[Bâtiment] La Guilde des Voleurs

[Taliesin]

Situé au-delà de la limite floue séparant l'Esplanade impériale de l'Antre des Miséreux, ce bâtiment est semblable à beaucoup d'autres s'élevant encore dans ce quartier déshérité : il s'agit d'une ancienne demeure bourgeoise depuis longtemps abandonnée par ses premiers propriétaires et peu à peu rongée par la décrépitude. Quant à l'enseigne sale qui pend au-dessus de la porte et annonce "Pension Fagin", elle non plus n'a rien d'original : tous les passants apprendront aux curieux que se trouvei là un troquet minable et, pour qui ne cherche pas qu'un verre à vider, un brouet à avaler et un feu près duquel se réchauffer, des dortoirs ou des chambres misérables où passer la nuit. Ils diront, aussi, que l'endroit est souvent comble et qu'on n'y obtient quasiment jamais de place.
Quelle est la cause de cette affluence constante ? Peut-être la nourriture, la boisson et le logement ne sont-ils pas d'aussi piètre qualité qu'on pourrait le croire, pensera-t-on. Et l'on n'aura pas tort. Mais la véritable raison est ailleurs : ici ne s'installe pas qui veut. En effet, l'édifice n'est autre que le siège de la Guilde des Voleurs, et c'est exclusivement ses membres - ou ses recrues potentielles - qu'il héberge. Cependant, rares sont ceux qui connaissent cet aspect des choses. Il faut avouer que le secret est bien gardé et qu'il existe tant d'issues dérobées par lesquelles entrer ou sortir - cave contenant un accès vers les égouts, cour arrière, multiples venelles avoisinantes... - qu'aucun mouvement suspect n'est jamais observé.

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Le trajet depuis les abords de la Gorgée d'Orge avait été aussi long que tortueux, au point que l'on pouvait se demander qui, d'éventuels poursuivants ou de ses propres compagnons, Clémentine essayait d'égarer. Mais, au moins, ce périple dans les ruelles des bas quartiers ne fut émaillé d'aucun incident malheureux - peut-être, en tout cas Silmandel en eut-il l'impression, parce qu'ils ne s'aventurèrent jamais dans ses secteurs les plus sordides. Enfin, après une bonne heure de marche, la jeune femme les fit s'immobiliser dans une venelle crasseuse que rien ne distinguait des mille autres qu'ils avaient déjà parcourues.
-Nous n'allons pas tarder à arriver, annonça-t-elle. Je vous demanderais, dans un premier temps, de me laisser parler. Et quand viendra votre tour... Cela vous semblera sans doute paradoxal quand vous comprendrez de quoi il retourne, mais croyez-m'en, il vaut mieux ne pas essayer de filouter nos hôtes et, au contraire, jouer franc jeu avec eux.

[Manfred]

Quête : association de bienfaiteurs

Rares furent les instants où Silmandel ne s’adonna pas au jeu des hypothèses. Quelle était donc cette mystérieuse destination ? Quand il ne se le demandait pas, c’était qu’un détail dans le sordide décor avait attiré son attention. Bien sûr, il respecta à la lettre le comportement adéquat en pareil lieu. A présent, l’instant de la révélation était proche. Mais il avait désormais sa petite idée. S’il y avait des contacts, et des contacts de contacts, c’était que Clémentine s’adressait à un groupe organisé. Un groupe organisé dans les bas-quartiers, ce devait être une association de brigands, de voleurs, ou quelque chose du genre. Cela dit, sa déduction demeurait vague. Les roublards avaient tant de visages différents. Ceux de Melandis ne devaient pas être des tendres.
« C’est entendu », répondit-il simplement.

