[Lieu-dit] Les ruelles des Bas Quartiers

[Mornagest]

Un filet rougeâtre partit de la main déployée de Silmandel, laissant dans son sillage un léger volute de fumée accompagné d'une odeur de brûlé douceâtre. Le rayon fila droit vers l'agresseuse, qui déploya de gros efforts pour esquiver le coup malgré la surprise. Mais elle ne fut pas assez rapide, et l'énergie magique la frappa sur le flanc droit, la brûlant gravement et la repoussant de quelques pas en arrière. Sa cape commençait à prendre feu, et elle s'empressa de l'abandonner, laissant voir une large chevelure noire comme le jais, lui retombant à la moitié du dos. Elle s'enfuit sans demander son reste, courbée en avant, se tenant le côté largement blessé.

[Manfred]

Quête : Relique du passé

« Diable, j’ai connu adversaire plus coriace ! Attends-moi, jolie demoiselle, j’aime finir ce que je commence ! »

Silmandel partit à la poursuite de la voleuse. Malgré ses dires, il n’avait plus vraiment l’intention de la tuer. Mettre à mort lors d’un affrontement, cela ne lui posait aucun problème. Cela faisait partie du jeu en quelque sorte. Il n’était toutefois pas adepte du massacre de personne sans défense. Là, il voulait juste faire peur. Et puis, ne sachant où aller, il avait au moins une direction toute désignée.

[Echo]

- Je les connais même mieux mais ça ne me dit pas où vous voulez que je vous emmène. Si vous souhaitez un endroit confortable, je vous déconseille les égouts, on est sans arrêt dérangé par les rats. Bien sûr, il y a de nombreuses auberges dans cette ville mais...

Mais Chance était le genre de cliente qui ne passait pas inaperçue et elle redoutait toujours le moment où elle franchissait le seuil d'une taverne ou d'une auberge. Elle rabattit son capuchon sur son visage et enjoint Elzen à la suivre.

- Je ne saurais vous conseiller là dessus, même si j'ai toujours eu une préférence pour les établissements de luxe. Là-bas personne ne vous pose trop de questions dès l'instant où vous alignez la monnaie, et j'aime beaucoup leurs lits. Enfin... ce genre de train de vie n'est plus pour moi, malheureusement.

[Mornagest]

Quête : relique du passé

Évidemment, la femme était plus motivée que Silmandel pour courir vite, d'autant qu'il était ralenti par ses jambes nettement plus courtes. Aussi dut-il suivre sa proie à la trace en se repérant aux passants qui regardaient le manège d'un air interloqué, plutôt qu'en la voyant réellement courir dans les différentes ruelles du quartier.

Néanmoins, il finit par perdre sa trace au bout de quelques instants, dans une nouvelle impasse.. Le silence était opaque. Deux habitations étaient accessibles, chacune par une porte. Au fond, impossible de grimper, le mur était bien trop haut et droit pour être escaladé en quelques secondes et sans matériel adéquat.

[Elzen]

« Évitons les égoûts, en effet ; je pense que vous avez eu votre dose pour l'instant, non ? »

Elzen réfléchit un instant. Il avait, pour plusieurs raisons, peu l'habitude du luxe. Son errance entre les plans ne l'amenait pas toujours à des endroits où la chose était possible ; et quand c'était le cas, l'état de sa bourse n'était pas toujours au beau fixe. Il préférait, de toute façon, généralement les conditions simples, ayant grandi dans un endroit où demeurer en vie était déjà un luxe qui n'était pas donné à tous. Cependant… il avait, dans l'immédiat, une quantité d'or suffisante ; et portait également une arme d'excellente facture dont il ne se servirait pas, et dont la vente lui rapporterait sûrement plus que de quoi couvrir la dépense. Et si ce monde devait être celui où ils s'installeraient – ce qu'il continuait d'espérer, malgré les multiples mises en gardes de son interlocutrice –, il préférait garder un bon souvenir de la première nuit qu'il y passerait, quitte à déroger à ses habitudes. Et puis, l'état de Chance se satisferait probablement mieux des conditions d'une auberge de luxe que de celles d'une nuit à la belle étoile.

« Disons que ce le redeviendra au moins pour ce soir ; si je me charge de commander la chambre, ils n'auront pas l'occasion de voir ce qui se cache sous votre capuche. À vous de me guider vers l'endroit de votre choix. »

Tu t'occupes du voyage et des éventuels incidents de parcours ? Je veux bien me charger de la description des lieux quand on y sera si tu n'as pas trop d'inspiration.

