[MP] Histoire : Echo

[Smidge]

Sofia Stoän leva un sourcil, et désigna les meubles autour d'elle d'une main.

"Des machines, plus étranges les unes que les autres..."

La jeune femme semblait mal à l'aise. Et sa réponse très évasive.

[Echo]

Gabrielle eut l'air déçu.

- Donc, vous n'avez pas encore trouvé de trésor caché ?

[Smidge]

Sofia eut un sourire fatigué.

"Vous savez, reprit-elle, le trésor de monsieur le Comte doit se trouver dans l'un des coffres qu'il possède à la banque... Il aimait raconter des histoires, mais de là à ce qu'elles soient toutes vraies..."

Elle haussa les épaules.

Gabrielle fut prise d'une quinte de toux. L'air dans le laboratoire, sans doute trop plein de souffre ou d'autres produits plus toxiques encore, était proprement irrespirable toutes fenêtres fermées.

[Echo]

- Je crois qu'on ne devrait pas rester ici, dit-elle après avoir réussi à calmer sa toux. Et si nous retournions en bas ? J'ai un peu faim, pas vous ?

C'était un moyen comme un autre de garder un oeil sur elle ; elle n'était pas prête de la laisser filer après avoir eu tant de mal à lui mettre la main dessus.

[Smidge]

"Oh euh... non, vous savez, je n'y tiens pas..., s'excusa-t-elle avec un sourire. Je voudrais... rester ici encore un moment. Je n'y viendrais certainement plus jamais."

[Echo]

- Je ne crois pas que ce soit un très bonne idée de rester ici, insista t-elle, avec toutes ces émanations de produits toxiques. Et je pense qu'il y a eu assez de morts pour aujourd'hui...

Elle ouvrit la porte de l'atelier et, d'un geste, invita Sofia à la suivre. Si cette dernière pensait pouvoir se débarrasser d'elle aussi facilement, elle se mettait le doigt dans l'oeil.

[Smidge]

A contrecoeur, la demoiselle la suivit. Elles descendirent les marches en direction du rez-de-chaussée, puis traversèrent l'aile Nord, le grand hall, pour finalement revenir dans le grand salon.

Devant la cheminée crépitante surplombée de la statue de serpent, ne restaient que les acteurs, accompagnés de madame Marquand.

[Echo]

Gabrielle salua poliment les acteurs et madame Marquand et invita Sofia Stoän à la suivre dans la bibliothèque.

Une fois assurée qu'elles étaient bien seules (?), elle lui dit :

- J'aimerais qu'on reparle de la nuit du meurtre, et plus particulièrement de ce qui s'est passé entre le début de la pièce de théâtre et la découverte du corps. Avez-vous remarqué à quel moment le comte s'est éclipsé ?

[Smidge]

Elle semblait mal à l'aise. Le regard de la jeune femme fuyait sans cesse en direction de la porte du salon derrière elle.

"Je... je n'ai rien vu, répondit-elle. Vous savez, je crois vous l'avoir déjà dit, je ne vois pas très bien, encore moins dans une pièce plongée dans le noir..."

[Echo]

Gabrielle n'en croyait pas un mot, mais elle poursuivit :

- Vous êtes quand même capable de me dire à quel moment, vous, vous êtes sortie de la salle, non ?

[Smidge]

La jeune femme fronça les sourcils.

"Je crois qu'on venait d'apporter le dessert... C'est là que j'ai entendu des cris étouffés."

Une description sommaire... qui ne satisfit pas l'inspectrice. Gabrielle insista.

"Pourriez-vous êtes plus précise ? La provenance des cris ? L'endroit où vous étiez ?"

Sofia Stoän tremblait légèrement des mains.

"Je ne sais plus très bien..., répondit-elle après un effort pour se calmer J'étais dans la salle de théâtre, dans le noir, j'ai perdu la notion du temps ! J'ai entendu des cris qui provenaient d'en bas, comme je vous l'ai déjà signalé."

Quelque chose clochait, cependant... Tout un escalier, l'immense salle à manger, et la cuisine séparaient la salle de théâtre de la scène de crime... ?

[Echo]

Gabrielle ne chercha pas à rassurer la jeune femme, au contraire. Les bras croisés sur sa poitrine, elle la regardait comme si elle voulait la disséquer.

- Vous pensez avoir entendu les cris du comte ? C'est étrange, la salle de théâtre est assez éloignée de la scène du crime.

Elle plissa les yeux un instant avant de reprendre.

- Très bien, alors vous avez entendu des cris et vous êtes descendue sans alerter personne, sûre de pouvoir contenir la situation à vous seule. Et ce sont ces mêmes cris qui vous ont amené près des cuisines, là où vous avez trouvé le corps du comte. Ai-je bien résumé les faits ?

