[SCSA] Sans Chaleur, Sans Avenir

[Althéa]

"Toujours prête, répondit la gamine, au pire, on pourrait le découper en morceaux puis le reconstituer ensuite. Comme ça, il serait un peu moins lourd."

Bellatrix n'avait pu s'en empêcher. Son humour tordu revenait dans les pires situations. Non qu'elle se sentait détendue. Plutôt parce qu'elle ne pouvait pas faire autrement.

[Kasumi]

Benoît était bien embêté de voir ses deux camarades consentir tant de peine pour emporter le corps inconscient de leur copain alors que lui-même avait l’impression de ne pas vraiment participer de leurs efforts. Plusieurs idées fusèrent donc dans l’esprit du garçonnet comme bien souvent quand il avait quelque problème ou dilemme à résoudre : la première consistait à dépouiller le gamin comme le suggérait Piotr. En plus, il n’était nul besoin d’abandonner quoique ce soit puisqu’il suffisait qu’il se propose pour en porter certaines et ainsi répartir la charge.

- Je pourrais porter ce qu’il n’a pas besoin de garder sur lui pendant que vous le portez. Ce qu’il a dans ses poches ou même ses chaussures.

Il enchaîna une seconde plus tard mais d’un ton un peu gêné :

Sinon, il y a l’autre solution mais elle est un peu spéciale. Magique même ! J’ai lu dans mes incantations que les chevaliers réveillent parfois leur princesse endormie profondément d’un baiser. Sur la bouche. Bon, c’est pas à proprement parler une princesse. Mais on pourrait peut-être adapter un peu… Piotr est presque un chevalier mais peut-être que c’est important que celui, celle en l’occurrence, qui embrasse soit une fille. Bref, si vous voulez tenter l’expérience l’un ou l’autre. Mais je comprendrai si vous voulez pas, hein !

HRP : et de 7777 !

[Mornagest]

Durant son passage par-dessus la grille, Christophe commençait à montrer des signes d'émergement de son état catatonique. Il s'agita un peu plus lorsqu'il fut reposé au sol, pendant que ses camarades faisaient leurs adieux aux gentilles statues qui leur avait sans doute sauvé la vie. Doucement, il s'extirpait de son horrible cauchemar ; il lui semblait entendre des voix au travers d'une grosse épaisseur de coton, de ressentir le sol sous lui comme s'il en était séparé par une couche de tissu. Ses sensations étaient encore fébriles, mais il était conscient. Il reconnut les voix de ses camarades, qui parlaient de le dépouiller pour le rendre plus léger. Et pourquoi pas lui ôter des organes superflus, tant qu'ils y étaient ? Il ouvrit les yeux et grogna.

"Eh. Pas de bisou !" fit-il, lorsqu'il comprit que Benny voulait lui faire jouer le rôle de la Belle au Bois Dormant.

[Manfred]

Chevalier, Angelot et Magicien s’étaient retournés. Le trio avait regagné le sinistre château... à moins qu’ils se soient volatilisés avant. Nul n’aurait pu le dire. Quand à Vincent, après avoir répondu au geste de Piotr par un geste identique, quoi que plus formel, il s’était effacé lui-aussi. Derrière le portail clos, désormais, il n’y avait plus personne à voir. Le Domaine des Divorcés s’était figé dans une morne immobilité.

Mais demeurait encore les deux grandes statues inertes, soutenant les gonds, celle de l’aristocrate accueillante avec sa clochette de cuivre, et celle digne, fière et menaçante de son ancienne compagne. Morticia ne faisait pas encore partie du passé. Son visage de pierre exprimait une froide détermination. Ce n’était pas femme à renoncer...

Entre les mains de Benoît, Tony désignait le sentier. La tombe de Sophie devait être par-delà l’orée du bois. Celui-ci était noyé de ténèbres. Le vent funeste s’y perdait en d’inquiétants bruissements. Il ne fallait pas tant d’imagination que ça pour affirmer que les arbres murmuraient. Ils grinçaient aussi de leurs branches moribondes. Lors de l’allée, la traversée, certes effrayante, avait été courte. Rien qu’un mauvais passage...

[Kasumi]

Ainsi le rituel était encore plus efficace qu’il l’avait espéré car il avait suffi de menacer de l’appliquer pour qu’il produise ses effets sur Christophe ! C’était une bonne nouvelle… Excellente même à condition que le gamin soit en état de marcher. Et même probablement de courir. La représentation de Morticia, même inerte et en métal, promettait mille souffrances et une traque incessante jusqu’à ce qu’elle ait obtenu satisfaction. La forêt semblait terrifiante mais les abords du portail n’en étaient pas moins dangereux. Et la peluche désignait le sentier.