[Manfred]

Quête : relique du passé

« Mince... »
Silmandel, qui venait de s’arrêter, regarda d’un côté puis de l’autre. Il n’y avait plus trace de la femme. Peut-être s’était-elle cachée une ou deux ruelles plus tôt et lui, ne l’ayant pas remarquée, l’avait dépassée. Ou alors, elle avait pris une autre route. Quoi qu’il en soit, il l’avait perdu et il n’estimait avoir que peu de chance de la retrouver. Plus important encore, il n’avait pas envi de chercher. Elle devait déjà largement en avoir eu pour son argent.
« Trouillarde ! Mise en déroute par un mioche ! La honte soit sur toi ! » cria-t-il, amusé.
Sur ce, il fit volte-face. Cette histoire l’avait distrait, il n’en demandait pas plus. A présent, il avait un groupe à localiser, enfin un artéfact surtout. Compte tenue de ses réserves magiques, indispensables pour rester déguisé, il pouvait encore errer une grosse heure.

[Echo]

Chance regarda Elzen d'un air incrédule.

- Quoi ? Vous êtes sérieux ? Et lorsqu'elle vit que c'était le cas, un grand sourire se dessina sur ses lèvres, plus grand que tout ceux qu'elle avait fait jusqu'ici. Oh si je ne sentais pas aussi mauvais et si je n'avais pas l'épaule en charpie, je vous prendrai dans mes bras !

Elle essaya tout de même de réprimer sa joie, histoire de ne pas trop attirer l'attention, mais l'envie de sauter partout était là. Ça faisait des mois qu'elle n'avait plus eu l'occasion de dormir dans un vrai lit, et ne parlons même pas des bains.

- Il va falloir marcher un peu, ce n'est pas le genre d'établissements qu'on trouve dans ce quartier. Le quartier des bourgeois est nettement plus agréable, il vous donnerait presque envie de vivre à Melandis.

Chance se mouvait moins rapidement que dans les égouts, ce qui n'était pas vraiment étonnant après la petite « séance de couture sur chair » qu'elle venait de subir. Elle choisissait les rues et les ruelles qu'elle empruntait avec soin, comme si elle savait exactement lesquelles éviter si on ne voulait pas d'ennui. C'était comme une seconde nature chez elle, et c'était devenu vital ces derniers temps.

Après avoir empruntés les plus sordides coupes-gorges et enjambés les ivrognes des bas quartiers, ils finirent par arriver dans le Havre Bourgeois. C'était à n'en point douter un endroit qui portait très bien son nom. Les rues n'avaient presque rien de commun avec ce qu'Elzen avait pu voir de Melandis jusqu'à maintenant ; elles étaient propres, éclairées et verdoyantes. Chance semblait quant à elle mal à l'aise. Elle ne pouvait s'empêcher de guetter tous les coins de rue, comme le ferait une bête traquée. Elle finit par s'arrêter devant un bâtiment somptueux.

- J'ai entendu parler de cet endroit, même si je n'y suis jamais allée. Il paraît que la haute société mélandienne s'y retrouve et s'organise quelques belles soirées légères, aha ! Le sourire de Chance s'évanouit soudain. Ne me regardez pas comme ça, je n'ai jamais participé à ce genre de chose... Elle rigola. Vous imagineriez le désordre que ça ferait !

[Mornagest]

Quête : relique du passé

Cette fois, Silmandel ne fit plus de mauvaises rencontres. Néanmoins, il ne parvint toujours pas à retrouver le fichu endroit où il avait été enfermé puis torturé... il était sûr que c'était là. Ou plutôt, non : ici ! Ou alors... et là, non ? Toutes les ruelles avaient l'air de se ressembler, et les maisons n'avaient rien de caractéristiques : briques, tuiles, bois... il aurait dû apposer une marque rose vif sur la façade de celle qu'il cherchait.

Et maintenant, où était-il ? L'heure tournait, et il était au beau milieu d'un quartier qu'il ne parvenait pas encore à connaître tant il était étendu. C'était sûr, les larges allées bordées d'immenses bâtiments du Havre Bourgeois étaient bien plus commodes...

[Manfred]

Quête : relique du passé

Bon, il avait essayé, mais il fallait se rendre à l’évidence. Quand bien même il retrouverait par hasard le bâtiment, il pouvait tout à fait ne même pas le remarquer et continuer comme si de rien n’était. De plus, la marche devenait longue et trop lassante. Silmandel se résolu donc à retourner au Luménien Noyé. Mais, où diable devait-il se diriger pour y arriver ? Non ! Songevent n’était pas perdu, pas jusqu’à preuve du contraire. Là, il faisait du tourisme.

