[Bâtiment] Le Palais Présidentiel

[Lothringen]

Lothringen devait fournir un sévère effort d'attention pour retenir toutes les informations, demandes et suggestions que le général débitait en un temps record. Lui d'ordinaire partisan du silence boudeur, il semblait dans son élément...

« J'aurais pu vous fournir toutes sortes d'informations sur l'ancien état-major mélandien, mais l'arrivée au pouvoir de ce jeune dictateur bouleverse la donne. Personne ou presque ne le connaît, et ses réactions sont, pour nous, totalement imprévisibles. J'en tiens pour preuve que jusqu'il y a peu, nous nous attendions à ce qu'il force l'allure jusqu'à Manost, dans son désir de frapper un grand coup pour légitimer sa prise de pouvoir. Il faut croire qu'il n'est pas aussi irréfléchi que cela. Moins que sur nos anticipations, nous comptons sur les nombreux éclaireurs assistés de magie qui nous renseignent sur les déplacements des mélandiens jour après jour.

Je reviens à la cavalerie... Il s'agit d'une cavalerie lourde, faite de paladins, pour l'essentiel. Il nous est possible d'alléger leur équipement mais ils perdraient en efficacité. Néanmoins, votre suggestion de harceler leurs troupes tant qu'elles sont dispersées est bonne à prendre... Un piège aurait également des chances de réussite. Ils semblent avoir pour l'instant peu d'agents infiltrés eu égard à leur nouvelle allégeance. Cela ne durera sans doute pas, cela dit. »

[Gareth Maelwedd]

Maelwedd intervint à nouveau, sentant bien que ses collègues n'étaient guère à leur aise avec les sujets stratégiques. Ils auraient leur rôle à jouer, plus tard, et c'est aussi ce qu'il pensait de la cavalerie lourde Manostienne :

- Voilà qui n'arrange guère nos affaires, s'exclama-t-il de sa voix grondante sans avoir précisé s'il parlait des cavaliers ou du dirigeant Manostien. Il prit néanmoins de reprendre, plus posément :
- La priorité serait d'en apprendre le plus possible sur ce dirigeant, sur les alliances qui lui ont permis de prendre le pouvoir, sur ceux qui se sont opposés ou pourraient encore le faire. Notre meilleure chance est de les affaiblir avant des les affronter. Vos cavaliers seront bien plus utiles à ce moment à moins que nous commettions l'erreur de les bloquer en ville. De l'extérieur, ils pourront briser un siège ou écraser l'infanterie ennemie en rase campagne. Mais, pour l'heure, les engager serait risquer nos meilleures forces. Tant que les troupes ennemies ont la possibilité de se déployer à leur gré, je préfère des unités plus rapides qui pourront se retirer avant de risquer de lourdes pertes.

[Lothringen]

Le problème était que manifestement ni les manostiens ni les luméniens ne disposaient de telles troupes, pour l'heure... Et aucun recrutement de mercenaires ne permettrait de créer une telle unité en si peu de temps. Lothringen réfléchit à la seconde option. Il avait développé à Melandis, depuis le début de son mandat, un réseau d'espionnage et d’alliances assez bien développé. Il avait des oreilles et des bouches chez les esclaves, chez quelques familles de marchands, dans quelques cultes. Il se rappela avoir eu cette conversation avec Ravestha quelques mois plus tôt, au moment de la déclaration de guerre, lorsqu'on en était encore à planifier une attaque sur Orlado. *

Les efforts consentis, même si coûteux, avaient payé : la cité du Chaos s'agitait, s'interrogeait sur son chef autoproclamé et ses intentions pas proclamées du tout, commençait à critiquer cette expédition au but apparemment mal défini. Les cultes hostiles reprenaient du poil de la bête. Ces efforts auraient payé davantage s'ils n'avaient été freinés par les scrupules moraux du Grand Émissaire, mais ce n'était désormais plus un obstacle...

« Cela fait déjà longtemps que nous travaillons à attiser les divisions internes à Mélandis même. Swaren Swar Venuma, qui s'est appuyé essentiellement sur de l'or, des mercenaires et le nom de sa mère, s'est attiré l'hostilité de beaucoup de monde : tous ceux qui s'étaient alliés et donc compromis, avec le conseil assassiné, pour commencer. Plus tous les marchands qui s'étaient enrichis grâce aux accords commerciaux. Les cultes balayés par Cyric représentent le plus beau morceau : les bainites, les sharites, ce qu'il reste des talosiens. Tout ce petit monde fait ce qu'il fait de mieux, c'est-à-dire qu'il complote. Mais lui aussi a été pris de cours par la rapidité d'enchaînement des événements. Même si le départ de l'armée leur donne les coudées plus franches, il leur faudra un peu de temps pour être opérationnels... »

Il se sentait devenir cynique. Voilà qu'il commençait à compter sur l'ennemi pour s'affaiblir lui-même. On a les espoirs qu'on peut … Après un court silence, il reprit.

