[Quête] Relique du passé ; dans une sinistre masure

[Asmodeus]

L’élu divin aurait volontiers appris à ces énergumènes à vivre et surtout à mourir douloureusement mais le moment n’était pas encore venu ni la situation parfaitement choisie. Déjà, les trois épaves qui auraient pu lui servir d’alliés ne lui inspirait aucune confiance. Et d’autre part, Silmandel jouait une comédie à sa façon. Conscient que laisser libre cours à sa colère devant les affronts qu’il venait de subir ruineraient le plan de Silmandel et peut être une opportunité intéressante d’infiltrer les malfrats, il préféra obéir, repoussant à plus tard sa vengeance en tant que père dément de l’elfe. Il se permit néanmoins une pique qui n’avait rien de contradictoire avec sa décision de jouer le jeu :

- Tu as de la chance que j’aie affaire ailleurs, morveux ridicule.

Puis, il lui tourna ostensiblement le dos avant de s'éloigner d'un pas tranquille, signe qu'il ne craignait aucunement l'ensorceleur. C'était une imprudence mais il fallait parfois prendre des risques pour asseoir son autorité.

[Manfred]

« Pauvre plouque ! Tous dans les mots, rien dans les actes ! C’est ça, dégage ! », rétorqua Silmandel avec dédain.

C’était toujours amusant de dire ça à Asmodeus. Après, force était de constater qu’au fond, trahir l’élu divin ne lui plaisait pas. Ce type était... particulier. Oui, c’était ça le mot : particulier. Etre à ses côtés était amusant. A présent, il n’y avait plus qu’à se rendre au Luménien Noyé pour y retrouver Maussade alors que lui-même aurait prit les traits de Chagrin. Alors il pourrait lui annoncer la bonne, la très bonne nouvelle !

En route vers

[Asmodeus]

Fort courroucé de la tournure des événements et du rôle de second plan qu’il y avait joué, l’élu divin porta ses pas vers la taverne où Silmandel lui avait donné rendez-vous. En chemin, l’humain eut largement le temps de méditer sur des mesures de rétorsions drastiques si ce maudit elfe n’avait pas eu une bonne raison de jouer cette mascarade.

[Manfred]

Depuis ici.

« Voilà, c’est là, la maison avec la porte au heurtoir en tête de démon. »

Silmandel avait déclaré ça d’un ton joyeux, tout heureux d’être pour une fois arrivé à s’orienter. Mais, tout de même, il n’avait pas parlé trop fort et il préféra de plus ne pas trop s’attarder dans les parages. Aussi ne fit-il pas halte et il poursuivit son chemin jusqu’à arriver dans une autre ruelle tranquille. Là, vérifiant qu’il n’y avait pas de regards indiscrets, il se défit de son sac et invita l’insolite chat à en sortir.

« Ce que j’aimerai savoir, c’est avoir une idée du nombre de cultistes qu’il y a à l’intérieur et s’il y a d’autres passages vers ce repaire. Rien que ça, ce sera déjà bien. »

[Mornagest]

Bondissant paresseusement du sac, le chat s'étira un instant avant de grogner.

"Je ne connais pas bien ce quartier-ci. C'est par là que je suis tombé sur ces deux folles, l'autre soir. Si tes cultistes sont du même genre, ça risque d'être particulier... Je n'ai pas vu d'entrée pour moi, mais peut-être que par l'arrière ou les toits, ça devrait être possible. Je vais déjà aller faire un petit tour, histoire de repérer des fenêtres ou un soupirail, si tu veux."

La ruelle était parfaitement déserte, et seule la rumeur sourde venant des rues un peu plus loin laissait supposer qu'ils pouvaient éventuellement rencontrer quelqu'un, mais pour l'heure, ils étaient tranquilles pour manigancer.

[Manfred]

« Oui, bonne idée. Je t’attends ici mais fais vite. Je ne peux pas trop trainer dans les parages. Il faudra d’ailleurs que nous nous trouvions un lieu de rendez-vous sûr et pratique. »

Disant cela, l’elfe alla se caler dans un coin. Attendre, il n’aimait pas ça mais quand c’était pour la bonne cause, c’est-à-dire la sienne, il pouvait faire de brèves exceptions.

[Mornagest]

Le chat disparut rapidement de la vue de Silmandel et s'en fut fureter autour de la maison incriminée. Pendant ce temps, l'elfe n'eut guère d'autre choix que de se tourner les pouces : pas d'auberge, pas de passants, pas d'agresseurs potentiels... quelquefois, Melandis était calme, finalement...

L'attente fut cependant de courte durée ; le chat revint et s'installa à côté de l'ensorceleur.

