[Bâtiment] L'université de la magie

[Alchem]

Puisque le silence régnait en ces murs, Alchem se leva sans bruit et s’approcha de la secrétaire. Il s’éclaircit la gorge pour manifester sa présence. Puis il demanda sur son ton poli :

« Excusez-moi. Est-ce que ce sera encore long avant qu’on puisse me recevoir ? Je ne voudrais pas paraitre impatient, seulement je suis loin d’avoir le loisir d’attendre ainsi. Des vies sont en jeux. Peut-être d’avantage. »

[Kasumi]

La jeune femme baissa les yeux vers lui et lui adressa un sourire contrit avant de répondre à sa question :

- Je comprends votre impatience mais vous devez savoir que ce genre de décisions peut prendre un certain temps.

Elle n'ajouta pas "surtout à l'Université" mais on aurait pourtant cru l'entendre prononcé tant c'était patent. Avisant que le gnome ne se satisferait pas de cette réponse, elle ajouta aussitôt d'un ton plus rassurant :

- Il y a... un petit débat entre le titulaire de la chaire des artefacts et découvertes magiques, Tolfdirr d'Aubétoile et le Professeur spécialiste de l'ésotérisme et de l'étude des cultures disparues. Tous deux souhaitent vous aider et ils cherchent à déterminer qui a la préséance.

[Alchem]

Le titulaire de la chaire des artefacts et découvertes magiques, et le Professeur spécialiste de l'ésotérisme et de l'étude des cultures disparues ? S’ils étaient tous les deux intéressés, pourquoi ne venaient-ils pas tous les deux ? Ce serait plus simple, plus rapide et plus efficace aussi. Mais Alchem garda pour lui cette réflexion. Il se contenta de répondre avec une égale politesse :

« Très bien. Je comprends. Merci pour vos informations. »

Sur ce, il retourna à sa place. Au moins les choses étaient en train d’avancer...

[Kasumi]

Si les choses avançaient, elles le faisaient à un rythme insupportablement lent. Le temps passa à nouveau, s'étirant au rythme de la pierre et du marbre qui tapissaient la salle d'attente. Alchem eut tout le loisir d'en apprécier chaque motif jusqu'à les graver dans sa mémoire. Le temps passa, passa, passa à nouveau. Et pas seulement le temps. Des groupes de jeunes gens passèrent dans le couloir sans même ralentir pour lui adresser un regard, bien trop absorbés par leurs études ou plus probablement leur vie sociale trépidante. Et toujours pas plus de nouvelles, ni de l'hôtesse, ni des deux professeurs dont elle avait parlé. Ah mais voilà qu'un homme d'âge avancé et avançait vers lui en s'époussetant les manches. Il se présenta d'un ton enthousiaste en tendant une main :

- Je suis Tolfdirr d'Aubétoile mais vous pouvez m'appeler Tolfdirr d'Aubétoile. Et vous devez être Alchem, c'est bien ça ? J'espère que je ne vous ai pas fait trop attendre !

[Alchem]

« Non, pas du tout. Je suis bien Alchem Murmure. »

Que de temps perdu ! Il fallait que le résultat en vaille le coup. Le gnome avait du mal à ne pas en douter. Ce type correspondait désagréablement bien à la caricature du vieux mage poussiéreux jamais sorti de sa tour. Ce n’était qu’une apparence heureusement. Si la Dame des Mystères l’avait envoyé ici, elle devait avoir de bonnes raisons.

[Kasumi]

Le mage - car il ne faisait aucun doute que ç'en était un même s'il ne payait pas de mine - répondit lentement comme s'il avait tout son temps :

- Oh mais il se fait tard dîtes donc ! Que diriez-vous d'aller manger un morceau ? A moins que vous ayez d'autres obligations pour la soirée ? Débattre avec ce pompeux crétin de l'ésotérisme et des cultures disparues est épuisant, vous pouvez me croire ! J'ai dû m'engager à ce qu'il puisse voir l'objet pour le dissuader de nous accompagner. Croyez-moi, vous y gagnez au change : ce type est un boulet ! Cela ne vous pose pas de problème au moins ?

[Alchem]

Etait-ce une blague ? Si oui, une mauvaise, une très mauvaise. Alchem n’avait jamais croisé quelqu’un comme ça. Ce genre de personnes n’avaient pas leur place dans l’Outreterre. Heureusement que le gnome savait cacher ses sentiments, sans quoi il aurait été bien moins aimable.