[Mornagest]

Quête : relique du passé

Il arpenta donc à nouveau les rues, en touriste perdu qu'il était. Il n'avait aucun moyen visuel de se guider : pas de grand bâtiment reconnaissable en vue, pas de large avenue... mais il y avait quelques passants non loin de lui qui pourraient le renseigner. Ou l'agresser, au choix. Après tout, il était dans le quartier le plus mal famé de la pire cité du continent...

[Manfred]

Quête : Relique du passé

Silmandel commençait à se sentir un peu bête. Déjà qu’il devrait trouver une façon d’annoncer à Asmodeus qu’il était incapable de retrouver le groupe qu’ils cherchaient, voilà qu’il risquait en plus d’être incapable de retrouver Asmodeus aussi. Ça faisait très... incapable justement. Décidément, c’était plus simple de pourfendre du monstre et de piller des trésors que de simplement arriver à quelque chose dans cette maudite ville.

Désireux d’en finir avec ces bas-fonds, l’elfe alla donc demander son chemin à la première personne qu’il voyait. Et cela tombait bien puisqu’il en voyait. Après, qui c’était, peu lui importait. Les fripouilles, il en faisait son affaire, une demoiselle au flanc brûlé pouvait en témoigner.
« Excusez-moi. J’suis perdu. Les Docks, c’est par où ? »

[Mornagest]

Quête : relique du passé

L'individu crasseux à qui Silmandel venait d'adresser la parole le regarda un instant avant de cracher dans un patois local à peine compréhensible :

"Descends par là. Tu continues tout droit et t'arrives au fleuve. Puis tu t'débrouilles pour r'pérer les quais, boudiou !"

Puis il s'en fut sans demander son reste.

[Manfred]

Quête : Relique du passé

Parfait. C’était plutôt court et clair. Silmandel n’avait qu’à suivre les instructions désormais. Ho, bien sûr, s’il ne trouvait pas le fleuve, il allait se poser des questions. Néanmoins, il ne voyait pas pourquoi on lui aurait menti.

En route vers

[Harley_Quinn]

[JUSTIFIER]Dans les rues saupoudrées de crasse, parmi les vagabonds à la peau craquelée, Igor Von Petitpas sautillait, pivotait, tourbillonnait, dansant avec l'élégance d'une danseuse étoilée, pourvu qu'elle fût plus bossue qu'un dromadaire. C'est qu'il s'y sentait chez lui, dans les Bas Quartiers, parmi tous les lépreux et les pauvres édentés. Ici, laideur et difformité étaient soeurs, il n'avait pas à rougir de sa monstruosité.

Aussi, c'est avec ravissement que les deux énormes billes qui lui servaient d'yeux se posaient sur les petites véroles et autres coquetteries que la vie avait parfois la bonté de vous offrir. Et tandis que résonnaient les toux grasses des plus démunis, la voix stridente d'Igor Von Petitpas trouvait écho dans les ruelles.

-F'est quand même quelque fose,
Quand fous afez chopé une sclérose,
Mais f'est bien plus grand fagrin,
Quand fous perdez fos doigts de la main

F'est quand même quelque fose,
Quand fous afez chopé des mycoses,
Mais foyez bien plus attrifté,
Quand fous perdez l'bout de fot'nez !

Oh, la terrible musique que voilà. Avec ses cordes vocales déraillées et ses vieux vêtements rapiécés, Igor Von Petitpas avait l'air d'un corbeau. Et le charognard tournoyait parmi la viande avariée qui l'entourait, à la recherche de quelconque ingrédient susceptible d'intéresser son futur maître. Cela ne se faisait pas d'arriver les mains vides. Aussi, avait-il pris les devants, et s'en était parti quérir quelques pu, furoncles, ou membres orphelins tombés sur le pavé, dans les Bas Quartiers... Il ne comprenait pas pourquoi, mais les derniers potentiels employeurs qu'il avait rencontrés, ces derniers jours, n'avait guère apprécié les ongles incarnés et panaris qu'il avait si soigneusement récoltés...A la vue de la chose, ils s'étaient au contraire fâchés et avaient chassé le pauvre Igor de leur demeure.

-Héhé, mais fette fois, fe trouferai quelque fose de fi grandiose que le profain fafant que fe rencontrerai fera oblifé de m'engager !


