[Bâtiment] Chapelle/temple de Tyr

[Althéa]

Sambre regarda Rodolpho, les bras croisés avec un léger sourire. Pas plus.

"J'aurais besoin de savoir s'il existe des accords entre le temple de Tyr et Manost. Plus ils seront anciens, mieux cela vaudra. N'hésitez pas à consulter la jurisprudence si cela est dans vos cordes. Il doit bien exister certains traités, certaines mentions sur l'implantation de notre clergé. Tout ce qui pourrait justifier de notre implantation dans la ville du vigilant. Vous savez, j'aurais bien voulu faire tout cela à votre place. Mais si Guiguemar d'Aulfray apprend que j'ai quitté le temple, je serai tout aussi bonne pour quitter la ville et avec moi tous les autres."

[Garfield]

La tâche semblait de moins en moins drôle à Rodolpho, et finalement de se faire arracher un oeil avec les dents par la bibliothécaire semblait presque plus divertissant que de réussi sa mission et devoir entrer dans les archives pour potasser des années de traités notariaux.

Bien, je vais donc essayer de vous trouver une ancre avant que le flot populaire vous renverse.

[Althéa]

Sambre émit un petit rire entre la joie et le sanglot avant de lui sourire.

"Belle imitation du cheval, se moqua Rodéric en prenant Rodolpho par les bras, si vous voulez bien vous suivre, je vous emmène face à votre destin.
- Je suis sure que vous vous en sortirez très bien.", marmonna Sambre en refermant sa porte.

[Althéa]

La chapelle de Tyr jouxtant celle de Helm, ils furent là-bas en un rien de temps. Angèle, comme lui avait demandé l'inconnu lui décrivit le lieu.

"Notre temple ressemble à la commanderie qui ressemble au temple de Helm et qui ressemble à tous les autres bâtiments à Manost. On trouve deux colonnes à l'entrée car l'architecte estimait que les colonnes sont le symbole de la droiture, de la solidité et de la discipline qui constituent l'identité manostienne. Un des cotés de sa façade a quelque peu brûlé au moment de l'incendie."

[Kasumi]

L'homme en aurait presque ri mais la dernière phrase de la paladine le ramena au sinistre qui avait ravagé le culte de Tyr et cela aurait été peu indiqué de s'en amuser. Comme pour chasser ces nuages de la conversation, il osa tout de même :

- Cela ne va pas faciliter nos recherches s'il est aussi facile de confondre tous vos bâtiments. En fait, j'espère ne pas découvrir que je suis l'architecte qui les a tous conçu ou pire, un marchand de colonnades. Quoique ça ferait certainement de moi un homme assez riche pour vous rembourser le dîner de ce soir !

[Althéa]

Angèle était tout de même parvenue à sourire.

"Effectivement, cela ne va pas être facile. A Luménis, aucun bâtiment ne se ressemble. Chaque temple, chaque édifice est magnifique. Et pour le dîner de ce soir, ne vous en faites pas. L'essentiel est que nos recherches aboutissent. Voulez-vous entrer dans le temple ?"

[Kasumi]

Le sourire d’Angèle devait être contagieux : même si son patient ne pouvait sans doute pas tout à fait le voir, il devait s’en rendre compte au ton d’Angèle. Il hocha la tête et répondit d’un ton enthousiaste :

- Avec plaisir ! Mais ainsi donc vous avez voyagé jusqu’à Luménis ? Il me semble me souvenir que ce n’est pas sur le continent. Avec votre enthousiasme à vous rendre à Cojum de tout à l’heure, je me demande si je ne suis pas tombée sur une férue de découvertes. Mais voilà que je m’efforce d’apprendre à vous connaître alors que je devrais me concentrer sur mon propre passé : désolé de ne pas être un patient très coopératif !

Il souriait toujours, signe que cette remarque n’était peut-être pas tout à fait sincère et sérieuse.

[Althéa]

"Surtout que vous risquez d'être déçu, dit-elle avec un petit coup d’œil en direction d'Amélie, je suis une épouvantable cachotière."

Et elle n'avait pas envie qu'on cherche à la connaître. Les seules fois où elle avait baissé les armes, c'est quand elle s'était sentie perdue. Elle reprit le bras du jeune homme.

"Alors entrons."

