[Lieu] Poste de garde

[Quallulani]

«Et comment, ajouta-t-elle avec un sourire quelque peu forcé, je m'en souviendrai quand le moment sera venu, ... je dirai que je cherche le jeune homme qui ne veut pas qu'on lui serre la main. Elle resserra les courroies de ses armes afin qu'elles ne balancent pas contre elle, et passa les portes de la ville d'un bon pas, direction le port, cela ne devrait probablement pas être très difficile à trouver, une fois qu'on savait dans quelle direction se trouvait la Mer, Le bouquet de mats jaillissant derrière les toitures constituait aussi un indice non négligeable.

Elle était bien décidé à débusquer la Taverne de la Bienveillance

[nowaru]

La mouette est sans nul doute l’un des volatiles les plus subtils de la nature. Vous ne me croyez pas ? Tenez, admirez cette dernière qui vole et tourbillonne au dessus des remparts de la ville de Luménis. Ses prunelles insipides et inexpressives scrutent le sol, à la recherche de quelque bestiole comestible à se mettre dans le bec. Comestible ou pas. Ces-dernières ont la fâcheuse tendance à gober tout et n’importe quoi.
N’importe quoi, comme cet énorme vers charognard qui rampe au sol, en cet instant précis. Oh, admirez cette lueur fugace qui passe dans ses yeux ! Elle l’a remarqué, elle aussi. Elle plonge en piqué droit sur ledit vers et plante son bec dans l’arrière train de ce-dernier.

-Ouïe !


Tiens, un ver qui parle ? En voilà, une originalité. La mouette, malgré la taille pauvresse de son cortex, s’étonne, elle aussi. Sa tête se penche vers la gauche.

-Crouuuua !

Afin de s’assurer de la réalité de la chose, elle plante à nouveau son bec dans le ver.

- Houmph !

La mouette s’acharne alors sur le lombric, bécotant avec ardeur ce qui semble être sa chaire. Mais attendez … ! C’est un leurre ! A y regarder de plus près, il s’agit d’une couette hideuse et rapiécée fourrée au gnome !

Emmitouflée tel un rouleau de printemps, Pin Profiterole erre aux portes de la ville. Elle espère que son stratagème fonctionnera : se faire passer pour un simple ver afin de passer outre les gardes de Lumenis...

[Kasumi]

Cependant, les gardes des portes de la plus grande ville de l'île en avaient vu d'autres. Ce genre de camouflage, fort efficace pour tromper les mouettes, ne pouvaient guère désorienter durablement les factionnaires vigilants contrôlant le flot de badauds entrant ou sortant par la porte nord. Alors que la gnome tentait vaillamment de se déplacer dans sa tenue guère pratique, l'un des hommes la héla sans manifester le moindre étonnement dans son ton :

- Votre nom et la raison de votre visite, s'il vous plait. Avez-vous des armes ou des produits commerciaux à déclarer madame ?

Si le garde ne s'était pas laissé trompé, la mouette, on l'aura vu précédemment, s'était copieusement laissé surprendre. La révélation brutale de la nature de sa proie présumée fut un tel choc que l'oiseau avait brutalement lâché du lest avant de s'envoler à tire d'aile.

Pin perd 2 points de charisme due à la fiente d'oiseau qui parsème sa chevelure jusqu'à nettoyage consciencieux.

[nowaru]

Encore une fois, les petits doigts cruels et grassouillets du Destin s’abattaient sur Pin Profiterole. Elle se sentait comme une fourmi unijambiste, fuyant vainement un enfant avide de contrôler le sort absurde de créatures sans défenses. Elle avait pensé s’élever au dessus du commun des mortels, hélas, le poids lourd de sa condition l’avait ramené à la réalité. Ou plutôt une immonde fiente d’oiseau.

Elle leva lentement les yeux vers les gardes. Ils attendaient toujours la réponse à leur question. Dans un geste théâtral, Pin Profiterole jeta sa couette puante. Et malgré, la fiente impie qui lui ornait le crâne, elle scanda :

-Je suis Pin Profiterole ! Profiterole, comme les gâteaux ! Et n’entendez pas dans mon nom que je profite aux trolls ! Je voyage pour ma part très léger, je n’ai sur moi qu’une simple dague qui me sert, la plupart du temps, à couper des tartes aux pommes. Ce que je viens faire à Luménis ? Oh, rien de spécial, si ce n’est dévaliser vos pâtisseries. Vous n’auriez pas quelque chose à grignoter ? Je sens que je vais faire une crise d’hypoglycémie…Si...si je ne mange pas quelque chose de plus de 2600 calories, je sens que vais défaillir…

[Kasumi]

