[Lieu-dit] Le parc verdoyant de Lumenis

[Voyageuse]

Quête : chercheurs de sens

Les deux hommes l'observaient avec attention.
- Il est certain que... se servir de lui pour nuire à ses amis lathandrites ne me déplairait pas...
- Cela dit, je ne vois pas vraiment ce que vous appelez coup double. Il s'agit juste de manipuler un ennemi avéré pour qu'il nous rende involontairement service.
- L'enfance de l'art, pour nous...
- Mmmm... vous pensez que vous en seriez capable ?

[Féérune]

- Coup double, si... Un petit coup double, bien sûr... Disons qu'on met les lathandrites dans l'embarras, c'est déjà un petit quelque chose...

Sylveneige eut un sourire malicieux. Ah ! ils lui avaient tellement cassé les petons, ces fichus lathandrites ! ils méritaient bien quelques bâtons dans les roues... Rien de méchant, juste un petit truc bien agaçant...

- Eh bien... Oh... Il faut que j'y réfléchisse, comme je vous l'ai dit. Mais vous comprendrez que je doive soit le voir, soit lui envoyer quelqu'un...

L'elfe pensa au choupinou. Mais le gars, rustre, ne saurait probablement pas persuader Streen.

- Cela dit, ce serait compliqué de lui envoyer quelqu'un... Je ne vois pas qui...

Sylveneige fixa Sann, puis cilla avec lenteur.

- Dites, Sann, je suppose que vous vous êtes absolument grillé ? Je veux dire que vous l'avez attaqué sans prendre soin de vous dissimuler ? Alors, pas le choix, c'est moi qui vais m'y coller...

[Voyageuse]

- Bien sûr que c'est à vous d'y aller, puisqu'il ne se méfiera pas de vous... Mais nos conditions sont les suivantes : vous devez nous informer de votre plan avant de faire quoi que ce soit.
- Nous serons demain soir à l'auberge... vous nous direz ce que vous comptez faire.
- L'objectif est de nuire au temple de Lathandre... tout en envoyant ce traître en prison. Qu'en dis-tu, Sann ?
- Ca me semble l'évidence même...
- Il va de soi que s'il a le moindre doute... nous choisirons une option plus efficace.

[Féérune]

- Parfait. Et demain soir, je suis aussi à l'auberge, puisque j'y chante. J'aurais le temps de peaufiner quelque chose qui tienne la route. En attendant...

Sylveneige bâilla à s'en décrocher la mâchoire.

- ... Il est grand temps de rentrer... Il est tard et j'ai sommeil. Le sommeil aide à la créativité, dit-on.

L'elfe faillit tourner les talons et lancer un au-revoir, mais se retint à temps. Si elle mourait d'envie de décamper, il valait mieux tout de même attendre la réponse des deux frères, ou son départ trop précipité semblerait suspect.

[HRP : Sylveneige est-elle censée filer tout de suite à l'Ombre de l'Arbre ?]

[Voyageuse]

Quête : chercheurs de sens

- Nous vous attendrons en fin d'après-midi à la taverne. Vous nous exposerez vos idées... Si vous en avez eu d'ici là. Mais ne commencez rien sans notre accord.
- A moins que nous ayons changé d'avis, bien sûr. Il peut être plus sûr de le tuer. nous avons quelques informateurs à contacter pour en savoir plus... Nous déciderons en fonction.
- Mais faites attention à une chose... Si jamais il vous venait à l'esprit de nous doubler, ou de nous trahir d'une quelconque manière... Vous savez ce qui vous attend !
Le ton était parfaitement calme... et le regard était de glace. Les deux frères échangèrent un bref regard lourd de sous-entendu.

hrp : tu peux répondre puis aller à l'auberge

[Féérune]

- Ooooh Gwaric, vous savez parler aux femmes !

Sylveneige se reprit précipitamment.

- Enfin, je veux dire, vous ne perdez pas le nord. Toujours méfiant, toujours prêt à protéger vos arrières. Vous avez absolument raison, c'est comme cela qu'on réussit dans la vie... Bon, j'y vais. La nuit porte conseil, j'aurai une bonne idée à vous soumettre demain soir.

L'elfe partit lentement, saluant les deux frères en se retournant plusieurs fois. Il vaut mieux, se dit-elle, ces deux lascars seraient bien capables de m'attaquer de dos...

