[Désert d'Anauroch] Quête : Racines

[Voyageuse]

Il n'eût aucun mal à détourner l'attention de l'asabi tandis qu'Eärundra se transformait, en panthère cette fois-ci. Elle fila comme une flèche et disparut en direction de leur campement. Il lui sembla que l'un des asabis libérés du sortilège la prenait en chasse, mais, trop occupé à se concentrer sur con combat, il ne put en voir davantage. D'autant que le premier des asabis libérés fondait lui aussi sur lui. Et même celui qu'il avait grièvement blessé, reprenant espoir devant leur supériorité numérique, s'approchait à nouveau. Et le dernier des trois asabis était à deux petites dizaines de mètres....
Puis tout s'enchaîna très vite. Alors qu'il peinait à esquiver les attaques, seul contre presque quatre adversaires, et risquait à tout moment une blessure mortelle, il vit une panthère se mêler du combat. Eärundra était revenue. Derrière elle, son poursuivant paraissait hésiter à plonger lui aussi dans la mêlée, mais s'il lançait son sortilège, Kasumi en piégerait tout de même quatre. Sauf qu'il lui fallait, pour se faire, un minimum de concentration... Eärundra -sous sa forme de panthère- faisait de son mieux pour occuper leurs adversaires, mais lorsqu'il cesserait de combattre pour incanter, il se retrouverait durant quelques instants à la merci d'un coup d'épée.
Quelque part sur sa droite, il devina deux oiseaux géants qui s'envolaient, prêt à intervenir. Ce qui eût comme effet inattendu, mais bénéfique, de faire se tourner, l'espace d'un battement de coeur, quelques têtes dans cette direction.

[Kasumi]

Avant d’incanter en espérant profiter de cet instant infime de déconcentration, il consacra une pensée à Tymora et se mit aussitôt à l’œuvre, cherchant à rester malgré tout en mouvement pour pas offrir une cible trop facile pendant qu’il serait ainsi incapable de se défendre. Sans doute était-ce téméraire, sans doute allait-il en payer le prix mais ses pensées ne le traversèrent pas, tout concentré qu’il était sur le lancement de son sortilège, leur seul espoir de bloquer les féroces asabis.

[Voyageuse]

HRP : je l'ai joué aux dés pour une fois (je te jure ! pas de bol, j'ai fait un 5 sur un D20 pour le test de concentration...)

Il se concentra de ton mieux, commença à incanter... et sentit une vive douleur au mollet droit, là où une épée venait de l'atteindre. la déconcentration l'empêcha de mener à terme son incantation.
L'instant d'après, il se sentait saisi dans des serres un peu trop fermes, et enlevé dans les airs. Il aperçut l'aigle d'Eärundra juste à côté, la druidesse dans ses serres -elle avait dû reprendre sa forme juste avant l'envol. Elle réussit à obtenir de son aigle qu'il s'approche suffisamment près du sien pour communiquer.
- Je peux retourner là-bas, me mettre en vol stationnaire au-dessus d'eux et lancer un sort de zone ! Pas d'objection ?
Evidemment, cela signifiait que l'aigle et elle-même seraient exposés quelques instants aux armes de jet. Mais à la réflexion, il n'en avait pas vues chez leurs adversaires... pour le moment.

[Kasumi]

HRP : c’est le jeu : Tymora n’est pas l’amie de mon rôdeur.

Le rôdeur était toujours quelque peu mortifié par son échec mais les conséquences n’avaient néanmoins pas été aussi funestes qu’il ne l’avait craint. Dans sa position, il n’était pas placé idéalement pour embrasser l’ensemble de la situation mais l’idée d’Eärundra lui semblait bonne. De toute façon, ils ne pouvaient plus faire autrement que d’éliminer cette menace à présent.

- Aucune objection. Mais demande aussi à Rubis de me poser délicatement un peu à l’écart que je puisse attaquer les asabis à distance.