« Monsieur, plus le temps passe, plus l’artéfact croît en dangerosité. Des vies sont en jeu, notamment celles de mes coéquipiers. J’aimerais partir au plus vite. Un prêtre de Mystra nous attends. Etes-vous prêt ? »

[Kasumi]

Le vieux mage croisa les bras et arbora une moue vexée avant de répondre d'un ton passablement offusqué :

- Ces jeunes toujours si impatients, qui ne savent pas expérimenter méthodiquement et avancer par étapes ! Je suis toujours prêt mais vous comptez vraiment partir sans manger ? Vous avez pris de quoi nous restaurer en route au moins ? Et des duvets aussi si nous devons passer la nuit sur place. Et au fait, où allons-nous exactement ? C'est loin d'ici ?

[Alchem]

Ces jeunes ? De mieux en mieux ! Heureusement qu’Alchem était patient. Mais mieux valait ne pas prolonger cette mascarade car comme tout le monde, il avait ses limites. Bon sang. Cette Université de la Magie était une vraie mauvaise surprise.

« Nous allons nous rendre sur un navire par téléportation. Il y aura sur place de quoi manger et de quoi se reposer. Hum mais... excusez-moi, que savez-vous au juste de l’affaire ? Je n’ai pas lu la lettre de la Dame des Mystères. Etes-vous capable de vous défendre si les choses tournaient mal ? »

[Kasumi]

Le mage écarquilla les yeux mais se reprit bien vite pour répondre, quelque peu sur la défensive :

- Je sais que nous devons détruire une liche emprisonnée dans son phylactère. Ce ne sera pas la première fois pour moi, quoique vous puissiez en penser. Et je sais me défendre, bien plus que ce crétin de l’ésotérisme et des cultures disparues, quoiqu’il vous dirait le contraire, ce menteur ! Bon, mettons-nous en route à moins que vous ayez d’autres choses à faire ici.

Alchem put constater qu’il n’emportait visiblement pas de bagages mais il portait une sacoche en bandoulière.

[Alchem]

« Non, c’est bon. On peut y aller. »

Alchem tourna les talons et se dirigea vers la sortie, s’assurant juste que le mage suivait. Lorsqu’il reprit la parole, il le fit d’un ton conciliant. Même s’il n’appréciait guère ce vieil homme, il ne mettait pas en doute son savoir et se disputer avec lui serait contreproductif.

« J’ai porté par écrit tous les détails sur l’artéfact. Peut-être ceux-ci seront-ils utiles. De plus, la liche possaidait quelques ouvrages fort anciens. Leur langue m’est inconnue. Peut-être que vous, ou l’un de vos collègues, pourra les déchiffrer. Enfin, nous verrons cela en temps utile. »

[Kasumi]

- Bien sûr que je peux !

La voix qui les avait interrompus venait d'un halfelin d'âge mûr qui venait de surgir de derrière un pilier. Il portait d'un sac sur son dos et s'identifia bien que l'expression horrifiée de Tolfdirr ait suffi à le faire :

- Je peux traduire n'importe quel texte et le plus tôt je commencerai, le plus tôt vous pourrez mener l'exorcisme. Je viens avec vous !

[Alchem]

Mais... Mais c’était quoi ce délire ? Alchem s’immobilisa. Ses yeux circulèrent du vieil homme à l’halfelin, alors que son visage trahissait cette fois un peu de stupéfaction. Il avait imaginé l’université de la magie comme un haut lieu du savoir où régnait l’atmosphère retenue d’une bibliothèque. Les érudits se devaient d’être plus sages les uns que les autres. Sauf que non. Là, il avait à faire à des gens parfaitement farfelus. Pour ne rien arranger, Dalius sortit la tête de la poche et déclara, absolument ravi :

« Ils sont amusants par ici ! On devrait vite y revenir ! »

Le gnome soupira.

« J’ose espérer que vous m’épargnerez vos querelles. »

Sur ce, il reprit sa marche vers le temple de Mystra. Au fond, il était plutôt satisfait de ramener deux personnes au lieu d’une seule. Avec le prêtre, cela ferait trois.

