[Lieu-dit] Le cimetière de Lumenis

[Manfred]

Les morveux ne venait pas jusqu’à Manfred ? Alors Manfred viendrait à eux. Dès que le mage fut avertit de la halte des gamins, il se mit en mouvement. Hors de question d’attendre à présent. Et de toute manière, il avait suffisamment éloigné ses futures victimes du cimetière pour que les risques d’être dérangé soient moindres. Le vieillard progressa rapidement mais sans précipitation. Un minimum de discrétion était nécessaire pour que le vent et les autres bruits ambiants couvrent de manière satisfaisante le son de sa marche.
Ainsi, il s’approchait, invisible et déterminer. Le corbeau, quand à lui, ne cessait d’observer Henry, son acolyte et les alentours. Plus que jamais, il était près à agir. Une joie sauvage s’emparait de lui. Voilà, après bien des jours d’attentes, d’ennuis, le moment était enfin venu de faire couler le sang !

[Taliesin]

Les deux gamins demeuraient là où ils étaient, les sens aux aguets, prêts à passer à l'action dès que ce qu'ils attendaient surviendrait, ou à réagir immédiatement en cas d'imprévu. Mais, tandis que Manfred s'avançait, invisible, silencieux, rien ne vint à se produire. Et ce n'est finalement qu'au moment où il allait s'engager dans la rue où se tenaient ses proies que du bruit retentit, non loin de là. Aussitôt qu'il l'eut entendu, Henry afficha un large sourire et hocha la tête à l'intention de son camarade. Visiblement, les renforts ne tarderaient guère à arriver...

[Manfred]

Du brut… voilà qui était des plus embêtent. Manfred ne pouvait prendre aucun risque, il se trouvait en ville et donc la discrétion était une priorité absolue. Ha, il y avait de quoi enrager ! Pourquoi tout était toujours aussi compliqué ?! Le ressentiment du vieillard envers Henry ne fit que croitre. Quand enfin il se serait emparé de lui, il allait… disons… se défouler. Il en avait bien besoin. Mais en attendant, il fallait savoir ce qui était à l’origine de ce bruit. Le corbeau, lui-aussi exaspéré, partit une fois de plus espionner. Pendant ce temps, le magicien resta immobile, non loin de la ruelle ou se trouvait les deux gamins.

[Taliesin]

Lorsque Bataki puis Henry, quelques instants plus tard, découvrirent l'origine du bruit, leur réaction fut sensiblement différente. Le premier dut réprimer un croassement joyeux ; le second peina à masquer sa déception. Car il ne s'agissait pas de renforts : juste d'un homme poussant une charrette à bras dans la ruelle voisine. Apercevant les gamins, il s'immobilisa et, s'essuyant le front d'un revers de manche, leur sourit.
-Henry, Coyle, ça vous dirait pas, de gagner quelques pièces ? lança-t-il J'en ai encore trois comme ça à transporter, et franchement, j'en ai ma claque...
Le visage de Coyle s'illumina et il faillit répondre dans l'instant, mais Henry le fit taire d'un geste.
-On a mieux à faire, lâcha-t-il, sèchement. On viendra t'voir quand on aura fini.
L'homme haussa les épauloes.
-Comme vous voulez, mais d'ici là je promets pas de filer les pièces à quelqu'un de plus motivé...
Comme Henry demeurait silencieux, imité par un Coyle morose, il poursuivit son chemin. Bientôt, le bruit de ses pas et le léger grincement produit par la charrette décrurent jusqu'à disparaître complètement, mêlés au brouhaha lointain de la cité.
-Fais pas c'te gueule, bordel ! reprit Henry, d'un ton sévère, à l'intention de son camarade. L'bouffon à qui on va apprendre les bonnes manières a p't'être du fric sur lui... De toute façon, on pouvait pas laisser passer ça. Faut montrer aux étrangers qui c'est qui commande ici. Sinon, tôt ou tard, on s'fera bouffer.

