[Bâtiment] Thermes de la rose fanée

[Galathée]

Quête : Les Squelettes du Placard
Chapitre 9 : Sauvetages (suite)

Provenant du Comptoir des Transparences, le fiacre de la Réunion arriva aux Thermes à l’heure requise et les choses se déroulèrent comme annoncé la veille.
Baelish frappa à la porte latérale, remit son nénuphar de cuivre à l’employé préposé à l’accueil des convives et fut guidé, avec ses quatre compagnons, jusqu’à la chambre aux Nénuphars pour qu’il puisse en prendre possession. Elle était exactement comme dans la description, constituée d’une petite antichambre, puis d’une grande pièce au parquet brun sombre, ciré, couvert d’un tapis vert et blanc d’excellente facture, présentant un vaste lit à baldaquin impeccablement fait, promettant d’être confortable. Un bassin suffisamment grand pour accueillir quatre personnes s’ouvrait à même le sol, dégageant des volutes de vapeur. Sur la petite table ronde trônait un grand bouquet de fleurs blanches, ainsi que deux verres et deux bouteilles de vin. Un feu ouvert crépitait entre deux fauteuils tendus de velours vert d’eau. Le portier ouvrit les portes, présentant à Baelish la salle d’aisance et la petite cour aux murs couverts de chèvrefeuille et de glycine en fleurs, avec sa table de fer forgé et ses quelques chaises. La pièce paraissait parfaitement silencieuse, si on faisait abstraction du délicat glouglou s’échappant du bain chaud.
Le portier remit les clés à l’entremetteur puis lui rappela que le solde de la location serait dû au petit matin. Il lui désigna, dans le couloir, la porte par laquelle il pourrait avoir un accès direct aux Thermes, ainsi que le cordon, en chambre, pour appeler le service. Ensuite, l’homme lui souhaita une excellente nuit et s’éclipsa.

[Taliesin]

-Je ne sais pas vous, dit-il, souriant, Mais j'aime beaucoup notre mission ! Quelques minutes de discussion pour expliquer à Deverell comment il sera sauvé, puis toute une nuit à profiter de ces installations... Le rêve ! J'espère juste que les gardes ne feront pas de difficultés pour rester, comme l'a promis Gargon, à la porte de la suite. Parce que s'ils tiennent à être dans l'antichambre, ils seront à portée d'oreille, ce qui nous obligera à beaucoup jouer la comédie... Enfin, je doute qu'ils aient de telles exigences, car ce serait particulièrement discourtois et contraire au désir de discrétion du commanditaire. Enfin, nous verrons bien !
Il se tourna vers Guéric et Abel.
-Qui m'accompagne pour procéder à l'échange ? Ils ne vont pas tarder à arriver.

[Galathée]

" Je viens avec toi, dit Guéric. Mais à mon avis, Gargon voudra accompagner Deverell jusqu'ici. Donc il vaut mieux que nous décidions si Meloenn reste dans la chambre ou se planque dans les toilettes.
— Si je dois sortir, j'irai sur la terrasse, si tu veux bien." grommela la barde en repoussant son capuchon et libérant ses longs cheveux noirs.
Sa transformation était très légère, la rendant encore plus désirable, si une telle chose était possible.
" As-tu prévu quelque chose pour grignoter ?"

[Taliesin]

-Il est possible de commander un repas, à condition de le faire tôt, répondit-il. Par contre, comme je vois mal quelqu'un d'aussi important que le commanditaire se cacher dans un coin, il va falloir que tu restes encapuchonnée jusqu'à ce que nous soyons débarrassés de Gargon : souviens-toi que tu es censée être quelqu'un qui tient au secret le plus absolu concernant son identité.

[Galathée]

" Et bien, envoyons donc notre petit esclave nous chercher à souper ! s'exclama Meloenn en rebaissant son capuchon.
— Laisse le gamin tranquille, Melo, grommela Abel. Je vais m'en charger pendant que vous allez attendre Gargon et le Luménien.
— Qu'est-ce que je dois faire, moi ? demanda Fulgence. Je dois me mettre où ?"
La barde s'était installée sur un des fauteuils face au feu et sa silhouette ne révélait rien.