« Voilà ce que je vous propose. Je vais faire suivre vos propositions à qui de droit en vous mettant en relation directe avec l'état-major : il saura vous répondre mieux que moi. Je vous ferai aussi transmettre par notre guilde des mages les informations dont je dispose et celles qui me parviennent au jour le jour. Pour l'instant, notre service de renseignement fonctionne beaucoup mieux que notre force de frappe, c'est indéniable... Nous allons poursuivre nos efforts de réorganisation et de mobilisation durant les semaines à venir. Nous allons aussi tenter d'attirer les mélandiens vers Aghoralis, sans garantie de succès. Il n'est pas impossible non plus que je ne parvienne à obtenir le soutien des elfes de cuivre du Bosquet : ils peuvent faire beaucoup quand il s'agit de harceler ou de tarir des sources, ils nous l'ont déjà bien prouvé par le passé**... Je table sur un achèvement des préparatifs pour le départ des troupes dans une vingtaine de jours. De votre côté, le délai vous semble-t-il réaliste ? »

* Et je le prouve :
** Cf : la fontaine d'Inselwenn

[Lathiriel]

Lathiriel s'était contentée de hocher la tête aux propositions tactiques de Maelwedd. La guerre, c'était son domaine. Elle-même n'y entendait rien, et avait souvent tendance à considérer ces incessantes attaques entre humains comme de simples anecdotes, dont peu auraient une réelle influence sur le long terme. Cette fois-ci, il en allait différemment : on ne pouvait pas permettre aux mélandiens de prendre trop d'ascendant, elle était consciente de la menace qu'ils représenteraient.

- Je ne compterais pas trop sur les dissensions mélandiennes, pour ma part. Une guerre contre Manost est de nature à les faire oublier, peut-être même est-ce l''effet recherché par cet empereur, obtenir ainsi une sorte d'union sacrée autour de lui. Vu la propension de ses compatriotes au chaos, c'est sans doute sa seule chance de parvenir à une certaine unité. Mais malgré tout, il ne faut en effet pas négliger les options qui s'ouvriront à nous. Vos services de renseignement ont la réputation d'être efficaces, profitons de la moindre faille qu'il vous rapporteront... Quant au délai de 20 jours....
Elle se tourna vers ses compatriotes, les interrogeant du regard.
- Ça ne va pas être facile de recruter des prêtres et paladins volontaires en si peu de temps, mais le temps presse et il faudra qu'on arrive à s'y tenir. En ce qui concerne les hommes de troupe et la marine, je ne saurai dire....?
Ce n'était plus de son domaine...

[Théobald Longuehune]

Longuehune s'était détendu en entendant Maelwedd participer avec coeur à la conversation. Une fois le général engagé de la sorte, il n'y avait plus de risques qu'il fasse marche arrière.
"Les navires sont prêts et le seront encore davantage dans vingt jours." fit le vieux loup de mer. "Nous pouvons appareiller quand ce sera nécessaire et dès que les troupes terrestres sont prêtes."
Il ne put s'empêcher un léger sourire. Qu'un navire mélandien ose croiser dans ses parages, et il connaîtrait le goût salé de l'océan. Par le fond !

[Lothringen]

Lothringen attendit quelques instants que le général y aille de son commentaire, mais ce dernier se contenta de hocher la tête, comme si tout était dit. Bien... Une affaire de réglée. Avec l'aide des renforts luméniens, ils pouvaient combler le déficit de leur armée, et la débâcle ne semblait plus aussi inévitable. S'il pouvait convaincre les elfes de cuivre de les aider à harceler les troupes sur leurs arrières, ils avaient de quoi rendre la vie de l'armée mélandienne un peu moins plaisante... Évidemment tout cela aurait un coût, en terme de finances, de territoires ou autres, mais cela valait toujours mieux qu'un tribut ou une occupation. Au moins, on choisissait le destinataire.
Le semi-drow retint un soupir de soulagement, comme il s'apprêtait à prendre congé du conseil luménien. Du moins certains de ses efforts portaient-ils... Alors qu'il allait partir, il songea tout de même à ajouter :

« Peut-être m'aurez-vous trouvé trop direct ou trop brusque dans cette affaire, et si c'est le cas, je vous présente mes excuses. J'ai la formation d'un soldat plutôt que celle d'un diplomate, et les circonstances me font jouer un rôle qui n'aurait pas dû me revenir... Au nom de Manost, je vous remercie. »