[Manfred]

Manfred avait pour habitude d’envisager toujours le pire. Ainsi, quand le pire arrivait, il s’y attendait, et quand il n’arrivait pas, le mage pouvait se réjouir. Dans le cas présent, un nouveau sourire orna son visage. En refusant d’aider l’homme à la brouette, Henry venait de laisser passer sa dernière chance d’échapper au nécromancien. Du début à la fin, c’était sa méchanceté la responsable de son futur malheur. Peut-être fallait-il voir en cela une forme de justice.

Bataki jubilait. En balayant une dernière fois la ruelle et les proches environs, il n’avait vu personne. Cette fois, plus rien n’empêchait lui et son maître de passer à l’action. Alors, en quelques battements d’ailes, il atterrit à côté des deux gamins, juste pour détourner leur attention quelques secondes et ainsi permettre au vieillard de terminer son approche en toute discrétion. Une fois que ce dernier fut à côté des morveux, il agit sans perdre un instant. Il brandit son bâton et l’abattit sur le crâne de Henry. Il n’était pas utile qu’il assiste au meurtre de son compère. La suite des événements n’en serait que plus… intéressante.

Après cet acte, le sort d’invisibilité de Manfred fut brisé. Coyle put donc apercevoir le « brave » ouvrier apparaître presque face à lui, alors que son chef, assommé, s’effondrait.
-Quel dommage que tu es vu cela… dit d’une voix glaciale le nécromancien en se tournant vers l’enfant et en sortant hâtivement son poignard.

[Taliesin]

Coyle le fixait, les yeux écarquillés, la bouche béante, le visage déserté par tout semblant de couleur.
Il avait vu le corbeau se poser. Entendu le bâton frapper le crâne de son compère. S'était retourné pour découvrir celui-ci étendu au sol, dominé par leur proie devenue chasseur...
Coyle paraissait s'être changé en statue de pierre.
Pourtant, il n'en était rien.
Sans crier gare, avec une rapidité surprenante, il lança son propre bâton sur l'assaillant, tourna les talons, et fit mine de détaler ventre à terre, comptant sur l'effet de surprise pour prendre de l'avance avant que l'inconnu ne se lance à ses trousses. Et que le môme fut un athlète ou que la peur lui donne des ailes, il paraissait capable de courir rudement vite...

[Manfred]

Il aurait été préférable que la peur paralyse Coyle mais il en alla autrement. Manfred ne fut pas vraiment surprit, justement parce qu’il envisageait le pire, mais malgré cela, ses réflexes furent insuffisant pour éviter le bâton lancé contre lui. Tout ce qu’il put faire fut de se protéger d’un bras. Il sentit bientôt la douleur du choc, ce qui le fit grimacer. L’enfant y était allé de toutes ses forces et on pouvait aisément le comprendre. A présent, il courait pour sauver sa vie. Il était hors de question qu’il y parvienne. En temps que témoin, il devait trépasser.

Le nécromancien aurait put recourir à de simples projectiles magiques pour mettre un terme à l’existence du fuyard mais les traces laissées par ce sort étaient bien trop facile à identifier. Le vieillard désirait tuer le gamin d’un coup de poignard ce qui rendrait considérablement plus difficile l’enquête qui s’en suivrait peut-être. Alors, il opta pour une autre solution. Sans perdre un instant, il pointa l’enfant du doigt et prononça une nouvelle formule. Un fin rayon noir frappa le malheureux et celui-ci sentit ses forces l’abandonner. Cet épuisement surnaturel ne put que lui faire perdre l’équilibre et il s’affala donc au sol. Quelques secondes plus tard, le mage le rattrapa et l’égorgea.

-Voilà une bonne chose de faite, murmura Manfred en se dirigeant vers Henry.
Aussi rapidement que possible, il le ligota et le bâillonna puis, il le mit dans son sac. Il hissa ce dernier sur son dos et le retour vers la tour débuta. Comme pour l’allée, Bataki guida son maitre afin de lui permettre d’échapper aux regards.

