[Habitation] Le clos des roses

[Kasumi]

Ce fut Amélie qui répondit puisqu'elle était native de la région :

- Sur place, nous pourrons loger dans mon appartement près de mon atelier. Mais si nous devions battre la campagne autour de la ville, il faudrait peut-être tout de même emporter une tente ou deux et du matériel de couchage. Nous pourrions aussi en trouver à Cojum : ce n'est pas une métropole mais il y a tout de même de nombreuses boutiques pour voyageurs. Ce ne sera pas vraiment nécessaire de se charger comme des mules et on pourra acheter ou louer ce qui nous manque sur place. Enfin, si nous en avons les moyens... Il vaut mieux emporter quelques vêtements de rechange déjà.

[Althéa]

Angèle sourit à la jeune femme qui avait spontanément proposé de les héberger. Elle suivait une nouvelle fois la même lignée que sa mère. Et ses préconisations étaient tout sauf idiotes.

"Très finement observé. Et tu nous ôtes une épine du pied pour l'hébergement. Allons pour les vêtements de rechange et les tentes. Je suppose qu'il vaut mieux prévoir du chaud."

Peut-être neigeait-il à Cojum, même en ce milieu de printemps.

[Kasumi]

Amélie confirma d'un hochement de tête et d'une voix assurée : on parlait de sa région natale après tout !

- Oui et des vêtements de pluie aussi : on a coutume de penser qu'il fait toujours plus beau qu'à Manost mais c'est une erreur : le temps peut vite changer surtout en cette saison. Après tout, il arrive même qu'il pleuve à l'intérieur et sans signe avant-coureur ! Alors prévoit des bottes et un manteau imperméable. Je pense que nous n'aurons pas de mal à vous en trouver un, Malo. Et au pire vous avez à peu près la même taille que mon compagnon. Il vous prêtera ce qu'il vous faut.

[Althéa]

Il n'y avait pas de vêtements d'homme mais bien de vêtements de pluie. Morgan voyait beaucoup et faisait à peu près sa taille. En retroussant les manches et ajustant à la taille, il y aurait aussi de quoi vêtir Amélie. Mais peut-être la jeune femme qui était venue depuis Cojum possédait déjà ce genre de vêtements. Seul restait Malo.

"Frère Gontrand vous trouvera sûrement des vêtements pour la route. Mais je peux aussi demander à l'un de mes amis."

Dimitri accepterait sûrement de lui rendre ce service.

[Kasumi]

Malo parut clairement gêné par la proposition mais – sans le sou et sans affaires – il était bien forcé d’accepter l’une ou l’autre proposition d’aide. Il répliqua cependant sans grand enthousiasme :

- Prêter ses vêtements à un parfait inconnu ne doit pas être chose facile. Je crois que Frère Gontrand saura effectivement me trouver quelques affaires qui m’iront. J’ai déjà une grosse dette envers lui et une plus grande encore en ce qui vous concerne alors ne vous embarrassez surtout pas avec ça. En plus, si je viens véritablement de Cojum, il y a un peu d’espoir que je retrouve ce qu’il me manquera une fois sur place.

[Althéa]

Angèle acquiesça, il ne devait pas être facile de faire l'aumône, même quand cela s'avérait plus que nécessaire.

"Ne vous en faites pas pour ce qui me concerne. Vous voir rétabli et en plein possession de votre mémoire me dédommagera aussi bien. Pour le moment, préoccupez-vous plutôt du voyage et de ce que vous risquez de trouver là-bas."

Elle avait parlé d'un ton doux, avec un demi-sourire. Elle espérait qu'il se sentirait mieux.

