[Quête] Dans lÂ’ombre des merveilles

[Le Façonneur]

« Le danger, ici, est partout quand le soleil n’est plus. Et plus vous vous approcherez des chutes, plus il en sera ainsi. Ne dormez que d’un œil, c’est le seul conseil que je peux vous donner. Ou bien, éloignez-vous, mais ce sera un chemin qu’il vous faudra refaire une fois votre repos passé. »

La demoiselle abandonna l’appui contre l’arbre. Elle esquissa un pas en arrière, prête à se fondre dans les ombres, mais ajouta :

« A tout hasard. Si vous vous lancez dans cette folle entreprise, la fille de ma sœur a disparue, comme tant d’autres. Retrouvez-là ou, à défaut, parvenez à savoir si elle est encore en vie. Vous aurez la reconnaissance des miens. Sur ce, je vous laisse. »

Et elle s’éloigna, disparaissant vite au milieu de cette nature luxuriante.

[Duo]

Des faux airs mystérieux et des phrases laissées en suspens. Les elfes étaient bien tous les mêmes. Ha ce sens du spectacle... Kettrarik se tourna vers son compagnon.

"Nous pourrions camper près d'ici. J'ai des provisions de viande séchée. Si le danger est vraiment là, dormons chacun notre tour. Je veux bien prendre le premier tour de garde."

Le nain n'avait pas besoin de beaucoup de sommeil mais il sentait la fatigue dans ses jambes et il ressentait fortement le besoin de s'arrêter pour se reposer et manger.

[Maël Maëviàn]

Si la chose avait été formulée oralement, Maël aurait convenu avec Kettrarik que l'aide de l'elfe n'avait guère été décisive. L'avertissement était net ; mais ce sur quoi il portait beaucoup plus flou. Néanmoins, les derniers mots, au moins, étaient clairs : plusieurs personnes avaient réellement disparu, dont notamment une enfant elfe. Si l'occasion lui était donnée de la ramener à sa famille, ce serait une tâche qu'il se ferait un devoir de remplir. Mais pour l'heure, prendre du repos primait.

« J'ai moi-même quelques provisions ; même si elles sont moins animales. Partageons donc. »

Les provisions de Maël comptaient beaucoup de fruits, un fromage, et tout de même quelques morceaux de viande séchée. Il y avait de quoi se faire un repas improvisé relativement agréable.

« Si vous le proposez, j'irai donc visiter le pays des songes le premier. Vous me réveillerez quand vous voudrez prendre votre tour. »

[Le Façonneur]

L’homme et le nain, pour dresser leur bivouaque, avaient le choix de l’emplacement. La forêt était immense. Aucun endroit particulier ne paraissait se trouver à proximité. Aucun chemin ne se devinait. Un lieu quelconque fit donc l’affaire. Pour l’instant, de l’avis du druide, aucune menace précise n’était discernable. Ils pouvaient, manger en paix...

HRP : à vous de voir si vous voulez discuter pendant le repas de fortune. Je réponds pour ma part dès que le premier tour de garde débute.

[Duo]

Le nain fit signe à l'humain, qui avait un peu une silhouette elfique d'ailleurs, de le suivre et il s'éloigna du sentier. Quelques mètres plus loin, à l'abri des arbres, une zone légèrement dégagée et couverte de mousse lui parut approprié. Il s'installa en silence, s'appuya contre un arbre et sortit ses provisions. Il but une longue gorgée d'eau et prit un morceau de viande séchée avant de le tendre au druide.