Mais peut-être Dame Fortune finirait-elle par lui sourire -quoiqu'il est toujours difficile de sourire à un Igor bossu aux yeux si globuleux qu'on avait l'impression que la nature s'était contenté d'encastrer deux oeufs durs dans une boîte crânienne ?
[/JUSTIFIER]

[Taliesin]

[Quête : Quand le destin vous file un petit coup de main...]

Était-ce un sourire de Dame Fortune ou, à tout le moins, un clin d’œil complice ? À l'inverse, ne s'agissait-il que d'un simple hasard, d'une pure coïncidence dépourvue de toute signification ? La suite des événement le dirait peut-être... Quoi qu'il en soit, alors qu'Igor remontait de son pas chaloupé la rue de la Main Tranchée, l'une des artères les plus larges - et les moins pires - de l'Antre des Miséreux, il fut le témoin d'une scène sortant quelque peu de l'ordinaire.
Cela se passait au pied d'une masure de trois étages à un stade avancé de décrépitude, quoique ne paraissant pas sur le point de s'écrouler, ce qui s'avérait assez rare pour être souligné. Entourant une charrette à bras où était entassées pêle-mêle ses modestes possessions, on voyait une famille de quatre personnes : deux enfants faméliques, une femme dont la taille démesurée n'avait d'égale que la maigreur, et un petit homme aussi sec qu'une trique. Ce dernier était lancé dans une vive altercation avec un autre individu, bedonnant celui-là, et dont le teint couperosé semblait indiquer un penchant certain pour la boisson.
De prime abord, tout cela semblait des plus ordinaire : que des pauvres soient jetés à la rue faute d'avoir payé leur loyer, c'était monnaie courante, dans les parages. Sauf qu'à bien y regarder, ou plutôt à bien y écouter, les choses se révélaient moins simples qu'elles en n'avaient l'air. Car, apparemment, la famille quittait les lieux de son plein gré...
-J'crois que t'es en train de faire une grosse connerie, Will. Une piaule où qu't'as pas a avoir peur que le plafond te tombe sur la tronche, pour seulement quelques piécettes par semaine, tu r'trouv'ras ça nulle part.
-Arrête ton char,Gus' ! J'ai déjà déniché un coin ou crécher.
-Ah ouais, et ou ça ?
-La rue d'la Tête Éclatée !
-T'es taré où quoi ? C'est bourré d'rats, là-bas ! Vont vous ronger les panards ou l'pif en un rien d'temps !
-C'est ça... Les rats, ça s'attrape. Y en a même qui les achètent ! Et eux, au moins, y z'essaient pas d't'assommer en t'fracassant des assiettes sur l'crâne et ils viennent pas en douce, la nuit, pour p'loter ta femme pendant qu'elle pionce !
Le dénommé Gus leva les yeux au ciel, comme s'il avait affaire à un simple d'esprit.
-Soit t'es vraiment taré, Will, soit t'as sacrément abusé du pinard, ces temps-ci. Ton histoire, elle tient pas d'bout !
-Ouais, fais ton innocent ! J'parie que tu l'as vue, toi aussi. Comme la femme et les mioches ils l'ont vue. Comme j'l'ai vue, moi.
Le propriétaire poussa un profond soupir.
-Allez, t'sais bien qu'c'est une légende, c't'histoire de main coupée... J'peux pas croire qu'tu sois si naïf... Ouais, comme j'l'ai d'jà dit, m'est avis que tu m'racontes tout ça pour que j'baisse ton loyer... Mais j't'ai déjà fait une offre sacrément bonne, non ?
-J'retournerai pas là-dedans. Jamais.
-Même si j'te laisse la piaule pour quinze pièces de cuivre ?
-Même si tu m'la filais gratis, j'en voudrais pas !
-Douze ?
Cette fois, ce fut au tour de Will de lever les yeux au ciel.
-J't'ai dit non. Et non, c'est non, pigé ?
L'instant suivant, il se détournait brusquement et s'emparait des brancards de sa charrette.
-Allez, on s'tire,, intima-t-il aux siens.
Gus les regarda s'éloigner en silence, les poings crispés, le teint livide. Puis, comme s'il n'y tenait plus, il lança d'un ton furieux :
-T'as pas intérêt à aller raconter tes salades, Will ! Oh non, t'as pas intérêt ! Si tu l'fais, j'me vengerai ! J'ai l'bras long, tu sais !
L'intéressé éclata de rire.
-Ouais ouais, cause toujours. T'façon, j'ai pas b'soin d'en parler, tout l'monde est d'jà au courant...
Le propriétaire continua à les regarder jusqu'à ce qu'ils disparaissent à un tournant. Il marmonnait tout bas et, rien qu'à voir son expression, on devinait que ce n'était pas des amabilités...