[Kasumi]

Les paroles rassurantes ou simplement le fait qu’Angèle s’intéresse à lui avaient fait leur effet et il lui retourna un sourire charmant et une réponse apaisée :

- Que nenni ! La légendaire philanthropie des paladins et leur compassion est une chose mais j’espère bien parvenir à vous rendre service à mon tour une fois cette affaire terminée. Enfin, si vous n’en avez pas assez de me voir à ce moment ! Non, ne répondez pas tout de suite : l’avenir est incertain. Et plein de promesses aussi : il doit bien y avoir un moyen de vous aider vous ou l’un de vos amis et si je suis dans le besoin aujourd’hui, je pense que ce que nous découvrirons me donnera des possibilités de rembourser ma dette.

[Althéa]

Angèle hésita quelque peu avant de répondre. D'un coté, elle risquait de révéler plus qu'elle ne le voudrait, de l'autre, elle acquitterait définitivement Malo de sa dette. En même temps, peut-être était-ce le moment ou jamais pour en parler.

"J'ai une dette envers les habitants de Cojum. Elle remonte à quelques années maintenant. Je me suis déjà rendue là-bas ... Tout du moins, j'ai été malade sur la route et je suis arrivée là-bas en assez mauvais état. Je n'ai eu la vie sauve que parce que la personne avec qui je voyageais a croisé la route de deux mages qui nous ont téléportées. Sans eux ... Mais j'ai été soignée à Cojum et me suis rétablie là-bas. Tout ce dont je me souviens la chambre dans laquelle j'ai passé ma convalescence et aussi que je dois beaucoup aux habitants dont certains, en plus de m'avoir sauvée m'ont prêté quelques livres pour m'empêcher de m'ennuyer. Si vous êtes Cojumite, vous avez largement remboursé votre dette envers moi."

Elle eut un sourire tranquille en direction d'Amélie qui vive comme elle l'était avait identifié sa compagne de route.

[Kasumi]

Malo parut surpris par cette révélation mais le sourire qu'il arborait montrait qu'il appréciait la confidence, que cela n'en rendait que plus humaine la paladine de Tyr qui l'avait accueilli chez elle presque sans se poser de questions.

- En cela, vous avez prouvé que vous aviez largement le même sens de l'accueil que mes compatriotes supposés ! J'espère que vous ne serez pas trop déçue s'il s'avère que je suis un manostien pur et dur au bout du compte ?

[Althéa]

Elle faillit lui répondre qu'elle ne reconnaissait pas en lui la mentalité manostienne mais plutôt l'ouverture d'esprit luménienne ou la curiosité cojumite mais s'abstint. Elle n'aimait pas dénigrer sa cité. Elle eut pour Malo un sourire tranquille.

"Non, je ne serai pas déçue. Ce qui compte est que nous trouvions qui vous êtes. Tant que nous ne découvrons pas que vous êtes un tyrite et que vous avez plein de textes de loi à me faire rédiger ..."

Pire encore, il était peut-être parent d'Hilare. Même s'il ne leur ressemblait en rien, on ne savait jamais.

[Kasumi]

Malo arbora cette fois un franc sourire et ne tarda pas à saisir la balle au bond :

- Oh, maintenant que vous le dites, j'ai bien peur de me souvenir... Effectivement je suis un homme de loi, c'est incontestable ! Je vous suggère de filer directement à la bibliothèque, plutôt que de préparer vos bagages, et de me recopier l'intégralité de la législation locale manostienne. Ça me fera un peu de lecture pendant le voyage et étendra ma culture générale.

[Althéa]

Angèle sourit à demi. Le fait que Malo avait de l'humour ne le rendait que plus appréciable. Elle continua sur le même ton.

"Un homme de loi ! Comme c'est appréciable. Je sais alors que comme moi, vous ne vous promenez jamais sans votre code pénal. Vous savez, ce gros volume de deux mille cinq cent pages. J'hésitais à l'emmener avec moi. Mais comme vous vous proposez gentiment pour porter une copie, je me dis que ce n'est pas un petit poids en plus qui vous fera peur. Puisque c'est pour la bonne cause."

Elle essaya de ne pas rire.

[Kasumi]

Malo força peut-être le trait en se mettant la main sur le cœur pour répondre avec emphase :

- Je vous le jure sur mon honneur : si devenir votre porteur est votre désir, alors c'est que c'est mon destin !

