[Haute-Forêt] Quête : Racines

[Voyageuse]

- J'y compte bien... répondit-elle avec un regard plein de promesses.
Ils revinrent donc aux tentes à une heure tout à fait raisonnable. Eärundra avait déjà disparu, et Tilmandil se glissa dans sa tente sitôt qu'il les vit. C'était à Kasumi de ponter la garde, bien sûr. mais Sylvia semblait considérer que les risques n'étaient pas importants en ce début de soirée : elle l'entraîna vers leur tente sans lui laisser le loisir de protester, exigeant un massage intégral immédiat pour la réchauffer.

[Kasumi]

Kasumi n’avait pu s’empêcher d’échanger un regard avec Tilmandil et de se demander de ce qu’il devait penser en voyant son demi-frère tiré d’autorité par la main vers la tente. Il était pleinement consentant bien entendu mais le tableau devait avoir quelque chose de cocasse, d’autant que leurs vêtements étaient inexplicablement trempés. Au moins cela fournissait un prétexte à leur hâte de se mettre à l’abri. Un prétexte bien mince face à l’imagination débridée du barde elfe.

Une fois dans la tente toutefois, ses préoccupations s’envolèrent bien loin de l’esprit du demi-elfe et il laissa un sourire s’épanouir sur son visage en entendant la requête tout à fait délicieuse de sa compagne. Il répondit dans un murmure, d’une voix suave :

- Comme ma déesse le désire…

Alors, prenant aussitôt l’initiative, il l’invita à s’asseoir sur leur couche puis, s’installant derrière elle, il releva tout doucement sa tunique trempée pour la lui retirer, en la frôlant à peine du bout de ses doigts. Il réunit ensuite délicatement ses cheveux dans ses mains pour les faire passer par-dessus l’une de ses épaules, pour dégager son dos, commençant à dispenser des massages tout d’abord très doux, comme de simples caresses. A un moment que Sylvia aurait bien été en peine de se remémorer, Kasumi la fit s’allonger sur le ventre pour continuer en la laissant prendre ses aises. Puis, en une lente transition, son massage se fit plus insistant, plus ferme, malaxant la nuque, les épaules, les omoplates, les reins, ses pouces remontant et descendant sa colonne pour accentuer l’effet de ses attentions. Quand il sentit que la rôdeuse se relâchait et s’abandonnait à celles-ci, il fit lentement glisser ses chausses pour révéler ses fesses, ses cuisses, ses mollets, poursuivant par des caresses plus audacieuses mais qui visaient encore à détendre chacun de ses muscles. Le rôdeur était maintenant agenouillé à ses côtés et avait retiré sa propre tunique comme put le constater sa compagne quand il chercha à capter son regard, lui adressant un sourire doux, rêveur, passionné aussi tandis qu’il s’attardait de plus en plus souvent sur certaines parties particulièrement douces de son anatomie. Il la laissa se retourner, s’allonger sur le dos mais uniquement dans le but de faire encore monter son désir par un massage qui s’arrêtait tout juste aux limites du scandale, explorant tout de même les zones si sensibles autour de sa poitrine, s’engageant parfois dessus, comme par inadvertance avant de battre en retraite vers son ventre et ses cuisses en ne faisant qu’effleurer ce qui se trouvait sur le chemin de ses mains, conscient de susciter un peu plus le désir par chaque promesse de caresse qu’il évitait soigneusement d’assouvir.

En croisant une nouvelle fois le regard fiévreux de Sylvia, il ne résista pas à l’envie de la taquiner juste un peu plus, se penchant pour chuchoter à son oreille :

- Etait-ce agréable ? As-tu une autre tâche à me confier ?

[Voyageuse]

- C'est de la torture, gémit-elle dans un souffle haché. De la pure torture... mais... Humm... non, encore par là, c'est trop... trop bon...
Il la sentit se cambrer.
- Je t'en prie... Par pitié... tu vas me rendre folle !
Ses yeux brûlants clamaient son désir d'aller au plus profond de l'étreinte, mais elle semblait avoir perdu toute maîtrise de son corps et de sa volonté, et se trouver entièrement à la merci de son tortionnaire... ce qui permettait à celui-ci de prolonger la torture indéfiniment.