Il espérait abattre quelques-uns des reptiliens restants ou les forcer à retourner au combat plutôt que de chercher à obtenir de l’aide ou à simplement transmettre leurs informations. Et même en cas de victoire, il faudrait fuir de l’oasis, panser leurs blessures. Si tout se passait bien.

[Voyageuse]

La druidesse acquiesça et vira en direction du petit bosquet. Il vit Opale s'immobiliser, devina que la druidesse incantait. Ils ne s'étaient éloignés que quelques instants et, si les reptiliens avaient commencé à se rapprocher de leur campement, ils étaient restés groupés.
Alors que Rubis amorçait sa descente pour le déposer en bordure de l'oasis, du côté de leur campement. il vit que le groupe qui était resté piégé jusque-là dans la zone de glace arrivait au terme du sortilège. Il leur faudrait sans doute une minute ou deux pour rejoindre les autres, mais ils n'en prenaient pas le chemin : ils continuaient à longer le bosquet, se dirigeant vers le marigot, probablement pour le contourner et revenir sur leur campement.
De là où il se trouvait, il avait une vue d'ensemble de la situation... Et il put constater que le campement des asabis bruissait d'agitation. Peut-être que les autres s'apprêtaient à se lancer au secours de leurs compagnons, alarmés par les cris.
Rubis semblait hésiter sur l'endroit où il devait le poser. Des cris s'élevèrent du bosquet, où le sortilège d'Eärundra, quel qu'il soit, semblait faire son effet. Mais l'autre groupe contournait l'angle du bosquet pour se précipiter vers leur campement. Ils étaient en terrain dégagé et à portée de flèche, et il pouvait espérer en blesser grièvement voire en tuer un ou deux avant qu'ils ne soient sur lui. Un autre asabis semblait avoir échappé au sort de la druidesse, se précipitant à son tour dans sa direction, mais les fourrés empêchaient de le viser efficacement.

[Kasumi]

La manœuvre semblait ne leur avoir fait gagner que quelques minutes tout au plus. Il était dès lors plus que probable qu’ils doivent en profiter pour fuir sous peu. S’ils parvenaient à abattre les asabis les plus proches, ils pourraient sans doute sauver quelques-uns de leurs sacs avant de devoir prendre leur envol. A condition d’avoir un peu plus de chance que jusque-là. Le demi-elfe leva son arc et commença à tirer sur les asabis à découvert, comptant sur Rubis pour le porter plus loin avant qu’il ne risque d’être submergé. Dès qu’il verrait une ouverture vers leur campement, il tenterait de le rallier et d’emporter le maximum de sacs. Ce serait aussi un point de ralliement idéal pour que la druidesse le rejoigne.

[Voyageuse]

La voie était libre jusqu'à leur campement, tout proche, et il put le rallier rapidement. La lune, presque pleine, éclairait suffisamment pour que Rubis n'ait aucun mal à se diriger, même sans être guidé de près par Eärundra. Mais les trois asabis qui avaient contourné le bosquet étaient tout proches désormais. Suffisamment proche pour que ses flèches atteignent sans peine leur cible et qu'il en blesse grièvement deux. Mais s'il voulait profiter de la circonstance pour attraper quelques sacs et les arrimer sur le dos de Rubis, il devait abandonner le tir. Il vit l'un des asabis cesser de courir et sortir une arme qu'il portait sur son dos. Une arbalète.
L'aigle d'Eärundra le survola en rase-motte et attrapa dans ses serres l'un des sacs -il reconnut le plus gros des sacs de grains-, puis s'envola en direction du sud. L'asabi armait son arbalète... Il devait faire vite s'il voulait sauver une partie de leur équipement. Il restait un gros sac de provisions pour eux, dans lequel ils avaient glissé les conserves préparées la veille, deux sacs contenant leurs vêtements et couvertures, plusieurs grosses outres pour l'eau, un sac avec la majeure partie du matériel de cuisine -ils en avaient pris le minimum sur eux-, et un fagot de bois. Il n'aurait sans doute le temps de prendre qu'un seul de ces chargements...