[Taliesin]

-Le mieux c'est que tu te mettes dans un coin et ne fasses rien tant qu'on ne te donne pas d'ordre, répondit-il en lui adressant un sourire désolé.[color=#FFF66] Mais ne t'inquiète pas : une fois Gargon parti, si jamais il vient jusqu'ici, une fois les gardes dans le couloir... Tu pourras faire ce que tu veux.[/color]
Il fit un signe à Guéric.
-Allons réceptionner le Luménien... Mieux vaut que son maître n'attende pas, car il pourrait hésiter, changer d'avis... On ne sait jamais.

[Galathée]

Guéric et Taliesin repartirent donc vers la sortie et se positionnèrent dans la rue latérale. Ils ne durent pas attendre très longtemps : un gros fiacre d'allure ordinaire, sans le moindre marquage, remonta bientôt l'allée et s'immobilisa devant eux. La porte s'ouvrit sur un guerrier en armure de cuir, que Taliesin eut la vague impression d'avoir vu dans la salle de Gargon deux jours plus tôt, puis le noble mélandien lui-même descendit, accompagné de son clerc en robe noire. Ils avaient l'air relativement tendus.
" Bonsoir, messire Baelish, fit Pelleas Gargon avec un sourire poli. J'imagine que tout est prêt."
Il y eut du mouvement à l'intérieur du fiacre et le mage sortit. Le clerc revint en arrière pour aider le Luménien à descendre. Entravé aux chevilles, les poings liés dans le dos, il portait également un masque de cuir qui lui recouvrait intégralement la tête, ne lui laissant que le nez de libre. Il faillit trébucher, mais le clerc l'avait anticipé et le colosse qui le suivait le stabilisa alors qu'il peinait à conserver son équilibre.
" Nous pouvons y aller."

[Taliesin]

Baelish parut sur le point de dire quelque chose puis jeta un regard anxieux sur les environs, comme s'il redoutait qu'un témoin ne surprenne leur manège. Enfin, il acquiesça :
-Très bien. Suivez-moi.
Il entreprit de les mener jusqu'à la porte de la suite. Lorsqu'il y serait parvenu, il s'immobiliserait, car Gargon n'était pas censé se trouver en présence du commanditaire. Si celui-ci insistait malgré tout pour pénétrer à l'intérieur, sans doute céderait-il, mais en y mettant des conditions très strictes. De plus, il le manquerait pas d'énoncer certaines règles auxquelles devraient se conformer les "gardes", surtout si le mage en faisait partie : il était hors de question qu'il use de sortilèges pour tenter de savoir ce qui se passait dans la chambre.

[Galathée]

Ils remontèrent le couloir sans y croiser personne, comme prévu. Le clerc était resté dehors mais Gargon suivit Baelish, tandis que les deux guerriers soutenaient le paladin aveugle, le mage fermant la marche. Lorsqu'ils arrivèrent devant la porte, Gargon se tourna vers l'entremetteur.
" Pouvous-nous entrer pour vous l'installer ? Je doute que vous puissiez le guider seul." demanda-t-il, avec déférence.

[Taliesin]

Comme prévu, il ne cacha pas que la requête, même présentée avec courtoisie, l'ennuyait beaucoup.
-La personne qui m'a commandité est déjà là, et il n'était pas prévu que vous vous rencontriez. Vous comprendrez donc mon embarras, messire. Cependant, outre qu'il serait effectivement plus pratique que vos hommes le guident à l'intérieur, nous avons envisagé la possibilité que vous souhaitiez visiter les lieux, pour vous assurer qu'ils sont sûrs. La personne qui m'a commandité est dont prête à vous laissez entrer, à condition que vous vous engagiez à ne pas lui adresser la parole et à ne rien tenter qui soit susceptible de nuire à son anonymat.

[Galathée]

" Bien évidemment." dit Gargon.
Il pinça les lèvres.
" Désirez-vous également que les transactions financières aient lieu à l'extérieur ? Je ne veux pas paraître inconvenant mais... nous avions convenu d'une caution, ainsi que d'une somme pour le... service en lui-même... et je ne voudrais pas... sans vouloir vous insulter, ni votre illustre commanditaire... enfin vous voyez..."