Le garde fronça les sourcils et tiqua à l'énoncé du mot "dévaliser" mais il dut reconnaître qu'un gnome de cette taille, même considérablement affamé, ne pouvait faire grand mal à une cité aussi vaste que Luménis. La ville s'était remise d'un de la tyrannie de Morféa Nwalk, elle pourrait selon toute vraisemblance, suporter ce nouveau cataclisme gargantuesque de peu ou prou 3 pieds de haut. Conscienceusement, le milicien nota les informations concernant Pin dans un des manuscrits prévus à cet effet. Il répondit ensuite avec l'amabilité policée due à l'habitude :

- Si vous cherchez à vous restaurer, essayez donc de vous diriger vers le marché de l'esplanade ou encore la Taverne de la bienveillance si elle souhaitait associer à une bonne chère, la location d'un lit douillet pour digérer ses agapes.

[Elarion Fir'hinen]

Elarion arriva aux portes de Luménis peu avant midi, après avoir quitté les sous-bois. De la ville parvint un vacarme insoutenable. Elarion entendait des marchands, hurlant leurs prix aux passants, il entendait des paysans discutant des dernières nouvelles, ou encore les bêlements, cris et piaulements de quelques animaux de basse-cour. Le vacarme semblait assourdissant aux oreilles sensibles de l'elfe sauvage, qui n'était plus guère habitué à l'ambiance agitée des villes. Un coup de vent chargé d'une douceâtre odeur de fumier secoua la cape blanche ornée du symbole de Mystra. Le cheval d'Elarion piaffa de nervosité. Tout ce bruit était inhabituel pour lui aussi, ce qui réconforta quelque peu le paladin.

- Tout doux mon ami, murmura-il à l'oreille de son Alezan

Les massives tours gardant l'entrée de la cité cachèrent le soleil aux yeux de l'elfe, comme celui ci s'approchait. La foule se fit de plus en plus compacte, si bien que son cheval dut aller au pas à quelques mètres de l'entrée. Un groupe d'une quinzaine de fermiers entra en ville, permettant ainsi à Elarion d'avancer vers les doubles portes...

[Kasumi]

Elarion parvint à conduire son cheval parmi le chaos organisé de la foule entrant ou sortant de la ville jusqu'à la guérite du poste de garde. Un des factionnaires lui fit signe de démonter avant de s'adresser à lui sur un ton courtois mais efficace :

- Bienvenue à Luménis ! Veuillez décliner votre identité et la raison de votre séjour. Avez-vous des armes ou des marchandises à déclarer ?

[Elarion Fir'hinen]

Elarion cligna des yeux, étourdi par le vacarme de la cité...il lui faudrait s'habituer. Reportant son regard sur le garde de l'entrée, il sauta à bas de sa monture alezane, pendant qu'El'hien, le faucon blanc, volait haut dans le ciel, au dessus du paladin, attentif à chaque mouvement dans la foule, à chaque parole dite, à chaque détail susceptible d'aider son compagnon à s'adapter à ce nouvel environnement.

- Je je nomme Elarion Fir'hinen, je suis un paladin de Mystra, j'erre de ville en ville à la recherche de morts à qui apporter le repos éternel tout en aidant les vivants à vivre en paix. Je possède plusieurs armes, mon cimeterre elfe, une dague et mon arc, que voici.

Le garde examina les armes un instant, mais Elarion reprit avant qu'il ne puisse dire un mot.

- Je cherche pour une auberge digne de fréquentation, sauriez-vous ou je puis en trouver une ? J'aimerai également savoir, s'il ne vous dérange pas de me l'indiquer, où je puis trouver une confiserie, ainsi qu'un lieu où je suis susceptible de trouver du travail...

[Kasumi]

Ni l'oiseau, ni la propre vigilance d'Elarion ne lui permirent d'apprendre d'informations vraiment utiles hormis qu'une bonne part des passants avaient l'intention de se rendre du côté du marché portuaire. Le soldat quant à lui toisa l'elfe et ses armes avec attention avant d'inscrire quelques mots dans son registre. Il prit alors enfin le temps de répondre aux questions qui lui avaient été posées :

- Nous avons de nombreuses auberges convenables mais la plupart des voyageurs se rendent à la Bienveillance. C'est un endroit célèbre où vous trouverez une bonne chère, des chambres propres et des tarifs avantageux. Vous pourriez également y trouver des informations sur un éventuel emploi. Vous pourriez également tenter votre chance au chapitre local de l'Ordre. Les paladins recherchent de nouveaux membres honorables et votre candidature pourrait les intéresser. Quant à une confiserie, je ne peux hélas guère vous aider. De quoi s'agit-il au juste ?