- Vite, il ne faut pas tarder à se mettre en route. A moins que vous préfériez que je cherche un sortilège contre les arbres maléfiques. Je suis sûr que j’en ai un quelque part depuis que j’ai lu Bilbo le Hobbit !

[Taliesin]

Soulagé de ne pas devoir dépouiller Christophe - qui aurait eu sacrément froid - et encore plus de ne pas avoir à lui faire un bisou, Pierre tendit la main à son copain, pour l'aider à se relever.

-Ça pourrait être bien, un truc contre les arbres, répondit-il à Benny. Mais j'crois que je crains encore plus les corbeaux. A mon avis, on va pas tarder à les revoir...

Il frissonna.

-En tout cas, faut pas traîner ici. reprit-il. J'ai pas envie de traverser la forêt mais comme on a pas le choix...

Il redoutait les corbeaux, il redoutait Morticia, il redoutait la chose terrée au milieu des bois et dont la présence insidieuse l'avant tant terrifié qu'il en avait mouillé son pantalon. Cependant, ce n'était pas le moment de flancher : il n'avaient jamais été aussi prêts du but...

[Mornagest]

La magie pourrait les aider, c'était certain. Pour sa part, à part en ramassant quelque branche et s'en servir comme arme de fortune, il ne pourrait rien envisager à bricoler pour éloigner les corbeaux ou Morticia, la vilaine Morticia. À moins qu'il n'y ait quelque morceau de fer, tombé de la grille, qui traîne par terre ? Il regarda vaguement autour de lui, au sol, pour trouver quelque chose qui ferait office de bâton.

"Vous pensez qu'il faut courir ? Ou y aller prudemment ?" Peut-être s'attendait-elle à les voir paniquer, s'enfuir, et par là, risquer de tomber ou de se tromper de chemin, ou ne pas voir un piège à terre... pour sa part, il avait très envie de courir, mais la crainte de tomber dans un autre traquenard le faisait hésiter. Et il n'était pas sûr d'avoir les forces nécessaires pour courir jusqu'à la route.

[Althéa]

Bellatrix dessina des arbres à la volée. Elle tint son crayon prêt. S'ils bougeaient, comme le pensait Benny, elle n'aurait qu'à dessiner des flammes et voir si cela passait. Elle n'aimait pas du tout cette idée car les forêts étaient des ingrédients essentiels dans les films qu'elle aimait. Mais si ceux-ci tentaient de s'en prendre à ses amis ... Elle leur montrerait de quel bois elle se chauffait.

Et s'il y avait un autre agresseur ... Elle tint aussi son crayon prêt.

[Kasumi]

La mention des corbeaux fit prendre conscience à Benoît qu’il avait cherché comment s’en protéger dans son grimoire, juste avant le début du combat contre les statues mauvaises. Avec le lien qui l’unissait à ce maudit Grincevoix, il se sentait le devoir de protéger ses amis contre cette menace, avant toute autre. Il rechercha donc à nouveau le rituel le plus utile en espérant se souvenir de la page. La question de Christophe l’interrompit quelques secondes avant qu’il ne décide ce qu’il préférait :

- Mieux vaut ne pas montrer qu’on a peur en courant. C’est souvent ce qui attire les monstres et aussi les petits durs à la récré’. En tous cas il faut suivre le sentier pour le moment d’après Tony.

[Manfred]

Point de morceaux de métal au sol, mais du bois, en quantité. La tourmente, désormais apaisée, avait malmenée le bois. Des branches, parfois assez volumineuses, étaient tombées au sol. Christophe eut tout le loisir de se confectionner quelque chose avec cette matière première. Un enfant ordinaire aurait simplement pris un bâton. Mais le bricoleur génial, poussé par la nécessité de se sentir protégé, confectionna une arbalète avec dix carreaux. Pendant ce temps, Bellatrix avait achevé son dessin et Benoît avait retrouvé la page contre les corbeaux.

Tous étaient prêts désormais. Ils s’engagèrent sur le sentier. Bien vite, ils furent happés par les ténèbres, ce qui rendit indispensable l’usage des lampes-torches. Sans elles, on n’y voyait goutte tant les frondaisons étouffaient jusqu’au moindre rayon lunaire. Autour d’eux, le bois chuchotait, s’agitait, fébrile. Et voilà que des voix dans le lointain s’exclamaient, reprises en échos irréelles, des voix d’enfants.

