[Lieu-dit] Le parc verdoyant de Lumenis

[Galathée]

" Avant la fermeture ? J'espère pour toi qu'ils aiment les débuts de soirée dans ton Palais... Regarde le soleil !"
Il était manifeste qu'ils avaient déjà perdu une partie de l'après-midi en promenades urbaines et autres conversations.
" Bon, grouillons-nous..."
Il accéléra subitement le pas, slalomant entre les promeneurs en s'excusant, tout sourire. Au bout d'un moment, il se mit tout simplement à courir, entrainant Astrée à son rythme, ce qui ne manqua pas d'attirer les regards. Mais personne ne s'interposa, sans doute parce que personne ne les poursuivait. Ils débouchèrent rapidement, mais hors d'haleine", dans la rue qui débouchait au nord du Parc.
" Jolies fleurs, mais ça ne vaut pas la Trouée." remarqua Reynald avec le sourire.
Il leur restait encore tout le Quartier du Gouvernement à traverser avant d'atteindre le Fort.

HRP : n'hésite pas à poster là-bas en résumant leur trajet

[Voyageuse]

Quête : Equité

Astrée n'était pas fâchée de quitter l'animation de la taverne. Les rues étaient plus calmes que dans la journée, et le simple fait de pénétrer dans le Parc avait toujours un effet apaisant immédiat sur elle. Et puis, il lui fallait un peu de concentration pour définir clairement le message à envoyer.
" Ca fait du bien de retrouver un peu de calme. Mais je sais que tu adores l'ambiance des tavernes, je te promets de ne pas t'en priver trop longtemps ! Et puis, il y a toujours un peu d'animation, même ici, à cette heure-ci. Surtout avec un temps aussi agréable : c'est l'heure des balades en amoureux...", ajouta-t-elle en se blottissant contre lui.
L'allée principale était éclairée, et donc relativement fréquentée.
" Je ne sais pas à quel point il te faut du calme et du silence pour lancer ton sortilège. Tu veux qu'on s'éloigne un peu ? Qu'on quitte les grandes allées ? Même si ça n'est pas très discret d'allumer une de tes lumières magiques..."

[Galathée]

" Astrée, un clerc incante en pleine bataille, dit le Sorlyn d'un ton un rien paternaliste. Je n'ai besoin ni de lumière, ni de silence, ni de tranquillité, tant qu'on ne me secoue pas. Ensuite, l'échange est purement mental. Le tonnerre pourrait gronder que la voix de Dymphéa me parviendrait claire et audible."
Il regarda autour d'eux.
" Allons vers ce belvédère plein de statues disparates. Je suis sûr qu'il doit s'y trouver un confortable banc de pierre. Et comme ça, tu auras tout le loisir de rédiger ta missive."
Et il l'entraîna dans la direction en question...

[Galathée]

Quête : Equité

Revenant du Palais Présidentiel, Astrée gagna donc le Parc Verdoyant. Le ciel s'était couvert et, pour une fois, les allées étaient un plus dégagées. Comme elle s'y attendait, elle trouva Reynald, Tybert et Byron à la fontaine. Le centaure paraissait mal à l'aise, cible des quelques regards qui traversaient le parc, Tybert était aussi impassible que jamais, quant à Reynald, il musardait de platebandes en platebandes, comme un fleuriste amateur. Il sourit à la jeune femme en la voyant approcher, comme s'il n'y avait nulle tension dans l'air. Toute l'angoisse semblait réservée au centaure, dont la nervosité formait comme une aura électrique dans l'air, invisible mais presque palpable.
" Avons-nous une équipe d'intervention ?" demanda le clerc, de but en blanc.