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[Lekhtarin]

Quête : La Liste des Huit


De la forge, Nir et Jérémie étaient entrés dans le Parc Verdoyant, ayant sorti son sifflet à loup, Nir rit légèrement suite à la réponse de Jérémie.

[color="66300"]-Pas vraiment dans un buisson, mais bon, si vous pensez que nous n'en aurons pas besoin.[/color]

[Galathée]

Le Lathandrite continua sa route sur le chemin clair, dépassant de grands arbres superbes et des buissons fleuris qui dégageaient un parfum capiteux, sans se soucier des nuages de moustiques et de jeunes lucioles qui bourdonnaient dans l'air frais. Une chauve-souris passa en rase-mottes pour gober quelques insectes avant de disparaître dans les hauteurs.
" Mais j'ai vu juste pour le loup ! Haha ! J'en étais sûr ! Vous êtes rôdeur, alors ? Ou bien c'est juste une bestiole que vous avez dressée ? J'aurais pas pensé qu'un rôdeur s'intéresserait à une forge... Je les imaginais davantage... travaillant le bois, je ne sais pas. D'accord, ce sont de stupides préjugés. Mais que faites-vous en ville ? Parce que ça, par contre, c'est bizarre. Quoi que là aussi, il y a des rôdeurs de ville, parait-il. Enfin, on ne devrait se surprendre de rien... Mais on voit que vous êtes rôdeur, vous savez à quoi ? Pas aux vêtements, c'est sûr, parce que le bleu clair, comme ça, ça ne doit jamais vous camoufler... Sauf peut-être dans certaines neiges... à la rigueur. On le devine parce que vous n'êtes pas bavard. Souriant. Mais pas bavard."

[Lekhtarin]

Nir sourit, eeeeencore. Il posa le sifflet au bout de ses lèvres, puis, siffla. Un énorme loup bleuté, de la même couleur que les habits de Nir, sortit de l'ombre naissante.

[color="66300"]-On peut me considérer comme un rôdeur, je préfère dire que je suis un druide combattant, mais cela revient à peu près au même. Je porte mes vêtements de neige, j'en ai d'autre, verts, à la forge. On peut aussi dire que je suis assez atypique, mais bon, le fer fait partie intégrante de la nature et l'épée n'est qu'une de ses formes, comme l'arbre fait partie de la nature, mais l'arc n'est qu'une de ses formes. Je vous présente Crocs-Gelés, assez classique, je vous l'accorde, mais il est doué, surtout pour se camoufler. Je le connais depuis mes dix ans, mais il me suit depuis mes quinze ans. Vous comprendrez que je le cache, un loup des glaces, même s'il a perdu la majorité de ses pouvoirs naturels, n'est pas chose courante et est bien plus effrayant qu'un simple loup pour le commun.[/color]

[Galathée]

" Le commun... Les Luméniens n'ont rien de commun, croyez-moi, maître Nir. Mais leurs poulets, leurs chiens et leurs ânes sont ordinaires, à n'en pas douter. En cela, vous avez bien fait de laisser votre bestiole dans la broussaille. C'est pas de chance que nous soyons au printemps... Il ne neigera pas avant huit - neuf mois."
Il haussa les épaules.
" Mais la nuit, même les loups des glaces sont noirs... Et donc... Pourquoi êtes-vous en ville ? Si ce n'est pas indiscret..."

[Lekhtarin]

Le jeune rôdeur blond s'arrêta. Puis, il rattrapa très vite Jérémie, caressant Crocs-Gelés, qui tenait un écureuil dans sa gueule. Pensant avoir vexé Jérémie, il s'excusa brièvement.
[color="66300"]
-Oh, excusez-moi, je ne voulais pas parler des luméniens en tant que "commun", mais cela fait huit ans, depuis que Crocs me suit, en fait, que je tente d'atteindre Lumenis, et je suis passé par de nombreuses villes. Mon habitude de cacher Crocs et son habitude de se camoufler restent, il faudra du temps pour qu'elles disparaissent.[/color]

Il fit une brève pause, respirant, avant de continuer.

