[Bâtiment] Temple d'Ilmater

[Kasumi]

Malo parut sur le point de chercher ses mots mais il se contenta finalement de saluer poliment les deux jeunes femmes avant de s'esquiver à l'intérieur du temple, les laissant rentrer seules au Clos. Il n'était pas encore très tard mais le ciel prenait une teinte bleu sombre et l'air fraichissait, forçant Amélie à resserrer son manteau autour de ses épaules :

- Pour une après-midi fructueuse, elle l'a été ! On devrait vraiment faire ça plus souvent : je trouve qu'on est très douées toutes les deux. Enfin, surtout toi : Malo a à peine remarqué ma présence !

Son léger sourire montrait combien elle n'était pas jalouse et cherchait simplement à taquiner gentiment son amie.

[Althéa]

Elle posa brièvement la main sur l'épaule de son amie.

"C'est parce que je suis plus grande. Malheureusement, c'est toujours les grands qu'on remarque en premier."

Elle s'interrompit, eut un sourire penaud.

"Désolée, ce n'était pas drôle du tout. Encore une fois, nous ne serions arrivés à rien sans toi."

[Kasumi]

Amélie la surprit en lui donnant une accolade aussi spontanée que sincère.

- C'est vrai que tu es fichtrement grande ! Comme toutes les paladines d'après Marvin ! Et belle aussi ! Enfin, ça il n'osait pas le dire trop fort en ma présence.

Elle se perdit un instant dans un moment de nostalgie et passa une main sur son visage avant d'ajouter d'un ton calme :

- Allez, nous devrions rentrer : il n'est pas encore trop tard pour prendre une dernière tasse de thé qui nous fera le plus grand bien.

[Althéa]

Leur premierobjectif était le temple Ilmate et plus précisément Malo. Aussi se hâtèrent-elles. Angèle, malgré les nombreuses allées et venues de ses concitoyens ne put s'empêcher de remarquer le marasme ambiant. Les gens étaient pressés, inquiets. Si Manost n'avait jamais été une ville chaleureuse, elle semblait froide à présent.

L'humeur assombrie, elle franchit les portes du temple Ilmate et demanda à voir Frère Gontrand.

[Kasumi]

Frère Gontrand les accueillit immédiatement et le sourire qu’il arborait était sans doute susceptible de remonter un peu le moral de la paladine :

- Je ne sais pas comment vous vous y êtes pris mais vous avez vraiment fait des miracles avec mon patient ! Je n’avais jamais assisté à des progrès aussi fulgurants. Il m’a confié que vous aviez découvert son nom et qu’il souhaitait se rendre à Cojum sous peu…

Le prêtre hésita un instant puis enchaîna :

- Je ne recommande pas un long voyage, il est encore convalescent. Cependant, je suis tout à fait prêt à contacter des confrères maîtrisant la téléportation si vous souhaitez vous y rendre d’ici à quelques jours.

[Althéa]

Angèle retrouva en effet le sourire. Avec un peu de chance, ils pourraient se rendre à Cojum en évitant un trajet, long, pénible et potentiellement dangereux. Elle n'en croyait pas vraiment ses oreilles. Elle répondit.

"En effet, d'autant qu'il y a peut-être des gens en danger. Nous n'avons aucune trace des autres membres de l'expédition. J'espère d'ailleurs qu'il n'est pas trop tard ..."

[Kasumi]

C'était là un élément que le clerc devait assurément comprendre. Même en une époque aussi trouble où plus personne n'était réellement en sécurité, où le danger était la norme et pas seulement pour les esprits aventureux. La guerre ne frappait pas Cojum - aux dernières nouvelles - mais les routes promettaient en effet d'être dangereuses : trop de soldats avaient dû abandonner leurs patrouilles pour se presser sur le front sans parler de possible incursions mélandiennes. Le frère Gontrand garda cependant ces réflexions pour lui et se contenta de hocher la tête en désignant la porte menant aux chambres de soin :

- Malo vous attend avec impatience je crois. Non, j'en suis certain : il m'a beaucoup parlé de vous et posé des questions à votre sujet mais peut-être ne devrais-je pas vous le dire ?

[Althéa]

"Oh ?"

Angèle n'arriva pas à masquer sa surprise. Malo parlait de lui et avait posé des questions ? Elle commença à se sentir un tantinet inquiète. Et curieuse aussi.

"Des questions ?"

[Kasumi]

"C'est bien normal, non ? Après tout, vous êtes presque aussi peu disserte que moi sur mes origines. Et reconnaissez que j'ai la plus parfaite des excuses !"