[Voyageuse]

Astrée sourit doucement à Byron, désolée et inquiète de le voir aussi angoissé. Avec un calme sourire, elle lui prit les deux mains, le saluant à la mode centaure, puis se tourna vers le Sorlyn.
" Pas encore", répondit-elle à Reynald, aussi directe que lui.
Le fait qu'il ne s'embarrasse pas de préambules était presque inhabituel. Signe d'impatience, d'urgence peut-être.
" Mais ça ne devrait pas tarder, enfin j'espère. J'ai le nom de la personne qui suit notre dossier au palais de justice. C'est lui qui me mettra en contact avec l'officier en charge de l'intervention, si tout est prêt là-bas au niveau administratif. Je vais y aller tout de suite, mais je voulais vous mettre au courant avant. L'essentiel est que le secrétaire n'a pas poussé les hauts cris quand j'ai parlé de se téléporter directement là-bas avec un représentant officiel de Luménis. Il a juste dit que peut-être, leur agent ne souhaiterait pas être téléporté par un inconnu... mais je suppose que tu sauras le convaincre."
Le mode d'intervention, la composition de l'équipe, la nécessité d'avoir un mage ou un clerc pour ouvrir les failles, tout ça serait à discuter avec l'officier. Le plus important était de le convaincre de partir très vite. Mais il faudrait tout de même qu'elle prenne le temps d'expliquer à Byron que l'intervention luménienne signifiait aussi qu'ils revendiquaient, en quelque sorte, d'avoir autorité sur la vallée...
" Ah, et il faut aussi que je sois présente, apparemment, lorsque leur représentant ira parler aux autorités de Montequine, puisque pour le moment je suis la seule dont ils ont enregistré la plainte..."
Elle adressa un sourire un brin désolé à Byron. Si elle devait partir tout de suite avec le représentant luménien et Reynald, cela signifierait qu'il devrait faire partie d'un autre voyage. C'était cruel...
" Et de votre côté ?"
La question s'adressait surtout à Tybert.

[Galathée]

Byron ne répondit rien, jetant des coups d'oeil inquiets vers Reynald, qui s'était fait songeur. Tybert sourit doucement à la jeune femme.
" La Luruanne est un peu loin de la côte, mais elle s'emploie à revenir à Luménis. Elle n'est pas très chaude pour accoster dans le port, cependant. Je pourrais sortir l'accueillir un peu au nord de la ville, près du Delta, et nous reviendrons en ville ensuite. Byron peut rester au Temple de Sunie, tandis que Reynald et toi allez à Montéquine. Nous vous rejoindrons plus tard."
Le Sorlyn haussa les épaules tandis que le centaure frissonnait. Mais personne ne s'opposa à cette proposition.

[Voyageuse]

" C'est une bonne nouvelle, Tybert... C'est formidable qu'elle ait accepté !"
Elle aurait été curieuse de la rencontrer... Mais tant pis, aller à Luménis était prioritaire, et si par chance ils pouvaient partir le jour même elle ne la verrait sans doute pas.

Astrée jeta un coup d'oeil inquiet à Byron. Elle se souvenait de ce que Dymphéa avait dit : s'il n'allait pas bien, il ne fallait pas le pousser à verbaliser ce qu'il ressentait. Seul Neffen pouvait l'aider. Mais Neffen avait peut-être déjà beaucoup d'autres soucis à régler.
Elle s'approcha de lui, posa doucement la main sur son bras, le pressant brièvement.
" Byron, il y a une chose qui doit être claire avant que nous nous rendions là-bas. Si les autorités luméniennes interviennent, c'est qu'elles considèrent que la vallée fait partie de leur juridiction. Or nous n'avons pas pu obtenir l'aval de Sheldon sur ce point. Mais c'est le seul moyen de les aider..."
En fait, il existait une autre possibilité. Se rendre dans la vallée, trouver les centaures...
" Bien sûr, on pourrait tenter de se rendre là-bas seuls pour parler à Sheldon puis revenir, mais ça nous prendrait plusieurs jours, et on risque de les mettre en danger, de dévoiler leur cachette, si les villageois nous pistent. Donc je pense qu'on n'a pas le choix, il faut emmener les Luméniens là-bas."
Les choses s'étaient-elles envenimées à ce point pour les centaures ? Neffen était pourtant optimiste... Est-ce qu'ils avaient appris, par divination, leurs démarches à Luménis, et décidé d'accélérer l'extermination des centaures ? Ou simplement eu beaucoup de chances dans leurs recherches ?