[Taliesin]

Les gardes qui avaient accueilli les voyageurs à leur descente de navire les conduisirent tout droit au Palais Présidentiel et plus particulièrement dans la salle où, quelques semaines plus tôt, les modalités de l'opération leur avaient été présentées. Se trouvaient là les trois dirigeants luméniens : Théobald Longuehune, avec son affabilité coutumière, le général Maelwedd, affichant son habituelle mine maussade, et dame Lathiriel, courtoise mais distante ainsi qu'elle l'était toujours.
La réunion promettait cependant d'être moins formelle que la précédente : les conseillers avaient fait préparer un repas à l'attention de leurs visiteurs - "C'est la moindre des choses, vu qu'on ne vous as pas laissé le temps de souffler" expliqua Longuehune - et s'installèrent en leur compagnie autour d'une vaste table. Le fils de l'amiral ayant déjà fait un rapport complet à ses supérieurs alors qu'il se trouvait encore sur l'Île Mouvante, ceux-ci se contentèrent de demander quelques précisions supplémentaires et d'écouter ceux des membres de l'expédition qui souhaitaient s'exprimer. Puis, à leur tour, ils délivrèrent quelques informations. Tous les bateaux luméniens, toutes les villes côtières avaient été alertés au sujet de la menace que représentaient Thyrésias d'Aprecœur et sa petite armée de morts-vivants ; malheureusement, pour l'heure, aucune trace d'eux n'avait été repérée : impossible, donc, de savoir où ils se trouvaient. Quant aux quelques mages renégats capturés par l'expédition, ils seraient incarcérés sous bonne garde dans une prison cette fois plus ordinaire.
L'on songea ensuite aux disparus - le comte d'Aiglepierre, Streen, une partie de l'équipage de la Nébuleuse et de la garnison de l'Hospice ainsi que les membres du clan des elfes sauvages tombés au combat - et un toast fut porté à leur mémoire. Enfin vint le tour des vivants : au nom de Luménis, Lathiriel et ses collègues remercièrent solennellement tous leurs invités pour les grands services qu'ils avaient rendus à la cité. Chacun d'entre eux reçut une bourse contenant cent cinquante pièces d'or, somme rondelette et fort généreuse compte tenu des finances encore fragiles de la ville. De plus, Damant et Zaiu se virent proposer de recevoir la nationalité luménienne, s'ils le désiraient. Adara et les autres membres de l'ambassade des elfes sauvages ne furent pas non plus oubliés : leur clan avait grandement contribué à la réussite de la mission et les conseillers manifestèrent le souhait que cet événement marque le début d'une longue amitié entre les deux peuples.

HRP : en plus des récompenses déjà mentionnées, tous vos personnages gagnent un niveau !
Un grand merci à vous tous pour avoir tenu jusqu'au bout de cette quête, malgré sa durée (trois ans !), ses interruptions et mon rythme de réponse très irrégulier... J'espère que vous n'en garderez pas un trop mauvais souvenir !

[Kasumi]

Kasumi était soulagé que les cérémonies ne se soient pas prolongées outre mesure. Le voyage de retour, bien que plus court que celui de l'aller, lui avait laissé le temps de réfléchir longuement à son avenir. Le retour à terre signifiait aussi de pouvoir retrouver un peu d'intimité après les semaines passées dans la proximité de l'équipage et le confort spartiate d'un navire de guerre. Le séjour sur l'île avait amené son lot d'épreuves et profiter d'un moment de calme sur un terrain plus familier n'était pas non plus sans lui déplaire. Le rôdeur récupéra sa récompense et prit soin de remercier les conseillers avant de saluer ses camarades d'aventure.

Ces mondanités remplies, le rôdeur s'approcha de sa compagne pour s'entretenir en privé avec elle :

- Tu risques d'avoir besoin d'aide pour transporter toutes les plantes que tu as embarquées. Tu as déjà une idée de comment t'y prendre ? Je vais devoir aller voir quelques personnes en ville mais ça pourra attendre... Tu peux compter sur moi même si je crains de n'avoir pas assez de place dans ma besace.

HRP : un grand merci à toi, Taliesin. Masteuriser une quête d'aussi grande envergure demande endurance et courage et tu peux t'en féliciter !

HRP (2) : de nouvelles quêtes sont disponibles à ceux qui souhaitent poursuivre l'aventure à Luménis ou même ailleurs. Vous trouverez les annonces sur le sous-forum du Concile de Waukyne.

[Damant]

Et tout était bien qui finissait bien... blablablaa...