Pour la première fois, en poussant les portes, elle remarqua à quel point le lieu était dépouillé et austère. Le visiteur n'était pas là pour se sentir à l'aise.

"L'intérieur du temple est assez sobre, voire très sobre. Nous avons quelques vitraux mais rien de remarquable."

[Kasumi]

L'homme regarda le temple comme un visiteur le découvrant pour la première fois, ce qui avait de bonnes chances d'être le cas d'ailleurs. Il attarda son regard trouble sur les vitraux, sur les autels, avança de quelques pas en silence avant de chuchoter :

- Pourquoi la justice devrait-elle être froide et dépouillée. Elle est un des idéaux les plus nobles qui définissent l'humanité. Elle tempère notre libre arbitre. C'est en son nom que les faibles peuvent vivre et espérer. Que nous nous distinguons de Melandis. Je me rappelle de cela au moins...

[Althéa]

Elle le regarda admirative. C'était, en termes bien choisis ce que tout tyrite pensait de la justice. Une sorte de crédo qu'ils apprenaient dès leur noviciat. Elle reprit à mi-voix.

"Car la justice de Tyr ne s'encombre pas d'or ni d'autres florilèges. Elle est simplement. Dans la lumière comme dans les ténèbres."

Elle marqua une pause.

"Ces lieux vous rappellent-ils quelque chose ?"

[Kasumi]

L'homme lui dédia un nouveau sourire puis parcourut la salle du temple vide, posant délicatement ses mains sur les dossiers des bancs ou parfois sur une colonnade. Il prit le temps de réfléchir avant de répondre :

- Je suis déjà allé dans d'autres temples oui mais pas celui-ci : il ne m'évoque rien de familier. Je m'y sens toutefois en paix. Si vous souhaitez quelques instants pour y prier votre dieu, ce serait le moins que je puisse vous laisser faire : nous avons tout notre temps.

[Althéa]

Angèle répondit par la négative. Elle se sentait elle aussi en paix mais pas au point de prier. Elle se contenta de regarder autour d'elle, et tout comme l'inconnu de passer une main hésitante sur les bancs, comme si elle se rappropriait les lieux.

"Peut-être êtes vous vraiment tyrite. Si vous vous sentez bien ici, peut-être pouvez-vous vous asseoir quelques instants. Nous avons le temps."

Elle garda le silence quelques instants et ferma les yeux, profitant de la solennité de l'instant.

"Récapitulons : vous connaissiez l'emplacement d'un document parlant d'une expédition qui s'avère être celle dont vous faites partie. Vous vous souvenez des personnes qui vous accompagnaient. Vous connaissez les préceptes de Tyr. Le nom de Cojum ne vous est pas totalement inconnu. Nous progressons ..."

[Kasumi]

L'homme s'installa simplement sur un banc et ferma les yeux, se concentrant sur la voix de la paladine, sur ses sensations, sur ses bribes de souvenir. Au bout d'un temps où l'on aurait pu croire qu'il s'était endormi, il rouvrit enfin les yeux et répondit d'un ton solennel :

- Oui nous progressons. Nous formons une bonne équipe ! Je crois... Je crois que je ne suis pas ici par hasard. A Manost et même dans la demeure de Tyr. En votre présence. J'ai l'impression... Je ne sais pas comment. J'ai l'impression d'être ici pour corriger une injustice. Mais je ne sais ni laquelle ni pourquoi. Cela doit vous paraître confus mais... J'en suis sûr maintenant.

[Althéa]

"Peut-être êtes vous paladin ... Quant à l'injustice que vous deviez réparer, elle est peut-être consécutive au devenir des autres membres de l'expédition."

Elle se sentit inquiète.

"J'espère de tout coeur qu'il ne leur est rien arrivé de fâcheux. J'ai le pressentiment qu'il nous faut rapidement trouver une réponse. Peut-être nous faudra-t-il nous rendre à Cojum."