[color="66300"]-La raison de ma présence est assez infantile, à vrai dire. Mes parents possédaient un exemplaire, rare selon Messire Hector, d'un livre détaillant Dorrandin et Hélonna. J'ai été baigné dans des histoires sur Lumenis depuis que je suis né, à vrai dire. Quand je n'ai pas su où aller, je me suis dirigé vers ici, et quand j'ai fait des arrêts sur mon chemin, je n'ai pas assez apprécié pour m'y installer. Et vous, vous êtes d'ici ?[/color]

[Galathée]

Jérémie sourit à son interlocuteur.
" Non. Je viens d'Antelucas, c'est la cité qui se trouve à l'extrême sud de l'île... Au bout du monde... Après la dictature à Luménis, le temple de Lathandre était un peu déforcé, alors on a été quelques uns à remonter d'Antelucas pour que les effectifs soient à la hauteur de la taille de la ville et du nombre de fidèles... Je ne regrette pas, je dois dire. Antelucas est une ville où il fait bon vivre, très bon même, mais c'est quand même à Luménis que les choses se passent."
Ils avaient atteint les limites du parc et franchirent les grilles qui donnaient à nouveau sur les rues de la ville. Mais quelques mètres plus loin, Jérémie buta brusquement dans un pavé déchaussé et poussa un cri aigu avant de s'étaler sur le sol, envoyant un bouclier et six masses rouler dans tous les sens. Il lâcha aussi un juron sonore et se redressa en s'époussetant les genoux.
" Bon sang, c'est pas possible d'être aussi maladroit, bouse de crottin de fiente de... Oups."
Deux hommes venaient de surgir d'une ruelle transversale. Le premier était immense, vêtu d'une longue cape, taillé comme un buffle. Le second, plus menu, le cheveu plus sombre, avait un sourire un peu amusé sur les traits. Ils avaient l'un et l'autre la quarantaine.
" Quel vocabulaire, pour un Semeur d'Aube." remarqua le colosse, tout en ramassant le bouclier.
L'autre rassemblait les masses du bout de la botte.

[Lekhtarin]

Nir rit, un rire irrépressible bien que ni malsain ni méchant, la maladresse de Jérémie, sa façon de parler, ses expressions, il ne pouvait que rire, tout en jetant un oeil aux deux quadragénaires.

[color="66300"]-Bonsoir, je suis Nir, et voici Jérémie.[/color]

Il fit un signe à Crocs-Gelés, qui tenta de ramener les masses vers Jérémie du bout du museau.

[color="66300"]-Vous savez que vous êtes assez particulier pour un prêtre ? Beaucoup moins coincé que ceux que l'on voit généralement.[/color]

[Galathée]

" Vous n'avez fréquenté que des Helmites et des Tyrites ?" demanda le moins grand des deux hommes tandis que Jérémie rassemblait ses masses.
Son compagnon lui tendit ensuite le bouclier, avant de s'approcher de Nir.
" C'est une belle bête que vous avez là... On ne voit pas souvent de ces créatures en liberté en pleine ville... Je suis presque surpris qu'on vous ait laissé entrer avec elle. C'est votre compagnon ?"

[Lekhtarin]

[color="66300"]-En fait, je me suis toujours habitué à le cacher, et lui à se cacher, du coup, sans même que je ne lui dise, il s'est caché pendant que je passais au débarcadère, de toute façon, c'était le seul moyen qu'il me suive à Lumenis, les gardes ne l'auraient probablement pas accepté. Sans lui, je ne suis rien, sans lui je serais mort. Vous avez bien deviné, Crocs-Gelés est mon compagnon.[/color]

Nir rit brièvement, caressant et grattouillant Crocs entre les oreilles. Visiblement, le loup adorait ça, bien qu'il fasse preuve de retenue.

[color="66300"]-Oh, j'ai rencontré un Lathandrite une fois, mais c'était un ancien Helmite, ce qui explique probablement le problème qu'il avait avec Crocs.[/color]

[Galathée]

" Vous êtes juste tombé sur un gars qui avait peur des gros chiens, sans doute, fit le colosse avec un haussement d'épaules. Mais c'est certain que c'est plutôt original de se balader avec un loup des glaces en pleine ville.
— Mais je pense que ce serait encore mieux de se balader avec un loup des glaces en pleine campagne, tu en penses quoi, Othon ?
— Mm... Jeunot aussi, voilà ce que j'en pense.
— Les jeunots restent des jeunots si on ne leur donne jamais rien à faire.
— C'est sûr."
Il observa un moment le rôdeur.
" Vous cherchez du travail ?
— Il m'aide à porter mes masses !
— Pas pour ce soir, Jérémie.
— Ah, ouf."