Dire qu'ils lui avaient reprochés son impulsivité, les voila qui expédiaient tous au vent la menace d'un fou à la tête d'une armée de morts-vivants voguant sous pavillon Luménien.
Le cartographe se garda de laisser paraître tout signe de dédain ou d'interêt lorsqu'on leur proposa de se ranger sous les couleurs de Luménis, il tourna la tête vers Zaïu, interressé par la réponse du trublion.

Le reste du débriefing l'ennuya tout autant, il écouta certe, d'une oreille distraite, le regard au loin, dérivant discrètement sur les courbes d'Adara. Pensant aux endroits où il devait passer : récuperer sa lettre de change pour valider l'acte de propriété familial qui lui garantissait un toit à Luménis, Retourner voir un mage autre que Manfredd pour son oeil, retourner à l'auberge, prendre un bain et faire un bon repas...

Il se demanda s'il y retrouverait quelques un de ses compagnons.

hem... elle est où d'ailleurs cette fameuse auberge?

[Zaiu]

"Où sont les poulardes ? J'ai faim , où sont les rôtis , les saucisses , où sont les fèves , les pâtés de cerfs , qu'on ripaille à plein ventre pour oublier cette injustice , y'a pas quelques Soissons avec de la bonne souavre ? Un porcelet ? Une chèvre rôti , quelques cygnes blanc bien poivrés ?!!!" Godefroy le Hardi

Il est vrai qu'après les festivités d'après conflit sur l'ïle Mouvante et une traversée monotone, Zaïu aurait aprécié au moins une brindille de folie pour rendre hommage au courage des survivants. Les paroles du philosophe sus-citées résonnèrent dans son esprit avec autant de force que son ennui augmentait. Certes, il était avec la crème de la crème de Luménis, cité dont la renommée était parvenu jusqu'à aux oreilles de son village reculé. Certes, il recevait écus et félicitations de ... De vieux humains dont le poids de la charge du pouvoir pesait plus que des siècles et des siècles d'existence pour le plus vieux des elfes. Et voila qu'au milieu d'un océan de pompe et de remerciements tous fatalement plus solennel les uns que les autres, on proposa à Zaïu de devenir citoyen de Luménis ! Et voila qu'il fallait répondre tout de suite ! Et voila que Zaïu répondit !

A vos trois grâces et sommités ici rassemblés !
A l'assemblée assemblée ici,
Aux survivants et néanmoins camarades de fortunes,

Zaïu dit ceci :

Grand honneur lui est fait que la ville remplisse sa bourse ... Bien que le troc lui soit plus familier
Grand honneur lui est fait que la ville lui ouvre ses portes ... Heu ... Il est vrai que c'est un vaisseau quasi tout plein de luméniens embarqués qui sauva Zaïu des eaux. C'est donc avec fougue et bravoure redoublée qu'il fondit sur les ennemis de la cité. Cependant, après aussi mûres réflexions qu'il ait pu mené, Zaïu s'est dit qu'il y avait en ce bas monde autant de périls que de grands héros pour les combattre. Et, afin de devenir l'un d'eux, il devait cheminer sans attaches ! Mais ne soyez pas triste ! Vous pourrez renouveler votre élogieuse proposition d'ici une cinquantaine d'années !

Regagnant sa place d'un emphatique pas en arrière, il retomba dans une torpeur à peine dissimulée jusqu'à ce que la séance soit levée. A la fin de celle-ci, il tira la manche de Damant.

C'est embarrassant mais Zaïu ne connaît pas la ville... En fait, il ne connaît pas de ville du tout. Peut-être Damant accepterait de le guider ...

Une gêne non feinte sembla passer furtivement sur ses traits. La ville faisait un peu peur au jeune elfe. Il était lâché dans un nouvel univers qu'il ne maîtrisait absolument pas.

La ville peut-elle procurer l'aventure et la gloire ? Zaiu a-t-il encore oublié de réfléchir en déclinant l'offre de Luménis ?

[Damant]

Le menton calé dans sa paume, le bretteur fixa un moment le jeune elfe déguingandé avec un sourire en coin.
Il lui rappelait ce pauvre Joon, en plus festif...

Après un instant, il lui posa la main sur l'épaule en souriant franchement.

Va pour le guidage l'ami! Maintenant que cette réunion est finie il ne nous reste plus qu'à aller trouver asile en une taverne où nous pourrons faire bon usage des espèces sonnantes et trébuchantes dont nous voila maintenant affublés!



Il attendit donc que la réunion se termine officiellement et signifia à ses compagnons et aux elfes, surtout certaines, que Zaiu et lui seraient à la Taverne de la Bienveillance, les attendants pour un repas bien mérité si le coeur leur en disait.