[Maël Maëviàn]

Maël fit de même avec ses propres provisions. L'endroit était calme, et rien, pour l'heure, ne lui semblait menaçant. Pourtant, quelque chose rôdait, assurément, au loin ; même s'il ne parvenait pas, pour l'heure, à déterminer ce dont il s'agissait. Si invraisemblable que cela paraisse dans le calme et la sérénité qui régnaient actuellement sur ces bois, les rumeurs et les avertissements de l'elfe étaient sans doute fondés. Il allait falloir être prudents…

Tout en mangeant, le druide finit par questionner :

« Puis-je vous demander ce qui vous amène en ces lieux ? »

Le nain avait dit connaître la présence d'une sorcière, mais semblait ignorer à peu près tout le reste. Il venait de Dorrandin, et avait semblé assez surpris de trouver des elfes dans une forêt qui était pourtant connue pour être leur. Maël n'était généralement pas d'une curiosité avide, et préférait laisser ses compagnons de route décider par eux-mêmes s'ils voulaient, ou non, se livrer à des confidences ; mais avant de s'engager contre une telle menace, il serait tout de même plus prudent de se renseigner quelque peu sur ceux qu'il aurait comme alliés.

[Duo]

D'humeur peu loquace, Kettrarik aurait préféré dîner en silence mais son compagnon en avait décidé autrement. Il mâchonnait encore sa viande séchée quand il répondit, sobrement.

"Une quête. Et vous l'ami ?"

Cela ne l'intéressait guère, comme la toutes les affaires des grandes gens, mais d'une part le druide avait débuté la conversation, et d'autre part, il n'était plus à Basseloge et il devait donc se comporter au mieux comme l'un des habitants de la surface.

[Maël Maëviàn]

Voilà qui était précis ; mais le nain ne semblait guère d'humeur à bavarder. Maël respecta donc – pour l'instant, du moins – la volonté de son camarade de ne pas trop converser, et se borna donc à répondre :

« Eh bien, j'ai entendu les rumeurs courant sur l'endroit, et je suis venu voir si je pouvais me rendre utile. »

Puis il mangea en silence, attendant que Kettrarik ne reprenne la conversation par lui-même, ou qu'une meilleure occasion ne se présente.

[Duo]

Le nain termina son repas tranquillement et alluma sa vieille pipe qui traînait au fond de son sac. Confortablement appuyé contre un tronc d'arbre, il prit quelques bouffées et déclara à son compagnon.

"Dormez sur vos deux oreilles l'ami. Je monte la garde et je vous réveillerai d'ici quelques heures."

La main sur sa hache, Kettrarik était tout à fait heureux de pouvoir reposer ses jambes même pour une courte nuit.

[Maël Maëviàn]

Son repas terminé, Maël se fit un devoir d'accepter l'invitation du nain. Être bien reposé pour affronter les épreuves du lendemain serait sans doute fort utile.

Le druide avait, certes, une affinité avec les arbres un peu moins grande que celle de la dryade qui l'avait élevée, et aurait sans doute eu quelques difficultés à disparaître dans leurs branches, mais s'étendre au sol, près d'eux, sur un confortable lit de mousse, et user de leurs feuilles pour se maintenir au chaud, était parfaitement dans ses cordes ; c'était même la façon dont il dormait le plus souvent.

Il ne fit donc pas exception, et, après avoir salué son camarade, s'employa à profiter des quelques heures de répit que celui-ci lui offrait. En espérant que le nain, lui aussi fatigué sans doute, n'aurait pas de soucis durant son tour de garde…

[Le Façonneur]

Le druide s’endormit rapidement, alors que le nain montait la garde. Ce dernier aurait sans doute préféré se trouver en cet instant dans une mine ou un autre lieu souterrain. Il était si peu habitué aux profondes forêts qu’il était incapable d’identifier une bonne moitié des sons qui l’entouraient. Cris d’animaux, bruissements des végétaux, murmure du vent... sous terre, le silence était moins bruyant, ça c’était une certitude. Néanmoins, l’aventurier n’eut pas de raison de s’inquiéter spécialement. Même s’il était immergé dans l’inconnu, il ne lui semblait pas qu’un danger soit sur le point de se manifester. Quoi que...

Quel était donc cette curieuse rumeur ? Une bonne heure venait de s’écouler quand le nain eut matière à s’interroger sur un son insolite, comme un grondement. Il pouvait à peu près en deviner la direction et cela semblait s’approcher... Peut-être n’était-ce rien, peut-être pas. A lui de voir...

[Duo]

HRP : Désolé pour le retard, je n'ai pas reçu de mail de notifications :o.