[Elarion Fir'hinen]

Elarion regarda un moment le garde, sans rien dire, se rendant compte qu'il ne savais pas ce qu'étais une confiserie...El'hien se posa au sommet d'une tour de garde, non loin d'une sentinelle endormie. Voyant que le garde commençait à s'impatienter, Elarion tenta de répondre...

- Je ne sais pas ce qu'est une confiserie, une amie m'a demandé de lui ramener un cadeau, venant d'une confiserie, en m’assurant que je n'aurai aucun mal à trouver la boutique une fois en ville...je pense qu'il s'agit d'une boutique gnomique, car le nom ne me dit rien, et la plupart des inventions au noms étranges sont l’œuvre d'ingénieux gnomes...alors...

Une voix douce et familière résonna dans l'esprit du paladin.


- les sentinelles ne sont pas très utiles là haut, déclara El'hien, un orque pourrait leur passer sous le nez qu'ils ne remarqueraient même pas l'odeur nauséabonde...je doute que nous apprenions grand chose ici, attendons plutôt d’être à l'auberge, les gens y parlent de tout, nous finirons tôt ou tard par apprendre quelque chose d'utile !

- Reviens, mon ami, laisses les donc roupiller, les humains profitent si peu de la vie...

Le faucon blanc acquiesça, s'éleva dans les airs, et vint se poser sur l'épaule de son ami. L'échange télépathique n'avait duré qu'une fraction de secondes, et El'hien arriva juste au moment où le garde s’apprêtait à répondre.

[Kasumi]

HRP : désolé pour le délai mais je ne suis pas chez moi jusqu’en milieu de semaine prochaine.

Le garde n’avait malheureusement guère plus à lui apprendre comme l’avaient supposé l’oiseau et l’elfe. Il se contenta de conseiller au paladin de se renseigner du côté du marché du quartier portuaire où l’on trouvait la majorité des boutiques, en particulier celles tenues par des races minoritaires ou des marchands étrangers à la cité. La foule commençait déjà à se presser et le factionnaire indiqua poliment qu’il devait s’occuper des voyageurs suivants sous peine de laisser se former un début d’embouteillage.

[Elarion Fir'hinen]

HRP: Ce n'est pas grave, ne t'inquiète pas

Elarion prit congé auprès de garde et enfourcha s monture, suivi d'El'hien, qui volait loin au dessus de la ville, qui sentait très mauvais selon lui. Elarion descendit la rue principale et s’engouffra ensuite dans les ruelles plus petites, tout en repérant les lieux. Se trouver juché sur une monture lui permettait d'avoir une bonne vue de la cité, et l'elfe sauvage fut bientôt attiré par la mer, qui apparaissait au détour d'une rue, ou entre deux maisons à pignon. Le paladin se souvint vaguement de la taverne de la Bienveillance, se trouvant dans le complexe portuaire, et mena donc sa monture à travers la ville, guidé par les conseils avisés de son faucon.

[Gareth Maelwedd]

Quête : la guerre en Dorrandin - Luménis (préparatifs)

La colonne progressait sur quatre rangs, encombrant parfois toute la largeur de la route pavée quand elle ne s’écartait pas pour laisser passer les convois marchands et autres voyageurs isolés. Pour certains d’entre eux, les hommes qui la composaient marchaient depuis près de trois semaines en provenance des Montagnes de fer. A leur tête depuis que les hommes à pied avaient atteint Rohan, une dizaine de cavaliers progressaient au pas ou partait en reconnaissance à l’approche des cols. Bon gré, mal gré, les troupes progressaient à un rythme soutenu à la perspective de profiter bientôt d’une journée de repos une fois la capitale ralliée.

Les arbalétriers et les vougiers avaient eu le temps de sympathiser, partageant leurs anecdotes et chansons spécifiques à leurs avant-postes habituels d’affectation. La troupe comportait de nombreux nains, recrutés pour servir près de leurs clans d’origine. Leur robustesse, leur connaissance du terrain et leur force avaient vite été très appréciées par l’armée en dehors même du symbole politique que leur incorporation représentait. Leur lourds pavois sur le dos uncarquois et un fourreau pour leur épée courte à la ceinture, les arbalétriers marchaient au centre, l’œil aux aguets plus par habitude que par nécessité. De part et d’autre, les vougiers les encerclaient, leur arme de six pieds de long attachées dans le dos par un système ingénieux leur permettant de les saisir rapidement en cas de besoin mais ne les encombrant pas pendant leurs longues marches quotidiennes. Les quelques mules de bât qui accompagnaient l’infanterie transportaient les vivres et matériels de couchage nécessaire à la centaine d’hommes et de nains.

