[Quête] Guerre des plaines brûlantes : UCGPLM - Arthur

[Arthur de Faisanlys]

Arthur n'épilogua par sur ce concept de "copain". Il n'était pas certain de comprendre exactement ce qui lui valait ce qualificatif. Il continuait à penser que s'il avait croisé les deux hommes sur un champ de bataille, il les aurait passés par le fil de l'épée avec au plus un petit sentiment de malaise. Et il pensait aussi que dès que la situation se serait normalisée, les choses en reviendraient exactement à ça. Ils étaient l'ennemi. Ils avaient beau être sympathiques, cela ne changeait pas. Même les pires monstres avaient une famille, des amis, ce genre de choses. Ils n'en restaient pas moins dangereux.
Sans y réfléchir davantage, il se porta au secours de Rodolphe. Chaque chose en son temps.

[Taliesin]

Mener l'affrontement ne fut pas chose aisée : comme Arthur l'avait pressenti, manier sa lourde épée à deux mains sur un espace étroit et aux côtés d'un allié, c'était plus compliqué que se battre seul. Toutefois, Rodolphe fit tout son possible pour ne pas trop le gêner, allant même jusqu'à jouer les acrobates sur les créneaux. Ainsi, après de longues passes d'armes acharnées, finirent-ils par venir à bout des derniers zombies...
-Et merde, on n'en aura jamais terminé... grogna Hector, derrière eux.
La porte de la tour qu'ils avaient quittée un peu plus tôt s'était ouverte à la volée, laissant apparaître de nouveaux ennemis.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur soupira. Il ressentait de plus en plus les effets de la fatigue, lui aussi. S'il se sentait capable de venir à bout de cette seconde escouade, il était moins certain de pouvoir en défaire une troisième, et était plus ou moins convaincu que la quatrième aurait raison d'eux.
" C'est le moment de prendre une décision, dit-il. Hector, ne peux-tu pas ranger tes bons sentiments quelque part et filer seul, histoire de nous ramener des renforts ? Nous ne parviendrons jamais à descendre tous les trois, s'il en vient sans cesse, et notre seule option va être de retourner nous enfermer quelque part. En espérant qu'un jour quelqu'un vienne à notre secours... ce qui serait beaucoup plus probable si tu allais chercher ce quelqu'un."

[Taliesin]

-Et si je me fais buter par des archers zombies en longeant la corniche ? Ou par des Manostiens ou des Luméniens en tentant de rejoindre nos troupes ? protesta le soldat. Là, ça serait le pompon ! Pas de renforts et une épée en moins à vos côtés ! Genial, pas vrai ?
Il tira sa lame.
-De toute façon, pas moyen de filer avec ceux-là qui arrivent. S'ils coupent la corde pendant que j'y suis accroché, je m'écrabouille.

[Arthur de Faisanlys]

Et si, et si, et si, songea Arthur avec lassitude, en s'apprêtant à recevoir leurs nouveaux invités.
" Battons en retraite dans la tour, proposa-t-il. Nous n'avons de toute façon pas d'autre option. Essaie de récupérer la corde, peut-être ? Après, nous verrons si nous pouvons boucler la porte de l'intérieur et... et puis je ne sais pas. Prier, sans doute. Même si Tempus est pas le genre à accorder sa faveur à des gars qui se retranchent, je suppose. Vous tiendrez la porte et j'essaierai de m'arranger avec Lathandre."

[Taliesin]

Il en fut donc ainsi : Arthur et Rodolphe chargèrent l'ennemi tandis qu'Hector récupérait la corde puis, quand ce fut chose faite, ils se replièrent tous trois vers la tour nord-est. Ils l'avaient presque atteinte lorsque des flèches, provenant de plusieurs de ses étroites fenêtres, sifflèrent au-dessus de leurs têtes, allant frapper leurs poursuivants. Quelques instants plus tard, ils franchissaient l'ouverture et refermaient le battant derrière eux.
Ils étaient sur un pallier similaire à celui qu'ils avaient quitté plus tôt : une volée d'escalier montait vers les étages, une autre descendait ; une porte donnait dans une pièce pièce circulaire -- vide, de ce qu'ils pouvaient en voir -, une seconde, close celle-là, devait permettre l'accès à la muraille orientale...

