[Désert d'Anauroch] Quête : Racines

[Voyageuse]

HRP : oups

- Non, vas-y, ça ne me dérange pas... Si ça te fait du bien d'en parler, d'extérioriser tout ça...
Eärundra souriait, un peu malicieuse... mais peut-être pas tant que ça finalement.
- Tu sais, en presque deux cent ans, j'ai eu le temps de vivre déjà pas mal de choses... Je crois que notre longévité donne aux elfes du recul sur certaines choses que les humains... ou demi-elfes... vivent plus passionnément. Ou plus douloureusement même.
Plus sérieusement, elle ajouta.
- Cela dit, méfie-toi de ce que tu penses connaître après l'avoir quitté plusieurs années. les gens évoluent, surtout à vos âges...

[Kasumi]

La dernière remarque de la druidesse le plongea dans une intense réflexion et il se consacra tout entier à la préparation de leur repas, gardant le silence un long moment avant de répondre finalement, plein d’incertitudes :

- C’est vrai que je ne sais rien ou presque de ce qu’elle a vécu et ressenti toutes ces années. Cinq ans, c’est un battement de cœur pour un elfe mais c’est toute une période de vie pour nous autres. La réciproque est vraie aussi : ce ne sont pas les histoires de Tilmandil à mon sujet qui doivent aider Sylvia à se faire une idée de ma vie nomade. Et de mon attachement à une nouvelle patrie. J’ai parfois l’impression que tout s’est passé très vite – presque trop peut-être – entre nous. Que quelque part, nous cherchons à rattraper le passé en brûlant les étapes. Mais ce n’est pas suffisant pour nous donner un avenir : j’ai peur qu’elle se rende soudain compte que je ne suis pas celui qu’elle espérait revoir venir pendant tout ce temps, qu’elle a fait une erreur. Et que certains de mes choix ne lui convienne pas. Ou même que d’autres puissent bien mieux lui correspondre une fois qu’elle aura découvert combien le monde est vaste. Il est difficile de parler de ces choses. Mais c’est avec elle que je dois en parler. Je n’aurais pas dû aborder le sujet ici et maintenant… Nous avons tant de choses à faire encore pour aider mon père.

[Voyageuse]

La druidesse sourit.
- Si ce sujet t'est venu spontanément, c'est qu'il te tracasse, sans doute... mais je comprends bien que tu ne veuilles pas en parler avec quelqu'un d'extérieur.
Elle s'était assise auprès de feu et s'affairait à sortir les couverts
- Et promis, je ne divulguerai rien... et surtout pas à quel point tu aimes sa cuisine ! Et à propos de cuisine, j'espère que tu as bientôt fini... l'après midi avance et j'ai faim, pas toi ? On aura tout le temps pour discuter stratégie une fois le ventre plein.

[Kasumi]

Il sourit et répondit d'un ton bien plus léger cette fois :

- Oh, je suis tout à fait près à supporter sa cuisine jusqu'à la fin de mes jours si elle me supporte moi ! Non pas que ça me tracasse vraiment mais je sens que nous allons devoir prendre des décisions et apprendre à nous connaître à nouveau : ça fait une drôle d'aventure. A côté de ça traquer un asabi de la forêt au désert me parait presque trivial et sans surprise... Oh, c'est prêt je crois : tu me diras ce que tu en penses !

Ce faisant, il retira sa préparation du feu avant de prendre soin de l'éteindre pour récupérer le maximum de bois. A en juger par l'odeur et l'aspect délicieusement doré, ils allaient se régaler.

[Voyageuse]

- Ne sous-estime pas la traque de l'asabi, tout de même... Ce serait dommage que tu y ailles trop confiant. Mais je te fais confiance pour ça...
Eärundra observait avec intérêt la préparation culinaire, et humait le fumet d'un air appréciateur.
- Mais tu n'as pas menti sur tes talents culinaires, comme j'ai déjà pu le constater... On dirait presque de la cuisine elfique, ce mélange de saveurs !
La vitesse à laquelle Eärundra avala sa part confirma que le plat lui plaisait merveilleusement, tout en révélant, si besoin était, que la druidesse était bien plus gourmande que gourmet... ou, peut-être, qu'elle était affamée.
Le "dessert" se résuma à un reste de fromage. Il devenait urgent de refaire le plein de provisions, mais les heures de l'après-midi, les plus chaudes, n'étaient pas propice à la chasse, fut-elle aux serpents et autres scorpions. Mieux valait pour cette tâche attendre la relative fraîcheur de la fin de journée.
- Maintenant qu'on a l'estomac plein... Comment imagines-tu la suite des événements ? Sachant que ce shaman devrait entrer dans cette zone de roches ruiniformes demain soir ou après-demain... Et en sortir, là où nous sommes, environ un jour après je dirais.