« Mais qu’est-ce que tu fais ?? »
« J’en ai assez de tout ça ! Je sais comment ça va terminer ! Il me l’a dit ! »
« Qui ? Tu parles de qui ? »

Pour Benoît :

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L’affreuse voix multiple du redouté corbeau s’éleva, mais lointaine elle-aussi, spectrale.

« Les limbes, c’est le bout du chemin, l’éternelle fin. Seule la vie est éphémère, un prélude au trépas ! »

Devant le trio, le chemin se sépara. Personne n’avait souvenir qu’il y ait eu plusieurs sentiers à l’allée, mais ils étaient alors très pressés. Tony, lui-même, était indécis, désignant une direction entre les deux passages. Aller par-là signifiait s’exposer à de cruelles ronces, de ce que montrait les lampes.

HRP : pour l’arbalète, j’ai pris un peu de liberté. Néanmoins, Christophe ayant le temps de bricoler avec ses outils, et ayant de mon côté fait un 1 en « faire comme si », je trouve que ça colle bien.

[Kasumi]

Benoît sursauta sans raison apparente et ses copains auraient noté son teint blafard si la luminosité l’avait permis. Son ennemi intime l’attendait, là devant, guettant un faux pas, sûr de son fait, de le retrouver au bout du chemin quoiqu’il advienne. Que faire pour lui échapper alors qu’il suffisait à Grincevoix d’attendre son heure, son temps, pour faire main basse sur lui. Quelle direction prendre plutôt que l’autre alors que les deux menaient au même destin, tôt ou tard. Et Tony qui semblait bien décidé à ne pas lui faciliter le choix en désignant le milieu de la fourche. Benoît déglutit et tenta de mémoriser le sortilège concernant les corbeaux. Bien que cela s’avèrerai probablement inutile pour lui, peut-être parviendrait-il à en protéger ses copains pour cette fois.

- Euh, vous voulez vous approcher des voix ? D’ailleurs c’est par où d’après vous ?

[Taliesin]

-Peut-être qu'on devrait essayer de mieux écouter pour savoir d'où viennent les voix ? suggéra Pierre. A mon avis, ils... Ils ont été enterrés là où ils se sont faits tuer, et c'est donc aussi là qu'il faudra poser Tony. Et si on arrive quand même pas à trouver de quel côté il faut aller, ben, on a qu'à prendre un chemin au hasard et chercher un endroit où on pourra aller au milieu. Un endroit plus dégagé, avec moins de ronces et tout...

[Althéa]

"Pierre a raison, dit Bellatrix, si on va n'importe où, on risque de se perdre et pseudo-morticia risque de nous tomber dessus. Et ça serait un peu dommage si près du but."

On était presque au moment du dernier ressort dramatique. Et pour le moment, ils étaient tous vivants, ce qui constituait une chance. Chance qu'il ne fallait pas gâcher en se précipitant. Elle pensa aux gamins qui étaient morts pas loin des grilles et se demanda ce qu'ils avaient de différents d'eux. Eux aussi, ils avaient pensé s'en sortir jusqu'au dernier moment.

[Mornagest]

Il se rappela les paroles de Sophie.

"Sa tombe... la tombe de Sophie, il y a des fleurs blanches dessus. Il faut qu'on les cherche. Ça devrait pas être trop dur, j'ai pas l'impression qu'il y ait plein de fleurs blanches dans ce bois..."

Plutôt des corbeaux noirs, des arbres noueux, des ombres et des squelettes d'enfants qui pourrissent dans un coin, à son avis. Il évita d'y penser.

[Manfred]

Les voix semblaient venir de partout et nulle part à la fois. C’était des échos portés par un vent lointain. Indifférents à ce que disaient ou pensaient les enfants, les voix continuaient...

« Le corbeau ! C’est lui qui sait ! C’est lui la solution ! »
« Mais Jonas, le corbeau est méchant ! Il ne faut pas l’écouter ! »

Cette réplique pleine d’angoisse appartenait à Sophie, Christophe en était sûr. Jonas, Sophie et Phil, les trois fantômes, c’étaient eux, forcément...