Alors que le temps paissait trop lentement à son goût, Kettrarik remarqua un curieux bruit, pareil à un râle qui semblait s'approcher. Inquiet, il se mit debout à l'affût, sa hache à la main et s'approcha du druide, prêt à la réveiller si le bruit s'avérait être un énorme monstre, un animal sauvage dangereux, ou pire une horde d'elfes sauvages.

[Le Façonneur]

HRP : également navré pour le retard. Toutefois, comme dit par MP, j’ai du mal à suivre quand le rythme est lent. Je sors de l’ambiance, j’ai tendance à oublier mes plans, bref, ça m’est difficile de mastoriser.

Le bruit allait croissant, devenant rapidement inquiétant. Plus de doute possible, quelque chose venait droit sur les deux protagonistes. Mais quoi ? Impossible de voir quoi que ce soit, la végétation faisait écran. Et elle continuerait à le faire jusqu’à ce que la menace soit à proximité. Le nain se rendit toutefois compte que la rumeur ressemblait peu à une foule ou une horde. Il était très peu probable que ce qui arrivait soit de grande taille, sinon il y aurait eu des sons de branches brisées, voir des troncs, la flore aurait souffert de ce déplacement massif. Autre certitude, ce qui venait était nombreux, très nombreux... déjà, des oiseaux effrayés s’envolaient. Ici et là, des animaux invisibles fuyaient.

[Duo]

Le nain hésita. D'un côté, son angoisse grandissante lui donnait très envie de réveiller le druide mais de l'autre, le fait d’ignorer totalement la nature de la menace qui fonçait vers eux retenait sa main. Et si ce n'était que quelques rongeurs affolés qui traversaient la forêt à toutes jambes ? Il passerait certainement pour un imbécile.

La rumeur était très proche et il décida d'opter pour la prudence. Mieux valait passer pour un idiot que de mettre sa vie en dangers. Et puis, on lui avait toujours appris à ne pas se soucier du jugement des grandes gens.

Il posa sa main sur l'épaule du druide et le secoua vivement en chuchotant.

"Maël ! Quelque chose approche ! Réveillez-vous !"

[Maël Maëviàn]

Dans ce genre de circonstances, Maël avait le sommeil plutôt léger. Il ne tarda donc pas à ouvrir les yeux. Son premier réflexe fut alors de saisir sa lance, sur le qui-vive, prêt à faire face à d'éventuels adversaires.

Inutile de demander à Kettrarik ce qui se passait : son compagnon ne l'avait sans doute pas réveillé sans signes tangibles de l'approche d'une menace, et il en apprendrait sans doute davantage en prêtant attention aux bruits de la forêt qu'en écoutant des explications. Il fit donc appel à ses sens de druide, tentant de déterminer ce qui, au juste, se passait.

HRP : si je n'arrive pas à me faire une idée de ce qui approche sans utiliser de sorts, et que les créatures sont suffisamment loin pour que ça vaille le coup, tu peux considérer que je lance « perception de la nature » pour en apprendre un peu plus.

[Le Façonneur]

La menace était désormais très proche. Le druide, fort de son expérience, prit conscience de l’ampleur de ce qui s’approchait. Sans être tout à fait certain de la nature exact du danger, il l’identifia comme une légion d’insectes. Peut-être des fourmis ou des araignées, en tout cas quelque chose de terrestre qui galopait avec de nombreuses pattes. Et cette légion était gigantesque. Le malheureux qui serait prit à l’intérieur n’aurait aucune chance de salut.

[Maël Maëviàn]

Ces choses, quelles qu'elles soient précisément, étaient nombreuses. Il était inutile de chercher à fuir : ils seraient sans doute atteints bien avant d'avoir pu s'éloigner suffisamment. Mais elles étaient aussi terrestres : prendre de la hauteur serait sans doute la meilleure solution. Ces deux pensées fusèrent dans l'esprit du druide aussi vite que l'éclair, et ses muscles réagirent presque aussitôt.