Malheureusement - ou pas - il gâcha son bel effet en pouffant de rire. Il fallait reconnaître que le fou-rire d'Amélie n'aidait pas à faire mine de conserver son sérieux.

[Althéa]

Angèle parvint pas à rester sérieuse bien longtemps face à Malo et éclata de rire à son tour. C'était une sorte de prolongement de l'euphorie de la bataille d'eau qui chassa les tensions accumulées. Elle retrouva toutefois bien vite son sérieux, comme honteuse de s'être laissée prendre. Souriant toujours, elle reprit.

"Donc des vêtements chauds, des couvertures et une tente. Je pense pouvoir trouver ça."

C'était bien sûr dans la maison, mais où ? Morgan n'était pas la femme la plus ordonnée du monde. La dernière fois, les tentes étaient dans l'atelier. Peut-être s'y trouvaient-elles toujours.

"Je reviens."

Elle s'éclipsa pour vérifier ses pensée et fut rassurée en voyant leurs toiles. Elle emmena la première dans le salon. La seconde attendrait.

[Kasumi]

Amélie et Malo attendirent son retour qui ne tarda pas trop du reste puis la rejoignirent dans le salon. Il était grand temps de procéder aux préparatifs et c'était là une tâche collective dans laquelle leur invité excella aussitôt, prenant l'initiative de diriger la manœuvre. Il ne savait pas quels objets étaient à leur disposition ni où ils se trouvaient dans la maison mais ses suggestions et son sens de l'organisation leur fit gagner beaucoup de temps. Il était probable que son passé marqué par de nombreuses expéditions refaisait surface en cet instant. Bientôt, deux tentes, trois sacs de couchages, autant de couvertures de rechange, de quoi cuisiner sans trop s'encombrer, des nécessaires de soin ainsi que des couteaux, des cordes et une dizaine de menus objets auxquels les deux jeunes femmes n'auraient jamais pensé encombraient le salon.

- Bon, il ne reste plus que les vêtements et aussi des sacs pour transporter tout ça. Je crois que si nous nous répartissons les poids, nous pourrons nous passer d'une mule de bât mais tout juste !

Cette dernière remarque avait été prononcée dans la bonne humeur comme toute l'opération rondement menée en à peine... deux ou trois heures.

[Althéa]

Elle savait où se trouvaient les sacs et alla les chercher sans tarder. Ils étaient pratiques et très souvent utilisés. Munis de bretelles, ils pouvaient se porter dans le dos. Ne restait plus qu'à les remplir. Elle gratifia Malo d'un regard admiratif. Sans son sens pratique, les préparatifs auraient duré beaucoup plus de temps.

"Voila donc une opération rondement menée. Il nous reste assez de temps pour une deuxième tasse de thé."

A vrai dire, il restait toujours assez de temps pour une tasse de thé.

[Kasumi]

Ses deux invités étaient parfaitement de son avis au moins sur ce dernier point. C'est donc avec un bel enthousiasme qu'ils s'attablèrent à nouveau : ranger les sacs pouvait attendre : il avait encore beaucoup de temps devant eux d'autant que le départ était prévu pour le surlendemain seulement. Alors que l'eau avait fini de chauffer, le Clos se fit fidèle à sa réputation puisque l'on toqua à la porte de devant. Des coups secs et dynamiques qu'Angèle identifia sans peine...

[Althéa]

Etait-ce Sambre ou bien Meridith ? Elle hésita quelque peu. Si Sambre avait un caractère à massacrer les portes, Meridith était énergique. Elle abandonna à regret sa tasse à moitié vide et se leva pour aller ouvrir.

Elle espéra fugitivement que ce ne serait pas Dimitri qui prendrait assez mal d'avoir une sorte de concurrence. Et aussi que ce n'était pas Séraphin qui venait faire le ménage dans ses habits de femme. Elle inspira un grand coup pour se donner du courage et actionna la poignée.