[Galathée]

Byron la regarda avec épouvante.
" Je n'en sais rien, dit-il. Je ne sais pas..."
Dans son ombre, Tybert incanta et posa les mains à plat sur sa croupe. Une lueur bleue l'engloba et il parut, un moment, sonné. Beaucoup plus calme, aussi. Il nicha le visage entre ses mains.
Reynald se tourna vers Astrée.
" Nous prenons les décisions. On y va. Il est où ce palais de justice ?"

[Voyageuse]

Byron n'était plus en état de réfléchir. Elle aurait dû aller lui parler elle-même, lui annoncer les choses avec ménagement, avec optimisme. Elle n'était pas certaine que Reynald ait été suffisamment prudent dans ses inquiétudes.
" C'est dans le quartier nord. Je vais t'y emmener..."
Elle se tourna vers Byron.
" Je suis sûre qu'ils vont bien, que Neffen a juste mis en place des protections plus importantes que prévu. J'ai confiance en lui. Et on va se rendre là-bas très vite de toute façon... On va faire ce qu'il faut, avec Reynald. Je te laisse entre les mains de Tybert... "
Elle grimaça, et se tourna vers l'Eldathien.
" Peut-être qu'une petite marche à l'extérieur de la ville ne lui ferait pas de mal, au fond... Mais bon, c'est à vous de voir. Nous, on a du pain sur la planche... Tu veux qu'on se retrouve à l'auberge, pour s'échanger des nouvelles ? Ou bien on vous y laisse un message si on doit partir avant votre retour ?"
Les deux clercs avaient certainement épuisés leurs capacités de communication à distance.

[Galathée]

Tybert était très calme et il lui sourit doucement.
" Faites ce que vous avez à faire et ne vous inquiétez pas pour nous. Si danger il y a, il menace la harde. Aucun d'entre nous. Nous nous retrouverons au moment opportun."
Reynald inspira et acquiesça, avant de prendre la main de la rôdeuse et de l'entraîner sur le chemin, dans la direction dont elle était venue.
" Viens, dit-il. Nous ne servons à rien à nous morfondre. Et nous perdons du temps."
D'un pas rapide, il prit la direction de la sortie du parc, louvoyant entre les promeneurs.

[Galathée]

Quête : Un autre appel

Quittant la commanderie, Chandara et Arthur étaient parvenus dans le parc, et remontaient une première allée bordée de tapis floraux sophistiqués et odorants. Le jeune paladin semblait à peine les remarquer, contemplant plutôt la jeune femme resplendissante qui l'accompagnait.
" Je n'arrive toujours pas à croire que vous soyez là... Je sais bien, vous m'aviez prévenu, mais... Je ne sais pas... Je vous faisais confiance, bien sûr... Mais c'est juste... une belle surprise. Et je ne comprends pas comment vous faites pour descendre d'un bateau et avoir l'air aussi... reposée."

[Chandara]

L'endroit était tellement magnifique... Chandara quant à elle n'en perdait pas une miette, son regard se délectant des allées ordonnées et des parterres de couleurs. Mais tout dénotait le raffinement et le sens de l'esthétisme ici : des douces fragrances des fleurs jusqu'aux sons harmonieux de la faune citadine locale. Le cadre était merveilleux, les paroles d'Arthur tout autant, touchantes parce que sincères :

- Je vous avez dit que je viendrai et si cela me parait un peu irréel à moi aussi car je n'ai jamais fait ce genre de choses, je ne voudrais pour rien au monde me trouver ailleurs qu'ici et maintenant......Ni avec personne d'autre... était-elle tentée d'ajouter. Mais elle se contenta de rebondir sur la touche d'humour du jeune-homme :

- Je dois avoir le pied marin car j'ai très bien dormi durant ce voyage et j'ai aussi mes petits secrets mais ne comptez pas que je vous les révèle aussi facilement !

[Galathée]

Arthur frissonna malgré la température plus qu'agréable.
" Bigre, je ne voudrais surtout pas que vous me révéliez vos secrets ! N'est-on pas transformé en crapaud ou quelque chose du genre, quand on tente de percer les mystères féminins ?"
Au fur et à mesure qu'ils progressaient dans le parc, les autres promeneurs se faisaient plus nombreux, flânant, bavardant, vaquant à leurs petites affaires.
" Mais vous m'aviez dit n'avoir jamais pris le bateau. Comment avez-vous trouvé la mer ? La traversée ?"

