[Quête] Disparition de Streen

[Streen]

Le faucheur haussa les épaules.
-Le faucheur pense qu’il n’est pas très utile de se poser la question. Nous ne savons pas de qui il s’agit et visiblement même s’ils étaient derrière nous, ils ne nous recherchaient pas car ils ne semblaient pas courir. Peut être était ce le fruit du hasard.
-Il faut reconnaître que chasser de nuit à douze est un peu bizarre.
-Tout comme nous, on pourrait nous poser la même question. Assez bavardé, on devrait se remettre en route.
Au bout d’une demi-heure, le faucheur désigna la lande qui leur faisait face.
-Nous sommes arrivés, vous sentez vous prêts ?

[Féérune]

- Evidemment, messire Faucheur. Bon. On y va ? Sylveneige trépignait d’impatience.

[Streen]

Le faucheur n’ajouta pas un mot et ordonna aux groupe de se regrouper au centre. Ils n’eurent pas à attendre longtemps. Un homme sortit des fourrés et demanda :
-Vous venez pour faire l’échange ? Avez-vous tous les objets ?
Le faucheur ouvrir le sac et étendit les objets par terre. L’homme ne portait pas de torche, il devait posséder l’infravision.
-Voyons voir, la bague, le casque, le couteau, les cimeterres et…tiens il y a aussi ce cristal transparent ? Ca je ne le savais pas. Il existe un autre artefact supplémentaire. Bon le compte y est. Très bien, avant de vous emmener voir mon groupe, je dois m’assurer que les objets sont bien ceux que nous pensons et qu’il ne s’agit pas d’une illusion.
Martin sortit son épée et s’approcha :
-Et qu’est ce qui m’empêche de vous tuer dés maintenant ? Vous êtes seul.
-Je ne crois pas que ce serait une bonne idée. Votre ami a son destin entre les mains de mon maître et celui-ci peut l’exécuter d’un seul claquement de doigts si je ne reviens pas.
Voyant que personne d’autre ne répondait, il lança une incantation. Celle-ci prit effet mais l’homme n’y vit que du feu. Et pour cause, c’était l’objet du faucheur qui maintenait l’illusion et non la magie.
-Très bien dit il, à présent suivez moi, je vais vous y conduire.
Il amena le groupe plus loin dans la clairière.

[Féérune]

Sylveneige se glissa au plus près de l'oreille de Martin et lui susurra doucement :

- Martin, vous me faites encore un coup comme ça et je vous passe mon épée à travers la couenne. Juste pour vous faire taire... Streen est encore en danger, la moindre maladresse et nous pouvons le perdre.

[Streen]

Etrangement, Martin ne réagit pas face à la remarque de Sylveneige. Soit il avait compris la stupidité de sa remarque, soit il n’y avait guère prêté attention. A vrai dire, depuis le début de l’expédition, il semblait bien plus silencieux que d’habitude, comme s’il se concentrait. Quand au faucheur, il avait gardé un air impassible. Pendant ce temps, leur guide les conduisit au plus profond de la clairière. Lorsqu’ils furent au camp, il leva les mains comme pour faire signe à ses camarades de ne pas tirer. Ils avaient allumé un feu de camp et portaient étrangement tous des tenues rouges. Sylveneige en dénombra une vingtaine.
-Les objets d’abord ! rugit celui qui semblait être le chef.
Un des hommes s’approcha du guide qui lui tendit le sac. Il le donna au chef qui examina les objets avec une lueur de convoitise. Puis il finit par déclarer :
-Vous avez respecté votre part du marché, moi je vais faire de même pour la mienne.
Ses paroles sonnaient creux et tous trois virent que les autres membres du groupe ennemi avaient pouffé. Le chef montra un homme ligoté et bâillonné à terre. Sa tête avait été recouverte par une cagoule..
-Voici votre ami dit il. Néanmoins, je vois que vous n’êtes que trois et que vous ne nous connaissez pas. Nous sommes des adeptes de Cyric et nous voulions ces objets pour le compte de Mélandis. Ainsi, rien ne nous empêchera de faire tomber Manost et Luménis. Quand à vous, vous retiendrez qu’il ne faut jamais faire confiance à des adeptes de Cyric.
Ses comparses éclatèrent de rire. Le chef sortit d’un autre sac un serpent : une vipère pour être précise. Puis il la lança sur Streen. La vipère le mordit au cou puis s’acharna sur lui.
-Qu…quoi ? s’écria Martin. Traitres, vous nous avez trompé.
Alors qu’il sortit son épée, le chef dit calmement :
-Que croyez vous faire face à nous ? Vous êtes trois et nous sommes vingt.
-Vous allez voir fulmina Martin. Vous n’avez pas affaire à des amateurs mais une redoutable rôdeuse aussi féroce qu’une lionne, un maître lame et un assassin redoutable.
Sans crier gare, il effectua une attaque tellement rapide avec son épée que personne ne l’a vu venir. En un seul coup, il avait décapité leur ancien guide.
-Quoi ? s’écria cette fois le chef. Aux armes mes compagnons, vengeons nous de cette mort atroce.
Tous prirent leurs armes et leurs épées.
-Poupée ajouta Martin à l’attention de Sylveneige, liquidons ce tas de vermines.
Puis il se jeta vers un premier homme en criant :
-Boumbadaboum poupée!
Pendant ce temps, le faucheur avait avalé une potion d’invisibilité après dit d'une voix glaciale :
-Tremblez devant le faucheur.
Puis pendant que ses amis guerroyaient, deux hommes armés se dirigèrent vers Sylveneige.