[Kasumi]

Kasumi se sentait porter par l’effet qu’il avait su éveiller chez sa compagne et toucher sa peau et son corps si sensuel n’était pas inefficient sur son propre organisme, enflammant sa propre imagination. Il tint bon quelques minutes supplémentaires cependant, continuant à dispenser ses caresses mais en se concentrant davantage sur les celles qui la faisaient se cabrer de désir anticipé. Il sentait son corps s’échauffer, sa peau se faire moite, impatiente, sous ses doigts, sous ses paumes. Puis sous ses lèvres alors qu’elles se joignaient au concert de ses tortures, éveillant des sensations exquises, les aidant à s’épanouir avant de les laisser s’apaiser pour aller explorer d’autres endroits puis y revenir sans prévenir, sans se laisser guider par les gémissements, les appels ou les protestations.

Puis, alors que tout le corps de Sylvia était tendu vers lui, réclamant une étreinte qu’il avait lui-même appelé de tous ses vœux, il se pencha sur elle pour l’embrasser sur la bouche cette fois. Enfin il se laissa glisser sur la jeune femme et chercha à capter son regard fiévreux pour lui montrer combien il était au diapason de son envie de volupté. Il se plongea dans l’émeraude de ses yeux alors même qu’il s’insinuait au plus profond d’elle pour apaiser et embraser tour à tour la flamme qu’il avait allumée. Et il lui fit l’amour, une nouvelle fois. Comme si c’était leur toute première fois, ou la dernière…

[Voyageuse]

Elle se blottit dans ses bras, apaisée, les yeux mi-clos.
- Si seulement tu pouvais rester....
Mais il était sensé être de garde, il s'en souvint peut-être un peu tard. Au-dehors, tout semblait parfaitement calme, cependant. Il était peu probable qu'on ait profité de leur étreinte pour attaquer le campement sans qu'ils s'en soient aperçu.

[Kasumi]

Kasumi prit encore le temps de lui dispenser un baiser chaste puis de lui adresser un sourire heureux, gagnant quelques précieuses et délicieuses secondes sur le moment où il devrait sortir dans la nuit froide, seul. Lui aussi aspirait à se laisser aller dans les bras de son amante, se laisser bercer par la langueur, le bonheur, la douceur pour trouver un sommeil bienheureux, peuplé de beaux rêves sinon d’aucuns. Mais le devoir l’appelait : les lieux étaient trop dangereux pour s’en remettre à la chance, pour risquer bêtement leur sécurité à tous. A Sylvia qu’il aspirait tant à protéger, à préserver, la première.

- J’aimerais tant rester dans tes bras moi aussi. Il fait si froid quand je n’y suis pas… Mais je dois y aller. Je ne m’éloignerai pas et je reviendrai dans deux heures. Alors essaie de trouver le sommeil. Mais que tu dormes ou non à mon retour, je te promets un baiser.

Puis, il se redressa et renfila ses vêtements avec une certaine hâte, soucieux d’honorer un tant soit peu son tour de garde.

[Voyageuse]

La fraîcheur et l'humidité le saisirent dès qu'il mit un pied hors de la tente. Le feu s'éteignait peu à peu, et les elfes avaient déserté les lieux : sans doute étaient-ils sagement endormis dans leur couchage.
Tout était calme, la pluie avait cessé et il n'y avait aucun bruit... à l'exception du grattement furtif, probablement causé par un animal, provenant de l'endroit où ils avaient entreposé leurs provisions et en particulier le produit de leur chasse.