A l’approche des murs, la colonne ralentit le pas pour adopter une cadence toute militaire destinée à contenter les officiers et les éventuels spectateurs qui auraient fait le déplacement. Nul doute que la curiosité des citoyens avaient été en grande partie assouvie par le défilé de leurs prédécesseurs moins tardifs ou moins éloignés géographiquement. Et puis la piétaille avait en général moins de succès que les chevaliers auprès des civils. Qu’à cela ne tienne, les Montagnards avaient leur réputation à défendre aussi se présentèrent-ils en bon ordre pour recevoir leur affectation avant l’embarquement prévu le lendemain. Du moins si une mauvaise surprise ne les attendait pas…

[Kasumi]

Quête : racine

Kasumi ne profita guère du trajet depuis la taverne de la Bienveillance. Il ne pouvait s’empêcher de penser au voyage à venir. La présence d’Astrée ne rendait que plus tangible la séparation qu’il allait subir une fois à destination. De ce fait, avoir à ses côtés la rôdeuse ne suffisait pas à le rasséréner. Bientôt, il ne pourrait plus compter sur elle pour lui remonter le moral et le soutenir dans les moments difficiles. Maussade, le demi-elfe n’arrivait pas à se fixer sur une conversation aussi le couple n’échangea que peu de paroles durant le trajet, chacun absorbé par ses pensées.

- Tu sais que j’irai au bout du monde pour te rejoindre alors ça me fait bizarre de le faire en m’éloignant de toi. Cela ne me semble pas naturel. Comme si je devais me séparer d’une partie de moi.

[Voyageuse]

Quête: racines

- J'ai la même sensation... Moi qui aimait autrefois la solitude, je sens que celle-ci va me peser. Je suis tellement habituée à ta présence auprès de moi, que sans toi je ne me sens plus tout à fait moi...
Astrée sourit.
- Mais ce n'est que pour quelques jours normalement... Ce ne sera pas long !

- Je pense qu'il faut compter deux jours pour le voyage aller, peut-être trois, et autant pour le voyage retour, d'après ce que m'a expliqué le mage qui va nous téléporter: c'est trop loin pour être fait en une seule étape...
Tilmandil s'était approché silencieusement, son bagage sur l'épaule.
- A mon avis, mieux vaut compter une demi-décade d'absence au minimum, au maximum une décade... Mais si vraiment le séjour doit se prolonger plus que prévu, nous trouverons certainement un moyen de faire parvenir un message, je tiens à vous rassurer.
Astrée se récria qu'elle n'avait pas besoin d'être rassurée. Enfin, un tout petit peu sans doute...
- Mais pardonnez-moi, j'ai interrompu votre conversation. Le mage qui doit nous emmener nous attend dans un bois que vous rejoindrez en suivant la route dans cette direction. Il y a une magnifique clairière que vous repérerez sans peine. C'est à une petite heure de marche. Je vais vous précéder là-bas, cela vous permettra de vous faire vos adieux en toute tranquillité...

[Kasumi]

Quête : racines

Kasumi était décidément absorbé par ses pensées pour n’avoir pas remarqué la présence de Tilmandil avant qu’il ne vienne leur parler. Ou alors son demi-frère recelait des talents inattendus. Songeant à cela, il se fit la réflexion qu’il ne savait quasiment rien de cet elfe. Peut-être le voyage aurait au moins l’aspect positif de leur permettre de faire un tant soit peu connaissance ?

- Dix jours sans toi vont me paraître une éternité… Avant de partir toutefois, je voulais te faire un petit cadeau. Juste pour que tu penses de temps en temps à moi.

Avec un pauvre sourire, le rôdeur sortit un petit médaillon de sa poche. L’objet, finement ouvragé, s’ouvrait en deux parties lorsqu’on le pressait. A l’intérieur, une image étonnante de réalisme apparaissait sur chaque face. L’une représentait Astrée, l’autre Kasumi.

[Voyageuse]

Quête: racines

Astrée ouvrit des yeux ronds d'étonnement et se mit à bafouiller, incapable de trouver ses mots. Elle prit le médaillon d'argent, le tourna, le retourna... et se jeta sans un mot au cou de son compagnon. Son geste la touchait infiniment.
Elle finit par le lâcher et bafouiller un "merci", écrasant d'un geste les larmes perlant à ses yeux. Elle contempla encore une fois le médaillon avant de le refermer et de l'accrocher à son cou.
- J'espère que tu ne l'a pas ensorcelé pour que je ne pense qu'à toi à longueur de journée ! tenta-t-elle de plaisanter. Ce n'est vraiment pas nécessaire, il n'y a guère de risque que je pense à quoi que ce soit d'autre... Même si je compte bien m'occuper au maximum pour trouver le temps moins long, tu vas me manquer..., acheva-t-elle, mélancolique.