Pour Benoît :

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A nouveau, Grincevoix :

« La main de l’ombre est la seule à se tendre en ces grises étendues. Ceux que je choisis sont dignes de la saisir. Ceux-ci ont un avenir. Les autres ne sont déjà plus que des souvenirs... »

« J’en ai rien à foutre qu’il est méchant ! J’en ai assez d’errer dans cette forêt ! On est perdus depuis des heurs ! Il n’y a pas de sortie ! »
« Mais si, y’en a une ! C’est un piège ou une énigme, comme le reste ! » intervint Phil avec conviction.

Puis il y eut ce rire, celui d’une femme... la femme... celle que tous redoutaient. Le plus effrayant, ce fut que personne ne sut dire s’il s’agissait d’une voix appartenant au passé ou au présent.

Pour tous :

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Jets de peur :
Piotr : pas peur
Benoît : balbutiement
Bellatrix : pas peur
Christophe : fuite (trois directions possibles : chemin de gauche, chemin de droite, retourner en arrière. Si tu sors des chemins, tu peux, mais t’es mort.)

HRP : bon, j’ai abrégé les dés pour aller à l’essentiel. S’il vous plait, maintenez le rythme ou alors contactez-moi par MP en me disant de faire passer votre personnage au second plan. Allez ! Offrons à ce One Shot une fin digne de ce nom !

[Kasumi]

Le regard de Benoît se perdit à nouveau dans le vide avant même que la terrible voix de l’ex Madame Larouge ne se fasse entendre pour tous les terroriser. A nouveau, Grincevoix assaillait ses pensées, le harcelait, et se servait peut-être de lui pour repérer ses amis, pour les amener à la dissension, à la trahison, quoique ces termes ne signifient que peu de choses pour un enfant de son âge.

En tous cas, la décision du gamin était arrêtée et il espérait que sa voix tremblante et défaillante suffirait à en convaincre ses camarades :

- Il… Il ne fa…faut pas écouter le corbeau. Eu. Eux l’ont fait. Je… suis sûr que c’est de sa faute s’ils sont morts. Il… essaie de me convaincre du contraire. De le suivre.

[Althéa]

Bellatrix avait empoigné son carnet et son stylo et d'un geste rageur avait dessiné la pseudo Morticia entravée par de très lourdes cordes. Après un petit moment de réflection, elle lui dessina aussi un baillon. Elle ne croyait pas qu'elle arrivait à la faire taire ni à la bloquer totalement. Non, elle espérait simplement que ses dessins bloquent un peu ses pouvoirs. Pour le corbeau, elle n'avait pas vraiment d'idées.

Et elle faisait confiance à Benny.

[Mornagest]

Un spectre ? La "vraie" Morticia ? Qui avait proféré ce cri abominable à faire hurler soi-même de terreur ? Christophe ne se posa pas réellement la question, du moins pas tout de suite. Il n'écouta que son absence de courage et de maîtrise de lui, et s'enfuit à toutes jambes devant lui, sans réfléchir aux conséquences affreuses qui pourraient s'ensuivre.

Une fois encore, sa boîte à outils tomba au sol. Cependant, son arbalète de fortune restait sur lui, accrochée à son pull par un morceau de bois saillant.

hrp : il prend donc le chemin de gauche

[Taliesin]

Pierre s'était attendu à ce que Mortifia finisse par se manifester, et c'est sans doute cela qui lui évita de paniquer, quoique son ignoble rire le fit frissonner de la tête aux pieds. Essayant de rester calme et posé, il s'apprêtait à répondre à Benoît - il était arrivé à la même conclusion que lui en écoutant les voix des petits fantômes - lorsque Christophe s'élança subitement, empruntant le chemin de gauche.

-Hé ! Reste avec nous ! lui cria-t-il, saisi d'effroi.

Refusant que son copain se retrouve seul face à tous les dangers qui les guettaient, il faillit s'élancer à ses trousses. Mais, se ravisant, il rengaina Glamdring, ramassa la boîte à outils abandonnée sur le sol et la rangea dans son sac à dos. Puis il tira à nouveau son épée.

-Faut qu'on le rattrape avant qu'ils lui fassent du mal, souffla le gamin à ses deux compagnons. Par contre, faut qu'on fasse super gaffe à pas se séparer. Sinon, ils nous auront tous.

[Manfred]

Le rire de Morticia n’était pas exubérant ou démoniaque. Ce n’était pas le genre de rire de grands méchants comme on en entendait si souvent dans les films. Il était acide, suffisant, désabusé, le rire de l’évidence. Il fut assez bref et pourtant il restait gravé dans l’esprit. Benoît y vit une certaine similitude avec l’horrible voix de son ennemi juré.