[Harley_Quinn]

[Quête : Quand le destin vous file un coup de main…]

[JUSTIFIER]Le temps tissa sa toile poisseuse aux quatre coins de l’esprit dérangé d’Igor Von Petitpas, désormais perdu dans de lointains souvenirs. De ses sinistres pattes, il épingla un sourire béat sur la face grotesque du bossu dont les iris fous semblaient s’entrechoquer de manière quasi-rythmique tandis que le passé le submergeait, voire le noyait dans sa mémoire.

Une sensation de chaleur et de tendresse lui inonda le cœur lorsqu’il pensa à son ancien maître et à cette manière si délicate qu’il avait de le border dans sa vierge de fer avant de dormir. Voilà bien longtemps qu’on n’avait manifesté tant de petits soins à son égard…Aussi la perspective d’une chambre à quinze pièces de cuivre lui laissait présager un profond sentiment de luxe et de sécurité qui lui manquait au plus profond de son être.
Et cette histoire de main coupée…Ne pourrait-il pas profiter de la réputation de l’auberge pour se procurer des membres tout frais à présenter à de nouveaux maîtres –en plus d’un curriculum vitae parfumé aux tripes de mouton ?

Igor Von Petitpas émit un petit couinement d’excitation, semblable à celui d’une chauve-souris hystérique, courba le dos de manière à mettre en valeur sa bosse et se présenta au propriétaire de la Main Tranchée.

-Bien le bonfour, auberfiste ! Laiffez-moi me préfenter, fer ami : fe fuis Igor Von Petitpas, affiftant maléfique, fpéfialifte en toute foses, mais furtout très doué pour faire les petits bifcuits au fitron et le thé au fasmin. Fe fuis actuellement en quête d’une fambre dans l’attente de d’autres méfaits à commettre au fervife d’un fafant afide de conquérir le monde. F’ai cru comprendre qu’une chambre fenait de fe libérer ?

Tout cela fut dit d'un ton d'une extrême courtoisie tandis qu'Igor Von Petitpas rendait davantage humide l'atmosphère à chaque mot prononcé. [/JUSTIFIER]

[Taliesin]

[Quête : Quand le destin vous file un petit coup de main...]

Toujours furieux, Gus ouvrit la bouche pour, à n'en pas douter, envoyer violemment promener l'importun. Cependant, les paroles d'Igor durent parvenir à se frayer un chemin au milieu de ses colériques pensées et à atteindre un secteur encore rationnel de son cerveau car, finalement, l'homme se tint coi et, d'un regard aigu, détailla son interlocuteur de la tête aux pieds. Enfin, un sourire bourgeonna sur ses lèvres et, lorsqu'il parla, ce fut d'un ton extrêmement poli, voire même mielleux. Par ailleurs, son langage s'améliora d'une manière déconcertante.
-Enchanté de faire votre connaissance, messire Von Petitpas. Je me nomme Gustave Thénardier et je suis non pas un aubergiste, mais l'heureux propriétaire de l'immeuble le plus salubre de la rue de la Main Tranchée ! Je propose aux personnes de qualité de charmants appartements meublés, de véritables petits nids douillets sans équivalents dans le quartier ! Bien sûr, les repas ne sont pas fournis. Cependant, au regard de vos compétences culinaires, je gage que cela ne vous dérangera guère. Quant à la location, elle ne se fait pas à la nuit, mais à la semaine, au minimum. Toutefois, je suis persuadé que vous prendrez tellement goût à votre nouveau logement que vous ne songerez plus à le quitter. D'autant que le loyer en est fort modique : seulement trente pièces de cuivre la semaine ! A ce prix-là, je me tranche la gorge... Mais que voulez-vous : on a l'âme généreuse ou on ne l'a pas !

[Harley_Quinn]

[Quête : Quand le destin vous file un petit coup de main...]


[JUSTIFIER]"A ce prix-là, je me tranche la gorge...Mais que voulez-vous : on a la lame généreuse ou ne l'a pas !", entendirent les oreilles écornées d'Igor Von Petitpas. Ces-dernières semblaient en effet doter d'un mécanisme des plus singuliers, perdu dans l'écume jaunâtre de son appareil auditif. Le fonctionnement en était simple : il suffisait de prononcer dans un certain périmètre autour d'Igor Von Petitpas une phrase des plus anodines pour qu'elle se voit transmutée en une phrase mystérieusement lourde de sous-entendus meurtriers ou plus rarement, évoquant de manière lointaine la pâtisserie fine.

