[RP solo] Alexiel, sur la route

[Alexiel]

Quelque part sur la route qui rallie Melandis par le nord...

La route, encore. Je la déteste. Combien de précieuses heures de mon existence aurai-je passé sur la selle, la tête dans le vide, les fesses au martyre et une panse de cheval entre les jambes ? Si encore je pouvais voyager à la faveur des ombres, je saurais apprécier la douce morsure de Shar – mais les auberges d'étape ne semblent pas avoir envisagé cette option. Et, bien entendu, plus on avance, plus le soleil tape et plus la sécheresse vous prend la gorge. J'arriverai en ville avec le physique d'un golem de poussière et une odeur de charogne avancée.

Un jour, il faudra que je me domestique un mage, ou que je m'approprie un portail, ce n'est pas ce qui doit manquer sur un trajet aussi fréquenté... Bah, c'est égal, encore deux journées inutiles à pousser ma croix sur la carte, et je retrouverai la sympathique puanteur de ma cité natale. Mais oui, sympathique, je pèse mes mots. C'est comme de rendosser de vieilles nippes tellement imprégnées de crasse qu'elles ont gardé vos formes... Melandis, qui aurait- jamais cru que tu en viendrais à me manquer ? Avec le départ de tous ces crétins pour la guerre, l'ambiance doit être assez particulière. La garde en sous-effectif, les dames esseulées... Mmmh, et les coreligionnaires du despote en roue libre, aussi.

Bon sang, cette énergie que je gaspille à donner des éperons ! Allez, ma carne, encore un effort. Dès ce soir, tu pourras crever.

[Alexiel]

Cela fait désormais plus de deux semaines que je n'ai plus de groupe – je les ai dénoncés au bailli du dernier village, dans les montagnes ; si j'osais, je me serais un peu attardé pour assister à leur exécution. Bah, c'était la chose à faire : ils commençaient à contester, à en savoir un peu trop sur mon compte. Ah ah, la mine de ce naïf, quand je lui ai dit être un voyageur leur ayant échappé !
Et maintenant ? Travailler un peu pour l'Eglise de Shar, piller un peu sur les routes ? Tandis que les imbéciles s'en vont-en-guerre, mes projets ne chôment pas. Ils ne chômeront jamais : tant qu'il y a de la terreur et du sang, ça me va. Elyntharra aussi aimera, ma douce démone... j'en suis certain.

Reste à reconstituer une équipe viable, et si possible, un peu plus docile. J'espère trouver ce qu'il me faut en exécutant une traditionnelle tournée des tavernes. Gageons que je n'aurai pas même besoin d'offrir à boire pour trouver des oreilles attentives. Et puis, qui sait ? Peut-être sera-ce moi qui me joindrai à quelque sanglante excursion. Le soleil tape décidément bien fort aujourd’hui, et je me sens d'humeur à conquérir le monde.

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