Quête : Guerre des Plaines Brûlantes - Ailyn, Bellatrix, Dorian, Zaiu

[Ailyn]

"ah vous repartez avec les chevaux ?" s'exclama Ailyn, la voix légèrement suraiguë.

Elle faillit ajouter "c'est bien la preuve qu'aux yeux de l'armée, on vaut moins que ça, merci bien".

"Bien bien bien... lança-t-elle à ses camarades. Qu'est ce qu'on raconte ? On voulait nous mettre en première ligne et on a foutu le camp ? Ce serait bien ça ! Et puis, on leur dit aussi qu'on a zigouillé l'autre guignol, là, vous savez, Mersad ?"

Autant faire dans le folklore et se venger "sainement" en se moquant un peu de Mersad et de ses idées pour le moins... ignobles en fait.

[Bat]

Dorian avait remarqué le regard navré de Zébulon au moment où ce dernier prenait le départ. Il y avait de quoi être légèrement inquiet lorsque on contemplait ne serait-ce que quelques minutes le quatuor de Dorian. Dommage que l' envoyé de Mersad ait emmené les chevaux du groupe avec lui. Dorian serait bien resté quelques jours de plus avec sa monture. Au moment de se séparer de ce dernier, le bon vampire embrassa l' animal sur le chanfrein tout en lui caressant l' encolure et en lui murmurant quelques mots d' au - revoir. Le cheval sembla s' en rendre compte puisque il poussa une sorte de hennissement d' approbation.


Puis le bon vampire souhaita un bon retour à Zébulon et s' en retourna vers ses compagnons. Il écouta avec attention la suggestion d' Ailyn. Toutefois affirmer qu' ils avaient trucidé Mersad lui - même serait peut - être difficile à croire : sans doute les pillards mélandiens les trouveraient - ils un peu vantards. Mais Ailyn était dans le vrai : il fallait bien sortir une histoire crédible à l' ennemi. Mais laquelle ?

Dorian eut une idée...

" Ailyn tu as raison. Nous devons parler de Mersad. Nous pourrons dire que nous avons déserté après avoir été punis par lui . Nous ajouterons que nous avons été sanctionnés pour avoir contesté un ordre imbécile de Mersad. Nous savons un peu tous les quatre, de quoi le camps de l' armée de Mersad a l' air, à quoi il ressemble.


Nous pouvons toujours nous inspirer de nos souvenirs afin de donner de faux renseignements à nos nouveaux " amis " afin de gagner en crédibilité. Par exemple, nous pouvons affirmer que les effectifs de l' armée de Manost sont beaucoup plus importants qu' ils ne le sont en réalité..."


Dorian s' arrêta de parler, laissant le temps à Ailyn, Bellatrix et Zaïu de réfléchir à ses paroles.

" Ce que je dis là n' est bien entendu qu'u ne simple suggestion..."


Le forgeron - aventurier sharessien jeta un regard autour de lui : une immensité désertique à l' infini et eux quatre, seuls, sans chevaux sans aide, loin de tout. Bon courage....

[Bellatrix]

"Ce garçon a encore une cervelle en état de marche !", s'exclama Bellatrix.

Elle volta autour de Dorian tout en tapant des mains. Puis s'immobilisa d'un coup.

"Nous n'avons qu'à leur dire qu'ils ont voulu nous envoyer dans une mission suicide et que nous n'avons pas voulu. Parce que si nous disons que nous avons tué Mersad et qu'il rapplique, ça riste de créer un joyeux embrouillami, ou plutôt un joyeux embrouillenemi. Après tout, ils comprendront facilement qu'on nous a envoyé dans ce genre de mission, non ?"

Bellatrix avait de nouveau son petit moment de lucidité. Et elle s'en serait bien passée.