C'était la voix de Malo, évidemment : il était probable qu'il ait entendu leur conversation et décidé de quitter sa chambre pour aller au devant des deux jeunes femmes. Il se tourna vers le prêtre et lui adressa une grimace :

"Quant à vous : je me doutais que vous péroreriez comme une pie mais je vous devais bien quelques confidences après que vous vous êtes occupé de moi."

[Althéa]

Angèle avait sursauté et s'était tournée vers le jeune homme. Depuis combien de temps les écoutait-il ? Dans tous les cas, il pouvait se targuer de l'avoir surprise. Elle ne put s'empêcher de l'observer avec un air amusé, un tantinet circonspect cependant. Il avait l'air encore plus en forme que la veille et ne manquait pas d'humour. Aussi décida-t-elle de le prendre au jeu.

"Si vous vous posez des questions, je pourrais peut-être répondre directement. Dans la mesure du possible et du raisonnable bien sûr."

[Kasumi]

Son interlocuteur lui dédia un sourire cocasse et répondit avec aplomb :

- C'est que vous m'intimidez : je ne sais pas si j'oserais !

Il adressa un clin d'oeil à Amélie qui lui rendit bien avant de poursuivre du même ton léger :

- Mais je vais tout de même vous en poser une : ce panier, dois-je deviner son contenu ? Ne me dites pas qu'il contient un pique-nique, ce serait trop beau !

[Althéa]

Angèle croisa les bras sans se départir de son sourire.

"Pas de questions alors ... Mais puisque vous voulez savoir, vous avez raison. Il y a dans ce panier un pique-nique préparé par les soins de cette jeune fille. Nous avions l'intention de vous emmener déjeuner dehors. Si toutefois Frère Gontrand est d'accord, bien entendu."

Elle se demanda si elle l'intimidait vraiment, en fin de compte.

[Kasumi]

Malo sembla ravi par la réponse à défaut d'être complètement surpris et le regard insistant qu'il adressa au prêtre dissuada sans doute ce dernier d'émettre la moindre objection :

- Très bien. Mais tâchez de ne pas trop vous éloigner tout de même.

"Ne vous en faites pas !"

La réponse avait été conjointe, Amélie et Malo parlant d'une même voix ce qui fit sourire les deux intéressés. Celui-ci s'approcha d'Angèle et osa d'un ton léger :

- Puisque notre jeune amie a pris soin de préparer et de porter le panier de notre déjeuner, consentiriez-vous à m'offrir votre bras pour la promenade. C'est que je ne me déplace pas encore tout à fait librement, voyez-vous ?

[Althéa]

Il fallait sans doute falloir qu'elle s'habitue à prêter son bras pour un oui ou pour un non. A Manost, ce geste n'était pas courant. Les gestes d'affection existaient, certes mais se donnaient surtout dans un cadre privé. On ne faisait pas vraiment étalage de ses sentiments, même s'ils étaient réels.

Mais d'un autre coté, Malo était encore faible. Et un peu d'attention ne faisait pas grand mal. Elle hocha la tête avec un sourire.

[Kasumi]

Ce dernier se pressa peut-être un peu vite vers elle pour rendre vraiment crédible son excuse mais il était trop tard pour se raviser et on pouvait tout de même lui laisser le bénéfice du doute tant il arborait un air innocent.

- Où avez-vous prévu d'aller ?
- C'est une surprise, répondit spontanément Amélie.
- Va pour la surprise alors !

HRP : je te laisse nous emmener là bas, décrire un peu le paysage ou l'ambiance si tu le souhaites. Oui je sais : je suis le MJ mais on est encore chez toi

[Althéa]

Amélie avait l'air d'aller mieux et elle se sentit rassurée. Avec elle et Malo, elle gagna le temple ilmate. Les événements se précipitaient et sous peu elle serait à Cojum. C'était un tantinet étrange. Morgan aurait pris ce détour avec philosophie. Elle se sentait franchement inquiète. Et elle n'avait personne auprès de qui se rassurer. Elle ne voulait pas inquiéter Amélie avec ses états d'âme. Elle aurait pu écrire à Soren mais ne voulait pas le submerger de lettres. Elle serait sûrement de retour quand il la recevrait. Mais il y avait Méridith à qui elle devait faire part de son départ. Elle irait la voir dès que possible.