[Féérune]

Bondissant vers le prisonnier, Sylveneige tua la vipère d'un premier coup d'épée ; un deuxième piqua délicatement le prisonnier au cou pour faire saigner la morsure du serpent.

Pas le temps de s'occuper des deux brutes qui lui fonçaient dessus.

Elle se contenta donc de bondir de côté afin de se tenir éloignée des ennemis qui arrivaient droit sur elle.

Sylveneige parvint à récupérer une dague et la lança aux pieds de Streen :

- Désolée, débrouille-toi, pas le temps.

La mêlée qui suivait n'allait pas manquer d'être confuse à souhait.

Bon... Tuer un type qui ait des potions, les balancer à Streen, pensa la rôdeuse tout en bataillant.

[Streen]

Malheureusement, Streen fut incapable de se libérer. La vipère l’avait mordu à un point vital de son corps. En plus des crocs qui s’étaient plantés dans son bras, Sylveneige en avait rajouté une couche. Il perdait du sang et il git inerte incapable d’effectuer un mouvement. Il avait le regard vitreux. Sylveneige put voir ses yeux malgré sa cagoule. Quand à la bataille, Martin et le faucheur venaient d’éliminer chacun deux adversaires. Mais ce n’était pas tout, une force inconnue arriva par derrière le culte et frappa l’un des membres. Les adeptes de Cyric disposaient dorénavant de quatre adversaires et malgré leur surnombre, ils ne prenaient pas l’avantage. Les deux brutes poursuivirent Sylveneige et se jetèrent sur elle dans un bel ensemble.

[Féérune]

Sylveneige accompagna leur mouvement et ils churent tous à terre. Plus légère et agile, elle se leva d'un bond et frappa l'un des hommes de sa lame au cou, l'autre en plein front à l'aide de la garde de l'épée.

Une potion de soin, vite, cela devenait urgent pour Streen !

[Streen]

L'hémorragie de Streen s'étendait. le sang qui avait quitté son corps était semblable à une flaque. Sylveneige ne pouvait voir son visage à cause de sa cagoule mais il devait être très livide. Quand aux coups portés, celui qui avait subi la lame au cou s'effondra sans vie mais l'autre homme avait bloqué le coup de Sylveneige. Il se contenta de reculer et d'attendre qu'un autre homme remplace son camarade précédent. Il fit signe à un troisième qui arriva à son tour. il resta en même temps à l'affut d'un nouvel assaut de Sylveneige. L'homme qui s'était écroulé n'avait aucune potion de soin sur lui.

[Féérune]

Sylveneige, en désespoir de cause, lança un coup de pied contre son nouvel agresseur et retourna sa lame contre celui qui venait de faire appel à un troisième comparse.

Tout en bataillant, elle trouva le moyen de se rapprocher de Streen, tirant son écharpe pour la faire glisser.

Arrivée à proximité du prisonnier, elle lui lança son écharpe.

Lumi, affolé par l'ampleur de la bataille, s'était réfugié dans les hauteurs. Il redescendit d'un vol lent et prudent.

- Lumi ! les liens de Streen !

Le harfang hésita, puis tenta de becqueter les cordes du prisonnier. Avec son bec de rapace, en principe les liens devraient céder rapidement, mais la violente bataille stressait l'oiseau.