[Kasumi]

Kasumi décida qu’il était bien plus productif de tenter de sauver une partie de leur équipement que d’abattre quelques peaux squameuses de plus. Le combat était de toute façon perdu : il fallait penser à la suite de leur expédition et se donner le maximum de chances de la réussir en éliminant tous les éléments de confort.

Toutefois, l’asabi à l’arbalète pouvait encore les menacer et il tira sa dernière flèche dans sa direction avant de se précipiter vers les sacs sans même attendre le résultat de son tir. Le fagot de bois pourrait être reconstitué, les ustensiles de cuisine n’étaient pas franchement indispensables pour la suite. Les premiers sacs qu’ils avaient préparés en début de soirée contenaient chacun une couverture et les vêtements les plus indispensables : il pouvait donc se permettre de laisser sur place leurs rechanges et les couvertures supplémentaires. Somme toute, il hésita un instant entre les outres d’eau et les provisions fraîches et se décida d’emporter les outres. Ils pourraient sans doute chasser voire revenir ici effectuer une cueillette le lendemain si les asabis avaient poursuivi leur route. En revanche, les contenants d’eau étaient irremplaçables.

[Voyageuse]

L'aigle d'Eärundra était trop loin pour être encore visible dans la semi-obscurité ambiante. Il ne put qu'ordonner au sien de s'envoler dans la direction qu'elle semblait avoir prise. Il n'avait eu que quelques secondes pour charger les outres, sans vraiment pouvoir les équilibrer parfaitement, et Rubis semblait peiner à garder son assiette. Mais ils avaient échappé à l'arbalète, c'était l'essentiel.
Il poursuivit de longues minutes sans rien apercevoir, ni au sol, ni dans le ciel. Mais il réalisa que la direction était approximativement celle par laquelle ils étaient arrivés la veille. En continuant encore un moment, ils rejoindraient le secteur où se trouvaient ces étranges formations rocheuses.
Il finit par repérer la druidesse, qui avait apparemment ralenti l'allure pour l'attendre, et qui lui demanda, par gestes s'ils souhaitait poursuivre... sans doute jusqu'aux rochers.

[Kasumi]

Soulagé de retrouver la druidesse et n’étant plus sous la menace des asabis, Kasumi fit signe à Eärundra de se poser. Une halte de quelques minutes devenait nécessaire pour mieux fixer les bagages qu’ils avaient pu sauver de la rencontre malheureuse. Et si Eärundra pouvait également en profiter pour soigner sa blessure au bras et celle de son mollet, il n’aurait pas à s’en plaindre. Ensuite, il serait temps de trouver un abri près de la formation rocheuse pour y passer le reste de la nuit.

[Voyageuse]

Ils atterrirent, un peu brutalement, l'aigle de Kasumi étant trop déstabilisé par son chargement, mais sans casse. Opale avait largué son chargement de grains juste avant de se poser, et ils constatèrent que le choc avait légèrement éventré le sac. Le sol, à cet endroit, était en effet particulièrement dur et rocailleux.
La druidesse sauta au sol la première et attendit qu'il la rejoigne. Elle grimaça en constatant qu'il boitillait.
- Mince... Tu es blessé... Attends.
Elle incanta rapidement et il vit les chairs se ressouder, les plaies se refermer... presque.
- J'aurais pu utiliser un sortilège plus puissant... Mais la cicatrisation devrait être parfaite d'ici demain soir... ou plutôt ce soir... Comment te sens-tu ?