[Zaiu]

Hmmm ... Zaïu pense qu'il ne faut pas trop penser...
Cela étant dit, parler d'un assassinat d'officier ferait peser sur nous la posibilité d'une rançon non ? Zaiu veut dire que s'il était un mercenaire avide et affamé, et que se présenterait à lui 4 tuer d'officiers, la tentation serait grande que de ligoter tout ce petit monde ... Ou de fuir de crainte de tomber sur un escadron de cavalerie légère en charge de punir les fugitifs.

Ceci vous explique peut-etre un peu mieux les assertions de Bellatrix. Mais quelle sagesse ma chère !

Tout en ponctuant son exclamation d'une claque sur la fesse gauche.

Cette menu vengeance accomplie, et espérant avoir éclairci l'esprit de d'Ailyn et Dorian, il remis sur la table son idée de visite d'église. Histoire de nourir un peu mieux mieux ses cauchemards pour les nuits à venir...

[Ailyn]

Ailyn se frottait le menton en appréciant la sagacité, le discernement et la finesse de ses camarades. Des imbéciles ? non. Des gars futés, tout à fait ! Elle qui commençait déjà à changer d'opinion sur eux (et pourquoi pas, sur la réussite de leur mission), elle allait définitivement croire en eux. De toutes façons, dans une situation pareille, il fallait bien...

"Ma foi, oui, je suis assez d'accord avec Bellatrix et Zaiu : on ne peut pas simplement dire qu'on a tué Mersad, ils pourraient découvrir que c'est faux... et exiger une rançon. Ca risque de devenir compliqué pour nous... Par contre, refuser une mission suicide, ça pourrait constituer un bon motif pour déserter... par contre, que faire si on nous interroge sur les objectifs de notre mission ?"

Elle marqua une pause.

"Ils ne doivent pas découvrir que nous sommes là pour eux et pour la famille du bourgmestre, je dirai même qu'ils ne doivent pas le supposer une seconde... alors que dire ?"

[Zaiu]

Et peut-être qu'en réfléchissant à pourquoi eux ont-ils quitté leur rang trouverons-nous quelque chose qu'ils aiment entendre. Pourquoi ne pas leur retourner tout simplement la question et avisé ensuite d'ailleurs ?

Zaïu se rendit compte qu'il n'arriverait à rien comme ça, il dut se résoudre à recourir à ses arcanes secrètes : il regarda en l'air (parce que les réponses aux problèmes difficiles sont toutes aux plafonds, c'est bien connu), il se frotta le menton à son tour (sans doute pour créer une émulsion énergétique qui rapprocherait leur esprit de la Noosphère, et donc, des esprits des cibles à abattre et donc, des réponses à leurs questions)... Pour cause d'arrivée impromptue d'images à tout le moins érotique, il dut se résoudre à arrêter ce processus par trop hasardeux : si cette technique est secrète, c'est bien parce qu'elle est dangereuse !

Relâchant sa posture et sa concentration, il conclut son effort par une inspiration, lente et profonde, comme Maître Dong le lui avait enseigné.

Zaïu va vous livrer le résultat de sa méditation-avec-frottage-de-menton*

Nouveau temps de silence.

Si Zaïu était un orc, donc avec plus de dents, de poils et de hauteur, il ne serait très malin... En tout cas moins qu'il ne l'est réellement. Et un orc pas malin préfère battre les campagnes mortes à la recherche de choses qui n'existent. Ca n'a pas grand intérêt mais ça donne un sens à sa survie. Sauf que notre futur ami est accompagné d'une prêtresse. Ce genre d'individu est en général plus malin et n'a aucune raison de battre la campagne calcinée à moins d'y être forcé.
Nos joyeux lurons ont des otages, une famille entière et donc plus ou moins encombrante.
Nous avons ici un temple profané et, anguille sur le gâteau, des sacs de blé inutilisables...
Enfin, ils finiront par nous trouver nous aussi...

Nouvelle pose due à une contraction de douleur de la plupart des muscles de la face : accoucher d'une idée, ça fait mal. Accoucher tout court aussi d'ailleurs.

Eureka !