HRP :édité pour le lien

[Voyageuse]

Quête: tel est pris qui croyait prendre

Astrée détestait les mondanités. Elle s'était faite toute petite dans un coin pendant qu'on leur servait à boire et à manger, mais s'était découvert un appétit d'ogre: la cuisine du palais était infiniment meilleure que les rations militaires sensées leur garnir l'estomac sur le navire.
Elle avait bien entendu écouté tous les discours sans piper mot, après avoir sursauté en entendant la voix tonitruante de Longuehune qui lui rappelait une certaine anecdote gênante avec son fils - ils avaient la même voix.
Elle s'était souvenue avec nostalgie de la mission à l'issue de laquelle on lui avait proposé la nationalité luménienne, qu'elle avait acceptée avec un pincement au coeur simplement pour se rapprocher davantage de son compagnon, alors qu'au fond d'elle-même elle savait désirer n'appartenir à aucune cité. Zaïu, lui, osa exprimer son refus sans peur de vexer quiconque : un acte de courage, finalement...

Elle signifia à Damant et Zaïu que Kasumi et elle descendraient certainement eux aussi à la Bienveillance : après tout, ils y étaient avant de partir en mission, et c'était la seule auberge qu'elle-même connaissait. Même si Kasumi, plus sociable qu'elle et connaissant davantage les personnes présentes, était trop occupé pour qu'elle puisse lui demander son avis sur la question, elle se dit qu'il se rangerait certainement à son avis... Retrouver leurs compagnons de route dans un cadre enfin serein serait bien agréable...

Ils avaient également un petit souci de cargaison à régler. Et l'aide de son compagnon, si gentiment proposée, n'y suffirait certainement pas. Elle ne voyait qu'une chose à faire : retourner au débardacère, et questionner les douaniers contrôlant habituellement les marchandises : eux auraient sûrement une idée de mode de transport adapté. Restait à trouver également une destination... Où diable pourrait-elle repiquer toutes ces plantes et stocker ses échantillons à sécher ? Cela dit, il était bien tard pour y songer dès maintenant.

Observant ses compagnons quitter la pièce, elle se tourna vers Kasumi :
- Est-ce qu'on ne ferait pas mieux d'aller prendre une chambre nous aussi, avant de s'occuper de ma cargaison demain ? Je sais que l'auberge est grande, mais elle pourrait être complète si on attend trop...

HRP: en fait, Kasu, faut qu'on attende un peu avant de poster au débarcadère pour pas trop se télescoper avec MissElder, à toi de voir si tu veux commencer par suivre les autres la Bienveillance...

PS: grand merci à Tal pour cette longue quête...

PS2 : Kasu l'a dit, 3 quêtes sont proposées pour les mois à venir dans le sous-forum du concile, mais vous pouvez aussi décider de jouer un peu entre vous...

[Bat]

Dorian lui non plus n' était pas très porté sur les mondanités. Néanmoins, il fut sensible aux hommages rendus par Lathiriel et consorts à son groupe et à lui-même (bien que le forgeron eût l' impression de n' avoir pas été pour grand chose dans le succès de l' expédition). Naturellement, il porta un toast de concert avec ses compagnons à ses camarades uqi avaient laissé leurs vies dans l' aventure.

Dorian apprécia autant sinon plus son niveau supplémentaire et la belle bourse de 150 PO . Comme ses compagnons, le bon vampire n' était pas fâché de connaître un peu de repos. L' idée de se rendre à la Taverne de la Bienveillance ne lui était pas désagréable. Il était plaisant au forgeron de constater ce que la forge était devenue durant sa longue absence, bien qu' il soit sûr qu' Hector son fidèle assistant s' était montré digne de confiance comme à son habitude.

C' est pourquoi il dit à ses amis ou connaissances (Kasu, Damaaïu, Astrée et les autres) : "Si vous voulez bien de ma compagnie, je me joindrais volontiers à vous pour vider un dernint, Zer verre à la Taverne".

HRP : merci à Tal, pour avoir meujisé une quête aussi longue, impliquant autant de personnages. Ca a été trop gentil à toi .

[Kasumi]

A la question que lui adressait la rôdeuse, Kasumi répondit d'un sourire énigmatique tout en validant son choix :

- La Bienveillance est grande mais tu as raison de vouloir te montrer prudente. Nous devrions louer aussi pour demain mais nous nous garderons de commander à dîner en revanche car je compte bien te réserver une surprise pour le soir. Pour fêter... notre retour à terre. Entre autres.


La suite ici

[Damant]

Le cartographe se leva et pris la bourse posée devant lui, avant de penser une nouvelle fois aux aventures de ces dernières longues semaines, tout ces compagnons qui avaient disparus sans laisser de traces... Aiglepierre, Joon, Streen, Myrhela, Manfredd, Arthur, Eomer, Arya... tout de même...