« Dans les arbres, vite ! »

Il était lui-même suffisamment proche de celui contre lequel il s'était endormi pour s'y hisser prestement ; mais considérant que son compagnon, plus petit et moins habitué, aurait plus de difficultés, il se contenta de rester contre le tronc pour lui faire la courte échelle. Les branches basses étaient suffisamment accessibles, espérait-il, pour qu'ils puissent tous deux prendre assez appui pour se mettre au dessus de la mêlée. Il était inutile d'espérer affronter de tels adversaires.

[Duo]

"Foutredrieu !"jura le nain. Dans les arbres ? C'était très loin de son élément naturel. Mais il avait décidé de faire confiance au druide, qui après tout, devait bien connaître la forêt et ses menaces.

Il profita de l'appui proposé par Maël et se hissa sur une branche basse avec de grandes difficultés tout en grommelant dans sa barbe "les arbres c'est bon pour les oreilles pointues" et encore "Si ma pauvre mère me voyait".

Une fois hissé, et passablement essoufflé, il tendit sa main vers l'humain pour l'aider à monter.

[Maël Maëviàn]

Sitôt que son compagnon sembla être dans une position à peu près assurée, Maël se hâta de saisir la branche la plus proche et de se mettre lui-même à l'abris. Restait maintenant à espérer que la nuée qui approchait ne grimperait elle-même pas ; mais c'était la direction dans laquelle ils avaient le plus de chances de ne pas se trouver sur son passage. Et Maël n'avait surtout pas envie de ressentir ce qui se serait produit dans le cas contraire.

[Le Façonneur]

Dans l’infime clarté nocturne, l’homme et le nain aperçurent bientôt une masse noire et grouillante émerger d’entre les troncs, d’entre les herbes et buissons. C’était un immonde tapis d’araignées. Il y en avait des milliers, certaines grosses comme le poing, d’autres minuscules. Le sol bruissait de leur marche infâme. Elles allèrent envahir le bivouaque de fortune, entourant l’arbre salvateur où venaient de grimper les aventuriers. Fort heureusement pour eux, les araignées ne gravirent pas l’écorce. Au lieu de cela, elles restèrent sur place quelques instants puis, tout d’un coup, la légion se dispersa en tout sens. Bientôt, elle aurait disparu.

[Duo]

Kettrarik poussa un cri d'horreur. Il n'aimait pas vraiment les araignées, surtout en aussi grande quantité. A ses yeux, les araignées fuyaient quelque chose. Probablement le fameux mal qui hantait cette forêt. Cela lui donnait des frissons.

Il ne fit pas mine de descendre, il préférait laisser l'humain passer devant pour voir si le danger était écarté. Sa fierté ne lui permit cependant pas de l'évoquer à voix haute et il décida d'attendre la réaction de son compagnon.

[Maël Maëviàn]

Maël observa la scène, perplexe. Qu'est-ce qui guidait ces créatures ? Contrairement à ce que supposait Kettrarik (bien qu'il n'ait aucune idée de ce qu'en pensait son compagnon), il estimait que ces créatures ne fuyaient pas le mal hantant ces lieux, mais qu'elles en étaient au contraire l'instrument : contrairement à ce qu'il avait d'abord supposé, leur lieux de repos ne semblait pas avoir été situé par hasard sur le trajet de la horde ; mais avait plutôt semblé être leur destination, puisqu'ils étaient restés sur place avant de se disperser. Cela signifiait sans doute que le responsable de tout ceci – car il y en avait certainement un ; sans doute cette sorcière dont avait parlé le nain – non seulement avait conscience de leur présence, mais également de leur localisation. Savait-il, dans ce cas, qu'ils avaient réchappé – de peu – à son attaque ?

« Eh bien, Kettrarik, je suis désolé de vous avoir fait monter ici ; mais vous conviendrez que c'était salutaire. »

Maintenant que la menace semblait écartée, il était peut-être temps de redescendre. Le druide choisit de le faire le premier, prudemment, prêt à remonter au moindre signe de retour de ces créatures.