[Kasumi]

Kasumi perçut d’autant plus violemment la différence de température en comprenant - qu’à défaut d’attaque - des animaux avaient pu profiter de sa longue inattention pour réduire à néant leurs réserves de nourriture. Il aurait bien du mal à expliquer aux deux elfes comment il avait pu ainsi se laisser distraire et ne pas les remarquer fureter autour de leurs provisions, surtout si les dégâts étaient importants. Il se précipita donc en direction des bruits de grattement dans le but de mettre au plus vite un terme aux dégradations et – il l’espérait – limiter les dégâts au minimum. Le rôdeur encocha une flèche à son arc dans le but de les reconstituer en partie avec l’effronté voleur. A moins qu’il ne s’agisse d'une initiative de Léo livré à lui-même…

[Voyageuse]

Il entendit le voleur se carapater au moment où il arrivait, et ne put que constater les dégâts : le chevreuil avait été dévoré aux trois-quart, ainsi que les deux lièvres restant des pièges de Tilmandil. D'après les traces, c'était sans doute l'oeuvre d'un loup. léo n'était pas visible, sans doute en chasse de son côté, sans quoi le prédateur n'aurait pas osé s'approcher.
Il ne lui restait plus qu'à assumer son manque de vigilance... Ou trouver une fable crédible peut-être... mais qui tromperait-il ?

[Kasumi]

Kasumi soupira, dépité par le carnage. Mais il devait reconnaître qu’il l’avait bien cherché et que les conséquences auraient pu être plus graves aussi. Cela lui fournissait un avertissement à ne plus recommencer et il ne faisait aucun doute qu’Eärundra et surtout Tilmandil ne manqueraient pas de lui rappeler sa bourde, certainement longtemps. Toutefois, il n’était pas certain de ne pas s’y laisser prendre à nouveau tant il était difficile de quitter les bras de sa déesse, ne serait-ce qu’un instant pour accomplir son devoir. Bah, il n’y aurait qu’à se lever plus tôt pour repartir à la chasse avant l’aube près du trou d’eau où ils avaient fait la vaisselle, peut-être. Mais tout d’abord il commencerait par sauver ce qui pouvait encore l’être du chevreuil en découpant les morceaux qui n’avaient pas été trop touchés : le reste serait dévolu à Léo. Quand il aurait terminé, il irait récupérer son sac : il avait eu l’intention d’offrir son cadeau à son demi-frère de toutes façons. Maintenant, cela aurait peut-être l’avantage de détourner un peu son attention…

[Voyageuse]

Léo fit son apparition peu de temps après, et vint flairer d'un air intéressé la carcasse sur laquelle le rôdeur s'affairait, quémandant du regard sa part de viande. Il flaira l'odeur du loup passé par là mais ne paraissait guère d'humeur à chasser un canidé alors qu'il y avait de la viande fraîche toute proche.
Le loup solitaire ne revint pas, bien sûr. Et nul autre prédateur ne se présenta : la présence du lion devait les dissuader plus efficacement que n'importe quel guetteur.
Le quart de veille de Kasumi, chargé en activités de boucherie, passa plus rapidement que d'habitude. La lune s'était levée, et sa position indiquait que le milieu de la nuit approchait à grand pas. il était plus que temps de passer le relais.

[Kasumi]

Kasumi prit le temps d’aller se laver les mains et les bras au trou d’eau après avoir enjoint Léo à ne pas toucher au restant de la carcasse. Peine perdue sans doute mais le lion lui rendrait-il le service de l’engloutir pour amoindrir un peu sa culpabilité ? Ce serait trop lui demander là encore ! Et puis il faudrait le disculper de toute façon… Philosophe, le rôdeur retourna dans sa tente le temps de récupérer son sac et son précieux contenu. Ensuite, il alla le déposer bien en évidence sur le sac de son demi-frère. Il lui secoua l’épaule doucement et parla à voix basse quand il le vit émerger de sa rêverie :

- Rejoins-moi dehors, c’est ton tour de garde, petit frère !

Et aussitôt il regagna sa position près de Léo et de la carcasse largement entamée.

[Voyageuse]

Tilmandil mit un certain temps avant de revenir. Davantage que d'habitude en tout cas. Ce qui laissa à Kasumi le temps de constater que Léo avait copieusement entamé le restant de la carcasse.
Lorsque le barde parut enfin, il affichait un sourire épanoui, mais ne put s'empêcher de taquiner son demi-frère.
- Alors c'est comme ça que tu me vois ? En barde des bois, en train de charmer des animaux ? Une sorte de barde-rôdeur en fait ? Décidément, tu as encore plus d'imagination que moi... Heureusement que ce n'est pas vrai, mon image de marque auprès des grandes maisons d'Everaska en prendrait un coup...
Il sourit.
- En tout cas c'est très ressemblant. Tu es vraiment très doué...