[Kasumi]

Kasumi se sentit aussitôt soulagé, recouvrant une bonne part de sa mobilité. Il jeta un œil au sac, analysant froidement qu’ils pourraient sans doute prendre le temps de le réparer pour ne pas perdre les précieux grains qu’il contenait. Il répondit tout en examinant le reste des bagages et notamment les outres récupérées à la hâte :

- Ça va mais on a échappé de peu à la catastrophe. Nous sommes maintenant repérés et il va falloir composer avec peu de matériel mais au moins nous sommes en vie tous les quatre, c’est l’essentiel. Tâchons de le rester en trouvant un abri. Mais je vais d’abord recoudre ce sac abîmé…

[Voyageuse]

- On va passer la fin de la nuit là où nous étions hier, histoire de profiter d'un peu d'ombre au réveil. Ça n'est pas négligeable...
Elle se dirigea vers Rubis, le laissant recoudre sommairement le sac, et se hissa sur son dos pour fixer un peu mieux les outres.
- Je me demande si on ne devrait pas répartir les bagages autrement... Se partager les outres et le grain... Heu, non, oublie, il n'y a qu'un sac assez solide pour les grains. Je réfléchissais juste à voix haute, désolée.
Elle sauta au sol.
- On retournera là-bas demain dans la journée, au cas où ils aient laissé quelque chose... mais ça m'étonnerait. Enfin, comme tu dis, on a sauvegardé l'essentiel... nos vies !
Avec un sourire, elle ajouta.
- Ne t'en fais pas pour le reste de la nuit, j'ai pris suffisamment de repos, je monterai la garde, tu as besoin de dormir... Mais il est peu probable que quoi que ce soit nous dérange là-bas.

[Kasumi]

Kasumi lui adressa un sourire timide et répondit avec une pointe de contrition :

- Désolé d’avoir provoqué tout ça : je n’aurais pas dû faire preuve d’autant de morgue mais ces asabis ont le don de me faire bouillir les sangs. C’est un comble quand on connait leur nature. Et je me suis montré un peu téméraire aussi. C’est d’autant plus appréciable de compter une alliée aussi précieuse. Franchement, faire neiger en plein Anauroch : c’est un bel exploit qui intéressera Tilmandil !

Il marqua une pause puis ajouter un peu plus sérieusement :

- Je pense que les asabis se seront fait une joie de piller ou détruire nos affaires mais je n’ai laissé rien de vraiment indispensable ou de valeur sur place. Notre priorité sera de reconstituer un peu nos vivres et notre petite réserve de bois. Oh, et en parlant de bois, j’ai pris la liberté de sauvegarder ton cadeau : ce n’était pas vraiment indispensable je sais mais les asabis n’y comprennent rien à l’art.

[Voyageuse]

Eärundra ne put s'empêcher de rire.
- C'est gentil à toi... Mais sinon je ne doute pas que tu m'aurais créé une autre sculpture un jour ou l'autre !
Plus sérieusement, elle ajouta.
- Par contre, moi je n'ai pas pensé à prendre la racine d'ayahuasca. Ça aurait été une bonne monnaie d'échange en cas de négociation... mais tant pis, on s'en passera.
Elle se rapprocha d'Opale, saisissant la lanière qui permettait de se hisser en selle.
- Pour le moment, on ferait mieux de se hâter. Regarde, la lune baisse rapidement à l'horizon et si on attend trop, nos aigles n'y verront rien pour voler. On a eu de la chance qu'ils choisissent de nous attaquer tant que la lune était encore haute... mais ils pouvaient pas se douter.

[Kasumi]

La racine était en effet une perte importante même s’ils en avaient d’ores et déjà utilisé près des trois quarts. De toute façon, il commençait à soupçonner que la racine seule aurait été incapable de leur procurer des alliés dans cette contrée hostile. Le récit – sans doute déformé – du combat de cette nuit ne tarderait d’ailleurs sans doute pas à se répandre parmi les tribus locales. Il n’allait pas falloir attendre longtemps pour tenter d’approcher leur shaman et compter à nouveau sur une bonne part de chance pour que leur rencontre ne tourne pas à la catastrophe. N’ayant rien à ajouter dans l’immédiat, il remonta en selle et attendit que la druidesse ait décollé pour l’imiter : il avait avant tout grand besoin de quelques heures de repos. Sans cela, il ne pourrait ni se battre ni prendre les bonnes décisions.