Ca en ferait des toasts à porter ce soir!

Il se tourna vers Astrée lorsqu'elle leur promit de les rejoindre, au soir, pour lui proposer de l'aide dans le transport de son "jardin" ; puisqu'il avait acquis un grand chariot pour déblayer la maison qu'il venait d'acquérir du fourbis qui y était stocké et pour les livraisons de sa future échoppe, il lui proposa d'utiliser le même chariot pour déménager les vegétaux, ne demandant en contrepartie qu'une de ces plantes si spécifiques à l'île, qu'elle avait pris en plusieurs exemplaires, afin d'en avoir un souvenir.

[Voyageuse]

Quête : Équité

Le Palais n'était pas éloigné de la Maison-Carrefour des Régions d'Hélonna.
" Oui, je sais, ça ne vaut pas l'architecture elfique ! lança Astrée en voyant l'expression du centaure à l'approche du palais. Enfin, à ce qu'il parait. Je n'ai pas eu l'occasion d'admirer grand-chose d'elfique à part le pont des trois Sires. Mais cela dit, l'architecture centaure est plutôt... inexistante non ?" le taquina-t-elle en s'approchant des grilles.
Elle avait en main la lettre de recommandation de Dame Moline, et chercha du regard des gardes à qui se présenter.

[Galathée]

" Oui... L'architecture centaure est inexistante, en effet, dit le centaure en levant les yeux sur l'imposant bâtiment. Coprin, j'ai mal au dos rien que de voir toutes ces pierres... Il n'y a jamais de tremblements de terre, dans ce pays ? Ça doit être incroyablement dangereux... Je ne vais pas avoir envie de rester là-dedans très longtemps."
Comme l'avait supposé Astrée, on ne les laissa pas franchir les grilles du Palais. C'était après tout le lieu de travail des chefs d'état de l'île entière. Le garde regarda la lettre de Dame Moline, puis leur ouvrit le portail. Un mage le flanquait et il observa la lettre à son tour.
" Si vous venez de la Maison-Carrefour, vous connaissez la chanson, dit-il. Les vestiaires sont là. Ne gardez que le nécessaire."

[Voyageuse]

La rôdeuse salua poliment le garde et le mage, et, acquiesçant d'un sourire, se dirigea, comme Byron, vers l'endroit indiqué. Elle déposa ses armes, sa besace, vida à nouveau ses poches des objets qui auraient pu être jugés dangereux... et finalement de tous les objet inutiles, on ne savait jamais. Le tout fut promptement déposé dans un casier dont elle glissa la clé dans sa poche, avant de revenir vers les deux hommes, observant les alentours.
Il devait logiquement y avoir un portail quelconque sous lequel ils devraient passer... à moins que le mage n'utilise un sortilège ? Sans doute, oui : il devait bien y avoir une raison pour que le garde soit accompagné d'un mage.

[Galathée]

Mais les deux hommes ne dirent rien de plus. Ils les invitèrent à gagner l'entrée du Palais où d'autres personnes les prendraient en charge. Sur des salutations polies, ils se tournèrent à nouveau vers l'extérieur.
Comme annoncé, Astrée et Byron furent accueillis dès qu'ils entamèrent leur ascension des marches du perron. On leur demanda d'expliquer ce qu'ils désiraient puis on leur annonça que Dame Lathiriel n'était absolument pas au Palais ce jour-là, qu'elle recevait les requérants un jour par veille, mais que son secrétariat pourrait sûrement faire quelque chose. Une fois la lettre subtilisée, Astrée et Byron furent priés d'attendre dans une vaste salle où se trouvaient une dizaine d'autres personnes, venues apparemment présenter, elles aussi, leurs griefs.

[Voyageuse]

Les choses s'annonçaient moins bien qu'à la maison-carrefour. Ça n'avait rien d'étonnant : il y avait fatalement bien plus de personnes susceptibles d'avoir une requête à déposer ici que là-bas, et l'attente risquait d'être longue. Il restait à espérer qu'il y ait suffisamment d'employés, à ce secrétariat, pour faire face à l'afflux de demandes.
Elle adressa un sourire encourageant à Byron, qui n'avait pas semblé très enthousiaste en pénétrant dans l'immense bâtiment. Elle espérait qu'il ne serait pas trop nerveux à la perspective de devoir attendre longtemps dans ce lieu fermé. Elle jeta un coup d’œil aux autres requérants. Ils ne devaient pas avoir l'habitude de voir un centaure, qui plus est à l'intérieur d'un bâtiment. Mais la plupart des luméniens croisés jusque-là avaient eu l'air bienveillant, il n'y avait pas de raison qu'il en aille différemment ici.