[Galathée]

[Reflets de guerre]

« Puisse Lathandre accueillir notre frère Fernand dans son rayonnement, où il sera à jamais lumière. Car dans la mort, il y a la vie. »

Rosalyne posa la main sur l’épaule de sa mère et serra doucement. Il restait si peu de chair sous cette peau parcheminée, presque grise, elle sentait les os fragiles, avait l’impression que sa marque de réconfort pourrait les briser.
La vieille dame restait digne, cependant, figée, le regard distant, plongé dans ses souvenirs, peut-être, ou dans l’avenir incertain. Rosalyne espérait qu’elle trouverait en elle de vivre encore, de croire aussi, car ce serait terrible si Léandre devait rentrer de la guerre pour trouver ses parents morts et enterrés.

Pour autant que Léandre revienne, évidemment. Il y avait position plus dangereuse qu’intendant, mais si les Mélandiens dévastaient leurs lignes, ils ne feraient sans doute pas dans le détail. A moins qu’ils ne le réduisent en esclavage… Il était bon cuisinier.
Cette seule pensée lui arracha un sanglot étouffé, qui sembla de rigueur, vu le contexte. Elle avait du mal à verser une larme sur son père : il ne l’avait jamais aimée, parce qu’elle était trop laide et trop bête, qu’elle n’avait pas réussi à faire un bon mariage, pas réussi à avoir d’enfants. Mais Léandre était un grand frère merveilleux, qu’il lui arrive quelque chose serait trop horrible. Injuste aussi. Nwalk avait déjà cueilli Ferdinand pendant la dictature, les Mélandiens ne pouvaient pas aussi tuer Léandre.

Elle frémit. Il faisait si froid dans cet endroit maudit.

Le clerc en avait terminé. Elle passa un bras autour des épaules frêles de sa mère, puis jeta un œil au soleil qui se levait. Elle était fatiguée, cette nuit de veille l’avait épuisée. Mais elle trouva quand même le temps d’adresser quelques mots à Lathandre. Il fallait qu’il assure, cette fois : il avait laissé Morféa prendre Luménis, il n’était pas question qu’il laisse les Mélandiens gagner la guerre.

[Galathée]

Quête : Le début de la faim.

Depuis le temple de Sunie, Alchem et Avran parvinrent donc au cimetière. En pleine journée, celui-ci avait presque des allures de parc d'agrément, avec ses grandes allées, ses arbres, ses oiseaux gazouillants. Tranquille, lumineux, il était bien évidemment parsemé de centaines, peut-être de milliers, de tombes. Ça et là une statue décorait une sépulture, des fleurs chatoyantes poussaient au pied d'une plaque de marbre, un caveau déployait ses sombres atours. Il y avait quelques corneilles sur le gravier des chemins, mais aussi des tourterelles et des rouge-gorges. Il faisait plaisant, assurément, pour quelqu'un de la surface.
Avran entraîna le svirfnebelin vers le fond du cimetière, lequel paraissait divisé en plusieurs sections. Ils virent la silhouette de Rachel avant d'atteindre le caveau sunite. C'était un petit bâtiment de marbre rose veiné de blanc, avec un dôme qui rappelait celui du temple, des colonnes couvertes d'une glycine fabuleuse, en pleine floraison, qui attirait mille abeilles.
" Vous avez pris toute votre maison, ou quoi ?" demanda la Lathandrite.