"Il y a deux fenêtres et un soupirail. Mais c'était fermé. J'ai une idée pour essayer de trouver une entrée... je peux demander à mes amis de veiller avec moi, en nous relayant, on devrait pouvoir trouver un moment où les issues sont ouvertes..."

[Manfred]

« Très bien. Tu me rends un fier service. Reste à voir ce que ça va donner. »

Silmandel se redressa. Ce n’avait pas été trop long, heureusement. Il n’avait cessé de surveiller la ruelle, peu désireux de ruiner son plan et celui d’Asmodeus. Il s’était aussi demandé comment l’élu divin allait accueillir la nouvelle de cette aide féline. Au moins l’elefe avait-il tiré profit de cette visite à l’Esplanade Impériale.

« Connais-tu le Luménien Noyé ? C’est sur les docks. On pourrait s’y retrouver, ce serait mieux qu’ici. Qu’en penses-tu ? »

[Mornagest]

Il hocha lentement la tête.

"Bon endroit. Près du port, avec des restes de poissons... et j'adore les auberges. Il y a toujours de quoi manger, là-bas. On se retrouve là-bas ce soir, si tu veux. Entretemps, je vais voir mes camarades chats et monter la garde avec eux.

Il s'apprêtait à s'en aller, si du moins Silmandel n'avait plus rien à lui demander...

[Manfred]

« Parfait. A ce soir donc et bonne chance minou ! », déclara Silmandel en s’éloignant déjà.

Bien, très bien, les choses allaient dans le bon sens ! Maintenant, l’ensorceleur n’avait plus qu’à gagner les docs, sans trop se presser, puis à attendre Asmodeus et le chat. Peut-être allait-il encore faire un peu de tourisme en attendant, juste histoire de visiter. En tout cas, à part tuer le temps, il n’avait plus que ça à faire.

Mais comment diable allait-il pouvoir présenter à l’élu divin le fait qu’il s’était associé à un métamorph aux traits de félin ? Lui annoncer, comme ça : j’ai trouvé des alliés, des chats ! ... non, ça n’allait pas, pas du tout. Passer pour un abruti, peu pour lui. Bref, sans doute aurait-il tôt ou tard une idée.

[Mornagest]

Pour l'heure, en tout cas, il n'eut pas grand-chose d'autre à penser. Le quartier était calme, en cette heure de la journée. De nuit, c'eut été différent...

Tout à ses pensées, Silmandel ne remarqua pas la silhouette légère et gracile qui le suivait de loin, patiemment, sans se manifester. Les pas de l'ensorceleur le menèrent sans trop de détours au port de Melandis, mais il ne reconnut pas les lieux ; la zone de débarquement des navires marchands était large, et il ne connaissait pas cette partie des docks.

Tandis qu'il arpentait les travées à la recherche de son chemin, l'elfe ne vit pas la bitte d'amarrage qui trônait sur son chemin, trébucha dessus et dégringola deux bons mètres plus bas, dans la Houleuse.

Suite ici

[Manfred]

En provenance de

Silmandel n’était pas un as des préparatifs mais au moins, il eut amplement le temps d’y penser. Ayant réservé sa chambre à l’auberge pour une nuit de plus, il s’en servit afin d’y laisser tout ce qu’il n’allait pas emporter au rendez-vous. Il jugea en fait ne pas avoir besoin de grand-chose. Le parchemin de dissipation magique, sa tenue qu’il pourrait enfiler une fois sa taille normale retrouvée, puis, une gourde pleine, c’était tout. Ainsi chargé, il se présenta donc à la sinistre masure, plutôt ponctuel. Forcément, il vint seul, Asmodeus devant suivre par ses propres moyens. L’elfe sentait naitre en lui l’excitation des grands moments. Ha, l’aventure, quel parfum exquis !

[Asmodeus]

Asmodeus n’avait que peu de choses à emporter lui-même et il préférait ne pas se surcharger étant donné le long chemin qu’il avait à effectuer. Il prit quelques-uns de ses remèdes, le symbole de Cyric qu’il dissimula dans l’une de ses nombreuses poches, sa dague ainsi que deux autres lames de jets, on n’était jamais trop prudents et parfois, trop proche de la bataille, il fallait savoir compter sur autre chose que ses artifices divins. L’élu divin s’apprêta donc à suivre Silmandel de loin. Il s’embusquerait à proximité de la maison des cultistes en espérant n’être pas repéré en attendant que du mouvement se fasse.

[Mornagest]

Pour l'heure, la rue était à nouveau déserte. Le passage n'était pas prisé des habitants du quartier, apparemment... peut-être les activités des cultistes étaient-elles trop de sources d'inconfort pour les riverains ?

Lorsque Silmandel frappa à la porte, ce fut la femme qu'il avait vue deux jours plus tôt qui ouvrit.