[Kasumi]

L’homme haussa un sourcil à la mention de l’hypothèse concernant sa vocation. Son expression se fit néanmoins plus grave ensuite : il était en effet probable que l’injustice concernât ses anciens compagnons. Des compagnons dont il ne savait rien : s’il était revenu à Manost pour les aider, force était de constater que c’était pour le moment un échec. Oui, lui aussi pressentait qu’il faudrait tôt ou tard explorer la piste de Cojum. Mais était-ce bien sérieux de s’y rendre sans même savoir où commencer à chercher ? Tout à son introspection, il avait gardé le silence une bonne minute avant de répondre :

- Je ne crois pas être paladin… Mais pour le reste, je suis d’accord : dès que je me sentirai en état de voyager mais surtout quand nous aurons réuni des indices pour étayer votre hypothèse, nous irons à Cojum. J’espère que ce voyage ne vous pèsera pas trop… Je m’en voudrais de vous détourner d’autres obligations aussi durablement.

[Althéa]

Il était resté silencieux un bon moment et elle avait senti une certaine détresse. Il avait pourtant repris la parole. Tout les portait vers Cojum. Le voyage serait long et peut-être dangereux. Mais si elle devait se rendre là bas pour aider, elle le ferait.

"Ne vous en faites pas. Jusqu'à la proclamation des résultats, je n'aurai aucune obligation. Et au pire, ils attendront."

[Kasumi]

- Les résultats ? Oh... Oui, le concours. Je suis certain que vous l'avez réussi alors c'est peut-être une de vos dernières occasions de voyager avant bien longtemps. Je vais me dire ça pour me sentir un peu moins coupable d'abuser ainsi de votre aide.

Il avait retrouvé le sourire et se leva pour se tourner vers elle et ajouter finalement :

- J'ai le sentiment que je n'ai pas encore découvert tout ce qui peut l'être ici. Mais je crois que c'est un sentiment tenace chez moi. Comme une vocation. Je crois... Je crois que j'étais une sorte de chercheur. En tous cas me le voilà redevenu : à la recherche des fragments de mon propre passé. C'est assez ironique, vous ne trouvez pas ?

[Althéa]

Elle lui sourit en retour.

"Mais bientôt, vous aurez retrouvé tout ce qui vous concerne, tout ce qui constitue votre vie. Je suis persuadée que des gens doivent attendre de vos nouvelles. Puis, quand votre amnésie ne sera plus qu'un mauvais souvenir, vous pourrez reprendre le fil de vos recherches."

hrp : on revient dimanche soir. bon week end d'ici là (f)

[Kasumi]

Il répondit d'un ton calme mais avec tout de même une note d'optimisme qui n'y figurait pas plus tôt :

- Vous avez raison et je ne me permettrais pas de contredire une paladine. Cela dit, j'ai tendance à penser que l'on ne s'est jamais totalement découvert soi-même. Qu'il y a toujours des situations, des expériences à vivre, qu'on progresse continuellement jusqu'à notre dernier souffle. La vie serait bien triste et nostalgique sinon, vous ne pensez pas ?

[Althéa]

Elle acquiesça, presque méditative.

"Heureusement, la vie n'est pas figée et tout change perpétuellement. Et le quotidien réserve souvent des surprises."

Et elle aurait voulu, du moins pour quelques temps que Tymora l'oublie et la laisse se reposer un peu. Dans le même temps, elle lui avait souri en plaçant une Amélie sur sa route. Et il y avait aussi cet inconnu qu'elle avait envie d'aider.

"Je suis sure que votre situation ne va pas tarder à s'éclaircir. Peut-être en saurons-nous déjà plus au Loyal Paladin."

[Kasumi]

Lui aussi se perdit un instant dans ses pensées et il répliqua en manifestant un certain sentiment d’inquiétude :

- Je dois vous avouer que j’ai un peu peur de ce que je vais découvrir sur moi. Il le faut bien sûr, j’en ai conscience. Mais une petite part de moi voudrait aussi pouvoir tout recommencer, ne pas avoir à tenir compte d’un passé qui ne me plaira peut-être pas. Après tout, peut-être ai-je tout oublié pour une bonne raison ? Et si je découvrais que je n’étais pas l’homme que je voudrais être ? Que j’ai pu commettre des actes que j’aurais peine à assumer ? Evidemment, vous devez penser que je devrais les assumer quoiqu’il en soit. Ce serait plus juste. Mais j’ai tout de même une certaine appréhension de ce que nous pourrions découvrir. Ou pas.

[Althéa]

Elle comprenait ce sentiment. Ce qu'on ne savait pas effrayait. Mais en général, ce n'était que le futur qui était incertain. L'inconnu n'avait que le présent auquel se raccrocher. Et rester dans l'angoisse ne l'aiderait en rien.