[Voyageuse]

Ils eurent beau avancer aussi rapidement que possible à travers les rues, particulièrement encombrées à cette heure tardive, le soir tombait lorsqu'ils parvinrent en face du grand portail fermant l'université de la magie. Ils mirent pied à terre, attachèrent leurs montures aux anneaux prévus à cet usage devant l'entrée, et poussèrent l'une des deux portes battante.
Ils se trouvèrent face à un grand hall. Kasumi, qui y était déjà venu pour l'une ou l'autre de ses missions passées, se dirigea immédiatement vers un guichet proche de l'entrée. Il s'y trouvait une jeune femme d'allure avenante, qui haussa un sourcil en les voyant approcher.
" Hum... Bonjour... Si vous venez pour une inscription, je crains qu'ils vous faille attendre demain matin. A cette heure-ci, les bureaux sont fermés...", hasarda-t-elle en considérant d'un oeil dubitatif le jeune Jeannot.

[Kasumi]

Kasumi rendit son sourire à la réceptionniste et s'empressa de démentir son hypothèse et lui donner la raison de leur présence en ces lieux grandioses et mystérieux bien loin de leurs habitudes à tous les trois :

- En réalité, nous sommes venu pour nous renseigner sur l'adresse d'une personne qui travaille ici : il s'agit de Jocelyn Hippolan, la tante de ce jeune-homme. Il vient lui rendre visite à Luménis et nous sommes là pour l'escorter chez elle. Serait-il possible de nous renseigner ?

Si la réceptionniste manifestait de la méfiance envers eux - ce qui aurait été bien compréhensible - le rôdeur avait l'intention de lui montrer le talisman que lui avaient autrefois confié les prêtres du temple de Lathandre pour service rendu. Après tout, le disque rose ouvrait bien des portes en dehors du grand temple à Luménis...

[Voyageuse]

La réceptionniste commença par secouer la tête.
" Je suis désolée, mais nous n'avons pas pour habitude de donner les adresses des employés de l'université. Vous le comprenez bien, j'espère.
- Mais... C'est ma tante ! protesta le jeune homme.
- Peut-être pourriez-vous l'avertir de notre présence en ville, lui transmettre un message ? proposa Sylvia, conciliante, tandis que Kasumi sortait son petit disque rose, auquel Sylvia jeta un regard intrigué.
La réceptionniste, elle ne regardait pas le disque rose : elle fixait Jeannot.
" Vous avez dit quel nom ? articula-t-elle lentement, fronçant les sourcils.
- Jocelyne Hippolan, répondit celui-ci. C'est ma tante, répéta-t-il.
- Alors ça doit être Joce... Enfin, c'est comme ça qu'on l'appelle. Ou si ce n'est pas elle, vous lui ressemblez beaucoup. Dans quel service avez-vous dit qu'elle travaillait ?
- En cuisine, je crois bien, répondit Jeannot.
- C'est bien elle. Notre cuisinière en chef. Vous avez de la chance, vu l'heure, elle doit justement être à son poste et non chez elle. M'est avis q'elle n'appréciera pas d'être dérangée à cette heure-ci. Voulez-vous attendre ici ? Mais ça risque d'être jusqu'à la fin du repas... Ou m'accompagner là-bas, mais je ne sais pas si elle pourra trouver deux minutes pour vous parler..."

[Kasumi]

Kasumi imaginait que la parente de Jeannot serait tout de même heureuse d'être avertie de son arrivée même si cela bouleversait son programme. En d'autres circonstances, il aurait jugé préférable d'attendre pour ne pas la déranger et paraître malpoli mais l'arrivée - sans doute attendue - du jeune-homme faisait sans doute exception. En tous cas, le rôdeur estimait qu'ils ne risquaient rien à tenter leur chance :

- Si vous pouviez l'avertir de la visite de son neveu, nous verrons bien ce qu'elle décidera et nous attendrons si elle ne peut vraiment pas nous recevoir.

[Voyageuse]

La réceptionniste leur indiqua des chaises d'allure confortable, dans un angle de la pièce.
" Installez-vous sur ces sièges en attendant. Je vais voir si elle peut vous voir tout de suite..."
Après un dernier coup d’œil en direction de l'entrée déserte, pour vérifier que nul n'avait besoin de ses services, la jeune femme s'éloigna à petits pas pressés et disparut par une porte, au fond du hall. Elle revint plusieurs minutes plus tard, un peu embarrassée.
" C'est le coup de feu en cuisine, j'ai à peine pu lui parler... Mais elle a dit qu'elle pourrait faire un saut à l'accueil dans un moment. Seulement... elle n'a pas précisé combien de temps."