[Lekhtarin]

Nir secoua la tête, d'abord vivement, puis lentement. Il continuait de gratouiller et caresser Crocs, tout en portant les masses, sans que ce soit particulièrement visible, on pouvait facilement deviner que Nir était habitué à porter des charges lourdes, voir très lourdes. Il ne nota pas le "Jeunot".
[color="66300"]
-Hé bien, peut-être, ça dépend, je suis apprenti à la Forge Flamboyante, mais bon, l'aventure me tente toujours, pourvu que Messire Hector n'ait pas besoin de moi. Dites-m'en plus ?[/color]

[Galathée]

" L'aventure ! L'aventure ! Ils ne songent qu'à ça, les jeunes ! Qu'est-ce que ça veut dire, l'aventure, d'abord ? On dirait un mot sorti d'un bouquin ou d'une ballade de barde ! L'aventure ! Misère de misère, Brandon, je suis trop vieux pour ces balivernes.
— Et pourtant, l'aventure, il n'y a que ça de vrai, dit son compagnon avec le sourire. Or, il n'y a nulle aventure sans curiosité. Si vous vous contentez du ronflement tranquille de la forge, ma foi... Vous n'êtes pas taillé dans le bon bois. Mais si la curiosité vous pique... Mmm... Vous viendrez au Temple de Tymora demain après l'aube... Disons une bonne heure après le lever du soleil. Nous n'en dirons pas plus car... la chance vous a mis sur notre route... mais tenterez-vous votre chance en venant au rendez-vous sans rien en savoir ? Peut-être n'y gagnerez-vous pas plus qu'à la forge... Mais ce sera immanquablement plus trépidant, ça c'est une certitude.
— Je ne peux pas croire que tes ouailles t'écoutent raconter tout ce blabla.
— Et pourtant !"
Gratifiant le rôdeur et le clerc d'un salut, les deux hommes firent aussitôt volte-face et repartirent dans la nuit.

[Lekhtarin]

[color="66300"]-Désolé Jérémie, mais pourrait-on se dépêcher un peu ? Quitte à ce que Crocs portent deux masses avec sa gueule. Il faudrait que je puisse aller demander à Messire Hector ce qu'il en pense.[/color]

Nir pressait le pas tandis qu'il interrogeait Jérémie.

[Galathée]

Le temple n'était plus très loin et Nir comprit pourquoi Jérémie avait ri de sa méconnaissance de l'endroit. Même dans le noir, il pouvait deviner ses proportions gigantesques, son dôme surplombant tout le quartier, la vastitude de ses jardins. Le jeune clerc frappa à la porte et un novice à la mine chiffonnée vint lui ouvrir. Quelques secondes plus tard, un autre clerc surgissait, délestant Nir de sa part du butin.
" Je vous inviterais bien à l'intérieur, mais c'est mieux en journée. Là, on est fermés, dit le clerc avec une grimace. Merci pour votre aide, en tout cas. Bon retour jusqu'à la Forge... et bonne chance si vous succombez aux sirènes de ce fieffé Tymoran."

[Lekhtarin]

Nir salua Jérémie, tandis qu'un hurlement pas si lointain que ça pouvait se faire entendre au Temple, l'ombre bleutée, presque noire durant la nuit, qui accompagnait Nir disparut de nouveau, de même que le rôdeur, dans la nuit noire, il retourna vers la Forge.

[Galathée]

Quête : Equité

Quittant la rue, ils s'engagèrent donc dans le Parc, dont les senteurs printanières étaient enchanteresses. Bien sûr, les espaces les plus proches des sentiers étaient entretenus, les arbres taillés, les parterres organisés, mais plus loin dans le parc, la nature reprenait ses droits et redevenait plus sauvage. Dans les limites d'un espace vert urbain, cependant. On n'y trouverait jamais d'ours. Byron se gorgea des bonnes odeurs et du kaléidoscope de couleurs, tout en demeurant tendu. Ils n'étaient pas les seuls à avoir décidé de profiter de la quiétude du parc en cette fin de journée et il y avait pas mal de promeneurs, mais aussi des gens installés sur les pelouses et les bancs, et des groupes d'enfants cavalant en tous sens.
" Il y a vraiment des gens partout, commenta le centaure, ébahi. Partout, partout, partout."