[Kasumi]

Kasumi avait mangé lui aussi avec un bel appétit mais la chaleur étouffante - même à l'ombre - n'était guère propice à la digestion. La question de la druidesse avait le mérite de le détourner de ses éventuelles velléités de s'offrir une sieste et il répondit sans hésitation :

- L'idéal serait de mener une reconnaissance pour savoir de quelle importance sera le groupe d'asabis. Et sans se faire repérer bien sûr. Voler en altitude devrait permettre de les compter, non ? Mais il y a toujours le risque que l'un d'eux lève ce qui leur sert de nez... Bref, je crois qu'il serait encore plus dangereux d'attendre qu'ils passent à proximité et d'improviser en fonction de leur nombre.

[Voyageuse]

La druidesse hocha la tête.
- Ils vont marcher toute une journée dans un désert de sable et de dune, où ils seront à découvert. Soit demain, soit après-demain. C'est leur terrain de prédilection, ils sont capables de s'y dissimuler complètement si nécessaire, mais lorsqu'ils se déplacent ils ne peuvent pas rester cachés. Donc si nous survolons le secteur en pleine journée, nous les apercevrons. Je pense que si nous choisissons de le faire en plein milieu de la journée ils ne lèveront pas les yeux à ce moment-là... Il faut s'approcher par l'arrière et repartir par l'arrière pour minimiser les risques.
Elle se carra le dos contre le rocher, essayant de profiter au maximum de l'ombre.
- D'après ce que je sais par Ta'sslan, c'est une sorte d'expédition commerciale. ils auront des guerriers pour se protéger, oui, mais peut-être pas tant que ça... Par contre ils seront sans doute assez nombreux, et chargés... et ils avanceront donc assez lentement. Mais ce ne sont que des suppositions...

[Kasumi]

Kasumi hocha la tête et vint s'installer à côté de l'elfe : la zone d'ombre étant trop étroite pour leur permettre de rester éloignés tout en se protégeant.

- C'est justement pour cela que nous avons besoin de cette reconnaissance : il y a trop d'hypothèses, il nous faut un peu plus de certitudes. Cependant, rien ne nous empêche de décider de ce que nous essaierons de faire s'ils sont nombreux. Ton idée de les aborder pour tenter de l'attirer à l'écart me parait bonne à creuser. Mais qu'est-ce qui pourrait le convaincre de te suivre et de se séparer de ses congénères ? Qu'est-ce qui attire un shaman, au juste ? Tu me sembles la mieux placée de nous deux pour répondre à cette question. Et la plus sage aussi bien sûr !

[Voyageuse]

Eärundra gloussa.
- Sage, sage... Hum... Tout dépend de ta définition de la sagesse bien sûr ! Mais soit...
Elle se concentra un moment, réfléchissant intensément.
- Je ne suis pas sûre qu'il s'éloigne du groupe seul, même si j'arrive à l'attirer. mais dans l'absolu... qu'est-ce qui pourrait bien l'attirer ? Hum... la présence d'un objet magique visible de loin ? Peut-être, mais, il amènerait des renforts avec lui... et de toute façon je n'en ai pas sous la main. Je peux aussi venir le chercher en prétextant que l'un de mes amis est blessé et a besoin d'un guérisseur. Après tout ils ne savent pas que je suis druide... Il ne va pas entraîner toute la caravane avec lui, surtout s'ils sont chargés. Il pourrait aussi s'approcher de nous, avec une petite escouade, si on les laisse apercevoir nos aigles... mais ils risquent de faire le rapprochement avec Everaska.

