loués, enfin quelqu'un qui pourra me venir en aide !
Elle parlait à peine assez fort pour couvrir le bruit de la tempête. Et l'obscurité était trop profonde pour que Kasumi distingue ses traits.
- Mon compagnon est plus bas, il a été attaqué... Je vous en prie, vous devez m'aider...

[Kasumi]

Kasumi n’était pas né de la dernière pluie pour reconnaître une potentielle embuscade quand il en rencontrait une. Toutefois, l’elfe semblait suffisamment sincère et affolée pour qu’il ne puisse pas lui refuser son aide. Prudent et avisé, le rôdeur secoua l’épaule de ses compagnons pour achever de les réveiller pendant qu’il tentait d’en apprendre plus en s’efforçant d’adopter un ton raisonnable et apaisant :

- Où se trouve votre compagnon et par quoi a-t-il été attaqué ? Ces tunnels sont censés être scellés, comment vous y êtes vous retrouvés ?

[Voyageuse]

- On a ouvert la porte... répondit l'elfe comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Cela faisait des années qu'on essayait...
Tilmandil, désormais pleinement éveillé, contemplait l'elfe avec stupéfaction.
- Je vous en prie, venez nous aider... Johan ne va pas tenir longtemps... poursuivit-elle d'un ton plaintif.

Nilrem avait plus de mal à émerger du sommeil.
- Lara?... articula-t-il soudain.
L'elfe se tourna vers lui.
- Nilrem... Oh, c'est vous ! Il faut venir, vite. Johan est en danger...
Le mage s'était à demi levé, les yeux écarquillés dans l'obscurité. Il marmonna un sort à peine audible.
- Là, je vous vois mieux... Il me semblait bien avoir reconnu votre voix. Ainsi, c'est vous qui avez ouvert la porte ? Cela fait plus d'un mois que tout le monde se demande où vous êtes passés...
-je vous raconterai... Mais venez, vite, par pitié !
Nilrem jeta un regard interrogateur à ses deux compagnons.
- C'est l'une de mes élèves, précisa-t-il.

[Kasumi]

Les explications de la jeune elfe ne l’avait pas rassuré complètement, contrairement au fait que Nilrem la connaisse. Les risques de se faire piéger dans une embuscade étant nuls, surtout maintenant que ses compagnons étaient éveillés.

Le danger de se retrouver bloqué voire d’affronter un péril terrible persistait mais Kasumi ne pouvait décemment refuser son aide à des voyageurs en détresse qui plus est connus de leur guide. Le rôdeur n’envisageait pas une seule seconde qu’ils puissent être de connivence aussi se mit il en route en hésitant une nouvelle fois à sortir son arc tant qu'il ne saurait pas contre quoi ils allaient se battre.

- Ne perdons plus un instant ! Qu’affronte votre ami ?

[Voyageuse]

L'elfe parut soudain un peu hésitante.
- Je... je ne me souviens plus exactement de ce qui s'est passé... Il y avait des squelettes, mais très grands, ils avaient l'air de ne pas ressentir les sorts que je lançais. Peut-être d'autres sortes de morts-vivants aussi. C'est flou dans ma tête. J'ai reçu un choc à la tempe, je me demande si je n'ai pas perdu un instant connaissance...
Elle marchait aux côtés de Kasumi, en tête du groupe, d'une démarche légère, aérienne. Tilmandil et Nilrem les suivaient.
- Mais je me souviens bien où c'est! En bas de l'escalier il y a quatre portes, il faut prendre celle de droite, ensuite descendre encore, on devrait les entendre... Enfin, sauf si...
Sa voix s'étrangla.

[Kasumi]

Kasumi estima que son arc serait parfaitement inutile si les propos de l’elfe bouleversée reflétait ce qu’ils devraient bientôt affronter. Prenant les devants sur le reste du groupe, il dégaina ses deux épées et progressa sans plus se soucier de discrétion tout en faisant appel à ses capacités latentes de détection. Les non morts faisaient partie de ses ennemis jurés et il avait, au cours de ses années d’aventure, développé une sensibilité aux signes de leur présence.

- Nous arriverons à temps mais vous feriez mieux de demeurer en arrière. Les non morts sont immunisés à de nombreuses formes de magie profane mais pas aux bonnes lames.

[Voyageuse]

L'atmosphère était de plus en plus oppressante... et la luminosité de plus en plus faible.