[Voyageuse]

" Oui, acquiesça Astrée. C'est ce qui est épuisant dans les villes, je trouve. Ce mouvement permanent, ce bruit, ces gens pressés qui courent partout..."
La rôdeuse avait, d'instinct, ralenti le pas au fur et à mesure qu'ils pénétraient à l'intérieur du parc, s'éloignant de l'animation des rues adjacentes.
" Il y a un nombre incroyable de personnes habitant dans un espace restreint, donc ça grouille de partout... Mais bon, pas plus qu'une fourmilière quand même !"
Elle sourit à Byron. Elle n'avait pas lâché sa main, tentant de lui communiquer un peu de sérénité - sérénité qu'elle ne ressentait pas réellement, d'ailleurs. Elle n'aimait pas la ville et son bruit permanent. Mais au moins y était-elle un minimum habituée.
" Ce parc est ce qui se rapproche le plus d'un havre de paix, à condition de s'éloigner des sentiers principaux. Et comme il est en plein centre de la ville, on n'en est jamais bien loin. J'y viens souvent quand je suis en ville, ça me fait du bien. Donc chaque fois que tu voudras faire une pause, souffler un peu, tu me le dis et on fera un crochet par ici. Ou dans le petit Bosquet des Docks."
Et elle s'arrangerait pour que tout itinéraire qu'ils auraient à suivre en ville fasse un crochet par ici. C'était moins bruyant, et ça aiderait certainement Byron à mieux supporter son séjour, même s'il restait presque aussi tendu que dans les rue alentours.

[Galathée]

HRP : désolée mais... j'avais répondu à ce message... et on dirait que ça s'est perdu en prévisualisation ce matin :s

" Je te dirai, d'accord... Mais je veux que nous fassions ce pourquoi nous sommes venus. Dans le fond, je n'ai nul besoin de brouter de l'herbe. Et je n'ai pas la relation qu'entretient Neffen avec la nature."
Petit à petit, Byron se détendit. Il lâcha bientôt la main d'Astrée, puis la regarda avec un léger sourire.
" Les humains font ça, se tenir par la main ?" demanda-t-il, curieux. Chez les centaures, seuls les amoureux se tiennent ainsi... Ou alors les mères avec leurs enfants... Je pose juste la question pour... pour apprendre... Je ne veux pas te vexer ou... Je sais que nos manières sont souvent différentes... Alors je pose juste la question. C'est la meilleure manière de ne pas faire d'impair..."

[Voyageuse]

hrp : pas grave... j'apprécie l'intention !

Astrée se sentit rougir. Elle ne savait pas, en fait, comment se comportaient les centaures entre eux. Elle se souvenait simplement avoir beaucoup marché main dans la main avec Dymphéa, et aussi de leur façon se se saluer en se prenant les mains... et ça lui était venu comme ça.
" Et bien en fait... chez les humains aussi, c'est comme chez vous... Enfin, un peu plus peut-être, il y a aussi les enfants qui le font, ou les adolescentes entre elles. Mais je te sentais tellement tendu, je voulais te transmettre un peu de sérénité, tout en te guidant aussi au milieu de toute cette agitation... Tu aurais été un peu moins grand je t'aurai posé une main amicale sur l'épaule, ou quelque chose comme ça, mais là... c'est le seul geste qui me soit venu tout naturellement."
Elle eût un sourire légèrement embarrassé.
" Mais puisque tu as l'air plus détendu, on devrait pouvoir s'en passer maintenant ! Et profite bien du calme, parce qu'on ne va pas tarder à ressortir du parc pour affronter à nouveau le bruit et la foule. Mais heureusement, le quartier nord, où on se rend, n'est pas le plus animé de la ville. J'espère qu'on trouvera assez vite l'endroit qu'on cherche...

[Galathée]

Le parc était vaste mais ils avançaient d'un bon pas en dépit des autres promeneurs. Les regards couraient sur eux, des chuchotements s'échangeaient, mais la plupart des gens, s'ils étaient surpris, étaient manifestement amicaux ou même admiratifs. Puis soudain, un homme s'immobilisa droit dans leur trajectoire. Grand, le cheveu châtain, le sourire facile, il ne passait pas inaperçu, d'autant qu'il était vêtu de rouge écarlate. Il croisa les bras et les regarda droit dans les yeux, l'un puis l'autre.
" Vous m'avez trouvé, je vous ai trouvés, je pense que la journée est en elle-même, déjà, un succès." annonça-t-il.
Il fit le tour du centaure en le scrutant d'un oeil vert, lumineux, indéniablement expert.
" Avez-vous un peu de temps à m'offrir ?"
Il se redressa.
" Il le faut !"