[Chandara]

Chandara avait souri de sa plaisanterie et s'était, l'air de rien, accroché nonchalamment à son bras comme elle voyait d'autres couples le faire. Bon, c'était peut-être osé - même à Luménis - tant leur relation était encore naissante et incertaine mais elle en avait eu envie, pour percer les mystères masculins ou par simple plaisir. En tous cas, elle répondiit comme si de rien n'était :

- Oh, je me suis renseigné : c'est la bonne saison pour effectuer la traversée apparemment alors la mer a été calme. J'ai eu un peu de mal les premiers jours mais c'est vite passé. Et votre propre voyage de retour ? Vous ne m'avez pas raconté comment s'était passé votre retour...

[Galathée]

" Sur le bateau, rien de notable, dit Arthur, sans s'offusquer de la position qu'occupait désormais le bras de Chandara. Ce n'était pas ma première traversée et elle a été moins mouvementée que les précédentes, je dois bien avouer. Peut-être avons-nous trouvé le temps long... C'est difficile, quand l'écurie est si proche, de laisser le temps au temps... Un de mes pairs m'attendait au port et nous sommes rentrés. J'ai eu une petite explication avec mon supérieur, Sire Armand, que vous rencontrerez sûrement... et puis j'ai réintégré la commanderie. Avec quelques tâches supplémentaires, pour me rappeler qu'on ne désobéit pas impunément à la hiérarchie quand on est paladin... quelle que soit son obédience."

[Chandara]

Chandara l’écoutait avec attention, son visage tourné vers le sien arborait une expression concentrée et réellement intéressée. Peut-être profitait-elle un peu moins du paysage mais certainement pas de la balade tant elle était ravie que son initiative ne semble pas gêner le jeune-homme.

- J’espère effectivement avoir la chance de rencontrer sire Armand : il me semble être un chef très avisé et sa décision montre qu’il compte sur vous. Vous avez gagné une expérience qui sera bénéfique à votre confrérie, à condition de vous souvenir de toujours obéir à ses ordres. J’espère tout de même que ces tâches supplémentaires qu'il vous a confiées ne vous sont pas trop pesantes : je trouverais cela d'autant plus injuste que j’ai l’impression d’avoir une dette envers vous, une dette que partage tout mon pays même si nos dirigeants ont du mal à le reconnaître.

[Galathée]

" J'ai au moins autant une dette envers vous que vous avez une dette envers moi. Je n'ai pas oublié que vous m'avez empêché de sauter de cette falaise, quand j'étais possédé. Sans vous, mes aventures dorrandines auraient tourné court..."
Il soupira, serra doucement la main qu'elle avait glissé sur son bras de son autre main.
" Non, je n'aurais pas dû venir. Ma présence n'était pas nécessaire, je n'ai été qu'un individu dans la masse... Sire Armand a raison quand il dit que j'ai failli gâcher l'avenir, en trépassant avant d'être le paladin que je suis appelé à devenir. Je ne suis qu'un débutant..."
Il sourit doucement.
" Mais à côté de cela, je vous ai rencontrée. Donc je ne peux pas complètement regretter ma désobéissance."

[Chandara]

Un sourire rayonnant lui répondit et la jeune-femme qui se tenait contre lui répondit avec enthousiasme et légèreté :

- Votre dieu y a peut-être pourvu à moins qu'il ne faille en remercier Tymora... Dans le doute j'irai remercier les deux lors de mon séjour... et même une troisième, garda-t-elle pour elle.

- Quant à vous, il me semble important que vous reteniez la leçon ne serait-ce que pour l'exemple que cela donnera à vos camarades et amis plus jeunes. Mais rien ne vous empêche de vous en réjouir discrètement ! Moi en tous cas, je n'ai aucun sentiment ambivalent au sujet de la bénédiction qu'a été votre venue pour moi.