[Galathée]

Les gens qui attendaient là avaient l'air tous passablement agacés, signe, sans doute, qu'ils étaient là depuis un petit bout de temps. Seul un gnome, assis en tailleur sur l'un des bancs, semblait tranquille, plongé dans un épais grimoire. De temps en temps, un employé survenait, appelait un nom, puis partait en compagnie du visiteur, qui tentait alors de tempérer sa mauvaise humeur.
Byron finit par se coucher sur le sol, incapable qu'il était de prendre place sur l'un des nombreux bancs. La situation semblait l'embarrasser quelque peu, et plusieurs regards incrédules se posèrent sur lui. Personne ne l'apostropha, cependant, même si quelques murmures s'échangèrent ça et là.
" Est-ce que tu penses qu'on peut ressortir et qu'ils nous appelleront quand ce sera notre tour ? demanda le centaure. Le parc autour du Palais est plus accueillant que cet endroit."

[Voyageuse]

" C'est sûr qu'on serait mieux là-bas..."
Surtout Byron, d'ailleurs.
Les gardes ne devaient pas avoir l'habitude de ce genre de requête. Et peut-être que le parc était interdit aux visiteurs, d'ailleurs. Mais ça ne coûtait pas grand-chose de poser la question, après tout.
" Écoute, on va aller demander s'il est au moins possible de patienter un moment au-dehors... On ne pourra sans doute pas aller n'importe où, mais ce sera déjà mieux qu'ici. Et s'ils ne veulent pas aller nous chercher là-bas, on peut revenir régulièrement ici pour voir comment les choses avancent," proposa-t-elle.
Entraînant le centaure à sa suite, elle sortit de la salle d'attente pour se diriger vers le porte d'entrée, en quête des gardes..

[Galathée]

Les gardes parurent trouver leur demande complètement farfelue mais ne les empêchèrent pas de sortir. Ils leur recommandèrent cependant de rester sur le chemin qui séparait l'entrée du portail : les pelouses n'étaient pas accessibles au public. Astrée eut l'impression qu'on les regardait quand même un peu bizarrement.
" Ils ont peur que je dépose du crottin quelque part, remarqua Byron d'un ton dégagé. Et ils n'ont pas tort. Je parie que je ne serai pas capable d'entrer dans leurs latrines."

[Voyageuse]

Astrée grimaça.
" Hum... tu n'as pas tort, concernant leurs latrines. Je pense qu'on a intérêt à faire des détours par le Parc Verdoyant assez régulièrement..."
Il y avait dans les profondeurs du parc des coins suffisamment reculés et discrets pour cela.
" Mais ils n'ont surtout pas l'habitude qu'on demande à attendre ailleurs que dans la salle d'attente. Et c'est vraiment dommage qu'on ne puisse pas au moins s'asseoir sur leurs pelouses. Enfin, ça reste mieux que de rester enfermés..."
Ils avancèrent à pas lent sur le chemin en direction de la sortie, puis firent demi-tour pour revenir vers le bâtiment. C'était un peu moins oppressant que l'intérieur, mais l'attente allait tout de même leur paraître longue.
" On risque de passer toute la matinée ici, au rythme ou vont les choses... mais ensuite, je te promets qu'on pourra se détendre un peu, soit dans le parc, soit au bord de la mer si ça te tente. Qu'est-ce qui te ferait le plus envie ?"
Sa question visait avant tout à distraire son compagnon de cette attente trop pesante. Le temps passerait plus vite en discutant. Dans un petit moment, ils retourneraient dans la salle, en espérant que leur tour approche...

[Galathée]

Mais ils n'en eurent pas le temps. Une silhouette en livrée pourpre se présenta poings sur les hanches, en haut des marches du perron et les apostropha.
" Ah ! C'est là que vous êtes !? Vous avez de la chance que je suis de bonne humeur, nom d'un Helmite ! Sans quoi, je prenais les suivants."
Il s'agissait d'un elfe encore jeune, les cheveux noirs tressés sur l'épaule, et l'expression mécontente.
" La patience, ça a pas l'air d'être votre truc. Evidemment, vu la race, je vois... Mais va falloir apprendre parce que sinon, vous êtes pas sorti de l'auberge. Maintenant, bougez-vous, j'ai franchement pas que ça à faire de ma journée."
Et sans attendre, il fit volte-face et rentra dans le Palais.