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteur

Ils se remirent en marche. Pas pour très longtemps, cependant : une bifurcation à droite, une autre à gauche, une troisième à droite, à nouveau, et ils parvenaient dans une étroite allée longeant le flanc d'un bâtiment décrépit dans lequel s'ouvrait une porte de bois manifestement vermoulu. Clémentine demanda à ses compagnons de rester où ils étaient avant de s'approcher du battant et d'y frapper de manière irrégulière. Quelques instants plus tard, Silmandel crut percevoir une voix provenant de l'intérieur, à laquelle la jeune femme répondit dans un murmure. Puis ce fut le bruit d'une barre qu'on ôte, d'une serrure qu'on déverouille, et la porte s'ouvrit, révélant un solide gaillard à la mine patibulaire. Il scruta attentivement la ruelle, s'assurant sans doute que les visiteurs n'étaient pas suivis, que personne ne les observait. Rassuré sur ce point, il leur fit signe d'entrer, et le trio se retrouva bientôt dans un couloir dont la principale particularité était sa déconcertante propreté.
-Je vais vous conduire au patron, annonça le malabar tout en refermant le battant derrière eux et en remettant la barre en place, dans un tintement métallique quelque peu sinistre.

[Manfred]

Quête : association de bienfaiteurs

Silmandel adorait particulièrement ce genre de moment où il fallait entrer quelque part, du moment que le quelque part avait suscité nombre de spéculations. On passait une porte et le mystère peu à peu se dévoilait. Ce pouvait être la porte d’un souterrain, d’une salle au trésor ou, comme à présent, celle d’une organisation secrète. C’était le même plaisir, la découverte, la révélation. Pour l’instant, ce qui étonna le plus l’ensorceleur, ce fut la propreté des lieux qui contrastait singulièrement avec le quartier. Il s’avança sans un mot, conformément aux instructions de Clémentine. N’ayant plus la charge d’Alexandre, il était pratiquement redevenu imperméable au stress. Il se demandait désormais qui était le patron et ce qu’il allait demander.

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteur

Ils enfilèrent une série de corridors, passant devant des potes closes pour la plupart silencieuses même si, à travers certaines d'entre elles, filtrait le bruit de conversations feutrées. Bientôt, ils perçurent une rumeur plus marquée, faisant penser aux échos d'une salle commune d'auberge. Ce n'est cependant pas par là qu'ils se dirigèrent, bifurquant plutôt dans une autre direction.
Finalement, leur guide les conduisit jusqu'à un petit salon cossu : de confortables fauteuils entouraient une table basse sur laquelle étaient déposés de belles coupes et une carafe de cristal remplie d'un vin à la robe sombre ; sur un buffet voisin, l'on voyait une bourse replète, quelques pièces de monnaie, quelques bijoux, comme négligemment abandonnés. Ailleurs, c'était un chandelier doré, une jolie petite boîte de bois ouvragé...
-Le patron va pas tarder à arriver, annonça le colosse avant de rebrousser chemin, les laissant seuls dans la pièce.

[Manfred]

Quête : association de bienfaiteurs

« Et ben, que de jolies choses », commenta Silmandel, à voix basse, quand le guide se fut en allé.
Il ne toucha à rien, mais regardait tout. Il était stupéfait par l’opulence de l’endroit. L’organisation devait être de taille, ou alors, elle avait un riche mécène pour la soutenir. L’ensorceleur ne recherchait pas spécialement la richesse, mais il savait apprécier les belles choses, surtout celles raffinées. Son côté elfe assurément. S’il s’était retrouvé dans cette situation quelques mois plus tôt, il se serait certainement assis et servit un verre de vin pour patienter. Ses compagnons l’auraient sermonnés, il aurait râlé... Ce temps était révolu. Il resta debout, à côté de Clémentine et d’Alexandre.