Oui ! Zaïu est trop balèze !

Fit-il dans une explosion de joie aussi manifeste qu'incontrôlée. Il fallait maintenant prendre son temps pour exposer son idée : déjà pour ménager le suspense du lecteur**, et pour impressionner la gente féminine. Il rapprocha des sac de blé avec un sourire victorieux, donna un léger coup de pied dans l'un d'eux avant de s'assoir dessus à la manière d'un homme en toge du temps des hommes-en-toge.


Voyez-vous, cette affaire est difficile mais rien ne résiste à la logique absolu d'inspecteur Zaïu.
Tout le monde sait que des grains de blé en apéritif, ça passe mal. Tout le monde sait aussi qu'entre le meulage et la cuisson du pain, il peut se passer plusieurs jours, à moins d'avoir une meule en granit à surface concave portative.

Mes amis ! C'est irréfutable, si ces sacs doivent être consommé par une troupe affamé, il ne peuvent l'être que rapidement ! Et, par quel autre moyen que la magie peuvent-ils y arriver ?
Et qui dit magie, dit objectif compliqué ! Preuve : le blasphème du temple avec sacrifice gériatrique.
Ajoutons la famille d'otage dont Zaïu a oublié le nom mais qui connait des secrets terriblement secrets.


Se redressant d'un bond, poing brandit.

Soyons secret nous aussi ! Soyons ...Soyons à la mesure de leur bizarrerie ! Pendant qu'ils enquêteront sur nous, troublés par ce que nous sommes, nous enquêterons sur eux.

Voila le plan ! Voila l'excuse ! Voila notre passeport d'entrée ! Voila le scénario !

Cette fois, reprenant sur le ton de la confidence (pas du poisson hein).

Dorian sera le conjoint d'Ailyn et Zaïu celui de Bellatrix. Deux couples tout ce qu'il a de plus normal.
Le malheur s'est abattu sur nous quand la hiérarchie condamna nos jolies entropistes à l'exil pour avoir transformé des flammes en blé.
En bon conjoint, nous avons pu nous résoudre à les abandonner en ces terres hostiles !

Après une démonstration aussi magistrale, il convenait de laisser un temps aux esprits moins rompu à ce genre d'exercice pour digérer ce flot de pertinence absolu et implacable. Et comme disait Maître Dong : "Tu la sens ma grosse intelligence !"


* je vous laisse traduire en chinois si vous voulez quelque chose de plus classieux.
**Dorian ne peut-etre affecté par du suspense à causalité temporelle du fait de sa nature immortelle

[Ailyn]

Ailyn admira Zaïu pour la force de sa conviction... mais son scénario lui fit surtout froncer les sourcils.

"Euh... soit. Je suis surtout d'accord pour rester "secrets", si vous voyez ce que je veux dire... Mais la théorie est intéressante, il faut bien l'avouer. Je suis vraiment d'accord avec toi sur ce point : nous ne devrions pas trop en dire tout de suite. Ca vaudra mieux pour nous."

Ailyn n'avait aucune envie de froisser Zaïu : après tout, à part une ou deux idées un peu... tordues, il n'était pas complètement dans le faux.

[Bellatrix]

Bellatrix avait placé un nouveau coup droit sur la fesse gauche de Zaiu.

"Que d'esprit ce petit !"

Elle battit des mains.

"Donc tu veux qu'on se fasse passer pour des fermiers qui ne voulaient pas qu'on fasse partir leur champ en flamme. C'est bien pensé !"

Revers sur la fesse droite.

"On pourrait dire qu'on était voisins. Ils n'iront pas vérifier quelles maisons étaient nos maisons. Tous les champs brûlés se ressemblent, toutes les maisons brûlées se ressemblent. Zaiu, tu as les fesses trop dures."

Elle se frotta les mains.

"On pourrait faire comme si on ne les cherchait pas. En allant dans leur direction, on pourrait faire semblant qu'on tombe dessus par hasard."