Une fois libre, Streen pourrait faire un pansement de l'écharpe. Bon sang, n'y avait-il aucun de ces imbéciles qui ait une potion de soin ?

[Streen]

Sylveneige avait tenu en respect ses deux adversaires mais aucun d’eux ne fut hors d’état de nuire. En revanche, ils n’osèrent pas s’attaquer à elle au corps à corps. Un des deux adeptes de Cyric fit signe à son compagnon qui banda une flèche. Puis il tira et la flèche se dirigea droit sur Sylveneige. Elle n’avait qu’une seconde pour l’éviter. Quand à Lumi, il comprit l’ordre de sa maitresse mais Streen était beaucoup trop faible pour agir. Il resta ventre à terre. Il avait perdu beaucoup trop de sang.

[Féérune]

Sylveneige vit l'homme bander son arc. La dague de jet, que Streen lui avait donnée lors de la bagarre sur la plage, fut alors lancée dans la direction de l'archer.

Lumi n'avait certes pas de mains pour bander la plaie de Streen, mais il tentait de l'empêcher de s'évanouir. Si Streen glissait dans le coma, le risque qu'il meure était grand.

[Streen]

La dague lancée par Sylveneige et la flèche par l’homme filèrent dans la même direction mais dans le sens opposé. Elles s’entrechoquèrent et retombèrent sur le sol. Les deux hommes ne bougèrent pas mais l’un d’eux reçut une flèche dans le dos et il s’écroula. S’agissait il d’une erreur de précision d’un de leur allié ? De son coté, Martin luttait vaillamment mais il était submergé par le nombre d’assaillants et commençait à montrer des signes de faiblesse. Le faucheur avait péri, une lame enfoncée dans les cotes. Quand à la mystérieuse présence qui leur était venue en aide, elle avait encore décapité deux hommes. Streen n’eut aucune réaction, était il déjà trop tard ?

[Féérune]

Sylveneige hurla :

- Lumi, traîne Streen à l'écart !

Puis elle se glissa progressivement hors de la mêlée. Si le maître-lames mourait, on serait bien avancé... La rôdeuse pensait qu'en étant en retrait elle utiliserait arc et flèches. Sa dextérité et son carquois bien rempli feraient des ravages et soutiendraient efficacement Martin.

[Streen]

Une autre flèche vint se ficher dans le dos du deuxième agresseur qui s’écroula lui aussi. Puis d’autres flèches vinrent se mêler à la bataille et assaillirent les ennemis de Martin et Sylveneige. Les membres du culte furent tellement surpris qu’ils tentèrent de battre en retraite. Néanmoins, les pluies de flèches continuèrent de s’abattre sur eux même si certaines manquèrent leur cible. Le chef du culte comprenant que la situation sentait le roussi prit la fuite. Mais il fut cueilli par le mystérieux aventurier qui avait aidé le groupe et le découpa en morceaux d’un seul coup d’épée. Tous les membres du culte étaient morts. Puis il ne se passa plus rien et une poignée d’hommes armés d’arc et de flèches rejoignirent Martin et Sylveneige. Celle-ci les reconnut, il s’agissait des chasseurs qui les avaient poursuivis. L’un deux vint vers Sylveneige et leva la main en guise de paix.

[Féérune]

Sylveneige leur dit tout d'abord un sobre mais sincère merci, puis se lança dans un discours plus fourni.

- Merci, mais vite, nous devons aider Streen qui est quasiment évanoui... Martin, vous êtes un lion, bravo !

Elle se précipita vers le prisonnier. Le soutint, le redressa. Et enleva la capuche.

[Streen]

Le prisonnier ne donnait plus aucun signe de vie. Les pulsations de son cœur s’étaient arrêtées . Mais lorsque Sylveneige lui enleva la capuche, elle ne reconnut pas le visage de Streen. Le visage avait été brûlé par le feu. Seuls ses yeux semblaient intacts mais était ce vraiment les siens ? Etait ce bien Streen le prisonnier ? Certes les membres du culte n’avaient finalement pas attendu les objets pour s’amuser et brûler le visage de Streen mais il y a avait un doute concernant la personne. Les yeux de Streen étaient plus jolis que celui du prisonnier. Martin s’était rapproché lui aussi une fois le combat terminé et avait répliqué :
-Votre ami a l’air mort. Je suis désolé pour lui. Il en est de même pour le faucheur.
Puis les archers s’étaient rapprochés et le plus proche de Sylveneige répliqua :
-Bonsoir Sylveneige, vous me reconnaissez ? Je suis le garde de Luménis qui a pris des notes sur le lieu du kidnapping et qui a rapporté la feuille de demande de rançon au commandant. Celui-ci nous a fait venir sur les lieux en demandant de vous aider. Notre mission est accomplie. Nous vous recommandons de repartir pour Luménis. Ces lieux ne sont pas surs la nuit.
Puis les gardes firent demi-tour et repartirent pour Luménis. Sylveneige était seule avec Martin.