[Smidge]

"Non, répliqua-t-elle avec rudesse. Vous les avez interprétés à votre manière, et sachez que je trouve détestables vos insinuations."

Un rouge - d'indignation, ou d'appréhension ? - lui était monté aux joues.

"Figurez-vous que je ne sais pas vraiment ce que j'ai entendu, poursuivit-elle sur le même ton. C'étaient des bruits étouffés... Je ne savais pas vraiment ce qui se passait. Je ne le sais toujours pas d'ailleurs..."

[Echo]

- C'est d'autant plus étonnant que vous ayez réussi à les entendre de là où vous étiez. Vous devez avoir l'ouïe particulièrement fine.

Mais il y avait autre chose, elle ne pouvait pas être aussi nerveuse sans raison.

- A quel moment Marjorie vous a t-elle trouvé près du corps ? A t-elle été alertée par ces bruits étouffés elle aussi ? Et de quel côté est-elle arrivée ?

[Smidge]

"Vous voulez des détails dont je ne me souviens plus !, s'exclama-t-elle, au bord des larmes. Voir des cadavres ne vous fait peut être plus aucun effet, mais ce n'est pas mon cas !"

Sofia Stoän tremblait de tous ses membres.

Elle se moucha, avant de poursuivre.

"Oui, j'ai l'ouïe fine, et quand on n'a pas de très bons yeux, c'est presque une nécessité, figurez-vous."

Elle poussa un soupir.

"Je ne sais plus quand est ce que Marjorie est arrivée... Peut être était-ce la première..."
"La première ?, répéta Gabrielle, que le réponse ne satisfaisait nullement. [color=#9900c]Que voulez-vous dire ?[/color]"

La réponse lui paraissait un peu trop facile.

"C'est tout de même curieux que vous ne vous souveniez pas de quel côté elle est arrivée..., ajouta-t-elle. Si j'ai bon souvenir, il n'y a pourtant que deux entrées dans cette cuisine..."

Mademoiselle Stoän semblait terrorisée. Le tout était d'en déterminer avec certitude la raison.

"J'étais sous le choc... Je le suis toujours... même si cela ne vous émeut pas une seconde."

Cet interrogatoire n'allait de toute façon pas pouvoir durer éternellement. Il lui fallait un élément tangible. Quelque chose qui tienne la route face à un jury. Comme des aveux.

Une petite voix dans sa tête lui susurrait que l'histoire n'était pas aussi simple qu'elle voulait bien se l'imaginer, quelque puisse être l'identité du tueur. Si elle parvenait à reconstituer le déroulement des faits avec suffisamment de précision, la jeune femme devant elle ne pourrait pas se dérober par un mensonge convainquant. Elle avait expérimenté suffisamment de fois ce procédé pour être convaincue de son efficacité.

Le tout était de déterminer ce "déroulement", et qui il impliquait exactement...

[Echo]

- Je fais mon boulot, répliqua la lieutenante, visiblement agacée par les remarques de la jeune femme. J'ai l'impression que tout le monde oublie qu'un meurtrier se ballade parmi nous. C'est ma priorité alors pardonnez-moi si je ne prends pas le temps de vous ménager. C'est malheureusement vous qui avez retrouvé le comte, alors il est normal que je m'intéresse à votre témoignage, notamment aux "détails" -et c'est à moi de juger s'ils sont sans importance ou pas.

Elle désigna la porte.

- Sur ce, nous en avons fini. N'hésitez pas à venir me voir si quelque chose vous revient...

Mais étrangement, elle doutait que cela arrive un jour. Sofia semblait beaucoup trop réticente à répondre à ses questions, pour une raison que seul son " choc " n'expliquait pas.

[Smidge]

Qui trouver ensuite ? Que et où chercher ?

Une partie des invités se trouvait sans doute toujours dans le grand salon adjacent. Quant aux employés... (elle jeta un rapide coup d'oeil à sa montre, qui indiquait presque 17 heures)... ils devaient sans doute errer quelque part entre leurs chambres et les cuisines.

[Echo]

Et c'est dans les cuisines qu'elle choisit de se rendre, espérant retrouver Marjorie.

[Smidge]

"C'est avec soulagement que je prendrais congé, madame l'inspectrice", conclut la demoiselle d'une courte révérence.

Toutes deux rejoignirent le grand salon, et mademoiselle Stoän disparut en direction de l'aile Nord tandis qu'elle-même bifurquait vers la salle à manger.