[Kasumi]

Le rôdeur lui adressa un sourire radieux avant de tenter d’aborder le sujet qui le tracassait par la plaisanterie :

- Je dois être meilleur barde que rôdeur à en juger par le désastre avec notre déjeuner de demain !

Il désigna ce qui restait du chevreuil : guère plus qu’un en-cas pour Léo qui paraissait très satisfait de son forfait. Mais Kasumi haussa les épaules avant de revenir à son cadeau :

- Je ne te vois pas tout à fait ainsi mais tu dois admettre que c'est une façon d'interpréter les choses. Bien que tu t’en sortes bien mieux en forêt que la plupart des bardes de cour ! Et que tu fasses des progrès tous les jours en plus. Non, mais je voulais te fournir un cadeau unique, qu’on ne risquerait pas d’imiter par inadvertance. Une vision personnelle et un souvenir de notre aventure, bien qu'elle ne soit pas encore terminée. Comme je le fais toujours en fait quand je sculpte. Comme pour Sylvia. Mais inutile de m’interroger à ce sujet : je resterai muet comme une tombe. Sauf bien sûr si tu m’aides à inventer une histoire crédible pour expliquer la disparition de notre stock de viande.

Son ton était tout sauf sérieux en faisant cette proposition, bien évidemment.

[Voyageuse]

- Hum... une histoire crédible ? Et bien... tu as eu faim et tu avais besoin d'un petit en-cas pour tenir la veillée, et... tu t'es découvert une faim de loup ?
Bien sûr, le barde ne pouvait pas savoir qu'un loup était justement en cause.
- Ce n'est quand même pas Léo qui a tout mangé, j'imagine ? Il ne le fait pas d'habitude... Tiens, j'y pense, tu n'as pas mis le lion dans ta statuette. Tu le penses incapable de danser ?
Il sourit, et jeta un regard attendri à la statuette qu'il fourra dans une de ses poches.
- Mais donc... Pour l'histoire crédible, je ne trouve pas. Et puis finalement, il vaut peut-être mieux pas que je voie une statuette représentant Sylvia nue dans une position trop suggestive, conclut-il d'un air parfaitement innocent.

[Kasumi]

Kasumi était partagé entre incrédulité et hilarité mais c’est tout de même ce dernier sentiment qui l’emportait, malgré la légère rougeur qui le surprit après la dernière remarque suggestive de son demi-frère. Il se fit néanmoins un devoir de répliquer en gardant un ton plus ou moins sérieux mais en évitant tout de même de croiser le regard pétillant de Tilmandil de peur de se trahir :

- Je n’ai fait figurer que les créatures que tu as affrontées directement et que tu as vaincues. Léo ne répond pas à ces critères même s’il a l’air de t’apprécier de plus en plus. C’est sans doute un effet de ton charme de barde des bois que tu entends nier ! Pour ce qui est du chevreuil et des lièvres, j’ai bien peur qu’il ait profité à un autre pensionnaire de la forêt. A un loup en fait. Mais je préfère taire dans quelle circonstances il a réussi à tromper ma vigilance. Il faudra passer le mot à Sylvia de me réveiller un peu plus tôt pour que j’essaie d’attraper quelque chose demain matin pour remplacer ce que j’ai perdu. Et pour revenir à la statuette que je lui ai offerte, je n’avais pas l’intention de te la montrer, juste de t’en parler car seule Sylvia en a le droit. Mais peut-être que si tu lui montres la tienne, elle acceptera de le faire. D’autant qu’elle n’a absolument pas le caractère scandaleux que tu voudrais lui prêter !

[Voyageuse]

- On dit ça, on dit ça ! Jamais j'oserai demander à Sylvia ! Mais allez, file dormir, petit frère ! Je veille sur ton sommeil ! Si, je t'assure, ne te moque pas !

Sylvia dormait profondément lorsqu'il regagna la tente, un léger sourire au coin des lèvres. Elle ne se réveilla pas lorsqu'il déposa sur ses lèvres le baiser promis. Et lui-même n'eut aucune difficulté à trouver le sommeil.