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteur

Ses compagnons demeurèrent également immobiles. De longues minutes s'écoulèrent sans qu'ils échangent de paroles, puis une voix se fit entendre dans leur dos.
-Voyons, rien ne vous obligeait à rester debout...
Celui qui devait être le maître des lieux fit alors son entrée. C'était un homme grand et dégingandé, le front dégarni mais portant une longue barbe dont le roux flamboyant, allié à la forme de son visage, lui donnait de vagues airs de goupil. Il avait cependant un charme indéniable, surtout quand il souriait. Ce qui était le cas.
-Installez-vous, je vous en prie, fit-il en prenant lui-même place dans l'un des fauteuils.
Il entreprit alors de leur servir du vin et de leur tendre les coupes. Puis il reporta son attention sur la jeune femme.
-Ah, Clémentine, je commençais à désespérer de jamais vous voir en ce salon... Inutile donc de vous dire que je suis ravi de vous accueillir, même si j'aurais préféré que vous vous présentiez non poussée par la nécessité, mais en répondant de votre plein gré à l'une de mes nombreuses invitations...
-J'en suis désolée, mais je préférais chercher... d'autres solutions.
-Je peux comprendre... Les prpincipes sont chose à la fois louable et rare, ce qui les rend rafraichissants, surtout à Melandis. Cependant, leur demeurer trop fermement fidèle n'y facilite pas l'existence... Enfin, qu'importe : l'heure est mal choisie pour parler philosophie, d'autant que nous aurons, je l'espère, bien d'autres occasions de le faire. Dans l'immédiat, l'essentiel est que vous soyez là.
Il but une gorgée de vin tout en observant ses autres invités.
-Je présume que ce jeune homme est votre frère. Et vous - il se tourna vers Silmandel -, si mes informations sont bonnes, vous avez aidé nos amis communs à échapper aux Appariteurs. Cela n'a pas dû être simple : ils sont sacrément coriaces, ces bestiaux !

[Manfred]

Quête : association de bienfaiteurs

Installé dans un fauteuil, coupe de vin en main, Silmandel observait le probable patron de ce lieu d’exception avec une curiosité certaine. Le bonhomme était charismatique et ses propos... instructifs. Ainsi, il cherchait à embaucher Clémentine et celle-ci, jusqu’à présent, refusait par principe.
« J’imagine avoir eu un peu de chance, répondit l’ensorceleur lorsqu’il fut interrogé. Une sacrée course-poursuite. Je suis Silmandel Songevent. »

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

-Et moi, je me nomme Fagin. Enchanté de faire votre connaissance, messire Songevent.
Il le scruta avec attention.
-Seriez-vous relativement nouveau à Melandis ? Je demande cela parce que, et n'y voyez nulle offense, vous ne passez pas vraiment inaperçu. Non, vous êtes plutôt du genre à ce qu'on se retourne sur votre passage... Or, je n'avai sjusqu'ici jamais entendu parler de vous. A moins que vous ne soyez particulièrement doué en matière de discrétion ?

[Manfred]

Quête : association de bienfaiteurs

« Ho, je sais devenir invisible lorsque je le désire, mais je ne me qualifierais pas de personne discrète. Je viens de Féérune. Cela ne fait que quelques jours que je suis à Melandis. »
Et en quelque jours, il avait déjà accompli pas mal de chose. Des journées et même des nuis bien remplies. Il sirota son vin tout en continuant d’observer ce Fagin. Il n’était pas spécialement doué pour évaluer les gens, savoir s’ils étaient de confiances, ou dangereux. Il préférait donc continuer de suivre les conseils avisés de Clémentine.

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Fagin ne le quittait pas des yeux.
-Vous pouvez vous rendre invisible à volonté sans pour autant être une personne discrète... répéta-il, pensif. Prises au pied de la lettre et alliées à votre prestance, ces paroles pourraient laisser penser que vous disposez de pouvoirs magiques et que vous êtes, plus précisément, un ensorceleur... Suis-je dans le vrai, messire Songevent ?