[Taliesin]

Le barde lui sourit, comme si ce sujet ne l'embarrassait pas le moins du monde.
-N'ayez nulle crainte, messire : la cassette renfermant la caution et la bourse contenant le prix du service sont à l'intérieur. Il était prévu que nous vous les remettions lorsque vous nous confieriez le Luménien, et comme vous êtes venu jusqu'ici, nous pourrons véritablement coordonner l'échange.
Il ouvrit la porte de l'antichambre et s'effaça.
-Mais entrez donc, je vous prie.

[Galathée]

Gargon, manifestement embarrassé, passa le premier. Il s'inclina poliment, en silence, devant le commanditaire qui n'avait pas bougé. Fulgence, une expression d'extrême défiance, était debout à côté du lit, et il jeta un regard mauvais au Mélandien et à Baelish. Abel était posté à côté de la porte, appuyé sur sa hache. Guéric le rejoignit. Les deux guerriers entraînèrent le paladin à l'intérieur puis le mirent à genoux sur le tapis d'une simple pression à l'arrière de la jambe. Le Luménien ne leur résista pas et resta assis sur ses talons lorsqu'ils l'eurent lâché. Ils sortirent ensuite de la pièce, laissant Gargon et son mage seuls.
" Hum." fit le Mélandien, en fouillant dans sa poche.
Il en sortit deux clés reliées par un anneau de fer.
" Voilà pour ses entraves, si vous voulez les lui retirer ou l'attacher autrement, je ne sais pas... Je vous déconseille de le laisser libre. Il est dangereux et il déteste les Mélandiens. Mais je vous l'ai déjà dit."
Il jeta un regard vers l'enfant.
" Les gardes resteront à l'extérieur, appelez-les si vous avez le moindre doute : ils le connaissent bien et ont l'habitude de le gérer."

[Taliesin]

-Merci, messire. Nous ferons preuve d'une extrême prudence mais si quoi que ce soit nous inquiète, nous ferons immédiatement appel à vos hommes.
Il n'avait pas encore pris les clefs, et pour cause : il préféra d'abord aller récupérer la cassette et la bourse et les donner à Gargon. Ainsi purent-ils procéder à un échange en bonne et due forme. A présent, et bien qu'il s'efforçât de n'en rien montrer, il n'avait qu'une hâte : que le Mélandien reparte. Il avait dit que ses gardes attendraient "dehors", et si ce "dehors" désignait bien le couloir, ils pourraient vraiment agir en toute quiétude. Du moins, si c'était les deux guerriers qu'il laissait en arrière.

[Galathée]

" Nous allons vous laisser. Nous serons de retour au petit matin... N'oubliez pas le clerc..."
Il poussa un bref soupir et posa la main sur l'épaule du paladin qui tressaillit à son contact.
" La confusion devrait se lever dans quelques minutes... Il sera sans doute de très mauvaise humeur, je vous préviens. Bon courage à vous."
Le mage était déjà dehors et semblait l'attendre. Gargon pinça les lèvres, jeta un dernier coup d'oeil sur la pièce, puis sortit, refermant la porte derrière lui.

[Taliesin]

Il alla se placer près de Meloenn et fit signe à Guéric et Abel de les rejoindre.
[color=#FFFFF66]-Il faut qu'on sache quels gardes il nous a laissés,[/color] murmura-t-il. Si ce sont les deux guerriers, il n'y aura pas la moindre espèce de problème : je doute qu'ils puissent entendre quoi que ce soit, depuis le couloir. En revanche, si le mage est là, il pourrait tenter d'user de magie pour nous espionner. Quand le repas doit-il être livré ? Ce serait une bonne occasion de vérifier...

[Galathée]

" Je pense que je peux de toute façon sortir nous chercher des amuse-gueules, murmura Abel. La cuisine n'est pas très loin, au bout du couloir. Ça me permettra de jeter un coup d'oeil. Mais je doute qu'avec ce que j'ai commandé, cela soit prêt avant une bonne heure... Il est encore tôt, les fourneaux étaient encore éteints quand je me suis présenté...
— S'il faut contrer le mage, je peux m'en charger, proposa Meloenn. Il a l'air tout jeunot..."
Elle se débarrassa de sa cape et s'approcha du paladin, puis s'accroupit devant lui et posa une main sur sa poitrine. Il se déroba d'un mouvement brusque.
" Dépêche-toi, Abel. J'aimerais savoir quand les choses sérieuses vont pouvoir commencer..."
Le nain se glissa dans le couloir.