[Féérune]

- Merci... Merci pour tout, dit machinalement la rôdeuse.

Lumi gémissait. Elle prit l'oiseau, le caressa et le remit sur son épaule. Elle pleurait.

Sylveneige s'assit à côté du prisonnier inerte. Elle n'arrivait plus à parler, étouffée par les larmes.

Streen... Le Faucheur, mort pour les avoir aidés... L'elfe regarda attentivement le visage de Streen. Elle toussa, pour tenter de récupérer un filet de voix audible.

- Martin, je ne suis pas sûre... J'espère que... Je ne sais pas, le regard me semble différent de celui de Streen...

Elle tentait de supporter la vue de cet homme torturé, ce visage brûlé, piqué, balafré.

- Cher Martin, je vous en prie... Si cet homme n'est pas Streen, notre mission n'est pas finie... Il nous faut le retrouver. Comment pourrait-on avoir la certitude qu'il s'agit bien de lui ?

Sylveneige regarda dans la direction du Faucheur.

- Nous ne pouvons pas le laisser là, sans lui rendre l'hommage qu'il mérite pour nous avoir aidés. Il a donné sa vie ! lui connaissez-vous de la famille, des amis que nous pourrions prévenir ?

[Streen]

Martin secoua la tête en voyant le corps de Streen.
-Je crains que ce ne soit lui. De qui d’autre pourrait il s’agir poupée ? Ils connaissaient votre nom et celui de Streen. Mais je crois que cela n’a plus d’importance maintenant. Pour le faucheur non plus puisque vous allez bientôt les rejoindre tous les deux.
Il s’approcha de Sylveneige lle regard reconnaissant :
-Sylveneige, je vous remercie, vous m’avez rendu un grand service. Je comptais me débarrasser de ces idiots mais tout seul, je n’y serai pas arrivé. J’avais besoin d’aide. Mon seul problème ce sont les sharites mais j’ai réussi à me faire des alliés sans trop de problèmes alors ça ne devrait pas être trop compliqué.
Sylveneige vit son compagnon sourire. Mais ce n’était pas un sourire charmeur contrairement à ce qu’il avait l’habitude de faire mais un sourire narquois, mauvais voire malveillant. Ses yeux habituellement jolis devinrent glacials voire perçants. Son visage d’ange grimaça. Il sortit son épée et s’approcha de Sylveneige menaçant.
-Je suis navré de devoir tuer une telle belle plante mais je ne peux plus reculer maintenant. Néanmoins, je vous dois la vérité. Je n’éprouve aucune sympathie pour les clercs de Luménis et je me fiche pas mal de la sécurité de la cité. Je compte m’approprier les vrais objets demain et m’enfuir avec. Avec de tels objets en main, je vais me faire une fortune. Je trouverai bien un acheteur intéressé et je serai riche. Demain je prétexterai devoir les prendre pour les transférer dans un endroit certain alors que je serai loin quand on s’en apercevra. Mais je ne pouvais pas le faire avant car j’ai de nombreux concurrents qui les voulaient aussi. Toujours est il que vous m’avez aidé Sylveneige. J’ai fait semblant de tomber amoureux de vous pour que vous me fassiez confiance. Et j’ai feint l’amitié des prêtres de Lathandre pour la même raison. A présent, vous êtes un obstacle sur ma route poupée et pour cela, vous allez mourir. Je dirai au commandant que vous êtes restée ici pour enterrer Streen et le faucheur. On croira que vous avez été attaquée par une bête dans la forêt et on ne soupçonnera pas un meurtre. Adieu Sylveneige, j’ai adoré le baiser que nous avons échangé.
Puis il prit son épée et fonça sur Sylveneige. Elle avait tout juste le temps de parer le coup.

[Féérune]

Elle para. Juste à temps.

Sylveneige eut peur. Le maître-lame était un excellent adversaire. Pour un entraînement elle aurait été ravie de se battre contre lui, mais là... Elle risquait fort d'y laisser la vie.