[Manfred]

Quête : association de bienfaiteurs

« Vous l’êtes, Maître Fagin. »
Silmandel sirota un peu plus de son vin. Il était à l’aise, mais pas orgueilleux pour un sous. Son interlocuteur était intelligent. Le contraire l’aurait étonné. Il devait gouverner par l’esprit et non la force cette organisation.
« Sur Féérune, j’ai mené une vie d’aventurier. Mes compagnons et moi, on a accompli pas mal de petites choses. Chasses au trésor, éliminations de monstres menaçant telle ou telle localité, deux trois petits larcins aussi, parfois du travail de mercenariat. On n’était pas connu, mais on ne s’en sortait pas trop mal. »

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

-C'est déjà plus qu'honorable, surtout quand l'on sait à quel point la profession d'aventurier est dangereuse. Or, bien des gens l'oublient... Il faut dire que les chansons et les récits des bardes ne concernent que l'infime minorité qui a réussi, passant sous silence tous ceux qui, au mieux, sont rentrés chez eux dépités, au pire, ne sont jamais rentrés...
Il se frotta le menton, toujours pensif.
-Nous avons compté extrêmement peu d'ensorceleurs sous ce toit : le côté... spectaculaire de leur personne et de leurs interventions s'accorde généralement mal à nos activités. Toutefois, vous n'êtes pas non plus le premier à venir ici : utilisées à bon escient, la magie et la flamboyance peuvent rendre de grands services...

[Manfred]

Quête : association de bienfaiteur

Il était vrai que la vie d’aventurier n’était pas comme celle qu’on narrait dans les chanson ou les histoires. Même sans tenir compte des dangers de la profession, effectivement si peu mis en évidence, aventure rimait très souvent avec voyage. Des jours et des jours à transiter d’un lieu à l’autre, livré aux caprices du temps... rien que cela suffisait à en faire renoncer plus d’un. Silmandel, l’espace d’un instant, se remémora ses débuts. Toutefois, il ne s’attarda pas trop en souvenir. Il vida sa coupe, la déposa sur la table basse et reprit :
« Quel genre de services ? »
Une simple question qui permettait d’entrer dans le vif du sujet.

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Fagin sourit.
-Et bien, la flamboyance peut détourner l'attention de certaines personnes et, ainsi, ouvrir la voie à d'autre. Elle peut également séduire et permettre, ce faisant, l'obtention d'utiles informations. Quant à la magie... Vous êtes bien placé pour savoir que les services qu'elle est susceptible de rendre sont aussi divers que variés. Dans le cadre de notre professions, des capacités telles que se rendre invisible, changer de visage, se métamorphoser en quelque chose capable de se faufiler de partout ou encore ouvrir ce que d'aucuns croyaient hermétiquement clos sont autant d'atouts précieux.

[Manfred]

Quête : association de bienfaiteurs

« Je vois, je vois. Il semble que je pourrais effectivement rendre ce genre de services. J’en déduis que cet endroit est une guilde de voleurs ou quelque chose qui s’y rapproche. J’ai juste ? »
Fagin avait en effet mentionné des actes qui allaient en ce sens. Pas d’assassina, juste de la subtilisation de biens ou d’informations. Il était encore trop tôt pour en être certain, cependant. L’homme à la barbe rousse pouvait garder sous silence ce qu’il désirait. Quoi qu’il en soit, assassin ou voleur, ce n’était pas la même chose. Silmandel pouvait envisager de s’associer aux seconds, beaucoup moins aux premiers.

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Son interlocuteur sourit franchement, sans pour autant cesser de le scruter.
-Vous avez juste. J'aurais même tendance à dire que vous vous trouvez dans les locaux de la seule et unique guilde de voleurs de Melandis. Car si d'autres organisations officient plus ou moins dans le même domaine, aucune n'a notre importance, notre ancienneté, notre stabilité et... nos principes.
Il jeta un regard en coin à Clémentine qui, pour l'heure, demeurait impassible et silencieuse.
-Vous l'aurez sans doute remarqué, reprit-il, cette cité, comme tant d'autres, grouille littéralement de malfrats de toutes sortes : détrousseurs, cambrioleurs, arnaqueurs, brutes épaisses ou encore meurtriers purs et simples y sont légion. Et bien, la première chose à savoir à notre sujet, c'est que nous n'avons pas grand chose en commun avec eux, ne serait-ce que parce qu'en ce qui nous concerne, on ne nous remarque pas, on ne nous voit pas : tout au plus entend-t-on parler de nos exploits.