[Kasumi]

Quête : racines

Kasumi ne s’attendait pas à une réaction aussi expansive de la part d’Astrée mais il ne bouda pas son plaisir de la voir aussi contente. Il la serra longuement dans ses bras avant de s’écarter doucement juste pour profiter de son visage et le graver dans sa mémoire. Il passa une main délicate sur la joue de la rôdeuse pour y essuyer la trace d’une larme avant de parler d’un ton qui se voulait léger, rassurant :

- Il n’a pas d’enchantement bien que ce soit le travail d’un mage. Il a fouillé dans ma mémoire pour le visage alors j’espère qu’il te ressemble bien sinon je sens que je vais avoir des ennuis.

[Voyageuse]

Quête : racines

Astrée parvint à rire - d'un petit rire un peu triste.
- Merci... articula-t-elle finalement.
Elle regarda la silhouette de Tilmandil qui s'éloignait.
- Il est temps d'y aller je crois... fit-elle en lui prenant la main et en l'entraînant. Je ne vais pas arrêter de penser à toi, mais on devrait survivre à quelques jours de séparation j'imagine !
En espérant que cela ne dure que quelques jours. Qu'il n'arrive rien de grave.

Le reste du trajet fut plutôt silencieux. Ils avaient trop à se dire pour que cela passe par des mots. Ils virent au loin Tilmandil bifurquer, pénétrant dans un bosquet. ils n'avaient plus qu'à le rejoindre.

[Kasumi]

L’heure était effectivement trop tardive pour se dire tout ce qu’ils auraient aimé s’échanger. Et Kasumi était maintenant trop avancé pour renoncer ou même retarder l’échéance. Le demi-elfe suivit donc sa compagne vers l’endroit où son demi-frère et le mage attendaient déjà.

- J’espère que tu ne t’ennuieras pas en ville au point de me forcer à faire le tour de l’île pour te retrouver. Cela dit, si c’est le cas, je te réserverai quelques petites surprises pour chaque jour que je passerai loin de toi. Cela m’aidera à rendre moins pénible le temps que je passerai loin de toi.

Les voilà maintenant arrivés dans la clairière et le temps de se séparer était arrivé trop vite, bien trop vite…

- M’accorderas-tu un dernier baiser ?

[Voyageuse]

Quête : Racines

Astrée, pour seule réponse, se jeta dans ses bras et le serra aussi fort qu'elle put.

Tilmandil discutait avec un homme âgé, à l'air sévère, vêtu d'une longue robe de mage d'un bleu sombre et portant un étrange chapeau étoilé. Ils eurent le bon goût d'ignorer le baiser passionné échangé par les deux rôdeurs. Le barde sourit à Kasumi lorsqu'il les rejoignit enfin, Astrée toujours accrochée à sa main - il n'était pas question pour elle de la lâcher avant la dernière seconde.
- Nilrem peux nous ramener à Everaska en deux jours.
- Pas à Everaska, non. Les abords de la vallée sont protégés magiquement : nul ne peut se téléporter à moins d'une journée de marche sans l'appui des mages elfes. Je vous amènerai aussi près que possible... Mais il nous faudra effectivement deux jours pour cela, je ne peux utiliser que deux sorts de téléportation par jour et il m'en faut trois pour me rendre là-bas. C'est très loin, vous comprenez.
- Je sais que vous ferez au mieux.

Il était temps de partir, et Astrée finit, bien à regret, par lâcher la main de Kasumi avec un sourire contrit.
- Bon voyage ! Et reviens-moi vite !, lança-t-elle comme Kasumi pénétrait dans l'étroit cercle tracé au sol par le mage.
Un éclat de lumière aveuglante emplit la clairière. Puis il n'y eut plus rien. Ils étaient partis... Direction Everaska

*****

Astrée, le coeur un peu lourd, ne rentra pas tout de suite en ville. Nul ne l'y attendait, et elle n'avait rien à y faire. Elle préféra errer dans les sous-bois, gonflant ses poumons avec l'air frais de ce début de printemps, écoutant les trilles des oiseaux, observant les premières fleurs. La nature avait toujours eu le pouvoir de l'apaiser dans les moments tristes. Et le printemps avait toujours été sa saison préférée. Deux années auparavant, c'est le renouveau de la nature qui lui avait donné le courage de tourner le dos aux malheurs du passé pour se diriger vers une nouvelle vie. Un an auparavant, elle se languissait déjà de Kasumi qui devait la rejoindre, et occupait son attente en rendant visite à son amie Alice, là-haut dans les montagnes. Et cette année... Et bien il n'était pas question qu'elle passe cette saison printanière enfermée entre les murs d'une ville ! Si elle avait bien compris les explications du mage, il était peu probable que Kasumi soit de retour avant une décade. Elle avait donc amplement le temps de s'organiser une petite expédition dans les bois, ou la forêt, voire aller jusqu'aux hauts plateaux... n'importe où pourvu que ce ne soit pas entre des murs !
Il ne lui restait plus qu'à trouver un bon prétexte... Elle décida donc de se rendre à l'herboristerie : peut-être l'elfe aurait-elle besoin de plantes quelconques...