[Arthur de Faisanlys]

Arthur chercha quelque chose pour bloquer la porte, n'importe quoi, puis renonça. Des zombies avaient surgi d'ici, peu de temps auparavant, les entrailles de la terre devaient en grouiller.
" Il y a des alliés en haut, montons." dit-il en se dirigeant vers l'escalier.
Des alliés à Hector et Rodolphe, pas à lui, mais c'était toujours mieux que les zombies. Même s'ils le livreraient peut-être à Destertres. Mais non. Les Mélandiens semblaient croire à la loyauté des officiers du comte, et ils avaient pu voir que le haut du donjon tenait encore le siège. Même s'il était mal reçu, il serait davantage en sécurité.

[Taliesin]

Encore fallait-il pouvoir rejoindre les autres Mélandiens, ce qui promettait d'être sinon impossible, du moins extrêmement difficile. En effet, après avoir gravi quelques marches de l'escalier en colimaçon, ils se retrouvèrent nez à nez avec un stupéfiant empilement de meubles - tables, chaises, bancs, coffres... - imbriqués les uns dans les autres et montant jusqu'au plafond. Démonter ce barrage risquait de prendre du temps, beaucoup de temps, même si on les aidait de l'autre côté... Or, disposeraient-ils d'un tel délai et... d'une telle aide ?

[Arthur de Faisanlys]

Logique, songea Arthur avec un soupir.
" Bon, on est obligés de redescendre."
Les Mélandiens avaient utilisé tout le contenu de la troisième pièce pour se barricader, c'était assez prévisible. Il se tourna vers ses deux compagnons.
" L'expérience m'a appris que mes initiatives étaient toujours mauvaises et que de toute façon, quand je décidais quelque chose, vous n'étiez jamais d'accord. Alors que fait-on ? On court à la tour suivante ? Ou bien on descend ? Ou on reste et on se bat et quand on meurt, on meurt ?"

[Taliesin]

-Je savais bien qu'il y aurait une option suicide, soupira Rodolphe. Avec les paladins, il y a toujours une option suicide.
-Quant on en aura fini avec Destertres, je supplierai monsieur le comte de marcher sur une certaine commanderie pour tirer mon cousin des griffes de ces kamikazes, renchérit Hector, très sérieux. Et les autres mioches aussi : ils méritent pas ça.
-Ouais, enfin, en attendant, faut qu'on bouge. Le souci du rempart oriental, c'est que c'est là où se trouvent les grands portes, Destertres a dû mettre des gardes au-dessus...
-Alors on retourne dans les caves ?
Il y eut du bruit, plus bas. Un battant violemment repoussé contre un mur.

[Arthur de Faisanlys]

" C'est l'option kamikaze qui gagne ! s'exclama Arthur avec un large sourire. Haut les coeurs ! Gloire à Lathandre !"
Et il s'empressa de redescendre, pour cueillir les premiers zombies. Il serait temps de choisir entre la peste et le choléra ensuite, s'ils survivaient à ce nouveau combat.

[Taliesin]

Ils y survivraient, oui. D'abord parce qu'il ne restait que quatre zombies déjà hérissés de flèches, ensuite parce que ses compagnons, loin de rester immobiles, lui emboîtèrent le pas sans tarder pour lui prêter main forte. L'affrontement ne dura donc pas plus de deux minutes, les laissant indemnes mais plus épuisés que jamais.
-Bon, maintenant... Le rempart ou les caves ? lâcha Rodolphe.
-Qu'est-ce que c'est chiant de prendre des décisions... grommela Hector. On est formés à obéir, pas à décider...

[Arthur de Faisanlys]

" Et bien, on ne dirait pas ! Vous avez toujours un avis sur tout ! Plus encore que votre camaraderie, je crois que c'est ce qui me surprend le plus, venant de soldats mélandiens. J'aurais imaginé... soit une discipline meurtrière, soit un chaos sanglant... mais pas cet espèce de... d'incertitude ordinaire."
Il jeta un oeil aux zombies doublement morts.
" Bon... Si on continue sur les remparts, on va finir par faire trois fois le tour du château juste pour le plaisir, et nous sommes passablement fatigués. Il y avait des cachettes dans les caves. Nous devrions peut-être songer à redescendre et tenter d'atteindre l'étage inférieur. Ça ne nous servira à rien pour faire avancer la situation dans la forteresse, mais nous reposer un moment, ce ne serait pas du luxe. Un avis ?"