[Kasumi]

Le rôdeur écoutait toutes les hypothèses sans chercher à interrompre les réflexions d'Eärundra. Le premier plan n'était en effet pas réalisable car ils n'avaient rien de magique qui pourrait se repérer de loin sans attirer une certaine suspicion qui plus était. La seconde approche lui semblait plus réaliste mais il craignait trop pour la sécurité de la druidesse si elle ne se présentait pas comme telle. Si sa profession jouissait d'une certaine immunité, une elfes isolée et en difficulté avait beaucoup plus de risques de passer pour une proie potentielle et se faire capturer. L'idée de montrer les aigles lui plaisait encore moins cela dit : ils étaient leur meilleur atout tactique et représentaient également un signe bien trop reconnaissable pour Huasasth et les siens.

- Je préfèrerais que tu te présentes pour ce que tu es : tu prendrais moins de risques. Et peut-être serais-tu susceptible de l'attirer à l'écart en cherchant des conseils sur une plante ou un animal local. C'est le genre de choses que doit bien connaître un shaman, non ?

[Voyageuse]

- Oui, sans doute... Enfin, j'imagine.
La druidesse hésitait.
- Mais ils risquent peut-être de trouver étrange qu'une elfe se balade seule dans le désert... Quoique, je l'ai déjà fait, et même s'ils étaient surpris de me voir seule, ils finissaient par accepter cette bizarrerie...
Elle haussa les épaules.
- Mais ça m'étonnerait qu'ils viennent en aide comme ça à quelqu'un qui demande un renseignement. Même pour soigner un inconnu, d'ailleurs. Ils risquent de m'envoyer paître...

[Kasumi]

Le rôdeur était bien en peine d'imaginer un plan ayant un peu plus de chances de succès sans les forcer à se dévoiler davantage d'emblée. Cette chaleur étouffante et l'immobilité forcée n'aidaient pas non plus à stimuler son imagination.

- Ça m'étonnerait aussi qu'ils acceptent de t'aider comme ça, juste pour tes beaux yeux. Enfin, façon de parler évidemment ! Il faut vraiment que nous trouvions quelque-chose susceptible d'attirer leur attention. Si nous ne trouvons rien de plus approprié, nous devrons nous rabattre sur l'un des aigles mais cette idée ne me plait pas : le shaman se méfiera forcément.

[Voyageuse]

Eärundra continuait à réfléchir à voix haute.
- En même temps, ils ont le sens du commerce... Peut-être qu'en laissant entendre qu'il y aurait une récompense s'il m'aide, ça pourrait le motiver ? Ou bien je peux carrément aller lui proposer de lui vendre tout un stock de racines d'ayahuasca... Bon, il trouvera peut-être ça louche. Et on peut aussi garder les aigles en dernier recours, si une première tentative n'aboutit pas. Peut-être, dans ce cas, le lendemain, pour qu'il ne se méfie pas... Ce qui voudrait dire qu'on tente notre première approche le premier soir où ils camperont à l'entrée du dédale de roches.
Elle soupira.
- Il fait décidément trop chaud pour réfléchir, j'ai les idées qui s'embrouillent....

[Kasumi]

Le demi-elfe osa tout de même un sourire même si la chaleur suffocante et toujours ce silence surnaturel rendaient difficile le moindre effort de réflexion.

- L'appâter avec la racine est certainement un bon moyen de retenir son attention. n pourrait effectivement essayer cette approche. En proposer en paiement d'un service qui le forcerait à quitter sa colonne. En revanche, je pense que nous n'aurons qu'une seule chance de le duper ainsi : s'il ne mord pas à l'hameçon, tu ne pourras plus te montrer lors de notre seconde tentative. Il faudra alors utiliser l'un des aigles comme tu le suggères : en laissant croire qu'il est blessé et peut-être même seul. Il voudra certainement s'en emparer. Dans tous les cas, j'aimerais pouvoir faire une reconnaissance et évaluer leurs forces avant que tu ne tentes ta première approche : s'ils sont vraiment trop nombreux, nous devrons nous replier sur le second village asabi et tenter une approche plus diplomatique.

[Voyageuse]

Eärundra acquiesça.
- Une reconnaissance est indispensable, bien sûr. Je ne sais pas s'ils prendront la route demain ou après-demain, Ta'sslan n'en était pas sûr. Ce n'était en tout cas pas aujourd'hui, on les aurait vus... Je pense qu'on tentera un survol demain en milieu de journée. Ce qui nous laisse toute la fin d'après-midi et demain matin à rester oisifs. Enfin, oisifs... Il me semble qu'on a des provisions à reconstituer. On a de quoi manger aujourd'hui et demain, sans doute, même si ça n'est pas très varié. Et on n'est vraiment pas dans le secteur adéquat pour trouver de quoi manger....