[Galathée]

" Le problème pour nous autres, Lathandrites, c'est que Lathandre lui-même est un dieu un peu... chaotique. Bon, il ne l'est pas franchement, mais... c'est un idéaliste, et pour lui, la fin est fondamentale... Désobéir pour la bonne cause... Ce serait presque sacrilège, de ne pas le faire."
Il sourit pour lui-même.
" Bon, dans mon cas, c'était désobéir stupidement pour la bonne cause. Donc la balance ne penche pas en ma faveur. Et je dois apprendre à faire confiance à mes aînés. Ce n'est pas non plus le fort des Lathandrites. Je crois donc que... Sire Armand était furieux. Et dans le même temps, j'ai agi en fidèle de ma foi. C'est compliqué à résoudre, comme situation. Et puis je n'ai nulle ambition de donner la migraine à mes pairs."

[Chandara]

Chandara semblait davantage réceptive et concentrée comme à chaque fois qu'il évoquait la relation avec son dieu et ce qu'il venait de révéler l'amena à une confidence qui aurait été honteuse et hérétique à Manost, une pensée dont elle s'était bien gardée de s'ouvrir à quiconque jusque-là :

- Je crois que je vous comprends. Les choses sont rarement toutes blanches ou toutes noires et même un paladin doit parfois faire des compromis. Mais à Manost, on nous enseignait une vision des choses avec laquelle je ne me suis jamais sentie en adéquation. Je veux dire que s'il faut choisir de commettre un délit pour faire un grand bien, je n'aurais pas longtemps hésité à contrevenir à la loi mais on nous enseignait au contraire à détourner les yeux de ce qui pourrait perturber l'équilibre, à privilégier la loi au bien, que c'était là notre devoir car le chaos générait plus de mal à long terme que le peu de bien auquel nous serions parvenu.

[Galathée]

Arthur l'avait écoutée attentivement.
" Sans doute n'étiez-vous pas vraiment faite pour Helm... Ce n'est pas un dieu bon, c'est un dieu de l'ordre... Or, vous m'avez toujours semblé... guidée par votre coeur. Vous me direz qu'un coeur peut être froid, ou sec... ou noir, aussi... mais le vôtre... Je n'ai pas eu l'impression qu'il pouvait être contraint..."

[Chandara]

Chandara posa son doux regard sur lui sans répondre pendant un long moment comme si elle méditait ses paroles ou qu'elle était simplement touchée par elles. Quand elle reprit ce fut avec tendresse et sérénité :

- Vous avez raison : hier, je pensais que se laisser guider par son cœur n'était qu'une faiblesse mais vous me confirmez que cela peut aussi être une force dans certaines circonstances. Pour Helm aussi vous êtes dans le vrai : je ne lui ai jamais vraiment correspondu. J'ai peut-être commis une erreur en m'attachant à son enseignement et c'est pourquoi je prends aujourd'hui mon temps. Pour ne pas me tromper à nouveau dans un choix qui pourrait bien déterminer ce que je ferai de ma vie et bien au-delà. Avoir une seconde chance est une bénédiction mais compter sur une troisième relèverait de la folie.

[Galathée]

" Je suis heureux que vous ayez décidé de saisir cette seconde chance avec sérieux. Même si l'espoir nous est toujours permis, même si Lathandre nous donne la possibilité de nous redéfinir, nous ne partons jamais à zéro... et il est important de reconnaître un nouveau départ pour ce qu'il est... la chance d'un mieux."
Il sourit.
" Mais ainsi vous ne choisirez pas par dépit... J'avais peur que vous ne vous attachiez à votre profession de paladine alors qu'en réalité, votre véritable foi était morte... Ce n'est pas le cas. Votre foi ne s'est pas encore déclarée. Cela doit être un moment... plein d'impatience... comme lorsqu'on ouvre un cadeau d'anniversaire ! Heu. Enfin. Vous voyez l'idée."