[Le Façonneur]

Le druide mit pied à terre alors que les dernières araignées disparaissaient aux alentours. Elles ne semblaient pas vouloir revenir. La forêt, peu à peu, retrouvait son calme, sa normalité. L’humain avait beau être à l’écoute de tous ses sens, il ne percevait plus l’ombre d’une menace. Le vent dans les branchages, le chant de la nuit, la nature endormie... difficile de croire que quelques minutes plus tôt, une horde infâme s’était manifestée... C’était déjà du passé, un souvenir.

[Duo]

Une fois rassuré, Kettrarik descendit de l'arbre. Il eut quelques difficultés à effectuer cette tâche mais il se posa au sol, indemne. Lui qui n'était déjà guère fatigué avant, n'avait plus aucune envie de dormir.

"Peut-être devrions nous continuer notre route ? Au cas où cette horde reviendrait par ici."

Ce disant, il se dirigea vers l'endroit où il avait laisser son paquetage, espérant retrouver ses biens intacts.

HRP : il y a peu de chances que je puisse répondre avant dimanche soir mais je vais faire de mon mieux.

[Maël Maëviàn]

Après s'être assuré que l'endroit était sûr, Maël vint en aide au nain comme il le pouvait, pour l'aider à reprendre pied. Il n'avait, clairement, pas assez dormi pour un humain ; mais ce ne serait ni la première, ni vraissemblablement la dernière fois ; il s'était infiniment plus reposé que cela ne lui arrivait, parfois, sur un navire perdu dans la tempête. Et il avait ses armes et était prêt à lancer quelques sorts : c'était ce qui importait le plus.

« Je ne pense pas qu'il reviennent… Mais si vous ne souhaitez pas prendre de repos, nous pouvons repartir, en effet. »

[Le Façonneur]

Les affaires du nain, tout comme celles du druide, bien qu’un peu bousculées, étaient intacts. Si le duo voulait reprendre la route, rien ne les en empêchait. Toutefois, Kettrarik n’avait jusqu’à présent pas fermé l’œil de la nuit. Même s’il n’avait pour l’instant pas sommeil, le manque de repos se ferait tôt ou tard sentir. Ni lui, ni son compagnon ne pouvait avoir la moindre idée du temps qu’allait prendre cette excursion aux Chutes de la Lune.

[Duo]

L'humain avait l'air tout à fait alerte et reposé. Le nain n'avait pas vraiment eu besoin de repos à la base, il estimait donc qu'il était inutile d'attendre plus que nécessaire.

Il s'approcha de son paquetage, replia ses affaires, les fourra dans son sac et le mit sur son dos.

"Et bien poursuivons dans ce cas. Si le sommeil se fait sentir, nous pourrons toujours nous arrêter plus loin."

[Maël Maëviàn]

« Les chutes doivent être de ce côté. »

Après avoir récupéré ses propres affaires, Maël commença à marcher dans la direction qui lui semblait être la bonne. Il restait toutefois sur ses gardes, car rien n'indiquait que la horde qui venait de se dissiper ne se reformerait pas un peu plus loin ; ni que les lieux ne leurs réservaient pas d'autres surprises.

Ma présence ne sera pas garantie jusqu'à vendredi soir inclus, mais je vais faire mon possible pour être là.

[Duo]

D'un pas décidé, le nain emboîta le pas à Maël. Il n'avait pas l'intention de se faire surprendre à nouveau par les créatures de la forêt aussi évoluait-il dans les bois, tous sens en alerte. Une telle vigilance lui avait plusieurs fois sauvé la vie dans les sombres cavernes de Basseloge.

Par ailleurs, il n'avait aucune envie de mourir dans une forêt.

[Le Façonneur]

Les araignées ne revinrent pas et aucune autre mauvaise surprise ne se présenta. Au terme de presque trois heures de marche, les deux voyageurs perçurent enfin le son caractéristique des cascades, un grondement de plus en plus fort, de plus en plus proche. Ce fut sous les premières lueurs de l’aube que les Chutes de la Lune apparurent. Elles se jetaient dans un lac en contrebas. Celui-ci, circulaire, était cerné de falaise puis se resserrait en rivière vivace. Arrivés à la lisière des arbres, l’homme et le nain dominaient le lac, au sommet d’une des falaises. Sur leur gauche, les chutes écumaient.