[Taliesin]

-Est-ce que tu ne devrais pas garder ta cape ? lui demanda-t-il. Si le mage est là, il est tout à fait possible que ses sortilèges lui permettent dès à présent de voir ce qui se passe ici... J'espère vraiment que nous n'aurons à faire qu'à des guerriers, ou, dans le cas contraire, que tu pourras trouver une solution pour éviter que nous soyons constamment soumis à des regards indiscrets. Je n'ai pas du tout envie de devoir pousser plus loin cette comédie... Enfin, dans le pire des cas, il ne serait pas illogique de placer les hommes de Gargon sous la surveillance de Guéric et Abel : vu le secret que veut maintenir le commanditaire, il se méfiera forcément d'un mage.

[Galathée]

En pestant, Meloenn remit sa cape et s'éloigna du Luménien.
" De toute façon, ce n'est pas mon identité réelle, chuchota-t-elle au barde, de mauvaise humeur. Quelle importance si ce mage me voit ! Je ne faisais que toucher la marchandise ! A la limite, cela renforce notre couverture."
Mais elle retourna au fauteuil, où elle s'assit brusquement. Fulgence s'était approché d'un pas, toujours hésitant, ne sachant pas s'il devait continuer à afficher sa mine revêche. Deverell s'était redressé et Taliesin le vit carrer les épaules et éprouver la solidité des chaînes qui lui retenaient les poignets. La confusion qui l'affectait avait manifestement pris fin, mais aveugle, muet et vraisemblablement sourd, il était probablement désorienté.
Abel reparut, transportant un plateau couvert de tranches de pain grillées agrémentées de garnitures appétissantes. Il referma soigneusement la porte du couloir, puis celle de l'antichambre.
" Ce sont les malabars. Nous sommes tranquilles."

[Taliesin]

Taliesin poussa un profond soupir de soulagement.
-Les dieux sont donc avec nous !
Puis, se tournant vers l'enfant :
-Merci beaucoup pour ton aide, Fulgence. Tu as été parfait. A présent, tu n'as plus besoin de jouer la comédie, et tu peux faire ce dont tu as envie.
Se demandant bien comment le gosse arriverait à s'occuper, il s'approcha du Luménien et entreprit de lui ôter son masque.

[Galathée]

Fulgence était bien trop impressionné par le décor pour oser faire davantage que d'aller musarder autour du plateau, et Abel lui tendit une tranche de pain qu'il s'en fut grignoter dans la cour. La vue du paladin entravé semblait le mettre mal à l'aise.
Le masque était lacé à l'arrière de la tête du paladin et Taliesin put l'ôter sans difficultés, révélant le visage marbré de sueur du Luménien. Celui-ci eut un mouvement de recul en le reconnaissant.
" Qui êtes-vous ? demanda-t-il immédiatement. Comment connaissez-vous mes parents ?"

[Taliesin]

Et bien, s'il s'était demandé par où commencer, le Luménien venait de lui tendre une perche énorme. Il s'empressa donc de la saisir.
-J'ai promis à vos parents de vous arracher aux griffes des Mélandiens. Et quand je leur ai demandé comment vous faire tout de suite comprendre que je venais bien de leur part, qu'il ne s'agissait pas d'un traquenard, votre père m'a raconté l'histoire de Furieux, le premier cheval que vous avez débourré avec lui, quand vous n'étiez encore âgé que de huit ans. Il m'a dit que cet étalon était toute votre vie, alors, et que si je le mentionnais, vous sauriez immédiatement être en face d'un ami.
Il soupira.
-Je suis désolé pour... pour la manière dont j'ai présenté les choses, l'autre jour. Malheureusement, je n'ai pas trouvé d'autre moyen de vous transmettre ces informations, en présence de Gargon, sans qu'il comprenne qu'il y avait anguille sous roche. Je vous présente toutes mes excuses.
Il essaya de sourire.
-Permettez-vous que je vous libère de vos entraves ?