[Bat]

Dorian avait un peu de mal à suivre le fil de la conversation et notamment les diverses suggestions de Zaïu. pour être franc, il ne savait plus trop quelle fable il fallait raconter aux déserteurs Mélandiens. Tout en écoutant les propos des uns et des autres, il frotta le sommet de son vaste crâne puis il prit à nouveau la parole.

" A présent et à mon avis, maintenant que chacun a donné son idée, faisons une synthèse de tout ce qui vient d' être suggéré, afin de mettre au point un récit crédible pour nos futurs " alliés ". N' oublions pas : notre histoire doit être aux yeux de ces Mélandiens; crédible mais il faut également qu' elle nous donne une certaine importance et un vrai intérêt à leurs yeux. Sinon ils ne se retourneront peut - être pas contre nous mais ils pourraient bien continuer leur chemin sans nous incorporer à leur groupe, ce qui ne ferait pas vraiment notre affaire. "

Dorian s' interrompit un peu puis se tourna vers Dame Ailyn :

" Ailyn, voudrais - tu résumer te synthétiser les différentes versions de l' histoire que nous raconterons aux pillards ennemis s' il te plaît ? "

[Ailyn]

Faire la synthèse de toutes leurs élucubrations ? La bonne blague...

Ailyn prit une grande inspiration et massa un peu ses tempes. La mission était à peine commencée que tout cela lui donnait déjà mal au crâne. Comment était-il diable possible de les avoir envoyé là, sans rien de plus que quelques vagues objectifs à remplir ?

"Bien..." commença la jeune femme sans conviction.

Elle s'éclaircit la voix et s'enhardit l'espace d'une seconde :

"Donc, dans un premier temps, je me range de l'avis de Bellatrix et de Zaiu : n'en révélons pas trop. Nous avons déserté l'armée de Mélandis, et c'est tout. De l'intérêt pour nous, ils peuvent en avoir : nous sommes des soldats et souhaitons également survivre dans cet environnement hostile."

Elle prit le temps de faire une petite pause, histoire de rassembler ses idées, et tant bien que mal, celles des autres. Une opération des plus complexe, en vérité.

"A l'occasion, une fois "intégrés" à ce groupe, si des questions supplémentaires font leur apparition, nous révèlerons simplement que nous faisions partie d'une mission suicide destinée à éliminer un dignitaire de Mélandis, et on pourra toujours dire qu'on ne sait même pas qui. Le simple fait de comprendre qu'on nous envoyait au casse-pipe sans rien d'autre que nos oripeaux nous aura fait reculer."

"Libre à vous de dire que vous étiez mariés et que vous aviez tout un tas de soupières à protéger à la maison", ajouta Ailyn à l'adresse de Zaiu et Bellatrix avec un clin d'oeil.

"Bref, révélons-en le moins possible ; c'est la meilleure solution qui s'offre à nous", conclut-elle.

[Zaiu]

Très bien ! Ce plan fera l'affaire !

Il avait moins de subtilités que celui proposé par Zaïu mais on pouvait visiblement pas trop leur en demander. Puis il n'y avait pas vraiment de quoi s'inquiéter, rare sont ceux capables de l'égaler en machiavélisme. Après, tout, ils allaient affronter un orc...

Il fallait maintenant passer à un autre sujet : Bellatrix prenait un peu trop à la légère le postérieur elfique et il fallait lui faire comprendre qu'il n'était pas à disposition de tous, telle une place de mairie. Ne voulant risquer de conflit ouvert, il se résolut à rassembler de quoi faire un feu et s'échina à l'allumer en s'asseyant ostentatoirement. un peu comme Jeanne d'Arc s'exclamant "vous m'avez pas cru, mais vous m'aurez cuite", même s'il n'y a pas trop de rapport en fait.

Puis son ventre gargouilla.

