[Lieu] Sur la route de Lameroy

[Alchem]

« Ça, faudra absolument le raconter à Bravel ! » déclara Dalius, admiratif.

Etait-ce possible que les elfes soient capables de tant de merveilles ? Avec des gemmes de surcroits, domaine de prédilection des nains et des gnomes ! Alchem peinait à le croire. Tout d’abord forcé à pratiquement fermer les yeux, il était désormais en train de les ouvrir progressivement et le spectacle noyait son regard. Etait-ce vraiment des joyaux ? Etaient-ils magiques ? Ho, par tous les dieux, cet endroit avait des allures de fantasme svirfnebelin ! Combien d’histoires narraient l’existence de cavités dissimulées dans les profondeurs de l’Outreterre et renfermant de pareils trésors ? Combien de mineurs rêvait de découvrir un tel paradis minéral après le coup de pioche de sa vie ? Mais combien de fois, dans ces récits, le diabolique Urdlen venait emporter le gnome trop avide, trop obsédé par sa trouvaille ? A cette pensée, Alchem en revint à des considérations plus pratiques.

« On en aura des choses à raconter, à tout le monde, et ce n’est que le début », répondit-il, après un temps de retard.

Son attention revint sur le coffre. Il s’en approcha et se mit à l’examiner. S’il semblait n’y avoir aucun danger, il l’ouvrirait.

[Kasumi]

Après s’être assuré autant que faire se pouvait d’éviter une mauvaise surprise, Alchem ouvrit le coffre pour y trouver ce qu’il y cherchait. L’Eclat était maintenant translucide et brillait d’une lumière blanche semblant plus intense qu’un soleil de midi. A peine avait-il saisi la gemme brûlante que le gnome entendit des sifflements furieux dans son dos. Visiblement, les ombres semblaient ne pas apprécier qu’il s’en empare ou alors la lumière leur était-elle douloureuse.

[Alchem]

Ces ombres devaient être les gardiens de ce lieu, les elfes du soleil qui jadis avaient vécu ici. Alchem trouva donc logique qu’elles soient mécontentes. Elles le prenaient pour un voleur. Devait-il persister ? Il lui avait déjà été difficile d’atteindre la pièce alors que les ombres l’ignoraient. Qu’en serait-il si elles fondaient sur lui ? Et puis, quelle était désormais la meilleure place pour l’Eclat ? Ici ? Ailleurs ? Aleka pouvait répondre à cette question. En attendant, le gnome reposa la gemme et se retourna, désireux de ne pas entrer en contact avec une ombre.

[Kasumi]

Reposer la gemme dans le coffre ne suffit pas à apaiser les ombres qui apparurent toujours plus ou moins hostiles au gnome des profondeurs. Alchem en vit même quelques-unes s’approcher jusqu’à être sur le point d’atteindre l’entrée de la salle. Retrouver ses compagnons en quittant cet abri tout relatif promettait d’être bien plus difficile qu’à l’aller. Mais peut-être était-il possible de les contacter autrement ?

[Alchem]

« Tu les as fâché ! Tu devrais dire pardon ! »

Alchem s’approcha de la porte et, après une hésitation, se mit à crier. Normalement, le couple devrait l’entendre, il n’était pas si loin que cela. Il fallait l’espérer car le gnome avait bien besoin de leurs conseils avisés.

« Aleka, Théodore, l’Eclat est là ! Dans le coffre ! Je l’ai touché, je n’aurais peut-être pas dû. Les ombres semblent m’en vouloir. Que dois-je faire ? »

[Kasumi]

Seules les sifflements chuintants des ombres et le silence bien plus terrifiant de ses amis lui répondirent durant une bonne minute qui lui parut durer au moins une heure. Finalement, ce fut la voix étouffée d’Aleka qui lui répondit :

- Alchem, la plupart des ombres a convergé vers le couloir, vous ne pouvez pas revenir. En tous cas pas sans moyen de vous en protéger. A quoi ressemble l’Eclat ? Est-ce qu’il brille encore ? Les ombres craignent peut-être sa lumière si c’est le cas…

[Alchem]

« Oui, il brille ! Et il est chaud au touché ! Je vais le reprendre et voir ce qu’il en est... »

Attendre dans des situations stressantes, Alchem y était habitué. Mais il était tout de même bien contant qu’Aleka lui réponde. Puisqu’avoir lâché la gemme n’avait rien changé au comportement des ombres, il ne perdait effectivement rien à la reprendre. Il retourna auprès du coffre et s’en saisit donc. Dans le même temps, il déposa une dague de jet dans le coffre et le referma.