Une idée lui traversa soudain l'esprit : celle de déconcentrer son adversaire.

- Martin... Vous savez...

Elle eut quelques coups fort savants à parer, qui l'empêchèrent de parler, puis parvint à reprendre le fil de son discours.

- Je ne parviendrai pas à vous tuer...

Cela, c'était à peu près certain. Elle parait les coups de l'ennemi, mais n'avait pas le temps pour placer une attaque.

- Mais il suffirait plutôt de vous défigurer. De manière permanente.

La rôdeuse para encore et encore.

- Défiguré, finie la drague, finies les rencontres galantes...

Ouch, là ce n'était pas passé loin.

- Votre joli... Sera au chômage, et pour longtemps...

Aïe. Mais était-ce une idée, ou Martin avait-il ralenti le rythme de ses attaques ?

- Evidemment, il vous restera les maisons... Spécialisées...

Ca marchait... Non ?

- Mais les belles filles... Fini ! les tenancières vous colleront les moches. Ou les malades.

Nom d'un kobold. Parer. Encore et toujours.

- Remarquez, elles vous coûteront moins cher... Mais pour les belles, fichuuuuu...

[Streen]

Sylveneige ne se débrouillait pas trop mal. Certes elle n’était pas parvenue à trouver une faille et n’avait fait que parer mais quand on parlait, la concentration diminuait. D’autant plus que son adversaire était un maître lame expérimenté. Bien sur, elle finirait par perdre le combat, c’était inévitable. Pourtant Martin était agacé. Lui qui avait l’habitude de terrasser ses ennemis très facilement peinait pour trouver la faille. Ce que dit Sylveneige provoqua un rictus chez lui.
-Vous dîtes n’importe quoi, la beauté ne sert pas à séduire les filles mais à l’utiliser à mauvais escient pour atteindre ses buts. Sauf si il est dans mon intérêt de charmer une fille pour la détrousser ou lui soutirer des informations. J’ai roulé toutes mes conquêtes et la plupart doivent être encore de pleurnicher et doivent se méfier des hommes trop charmants. Mais je n’ai aucune intention de sortir avec une fille, la famille n’est qu’une illusion de bonheur. Les enfants, c’est mal, seule la fortune m’interesse.
Il feinta espérant tromper Sylveneige :
-Et je serai riche car ces objets seront à moi dés demain.
Au moment où il frappa, Sylveneige parvint à parer le coup. Agacé, il répliqua :
-Vous avez du culot de croire que vous parviendrez à me défigurer. Vous arrivez tout juste à vous défendre. A présent, la comédie a assez durée.
Avec une attaque fulgurante, il fit voler l’arme de Sylveneige dix mètre plus loin. Trop abasourdie par cette botte, elle ne bougea pas.
-Maintenant, préparez vous à mourir poupée.
Au moment où il leva son épée, une voix toute proche se fit entendre :
-Pas ce soir sale traître !
Le quatrième homme qui se trouvait présent dans la bataille et qui avait éliminé le chef du culte ainsi que deux adeptes arriva à leur hauteur. Lui aussi avait armé son épée à deux mains. Martin perdit quelques instants avant de retourner son épée contre l’aventurier tellement il était surpris. Mais l’aventurier fut plus rapide que lui. Il trancha le tronc de Martin. Celui-ci mourut sur le coup et s’effondra sur le sol. Puis le sauveur de Sylveneige se tourna vers elle.
-Sylveneige ! cria il inquiet.
L’intéressée vit l’aventurier grâce à son infravision et reconnut Streen. Il paraissait en chair et en os et en parfaite santé.

[Féérune]

Sylveneige ne fit rien d'autre que se jeter dans les bras de Streen. Y rester un bon moment en sanglotant lui permit une foule de pensées.

Boudiou, se faire sauver comme une demoiselle en détresse, la honte... Ne jamais raconter ça aux copines... Et quand je pense que j'allais lâcher l'idée de défigurer Martin pour frapper plus bas... Et ce pauvre Faucheur... Et cet homme, que les adeptes de Cyric ont torturé...

- Streen... Streen... Mon cher, mon indispensable ami, mon chéri !!!

Enfin la rôdeuse se reprit, avec quelque difficulté.

- Je ne te lâcherai plus jamais, jamais !

Lumi couinait de façon quelque peu infantile, perché sur la tête de Streen.