Christophe s’était mis à courir. Et la peur lui donnait des ailes. Les sentiers étaient sinueux, déjà le garçon était au virage. Dans un instant, il aurait disparut...

Pour Benoît :

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Grincevoix reprit :

« Tu les verras tous mourir. D’abord le peureux, ensuite la fille, après le courageux. Ce sera lent et douloureux. Seul tu resteras. Et tu te diras, à juste titre, que tout est de TA FAUTE ! »

[Kasumi]

Benoît sentit des larmes de frustration lui piquer les yeux et aucune volonté de les retenir, même si ce genre de comportement lui valait de renforcer à son détriment la réputation de passer pour une fillette. Dans un accès de rage douloureuse, il obéit à l’injonction de Piotr. S’ils ne suivaient pas Christophe, les assertions du maudit corbeau commenceraient à se vérifier se faisant prophétie. ET Benoît était bien placé pour savoir que les prophéties finissaient toujours par se réaliser.

- Vite, il faut le rattraper ou nous mourrons tous !

[Althéa]

"Rah, mais quel imbécile, on aurait vraiment dû lui couper les jambes !", s'exclama-t-elle.

Et elle se mit à courir après ses trois copains, le plus vite possible que ses jambes le lui permettaient. Si elle remarqua les larmes de Benny, elle n'en fit aucunement mention. Elle était beaucoup trop occupée.

[Mornagest]

Sans réfléchir, sans perdre le rythme, Christophe continua sur sa lancée, évitant les obstacles du mieux qu'il pouvait, guidé par son adrénaline débordante. La fatigue viendrait plus tard, et il aurait sûrement un contrecoup important. S'il survivait...

[Manfred]

Cricri courrait vite et, curieusement, le sentier se révéla particulièrement dégagé. Aucune ronce ne l’agrippa, aucune racine ne le fit trébucher. Pour lui, il était si facile d’aller de l’avant. Encore un virage, puis un autre. Ha, si le prof de sport le voyait ! Il aurait une bonne note.

A nouveau, une intersection se présenta. Il était possible d’aller tout droit, le chemin demeurait tel qu’il était, parfait pour cette fuite guidée par la peur. A gauche, c’était nettement plus étroit, plus dangereux. Des épines, des branches... ce n’allait pas être une mince affaire que de s’y faufiler.

Derrière le bricoleur, on suivait tant bien que mal, à croire que ce n’était pas le même sentier. Piotr, en tête, avait perdu de vue Christophe à cause des virages. Ensuite venait Bellatrix. Puis... personne. Benoît s’était étalé dans la boue, la cheville attrapée par une ronce des plus résistantes. Il allait lui falloir un peu de temps pour s’en défaire.

Pour Benoît :

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« Pour commencer, ils se séparèrent. Il ne faut jamais se séparer, c’est bien connu ! Cela veut dire que l’histoire touche à son terme ! Jonas, lui, a compris trop tard qu’il pouvait tout arrêter, qu’il pouvait les sauver... »

HRP : à Christophe de poster.
Pour Christophe :

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HRP : deux choix possible, soit tout droit, soit à gauche. Cache ta réponse. Après celle-ci, l’effet de la peur va prendre fin.

[Mornagest]

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Instinctivement, il choisit le chemin le plus dégagé, même s'il devait s'agir d'un piège grossier, qu'il était bien incapable de déceler vu son état de panique irrépressible. Il se précipita et poursuivit sa route au même rythme qu'auparavant, même si son souffle commençait à manquer et un point de côté faisait son apparition dans son abdomen.

[Kasumi]

Benoît hurla à l’adresse des autres en sentant sa cheville retenue par quelque chose et en s’étalant de tout son long dans la boue. Il ne se sentit pas tout de suite l’énergie de se relevé, assailli à nouveau par le maudit Grincevoix et ses remarques insidieuses. Il ne fallait pas que les enfants se séparent mais c’était déjà trop tard pour cela. Il fallait donc éviter que les trois autres ne se perdent de vue et surtout qu’ils laissent Christophe mourir. L’enfant se sentit mu par un courage bien éphémère qui disparut dès que ses mots eurent franchi ses lèvres.

- Ne vous arrêtez pas ! Il faut rattraper Christophe. Je vous rejoindrai.

[Taliesin]

Mais loin de l'écouter, Pierre pila net.