[Voyageuse]

Quête : Equité

Astrée avait quitté la Bienveillance avec le coeur plutôt léger, mais elle ressentit un peu de nostalgie en approchant des portes de la ville. Elle avait parcouru exactement le même chemin la veille, et elle allait prendre exactement la même route en quittant les murs de la ville. Mais elle était alors avec Kasumi. Elle eut un geste pour prendre le médaillon qu'il lui avait offert juste avant de partir, l'effleura du bout des doigts, puis laissa retomber son bras sur les rênes avec un soupir.
Elle s'autorisa quelques minutes de songerie douce-amère, avant de se secouer. Elle partait pour un mois loin de lui, certes, mais surtout pour un mois de vagabondage en montagne, loin de ces murs qui l'oppressaient. Elle allait contempler l'éveil de la nature, aux premiers jours du printemps, sa saison préférée... Et de plus, elle partait avec une mission passionnante. Il n'y avait vraiment pas de quoi s'assombrir l'humeur !

[Galathée]

Les gardes qui surveillaient les portes du nord prêtèrent à peine attention à la rôdeuse lorsqu'elle s'engagea sous l'arche de pierre. En effet, bien qu'il soit encore tôt, une file de voyageurs s'allongeait déjà dans la boue, patientant sous l'ondée. La plupart étaient des fermiers qui apportaient le fruit de leurs premières récoltes en ville : asperges en bottes, casiers de fraises, salades de toutes sortes et fleurs coupées. Certains étaient à pied, leurs trésors sur le dos, ou dans des brouettes, d'autres calmaient leurs boeufs de la langue. Astrée dut surveiller Prince des Frelons que tant de verdure rendait malicieux pour ne pas dire chapardeur. Il y avait aussi des marchands protégés sous l'auvent de leur chariot bâché, une troupe de bateleurs encore ensommeillés et deux messagers sur leurs montures usées par un galop trop intense.

Même si la majeure partie des gens cherchaient à entrer en ville, la rôdeuse n'était pas pour autant seule à s'en échapper. Une petite troupe de cavaliers portant l'uniforme luménien s'était rassemblée à une trentaine de toises des portes, et plusieurs personnes s'étaient dispersées dans les prés qui bordaient les murs, peut-être à la recherche de champignons printaniers ou de feuilles de pissenlit.
Prince des Frelons s'ébroua et chercha à prendre de la vitesse, espérant peut-être éviter les gouttes en galopant plus vite qu'elles ne tombaient. Astrée savait qu'il saurait doser son effort, aussi le laissa-t-elle choisir son rythme. Il n'hésita pas une seconde et s'élança sur la route, vif comme la foudre. La rôdeuse perçut à peine la campagne luménienne qui défilait autour d'eux. Par contre, elle réalisa rapidement qu'elle terminerait la chevauchée mouchetée d'un brun terre des plus séduisants.

[Voyageuse]