"F'est bien peu fère, trente pièfes de cuifre ! Fous penfez que le refte de fos clients feraient la même fose pour le même prix ?" s'émerveilla Igor dans un croassement des plus mélodieux. "Fe prends ma fambre dès à préfent fi fous le permettez !".[/JUSTIFIER]

[Taliesin]

[Quête : Quand le destin vous file un petit coup de main...]

L'homme fronça les sourcils en entendant les premiers mots prononcés par Igor, comme si quelque chose lui échappait. Mais il retrouva sa mine affable sitôt qu'il comprit que l'affaire était conclue.
-Bien sûr, messire ! Ah, vous avez quand même une chance étonnante qu'un de mes superbes appartements se soit libéré juste au moment de votre arrivée ! C'est qu'ils sont très demandés, vous savez...
L'instant suivant, il le conduisait dans le hall. Cette bâtisse était probablement une ancienne maison bourgeoise dont les propriétaires d'origine avaient dû fuir depuis bien longtemps vers des quartiers à l'avenir plus prometteur. Le lustre des lieux ne leur avait guère survécu : le revêtement des murs s'était effrité au point de disparaître, révélant la pierre nue ; les marches de l'escalier étaient incroyablement usée, certaines s'étaient même effondrées, si bien qu'on les avait remplacées par des morceaux de bois vermoulus.
-Suivez-moi, je vous prie, dit Gus.
Il conduisit Igor jusqu'au pallier du deuxième étage sur lequel donnaient trois ouvertures dépourvues d'huis. Il franchit l'une d'entre elles, précédant son futur locataire dans un petit vestibule doté de plusieurs portes. Soit les architectes avaient truffé l'immeuble d'une foule de minuscules logements, soit on avait subdivisé ceux d'origine afin d'abriter plus de monde... et de gagner plus d'argent.
-Entrez, entrez, bienvenue chez vous ! lança joyeusement l'homme après avoir ouvert l'un des battants.
Igor découvrit alors une pièce unique, de taille modeste, dotée d'une cheminée de marbre en piteux état, d'une fenêtre obstruée par des planches, d'une table branlante, d'un coffre démantibulé, d'un antique buffet chargé de vaisselle ébréchée, d'un seau d'aisance et de trois grabats de paille munis de couvertures douteuses. Un décor pitoyable, en somme. Cependant, pour l'Antre des Miséreux, il paraissait presque confortable.
-Puisque vous n'avez pas d'enfants, je vous débarrasserai des lits en surplus, expliqua le propriétaire. J'espère que vous vous plairez, ici. Oh, et, j'allais oublier...
Il prit un air embarrassé.
-Le loyer est payable d'avance. Je suis désolé, j'ai été obligé d'instaurer ce règlement après que des mauvais payeurs aient abusé de ma trop grande gentillesse...

[Harley_Quinn]

[Quête : Quand le destin vous file un petit coup de main...]

[JUSTIFIER]-Fe comprends tout à fait, mon bon fer. Moi-même f'exife toufours de la part de mes employeurs une petite afance en cas de défès prématuré.

Igor fouilla dans ses poches en quête de ladite somme. Après en avoir sorti plusieurs rognures d'ongles jaunâtres, un mouchoir en tissu à petit pois roses ainsi qu'un petit pot de crème hydratante parfumée à la lavande, il finit par tendre à Gus quelques piécettes, légèrement tachetées d'une substance d'un brun foncé -probablement du sang ou quelque autre substance d'origine organique moins enviable.

-Auriez-fous par la même occafion connaiffanfe d'un fientifique maléfique en quête d'un ferfent ferviteur ? Fe fuis apte en toutes foses qu'il f'affisse de cuifine ou de déterrage de corps en décompofifion.

Igor avait prononcé ces mots d'un ton badin, le tout agrémenté d'un sourire des plus enfantins -pour être plus précis, voire même bambins, sa dentition hasardeuse évoquant celle d'un marmot de un à deux ans.
[/JUSTIFIER]

[Galathée]

Quête : Les Squelettes du Placard
Chapitre 9 : Sauvetages (suite)