[Alchem]

Quête : le début de la faim

Durant le long trajet, Alchem avait conservé le silence. Il ne perdait pas une occasion de se faire de nouveaux repaires et d’admirer Lumenis. Etant d’avantage accoutumé aux édifices imposants qu’aux parcs verdoyants, ce fut ces derniers qui l’impressionnèrent le plus. Même le cimetière était agréable à parcourir. Dès qu’il aperçut Rachel, il mit de côté ses considérations pour se concentrer sur les derniers préparatifs.
« Nous autres, Svirfnebelins, on prévoie large. De plus, je ne savais pas exactement ce que vous aviez emporté. Prenons quelques instants pour décider ce qu’on prend ou pas, on laisse le reste et l’affaire est réglée. »
Il essayait à la fois d’être aimable et direct, afin de moins s’exposer à des remarques désobligeantes.

[Galathée]

Quête : Le début de la faim

Rachel haussa les épaules.
" Si tu as besoin de prendre beaucoup de choses pour te sentir à l'aise, ça me gêne pas. Je peux porter facilement ton barda. Puis je voudrais pas que tu te plaignes d'avoir pas pu emporter juste ce dont tu avais besoin, quand on sera dans le trou."
Elle déposa son paquetage.
" Montre voir. De la corde. Bon, j'en ai pris aussi, mais on sait jamais combien on va en avoir besoin. Et de la boustifaille. C'est sûr que c'est toujours bien d'avoir de la boustifaille. On va enfin voir où est-ce qu'on mange le mieux ! Je parie sur mon Temple !"
Elle lui décocha un sourire rayonnant.
Pendant qu'ils réglaient leurs affaires de fournitures, Avran s'était rendu jusqu'aux portes du caveau, qu'il avait entrepris de déverrouiller.
" Vous aviez pas mis un glyphe, ou quoi ? demanda Rachel en le rejoignant.
— A l'extérieur, mais pas à l'intérieur.
— C'est bête."

[Alchem]

Quête : le début de la faim

« J’imagine qu’ici, à la surface, on ne s’attend pas spécialement à avoir un tunnel qui apparaît sans prévenir », ajouta Alchem, plus diplomate.
Il chargea son sac sur ses épaules et rejoignit les clercs à la porte. Ses craintes, vis-à-vis de Rachel, avaient baissé d’un cran. Elle n’était pas si difficile que cela. Et puis, au moins, elle n’était pas du genre à perdre du temps pour des futilités.
« Maître Avran, est-ce que tout a été dit ? N’avez-vous pas quelques dernières précisions que vous pourriez nous apporter avant qu’on se sépare ? »

[Galathée]

" Non. Sauf que je vous contacterai, si vous le permettez, d'ici quelques heures, pour avoir un rapport sur la situation."
Il poussa la porte, qui tourna sur ses gonds sans faire de bruit. Rachel sortit une torche de son sac, de la variété magique et éternelle, qui ne brûle pas et se range comme un morceau de bois.
" Je sais que tu vois dans le noir, petit, mais moi pas des masses. Quand on vénère la lumière, je te jure, ça craint."
Puis, sans attendre, elle passa devant le Sunite et s'engouffra à l'intérieur.
" Le tunnel, il est dans le fond, je suppose ?
— Oui. Bonne chance à vous deux."
Une dizaine de marches plus bas, Alchem et Rachel parvinrent dans une petite salle ronde, dallée, les murs couverts de mosaïques un peu décolorées, représentant une farandole de jeunes personnes, certaines pour le moins dévêtues.
" C'est pittoresque, dis donc..."
Cinq sarcophages de pierre reposaient en étoile dans la pièce. Trois étaient fermés, les deux derniers ouverts, leur couverture reposant, en plusieurs morceaux, à côté. Les Sunites avaient manifestement fait un peu de déblayage. Un tunnel partait effectivement du fond de la salle, vers l'ouest. Il était assez grand pour qu'un svirfnebelin l'emprunte en se courbant un peu.