Quête : Chercheurs de sens

La journée promettait d'être belle. Fraîche, bien sûr, en ce tout début de printemps, mais les rayons du soleil réussissaient à tempérer l'atmosphère.
Le soleil était déjà levé depuis un moment lorsque Eldrina, Soraes, Marvin et Brandon se présentèrent aux portes de la ville. Venus du temple avec leurs quatre montures et leur mulet portant une partie des bagages, ils formaient un petit attroupement comme beaucoup d'autres : nombre de voyageurs quittaient la ville tôt le matin pour des destinations variées.
Brandon discuta quelques instants avec le soldat de garde, semblant le connaître, et ils franchirent les portes sans encombre. Marvin les arrêta quelques centaines de mètres plus loin, et sortit un petit objet cylindrique de sa poche. Les deux jeunes filles virent l'aiguille tournoyer dans la lumière du soleil, pour pointer finalement vers l'est. Ce qui, en l'occurrence, était légèrement sur la gauche de la route qu'ils suivaient, celle-ci allant plus vers le sud-est.
- C'est cette flèche que nous devons suivre, expliqua Marvin à Brandon. Sans savoir exactement à quoi elle nous conduira... Certainement à un lieu ou un objet ou une personne fortement empreint d'énergie lathandrite... Les légendes disent que cet objet pourrait nous diriger vers Lathandre lui-même, s'il était en ce monde, ou vers l'un de ses descendants...
Brandon hocha la tête, légèrement impressionné... ou dubitatif ?
- Apparemment, la flèche nous indique la direction de forêt maudite. Vous croyez... que votre destination est là-bas ?
- Ca peut être avant. Ca peut être au-delà, dans les montagnes ou sur la côte.
- Si c'est au-delà, il serait plus prudent de contourner la forêt par Rohan, au nord... Si c'est dans la forêt qu'il nous faut aller, on devrait passer un peu plus au sud que ce qu'indique votre flèche, suivre la route jusqu'à Dargyll puis obliquer vers Respelm, pour pouvoir loger plus confortablement la nuit. Bien sûr, si c'est avant la forêt, on risque de le manquer, mais on s'en apercevra sans doute en observant l'aiguille... Je suis d'avis que couper systématiquement à travers champs nous épuisera inutilement. Qu'en pensez-vous ? demanda-t-il aux deux jeunes filles. Plus particulièrement à Eldrina sans doute.

[missElder]

Eldrina fronça les sourcils, le temps de visualiser les différents trajets que suggérait le paladin. Puis elle réfléchit un instant avant de lui répondre, constatant qu'il avait plutôt raison, et songeant que sa présence était une bonne idée; il avait l'air de savoir ce qu'il faisait et d'être un homme avisé.

- Je suis d'accord. Autant suivre la route tant qu'on peut. Surtout si nous devrons ensuite nous enfoncer dans la forêt. Restons prudents. Et puis, fit-elle en tapotant sa sacoche, j'ai promis à Asna de remettre une lettre à ses parents. Enfin euh... Elle rougit aussitôt. Sauf si nous empruntons un autre chemin, bien sûr... Mais... Je pense que cet itinéraire est la meilleure idée. Si c'est avant ou après la forêt, nous nous en rendrons compte à temps, mais... ne nous compliquons pas la tâche en attendant.

[Soraes]

Soraes chevauchait en silence. La perspective de séjourner dans des auberges l'enchantait, cela allait sans dire, mais la nécessité de bivouaquer ne lui posait pas de problème non plus. Aussi, elle écouta Eldrina donner son avis et ajouta :
- Si la décision n'avait appartenu qu'à moi seule, j'aurais suivi l'aiguille et coupé à travers champs et bois.
Elle haussa les épaules.
- Mais j'admets que je suis parfois trop impulsive… et j'imagine que si vous nous accompagnez, Brendan, c'est pour nous dispenser aussi vos bons conseils.
Elle se rendit compte après coup de son lapsus.
- Heu… Brandon, je veux dire… C'est que j'ai côtoyé récemment un jeune mage du nom de Brendan.
La ressemblance entre les deux hommes ne résidait pourtant que dans leurs noms, mais Soraes réalisa qu'elle s'était attachée à Brendan et Méline, sans s'en rendre vraiment compte.
Elle esquissa un sourire d'excuse qui ne ressemblait guère à ses expressions habituelles.

[Voyageuse]

- Si ça peut vous simplifier la vie, appelez-moi Bran. C'est le diminutif que tout le monde me donne, en fait. Enfin, sauf mes supérieurs qui se croient obligés de mettre les formes lorsqu'ils veulent me donner un ordre ou une mission...
- Va pour Bran, alors, intervint Marvin. Et ne me prenez pas pour l'un de vos supérieurs, je vous en prie, je n'ai rien d'un paladin. Je ne suis qu'un vieux clerc qui passe davantage de temps à déchiffrer de vieux parchemins poussiéreux qu'à voyager.
- Le rôle des palatins d' l'Aster n'est-il pas de protéger la vie des clercs de Lathandre ?
- Sans doute. Mais je n'en ai guère l'habitude, je ne suis pas spécialement haut placé dans la hiérarchie du temple... Je n'ai jamais eu un paladin pour me protéger. Et je m'en suis toujours très bien passé...
- Oh... Je ne pensais pas que... que vous prendriez mal ma présence.
- Je ne la prends pas mal, c'est juste qu'on ne m'a pas demandé mon avis. Mais puisque nous allons traverser la forêt maudite, j'imagine qu'Alaric n'a pas tort de penser que nous aurions besoin d'aide. Vous y êtes déjà allé ?
- En une ou deux occasions seulement. Mais ne vous inquiétez pas, j'ai eu plusieurs fois l'occasion d'affronter des morts-vivants en d'autres circonstances, à Dargyll notamment. Je ne suis pas complètement inexpérimenté même si je suis jeune...
- On ne vous aurait pas adoubé paladin si tel n'était pas le cas, sourit Marvin. Je vous assure que j'ai toute confiance en vos capacités. Et Dargyll est justement notre prochaine étape...
- Ah, je vous rassure, gentes dames, Dargyll n'est pas un repère de morts-vivants. Enfin, leur immense cimetière en est un, peut-être, surtout à certaines périodes de l'année. Pas en ce moment cependant. Mais j'y pense, avez-vous une quelconque expérience en la matière ? Nous y serons forcément confrontés dans la forêt, j'ai besoin de connaître un peu vos compétences en ce domaine. Pas les vôtres, Marvin, bien sûr, je sais ce que vaut un prêtre de votre expérience.