Suivant son instinct, Gabrielle partit pour les cuisines, où les bruits de vaisselle confirmèrent ses soupçons : Yvette, Marie-Madeleine, et bienheureusement Marjorie, s'y trouvaient effectivement.

A son arrivée, la jeune servante accourut dans sa direction, et la prit aussitôt à part.

"Je suis désolée madame, déclara-t-elle d'un air penaud, ma mère ne m'a pas laissé le choix, je n'ai pas pu surveiller madame Sofia comme vous me l'aviez demandé..."

[Echo]

- Ce n'est rien, répondit Gabrielle, je viens de la voir à l'instant.

Elle parut hésiter.

- Dîtes-moi, qui était la première sur les lieux du crime ? Mademoiselle Stöan ou vous ?

[Smidge]

La jeune fille parut soudainement très gênée, et son visage s'empourpra rapidement.

"Je..., bredouilla-t-elle. C'était elle. Elle était devant l'entrée, là, entre la cuisine et le débarras."

Elle hésita un instant, le regard quelque peu troublé.

"J'ai entendu crier... et je suis arrivée."

[Echo]

- Vous êtes certaine de tout me dire ? demanda t-elle en fronçant les sourcils.

Marjorie avait exactement la même réaction que Sofia lorsque la lieutenante avait insisté sur ce genre de détails. Mais pourquoi ?

[Smidge]

La jeune femme devint aussitôt mutique, se renfermant sur la seule défense qu'il semblait lui rester.

Il ne servait à rien de lui poser davantage de questions aussi larges, cela ne mènerait à aucune confession. A moins qu'elle ne parvienne à la faire craquer... ?

Il était en revanche peut-être plus avisé de tenter de dénicher quelques incohérences dans son discours, ou avec celui d'autres invités...

Une incohérence de timing ? de localisation ?

Finalement, Marjorie reprit la parole, toujours aussi hésitante.

"En fait..., commença-t-elle, le regard perdu dans le vague. En fait, j'ai entendu crier deux fois."
"Deux fois ?", répéta Gabrielle.
"Oui. Deux fois. Assez longtemps après, j'ai eu l'impression. Mais... je n'ai pas osé aller voir la première fois...", avoua-t-elle, quelque peu honteuse.

[Echo]

[HRP : Désolée pour le retard]

- Deux cris... de la même personne ? questionna la lieutenante. D'une femme ou d'un homme ?

Mais ce détail était-il réellement important ? Après tout, il n'était pas surprenant de crier lorsqu'on découvrait un cadavre...

[Smidge]

Marjorie parut surprise.

"D'une... d'une femme, je suppose. Je dirais que les deux venaient de la même personne."

[Echo]

- Une dernière chose : lorsque vous êtes arrivée, vous êtes bien passée par les cuisines ?

Si c'était le cas, alors le meurtrier avait du être rapide pour se cacher avant d'être pris en tenaille par d'un côté mademoiselle Stoän et de l'autre Marjorie. Sauf si bien sûr l'une d'elle était coupable...

[Smidge]

"Je suis arrivée..., répéta-t-elle lentement, par la salle à manger, là. C'est là que j'ai trouvée madame Sofia et le corps du maître."

Quelque chose clochait, elle en était sûre... Tout ceci n'expliquait pas les détails qu'elle avait pu relever lors de ses premières observations de la scène. Quelqu'un lui mentait, si ce n'était plusieurs personnes. Ou du moins ne lui disaient pas toute la vérité...

[Echo]

[HRP : C'est par où déjà la salle à manger ?]

- Très bien, répondit-il lentement, visiblement dubitative. Je reviendrai vers vous si j'ai d'autres questions, en attendant eh bien... faîtes comme d'habitude.

Puis elle s'éloigna et retourna sur ses pas. Elle aurait peut-être plus de chance avec le notaire ou sa femme ; après tout, elle les avait beaucoup moins asticoter que les autres.

[Smidge]

[HRP : tu y es, la cuisine y est attenante. C'est aussi par là que Sofia Stoän prétend être arrivée.]


Quelques sons de voix émanant du grand salon attirèrent son attention. La troupe d'acteurs (ou du moins ceux qui restaient...) se trouvaient toujours là, en compagnie de madame Marquand.

En revanche, aucun trace du notaire... ni d'Emile.

[Echo]

Puisque le notaire avait disparu, c'est sa femme que Gabrielle entraîna à l'écart. Elle ne lui posa tout d'abord aucune question précise mais lui demanda de lui raconter comment s'était déroulés les événements qui avaient suivis la coupure de courant, de la pièce de théâtre à la découverte du comte. Elle lui demanda notamment si elle avait vu certaines personnes s'éclipser de la salle pendant la représentation.