[Alchem]

Quête : le début de la faim

Alchem avait acquiescé aux paroles d’Avran. Il avait même suggéré qu’il serait bon d’avoir une communication magique à intervalle régulier, si bien sûr il y avait assez de sortilèges disponibles. A présent, il suivait Rachel dans les escaliers.
« Effectivement, ils aiment les nus. Ceci dit, leur temple à un couloir superbement décoré avec des miroirs multicolores. Très jolie, vraiment ! Mais la grande salle du temple de Lathandre est pas mal non plus. »
Un commentaire un peu forcé, histoire d’éviter de passer tout de suite pour quelqu’un d’ultra austère. Face au trou, par contre, il reprit tout son sérieux.
« Bon. Et bien c’est partie. »
L’instant d’après, il usait de sa magie.

Alchem --> Armure du mage suprême --> Alchem
Alchem --> Vol supérieur --> Alchem

Le svirfnebelin avait désormais une véritable protection. Se contenter de simples habits n’était pas spécialement indiqué. La possibilité de voler était une garantie contre les chutes. Elle offrait de surcroit des facilités appréciables dans pas mal de situation.
« Je passe en premier si ça ne vous dérange pas. L’exigüité du passage va moins m’handicaper. Pensez à me laisser quelques mètres d’avance. Je veux pouvoir reculer sans vous rentrer dedans. »
Désormais, il avait les sens en alerte. Désormais, il redevenait l’Alchem des profondeurs. Dalius sauta de sa poche. Deux yeux et deux oreilles de plus au service du gnome.
« Prêt, chef ! »
« Reste à côté de moi pour le moment. »

HRP :
Les sorts durent 13 heures. Mon personnage utilise constamment ses capacités de détection et de perception auditive tant qu’il n’est pas forcé de se dépêcher.

[Galathée]

" Prends donc de l'avance, Messire. Moi je jette un oeil dans les sarcophages, si tu veux bien..."
Le tunnel descendait sur une dizaine de mètres, en pente douce, avant de se séparer en deux. Tandis qu'une partie continuait à descendre légèrement vers la gauche, un puits s'ouvrait dans le sol, plongeant loin quelque part dans la nuit. Malgré ses bons yeux, Alchem ne pouvait en voir le fond. Il était difficile de savoir ce qui avait creusé la galerie : la terre paraissait meuble, et à cette faible profondeur, cailloux et racines parsemaient le plafond humide. Un étroit passage permettait de contourner le gouffre pour continuer dans le tunnel plus accueillant.

[Alchem]

Quête : le début de la faim

Alchem attendit que Rachel le rejoigne. Il lui demanda alors si sa fouille des sarcophages lui avait appris quelque chose. Ensuite il désigna le puits.
« J’ai bien envie de jeter un coup d’œil là dedans. En volant, c’est sans risque. Attendez-moi, je ne vais pas aller loin. Je veux juste savoir si c’est vraiment profond, si ça donne accès à d’autres passages et s’il y a un indice sur ce qui l’a creusé. »
Le gnome, d’instinct, savait à quelle profondeur lui-même se trouvait par rapport à la surface. En se basant sur cette perception, il comptait s’enfoncer au maximum d’une cinquantaine de mètres. Il ne toucherait aucune paroi et demeurerait totalement silencieux.

[Galathée]

Rachel lui apprit qu'elle avait effectivement découvert certaines choses dans les sarcophages. Que les cercueils avaient été extraits en entier, mais avec quelques difficultés, comme en témoignaient les marques sur les parois. Cela signifiait soit qu'une personne seule avait agi, soit que, si elles avaient été plusieurs, elles avaient manqué de force et le cercueil était retombé plusieurs fois dans le trou avant d'en être extrait. On avait essayé d'ouvrir un troisième sarcophage, et les marques ressemblaient à celles laissées par un burin de fer. Le quatrième était intact, le cinquième n'avait jamais été utilisé. C'était le plus vieux des quatre gisants qui n'avait pas été touché. Rachel ne savait pas si cela avait la moindre importance.
Quand la prêtresse apprit quelles étaient les intentions d'Alchem, elle se pencha légèrement au-dessus du trou.
" Fais quand même gaffe aux toiles d'araignée, petit gars. Y'en a des grosses, dans les sous-sols... Enfin, c'est ce que me disait toujours ma grand-mère."