[missElder]

Eldrina avait quelque peu perdu le fil de la discussion pendant l'échange entre Brandon et Marvin, car elle avait commencé à réaliser qu'elle revenait sur ses pas, si peu de temps après être arrivée à Luménis. Quel effet cela lui ferait-il de revoir la forêt où elle avait passé pour ainsi dire toute sa vie? Et d'y retourner, avec d'autres gens. De marcher sous le vaste couvert forestier. Ou peut-être que non et que leur chemin bifurquerait avant ? Elle ne savait pas trop ce qu'elle ressentait; tout cela avait été si soudain, après tout. De la joie de revenir? De l'appréhension? Elle n'y avait plus été heureuse après la mort de Baldor, chaque végétal, chaque bête sauvage, même les rayons du soleil lui rappelaient son maître ou plutôt son absence et elle n'en retirait plus aucune joie. Pour autant, elle avait fait son deuil depuis et elle savait qu'une part d'elle-même mourait d'envie de remettre les pieds dans la Forêt, de reconnaître certains endroits, de...

- Euh, que, oui. Elle revint au présent. Brandon avait posé une question. Il lui fallut un instant pour rassembler ses idées. Vous... Vous demandez si nous avons déjà eu affaire à des morts-vivants? Moi non, enfin je sais qu'il y en a dans la forêt mais quand j'y vivais nous évitions les régions à risque, il y a des itinéraires... Une fois j'en ai rencontré mais mon... la personne avec qui j'étais s'est chargée d'eux et nous nous sommes échappés. Hum. Elle avait failli se laisser aller à ses souvenirs. Voilà.

[Soraes]

Au risque de passer pour inexpérimentée, Soraes préféra dire la vérité.
- Non, je n'ai jamais eu le plaisir de côtoyer des morts vivants… de près ou de loin. Mais j'ai le sentiment que cette lacune sera bientôt réparée…
Elle soupira, un brin exaspérée :
- Mais par pitié, Bran, cessez vos galanteries si nous devons voyager ensemble. Je ne suis pas une gente dame, considérez-moi seulement comme un compagnon de route.
Et pour nuancer un peu sa requête, elle ajouta :
- Mais vous savez, je suis contente que vous soyez du voyage, votre expérience ne nous sera pas inutile.
Elle préféra éviter d'ajouter que de prime abord, elle n'avait pas été aussi enthousiaste à cette idée.

[Voyageuse]

- Bon... d'accord... donc je peux vous appeler Soraes, ça ne vous vexe pas ?
- Et moi, Marvin.
- Et donc... vous et moi sommes les seuls à connaître un tant soit peu les morts-vivants...
- A chacun ses compétences... Mais Eldrina connaît la forêt et sera certainement une très bonne guide. Et Soraes saura elle aussi certainement se rendre utile à sa manière... De toute façon, ajouta-t-il en se tournant vers la barde, j'avais impérativement besoin que vous puissiez témoigner, à votre retour, auprès de l'université, que nous n'avons pas utilisé cet objet à de mauvaises fins.
- L'université ?
- Oui, cet objet appartient à l'université de la magie, en théorie. Enfin, normalement, je devais en être l'acquéreur... on va dire que ce n'est que partie remise, je paierai à mon retour.
- Ah...
Le paladin semblait hésiter à questionner Marvin davantage, mais sa discrétion, ou sa politesse, ou son éducation, l'emportèrent, et il ne dit rien.

La route, pour l'heure allait vers le sud, les détournant de la direction indiquée par l'aiguille. Mais Bran leur assura qu'une fois à Dargyll, à une petite dizaine de lieues, ils bifurqueraient vers la forêt maudite et retrouveraient la direction souhaitée.
A cette heure matinale, les convois de marchands étaient nombreux, dans un sens comme dans l'autre. La route, en effet, se poursuivait au-delà de Dargyll, jusqu'à Antelucas. Elle était d'ailleurs parfaitement entretenue.