[Galathée]

Mais Deverell était à ce point stupéfait par ce que le barde venait de lui révéler qu'il ne parvint à rien articuler et ses yeux se noyèrent instantanément.
" Détache-le, Taliesin..." fit Guéric juste à côté de lui, tandis que Meloenn se glissait devant le paladin et le serrait contre elle, comme une bonne amie apaisante.
Le Luménien n'était pas en mesure, ni en état, de la repousser.

[Taliesin]

Le barde alla aussitôt s'agenouiller derrière le Luménien.
-Dans un instant, Deverell, vous serez libre et vous pourrez vous assoir.
Ayant sorti les clefs de sa poche, il entreprit de le débarrasser de ses chaines.
-Guéric, peux-tu remplir un verre de vin ? Je crois qu'un petit remontant ne lui fera pas de mal...

[Galathée]

Le nain halfelin s'exécuta tandis que le paladin tombait assis là où il s'était tenu à genoux une seconde plus tôt. Abel attrapa Meloenn par les épaules et l'obligea à lâcher prise.
" Laisse-le tranquille, tu veux ?
— Il a besoin de réconfort.
— Sûrement pas de ce genre de réconfort. Trouve-toi autre chose à faire. Va prendre un bain, je ne sais pas...
— Mais en voilà une idée lumineuse...
— Ah non, pitié...
— Si si, c'est une excellent idée."
Elle s'écarta et rejoignit le bord du bassin. Deverell ne les avait manifestement pas écoutés. Il porta une main tremblante à ses yeux, qu'il massa doucement, puis Guéric lui glissa le verre de vin entre les doigts. Il le but machinalement, cul sec.
" Où sont-ils, mes parents ?" demanda-t-il finalement.

[Taliesin]

Le Luménien posait la question qu'il avait le plus redoutée. C'était logique mais... Que lui dire ? Lui mentir ? Hors de question. Temporiser ? Il se douterait de quelque chose. Alors il allait lui dire la vérité... dans quelques instants.
-Vous devriez vous assoir sur l'un de ces fauteuils, Deverell. Je vous expliquerai tout ensuite.
Voilà. C'était presque comme s'il avait dit ce qu'il en était, déjà. Presque. C'était la meilleure entrée en matière qu'il avait trouvée.

[Galathée]

Mais le paladin était tellement sonné qu'il ne parut pas comprendre ce que cette proposition sous-entendait. Il regarda les fauteuils d'un air distrait, puis revint vers le barde.
" Je crois que je vais rester ici, fit-il. Je ne le sens pas trop."
Il soupira.
" Ça a dû leur coûter une fortune, de vous engager... J'aurais voulu... qu'ils ne se donnent pas tout ce mal..."
Il nicha un moment son visage dans le creux de ses paumes. Guéric était resté à proximité, Abel était debout un peu plus loin. Meloenn, sans gêne, avait entrepris de se déshabiller comme si elle avait été seule dans la pièce. Ou plutôt pas tout à fait.

[Taliesin]

Il jeta un regard noir à sa consœur... pour le regretter aussitôt et s'en détourner avec précipitation.
-Vos parents ne m'ont pas payé. Ni moi ni personne. Nous nous sommes rencontrés parce que nous avions tous trois sollicité l'appui d'une organisation qui aide les gens à retrouver leurs proches déportés à Mélandis. Toutes les personnes qui sont dans cette pièce en font partie. Pour ma part... Je suis venu chercher ma compagne.
Il avançait à petits pas. Temporisait. Avec un peu de chance, le Luménien changerait de sujet. Il n'y croyait guère, cependant.

[Galathée]

Deverell finit par regarder à nouveau Taliesin.
" Je ne comprends pas, murmura-t-il. Ne me dites pas qu'ils ont fait tout le chemin jusqu'ici, juste pour me... à leur âge..."
Il secoua la tête.
" Mais je ne peux pas rentrer... Je dois rester ici. Il faut que je puisse leur expliquer..."

[Taliesin]

Le barde le dévisagea un instant, incrédule. Soit il avait mal compris, soit le Luménien s'était mal exprimé, soit... quelque chose lui échappait.
-Vous ne pouvez pas rentrer ? s'enquit-il, doucement. Que voulez-vous dire par là ? Si c'est une question de logistique... Sachez que tout est en place pour que vous soyez libre avant le lever du soleil.