[Alchem]

Quête : le début de la faim

« Des choses intéressantes. Je ne sais qu’en penser, mais c’est des éléments à ne pas oublier. Pour les araignées, je ferais gaffe. Ho, je me signalerai lorsque je reviendrai. Alors si quelque chose déboule sans prévenir, ce n’est pas moi. »
Une précaution certainement inutile puisque cette petite excursion dans le puits n’allait normalement pas prendre plus de quelques minutes. Alchem retira son sac, afin de ne pas être entravé pendant son vol, puis il amorça sa descente en douceur. Il évoluait au milieu de la cavité, vérifiant dans un premier temps ce qu’il y avait au-dessus de lui, puis en dessous. La moindre crevasse un peu conséquente dans la paroi retiendrait son attention. Les toiles, il devrait les voir sans trop de problème. Il se méfiait d’avantage de ce qui pouvait lui bondir ou lui tirer dessus. De toute façon, il était en quête du plus petit détail susceptible d’être intéressant. Une fois parvenu à la profondeur qu’il s’était fixé, il tenterait une dernière fois d’apercevoir le fond du puits, avant de remonter.

[Galathée]

Quête : Le début de la faim

Rachel n'avait pas menti, Alchem rencontra ses premières toiles d'araignée assez rapidement. Les créatures qui s'y dissimulaient étaient rarement plus grosses qu'un poing et, par prudence, sans doute, elles préférèrent rentrer dans leur trou plutôt que d'attaquer l'importun qui osait briser leur ouvrage. Alchem, lui, eut rapidement les bottes entoilées. Il ne dut pas descendre aussi longtemps qu'il l'avait prévu car le tunnel s'ouvrit brusquement sur une petite salle souterraine. Trois mètres plus bas brillait la surface mouvante d'une étendue d'eau sombre, au travers de laquelle le gnome ne percevait rien.

[Alchem]

Quête : le début de la faim

Sans s’approcher d’avantage de la surface de l’eau, Alchem chercha juste à savoir si cette salle souterraine avait des ouvertures, des voies d’accès. Mais d’après lui, il suivait une fausse piste. Ce puits était sans doute là bien avant le tunnel. Il allait donc rapidement remonter, non sans oublier de se signaler à Rachel, il lui dirait qu’il n’avait rien remarqué de probant, puis il reprendrait la progression comme au début : lui en avant avec quelques mètres d’avance.

[Galathée]

Quête : Le début de la faim.

Il ne vit aucune ouverte sur les parois de la grotte, mais il détecta un mouvement à la surface de l'onde, et remarqua, à la couleur des murs terreux, que le niveau de l'eau semblait varier. Il y avait l'odeur, aussi, d'iode, qui ne trompait pas. L'étendue d'eau qu'il avait sous lui était manifestement reliée, d'une manière ou d'une autre, et probablement sous la surface, à la mer. Il n'était pas impossible qu'à marée basse, un tunnel apparaisse, mais à la minute présente, on n'y voyait rien.
En haut, Rachel attendait en sifflotant tranquillement.
" Alors ? C'était chouette ?"

[Alchem]

Quête : le début de la faim

« Le puits donne sur une salle souterraine remplie d’eau. De l’eau de mer. Peut-être y a-t-il un passage a marée basse. Après, peut-être que le puits n’a rien à voir avec le tunnel qu’on suit. En tout cas, c’est un élément de plus. »
Alchem remit son sac sur ses épaules.
« Il y avait des araignées aussi. Grosses comme le poing. Votre grand-mère avait raison. »
Il commença à s’avancer dans le tunnel.
« Je reste en avant, avec quelques mètres d’avance. Ha, hé, évitez de siffloter. Le son porte extrêmement loin dans les galeries. »

[Galathée]