Tout en s'éloignant du Temple, Taliesin devait mémoriser le chemin qui lui permettrait d'y revenir. Avec l'approche de la nuit, l'allure du quartier serait métamorphosée. Déjà, la faune de ces heures sinistres pointait son nez dans l'embrasure des portes et l'entrée des culs de sac. Une prostituée le héla, découvrant sa poitrine et son ventre flasque. Plus loin, un homme vomissait dans le caniveau, sous les regards hilares de quelques compagnons de cuvée. Il sembla au barde qu'un homme était en train de se faire détrousser dans une allée latérale, avec un petit passage à tabac offert par son agresseur en prime. Il y avait un chien crevé en travers de la route, et un chariot avait déjà roulé dessus, manifestement. Les rats ne s'écartèrent même pas à son approche, continuant à se repaître de ses tripes. Un cul de jattes l'appela pour lui soutirer quelques pièces puis l'insulta copieusement quand il le dépassa sans s'arrêter. Une nuée de gamins malingres le suivit un moment avant de renoncer, apercevant peut-être la pointe de sa lame sous le tissu usé de sa cape verte. Un homme traîna une femme hors d'une bâtisse, par les cheveux, puis la roua de coups de pied dans la fange. Quelqu'un gémissait dans la cave d'une autre maison, appelant à l'aide. Un petit homme hirsute proposa du lotus noir à l'elfe, puis s'esquiva vers le client potentiel suivant. Partout, c'était la misère, la saleté et la violence. Ce n'était pas la première fois que le barde arpentait ces rues, cependant... il s'en extirpa bientôt, gagnant les abords de la Houleuse, le quartier tout juste mieux fréquenté des quais, et plus loin, comme un mirage, le Comptoir des Transparences qui, contre toute attente, était toujours là...

[Taliesin]

Taliesin aurait aimé ne rien voir de ce qui l'entourait, de ce qu'il traversait. Cependant, en pareil endroit, la prudence était de rigueur pour éviter les ennuis et ne pas les attirer à soi - une attitude trop franchement détendue était un appel sinon au meurtre, au moins au racket. Il observa donc, vigilant, ses lieux où l'espoir avait jadis brièvement brillé, avant de mourir, avant que tout ne redevienne exactement comme il en avait toujours été en cette cité maudite.
Heureusement pour l'elfe, ses actuelles préoccupations étaient trop vives pour qu'il s'attarde sur l'ampleur de son échec. Et, enfin, il aperçut le comptoir. Si Baptiste avait été avec lui, la vision lui aurait causé un immense soulagement. Mais, en l'occurrence, elle ne fit qu'attiser en lui le sentiment d'urgence : il fallait prévenir ses amis, demander à quelques-uns d'entre eux de l'accompagner jusqu'au temple de Moandre, le tout sans perdre une seule seconde. Savoir Baptiste entre les mains de ces adeptes de la pourriture, cela le rendait littéralement malade.
Il s'approcha donc rapidement du bâtiment, veillant toutefois à surveiller ses arrières, à ne pas être suivi. Il allait pénétrer à l'intérieur par une porte latérale, comme de coutume...

[Taliesin]

Quête : Les Squelettes du Placard
Chapitre 9 : Sauvetages (suite)

Venant d'ici...

-On est restés un moment bloqués à l'étage où les Bainites parquent leurs monstres. Puis, via une fosse d'aisance, on a atterri dans ce qui s'appelle apparemment le Lac Purulent. Un endroit ravissant, je t'assure. De là, un très long tunnel nous a conduits dans les jardins souterrains de Moandre. Je te raconterai les détails à l'occasion.
Lui-même n'osait s'enquérir de la manière dont Kerun s'en était tiré. Il y viendrait tôt ou tard, évidemment. Mais comme cela amènerait le Luménien à évoquer le destin de leurs compagnons d'expédition, il préférait se préserver encore un peu. Au moins jusqu'à ce que Baptiste soit en lieu sûr.

[Galathée]

" J'y compte bien, dit l'elfe dans un soupir, tout en surveillant les alentours de son regard aiguisé. Mais c'est une bonne nouvelle, une excellente nouvelle... Si tout ceci avait été en vain, je dois dire que... Mais ce n'est pas le cas. Je suis heureux de te voir vivant. "
Ils dépassèrent un attroupement autour d'une rixe, se glissèrent dans une ruelle, enjambèrent un ivrogne.
" Je te raconterai nos aventures... Guéric est vivant mais il a raté le bateau. On pourrait presque croire qu'il l'a fait exprès..."
Un sourire furtif passa sur ses lèvres.
" Nous avons perdu Ybarra, cependant. Le seul aspect positif, c'est que nous avons le corps, ce qui nous permet de conserver notre base. Pour le reste... Je serai content que le gosse soit entre nos murs."