[Kasumi]

C'était déjà mieux que d'attendre la fin complète du service et Kasumi ne manqua pas de remercier la réceptionniste avant de prendre son mal en patience. Ce devait être une épreuve bien plus angoissante pour Jeannot aussi le rôdeur se tourna vers lui pour voir comment il supportait cette attente et s'il souhaitait peut-être s'exprimer.

[Voyageuse]

Jeannot ne semblait guère à son aise dans ce grand hall d'accueil, et rester assis sur une chaise semblait lui être un supplice. Son regard errait sur les murs, comme s'il cherchait inconsciemment une sortie. Il finit par se lever et marcher un peu, jusqu'au guichet où il sourit à la jeune femme, puis en direction de l'entrée, puis il revint vers eux.
" Hum... Vous savez s'il y a des... hum... latrines ?
- Au fond à droite", lança la guichetière qui l'avait entendu.
Repérant la porte, il s'esquiva et revint peu après, toujours aussi tendu.
Le hall, désert jusque-là, s'anima brusquement quand un groupe de jeunes étudiants échevelés en franchit les portes. Sans accorder un regard à la préposée à l'accueil ni aux trois visiteurs, ils filèrent en direction des doubles portes derrière lesquelles devaient se trouver les pièces de vie, dont le réfectoire.
" Ils sont en retard, leur expliqua la préposée. Ils vont être bien reçus !"
Les portes coupaient efficacement le son, aussi ne surent-ils jamais ce qu'elle entendait par là. L'attente se poursuivit encore un peu, puis un jeune garçon en tablier apparut, venu des portes du fond. Il se planta devant eux, hésitant.
" Heu... c'est vous qu'attend M'dame Joce ?
- Ce sont eux, Alexis. Mais un peu plus de politesse serait bienvenu, intervint la préposée.
- Ou.. oui-oui, Demoiselle Leia. Hum...'
Il prit une profonde inspiration, s'inclina brièvement, et déclama.
- Notre cantinière souhaiterais que vous me suiviez jusqu'aux cuisines, monsieur Jeannot, vous ainsi que ceux qui vous accompagnent."
Ignorant lequel d'entre eux était Jeannot, il s'était adressé à Kasumi.

[Kasumi]

Kasumi se leva et tendit la main au jeune garçon en lui adressant un sourire avenant que devait un peu gâcher les stigmates de leur voyage : décidément, l'idée de pouvoir prendre un long bain chaud était soudain des plus stimulantes ! Restait à espérer qu'il serait possible d'en prendre rapidement un et que l'entretien avec la tante de Jeannot ne s'éterniserait donc pas.

- Nous vous suivons. Inutile de faire attendre votre maître cuisinière !

[Voyageuse]

Jocelyne Hippolan était une femme d'une cinquantaine d'année, à la carrure impressionnante pour quelqu'un de son sexe, dont les cheveux blonds striés de gris étaient relevés en un chignon strict. L'air de famille avec son jeune neveu était frappant, aussi n'eurent-ils pas besoin qu'on la leur désigne pour la reconnaître. Pour l'heure, comme l'avait indiqué la préposée à l'accueil, elle était littéralement débordée de boulot, dirigeant d'une poigne de fer les trois aide-cuistots placés sous ses ordres. Alexis, qui en faisait visiblement partie, regagna son poste illico en les laissant plantés à l'entrée.
De l'arrière de la cuisine où ils se trouvaient, ils purent observer à loisirs le ballet du service, les plats envoyés au réfectoire et ceux qui revenaient. Apparemment, le plat principal était en train d'être servi. Ce n'est qu'en remarquant le retour de son messager que la cuisinière se décida à tourner son attention vers l'arrière de la cuisine. Son air strict fit alors place à un sourire joyeux.
" Jeannot, s'exclama-t-elle d'une voix tonitruante. Viens pas ici, mon gars ! Ou plutôt non, n'approche surtout pas avec tes bottes sales ou je vais avoir des ennuis avec les services d'hygiène ! Mais qu'est-ce que tu as grandi, dis donc !"
Elle le serra dans ses bras sans façon, sans se préoccuper non plus de son tablier tâché.
" Ca fait un bail dis donc, et je ne m'attendais pas à te voir débarquer ici... Mais j'imagine... que tu viens à cause du retour des soldats ?", ajouta-t-elle d'une voix plus douce, pleine de sollicitude.
Jeannot, qui n'avait pas dit un mot jusque-là, éclata subitement en larmes, relâchant toute sa peine sur l'épaule de sa tante. Celle-ci, tout en le serrant doucement dans ses bras, leva des yeux interrogateurs vers les deux personnes qui l'accompagnaient.