Quête : Le début de la faim

" Sois pas grognon, petit gars, c'est pas l'Outreterre, ici. Ce sont les tunnels de Luménis. On n'y croise que des licornes et des farfadets."
Elle lui sourit.
" C'est une blague ! Déride-toi un peu. C'est pas en broyant du noir que tu vas trouver la lumière. Ma grand-mère disait ça aussi. Et si elle avait raison pour les araignées..."
Voyant qu'Alchem prenait les choses très au sérieux, Rachel finit par se taire, bien que son envie de rire soit manifeste. Le gnome entreprit donc de suivre le second tunnel, courbe, qui descendait beaucoup plus doucement. Il avait l'air d'avoir été creusé relativement récemment, et peut-être simplement à la pelle. Les parois étaient irrégulières, mais ça et là, en retrouvait une racine ou une veine d'argile qui semblaient avoir été tranchée nette. De temps en temps, il restait une grosse pierre à moitié en travers du chemin, que le "mineur" mystérieux avait été incapable de déplacer.
" On dirait presque une galerie pour s'évader d'une prison. Si ça se trouve, les Sunites sont arrivés au fort et Gareth Maelwedd les a faits coffrer pour incitation à la débauche."

[Alchem]

Quête : le début de la faim

Mais ce n’était pas possible ! Elle ne pouvait pas se taire ? Parler dans un souterrain, c’était comme brandir un flambeau en pleine nuit ! Alchem, toutefois, se contenta d’un regard, avant de se forcer à demander :
« Qui est Gareth Maelwedd ? »
Des pierres en travers du chemin, des difficultés à soulever les sarcophages... les voleurs n’étaient pas des montagnes de muscles. S’ajoutait à cela la dimension modeste du tunnel...
« Hum, question plus utile, que pouvez-vous me dire sur les sous-sols de Lumenis ? »
Autant discuter tout de suite que plus tard.

[Galathée]

Quête : Le début de la faim.

Rachel était montée à sa hauteur.
" A vrai dire, j'en sais pas grand chose. Il y a des égouts, qui fonctionnent pas mal. Pas très anciens, ces égouts... Je dirais trente quarante ans ? On dit qu'il y avait de vieux souterrains sous le fort... Sans doute que tous les bâtiments anciens ont des caves... Mais tout ça doit être peu profond. Il y a peut-être des choses beaucoup plus enfouies, ça je n'en sais rien. Mais on n'a jamais eu de débarquements drows ou des choses du genre qui auraient pu nous laisser penser qu'il y avait un accès direct entre Luménis et des zones plus obscures..."
Elle rit doucement.
" Et tu sais pas qui est Gareth Maelwedd mais tu vas quand même risquer ta peau dans le sous-sol de Luménis, pour les beaux yeux d'un clerc de Sunie. T'es zinzin, Alchem, permets-moi de le dire."

[Alchem]

Quête : le début de la faim

« Zinzin ? »
Le terme le laissa pensif. Peut-être qu’il l’était un peu depuis la guerre contre les elfes noirs. Cette lutte acharnée contre le mal dont il avait fait sa vocation, le poussait à l’action continuelle. Et quand l’action venait à manquer, il s’ennuyait et partait en voyage à la surface.
« Je ne fais pas ça pour les beaux yeux d’Avran. A la base, j’ai demandé un service au temple de Sunie. Avec la tête que j’ai, je ne passe pas inaperçu dans la rue, vous pouvez le deviner. Je n’ai pas honte de ce que je suis, pas une seconde, cependant pour quelqu’un qui aime être discret, toute cette attention met mal à l’aise. Enfin bref. Ils m’ont parlé de cette histoire. Tout indique que c’est du sérieux. Je fais ainsi d’une pierre deux coups, j’aide Lumenis et j’obtiens ce que je veux. Mais croyez bien que si j’avais entendu parlé de cette affaire par un autre moyen, je m’y serais intéressé de toute façon. Fouiller les sous-sols, c’est dans mes cordes. Et chasser le mal, c'est mon métier. »