[Taliesin]

-Tu sais, Arthur, tant que tu proposes pas de te suicider ou de nous suicider tous, on est tout prêts à te suivre.
-Et donc, comme là ce n'est pas une option kamikaze... enfin, pas plus kamikaze que les autres options à notre portée... Ton avis est le nôtre.
-Pour le reste, oublie pas qu'on est des civils, à la base. Si les grands de ce monde avaient pas décidé qu'ils s'ennuyaient trop dans leurs beaux palais et qu'ils avaient besoin d'une petite guerre pour se distraire, on aurait pas été conscrits...
-Mais t'as pas tort : avec des soldats de métier, ça serait pas la même histoire... Eux, par exemple, ils proposeraient pas qu'on aille se cacher dans un endroit où il y a du vin.
-Tu proposes qu'on aille se cacher à un endroit où il y a du vin ?!
-C'est mon avis.
-Ah... Je crois que c'est aussi le mien. Mais du bon, alors.

[Arthur de Faisanlys]

Le jeune Luménien leva les yeux au ciel. Bavards et ivrognes. La totale.
" Bon, on descend. S'il y a du vin, tant mieux pour vous, s'il n'y en a pas... et bien il faudra faire sans. Moi je ne bois pas, je suis paladin." dit Arthur avant de s'engager dans l'escalier.
Il s'immobilisa quelques marches plus bas.
" Si on a une torche de rechange ou bien si vous avez gardé la précédente, ce serait formidable, parce qu'il fait un peu noir, en fait."

[Taliesin]

-J'en ai pris plusieurs en quittant le hall, dit Rodolphe.
Il récupéra l'une d'elle, l'alluma puis, son comparse sur les talons, rejoignit Arthur dans l'escalier.
-On vous interdit réellement de boire du vin ? demanda Hector.
-Pas très rigolo, comme boulot. Et les Commanderies doivent être tristes à mourir.
-Rassure-moi : vous avez quand même le droit de coucher avec des filles, pas vrai ?

[Arthur de Faisanlys]

" C'était une blague, dit le paladin en descendant les marches. On peut boire et forniquer autant qu'on veut. Enfin. Pas autant qu'on veut. Mais on peut. Personnellement, j'ai l'alcool triste. Et comme je ne trouve pas notre situation particulièrement riante, je crois que je vais m'abstenir, quelle que soit la qualité du vin. En plus, le vin dorrandin, c'est dégueulasse et ça donne mal à la tête, tout le monde sait ça."
Il tendit l'oreille. C'était bien beau de se laisser aller à de grandes conversations philosophiques, mais il ne faudrait quand même pas se laisser surprendre par un truc mort mais vivant...

[Taliesin]

Il n'entendit rien d'inquiétant. Et de toute façon, ses compagnons n'avaient pas l'air décidés à se taire.
-Le vin dorrandin est dégueulasse et donne mal à la tête ?!
-C'est de la vinasse hélonienne qu'on dit ça, sur notre continent.
-Ouais. Même qu'on en sert seulement dans les pires bouges. Tout établissement qui se respecte la bannit de sa carte.
-Mais donc, si vous pouvez pas boire et forniquer tant que vous voulez... On vous fixe des quotas ? Genre un littre et une donzelle par semaine ?
Nouveau pallier. Pas de portes ni d'escalier qui descendait, cette fois, juste deux couloirs.

[Arthur de Faisanlys]

" C'est ça. On reçoit les rations en début de semaine, et puis après, faut bien calculer..." dit Arthur en lorgnant tour à tour les deux couloirs.
Il essaya de se représenter la configuration extérieure de la forteresse pour prendre sa décision.
" Mais c'est normal que vous ne connaissiez que la vinasse hélonnienne : on n'exporte pas nos bons vins, on se les garde. Pourquoi les gaspiller sur le palais d'une bande de barbares ou d'une bande de coincés ? Pour apprécier le bon vin, il faut savoir vivre, et pour vivre, il faut fatalement révérer Lathandre. En plus, nationalistes comme vous êtes tous, Mélandiens ou Manostiens, vous allez fatalement croire que vos vins sont meilleurs. C'est sûr que quand on grandit avec du vinaigre sur la table, on finit par s'y faire."
Les dieux en étaient témoins, il était fatigué.