Désormais, il voulait constater l’effet de l’Eclat sur les ombres en s’en approchant au besoin. Il voulait aussi savoir s’il était possible de toujours enchanter ses armes. Si c’était le cas, il le ferait avec l’intégralité de ses dagues.

[Kasumi]

Quand Alchem récupéra la gemme et s'approcha des ombres avec, les ombres redoublèrent de sifflements furieux mais tentèrent de battre en retraite, reculant d'autant qu'il avait avancé dans le plus complet désordre. En revanche, la dague qu'il déposa dans le coffre resta inerte, animée d'aucune magie particulière. Plus inquiétant, la voix affolée d'Aleka se fit entendre par-dessus le tumulte :

- Alchem, qu'avez-vous fait ? Venez vite ! Les ombres sont incontrôlables !

[Alchem]

« J’ai repris l’Eclat ! Elle fait fuir les ombres ! J’arrive ! »

Plus une seconde à perdre. Alchem, sitôt sa dague récupérée, s’engageait dans le couloir, brandissant en son poing la gemme flamboyante. Il allait aussi vite que les ombres, ou ses jambes, le lui permettaient. Revenir auprès du couple et les protéger était la présente priorité.

« Bravo pour la discrétion ! Tu dois être le svirfnebelin le plus visible de tout Toril en ce moment ! »

Effectivement et le gnome, bien plus à l’aise dans le noir, ne se sentait pas tranquille. En même temps, ce n’était pas ici que la lumière qu’il portait allait être un handicap, au contraire. Une fois dehors, par contre, il éviterait de renouveler l’expérience.

[Kasumi]

Les ombres fuyaient devant la lumière émanant de l'Eclat et Alchem put presser le pas dans le petit couloir jusqu'à atteindre la précédente salle. En arrivant, il vit la plupart des ombres fuir vers le sanctuaire en traversant la porte sans même ralentir leur fuite éperdue. Seules quelques-unes s'égarèrent vers l'escalier où le passage menant au cul-de-sac. Aleka et Théodore n'étaient visibles nulle part...

[Alchem]

« Aleka, Théodore, où êtes-vous ?! »
« C’est pas le moment de jouer à cache-cache ! »

Alchem, désormais dans la pièce du croisement, regardait de tout côté. Il avait pourtant été rapide. Le couple ne pouvait pas être loin. Sans doute que l’afflue des ombres les avaient forcé à la retraite, auquel cas ils seraient revenus en arrière, à l’étage. C’était le plus logique. Sur la base de cette supposition, le gnome prit donc la direction de l’escalier montant afin de retourné dans la salle des grilles et du levier.

[Kasumi]

L'instinct du gnome ne l'avait pas trompé, une fois de plus. Il retrouva Aleka et Théodore dans la salle supérieure mais il sut, au premier coup d'œil, que quelque-chose clochait : Théodore était assis au sol, le regard dans le vide et le teint cendreux. La prêtresse se tenait juste à côté de lui, manifestement affairée et agitée. A tel point qu'elle n'avait pas même perçu le retour d'Alchem. Au moins aucune des ombres ne semblait les avoir suivi jusqu'ici.

[Alchem]

« Halala ! Cata ! »
« Mais, qu’est-il arrivé ? »

Alchem s’approcha du couple. Par pur réflexe, il vérifia d’un regard toute la salle. Trop souvent un élément accaparait l’attention, faisant oublier le reste. Les Drows aimaient ce genre de fourberies. Il suffisait d’un rien pour perdre la vie.

« Dalius, surveille. »
« Oui chef ! »
« Aleka, sait-il fait toucher par une ombre ? »

Le svirfnebelin ne voyait que ça. Il espérait en tout cas que l’effet était réversible.

[Kasumi]

Aleka releva la tête quand Alchem l'interpela et, à la moue qu'elle faisait, le gnome sut que la blessure de son mari n'avait rien d'anodin :

- Nous avons été débordés par les ombres avant de parvenir jusqu'ici. Théodore est... Il est conscient encore mais je crois qu'il ne pourra plus se battre. Et il me faudrait me reposer pour améliorer son état. Au moins... Au moins vous avez récupéré l'Eclat et il semble efficace. Je crois que vous allez devoir avancer seul : je ne peux pas laisser Théodore comme ça en arrière.