[Manfred]

Quête : association de bienfaiteurs

La seule guilde de voleurs de tout Melandis ? Silmandel imaginait qu’une ville de cette taille devait en compter plusieurs et qu’elles se disputaient les quartiers. Véritable guerre de territoire. Il avait visité une cité où c’était ainsi. Mais du coup, aucune de ces guildes n’étaient réellement importantes. Tout le contraire de celle-ci.
« Ravi d’être arrivé dans un tel endroit. La ville est si vaste, ce doit être pour vous un sacré terrain de chasse. »
L’elfe jeta également un coup d’œil à Clémentine, puis il continua :
« Excepté la discrétion, avez-vous d’autres principes ? »

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

-Disons que nous aimons à nous considérer comme une sorte d'élite au sein de notre profession et à envisager celle-ci comme une forme d'art. Semblables points de vue vous paraîtront peut-être étranges, voire arrogants mais, au moins, vous constaterez que nous nous efforçons d'être à la hauteur de nos prétentions. D'abord, nous avons l'amour du travail bien fait. Lorsque nous nous introduisons quelque part, nous n'en défonçons pas la porte, nous ne le saccageons pas, nous n'y semons pas le désordre : ce serait tellement grossier... Non, au contraire, nous faisons en sorte de laisser le moins de traces possibles de notre passage, et quand une opération est particulièrement réussie, les maîtres des lieux n'en prennent conscience que bien plus tard, en constatant que quelques objets précis ont disparu. Évidemment, c'est aussi valable quand nous faisons les poches d'un individu : il ne doit s'en rendre compte qu'après coup. Ensuite, et c'est un point fondamental, nous excluons toute forme de violence. Nous n'assommons pas, nous ne blessons pas, nous ne séquestrons pas, et nous recourrons encore moins à la torture ou au meurtre : nos cibles sont purement matérielles, les personnes ne doivent pas être touchées. Alors certes, au cours de missions particulièrement ardues, il arrive que nous devions endormir quelqu'un, ou effacer une petite partie de ses souvenirs ; cependant, dans semblables cas, nous nous arrangeons pour que cela n'ait aucune conséquence physique ou mentale irréversible. Enfin, nous sommes très attachés à notre respectabilité, ce qui implique de se conformer scrupuleusement aux deux points que je viens d'évoquer, mais pas seulement : nous avons à cœur de satisfaire nos clients, aussi difficiles leurs demandes soient-elles, et d'agir de manière à ce que, jamais, les autorités ne soient en mesure de remonter jusqu'à eux ; nous ne trempons pas dans le trafic de drogue ou d'êtres vivants ; nous ne pratiquons pas l'enlèvement et la demande de rançon...

[Manfred]

Quête : association de bienfaiteurs

« Et bien, Maître Fagin, il me faut avouer mon étonnement. J’ai rencontré nombre de voleurs, aux méthodes et aux moyens divers. Aucun ne poussait si loin leurs principes. Et c’est ici, à Melandis, la ville où j’ai découvert le plus de choses horribles en si peu de temps, que je tombe sur une guilde de votre genre. Amusant, vraiment. Melandis serait-elle aussi la cité des contrastes ? »
Silmandel se resservit une coupe de vin. Si tout ce qu’il avait entendu était vrai, alors il n’aurait aucun mal à travailler pour ces personnes.
« Quoi qu’il en soit, moi ça me va. »

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

-Heureux de l'entendre, répondit l'homme, sans s'offusquer en rien que l'ensorceleur se soit resservi à boire sans lui en demander la permission.
Puis il se tourna vers Clémentine.
-Et vous ? Le vol excepté, je pense qu'il n'y a rien, dans ce que je viens d'énoncer, qui soit foncièrement en contradiction avec vos principes...
-Je dois l'admettre, fit la jeune femme. Néanmoins, reste à savoir qui sont... vos cibles.
Fagin sourit.
-Et bien, nos cibles sont les personnes chez qui il y a quelque chose de valable à voler. Dérober une malheureuse poignée de liards à des miséreux, c'est bon pour les malfrats de bas étage. Et de toute façon, quel client payerait pour de si menus larcins ? Alors honnêtement, vous n'avez pas à craindre que nous nous en prenions à de petites gens.