[Taliesin]

D'après ce que pouvait en juger Arthur, l'un des couloirs suivait la muraille nord, et l'autre la muraille est.
-On est pas nationalistes en matière de bonnes choses ! Il y a d'excellents vins, d'excellents plats manostiens !
-Ils ne valent pas les nôtres, mais ils se laissent déguster.
-Et si je suis d'accord pour dire que les Manostiens ont un balai dans le fondement, nous traiter de barbares, quand même... Va voir comment vit notre haute noblesse... Je parais que la votre a l'air frustre, en comparaison.
-Ils n'ont plus de noblesse, sur Hélonna. L'ont jetée à la mer en même temps que leur impératrice. Maintenant, chez eux, c'est une ploutocratie.
-Une ploucocratie ?
-Non, ploutocratie. Ce sont les marchands qui commandent, quoi. Les riches marchands, les bourgeois... Et tout le monde sait que le style bourgeois est pompeux et non distingué.
-Ouais, c'est connu. Mais, Arthur, comme il y a des tas de dieux bons, et comme j'imagine que tous leurs servants sont... heu... "nationalistes"... Vous devez sans arrêts vous tirer dans les pattes avec les Tyrites, les Chauntéens et tout le tintouin, non ?

[Arthur de Faisanlys]

" Pas du tout. Parce qu'à la différence de votre panthéon perverti, nos dieux s'entendent bien. Ils ne sont pas sans cesse en train de s'entre-massacrer."
Arthur s'engagea vers l'est, parce que l'est, c'est l'aube, c'est Lathandre, et donc c'est fatalement la bonne direction.
" Et les bourgeois ne commandent pas chez nous. C'est le peuple qui commande. Bon, il se plante parfois, mais au moins, il ne peut pas se plaindre, après... Ou moins, en tout cas. Ça s'appelle la démocratie. Ce n'est pas parfait, mais c'est moins pire."

[Taliesin]

-C'est joli, dit comme ça, mais je suis sûr que vous avez quand même des pauvres, des mécontents, et que certains de vos conseillers se révèlent catastrophiques. Ou pourris.
-Pis comment le peuple il fait la différence ? Je parie qu'au moment des élections, tous les candidats font de belles promesses qu'ils savent qu'ils pourront pas tenir. Ou qu'ils ont même pas envie de tenir.
-Et peut-être que les dieux bons s'entendent bien. Mais leurs clercs, me raconte pas de salade. D'accord, ils s'étripent pas comme chez nous, mais ça doit quand même être du genre "Ce village, il est à moi !", "Ce novice, il est à moi !"...

[Arthur de Faisanlys]

" Vous ne me croirez pas quoi que je dise, je ne vais pas gaspiller ma salive. Vous croyez que c'est la même chose partout mais... non, ce n'est pas la même chose partout."
Il haussa les épaules.
" On ne conscrit pas, déjà, sur Hélonna. Si vous étiez de chez moi, vous seriez encore en train de... je ne sais pas quoi faire... tranquillement."

[Taliesin]

-De servir des pintes.
-Et moi, de brasser la bière qu'il sert.
-Mais on croit ce que tu nous dis, Arthur, et on se doute bien que c'est mieux chez toi que chez nous. Simplement... Hum, comment dire...
-On a l'impression que tu idéalises un peu. Normal, c'est chez toi, et on sait que les paladins sont des hommes de conviction. mais... Et bien...
-D'après ce qu'on a entendu, c'est quand même pas tout le temps tout rose, souffla Hector.
Ils se turent un instant, embarrassés.
-Bon, j'espère qu'il y a un croisement bientôt, parce que sinon, on arrivera tout droit sous la tour de Destertres.
-Bah, il croira jamais qu'on aura osé aller dans cette direction...