[Kasumi]

Les démarches concernant le départ prochain de Malo furent réglées en un tournemain. A leur entrée, ils trouvèrent le frère Gontrand dans la salle principale de prière et ce dernier ne parut ni surpris par leur projet de départ dès le surlendemain ni par les intentions de son patient pour l’après-midi. Il s’enquit simplement de ses projets pour le soir même et Malo le rassura sur le fait qu’il profiterait bien de l’hospitalité des Ilmates pendant les deux dernières nuits qu’il comptait passer à Manost.

En moins de dix minutes, ils se retrouvaient à nouveau dans la rue, libres d’envisager comme ils l’entendaient les différents préparatifs de leur voyagecojumite.

[Althéa]

L'aube repoussait l'ombre dans les rues vides. Angèle, frileuse marchait d'un grand pas. Il lui avait été difficile de franchir la porte du Clos. Comment le trouverait-elle à son retour ? En serait-elle de nouveau la seule occupante avec une Amélie repartie avec Marvin ? Elle le saurait bien assez tôt. En attendant, elle devait se concentrer sur sa quête prochaine. Devant le temple de tyr, elle adressa à son dieu une prière silencieuse. Puis demanda à Sunie de veiller sur Amélie et sur Marvin pour que jamais ils ne se retrouvent soudain seuls comme elle l'avait été à la disparition de Morgan...

Elle s'arrêta devant les humbles portes du temple du dieu souffrant. Elle ne s'attendait pas à les trouver ouvertes à cette heure.

[Kasumi]

Angèle dut en effet réunir son courage et frapper à la porte pour qu'on la lui ouvre mais ce n'est ni Frère Gontrand ni un novice qui le fit. Au contraire, c'est un Malo habillé de pied en cap qui se tenait de l'autre côté du battant et ne semblait plus se tenir d'impatience.

- Bonjour Angèle ! Je n'arrivais plus à dormir tant je vous attendais avec impatience. Entrez, je crois que les autres dorment encore.

L'homme semblait en effet seul dans la salle principale du temple et l'écho de leur voix résonnait avec une acoustique étrange en cette heure si précoce.

[Althéa]

Angèle lui adressa son premier sourire de la journée quoi qu'un peu ensommeillé. Elle non plus n'avait pas beaucoup dormi. Appréhendant le départ, elle s'était tournée et retournée dans son lit avant de s'assoupir juste avant l'aube.

Malo était vêtu de pied en cap et avait l'air plein d'énergie. Elle lui enviait quelque peu cette assurance. Peut-être était-ce un vestige de son ancienne vie. Elle chuchota pour ne pas réveiller les dormeurs du temple.

"Comment allez-vous ? Etes vous prêts pour le départ ? Il me semble voir que oui."

[Kasumi]

Malo la mena à l'intérieur avant de répondre lui aussi en murmurant :

- Je vais bien. Et oui, je suis prêt même si c'est un peu ridicule puisque nous devons attendre l'ami de Frère Gontrand avant de nous mettre en route. Vous voulez manger quelque-chose ou aller au jardin en attendant ? Je me sens toujours un peu coupable de vous faire quitter votre maison surtout de bon matin alors n'hésitez pas à me demander tout ce qui pourrait vous faire plaisir pour compenser !

[Althéa]

Elle n'avait pas faim du tout, du moins pour l'instant. Mais peut-être que son angoisse se dissiperait quelque peu avec l'air frais.

"Peut-être que voir un autre jardin me fera du bien."

Elle sourit à Malo. Il avait l'air parfaitement rétabli et capable d'aller de l'avant. L'espace d'un instant, elle se dit qu'elle était folle de suivre un parfait inconnu dans une quête dont elle ne savait aucunement l'issue avant de décider qu'elle devait mener la quête des origines du jeune homme jusqu'au bout.

[Kasumi]

Malo passa le premier devant l'autel consacré au dieu qui pleure puis mena la paladine dans le petit jardin qu'elle avait déjà appris à connaître. Il ne ralentit pas devant le potager dédié aux herbes médicinales et la mena plutôt vers le banc qu'ils avaient déjà partagé il y a quelques jours en un moment qui semblait déjà si lointain.

- J'imagine que vous vous sentez nerveuse à l'idée d'un tel voyage ? Je voudrais vous rassurer en vous disant que je sais où je nous mène mais ce n'est malheureusement pas le cas et je ne voudrais pas vous mentir.

[Althéa]

Il ne mentait pas et elle n'avait pas de raisons de lui mentir non plus.

"Oui, je me sens nerveuse moi aussi. Je n'ai pas vraiment l'habitude des périples de cet acabit. Et je dois bien avouer que l'inconnu à tendance à me déstabiliser."