[Galathée]

Quête : Le début de faim

" T'es un chasseur de mal, alors. C'est sympa."
Elle haussa les épaules.
" Je suis surprise que les Sunites aient envie de t'aider. D'habitude, ils ne sont pas tendres avec ceux qui n'ont pas le bon teint. Mais sans doute que ton envie de paraître... différent... les a touchés. Ou alors c'est la semaine de la bonne action, c'est possible aussi. Mais je parie qu'ils t'ont fait emprunter l'entrée de service. Leurs fidèles doivent trouver ça vachement bizarre de te croiser dans les couloirs."

[Alchem]

Quête : le début de la faim

« En arrivant en ville, je suis tombé par hasard sur une prêtresse Sunite des plus aimables. Elle m’a fait visité, elle m’a donné des infos utiles... C’est un peu elle qui m’a suggérée que son temple pouvait m’aider. Après, avec ce que j’ai constaté, elle doit être l’une des plus tolérante de son ordre. La plupart des autres Sunites qui m’ont vu sous ma véritable apparence ont été... horrifiés. Pas Maître Avran. Mais lui, effectivement, il me fait passer par la porte de service. Je ne lui en veux pas. Un Svirfnebelin chez eux, c’est un peu comme un vampire chez vous. »
Alchem esquissa un sourire. Il espérait quand même que la discussion n’allait pas trop s’éterniser. Toutefois, il aurait été contreproductif d’y mettre un terme prématurément. Il ne voulait pas vexer Rachel et si ces échanges pouvaient par la suite souder leur duo, cela valait bien le bruit qu’ils faisaient. Quoi qu’il en soit, le gnome ne relâchait pas sa vigilance.

[Galathée]

Quête : Le début de la faim.

" On peut voir ça comme ça." dit Rachel, d'un ton philosophe.
Elle sombra ensuite dans le silence et reprit sa surveillance de l'arrière-garde. De temps en temps, Alchem l'entendait murmurer à mi-voix, mais c'était un bruit ténu, pas plus sonore que leurs pas ou leur respiration. Au bout d'une demi-heure de marche, toujours en pente douce, Alchem comprit qu'ils décrivaient une spirale, comme s'ils avaient emprunté une sorte d'escalier en colimaçon. Et le centre de ce colimaçon semblait être le petit lac d'eau salée qu'il avait découvert plus tôt. Ils ne semblaient pas être encore à son niveau, cependant, mais il lui sembla percevoir une odeur de mer. C'était peut-être son imagination. Soudain, dans la paroi de droite, de la maçonnerie affleura. On avait manifestement essayé de l'entamer avec un objet coupant, mais sans succès : l'agresseur avait peut-être réussi à arracher un demi-pouce de pierre, sur le diamètre d'une assiette, avant de renoncer. La hauteur du trou renseignait cependant le svirfnebelin sur celui qui avait tenté de le creuser : ce n'était pas quelqu'un de petite taille.

[Alchem]

Quête : le début de la faim

Alchem se laissa rattraper par Rachel. Après avoir observer la pierre, matière plus que familière puisque omniprésente dans l’Outreterre, il interrogea Dalius afin de savoir si oui ou non il y avait une odeur marine. Le rat avait un odorat bien plus aiguisé que son maître. Le gnome, ensuite, fit part de ses constatations à sa coéquipière, mais à voix basse.
« On est en train de descendre en spiral autour du puits. On n’est pas encore au niveau de l’eau mais, si le tunnel continu de descendre, ce ne serait tarder. Regardez, là. On a affaire à des gens de taille humaine. »
Puisqu’ils avaient fait une petite halte, le svirfnebelin en profita pour examiner le sol. Ce n’était pas le champion du pistage, cependant peut-être qu’il pourrait repérer des empruntes intéressantes. Cela ne coûtait rien d’essayer.