Il fut réveillé par les chants des oiseaux, aux premières lueurs de l'aube. La journée s'annonçait ensoleillée. Sylvia n'était pas à ses côtés, veillant sans doute auprès du feu.

[Kasumi]

Kasumi avait oublié instantanément sa mésaventure en apercevant le joli sourire de Sylvia et s’était glissé aux côtés de sa compagne en prenant garde à ne pas risquer de la réveiller. Heureux et fatigué, il glissa rapidement dans un sommeil réparateur et se demanda confusément s’il affichait la même expression paisible que la rôdeuse quand il dormait.

En se réveillant, il ne la trouva pas à ses côtés, comme la veille et en fut quelque part désolé avant de se souvenir qu’elle était de garde et devait certainement assumer son rôle un peu plus consciencieusement que lui-même la veille. Cela amena ses pensées vers l’idée de la chasse qu’il s’était promis de tenter pour pourvoir à leurs besoins de leur dernière journée avant l’arrivée à leur destination. Cela aurait le mérite de bloquer encore un temps les idées inquiètes qu’il nourrissait à cet égard. A moins qu’Eärundra ait décidé de les ravitailler, le privant ainsi de se racheter de son manque de vigilance coupable.

Des pensées bien maussades somme toute, et qui ne s’accordaient guère avec son humeur optimiste aussi les chassa-t-il avant de sortir de sa tente, et de chercher la rôdeuse du regard. Pourrait-il la surprendre à nouveau comme il adorait le faire ?

[Voyageuse]

La rôdeuse n'était pas auprès de feu. Il l'aperçut un tout petit peu plus loin, concentrée sur une tâche inconnue. Il comprit rapidement de quoi il s'agissait en s'approchant : elle avait eu apparemment la même idée que lui, et était en train de préparer un lièvre qu'elle avait probablement eu la chance de surprendre durant son tour de garde.
Elle était suffisamment concentrée sur son ouvrage pour qu'il n'ait aucun mal à la surprendre, et il fut récompensé de sa discrétion par un sursaut brutal de sa compagne... qui faillit bien, du reste, s'entailler le doigt au passage. Heureusement pour lui, les représailles furent particulièrement tendres, et elles faillirent bien lui faire oublier son souci du moment : le ravitaillement.
Eärundra et Tilmandil n'étaient pas visibles, profitant sans doute des dernières minutes de sommeil. Ou peut-être la druidesse était-elle déjà partie de son côté. Léo était tout aussi invisible, du reste.

[Kasumi]

Quand Sylvia eut achevé de lui manifester son affection, le rôdeur qui n’avait pas eu l’opportunité de prendre la moindre initiative s’exprima d’un ton doux et sincère tout en la serrant dans ses bras :

- Bonjour mon amour, tu es plus belle de jour en jour. Et bravo pour ta belle prise ! Je devrais essayer d’attraper quelque-chose moi aussi mais je parie qu’Eärundra est déjà en train de s’en charger, non ? Et qu’elle va me faire les gros yeux pour avoir « perdu » notre chevreuil.

[Voyageuse]

- Tu confirmes ce que je supposais, la viande a bien été volée pendant le début de la nuit. J'imagine qu'Eärundra l'a vu, comme moi, pendant son tour de garde. Mais elle ne m'a rien dit à ce sujet quand je l'ai relayée. Et je ne l'ai pas vue ce matin : je ne sais pas si elle dort encore dans son arbre... Mais tu as raison, tu devrais aller chasser quelque chose avant qu'elle et Tilmandil ne se lèvent.
Elle soupira, hésita.
- Je t'accompagnerais bien, mais ils vont encore penser qu'on néglige notre veille. Il vaut mieux que tu y ailles seul je pense...

[Kasumi]

Kasumi adressa un nouveau sourire à la rôdeuse avant de répliquer d’un ton philosophe mais un brin taquin tout de même :

- Il a été mangé pendant mon tour de veille, pendant que nous étions… occupés. Alors je suis prêt à en assumer la responsabilité : cela en valait bien le coup ! Je vais aller au trou d’eau où nous avons fait la vaisselle, je pense. Et si ce n’est pas prometteur, je retournerai où nous avons tué le chevreuil. Je serai de retour dans moins d’une heure dans tous les cas. Tu peux toujours occuper Tilmandil en exigeant qu’il te montre son cadeau s’il est réveillé d’ici là !