[Bellatrix]

Bellatrix n'avait pas vraiment compris le message et n'avait même rien compris du tout si ce n'était l'appel des hautes sphères, et qui demeurait incompréhensible pour tout un chacun. Elle ne prêta donc aucunement attention au manège de Zaiu. Par contre, quelque chose dans la synthèse d'Ailyn l'avait fait tiquer.

"Dis-moi ma grande, dit-elle en se prenant le menton, tu ne voulais pas dire Manost à la place de Melandis ? Parce que Melandis, pour eux, c'est des amis. Et comme les amis de mes amis sont des poussières de soupières de ma grand-mère ... "

[Ailyn]

Ailyn réfléchit un instant, en se mordant la lèvre.

"Tu as en partie raison... le problème, c'est qu'eux viennent de Mélandis, et nous ne savons rien nous-même de l'armée de Mélandis... Ils pourraient déceler sans problème tout mensonge de notre part... Si ils sont bien des déserteurs, ils se fichent bien de ce qui peut arriver à l'armée de Mélandis... non ?"

Ailyn commençait à avoir mal à la tête... Cette mission était vraiment une catastrophe annoncée, et plus le temps passait, moins les mensonges lui paraissaient plausibles... Et pourtant, il faudrait bien trouver une solution avant l'arrivée des bandits.
Cela dit, elle ne se sentait pas totalement dans le faux : ces gens n'avaient à présent de loyauté pour personne, hormis leur propre groupe... C'était à celui-ci qu'il fallait s'intégrer, et non pas à l'armée de Mélandis, finalement...

[Lothringen]

La conversation, comme l'avait redouté Zebulon un peu plus tôt, s'était éternisée, de sorte que le petit groupe se tenait depuis plus d'une heure devant la grange calcinée de Terrebonne et le petit tas de sacs rescapés du sinistre. La luminosité avait poursuivi son lent déclin vers la nuit. On était entre chien et loup, et il devenait difficile de distinguer les traits de leurs interlocuteurs à quelques pas d'eux. De temps en temps, l'un des quatre compères songeait à prêter l'oreille, guettant le pas de chevaux ou la progression d'une petite troupe, de préférence celle qu'ils étaient censés infiltrer. Mais les bandits pouvaient passer n'importe quand, ce soir comme dans trois jours... Les sens aiguisés du vampire surprirent un mouvement dans un buisson proche, mais tout stoppa net dès qu'il y porta son regard et le buisson reprit sa trompeuse immobilité. Manque de chance pour lui, il n'y avait pas un souffle de vent en cet endroit abrité. Si c'était un animal sauvage, il était du genre "vachement gros."

[Bat]

Dorian passa de longues heures aux côtés de ses compagnons d' aventures, attendant l' arrivée d' hypothétiques déserteurs mélandiens. Nul créature ne se montra et Dorian se demanda si les bandits n' avaient pas changé d' avis et renoncé à repasser par le village dévasté. Après touait - on exactement de ces gebs et de leurs intentions réelles ? Le groupe de Dorian était - il venu là en vain ?


Alors que la lassitude et le doute commençaient à le gagner, le bon vampire surprit un mouvement dans un buisson proche. Malheureusement ce fut trop bref pour que le guerrier - forgeron pût tirer la moindre conclusion. Homme ou animal ?

Par gestes, Dorian montra du doigt le buisson et expliqua que quelque chose d' imposant pouvait s' y cacher... Les brigands mélandiens les regardaient - ils à la dérobée, en faisant tout pour cacher leur présence ? S' agissait - il d' un animal sous contrôle des Mélandiens envoyé là en reconnaissance ?

Dorian ne fit rien, prêt à agir, ses griffes aiguisées cachées sous son manteau...Il attendait la réaction des mystérieux nouveaux venus...

[Lothringen]

Le... buisson... se sentit repéré et prit brusquement la fuite - révélant qu'il s'agissant d'un humanoïde de taille plutôt réduite, aux cheveux bruns, vêtu de couleurs sombres, et qui courait pieds nus. Plutôt vite. En direction de... n'importe laquelle, en fait, pourvu que ce soit loin : son principal objectif semblait de leur échapper. Il marchait cependant sur le chemin qui conduisait en dehors du village, sans doute pour éviter de s'enfoncer les pieds dans les labours.