[Voyageuse]

Et bien, qu'est-ce que ça aurait été s'il n'avait pas été, soi-disant, de bonne humeur !
Astrée était devenue rouge pivoine. Et dire que c'était un elfe, et que les elfes étaient sensés se montrer plus amicaux que les humains envers les centaures... Mais après tout, c'était peut-être à elle qu'il faisait allusion en parlant du manque de patience. D'abord, ça n'était absolument pas une question de patience, c'était juste une histoire de salle non adaptée aux centaures. Elle faillit le dire à haute voix, mais décida qu'il valait mieux faire profil bas, et se contenta de serrer les dents, jetant un regard désolé à Byron. Elle n'aurait pas dû accepter qu'ils aillent dehors, elle aurait dû savoir que le flot des demandes ne s'écoulerait pas régulièrement, que les choses pouvaient s'accélérer de façon imprévisible. Mais ce qui était fait était fait...
Elle accéléra l'allure pour ne pas perdre l'elfe de vue. Il ne manquerait plus que cela...

[Galathée]

Il les attendait au milieu du hall, puis se mit en route de son pas rapide : il franchit une porte (sans la leur tenir), remonta un couloir, dévala une volée de marches (que Byron préféra franchir d'un bond), poussa une seconde porte, leva un doigt pour leur indiquer que la lampe était basse, puis s'immobilisa dans une petite pièce carrée où débouchaient trois portes. Sur le mut étaient inscrits les mots suivants : Bureau des Relations Inter-Raciales.
Il ouvrit la porte de gauche et les invita à entrer. Il attrapa un des deux fauteuils faisant face à son bureau et le poussa dans un coin avant de retrouver son fauteuil.
" Bon, qu'est-ce qui se passe, ce coup-ci ? dit-il en baissant les yeux sur la lettre de Dame Moline. Hum. Hu-hum. Je vois. Bon. Va falloir passer au détecteur, on vous a prévenus, je suppose ? Vous avez pas un gars de ce village avec vous ? Un humain, je veux dire. Ou alors c'est vous, et vous êtes sa prisonnière, un truc du genre ?"

[Voyageuse]

" Pourquoi, j'ai l'air d'être prisonnière ?" rétorqua Astrée avec -presque- un soupçon de mauvaise humeur dans la voix.
Elle se reprit aussitôt et s'obligea à sourire aussi aimablement que possible. Ça pouvait passer pour une plaisanterie après tout... Mais ce type traitait leur requête comme si c'était quelque chose de banal, et sous-entendait presque qu'il doutait de leurs accusations, c’en était agaçant. Cela dit, il était normal que de telles affirmations soient vérifiées scrupuleusement. Surtout dans un bureau dont la spécialité était les relations inter-raciales...
Elle secoua la tête.
" Non, je ne suis pas du village, mais j'y ai passé quelques jours et je peux donc apporter mon témoignage pour corroborer et compléter celui de mon compagnon", expliqua-t-elle posément.
Elle espérait qu'on l'autoriserait à témoigner avec Byron. Même si le centaure était parfaitement capable de s'expliquer seul, ce type-là pouvait très bien le déstabiliser et un peu de soutien moral ne serait sans doute pas superflu.

[Galathée]

" Un témoignage, c'est assez, si on a le détecteur. Mais va falloir en trouver un qui sait traiter avec les quadrupèdes. Sinon, ça va vomir, tourner de l'oeil, je sais comment ça marche. Sans compter que vos détracteurs pourront toujours dire que vous avez raconté n'importe quoi mais qu'on avait la mauvaise magie. Hum. Va nous falloir un clerc de Mielikki, ça va pas rater. Mille paperasses, ça va pas être facile à dénicher, ça. Y'a un superbe bosquet en ville, mais un prêtre, j'en ai pas croisé, encore. Ou alors un clerc de Lurue ? Hum."
Il croisa les bras.
" Il va falloir que je me renseigne. C'est sûr que l'alternative, c'est que je me passe du centaure. Si vous avez tout vu... ça irait plus vite, en fait."

[Voyageuse]

Astrée hésita un instant. Si ça permettait d'aller plus vite, de gagner du temps, ce serait une bonne chose. Et ça éviterait à Byron de subir un sortilège mal adapté. Mais elle ne devait pas non plus usurper sa place.
" J'ai tout vu, oui, du moins l'essentiel, et mon témoignage sous le détecteur devrait suffire à prouver la véracité de nos affirmations. Mais c'est Byron qui est l'ambassadeur de son peuple à Luménis, c'est lui que le chef de la harde a chargé de réclamer de l'aide. C'est donc lui qui devra s'exprimer devant les autorités, devant Dame Lathiriel. Est-ce que vous pensez qu'il le pourra si c'est moi qui témoigne devant le clerc ?"
Elle jeta un coup d’œil interrogateur au centaure pour vérifier qu'il ne voyait pas d'objection à cette solution.