[Voyageuse]

Astrée observait l'inconnu d'un oeil interloqué. A la fois curieuse et un peu méfiante. D'abord, elle détestait se faire aborder par des inconnus dans la rue. Mais avec Byron comme acolyte, c'était plus ou moins inévitable. Ensuite... mais qu'est-ce que c'était que ce type vêtu de rouge qui se précipitait sur eux comme ça ? Et que leur voulait-il... enfin, que voulait-il à Byron surtout ? Elle n'aimait pas sa façon de le scruter comme ça. Elle espérait que le centaure n'en prendrait pas ombrage.
Mais tout de même, elle était curieuse de savoir pourquoi il les abordait ainsi. Le problème, c'est qu'ils n'avaient vraiment pas le temps...
" Et bien, en fait... Là tout de suite, nous sommes assez pressés et n'avons guère le temps de nous arrêter pour bavarder. Nous avons des démarches administratives à accomplir dans le quartier nord et nous voudrions arriver avant la fermeture. Donc à moins que ce ne soit très court ou d'une importance vitale, il vaudrait mieux remettre une discussion à un peu plus tard... "

[Galathée]

" Des démarches administratives ?!"
Une grimace déforma son visage avenant.
" Ah, dame, vos simples paroles m'emplissent d'effroi et masquent le soleil d'une gangue de nuages atroces. Des... démarches... administratives... Ces mots devraient être bannis du vocabulaire luménien. Ou du vocabulaire tout court. Franchement... Brrr..."
Il frissonna.
" Maintenant, pour répondre à votre question... Il s'agit d'une affaire d'une importance plus que vitale. D'une cause cosmique. De l'équilibre même de la trame du réel. Car il s'agit d'art. Et rien ne résiste à l'art. Et plus que l'art encore, l'amour de l'art, est une chose dont on ne peut mesurer la force. Mais peu importe. A cette heure, votre... lieu de perdition sérieux et nordique, glacial, ennuyeux à périr, tout ce que vous voulez, est absolument fermé. Vous savez l'heure qu'il est ? Votre guichetier est sûrement en train de boire sa paie dans une taverne du quartier. Par contre, moi, je suis là. Vous, vous êtes sympathique. Mais lui... Lui, c'est autre chose. A-t-on jamais vu pareille perfection... de courbe... d'allure... Je suis désolé, Dame. Il va falloir que je vous l'enlève. Au moins une journée. Demain. Pas trop tôt, je ne suis pas matinal. Au Temple de Sunie, bien sûr."
Byron dévisagea Astrée avec une grimace interdite.

[Voyageuse]

La réaction de l'inconnu à la mention des démarches administratives avait arraché à la rôdeuse un sourire amusé. Mais la suite de sa tirade lui fit hausser un sourcil. Bon. C'était un sunite. Amateur d'art, de beauté, d'amour, et aussi beau parleur qu'un Sorlyn. Pire même. Mais que diable voulait-il à Byron ? Elle avait la désagréable impression qu'il le considérait... comme un bel objet, en fait. Ou quelque chose comme ça. Et que diable voulait-il faire en une journée ?
Elle échangea un regard perplexe avec le centaure, puis revint à l'inconnu.
" Et bien... ça dépend... Déjà, dites-nous... pour quoi faire exactement ? Pourquoi vous voudriez donc voir mon ami pendant une journée entière?"

[Galathée]

Le Sunite sourit.
" Mais pour l'immortaliser, bien sûr... Pareille beauté ne peut franchir les frontières de Luménis sans vouloir marquer les esprits de son empreinte. Or, je ne peux croire que vous alliez rester, seigneur de la plaine, cet environnement n'est pas fait pour vous, et ça se voit. Me trompe-je ?
— Non, dit Byron, circonspect.
— Or, quelques uns vont vous voir, d'autres entendront parler de vous, les incrédules vous traqueront — discrètement et sans armes — peut-être les plus hardis vous approcheront-ils... Un militaire, peut-être, conscient de la puissance qu'une charge de vos semblables pourrait avoir sur les rangs ennemis... Ou un marchand, avide de profiter de vos mains et de votre force... Mais quoi qu'ils disent et quoi qu'ils fassent, vous repartirez. Et la mémoire humaine s'effilochera... Dans un an, vous serez un souvenir. Dans cinq, une rumeur. Dans dix, on vous aura oublié."
Il soupira un peu théâtralement.
" Je suis sculpteur. Je peux faire en sorte que vous soyez à jamais dans les esprits."