[Kasumi]

Kasumi avait bien l'intention de laisser les deux parents profiter pleinement de leurs retrouvailles et il se serait bien esquivé discrètement s'il n'avait eu tout de même l'intention de formuler ses adieux au jeune-homme de la Trouée. Le rôdeur attendit patiemment que la tante et le neveu relâchent leur étreintes. Il se présenta ensuite d'une voix affable ainsi que Sylvia :

- Je suis Kasumi et voici Sylvia, ma fiancée : nous sommes tous les deux heureux d'avoir pu accompagner Jeannot à bon port mais nous allons devoir nous remettre en route pour trouver une chambre en ville.

[Voyageuse]

" Bien sûr, bien sûr, je comprends bien... Je vous aurait bien proposé une chambre, mais chez moi c'est tout petit, et puis je suis de service assez tard... Je vous conseille vivement la Taverne de la Bienveillance, si vous ne savez pas où aller."
Elle tapota doucement le dos du jeune garçon, qui semblait se remettre un peu de ses émotions.
" Je vous remercie d'avoir accompagné mon neveu jusqu'ici. Je sais qu'il a des démarches à faire, ça risque d'être un peu compliqué... mais je l'accompagnerai demain.
- Et... je pourrai rentrer chez ma grand-mère ensuite ?
- Il faudra sûrement d'abord passer au pont des Trois Sires, ta mère doit y être de retour : elle a fait sa propre part de démarches il y a une veille, mais ne sachant quand tu arriverais, ou si tu passerais d'abord là-bas, elle a préféré rentrer.
- Ah.. je... d'accord...
- Ne t'en fais pas, tout se passera bien ! Mais je crois que tu devrais saluer tes amis...
- Je... oui..."
Jeannot, un peu perdu, se tenait les bras ballant, sans trouver quoi dire.

[Kasumi]

Kasumi chercha à lui faciliter la tâche en prenant les devant par une accolade amicale ainsi que quelques paroles sincères et réconfortantes :

- Ça a été un plaisir de faire ta connaissance, Jeannot ! Je suis certain que tu deviendras un grand éleveur de chevaux dont ta grand-mère sera très fière : tu sais y faire avec les animaux, je l'ai bien vu !

[Voyageuse]

" Oh, c'est gentil... je connais surtout les chevaux, tu sais, alors que toi tu connais tous les animaux, mêmes les loups... Mais c'est vrai, ma grand-mère dit que j'ai un don avec les chevaux.
- Oui, ça, toute la famille le sait ! Mais ne t'en fais pas, dans quelques jours les démarches seront finies, et j'essaierai d'obtenir un congé pour te ramener au Pont des Trois Sires. Enfin, c'est pas gagné que je l'obtienne... mais on se débrouillera pour trouver quelqu'un pour t'accompagner là-bas sinon. Ou j'enverrai quelqu'un porter un message. Tu pourras certainement regagner la Trouée dans moins d'une veille. Mais pour l'heure, je vais devoir retourner à mes fourneaux, avant que mes marmitons ne fassent brûler quelque chose. Et as l'air un peu fatigué, mon grand mais tu vas devoir patienter encore deux heures je pense... Installe-toi là, sur une chaise, et reste en-dehors du passage... J'y retourne !
- D'accord, fit le jeune homme, à demi rassuré. Bon et bien, je... merci de m'avoir accompagné, alors !, ajouta-t-il en se tournant vers les rôdeurs.
- C'était un plaisir, assura Sylvia en lui serrant la main.
- Et... à bientôt peut-être ! Souvenez-vous, si vous avez des chevaux à acheter, mon grand-père Hippolan, entre le Pont et Rohan, c'est un des meilleurs éleveurs de la Trouée. Presque aussi-bon que ma grand-mère Horsegen que vous avez rencontrée sur les plateaux..."

[Kasumi]

Le rôdeur s'en souviendrait : c'était une bonne piste de plus pour céder Eclair quand il aurait récupéré Ombrage, d'autant que la famille Hippolan lui semblait prendre grand soin de ses chevaux, ce qui était bien entendu à prendre en compte. Le demi-elfe n'éternisa pas les adieux avec Jeannot, conscient que sa tante était occupée et que le jeune-homme était malgré tout entre de bonnes mains.