[Ailyn]

Toute ankylosée par la longue attente dans la semi-obscurité, Ailyn fut presque choquée de voir le petit bonhomme vert débouler sur le chemin. Mais qu'est ce que c'était que cette chose ? Que faisait-il ici ? Depuis combien de temps était-il ici ? Autant de questions dont les réponses la dérangeaient profondément... C'était un peu comme si une pieuvre s'amusait à danser au creux de son ventre...

Mue par une peur soudaine, Ailyn se lança à sa poursuite, à une distance respectable, espérant être rattrapée par ses camarades. Désespérée, elle lança :

"Hé ! Reviens !"

[Bellatrix]

Bellatrix avait couru derrière le buisson à pattes. Elle n'en avait jamais rencontré, des arbres de cette espèce. Quand il se mua tout d'un coup en buisson à pattes fugueur elle n'en crut pas sa chance et pressa l'allure. Mais il accéléra encore le pas, le mauvais joueur. Alors, en désespoir de cause, elle tenta d'employer une ruse vieille comme le monde. Elle se mit tout d'un coup à crier.

"Hé toi, attention à la marche !"

[Zaiu]

Les deux aventurières ayant des jambes plus grandes que celle de Zaïu, celui-ci préféra s'occuper de garder leurs arrières ...

Bande de pervers ! Mais qu'est-ce que vous allez imaginer !

Il y avait une probabilité pour qu'il ne soit pas seul et qu'il serve d’appât ! Ce qui marchait plutot bien sur la gente féminine du coup. Si Zaiu se mettait aussi à courir, serait-il suivi de la sorte ? Il dut faire un effort de concentration pour chasser ce genre de réflexions et se focaliser sur ses sens : il scruta donc les alentours, aux aguets, au cas où.

[Bat]

Dorian partageait la méfiance de Zaïu pour la poursuite du verdâtre inconnu. Qui sait si ce dernier n' utilisait pas une ruse vieille comme les Royaume pour diviser leut petit groupe. Alors que Zaïu restait aux aguets, qu' Ailyn se lançait à la poursuite de l' inconnu, que Bellatrix interpellait le bipède, Dorian lui se leva de toute sa taille et sortit son arc. Utilisant sa vision nocturne elfico - vampirique, il décocha un trait destiné à se planter dans le sol juste devant les pieds - les pattes - du bipède en fuite, afin de stopper sa course. Il ne fallait pas qu' Ailyn soit entraînée trop loin du village, dans sa poursuite.


Le bon vampire regarda la flèche filait à travers les airs...

[Lothringen]

Jet de dé : 6.

La flèche retomba... dans l'épaule du fuyard, qui, effrayé, s'arrêta un instant dans sa course pour la briser. Il ne réussit cependant pas à retirer la pointe, qui restait dans sa chair et lui causait une douleur intolérable. Pendant qu'il se déchirait tout seul, Ailyn et Bellatrix remontaient leur retard, ce qui leur permit de mieux distinguer l'inconnu dans la pénombre. Il était bien un peu verdâtre, mais définitivement pas végétal, sauf à le prendre pour la terre et les menus branchages qui ornaient son vêtement. Les entendant venir, il reprit sa course avec plus de conviction encore, même s'il semblait ralenti par la douleur. Il allait désormais être difficile de le convaincre qu'ils ne lui voulaient aucun mal...

[Zaiu]

Quoi quoi quoi ?

Le noble et gentil vampire de Luménis venait de décocher, sans sommation, une flèche sur un petit inconnu en train de fuir ? Zaïu n'en croyait pas ses yeux. Il avait presque failli estimer son compagnon de voyage à l'étrange nature... Il réagit donc sans réfléchir plus que ce qui lui dictait de faire son instinct : il tenta de se saisir de l'arc de Dorian pour le lancer au loin avant qu'il ne blesse Ailyn ou Bellatrix.