[Voyageuse]

Sylvia lui assura qu'elle n'y manquerait pas, et ne le laissa pas partir sans un langoureux et interminable baiser. Heureusement, les deux alfes n'étaient toujours pas là pour les taquiner.
Le point d'eau où ils avaient fait la vaisselle la veille était un petit ruisseau poissonneux, et à défaut de gibier, Kasumi était certain de ramener du poisson pour le déjeuner. Malheureusement, il leur faudrait le consommer rapidement, ils n'avaient guère le temps de le sécher ou de le saler et il se conserverait moins bien que de la viande.
Nul gros gibier ne se trouvait dans les environs, à en juger par les traces de pattes. Mais les lièvres étaient légion, il y avait même un renard probablement, et des traces de martre ou peut-être de belette. Avec un peu de patience, il pourrait certainement trouver son bonheur.


hrp je te laisse choisir ce que tu veux et revenir !

[Kasumi]

Kasumi privilégia l’efficacité à l’abondance, bien conscient qu’il n’avait pas des heures devant lui et que tout le monde serait aussi impatient que lui de lever le campement pour cette dernière étape avant l’arrivée au bosquet. Il prit tout de même le temps de placer une demi-douzaine de collets avant de « pêcher » dans la petite rivière, employant son arc pour piéger plusieurs poissons pour le repas de midi. Au bout d’une grosse demi-heure, son assiduité avait été récompensée par cinq poissons de belle taille ainsi que deux lièvres imprudents, de quoi lui redonnait le sourire et affronter un peu plus sereinement les remarques et taquineries qui ne manqueraient pas de pleuvoir. Il retourna donc au camp en arborant un sourire tranquille et satisfait.

[Voyageuse]

Son arrivée ne passa pas inaperçue. Bien sûr, Tilmandil poussa de hauts cris en jurant n'aimer que le chevreuil, détester le poisson et honnir le lièvre, tandis qu'Eärundra se contentait d'un petit sourire narquois. Sylvia, solidaire, l'aida à préparer et empaqueter ses prises.
Fort heureusement, ses compagnons n'étaient pas restés inactifs : ils avaient préparé un succulent petit déjeuner, agrémenté de fruits et d'oeufs trouvés par la druidesse on-ne-savait où, mais fort appréciés. Il y avait même du miel, et Sylvia avait cuisiné quelques galettes avec de la farine, de l'eau, de l'huile et les oeufs restant. cela leur fournirait un en-cas appréciable durant le trajet.

Ils commençaient à être rodés, Tilmandil y compris, en matière de démontage de tente, et se remirent en route assez rapidement. Les bois étaient toujours aussi touffus, mais à la mi-journée, le relief changea peu à peu. Le sol devint plus rocailleux, la route se mit à monter, et au détour d'un virage, ils s'aperçurent que les collines qu'ils avaient vues à l'horizon se dressaient maintenant devant eux, et que leur sentier artificiel se dirigeait droit vers la plus haute d'entre elles.
Puis, petit à petit, la végétation changea. Le bois touffu fit place à des arbres plus anciens, probablement centenaires pour certains. Le sous-bois était moins dense, on avait enfin la sensation de respirer, et Léo manifesta sa joie de pouvoir gambader à nouveau librement. Contrepartie de ce confort de marche : la piste n'était plus tailladée à la serpe et devenait plus difficile à suivre. Il était fort probable, cependant, que leurs prédécesseurs étaient allés droit devant eux. Ça et là, ils obtenaient confirmation de leur passage, probablement deux ou trois jours plus tôt. Ils avaient rattrapé une bonne partie de leur retard. Mais le soleil déclinait, à nouveau, et le soir les surprit dans une partie très ancienne de la forêt, sans doute très peu fréquentée en-dehors d'eux et de leurs prédécesseurs. Kasumi s'y sentait étrangement bien, sans pouvoir définir pourquoi. Il avait la sensation que par ici, la forêt l'accueillait en ami.