Quant à eux, une prochaine étape les attendait encore pour finir cette longue journée : le chemin jusqu'à la Bienveillance était encore assez long en effet. La visite de la ville attendrait donc le lendemain pour Sylvia.

[Voyageuse]

Lorsqu'ils quittèrent enfin l'Université, la nuit était tombée depuis un moment déjà. Mais de nombreux lampadaires à huile s'échelonnaient le long des rues, illuminant celles-ci d'une lumière jaunâtre. Sylvia leva machinalement les yeux au ciel, mais nulle étoile n'était visible au-dessus des bâtiments trop éclairés. Elle frissonna et resserra son manteau autour de ses épaules.
Les rues étaient beaucoup moins fréquentées qu'à leur arrivée. Quelques passants pressés de rentrer chez eux, des fonctionnaires ou des commerçants sans doute. De bonnes odeurs de nourriture émanaient de chaque bâtiment, de quoi leur rappeler, si besoin était, que leurs estomacs étaient vides -la cuisinière, toute à ses retrouvailles, n'avait pas songé un seul instant à leur proposer quelque chose. Il faisait plutôt doux, une brise légère apportait les odeurs de la mer, omniprésente à Luménis. Avançant ainsi à bonne allure dans les rues désertes, le trajet jusqu'à la Taverne de la Bienveillance parut à Kasumi plus court que d'habitude.

[Voyageuse]

Quête : De Pierres et d'Or pur

La foule était dense dans le quartier portuaire : comme tous les matins, le marché attirait les foules et les rues alentours étaient bondées. Il fallut donc un certain temps à Kmir et Bruno pour atteindre le quartier nord. Kmir put constater le contraste entre l'effervescence de l'ouest de la ville, animé et commerçant, et le calme des longues rues bien rangées du nord de la ville où se trouvaient la plupart des édifices officiels. L'université de la Magie, quant à elle, n'était pas très loin du Parc Verdoyant : ils étaient certainement passé tout près la veille lorsqu'ils se dirigeaient vers leur auberge.

Ils eurent la déception de trouver le grand portail fermé. En cette période estivale, les étudiants n'avaient pas cours et personne n'avait vraiment de raison de se rendre dans ce genre d'édifice, à part sans doute ceux qui y travaillaient -si toutefois ils ne s'absentaient pas eux aussi durant l'été. L'université en profitait d'ailleurs pour faire peau neuve : un immense échafaudage de bois grimpait le long du mur est, et une armée de peintres s'affairaient, sous les ordres d'un maître d'ouvrage à la voix criarde, à dessiner une immense fresque.
" Il y a sûrement une autre entrée", marmonna Bruno en se dirigeant vers un écriteau.
Mais celui-ci indiquait simplement "fermé durant les deux premières veilles d'Eleasis". L'université ne rouvrirait que dans cinq jours....

[Voyageuse]

Quête : De Pierres et d'Or pur


La foule était dense dans le quartier portuaire : comme tous les matins, le marché attirait les foules et les rues alentours étaient bondées. Il fallut donc un certain temps à Kmir et Bruno pour atteindre le quartier nord. Kmir put constater le contraste entre l'effervescence de l'ouest de la ville, animé et commerçant, et le calme des longues rues bien rangées du nord de la ville où se trouvaient la plupart des édifices officiels. L'université de la Magie, quant à elle, n'était pas très loin du Parc Verdoyant : ils étaient certainement passé tout près la veille lorsqu'ils se dirigeaient vers leur auberge.

Ils eurent la déception de trouver le grand portail fermé. En cette période estivale, les étudiants n'avaient pas cours et personne n'avait vraiment de raison de se rendre dans ce genre d'édifice, à part sans doute ceux qui y travaillaient -si toutefois ils ne s'absentaient pas eux aussi durant l'été. L'université en profitait d'ailleurs pour faire peau neuve : un immense échafaudage de bois grimpait le long du mur est, et une armée de peintres s'affairaient, sous les ordres d'un maître d'ouvrage à la voix criarde, à dessiner une immense fresque.

" Il y a sûrement une autre entrée", marmonna Bruno en se dirigeant vers un écriteau.
Mais celui-ci indiquait simplement "fermé durant les deux premières veilles d'Eleasis". L'université ne rouvrirait que dans cinq jours....