[Kasumi]

Chasser un peu : voilà de quoi les distraire un peu des plans pour le lendemain et de leur lot d'incertitudes. Parviendraient-ils à approcher leur cible ? A l'isoler ? Kasumi pressentait que même en cas de succès, ce ne serait pas forcément l'étape la plus difficile. Il se redressa et s'étira, jetant un regard en direction des aigles :

- Puisque nous ne tenterons pas de reconnaissance dans l'immédiat, je propose de nous éloigner un peu. Penses-tu qu'il soit possible de trouver un endroit de bivouac propice et une meilleure zone de chasse avant la soirée ?

[Voyageuse]

- Si ma mémoire est bonne, il y a une oasis quelque part au nord-ouest d'ici. Pas très loin, je crois... enfin, à vol d'aigle. Je ne suis pas sûre de la direction, cela dit, je ne sais pas exactement où on est. Donc on risque de tourner un peu avant de l'apercevoir. Mais ça vaut le coup de tenter...
Eärundra sourit, malicieuse.
- A moins bien sûr que vous ne soyez décidé à chasser des serpents et scorpions... auquel cas il doit y en avoir à volonté par ici. Et on est suffisamment loin au nord de la Mer de la Soif pour que les sortilèges lancés par Ta'sslan n'aient pas interféré avec la faune locale. Peut-être même qu'ils ont augmenté les quantités de gibier présent puisque certains troupeaux ont fui dans cette direction... et même les serpents.

[Kasumi]

La réponse du rôdeur ne se fit pas attendre et il se redressa souplement :

- Va pour cet oasis ! Hors de question de manger encore de ces horreurs fades ! C'est à mon tour de cuisiner ce soir. Et d'ailleurs c'est mon tour toute cette veille si mes souvenirs sont bons. Si si ! Je suis certain qu'on en a discuté ! Et en plus Rubis et Opale doivent en avoir assez de leur grain. Même si nous devons tourner un peu, nous pourrons voir loin sur leur dos donc on ne devrait pas avoir trop de difficultés à la trouver.

[Voyageuse]

La druidesse se rangea à son avis -y compris concernant la cuisine- et ils se remirent rapidement en selle, après avoir lavé leurs ustensiles de cuisine avec du sable.
Ils mirent cap vers le nord-ouest, sans prendre trop d'altitude, guettant l'oasis. Ils virent assez rapidement une nappe d'eau qui se révéla un mirage, puis une autre, ressemblant à s'y méprendre à un petit lac, vers laquelle ils mirent le cap, et qui se volatilisa à son tour sans laisser de trace. ils survolèrent ensuite un troupeau que Kasumi eût du mal à reconnaître depuis le ciel, mais que l'aigle qu'il montait semblait parfaitement identifier, lui. Au moins en tant que gibier potentiel et goûteux. Le rôdeur sentait qu'il se retenait pour ne pas attaquer immédiatement ces proies facile.
Opale, quant à elle, ne contint pas plus longtemps son ardeur. Elle piqua brusquement en direction du sol, la druidesse solidement installée en selle, et remonta quelques instants plus tard avec une espèce de gazelle dans ses pattes. Rubis mourrait d'envie d'en faire autant, mais obéissait plutôt bien à son cavalier.

[Kasumi]

Kasumi se sentait maintenant suffisamment assuré de son assise sur la selle pour laisser à Rubis une opportunité de laisser libre cours à son instinct de chasse. Et deux proies plutôt qu'une pourraient leur fournir un peu de réserves pour les journées moins propices. Alors, regrettant immédiatement sa décision, il lâcha un peu la bride - au sens figuré uniquement - à Rubis et lui permit de piquer à son tour vers les mammifères. La chute lui parut vertigineuse : il sentit le sang lui monter à la tête et quelques étoiles apparurent devant ses yeux avant que l'aigle ne redresse encore plus brusquement sa trajectoire en un choc qui faillit bien l'éjecter de la selle à laquelle il se cramponnait maintenant à toute force. Finalement, que ce soit lui qui fasse la cuisine ce soir ne risquait pas de changer quoique ce soit : il se voyait bien ne plus jamais manger de sa vie après une telle frayeur...