[Arthur de Faisanlys]

Les paroles des Mélandiens l'avaient troublé. Etait-il possible qu'il ait une vision tronquée, idéalisée, de sa patrie ?
Bien sûr que oui.
Il avait combattu pendant la guerre civile, Luméniens contre Luméniens, dans le sang, la boue et la haine. Il pouvait penser que ses compatriotes avaient été manipulés par Nwalk, que l'emprise du tyran n'était pas tout à fait naturelle, qu'il leur avait menti et avait flatté leurs bas instincts. Il n'en restait pas moins que les choses avaient été brutales, douloureuses, que d'anciens voisins s'étaient entre-tués. Mais croire que les choses avaient changé, que la réconciliation était possible, que plus jamais autant d'horreurs ne se produiraient était une nécessité, désormais. Surtout quand on était à des lieues et des lieues de chez soi, en territoire hostile, seul, prisonnier. Il ne pouvait pas douter de sa cité, même si c'était partiellement un mensonge. Il fallait bien s'accrocher à quelque chose, sinon... à quoi bon continuer ? Et si Luménis était encore viciée, il ne pouvait, de toute façon, que cultiver l'espoir que cela ne durerait plus et qu'il était en son pouvoir, avec d'autres, de la changer pour le mieux.
" Vous croyez vraiment que Destertres est stupide au point d'avoir abandonné sa base ?"

[Taliesin]

-Pourquoi y resterait-il terré ? Hormis le donjon et la tour nord-est, tout le château est à lui, et ce n'est pas notre joyeuse escouade qui va lui faire peur.
-Et puis, peut-être qu'il ne peut pas jeter tous ses sortilèges à distance, peut-être qu'il lui faudra se déplacer pour éliminer les derniers lieux de résistance...
Hector grimaça.
-J'espère qu'on va pas tomber sur lui au prochain tournant...
-Ce serait un sacré coup de déveine... Mais si Arthur s'arrête à un moment ou à un autre pour prier Lathandre, j'enverrai quelques pensées à Tymora. Ça peut pas faire de mal.
-Non, ça peut pas.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur n'était pas très chaud. Il avait vu Destertres de très près... et n'avait aucune envie de se retrouver à nouveau face à lui.
" Mais s'il est là ? S'il envoie ses sbires pour faire ses basses besognes ? Il m'a eu l'air relativement bien entouré. Ce n'est pas que j'ai... peur... mais honnêtement... Est-ce que cela n'équivaut pas à se jeter dans la gueule du loup ? Même s'il est en vadrouille..."
Il prit une profonde inspiration.
" Allons-y très discrètement, alors. Au moindre signe inquiétant, on fait demi-tour. Si ce cinglé me cherche, je n'ai pas l'intention de lui faciliter la tâche..."

[Taliesin]

-T'en fais pas, Arthur, je me suis mal exprimé, à l'instant, fit Hector. Au bout du couloir, il y aura normalement un escalier montant à la tour sud-est qui, théoriquement, est déserte. Puis il devrait y avoir un nouveau couloir sur la droite, celui longeant la muraille sud et, en le remontant, nous devrions tomber sur un passage menant au croisement où nous nous trouvions tout à l'heure.
-Tu en es sûr ?
-Non. Mais logiquement, ça devrait être comme ça. L'a l'air symétrique, ce château.
-Sauf qu'il y a pas de croisement à l'est du donjon : seulement un à l'ouest.
-Bah, ils ont peut-être eu la flemme de creuser plus de galeries. A moins que la roche ait été super dure dans ce coin précis.
-Ou alors, il y a là plein de salles secrètes...
-Et un trésor, tant que tu y es ?
-Pourquoi pas ?

[Arthur de Faisanlys]

" Vous me donnez mal à la tête, tous les deux. On y va ? demanda le paladin en se remettant en marche. Vous pourrez chercher votre vin et vos salles secrètes quand on sera dans le secteur. Moi je m'occupe des morts-vivants. Le reste, ce n'est pas mon créneau."
Il prit la tête du groupe (ce qui ne risquait pas de durer, vu la propension des deux Mélandiens à estimer qu'ils étaient ses gardes du corps) et s'engagea dans le couloir, aux aguets. C'était calme depuis un peu trop longtemps pour pouvoir durer...

[Taliesin]

Mais les Mélandiens le laissèrent à l'avant-garde, soit qu'ils soient trop fatigués pour faire l'effort de le dépasser, soit qu'ayant pu admirer ses prouesses, ils aient désormais la conviction qu'il savait très bien se protéger tout seul. De surcroit, sa réprimande paraissait avoir porté ses fruits : ni l'un ni l'autre ne pipèrent plus mot.
Quelques minutes de marche plus tard, ils parvinrent au pied d'un nouvel escalier. Comme annoncé par Hector, un couloir partait de ce point. Ils n'avaient croisé nul ennemi au cours de leur progression, et rien n'indiquait que cela doive changer.