[Voyageuse]

Ils atterrirent quelques dizaines de minutes plus tard en bordure du chaos rocheux. Les aigles les suivirent en sautillant pour se dissimuler au milieu des plus grands rocs, et à défaut de trouver un couchage confortable, ils eurent au moins la satisfaction de se sentir en sécurité : personne ne semblait se trouver dans les parages. Certes, ils ne pouvaient en être absolument certains, puisque les asabis savaient fort bien se dissimuler dans le sable. Mais justement, le sol par ici, au nord du chaos de roches, était rocailleux. Ça n'était pas vraiment le terrain de prédilection des reptiliens. Il pouvait y en avoir à l'est ou à l'ouest de la zone, là où le sable était présent... mais c'était loin, à plusieurs heures de marche d'ici.
Ils s'installèrent du mieux qu'ils le purent. Kasumi nota que la druidesse avait pensé à emmener son hamac, ce qui lui permettrait d'avoir un minimum de confort en l'accrochant entre deux grands rochers en forme de cheminée... confort dont elle décida finalement de le laisser profiter.
- Je te laisse mon hamac pour la fin de la nuit. Tu en as davantage besoin. Je vais juste m'asseoir au pied d'un rocher, je n'ai pas la nécessité de dormir...

[Kasumi]

Kasumi hésita un instant à accepter l’offre mais il ne voyait aucune raison objective de refuser cette aubaine.

- Très bien, j’accepte pour ce soir et te remercie mais cela ne doit pas devenir une habitude : je ne voudrais pas être accusé d’un manque aussi flagrant de galanterie ! Et ne me laisse pas faire une trop longue grasse matinée.

Il prit tout juste le temps de retirer ses bottes et son armure de cuir avant de s’emmitoufler dans sa seule couverture : même avec le hamac, la nuit ne serait pas la plus confortable qu’il ait passé dans le désert. Malgré sa grande fatigue, il n'était pas certain de trouver le sommeil après avoir frôlé la mort d'aussi près.

[Voyageuse]

Il eût quelques difficultés à s'endormir. Et la nuit ne fut pas des plus calmes, en effet. Ses premières heures de sommeil furent entrecoupée de cauchemars l'éveillant à demi, en nage. Puis, dans la fraîcheur précédant l'aube, il finit par trouver l'apaisement et sombrer dans un sommeil plus profond.
Il se réveilla alors que le soleil était déjà haut dans le ciel, en nage sous sa couverture, et assoiffé. Eärundra, à quelques mètres de lui, agitait doucement le contenu d'un bol. La druidesse lui sourit doucement et prit la parole sans lui laisser le temps de protester.
- Tu avais grand besoin de dormir... J'ai préféré te laisser te reposer tout ton saoûl.

[Kasumi]

Kasumi s’étira et se passa une main sur le visage pour se donner une contenance et chasser les dernières bribes de fatigue.

- C’est vrai : tu as bien fait.

Il jeta un coup d’œil au ciel, cherchant à se rappeler l’heure. Il chercha aussi à réunir ses pensées : n’avaient-ils pas prévu de partir en reconnaissance à la mi-journée pour tenter de repérer le groupe de Huasasth ? Finalement, la gorge trop sèche pour réfléchir, il demanda simplement à la druidesse s’il leur restait un peu d’eau.