[Voyageuse]

Le choc, plutôt violent, l'avait désorienté pour un moment. Il avait besoin de toute sa concentration pour se cramponner à sa selle, et mit quelques temps avant de pouvoir, à nouveau, observer ce qui l'entourait. Du bleu, partout. Le ciel. Ils étaient haut en altitude, plus haut que tout à l'heure. Et Eärundra -ou plutôt son aigle- n'était pas visible.
Il sentit Rubis virer de bord, semblant savoir exactement où il se dirigeait. Ils perdirent de l'altitude rapidement, lui causant une douleur excessive aux oreilles. Et soudain il aperçut l'oasis, un peu plus loin. Un marigot avec un grand nombre de palmiers autour. Rubis s'y dirigeait tout droit, certain de sa destination. Et bientôt, il devina la silhouette d'un autre oiseau géant, au bord de l'étendue d'eau.

[Kasumi]

Kasumi ne désirait rien de plus que d'atterrir à présent : la manœuvre - pour peu qu'elle soit délicate et légèrement déstabilisante - serait sans commune mesure avec ce qu'il venait de vivre et il avait un besoin urgent de sentir à nouveau un sol solide sous ses pieds et non tout ce vide et ces secousses effroyables. Avec le peu de conscience qui n'était pas entièrement tourné vers les efforts pour rester en selle, le demi-elfe observa l'oasis et ses abords, tâchant de déterminer si personne d'autre qu'Eärundra et Opale ne s'y trouvaient. Dans tous les cas, il faudrait atterrir.

[Voyageuse]

Personne n'était visible, pour l'heure. Ou alors il était trop secoué pour apercevoir quiconque... Eärundra avait déjà mis pied à terre, et fredonnait quelque chose à mi-voix, quelque chose qui ressemblait vaguement à une incantation. Elle se tourna ensuite vers lui en souriant, l'air parfaitement sereine. Opale avait commencé à déchiqueter sa proie, et il devina que derrière lui, Rubis en faisait autant.
- Il va falloir les convaincre de nous en laisser un peu... ou bien les renvoyer chasser pour nous !
Fronçant les sourcils, elle ajouta, plus sérieusement :
- Comment tu te sens ? Tu as l'air un peu pâle...

[Kasumi]

Kasumi fit quelques pas hésitants avant de se sentir en état de répondre.

- Les demi-elfes sont toujours un peu pâles ! C'est dans notre nature ! Mais je suis d'accord avec toi : soit nous sauvons un cuissot ou deux, soit nous en convainquons un de deux d'aller chercher notre casse-croûte quand ils auront fini le leur. Mais hors de question que je sois sur le dos de Rubis à ce moment ! Je ne me sens pas tout à fait prêt à renouveler l'expérience.

[Voyageuse]

La druidesse rit joyeusement.
- Je vais nous préparer une infusion. Quelque chose pour calmer les aigreurs d'estomac par exemple...
Elle-même paraissait parfaitement en forme. Comme s'il ne s'était rien passé.
- J'avoue que de mon côté, je suis bien contente de disposer de quelques sortilèges dans ces moments-là... mais je ne devrais pas oublier que tu n'as rien de tel. Cela dit, personne ne vous obligeait à imiter Opale ! A moins que Rubis ait échappé à ton contrôle ? Il me semblait que tu l'avais bien en main pourtant...

[Kasumi]

Kasumi se sentit un peu bête d'avoir peut-être fait parler une petite part d'orgueil en laissant Rubis chasser comme sa compagne. Il tenta néanmoins de se justifier non sans se sentir un peu penaud :

- J'ai senti la frustration de Rubis quand il a vu Opale remonter une des gazelles alors je n'ai pas eu le cœur à lui refuser une petite chasse. D'autant qu'il était sage et que je me sentais capable de tenir en selle. C'était un peu idiot, je l'avoue. Cela dit, j'accepte avec joie ton infusion : elle a bien meilleur goût que le scorpion aux épices. Mais rassure-moi d'abord : tu n'en mets pas dedans, n'est-ce pas ?