[Kasumi]

La porte s'ouvrit sur un jeune homme souriant : Dimitri tenait un pli dans sa main et déclara d'un ton enthousiaste :

- Bonjour Angèle. J'ai bien lu ton message... Alors comme ça tu pars en voyage ? Tu voulais me voir ? Je peux entrer ?

Il cherchait déjà - inconsciemment sans doute - à regarder par dessus son épaule.

[Althéa]

Elle eut une seconde de panique avant de se ressaisir. Après tout, Dimitri était son ami. Les amis des amis devenaient des amis, non ? Dans tous les cas, elle ne lui mentirait pas.

"Entre. Amélie et Malo sont là. Tu sais, c'est le jeune homme dont Louison nous a parlé et qui avait été recueilli au temple d'Ilmater. Il retrouve progressivement la mémoire. Amélie et moi allons l'accompagner jusqu'à Cojum pour l'aider."

Non, elle ne faisait rien de mal. Alors pourquoi se sentait-elle coupable ?

[Kasumi]

Angèle vit pourtant le visage de son ami se décomposer au fur et à mesure où elle parlait. Son teint était devenu franchement pâle quand il fit le rapprochement avec la personne mentionnée sur le billet de la paladine. Hésitant sans doute entre entrer à sa suite et fuir à toutes jambes, Dimitri répondit d'une voix qui se voulait détachée mais tout de même un peu éraillée, trahissant une émotion qu'il cherchait à masquer :

- Ah... C'est donc lui, cette personne que Sambre t'a demandé d'aider... Et euh... Vous partez quand ?

A la façon dont il avait hésité sur le mot personne, il était évident qu'il ne s'était pas attendu à ce qu'il s'agisse d'un homme.

[Althéa]

Elle pouvait lire les émotions de Dimitri comme dans un livre ouvert. La mauvaise surprise qu'elle lui offrait lui fit mal. Il fallait qu'elle temporise pour qu'il se sente mieux.

"Après demain pour régler les préparatifs du voyage. Mais entre donc, j'aimerais bien te présenter. Tu es une des personne qui compte le plus pour moi ici. Je ne peux pas partir sans que tu sois au courant."

Ce qui était vrai. Dimitri était avec Meridith et Théodora l'un de ses meilleurs amis. Elle lui sourit avant de lui tendre le bras.

"Tu veux bien venir prendre le thé avec nous ?"

[Kasumi]

Dimitri hésita, tourna la tête - paraissant sur le point de refuser - mais se ravisa tout de même :

- Très bien... Voyons à quoi ressemble ton nouvel ami...

Malgré tout, Angèle sentait qu'elle devait un peu tirer son ami par le bras pour qu'il la suive et qu'il le faisait - sinon à contrecœur - tout du moins avec la plus grande pondération. Il s'était composé un visage avenant et salua même Malo en tendant une main que le convalescent serra avec chaleur. Toutefois, Dimitri avait du mal à masquer ses sentiments pour la paladine qui le connaissait si bien. Il ne s'était pas attendu à un homme sur le pas de la porte. Maintenant, il en découvrait un qui avait à peu près l'âge d'Angèle et qui était séduisant et mystérieux qui plus était. Un homme qui passerait les prochaines semaines presque seul avec l'élue de son cœur. Qui effectuerait un voyage dont il aurait eu lui même envie. Alors, la jalousie était clairement palpable dans le regard et les expressions de Dimitri sinon dans son discours poli et déférant.

[Althéa]

Dimitri ... Elle comprenait sa jalousie et s'en voulait de lui avoir adressé le pli. Tout en sachant qu'il l'aurait appris tôt ou tard. Elle aurait voulu lui dire de ne pas s'inquiéter, que Malo n'était qu'une personne de passage pour laquelle elle ne ressentait rien à part une certaine empathie. Elle aurait aussi voulu prétendre qu'elle l'aimait et qu'elle serait toujours là pour lui. Mais cela aurait été un mensonge. Il était son ami, et il fallait qu'il l'accepte.