[Voyageuse]

Il put étancher sa soif avec de l'eau trop tiède, et la druidesse lui tendit presque aussitôt une tasse de thé. Elle avait fait un feu minuscule avec quelques herbes sèches, juste suffisant pour faire bouillir un peu d'eau. Le petit déjeuner fut frugal : ils devaient se rationner. Eärundra attendit toutefois qu'il se soit sustenté pour entrer dans le vif du sujet.
- Qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on retourne à l'oasis voir s'il subsiste quelque chose de nos bagages ? Est-ce qu'on fait un repérage vers l'ouest pour tenter de repérer les asabis qui nous intéressent ? Le soleil sera bientôt assez haut pour les dissuader de lever les yeux...

[Kasumi]

Kasumi n’était pas contraire à l’idée de se mettre en mouvement et tenter de rattraper une partie du temps qu’il leur avait fait perdre. Il tourna son regard vers le ciel puis vers la druidesse :

- Si les aigles sont assez en forme, j’aimerais qu’on puisse faire les deux. En commençant par tenter de repérer les asabis : ce sera sans doute plus court et il ne faut pas rater le bon créneau. Pour l’oasis, si l’autre groupe l’a déserté, il faudra que nous y récoltions de nouveaux des fruits et du bois mort. Je n’aime pas trop ponctionner les réserves naturelles deux fois au même endroit mais nous ne prendrons que le nécessaire et nous n’avons pas vraiment le choix. Il faudra aussi se montrer prudents et se poser un peu à l'écart pour ne pas risquer d'être pris dans une embuscade. Les asabis ont rancune tenace, ce n'est pas une révélation.

[Voyageuse]

- On a intérêt à se poser sur de la rocaille, s'il y en a aux alentours... peut-être au sud de l'oasis. C'est un terrain qui leur est moins favorable, ils ne pourront pas se cacher dans des trous. Mais il faudra se tenir prêt à filer s'ils apparaissent subitement. pas question de jouer les héros cette fois-ci, si tu veux mon avis... Nos vies sont plus importantes qu'une vengeance quelconque ou que récupérer un peu de matériel...
la druidesse se leva, s'étira, levant les yeux vers le ciel.
- Mais tu as raison, on va d'abord partir vers l'ouest pour survoler la caravane de Huasasth. Si toutefois ils se sont mis en route aujourd'hui... Puis cap au nord-nors-est et on rejoint l'oasis. Sauf si tu as encore faim ?

[Kasumi]

Le petit déjeuner avait été plutôt frugal mais il avait connu pire et il était bien conscient de la nécessité de se rationner tant qu’ils n’auraient pas pu faire le plein de provisions. De plus, le reproche à peine masqué à son attitude un peu trop téméraire de la veille avait un peu atténué la sensation de faim et affermi sa résolution.

- Faisons comme ça : nous mangerons après avoir récolté de quoi à l’oasis si c’est faisable. Je te suis.

Un nouveau vol, cela devenait une habitude : il ne frémissait même plus à la sensation désagréable de se faire broyer les os au décollage.

[Voyageuse]

Ils mirent le cap à l'ouest, comme prévu, et ne furent pas très long à repérer une caravane qui cheminait en direction des étranges formes rocheuses. Ils avaient apparemment quitté leur clan tôt dans la matinée, pour avoir autant cheminé. Selon toute vraisemblance, ils atteindraient la bordure de la zone rocheuse le soir, peu avant le coucher du soleil.
Bien sûr, ils ne pouvaient pas avoir la certitude qu'il s'agissait du groupe qu'ils cherchaient. Ils n'étaient pas nombreux, à peine une dizaine, et deux chameaux chargés de bagages les suivaient. Ils ne pouvaient en voir davantage sans descendre et prendre le risque de se faire repérer.
Ils mirent ensuite le cap vers l'oasis qu'ils atteignirent deux bonnes heures plus tard. Les aigles, heureux à l'idée de trouver un peu de fraîcheur, piquèrent sans en attendre l'ordre, et il fallut les rappeler à l'ordre pour ne pas qu'ils se posent au beau milieu de l'oasis, mais plutôt à la frontière sud, opposée au marigot, là où le sol était rocheux. Ils n'avaient vu personne, leurs agresseurs semblaient être partis... mais mieux valait rester prudent.