[Manfred]

Quête : association de bienfaiteurs

Maître Fagin énonçait là quelque chose d’on ne peut plus logique. A quoi bon voler les pauvres ? Cette nouvelle précision conforta Silmandel dans son impression. Cette guilde voulait être l’élite de la profession. L’elfe n’ajouta rien et se contenta de siroter ce second verre. Rendre des services à ces gens n’allait pas être un problème, tout du moins pas au niveau de sa morale. Après, bien sûr, il faudrait être à la hauteur... et c’était tout l’intérêt de la chose, le chalenge ! Voilà qui promettait encore de l’aventure ! Il n’en demandait pas plus, surtout que Clémentine et son frère avaient désormais un coin où se cacher.

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

-Mais nous reparlerons de cela une autre fois, reprit Fagin après que la jeune femme eut acquiescé. De toute façon, le travail ne manquant pas, nous trouverons aisément une mission à votre convenance... Pour l'heure, le plus important est que vous preniez vos marques en nos murs... A ce propos, je dois vous informer de quelques règles de base. Elles vous paraîtront peut-être aller de soi, mais il est de mon devoir de les mentionner à chaque nouveau venu, alors ne le prenez pas mal.
Il les observa tous trois un instant, puis se lança :
-La violence est proscrite entre nous : ici, l'on règle les différends en adultes responsables et, si besoin, en recourant à mon arbitrage ou à celui de mes lieutenants. Voler un confrère est également prohibé, sous peine de très lourdes sanctions. Interdiction, aussi, de s'approprier les biens communs de la guilde : qu'il s'agisse des salles librement accessibles, de leurs mobilier, des accessoires qui s'y trouvent, de la nourriture, de la boisson ou que sais-je encore, tout cela est à disposition de tout le monde, ce qui implique que chacun se montre responsable dans l'usage qu'il en fait et n'oublie pas de partager. Enfin, nous sommes particulièrement tatillons sur la propreté : certes, nous sommes accueillants, mais notre hospitalité ne s'étend pas aux puces, au poux et aux autres parasites qui ont fait de ce quartier leur paradis terrestre. Par conséquent, bain et lessive sont obligatoires à chaque fois qu'on vient de l'extérieur et doivent être réguliers même quand on ne quitte pas les locaux.
Il sourit.
-Oh, et évidemment... Le secret est de mise concernant la localisation de ce bâtiment et ce qui s'y déroule.

[Manfred]

Quête : association de bienfaiteurs

Silmandel vida son second verre et le déposa sur la table.
« C’est entendu », assura-t-il.
Que cet endroit doive rester secret relevait de l’évidence. Qu’il doive rester propre était des plus appréciables. Les autres règles étaient on ne peut plus logiques. Du moment que l’ensorceleur comprenait le bien fondé d’un règlement, et que celui-ci ne le dérangeait pas, il n’avait pas de mal à s’y plier. Peut-être même que vivre ici serait agréable. En attendant, s’il avait tout bien suivi, le bain allait s’imposer.