"Ah. Te voilà. Bien... entre..."

Sitôt qu'il fût entré, l'elfe put voir qu'ils étaient quatre dans la pièce. Le chef des cultistes n'était pas là. Il reconnaissait deux des hommes qu'il avait vus l'avant-veille, le troisième lui était encore inconnu, et comptait pour l'instant le rester : il ne pipait mot.

"Nous sommes prêts. Nous allons partir dans quelques minutes..."

Le meneur de la bande ne tarda guère. À eux cinq, ils avaient un bon paquet de matériel à emporter avec eux, mais ils avaient prévu deux mules pour supporter la charge. Entre les instruments magiques et les focaliseurs cycliques, les stroboscopes telluriques, la grenouille dans le bocal avec une petite échelle... Silmandel était bien content de ne pas avoir à traîner autant de bazar juste pour mener à bien une expérience qui s'avérait risquée... il arrivait très bien à s'attirer des ennuis avec juste sa propre personne.

La petite troupe se mit enfin en route, alors que la nuit tombait. Silmandel ne se sentait de nouveau pas très bien... allait-il recommencer une crise ?



De son côté, Asmodeus put voir, lorsqu'ils passèrent devant eux, les cinq cultistes accompagnés de l'ensorceleur. Il avait failli attendre...

[Manfred]

Non, pas encore ce fichu mal, pseudo rage ou autre mot pour l’heure indéterminable ! Il fallait aller vite, mais l’ensorceleur ne dit rien sur ses inquiétudes. Après tout, peut-être que la dissipation magique dopée à l’artéfact divin aurait raison de tout ce qui l’importunait. Oui, il allait faire d’une pierre deux coups. Sans chercher à voir si Asmodeus suivait, Silmandel se contenta de marcher, déjà satisfait qu’on ne semble pas l’avoir mené en bateau. Il promena son regard sur les bagages, il y en avait des choses. Curieux, il ne put retenir une question à l’intention du chef de la petite troupe ?

« Vous comptez profiter de la situation pour mener une expérience ? »

[Asmodeus]

Asmodeus ne pouvait pas se permettre de vraiment perdre de vue les cultistes, ne connaissant ni leur destination exacte, ni le meilleur moyen de s’y rendre. Il était donc contraint de prendre le risque d’être repéré en progressant contre les façades des rues qu’ils parcouraient. Il laisserait toujours quelques dizaines de mètres entre lui et ses cibles mais il avait bien conscience de ne pas être un maître de la discrétion. Qu’un seul cultiste se montre un peu trop curieux et il le remarquerait sans doute. Il devait se préparer mentalement à cette éventualité et préparer une histoire pour s’en tirer s’il était pris. Il n’était cependant pas exclu qu’il dusse abandonner Silmandel et probablement en même temps l’artefact tant convoité.

[Mornagest]

Apparemment, les cultistes ne se souciaient pas d'être très discrets, pour leur part. Un tel chargement en pleine rue ne passait pas inaperçu, mais les rues étaient assez calmes, à cette heure. Cependant, ils devraient passer par les portes de la cité, à un moment ou un autre, pour se rendre dans le désert...

Le meneur répondit à Silmandel, au bout de quelques instants de silence.

"Je dirais que c'est l'inverse... tu profites de notre expérience pour utiliser le pouvoir de l'artéfact. Peut-être auras-tu l'occasion de voir de quoi il retourne... si tu n'échoues pas dans ton projet quelque peu risqué."

Comme toujours, il affichait un sourire désagréablement cruel sur son visage. Il était décidément dérangeant, ce type...

Derrière eux, Asmodeus n'eut pour l'instant pas de difficultés à suivre le groupe. Il produisait suffisamment de bruit pour éviter de devoir leur coller au train en permanence et prendre le risque d'être découvert...

[Manfred]

« Je vois, je vois. J’ai hâte de constater ce qu’il va en être concrètement. »

Silmandel, fort de son excessive assurance, n’était pas troublé par un simple sourire, aussi expressif qu’il puisse être. Les types dérangeants, il en avait croisé, il en avait aidé, il en avait tué. Après, il fallait l’avouer, celui-là était particulièrement dérangeant. Du moment que tout ceci n’était pas un piège, l’elfe serait satisfait. Si d’aventure il devinait qu’on cherchait à le tromper, et qu’il avait le temps de réagir, il balancerait toute sa puissance magique et peu importait que l’artéfact soit à côté.

En attendant, son souci numéro un, c’était ses sensations, ce mal curieux qui, depuis hier, tenait à lui pourrir la vie. Il n’avait plus l’intention de parler, de questionner. Pressé, il voulait juste en arriver à l’instant T.