"Dimitri, je te présente Malo. Malo, voici Dimitri, un de mes meilleurs amis et compagnon de plaidoirie. Nous avons passé le concours tous les deux et attendons les résultats. Dimitri, tu connais Amélie."

Elle avait espéré de tout coeur la présence de Meritih, mais elle n'était pas là ... Elle en était quitte pour un grand moment de solitude.

[Kasumi]

Moment de solitude et aussi emprunt d'une certaine fraîcheur derrière les dehors polis de la conversation. La présence de Dimitri avait quelque peu jeté un froid sur l'insouciance et la légèreté de ton du début d'après-midi. Dimitri posa néanmoins quelques questions et écouta poliment les réponses de Malo et lui rendit la pareille. La conversation était anodine mais les deux femmes pouvaient néanmoins percevoir les signes d'une tension latente. A tel point qu'Amélie chercha du regard son aîné et déclara d'un ton plus ou moins innocent :

- Angèle, il n'y a plus de thé, tu veux bien m'aider à en préparer de nouveau ?

Une invitation à quitter la pièce et à lui parler en privé sans aucun doute.

[Althéa]

"Je ... Oui, bien entendu."

Elle se leva avec une certaine raideur. Elle se sentait très mal et complètement idiote. Elle avait invité Dimitri à prendre le thé pour ne pas qu'il se sente exclu, relégué au second plan. A présent, elle le regrettait amèrement. Elle-même avait tendance à déguerpir quand on lui parlait de sentiments. Et elle avait extrêmement de mal à démêler ceux des autres ...

"Qu'est-ce que j'ai fait ... Qu'est ce que je peux faire ?", demanda-t-elle à sa cadette.

[Kasumi]

Amélie avait sans doute devancé sinon la question au moins le malaise de la paladine. Elle lui adressa un sourire apaisant tout en versant de l'eau dans la bouilloire.

- Il n'y a pas grand chose à faire je le crains. C'est lui qui s'est fait des idées à ton sujet : il est temps qu'il atterrisse et se fasse une raison, quoiqu'il pense. La seule chose que nous pouvons envisager, c'est préparer des pansements, maintenant je sais où ils sont !

Cette dernière remarque s'était voulu légère mais elle tombait tout de même franchement à plat...

[Althéa]

"Je suis désolée pour lui mais je ne l'aime pas. Et j'espère que Malo ne va pas aller se mettre les mêmes idées en tête sinon ça n'ira pas. Je ne peux pas ..."

Elle avait parlé doucement pour ne pas être entendue des deux hommes. Sa voix angoissée se brisait quelque peu. Quand on lui parlait de sentiments, elle s'enfuyait au galop, et même sans cheval. Elle ne voulait pas remplacer Morgan, elle n'en avait pas la force.

[Kasumi]

Amélie lui adressa un sourire triste et, comme si elle avait perçu ses idées de fuite, elle lui adressa une brève accolade tout en répondant par un chuchotement à la fois grave, complice et sincère :

- Je sais bien. Les hommes sont parfois comme ça : ils ont le besoin d'être aimés. Mais ils se feront une raison ! Tu es quelqu'un qui mérite d'être aimé mais surtout pas contre sa volonté. Et personne ne se mettra jamais en tête de la remplacer. Elle est à toi, à nous. Elle était unique et le restera quoiqu'il advienne.

[Althéa]

Elle serra un bref instant Amélie dans ses bras. Morgan était unique et multiple à la fois. Surtout présente malgré son absence. Elle aurait dû être là. Elle se serait amusée de la situation et aurait meublé sans mal la conversation. Le vide qu'elle laissait à cet instant lui faisait mal. Elle se força malgré tout à sourire, pour chasser les nuages dans les yeux d'Amélie.

"Bon, le thé ne va pas tarder à être prêt. Peut-être qu'on devrait retourner voir nos deux invités avant qu'ils se disputent."