[Voyageuse]

- Ah, ça, je ne te dévoilerai pas la recette de mes infusions ! Secret de famille, jalousement gardé et transmis de mère en fille depuis... oulà... plusieurs générations. Peut-être un ou deux millénaire en fait. Ce sont presque des potions magiques, en fait, même si la magie qu'elles contiennent est infime. Juste suffisante pour améliorer leur effet.
Tout en parlant, elle commençait à défaire leur chargement, triant à la recherche des provisions restantes.
- Je renverrai les aigles en chasse dès qu'ils auront fini leur repas. Ils ont bien mérité une pause. De notre côté, je crois qu'on ferait bien de chercher si parmi tous ces arbres plus ou moins inconnus, certains auraient des fruits comestibles. Peut-être qu'on peut trouver des légumes aussi, des tubercules ou autres... par contre, je vous déconseille de goûter quelque chose que vous ne connaissez pas, surtout si c'est très coloré. On rassemblera tous les mets inconnus et je lancerai une détection du poison pour vérifier si on peut les manger sans risque.

[Kasumi]

Kasumi hocha la tête et fit quelque pas supplémentaires : l'ombre de l'oasis paraissait fraîche en comparaison avec leur lieu de bivouac du midi mais l'impression était trompeuse et il fallait faire attention à mesurer ses efforts tant que le soleil n'avait pas décliné. Toutefois, un peu d'activité de cueillette lui semblait être une activité tout à fait adaptée et productive en attendant le retour de chasse des aigles.

- Très bien, faisons ainsi ! Je commence la recherche du côté de la mare. Non pas que je veuille absolument prendre un bain ! Et je n'avais pas l'intention de gouter quoi que ce soit avant d'en recevoir le conseil d'une druidesse expérimentée ! Je vais commencer par vérifier si cette eau est comestible avant de remplir nos gourdes. Autant économiser tes sorts et nos oreilles par la même occasion.

[Voyageuse]

L'eau semblait potable. A peine buvable, sorte de liquide tiédasse et fade, mais potable. Sans doute qu'en la stockant pour la nuit dans des récipients plus petit, elle se rafraîchirait.
Rubis et Opale ne se firent pas prier pour s'envoler à nouveau, et disparurent bientôt à l'horizon, laissant les deux aventuriers à leur cueillette. Celle-ci, à l'ombre des palmiers et autres arbustes étranges qui poussaient, n'était pas désagréable. Mais elle leur prit plus de temps qu'ils l'avaient supposé. Eärundra fouillait dans ses souvenirs pour reconnaître les espèces. Figues de barbarie et autres fruits des cactus, quandong doux au goût mi-pêche, mi-rhubarbe, un fruit qu'elle nomma l'orange de singe, et même une sorte de citron verdâtre. Ils trouvèrent également du 'nara, une sorte de petit melon sauvage sucré, puis un drôle de cactus aux fruits ressemblant à s'y méprendre à des cosses de haricot, et qui se révélèrent, à l'examen, tout à fait comestibles. Une herbe sauvage, aux larges feuilles grasses, ferait une salade acceptable à moins qu'ils ne décident d'en faire de la soupe, en y mêlant quelques tubercules.
Bref, ils avaient de quoi améliorer leur ordinaire pour les jours à venir. d'autant que les aigles, qu'ils retrouvèrent sagement posés au sol, leur avaient ramené... un auroch. Soit dix fois trop trop de viande à manger.

[Kasumi]

La cueillette promettait déjà bien des régals au cours des jours à venir, peut-être même jusqu'à la fin de l'expédition si Tymora le voulait bien. Mais le produit de la chasse des aigles dépassait largement ses espérances. Avec une telle quantité de viande, ils allaient pouvoir manger ainsi que les deux aigles sans compter et il était inutile de tenter de la conserver au-delà d'un jour par cette chaleur étouffante.

- Hé bien, les scorpions et les serpents des environs peuvent remercier Opale et Rubis : nous n'aurons pas besoin d'en chasser pour bien manger jusqu'à notre tentative de demain ou même la seconde. Je vais faire passer un peu d'eau pour la purifier un peu avant de remplir nos gourdes. Tu veux commencer à t'occuper de l'auroch ou tu préfères que je m'en occupe aussi ?