Elle était certes paladine et avait donc reçu une formation martiale de haut rang mais cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas touché une épée à part pour l'entraînement. Elle espéra ne pas avoir à en faire usage de même que le voyage n'éprouverait pas trop ses forces. Elle n'avait plus vingt ans ni la vigueur qui allait avec.

[Kasumi]

Malo était suffisamment fin pour appréhender une partie de ses doutes et il tenta de se faire rassurant :

- Je ne sais vraiment pas ce qui nous attend à Cojum mais c’est une ville sûre même en ces temps difficiles. Je ne nous ferai pas prendre de risques et – s’il advenait que nous devions quitter les abords immédiats de la ville – nous ne le ferons que si nous pouvons recruter sur place une escorte de confiance. Ce n’est pas que je n’aie pas confiance en vos capacités à nous protéger mais je ne veux pas que la recherche de mon passé soit un prétexte à nous mettre en danger. Enfin, nous avons fait le maximum de préparatifs dont nous étions capables : il ne nous reste plus qu’à aviser de ce qui arrivera sur place. S’inquiéter de tout ce qui pourrait arriver ne servirait qu’à nous faire du mauvais sang.

[Althéa]

Malo avait visiblement une idée précise de ce qui les attendait et elle se sentit rassurée. Ce n'était pas comme s'ils partaient à l'aveuglette sans rien avoir prévu. La perspective de revoir Cojum redevint plus attrayante.

"Alors je vous fais confiance tout comme vous pouvez compter sur moi. J'espère que nous trouverons bientôt toutes les réponses sur votre identité ainsi que les autres membres de l'expédition qui vous accompagnaient."

Elle espérait simplement qu'ils étaient sains et sauf.

[Kasumi]

- Nous trouverons ce qu'il y a trouver et peut-être plus encore !

Malo avait le regard un peu perdu comme s'il se remémorait un souvenir mais il se secoua avant qu'Angèle ait pu réagir à sa réponse :

- Désolé, je crois me souvenir qu'il s'agit d'une blague fameuse parmi les archéologues. Mais je ne suis pas certain de la comprendre pleinement...

Un bruit de pas se fit entendre sur l'allée et Angèle reconnut la silhouette de Frère Gontrand qui s'approchait lentement.

[Althéa]

Peu de gens le savaient mais il existait aussi des plaisanteries dans le jargon tyrite. Elles comprenaient toutes les mots "loi", "justice", "code" et n'étaient pas forcément drôles pour un non initié et n'étaient consignées nulle part mais juges et avocats se les échangeaient entre deux plaidoiries. Mais Angèle comme à son habitude se garda bien de le dire, se contentant de sourire à Malo.

En attendant approcher dans le couloir, elle se leva pour saluer l'arrivant. Le début du voyage approchait à grand pas.

[Kasumi]

Le vieux prêtre s'approcha et leur adressa un sourire chaleureux avant de les saluer :

- Bonjour à tous les deux jeunes gens ! Je vois que vous êtes déjà prêts. Ah, je regrette parfois la fougue et l'impatience de ma propre jeunesse ! Malheureusement, mon confrère n'est pas encore arrivé : il n'est pas aussi matinal que nous...

- Billevesées ! La connaissance n'attend pas. Et je constate que même un archiviste tel que moi arrive à vous surprendre !

Un homme de petite taille et habillé de blanc à l'exception de son gilet noir brodé d'or - sans doute dans la force de l'âge quoiqu'un peu plus âgé que Malo sans doute - s'était glissé dans le dos de l'Ilmate. Il afficha un petit sourire satisfait suite à son entrée réussie puis s'adressa directement à Angèle et Malo :

- Bonjour à vous ! Je suis Wilhem, disciple du Lieur*. Frère Gontrand a sollicité mon aide pour vous aider à rallier Cojum.

HRP : Oghma juste au cas où.

[Althéa]

hrp : merci de la précision. je savais pas du tout.

Angèle observa le manège des deux nouveaux venus. Ils avaient l'air détendus et sûrs de ce fait. Elle se força donc à suivre leur exemple. Elle salua Frère Gontrand et Wilhem avec respect. Instinctivement, elle se rapprocha de Malo. Durant quelques jours, voire quelques veilles, il serait son seul repère. Après le temps qu'ils avaient passé ensembles, elle commençait à lui faire confiance.

Elle espérait juste qu'il ne remarquerait pas son angoisse et sinon qu'il en ferait abstraction.