Sylveneige pleurait et riait en même temps. Elle reprit enfin le contrôle d'elle-même.

- Streen, il ne faut pas que nous traînions ici... Cependant il faudrait que nous fassions des recherches sur l'homme qui a été présenté comme étant toi, et trouver sa famille pour la prévenir... Et aussi prévenir la famille du Faucheur, si tant est qu'il en ait encore une ; il était très solitaire de nature. Mais nous ne pouvons pas rester sans faire quelque chose. Il a donné sa vie.

[Streen]

Streen avait été tellement heureux de revoir sa compagne qu’il l’avait serré contre lui. Il ne voulait plus la lâcher. Voyant qu’elle sanglotait, d’un bras il l’enserra contre lui, de l’autre il caressait ses cheveux. Il faillit sangloter lui aussi lorsqu’elle lui révéla que jamais plus elle ne le lâcherait. Il attendit qu’elle aie totalement repris ses esprits pour parler à son tour :
-Tu m’as vraiment manqué Sylveneige. Et j’ai eu si peur.
Lumi s’était perché sur la tête de Streen mais il ne s’en souciait pas, il ne pensait qu’à sa Sylveneige.
-Je n’ai pas oublié notre promesse sais tu ? Quand tout cela sera terminé, nous irons à Evereska, je serai toujours avec toi.
Streen n’avait jamais envisagé les choses de cette manière mais maintenant, il avait trouvé une nouvelle raison de vivre. Il fut néanmoins surpris par les paroles de Sylveneige. Bien sur, elle ne pouvait pas comprendre, il lui devait des explications.
-Sylveneige dit il, la nuit de mon enlèvement, ces brutes m’ont révélé qu’ils avaient connaissance des objets. J’ai eu beau mentir, ils ne me croyaient pas. Alors je leur ai révélé ton nom en espérant que tu recevrais le message de mon enlèvement. Ils m’avaient fait la promesse de me libérer si tu obéissais mais je n’ai pas été dupe. Les adeptes de Cyric sont perfides. Ils m’ont enfermé dans une cage ligoté et bâillonné. Pour couronner le tout, ils m’ont enfilé une cagoule. Ils pensaient que ca suffirait pour me contrôler. Mais je suis parvenu à me libérer de mes liens et lorsqu’un geôlier est venu m’apporter mon repas, je me suis jeté sur lui et je l’ai neutralisé. Il ignorait que j’étais parvenu à trancher mes liens grâce à ma dague glissée dans ma botte. Je l’ai donc ligoté, bâillonné et je lui ai mis la cagoule. Je me suis ensuite caché pour espionner les adeptes car j’ignorais où était le lieu du rendez vous et je n’avais aucun moyen de te prévenir. J’ai appris pendant ce temps que l’un d’eux voulait me brûler le visage. Bien entendu, c’est mon geôlier qui a pris. J’étais horrifié. Je n’éprouvais aucune sympathie pour cet homme mais ce n’était pas une raison pour qu’il souffre ainsi. C’est lui que tu viens de voir ce soir alors nous ne ferons rien pour lui. J’ai ensuite suivi les adeptes et personne ne s’est douté de rien. J’ai éliminé quelques membres comme tu as pu le voir. Les gardes de Luménis se sont chargés du reste. Je t’ai cherché ensuite. Mon cœur battait la chamade car j’ignorais si tu avais survécu à cette bataille. Oh Sylveneige, je suis si soulagé que tu sois vivante.
Dans la folie de l’instant sans réfléchir, il l’embrassa.Puis lâchant Sylveneige, il demanda :
-Qui est ce faucheur dont tu parles ? je n’ai que vaguement suivi vos échanges.

[Féérune]

- Streen...

Sylveneige savoura la saveur du baiser de son ami. Pas de goût de pâté, comme celui de Martin... Oh qu'elle le haïssait, tant pour s'être moquée d'elle - bien qu'à la réflexion, elle l'ait bien trimbalé aussi - que pour avoir mis en danger et au final causé la mort du Faucheur.

- Je ne comprends pas. Je suis montée te réveiller...

A cette évocation Sylveneige hésita à parler du gobelet d'eau - puis se décida à omettre sa fine plaisanterie.

- Je suis montée et ta chambre était dans un bazar incroyable... J'ai même cru, l'espace d'un instant, que tu n'avais pas dormi... euh... seul.

Elle frémit et continua.