Non mais ça va pas ! Serais-tu en mal d'action pour occire le premier venu ! Ta cervelle est plus morte que toi ?

C'est sûr, Zaiu était en pétard, et pas qu'un peu.
Bon après, faut toujours voir le bon côté des choses, avec tout l’hémorragie du fuyard, c'était même plus la peine de courir pour le retrouver...

[Bat]

Dorian fut surpris par la réaction un peu véhémente à son goût de Zaïu. il est vrai que les apparences jouaient contre le bon vampire mais quand même...D' ailleurs le petit être verdâtre était - il vraiment innocent ?

" D' abord ma cervelle n' est pas morte Zaïu " fit le bon vampire aussi dignement que possible, "
ensuite qui te dit que cet individu est au dessus de tous soupçons ? Et enfin je n' ai jamais voulu l'
occire, seulement arrêter sa fuite à peu de frais. Mais le guerrier doit compter avec les hasards de la
balistique et du tir de nuit. Si ma flèche a un peu dévié jusque à l' époque de ce fuyard, j' en suis fort
marri...mais ce n' était pas voulu. "

Après une seconde de silence, Dorian reprit :

" J' espère qu' Ailyn saura le neutraliser sans trop de dégâts. Si besoin est, j' interviendrais afin de lui
prêter main - forte. En attendant, tenons - nous prêts à tout. "

Joignant le geste à la parole, Dorian regarda dans toutes les directions, sans toutefois perdre de vue la course - poursuite entre ailyn et l' inconnu...Le guerrier - vampire avait gardé son arc long en main, capable de tirer à nouveau sur le champs ou presque, si besoin était...

[Ailyn]

Ailyn étouffa un cri lorsque la flèche atteignit le fuyard qui courrait toujours, l'épaule en sang. Puis elle lança un juron sonore. Mais que trafiquait Dorian ? Pourquoi tirer sur le petit bonhomme vert ? Pourquoi le rendre fou de douleur ?

Ailyn ne sut alors que faire. Elle aurait aimé poursuivre sa course, mais cela pouvait se révéler dangereux. Très dangereux même. Il pourrait les conduire tout droit à un piège.
Inutile de continuer à faire des réflexions au guerrier tout pâle de sa bévue, elle interpella à nouveau l'inconnu :

"Hé ! Attends ! C'est un accident ! Reviens, on pourra te soigner !"

[Bellatrix]

Bellatrix s'était figée en entendant une flèche siffler à ses oreilles et se planter dans l'épaule de l'homme-buisson. Son premier réflexe fut de plonger dans un buisson. Puis elle se rendit compte que le tireur n'était autre que Dorian. Elle le regarda puis regarda le fuyard puis le regarda à nouveau. Bref … elle ne comprenait pas grand chose.

« Attends !, cria-t-elle en direction du fuyard, je suis sur qu'il ne voulait pas. Il est plus bête que méchant, je te promets. »

Se retournant, elle vit Dorian, prêt à récidiver …

« Tout contre fait, c'est peut-être un ennemi. »

Elle se remit au courir, pour échapper au vampire cette fois-ci.

[Bat]

Dorian fut peiné par la réaction de ses compagnons d' aventure...Dire qu' il venait de leur expliquer patiemment qu' il ne s' agissait que d' une regrettable erreur de trajectoire de la flèche et qu' il n' avait eu aucune intention homicide à l' encontre du petit bipède vert. A présent il fallait faire avec la suspicion teintée d' hostilité du groupe à son égard...


Le bon vampire préféra ne pas répondre aux propos de Bellatrix sur l' état de ses facultés intellectuelles et haussa légèrement les épaules. Il continua à fouiller les environs du regard, à moitié debout, suffisamment pour apercevoir ce qui arrivait autour de lui mais pas assez pour offrir une belle cible à d' éventuels archers, arbalétriers, lanceurs de couteaux... Devant lui, Ailyn continuait à courir, il fallait vraiment l' ultravision du guerrier luménien pour suivre cette course - poursuite...