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

A leur tour, Clémentine et Alexandre dirent qu'ils avaient compris les règles et qu'ils s'y conformeraient, ce qui leur valut un sourire amical du maître des lieux.
-Très bien. Ceci étant entendu, et comme il me reste un peu de temps à vous consacrer, je vais vous montrer vos chambres et en profiter pour vous faire faire une petite visite guidée de nos locaux...
L'instant suivant, il les précédait hors du salon. Après leur avoir indiqué que les salles d'entraînement se trouvaient au sous-sol, il les conduisit à travers le rez-de-chaussée, leur montrant brièvement la taverne servant de couverture à la guilde, les cuisines, la cantine, la salle de bain dotée de plusieurs baignoires et d'une cheminée pour faire chauffer l'eau, des pièces communes destinées à la détente et possédant des jeux tels qu'échecs ou billards, Quand il croisaient des gens, pour l'heure peu nombreux, l'homme procédait aux présentations, et l'accueil réservé au nouveaux venus s'avéra des plus cordiaux.
Enfin, ils furent entraînés dans les hauteurs, pour l'essentiel dévolues aux appartements privés et aux dortoirs. Les deux chambres voisines qu'on leur avait réservées, confortablement meublées, se trouvaient au dernier étage.
-Bon, je vous laisse vous installer, fit Fagin. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à demander : tout le monde a été prévenu de votre arrivé et se fera un plaisir de vous aider.
Sur ce, il les salua et s'éclipsa.

[Manfred]

« Charmant endroit, commentât Silmandel, après avoir salué Fagin. Clémentine, si je peux encore vous aider, n’hésitez pas. »
L’elfe entra dans sa chambre. Elle était très correcte, comme tout ce qui se trouvait ici. L’ambiance lui était agréable. Une guilde de voleurs de cette stature, n’est-ce pas un cadre digne d’intérêt ? L’aventurier fut rapide à s’installer. En effet, il déposa son sac dans un coin et c’était terminé. Cela faisait des années qu’il vivait en nomade. Avec son ancienne compagnie, il restait rarement plus d’une semaine au même endroit. Auberges, campements, étables... Déjà il ressortait de sa chambre. Si la jeune femme n’avait rien à lui dire, il allait prendre un bain. Cela lui ferait du bien. Et après, il aviserait selon ses envies du moment.

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Il n'avait pas été absent longtemps, c'était le moins que l'on puisse dire, mais cela avait suffi pour qu'une vive joute verbale éclate entre Clémentine et son frère, à propos du bain que ce dernier, apparemment, n'était pas du tout pressé de prendre.
-Et bien, vous semblez déjà comme un poisson dans l'eau, dit la jeune femme à l'ensorceleur, usant d'une métaphore fort à propos. Je suis heureuse que vous ne regrettiez pas de nous avoir accompagnés, et j'espère que cela durera.
Elle esquissa un sourire, mais il la sentit moins à l'aise que lui, plus tendue. Méfiante aussi, peut-être.
-Pour le reste, vous nous avez déjà énormément aidés, reprit-elle. Et à présent qu'il n'y a plus rien à craindre, vous devriez profiter de ce répit pour vous détendre, pour goûter paisiblement à l'hospitalité de la guilde.

[Manfred]

Quête : association de bienfaiteurs

Silmandel répondit à Clémentine par un large sourire.
« Et bien, bonne chance avec le petit monstre ! » dit-il avant de s’éloigner.
Il prit donc la direction de la salle de bain avec son assurance coutumière. Bien sûr, s’il croisait quoi que ce soit d’intéressant en chemin, il risquait fort de se détourner de son objectif premier afin de s’y intéresser. Dans le cas contraire, il règlerait la chose avec rapidité et efficacité pour passer sans tarder à une autre activité.

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Silmandel trouva les couloirs aussi déserts que précédemment - sans doute la majeure partie de la guilde était-elle à l'extérieur, en mission -, si bien que rien, durant son trajet, ne l'incita à changer de destination. Une fois celle-ci atteinte, il découvrit qu'on avait déjà mis de l'eau à chauffeur, à son intention et à celle de ses compagnons : il put donc, sans procéder, procéder à ses ablutions. Mais, après s'être lavé et changé, il se retrouva face à une grande question existentielle : que faire à présent ? Les salles où se rendre ne manquaient pas, et il était probable qu'elles finiraient par se remplir...