- Alors que j'allais au Fort et à la Capitainerie trouver du secours pour partir à ta recherche, une lettre est arrivée à mon intention à l'Auberge de l'Ombre de l'Arbre. Une lettre haineuse, menaçant de te torturer si je n'apportais pas les artefacts découverts dans la cave où nous nous sommes battus.

Sylveneige frémit encore plus, un peu à cause du froid nocturne qui s'installait - probablement.

- Un certain Martin, maître-lame, s'est proposé pour te retrouver. Il m'a emmenée chez le Faucheur, dans une maison piégée... Nous avons fini par nous entendre. Pendant que j'allais chercher un artefact qui donne une brillance aux objets qui sont à l'entour, le Faucheur réunissait des objets tout à fait ordinaires, mais ressemblant aux artefacts.

A l'évocation du Faucheur, elle se mit à trembler davantage.

- Il est venu, prêt à tout tenter... Et il a été trahi... Quelle honte ! Martin devrait brûler pendant des siècles dans les Plans inférieurs !

[Streen]

Streen hocha la tête en écoutant Sylveneige. Puis il reprit :
-Je crois que pour Martin, nous en avons fini avec lui. Laissons le aux loups qui rôderont par ici. En revanche, je crois que nous allons devoir enterrer le faucheur. Mais que sais tu sur lui ? Tu m’as dit qu’il vivait seul et dans une maison piégée. Mais je ne le connais nullement et il semblerait que toi non plus. Comment a-t-il pu accepter de travailler pour toi dans ce cas ?
Puis il frémit à une simple idée, une idée qu’il redoutait énormément et dont il n’était pas prêt à révéler à quiconque, pas même à Sylveneige.
-Sylveneige, tu es allée à la capitainerie. Mais qui as-tu rencontré là bas ? Un conseiller ?
Streen attendait sa réponse mais une anxiété croissante s’échappait de sa bouche.

[Féérune]

HRP : je te rappelle que nous avons bricolé pas mal et on ne peut donc pas parler des PNJ que tu as fait intervenir alors qu'il ne fallait pas...

Sylveneige réfléchit intensément. Comment tout se remémorer avec exactitude, après toutes ces émotions ?

- Streen chéri, quelle importance ? Viens m'aider, nous devons enterrer le Faucheur. Il m'a aidée à la demande de Martin, qui lui aurait rendu un service. Lequel ? Je n'en sais rien. Quant à Martin... Il s'est en quelque sorte imposé... Un peu intéressé, peut-être... Sûrement, puisqu'il voulait les artefacts...

Elle quitta à regret les bras de Streen.

- Faut trouver une pelle... Ou nous ferons un tumulus, avec des pierres.

La rôdeuse se dirigea vers le corps du Faucheur.

- Peut-être trouverons-nous un indice concernant sa famille... Ou la clef de sa maison... Streen, fouille le corps de l'indigne Martin, il a probablement quelques objets intéressants sur lui. Et je serai d'avis que nous donnions l'argent qu'il a sur lui à l'éventuelle famille du Faucheur. Sinon, un temple...

Sylveneige cria presque.

- Mais oui ! le temple de Lathandre ! Martin y logeait, les prêtres doivent avoir des informations sur lui !

Ce disant, l'elfe commençait à fouiller les vêtements du Faucheur.

[Streen]

Streen observa Sylveneige l’air interloqué mais ne posa pas de question supplémentaires. Ses recherches concernant Martin furent vaines. De son coté, Sylveneige trouva 5 pièces d’or sur le faucheur mais rien de plus. Restait à enterrer le faucheur. N’ayant pas de pelle à disposition, Streen s’empara d’une épée d’un des membres du culte et commença à creuser.
-Sylveneige demanda t’il d’une voix doucereuse, tu prétends savoir où habite le faucheur, peux tu m’y guider ? Peut être que nous trouverons quelque chose. T’aurais t’on parlé de lui également?

[Féérune]

- Dis donc, que veux-tu dire par "tu prétends" ? J'y suis allée, point ! était-ce sa propre maison ou juste l'endroit qu'il avait trouvé pour se cacher, je n'en sais rien. Par contre, il a piégé la maison de belle manière. Et pour tout t'avouer, y retourner me fiche d'avance la trouille... Mais bon, s'il le faut...

Sylveneige soupira profondément.