-Bellatrix, attend-nous ! lança-t-il à la fillette.

Puis il fit volte face et lança à Benoit, le faisceau de sa lampe balayant le chemin dans sa direction :

-On va le rattraper, mais tous les trois ! Ils vont tout essayer pour essayer de nous séparer les uns des autres, parce que comme ça, on sera plus faciles à attaquer ! Mais on va pas les laisser faire ! Faut absolument qu'on reste ensemble.

Tout en jetant un regard par dessus son épaule, pour s'assurer que Bellatrix s'était elle aussi immobilisée, il ajouta :

-T'as besoin d'un coup de main pour te relever, Benny ?

Il n'aimait pas ce temps perdu pendant lequel le malheureux Christophe les distançait de plus en plus. Cependant, il avait l'intime conviction que se disperser davantage, c'était mourir.

[Kasumi]

Benoît se redressa dans la boue, des larmes plein les yeux de frustration qu’il ne parvenait plus à contenir pour faire bonne figure. Ah, Piotr et ses élans chevaleresques ! Il s’époumona pour dédire son camarade et l’enjoindre de ne plus perdre la moindre seconde tandis qu’il se redressait avec difficulté :

- C’est Cricri que le corbeau veut tuer le premier. Faut pas que vous le laissiez seul. Moi je peux tenter de le retenir puis vous rejoindre.

[Althéa]

Bellatrix s'était arrêtée elle aussi, tout en continuant de garder un regard sur Christophe autant que c'était possible. Il ne fallait pas qu'ils se séparent, pas du tout. Surtout dans ce moment critique. Mais quand elle entendit que c'était Cricri que l'horrible corbac voulait tuer en premier, elle se remit à courir dans la direction du peureux. Au moins, ils iraient deux par deux. Et puis, son amoureux était beau et fort, et il n'allait pas tarder à se relever, non ?

[Manfred]

Pour Christophe :

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Musique d’ambiance

Voilà le garçon à bout de souffle. Malgré lui, ses jambes ralentirent. Autour de lui, rien que des ténèbres, à peine chassés par sa lampe électrique. Cette lumière fébrile ne faisait que danser les ombres tapis derrière chaque arbre, chaque buisson. Puis Christophe réalisa qu’il y avait une autre lumière, pâle, délicate. Quelques rayons lunaires perçaient les épaisses frondaisons et tombaient au sol, un peu plus loin. Un détail le fit avancer. Etait-ce bien des fleurs blanches qu’il voyait ? Plus de doute désormais. Là, devant lui, était la tombe de Sophie. Au milieu des fleurs, la pierre froide se dressait. Hélas, Cricri n’avait plus le nounours de la fillette. C’était Benoît qui l’avait, depuis la traversée du parc.

Tout d’un coup, le garçon perçut une présence derrière lui, un mouvement, un doux bruit, le murmure du tissu. Il se retourna, s’attendant presque à découvrir le fantôme de Sophie. Ce n’était pas lui... Grande et si mince dans sa robe noire, visage blafard et sévère, regard d’une insondable malveillance, l’ex femme de M. Larouge paraissait glisser sur le sol. Mais y avait-il seulement un corps sous cette robe ? Elle était déjà si proche... trop proche... Déjà, elle tendait les mains vers lui... Sur sa face, même pas un sourire de satisfaction...

HRP : navré, mais tu es mort. Le contact avec les mains de l’ex femme tue sur le coup, ou pratiquement. Ce peut être affreusement douloureux, ou pas, laisser des traces, ou pas. A toi de poster ton ultime message. Cache-le stp.

Musique d’ambiance

A son tour, Bellatrix disparut aux yeux de Benoît et de Pierre. Après quelques virages, elle se retrouva devant une intersection. Elle pouvait aller tout droit. Le sentier restait alors assez large et relativement facile à parcourir. Elle pouvait aussi aller à gauche. Dans ce cas, c’était une autre histoire. Il fallait affronter des ronces, des branches basses, des toiles d’araignées... mais avec des efforts, on pouvait progresser. De Christophe, aucun signe...

Benny commença à batailler contre l’entrave végétale. Pour s’en défaire vite, il avait besoin d’aide. A côté de lui, dans la boue, gisait Tony.

Pour Benoît :

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« Ton âme, je l’aurai, quoi qu’il arrive ! Pourquoi ne pas faciliter les choses ? Ce serait mieux pour tout le monde... surtout pour eux... Tu connais le symbole, tu connais le moyen... il est encore temps... «