Ils parvinrent, après un temps qui leur parut infini, au quatre portes -toutes parfaitement identiques-. Ils prirent celle de droite, aux aguets. Le silence était complet. Un silence absolu, un brin angoissant -surtout pour qui est habitué aux petits sons constants de la nature-. Tilmandil ne semblait pas du tout à son aise. Tous respectèrent la demande du rôdeur et le laissèrent passer devant :il faut dire qu'il paraissait le combattant le plus expérimenté du groupe...
L'obscurité, en revanche, n'était plus aussi complète: les murs étaient parsemés, ça et là, de petits pierres vaguement luminescente qui émettaient une lueur verdâtre d'une intensité très fable : l'équivalent d'un ciel étoilé sans lune, peut-être... mais c'était suffisant pour que leurs dons d'infravision leurs permettent d'avancer.
Une chose était certaine : ce silence était anormal. Aux dires de l'elfe, le combat aurait dû être tout proche. Or ils n'entendaient aucun bruit... Kasumi avait pourtant la sensation désagréable que ses poils se dressaient sur sa nuque, et la quasi-certitude que des morts-vivants étaient présents dans les parages.

[Kasumi]

Tous ses sens tendus et aux aguets, le rôdeur ne pouvait se départir d’un mauvais pressentiment. Si la bataille n’était pas finie, il aurait dû entendre l’écho des combats. A l’inverse, ce silence laissait présager qu’ils ne trouveraient aucun survivant. Et pourtant il ne pouvait pas décemment revenir en arrière si près du but aussi continua-t-il en avançant plus prudemment, son épée longue prête à frapper. Ce faisant, il eut une pensée pour Belenn et le précieux cadeau bien utile qu’il lui avait transmis. Laisser ses pensées dériver trop longtemps était cependant le meilleur moyen de se laisser surprendre aussi se concentra-t-il à nouveau sur sa progression, tentant de repérer l’ennemi.

Edit pour corriger le nom du PNJ.

[Voyageuse]

L'elfe avançait juste derrière lui, le regard tendu, inquiet. La silhouette si fine, la peau si blanche, qu'elle paraissait presque immatérielle.

L'escalier finit par déboucher sur un nouveau palier. Deux corps se trouvaient là. Deux cadavres dans un état de décomposition déjà avancé : ils étaient certainement là depuis une ou deux veilles. Leurs vêtements étaient identifiables - deux robes de mages, dont l'une était la copie conforme de celle que portait Lara.
Celle-ci sembla perdre soudain toute notion de leur présence : elle se pencha sur le second cadavre et se mit à gémir.

[Kasumi]

La situation apparut soudain tragiquement plus claire, apportant des réponses aux anomalies qui avaient taraudé l’esprit du rôdeur. Les combats étaient finis depuis bien longtemps et le fantôme de la jeune elfe avait probablement trouvé dans leur présence improbable une occasion d’accomplir ce pourquoi son âme n’avait pas su trouver le repos : faire savoir le sort de son compagnon, trouver quelqu’un qui saurait leur offrir une sépulture décente ou encore les venger de leurs assassins. Peut-être ces derniers étaient-ils encore à rôder dans les environs ? Surveillant du coin de l’œil le fantôme, Kasumi vérifia que ses compagnons l’avaient rejoint avant de parler :

- Désolé d’être arrivés trop tard. Que souhaitez-vous que nous fassions ?

[Voyageuse]

Nilrem, qui fermait la marche, blêmit en voyant les cadavres.
- Lara... Et Johan... Ce n'est pas possible... Je les connaissais depuis si longtemps...
Tilmandil oublia son malaise pour passer un bras autour des épaules du vieux mage.
- Je vous en prie... Il ne faut pas laisser son corps là, il va être dévoré par les goules... Et il ne faut pas laisser la lampe...
Le fantôme semblait reprendre quelque peu ses esprits. Elle se tourna vers Nilrem, expliquant :
- On cherchait la lampe à huile... Celle de la légende de Kemfresh le Djinn.
- Ce n'est qu'un mythe...
- Non, on l'avait presque trouvée... Regardez les runes, sur cette porte, là... On allait l'ouvrir quand on a été attaqués... Par des squelettes...
Comme en réponse, un drôle de cliquetis se fit entendre, provenant des escaliers qui se prolongeaient, plus bas. L'elfe se mit à pleurer.
- C'est eux... Ils reviennent...

[Kasumi]

Kasumi avait bien l’intention de ne pas laisser les deux corps ici, sous l’emprise d’un mal d’outre-tombe qui pourrait les profaner. Mais son instinct avant ses sens le fit se tourner vers l’escalier menant aux profondeurs lui signalant qu’il y avait plus urgent à gérer. Autant pour apaiser l’esprit de Lara que par nécessité, il reprit la parole tout en se mettant en position au coin de l’escalier pour réceptionner la charge des créatures en approche :

- Savez-vous combien ils sont ? Nilrem, Tilmandil, je vais tenter d’immobiliser un maximum de ces monstres. Les projectiles et le froid sont plutôt inefficaces contre les squelettes mais s’il y a des goules ou d’autres abominations, n’hésitez pas à en employer et éviter tout contact avec elles car elles transmettent des infections.