- Quant à ce que je sais du Faucheur, c'est ce que Martin a pu m'en dire. Le Faucheur a été membre d'une guilde d'Eauprofonde. Sa spécialité y était la furtivité et... Et l'assassinat. Ayant trahi sa guilde, il a fui avec un objet - je pense qu'il s'agit de l'artefact prismatique capable de donner une apparence brillante aux objets ordinaires - pour rejoindre Lumenis sur le conseil de Martin. Les douaniers luméniens ont confisqué l'objet et il s'est réfugié dans une maison pour ruminer ses griefs. Et échapper aux questions indiscrètes des douaniers !

La rôdeuse réfléchit, se remémorant péniblement les paroles du Faucheur.

- Il m'a dit... "Le faucheur ne vous connaît pas et il ne travaille pas pour n’importe quoi. Il travaille pour ceux qu’il respecte." Et il a ajouté : "Avez-vous fait vos preuves ? Si oui, quoi par exemple ? Vous êtes vous par exemple infiltré dans un bâtiment bien gardé et dérobé des objets précieux ?"

Sylveneige était assez contente de vérifier l'excellence de sa mémoire.

- Je lui ai raconté un truc de mon enfance, mais il a dit que cela ne présentait pas d'intérêt et qu'il voulait me voir à l'oeuvre. C'est là qu'il m'a expliqué ce qu'il attendait de moi : récupérer l'artefact prismatique. Et le soir, j'étais dans l'entrepôt pour prendre l'objet en question.

L'elfe se plongea dans une longue méditation, laissant Streen creuser la tombe du Faucheur. Puis elle parla, lentement, comme plongée dans une transe.

- Pourquoi Martin voulait-il ces objets ? Etait-il membre d'une secte ennemie de Lathandre ? Il faudra vraiment aller au Temple de Lathandre interroger les prêtres... Et Streen, comment est-il arrivé là-dedans ?

Elle sauta sur ses pieds.

- L'artefact ! il faut le récupérer !

[Streen]

Streen fronça les sourcils en écoutant Sylveneige. Il se posait davantage de questions maintenant. Lorsque la tombe fut creusée, il prit le corps du faucheur et le transféra dans le trou prévu. Il y retira l’épée coincée entre les cotes et enterra avec lui ses deux dagues. C’était bien connu, tout guerrier mort au combat était enterré avec ses armes même si le faucheur était davantage un assassin. Sylveneige quand à elle vit l’artefact à coté des autres objets mais celui-ci était brisé en fragments. Quelqu’un avait dû marcher dessus pendant le combat par inadvertance et il était brisé. Il ne disposait d’aucune utilité désormais. Une fois que Streen eut fini sa tâche il rejoignit Sylveneige et répondit :
-Nous pouvons très bien aller au temple demain matin si tu le souhaites pour interroger les prêtres. Quand au faucheur, nous avons je pense peu de chance de retrouver sa famille s’il vient d’Eauprofonde. On ne sait pas du tout d’où il vient. Mais nous pourrons toujours fouiller sa maison à la recherche d’indices si le cœur t’en dit. A ce propos, où sont les autres ? Marvin, Eldrina et Florin ?

[Féérune]

Sylveneige répondit, replongeant dans une demi-songerie.

- Oh, cet artefact, quelle importance, au fond... Oui, il faudra aller dans la maison du Faucheur...

Elle ouvrit grand les yeux à la mention de leurs compagnons.

- Marvin est parti vers l'est, avec Eldrina et Florin. Une histoire de boîtier qui indiquerait Lathandre ! enfin, le lieu où on pourrait trouver Lathandre Lui-même. Enfin, un avatar de Lathandre. Ou un demi-dieu, fils de Lathandre. On ne sait où chercher exactement, mais c'est vers la Forêt Maudite ou les Montagnes de Fer. Peut-être même la côte... Bref, c'est à l'est.

La rôdeuse cilla à toute vitesse, en proie à une excitation proche de l'affolement.

- Streen ! la mission ! boudiou, on l'a oubliée, cette mission ! Marvin m'avait dit de voir le plus rapidement possible l'aubemestre Alaric. Nous sommes chargés de retrouver les Sharites, avant qu'ils ne fassent usage des armes volées. Les cimeterres seraient capables de détruire l'essence divine lathandrite.

Sylveneige commença à collecter des pierres blanches.

- Je vais orner la tombe de ces pierres. Lorsque nous aurons trouvé la famille du Faucheur, nous pourrons précisément indiquer où se trouve le corps. Et puis, Streen, il nous faudra, après un peu de repos à l'auberge, aller trouver l'aubemestre.