HRP : ne jetez pas trop la pierre à Dorian hein, c' est une simple ( et regrettable ) erreur de tir .

[Lothringen]

La course ne dura pas beaucoup plus longtemps, car il s'avéra que loin de courir simplement au hasard comme il en avait donné l'impression, le fuyard s'était dirigé vers un lieu bien précis. Il s'écarta soudain de la route pour rejoindre un espace découvert. Dans la pénombre on ne distinguait pas très bien, mais il semblait y avoir un cercle de pierres dressées à hauteur de la taille, et au centre du cercle un arbre vénérable multicentenaire, sans doute un chêne - en cet automne bien avancé, il avait perdu la moitié de ses feuilles. Sur les pierres grossièrement taillées, peut-être des pierres tombales, on pouvait apercevoir des colliers de fleurs séchées, et à leurs pieds diverses offrandes du même acabit - branchages tressés, osselets de petits animaux, mystérieux symboles tracés avec leur sang.

Tout cela faisait penser à une sorte de sanctuaire druidique, mais ils n'avaient pas vraiment le temps d'y réfléchir davantage, car ils n'étaient pas seuls. Sous l'arbre, il y avait un groupe de cinq personnages : deux humains, une semi-elfe, un ogre, et ce qui ressemblait bien à un orque, tous armés. Le fuyard verdâtre alla droit dans les jambes de l'un d'entre eux, un humain qui devait avoir une fonction de chef à en croire la taille de son bâton et sa taille tout court. Le petit être verdâtre lui marmonna quelques paroles rapides dans une langue aux accents gutturaux bien que son auditeur ne semblât pas partager sa nature monstrueuse. Ils comprirent alors que leur espion en fuite était un gobelin.

Là encore, ils n'eurent pas le temps d'y penser plus longtemps. Le groupe s'était mis sur la défensive et le grand humain, l'orque et la semi-elfe commençaient diverses incantations d'urgence : ils se préparaient au combat.

[Ailyn]

Le sang d'Ailyn ne fit qu'un tour et elle freina des quatres fers, paniquée. De la sueur commença à perler à son front, et, tâchant de se maîtriser de son mieux, elle s'exclama de toutes ses forces :

"On se caaaalme ! On ne veut faire de mal à personne !"

Prête à tout, elle lança un sort d'armure pour se protéger d'éventuels coups ou sorts. Elle espéra que ses camarades en fassent autant.

[Bellatrix]

Bellatrix totalement paniquée tendit les bras et ne bougea plus. Ceux qui auraient pu se trouver à proximité auraient pu l'entendre murmurer inlassablement.

"Je suis un arbre, je suis un arbre. Je sens le vent dans mes feuilles. J'ai des pommes au bout de mes bras. Je touche le ciel. Mes racines plongent bien loin dans le sol. Je suis un arbre, je suis un arbre, je suis un arbre. Je sens le vent dans mes feuilles ..."

[Bat]

Dorian avait suivi les péripéties qui s' étaient déroulées à une vitesse stupéfiantes. D' abord la fuite du nabot vert puis l' apparition du groupe auquel il appartenait au milieu du cercle de pierres. et enfin le début des incantations des membres du groupe mystérieux. Soucieux de montrer sa bonne volonté, Dorian se leva de toute sa taille après avoir - aussi discrètement que possible - rangé son arc long. Il ouvrit un peu son large manteau et mit ses mains bien en évidences afin que les inconnus comprennent qu' il n' avait aucune mauvaise intention. Mieux valait ne pas envenimer les choses...

Le bon vampire ne dit rien, laissant Ailyn parler en leur nom à tous, tout en regardant le grand humain et la semi - elfe avec intérêt mais sans aucune hostilité visible...