[Kasumi]

Kasumi eut un doute en survolant le premier groupe. Une dizaine d'asabis valides, des chameaux, l'apparence d'une caravane marchande : il n'était pas tout à fait exclu qu'il s'agisse du groupe qu'ils avaient croisé la veille. Pas impossible mais tout de même improbable sans doute. Il se promit d'en discuter plus tard avec Eärundra : peut-être sa vue perçante d'elfe aurait-elle noté quelque détail pouvant étayer ou exclure cette hypothèse.

Pour l'heure c'était l'oasis qui occupait ses pensées. La première reconnaissance n'avait rien donné mais si les asabis avaient décidé de leur tendre un piège, ils auraient forcément pensé à dissimuler leur présence du ciel. Kasumi mit pied à terre à la suite de la druidesse et s'approcha d'elle en désignant les arbres :

- As-tu le moyen de recruter un espion avant de s'engager là dessous ?

[Voyageuse]

La druidesse acquiesça et se concentra quelques minutes.
- Rien à signaler, finit-elle par certifier. Du moins, rien au milieu des palmiers et des épineux. ils peuvent aussi s'être dissimulé dans le sable en bordure de l'oasis, de l'autre côté. Ils savent creuser des trous...
Elle hésita, observant mieux l'oasis.
- Mais je pense que si on se contente de traverser le bosquet jusqu'au bord du marigot, là où nous étions hier, nous resterons suffisamment loin des sables pour avoir le temps de fuir au cas où il en jaillisse quelqu'un.

[Kasumi]

Kasumi jeta un œil à son tour, s'intéressant au trajet désigné et finit par hocher la tête :

- Je pense aussi. Rendons-nous au marigot pour vérifier qu'aucune surprise ne nous y attend. Les aigles pourront alors nous y rejoindre et s'abreuver si rien ne semble inquiétant.

Si tel était le cas, il avait bien l'intention de refaire provision de vivres pendant que les aigles prendraient un repos bien mérité. Mais ils n'en étaient pas là : les environs pouvaient dissimuler bien des dangers. Le rôdeur apprêta son arc au cas où il faille s'en servir sous peu et entama le parcours vers les arbres, attentif à chaque son, chaque mouvement, essayant de ralentir le rythme des battements de son cœur, l'adrénaline du chasseur - ou de la proie.

[Voyageuse]

Ils avancèrent aussi prudemment qu'ils le purent, tous les sens aux aguets. Les bruissements des insectes, les cris des rares oiseaux, tout paraissait parfaitement normal. Ils atteignirent le marigot sans encombre et rejoignirent leur campement de la veille, pour constater qu'il n'en restait rien. Les asabis avaient tout emporté, vêtements, nourriture, même la provision de bois. On voyait nettement les traces au sol. On repérait, également, la direction qu'avait prise la caravane en repartant : le nord, à l'opposé de là où se trouvait la zone rocheuse où ils avaient passé la nuit.

[Kasumi]

Kasumi ne s'était pas attendu à autre chose de la part des asabis, tout juste assez civilisés pour vendre ce qu'ils pillaient de son point de vue. En constatant qu'il ne restait pas le moindre de leurs vêtements, il osa une plaisanterie pour détendre l'atmosphère :

- Au moins nous les repèrerons facilement s'ils devaient avoir la malchance de recroiser notre route : l'un d'eux portera des vêtements de druidesse bien trop petits pour lui ! Sans vouloir t'offenser bien entendu !

Il s'approcha de l'eau avant d'ajouter, plus sérieux :

- Peux-tu vérifier si l'eau n'a pas été empoisonnée ? Les aigles doivent avoir soif. Puis nous irons voir s'il reste quelques fruits mûrs à emporter. Je préfère que nous ne nous séparions pas. Et il ne faut pas traîner si on veut arriver à la passe avant les asabis.