[Alchem]

« Très bien, je comprends. »

Alchem jeta un coup d’œil en direction de l’escalier descendant. Il songea au sanctuaire, au Despote. Il songea aussi qu’il n’avait pratiquement plus de sorts en réserve. Son attention revint ensuite à la prêtresse. Inutile de lui préciser qu’il avait l’Eclat, elle le voyait bien.

« Que dois-je faire face au Despote. Croyez-vous que la gemme me donne une chance contre lui ? »

Plus que jamais, il avait besoin de conseils. Cette situation le dépassait, il nageait dans l’inconnu. Aller affronter une liche, sans moyen de défense autre qu’un artéfact dont il ignorait tout... cela ne lui ressemblait pas. Mais il savait ne plus pouvoir faire marche arrière. Ce qui avait été entamé devait être achevé.

[Kasumi]

Aleka mit un long moment à lui répondre comme si elle cherchait ses mots et son regard triste en disait long sur ses craintes que tous leurs efforts n'aient été vains au bout du compte :

- Je suis désolée. C'est une situation inédite pour moi. Mais je crois que... Peut être qu'il faut tout simplement remettre l'Eclat à sa place pour restaurer ce qui doit l'être. Pour faire fuir la liche peut-être. Cette réalité est différente : je sens que la magie n'opère pas de la même façon ici. C'est comme s'il y avait des interférences, des échos, c'est très étrange. Peut-être que la liche sera elle aussi affectée. Et vous aussi du coup, je le crains.

[Alchem]

Alchem avait horreur de se lancer ainsi dans une situation qu’il ne métrisait pas, pire, qu’il ne comprenait pas. Il devait toutefois admettre que les changements entre cette réalité et l’autre devraient jouer en leur avantage. Non, admettre n’était pas le mot juste, espérer plutôt. Espérer car sinon ils n’auraient plus la moindre chance.

« Je ferais au mieux. Tenez bon. »

Sur ces quelques mots, le gnome rebroussa chemin, descendit les escaliers et s’engagea prudemment dans la voie du sanctuaire. L’intense lumière dont il était le porteur lui interdisait une approche discrète... quoi que... pouvait-il dissimuler la gemme sous sa cape ?

[Kasumi]

Même en plaçant la gemme sous ses vêtements, la lumière qui en émanait était à peine moins intense. Il restait la possibilité de la placer dans son sac à dos et de l’emmitoufler sous plusieurs couches plus conséquentes mais Aleka avait aussi laissé entendre que cette lumière faisait fuir les ombres. Qu’adviendrait-il si le gnome se privait de cette protection une fois les portes du sanctuaire franchies ? Pour l’heure, il ne voyait plus aucune ombre dans la salle du carrefour mais cela ne signifiait pas pour autant que quelques-unes aient pu profiter de sa retraite pour regagner les galeries latérales.

[Alchem]

Non, effectivement, Alchem n’alla pas jusqu’à étouffer la lumière dans son sac à dos, car il lui serait alors difficile de rapidement la libérer. Il était bien conscient que l’Eclat était présentement son plus grand, voir son seul atout. Alors tant pis, il continua, la gemme au poing, aussi visible qu’un soleil, mais toujours très prudent.

[Kasumi]

La porte vers le sanctuaire s'ouvrit sans difficulté mais son entrée ne passa pas inaperçue... Nulle momie ni même zombis cette fois mais des myriades d'ombres tantôt à peine visibles tantôt bien plus nettes sur le fond cristallin de cette version du sanctuaire tout aussi grandiose sinon plus que les précédents. Les apparitions reculèrent en sifflant devant la lumière dégagée par l'Eclat et reculèrent vers le haut de la pièce. Chaque marche était faite de gemmes d'une pureté impensable sans que rien ne permette de déceler où l'une d'elle s'arrêtait. Au fond, si Alchem ne savait pas une telle chose impossible, il aurait pu émettre l'hypothèse qu'il ne s'agissait que d'une géode dans laquelle un artisan particulièrement expert aurait taillé la pièce.