[Taliesin]

Il sourit en entendant la bonne nouvelle.
Blêmit en découvrant la mauvaise.
-Je... Je n'ai rien pu faire pour Ybarra, souffla-t-il. Fine m'a signalé qu'elle était en danger puis a couru à son secours. J'ai essayé de lui emboîter le pas, mais... elle est passée par un escalier protégé par un golem. La suivre, c'était abandonner le gamin.
Il soupira.
-Je serai vraiment rassuré quand on l'aura récupéré. Ces Moandrites... Je ne sais pas, quelque chose m'intrigue. A commencer par le fait qu'ils aient encore des pouvoirs alors que leur divinité est morte. Alors je sais que j'ai souvent tendance à voir des pièges là où il n'y en a pas, mais... Préparons nous quand même à toutes les éventualités.

[Galathée]

Kerun lui sourit douloureusement.
" Ne te sens pas responsable pour Ybarra. Arion est déjà bien assez mortifié de la manière dont les choses se sont déroulées, et je n'ai pas besoin que tout le monde se mette à culpabiliser. Sinon, je peux m'y mettre aussi... C'est moi qui ai incité les gens à se lancer dans cette mission suicide, pour les beaux yeux d'un gamin qu'aucun d'entre nous ne connait."
Deux prostituées s'approchèrent d'eux, leur lançant des oeillades. Kerun les fit emprunter un chemin de traverse sans leur accorder le moindre regard.
" Quant aux Moandrins... Peut-être sont-ils mages, s'ils ne peuvent être clercs... ou alors ils peuvent vénérer plusieurs dieux, je suppose... Louer une divinité morte doit être passablement ingrat..."
Ils atteignirent la place de l'exécution des peines.
" L'un dans l'autre, l'enfant sera bientôt entre nos mains."

[Taliesin]

-On verra, dit-il. Je préfère ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué.
Il jeta un regard en coin à l'agent secret, hésitant, puis se lança :
-Au cas où ils se seraient joués de moi, je te demande la permission de le leur faire payer. Ne rien pouvoir faire pour les prisonniers des Bainites a été extrêmement éprouvant, et... Et je doute que le personnage dont j'incarne le rôle soit du genre tendre quand on se paie sa fiole.

[Galathée]

" Tu me demandes la permission de t'attaquer seul à un Temple plein de clercs dont tu ne mesures même pas la puissance ? Comment veux-tu que je te la donne ? J'ai besoin de toi, pas que tu ailles te brûler dans une croisade vengeresse !"
Il secoua la tête.
" Mais il y a deux choses. D'abord, je ne suis pas ton supérieur. Si tu as envie de faire quelque chose, même si c'est insensé, de quel droit pourrais-je t'en empêcher ? Ensuite..."
Un léger sourire passa sur ses lèvres puis son expression se fit dure.
" Ils vont nous rendre le gosse."
Ils étaient arrivés devant le Temple de Moandre.

[Galathée]

Quête : Les Squelettes du Placard.
Chapitre 11. L'Aube (suite)

Quittant les quartiers odorants qui bordaient la Houleuse, Taliesin poursuivit sa filature dans l'antre des miséreux. Sa cible était désormais moins circonspecte et marchait d'un bon pas, sans se soucier de la populace glauque qui se pressait autour d'elle, dans la fange, malgré l'averse soutenue qui continuait à détremper Mélandis. Elle contourna un lépreux vacillant, enjamba le cadavre d'une femme face contre terre, tourna dans une ruelle pour éviter une rixe entre deux bandes rivales, puis traversa la place de l'exécution des peines.
Le barde reconnaissait ces lieux pour les avoir arpentés quelques jours plus tôt.
Aussi ne fut-il peut-être pas complètement surpris lorsqu'il vit la silhouette atteindre le Temple de Moandre et s'y glisser.

[Taliesin]

Avant de répondre à la question d'Iris, Taliesin attendit qu'ils se soient quelque peu éloignés de la porte du Temple de Moandre.
-Tu le sais peut-être déjà, mais Arion est un ancien agent des services secrets : il a été renvoyé pour une raison que j'ignore, et forcément, il ne porte pas Kerun dans son cœur. De surcroit, ce dernier et moi-même avons poussé pour prendre des mesures qui ne lui ont pas du tout plu... Quant à Meloenn, je n'en sais rien. Peut-être nous en voulait-elle, simplement, parce que nous avons constamment repoussé ses avances ?
Pas de véritable certitude. Juste des hypothèses, dont certaines lui semblaient cependant fort crédibles.
Mais la vérité finirait par éclater. A coup sûr, Kerun ne laisserait pas pareil trahison impunie...