[Kasumi]

Kasumi avait été attendri par les préparations de Sylvia et avait profité qu’ils soient isolés un moment pendant leur marche pour lui faire remarquer qu’il appréciait sa cuisine – et même ses recettes spéciales - bien plus qu’il ne l’avait avoué jusqu’ici. « J’aime te voir cuisiner pour moi. Tu sais comment me faire plaisir », avait-il ajouté en reprenant son allure.

La fin de journée marqua une nouvelle étape dans leur périple et le rôdeur sentit toute la plénitude du lieu tandis qu'ils se dirigeaient vers la plus haute des éminences. Le demi-elfe s'ouvrait à son environnement et s’en imbiba avec félicité, puisant dans chaque tronc d’arbre vénérable, l’impression d’une force ancestrale à l’œuvre. Les senteurs et les couleurs lui paraissaient comme plus vives ici et le vent agitant les feuilles semblait le laver de toute souillure. Il parla à voix basse comme s’il craignait de troubler la sérénité des lieux par sa simple présence :

- Nous devrions éviter de chasser et de faire du feu ici. J’ai l’impression que ce serait mal.

[Voyageuse]

- J'ai la même sensation, souffla Sylvia. C'est étrange...
- C'est parce que nous sommes sans doute à proximité d'un bosquet sacré, expliqua la druidesse qui s'était approché. Je ne pense pas que nous en ayons vraiment franchi les limites, mais elles sont floues... Et vous avez raison, je m'abstiendrais de faire du feu par ici... nous pouvons y dormir, cependant, nous y serons en sécurité. Mais si vous préférez la chaleur d'un feu, ou si vous voulez cuisiner, je pense qu'il est préférable de revenir un peu sur nos pas...
Tilmandil ouvrait des yeux ébahis, comme s'ils devenaient tous un peu fou. Mais puisque même Eärundra sentait quelque chose de spécial, il n'osa rien dire. Il était juste évident que lui ne sentait rien du tout....

[Kasumi]

Le rôdeur adressa un sourire compatissant au barde, sentant qu’il ne partageait pas la même sensibilité que lui-même et les deux jeunes femmes envers la nature et ses signaux muets. Il ne pouvait se départir de la sensation de bien-être indéfinissable qu’il ressentait depuis quelques minutes et souffrait quelque peu que son frère ne puisse pas bénéficier du même réconfort. Du reste, ce n’était pas un si mauvais moment pour aborder ce qui les taraudait certainement tous les deux et tenter de puiser de la force l’un de l’autre. Il regarda les deux jeunes femmes en leur adressant un sourire bienveillant :

- Je propose que vous dressiez le campement ici pendant que Tilmandil et moi revenons un peu sur nos pas pour préparer les lièvres. Ici nous n’aurons guère besoin de feu : au besoin, ces feuilles séchées nous fourniront un abri bien chaud.

[Voyageuse]

Sylvia le regarda d'un air interloqué. Elle se demandait visiblement pourquoi c'était avec Tilmandil qu'il souhaitait préparer les lièvres, sachant que le barde détestait ce genre de corvée. Elle aurait sans doute volontiers apprécié cette occasion de tête à tête. Peut-être même était-elle... déçue... de sa proposition. Eärundra et Tilmandil paraissaient tout aussi surpris, mais personne ne protesta.
Le barde suivit son demi-frère, l'air un brin inquiet.
- Tu voulais me parler ?

[Kasumi]

Avisant que Sylvia semblait s'inquiéter, voire lui en vouloir, le rôdeur fit attendre son demi-frère, lui retourna un calme sourire et s'avança sans un mot pour l'embrasser chastement mais sans aucun soucis de pudeur devant les deux elfes, avant de battre en retraite vers l'endroit où se tenait Tilmandil. Il attendit qu'ils soient hors de portée de voix pour répondre à sa question d'un ton serein :

- Rien de grave, je me disais juste que nous n'avions pas eu beaucoup de temps pour discuter tous les deux. De ce qui nous attend demain peut-être. Tu as vu notre père bien après moi alors je me demandais si... tu avais un conseil à me donner.