Au sommet de l'escalier imposant se tenait toutefois, immuable, sombre et inquiétante, l'ombre du Despote, aussi intangible que les autres esprits peuplant ce lieu mais qui semblait tout de même absorber un peu plus la lumière que ses sbires. Et toujours le trône, cette fois taillé dans un diamant d'une taille impossible.

[Alchem]

« Ho, c’est beau ! »

Oui, c’était beau, très beau, trop beau pour être vrai. Lorsque la démesure arrivait à ce stade, il ne pouvait s’agir que d’une illusion ou, en tout cas, de quelque chose qui n’avait jamais vraiment existé. L’hypothèse se tenait avec cette superposition de plans. Quelque part, Alchem préférait qu’il en soit ainsi. Cela l’aurait quand même un peu dérangé de devoir admettre que les elfes dépassaient son propre peuple dans l’art des gemmes. Contrairement à la salle du coffre, le gnome ne perdit pas de temps pour admirer. C’était difficile car même persuadé du factice de l’endroit, il demeurait fascinant, et le mot était faible. Le svirfnebelin, silencieux et pas très rassuré, s’approcha lentement du Despote.

[Kasumi]

Devant lui, les ombres reculaient précipitamment jusqu'à heurter les murs mais la lumière se réverbérait dans les parois cristallines et de nombreuses entités ne tardèrent pas à se retrouver prises aux pièges. Celles qui se trouvaient le plus exposées perdaient rapidement en consistance et Dalius signala à son maître qu'il en voyait certaines disparaître tout simplement. Et, à chaque fois que cela se produisait, la liche semblait perdre elle aussi en consistance. Un humain ne l'aurait pas décelé sans doute mais la vision d'Alchem était plus sensible aux énergies et même à la chaleur.

[Alchem]

Alchem se serait attendu à une réaction immédiate de la liche, si c’était bien une liche en fin de compte. Au lieu de cela, il semblait avoir le champ libre pour agir, au moins pour l’instant.

« Les ombres semblent fondre quand elles sont prises par la lumière ! »

Intéressant. Plus intéressant encore, le Despote paraissait être affecté par la perte de ses sbires. Aussi le gnome entreprit-il de piéger un maximum d’ombres. Les coins, les reflets, la vitesse, il essayait de tirer profit de tous les éléments à sa disposition. Dalius, quant à lui, fut chargé de surveiller le maître des lieux.

[Kasumi]

Alchem avait recouvré l’essentiel de sa mobilité même si cette dernière n’était plus renforcée magiquement. Il n’eut aucun mal à piéger plus d’une dizaine d’ombres avant que leur maître ne se décide à agir pour arrêter l’hémorragie. En effet, à chaque fois qu’elles étaient atteintes par la lueur pure de l’Eclat, les ombres piégées se volatilisaient brusquement. L’ombre de la liche poussa un cri et les dizaines de sbires restant se regroupèrent en haut des marches, hors d’atteinte du gnome pour le moment. Puis elle se mit à incanter en une langue aux accents plus sombres que la plus noire des cavités d’Ombreterre. La lumière émanant des murs, du sol, de l’Eclat même commença à perdre en intensité, à une vitesse inquiétante…

[Alchem]

« Et voilà ! C’était trop beau pour durer ! »

Si les ombres étaient vulnérables à la lumière de l’Eclat, le Despote, qui dans cette réalité n’était qu’une grande ombre, devait également l’être. Alchem, voyant la lueur décliner, et avec elle son seul moyen d’action, estima qu’il était bien plus dangereux de fuir que d’attaquer. Rien ne lui prouvait en effet que s’il s’éloignait la pierre serait hors d’atteinte du monstre. Alors que s’il parvenait à atteindre celui-ci, il était à peu près certain qu’il allait l’affecter, peut-être même l’interrompre. Le gnome se mit donc à courir, aussi vite que possible, vers le Despote. Maintenant, il n’avait que faire de ses sbires, c’était lui qu’il voulait illuminer.