[Chandara]

C'était vrai : c'était une période à la fois pleine d'angoisse mais aussi de promesses glavanisantes, pleine d'euphorie et de doutes. Comme... Comme une cour amoureuse si elle avait osé la comparaison dans ce contexte, si elle s'était sentie légitime pour le faire, elle qui souffrait d'un tel manque d'expérience en la matière. Non, au lieu de cela, elle préféra s'amuser de la remarque d'Arthur voire de le taquiner légèrement :

- Ainsi donc, vous aimez les cadeaux d'anniversaire, tout comme moi ! Et puis-je vous demander quand est le vôtre que je ne manque pas de vous faire plaisir et surtout de vous surprendre ?

[Galathée]

Arthur sourit.
" J'ai eu vingt ans il y a quatre mois, environ. Je suis un enfant de la fin de l'hiver. C'était pendant la guerre, oui. Je n'ai pas l'habitude de le fêter, je dois dire... En cela, cette année n'a pas été très différente des autres."
Il haussa les épaules.
" Et vous ? Je parierais pour Kythorn ou Flammerige ! Vous êtes fatalement une fille de l'été."

[Chandara]

Ravie de détenir cette information sur le paladin même s'il avait pris soin de ne pas lui révéler la date précise, la jeune-femme fut gagnée par la tournure légère de la conversation :

- Je me demande ce qui vous fait dire ça ! Ah oui, je sais : peut-être auriez-vous aimé que mon anniversaire tombe pendant mon séjour pour pouvoir me faire un cadeau ! Mais vous m'en faites déjà un en me guidant dans Luménis ! Et ce n'est pourtant pas mon anniversaire : je suis née le premier Marpenoth : juste après la fin des festivités de la Haute-Moisson ! Et je suis aussi beaucoup, beaucoup plus âgée que vous, je m'en rends compte puisque j'ai déjà fêté mon vingt-et-unième anniversaire ! Alors j'espère que ça ne vous gêne pas trop de vous promener avec une vieillarde ?

[Galathée]

" Vous êtes bien conservée, dit Arthur, sur un ton gentiment moqueur. Ça doit être le vin de vos parents."
Ils étaient arrivés dans une zone plus fréquenté et des effluves de nourriture flottaient dans l'air.
" Mais je m'égare. Mangerez-vous n'importe quoi, ou bien êtes-vous peu friande de certaines saveurs ? Luménis est réputée pour ses fruits de mer, mais je ne suis pas certain qu'ils soient au goût de tous..."

[Chandara]

Chandara avait souri de la plaisanterie mais le simple fait d'évoquer la nourriture faillit lui provoquer un gargouillement fort peu élégant. La mention des fruits de mer la fit légèrement grimacer mais elle répondit vaillamment quoique d'un ton un peu désolé :

- J'ai bien peur de ne pas digérer certains d'entre eux : je suis une fille des hauts coteaux. Cela dit, j'adore tous les poissons de mer comme de rivière et j'aime aussi les crustacés. Alors, en dehors des coquillages et mollusques, je m'en remets entièrement à vous et à l'exotisme de vos plats.

[Galathée]

Arthur prit une mine malicieuse.
" Soyez honnête avec moi... Vous n'aimez pas les fruits de mer, vous ne digérez pas les fruits de mer, ou bien c'est leur aspect qui vous rebute, et vous n'avez simplement jamais goûté ? Parce que... survivre à Luménis sans savourer les huîtres ou les moules de nos rochers... Ça ne va pas être simple."

[Chandara]

Chandara éclata de rire et se campa devant le jeune-homme en arborant un sourire espiègle :

- Je vous dois d'être honnête, c'est vrai ! J'ai peur de ne pas les digérer parce que je n'ai jamais eu le courage d'en gouter ! Pour ma défense, Manost n'est pas aussi réputée que votre ville pour la qualité de ses fruits de mer. Mais vous devez être honnête à votre tour : est-ce pour défendre les produits de votre terroir, par souci de me faire découvrir de nouvelles saveurs ou pour les propriétés supposées de ces aliments que vous insistez ? Il n'y a pas forcément qu'une réponse possible, bien entendu !

Bon, c'était peut-être un peu osé - et elle ne sut s'empêcher de rougir d'évoquer de tels sujets - mais elle devait bien se montrer fidèle à sa réputation et ne pas lui laisser le dernier mot !