"Ne pensez pas à cela pour le moment. Si vous vous effrayez par avance, vous ne laisserez jamais affluer les souvenirs. Peut-être certains seront-ils bons, d'autres beaucoup moins. Mais votre amnésie est forcément l’occasion d'un recul sur la situation et pourquoi pas d'un nouveau départ."

[Kasumi]

L'homme esquissa un sourire plus assuré et répondit d'un ton plus ou moins sérieux :

- J'espère que vous n'allez pas le prendre mal mais on croirait plus entendre une Lathandrite qu'une Tyrite. Mais c'est bien ce que j'avais besoin d'entendre. Une nouvelle fois, vous me voyez contraint de vous remercier. J'espère un jour pouvoir vous rendre la pareille. Ce ne serait que justice !

[Althéa]

La boutade fit rougir la paladine jusqu'aux oreilles sans qu'elle sache vraiment pourquoi. Dans tous les cas, elle n'était pas fâchée. Mais non, trois fois non, elle n'était pas lathandrite. Il ne manquerait plus que cela.

"N'oubliez pas que notre dieu de la justice est stricte mais bienveillant. Notre doctrine n'est en rien d'accabler un homme sur une simple supputation et non des faits avérés. Je ne pense pas que votre essence soit mauvaise."

Elle hésita un peu.

"Voudriez-vous que je le vérifie ? Non pas que je suspecte quoi que ce soit, bien au contraire mais nous serions fixés sur une part de votre identité."

[Kasumi]

L’homme avait été attentif à la réaction d’Angèle et avait sans doute craint de l’avoir vexée et sa première remarque donna un peu plus de corps à cette hypothèse. Toutefois, la paladine semblait ne pas lui en vouloir et c’était bien tout ce qui lui importait. Alors, quand elle posa la question fatidique, il ne marqua aucune hésitation :

- Oui, j’aimerais que vous le fassiez. Pas seulement parce que j’ai besoin de savoir et que me voiler la face n’est pas une solution. Non, ce qui m’importe est que nous sachions tous les deux si votre aide si généreuse n’est pas imméritée. Je ne voudrais pas que vous vous investissiez davantage pour découvrir plus tard que mon âme est sombre.

[Althéa]

Angèle n'était pas d'accord avec ce qu'elle entendait.

"Aucune aide n'est imméritée. Mais si vous voulez être sûr, allons-y."

L'angoisse du jeune homme était contagieuse et elle commençait aussi à appréhender quelque peu ce qu'elle allait découvrir.

Angèle ===> détection du mal ===> inconnu

[Kasumi]

Rien. Sa perception de paladine pouvait détecter la présence du moindre mal mais Angèle avait beau se concentrer sur l'homme, rien de mal n'en émanait. Cela ne signifiait peut-être pas pour autant qu'il était un modèle de vertu ou un parangon du bien - il aurait fallu employer des sorts plus adaptés pour le savoir - mais la manostienne pouvait au moins rassurer le convalescent : il n'était pas une mauvaise personne.

[Althéa]

Elle sourit rassurée.

"Je ne perçois aucune aura maléfique."

Il y avait bien sûr la possibilité qu'un sort ou artefact dissimule la véritable nature de l'homme mais elle n'y croyait pas.

"Peut⁻être pourrions-nous fêter cela au Loyal Paladin ?"

[Kasumi]

L'homme poussa un soupir de soulagement et retrouva instantanément son sourire plutôt charmant.

- Très bonne idée ! Et il y a de quoi fêter : je ne sais pas encore qui je suis mais je sais déjà qui je ne suis pas et cela grâce à vous.

Il se leva avec souplesse, plus qu'il n'en avait manifesté jusque-là mais tendit néanmoins son bras en espérant obtenir l'aide de la paladine. Même s'il ne semblait pas avoir réellement besoin de son appui, il semblait qu'il y ait pris un certain goût.

[Althéa]

Décidément, les gens aimaient bien se promener à son bras. Peut-être devrait-elle en prendre l'habitude. Elle eut un sourire en direction d'Amélie qui les accompagnait. Elle l'invitait aussi. Il ne servait à rien de s'attarder d'avantage au temple de Tyr maintenant qu'ils avaient appris ce qu'ils voulaient.

Elle se mit donc en route vers la taverne la plus prisée de la ville.