[Kasumi]

Le Despote avait certainement anticipé ce mouvement mais il avait alors sous-estimé la vitesse de déplacement de la petite créature qu'il avait tant raillé. Toujours est-il que l'Eclat brillait encore fortement quand l'ombre de la liche entra en contact avec la zone d'effet de la gemme magique. Le hurlement de rage et de douleur de l'ombre sembla bien réel bien qu'il n'ait rien d'humain ou d'approchant. Alchem crut devenir sourd avant que soudain tout ne bascule à nouveau. Un instant, il voyait l'ombre de la liche s'estomper de même que celle de tous ses sbires qu'il avait dans son champ de vision et le moment d'après, il se retrouvait à nouveau tiraillé, comme si chaque fibre de son être était à nouveau aspirée hors de son corps. Chancelant, au bord de l'évanouissement, la vue brouillée comme s'il s'était soudain déplacé à grande vitesse, le gnome se retrouva à nouveau en bas des marches. Un claquement sourd marqua son retour au monde présent. Non pas la réalité noire du Despote. Encore moins celle lumineuse et chromatique de l'instant précédent. Non, il se retrouvait à nouveau dans le monde matériel, sans pouvoir pour le moment mais à nouveau lui-même. ET il était seul. Il n'y avait plus de mort-vivants ni même d'Aleka ou de Théodore.

Seulement un grincement sinistre provenant du sommet des marches... Et la gemme claire mais inerte, souvenir de ses étranges voyages.

[Alchem]

« Heu, c’est fini ou pas ? » hasarda Dalius, perturbé par toutes ces sensations surnaturelles.
« Je ne sais pas... »

Ce n’était pas facile de suivre. Alchem venait-il de régler le problème ? Incapable de l’affirmer, il s’accrocha au concret. Il paraissait être de retour dans la réalité et il était seul. Chancelant, encore éprouvé par ce qui s’était passé, il se remit sur pieds et, silencieux, observa les alentours. Il avait le regard de quelqu’un qui se réveillait d’un songe particulièrement intense. Perdu, il s’efforçait de remettre en place les éléments, les priorités.

Après un instant d’hésitation, il se décida à gravir les marches, l’épée au poing. Où était le Despote ? Où était le couple ? Théodore allait-il mieux ? Au moins, il savait où était l’Eclat. Si rien ne s’y opposait, si rien ne semblait suspect, il allait s’en saisir. Ce serait déjà ça de fait.

[Kasumi]

A défaut de comprendre ce qui était advenu depuis son passage du portail ouvert par le Despote, Alchem put recueillir de nouveaux indices le renseignant sur la situation présente. Tout d’abord, certains cadavres étaient toujours présent mais désormais totalement inanimés et, en passant près de l’un d’eux, le gnome constata qu’il s’effritait, comme s’il tombait progressivement en poussière mais à une vitesse accélérée.

Dans le dos du gnome, les grandes portes du sanctuaire étaient fermées mais non barrées, ce qui l’empêchait tout de même pour l’instant de voir ce qui se passait éventuellement au-delà. Mais c’est bien qui avait lieu en haut des marches qui devait avant tout retenir son attention. Un râle sonore, sinistre, se fit entendre. Et avant même de voir la silhouette bien tangible de la liche se relever avec difficulté, Alchem sut que le Despote n’avait pas dit son dernier mot.

- Sale petit fouineur ! Tu vas payer pour ce sacrilège !

[Alchem]

« Mais ce type est increvable ! » s’affola le rat.

Pour une mauvaise surprise, c’était une mauvaise surprise. Alchem avait cru à tort que c’était terminé. Se sachant en cet instant terriblement vulnérable, il se dit qu’il devait agir très vite. Mais que faire ? L’Eclat avait-il encore du pouvoir ? Et si oui, lequel ? L’ombre ou la lumière ? Trop d’inconnu. Il opta pour une approche plus simple. Peut-être qu’après ce qui s’était passé, le Despote était vulnérable. Le gnome ne perdait rien à se jeter sur lui pour lui délivrer quelques coups d’épée. S’il avait eu un peu plus de recule, sans doute aurait-il agit autrement. Mais là, fatigué, perturbé, il agissait selon la matière grise disponible. Et si cela ne fonctionnait pas... il essayait déjà d’y penser.

[Kasumi]

Alchem avait réagi sans tergiverser mais trop tard tout de même pour garder l'initiative du premier coup en partant du bas des marches. La liche prononça une incantation qu'il n'eut aucun mal à reconnaître cette fois. Un sort destiné à l'affaiblir encore un peu plus :

Le Despote -> Energie négative -> Alchem

Mais le gnome ne fut pas le plus surpris des deux quand le sort se dissipa sans qu'il n'ait senti le moindre effet. Et pour couronner le tout, il était maintenant assez proche de la liche pour profiter de l'instant d'hésitation qui suivit.