[Bâtiment] La cabane des fossoyeurs

[Lothringen]

Ecoeuré, le semi-drow marqua un temps avant d'avoir le courage de demander des détails sordides supplémentaires. Ils saignaient donc des enfants à mort... Ces sectes ne savaient plus quoi inventer pour en rajouter dans l'horreur. N'auraient-ils pu se contenter de psalmodier des langues mortes au fond des catacombes, d'éructer des anathèmes et de comploter des attentats ? En ce moment, le fondamentalisme helmite lui manquait presque.

Songeur, Lothringen se mit à marcher jusqu'à l'une des tombes et à en piétiner consciencieusement la terre meuble, la balayant de la semelle jusqu'à en lisser tout à fait la surface.

"Alors il y a d'autres enfants... Je veux retrouver cet endroit. Tu te souviens de la façon dont c'est disposé, du trajet que tu as fait pour t'enfuir ?"

Il cassa une brindille sur un buisson puis la dénuda avant de fourrer cette baguette improvisée dans les mains de l'enfant, en lui désignant du menton la surface de terre plane.

"Tiens, dessine si tu peux."

[Mornagest]

Le mioche expliqua :

"J'étais souvent dans le noir. On voyait que quand y venaient chercher un de nous, puis ils éclairaient la table en pierre aussi... pour voir... pour voir...
- Et tu ne sais plus par où tu es sorti, ni comment tu es arrivé là ?" le coupa Mornagest avant d'assister à un nouveau drame.
"J'ai couru dans tous les sens et y f'sait nuit... mais j'sais que la sortie par où chuis passé, y avait une grille avec des piques dorées dessus. J'sais pas si elle est différente des autres, en fait. Là-dessous, c'étaient des cavernes. Y faisait froid, y avait de l'humidité, et on mangeait pas." À n'en point douter. Le garçon aurait bien besoin d'un bon repas.
"R'marquez, j'connais un peu l'cimetière, y a pas trente-six entrées vers les cryptes... y en a cinq en tout, j'pense. Mais j'ai peur qu'y me r'trouvent !" Il tremblait.

[Lothringen]

"Non, ils ne te retrouveront pas. D'abord parce qu'on est avec toi, et surtout parce que les gens de cette sorte n'osent pas se montrer en plein jour... Nous avons traversé le cimetière et nous n'avons vu personne.

Ecoute, passons un marché : tu nous conduis jusqu'à l'entrée des cryptes, et on veut bien oublier qu'on t'a vu. Je dois même pouvoir t'indiquer une ou deux adresses sûres, ça pourrait t'être utile. Ça marche ?"

Lothringen savait que son apparence et ses actes récents ne plaidaient pas en sa faveur, mais il n'avait pas le temps de gagner la confiance de cet enfant. Il aurait seulement voulu l'aider, lui et ceux qu'il avait laissés derrière lui... Sans doute la surveillance autour de l'endroit où on les entreposait était-elle assez lâche, dans la journée ? Il fallait tenter quelque chose...

Et s'il s'agissait, comme c'était probable, du culte d'Enetos, ils feraient d'une pierre deux coups.

[Mornagest]

Le mioche acquiesça timidement.

"Ça... ça marche. Mais j'irai pas plus loin, hein ? Promis ?" Lothringen hocha la tête à l'encontre du gamin.

"On y va, alors. C'est pas très très loin, en fait, mais j'me suis un peu égaré en courant..."

Escorté des deux guerriers, le garçon marchait furtivement dans les allées, jetant fréquemment des regards inquiets vers tout ce qui pouvait dissimuler un homme prêt à surgir et les attaquer. Mais le semi-drow avait raison, ces cruels fanatiques déments n'avaient pas une once de courage, et n'osaient pas pointer le bout de leur nez au dehors de leur maudite cache.

Au bout d'un petit trajet de quelques minutes, le garçon indiqua du bras une vaste ouverture qui paraissait mener vers les profondeurs du cimetière. Nulle grille ne l'ornait, cependant.

"C'est pas celle-ci. J'sais pas si elle mène au même endroit, en fait." Ils poursuivirent donc leur expédition, et, toujours sans encombres, atteignirent une nouvelle entrée, cette fois équipée d'une grille dotée de pointes dorées ; mais elle était fermée par un cadenas.

"J'pense c'est celle-là."

[Lothringen]

Lothringen observait l'ouverture, à s'y user les yeux. S'il en croyait les très parcellaires indications du fossoyeur, les fanatiques utilisaient indifféremment chacune des diverses entrées du cimetière pour se rendre dans leur repaire. Si c'était vrai, ils n'auraient qu'à prendre la première que le mioche leur avait montrée : un cadenas brisé ferait mauvais genre, pour l'effet de surprise. Mais si c'était vrai, pourquoi poser un cadenas ici ? Ah, peut-être à cause du mioche évadé...

"D'accord, et merci pour ton aide."

Il glissa quelques pièces dans la main de l'enfant. De la menue monnaie, surtout pas de quoi attirer l'attention s'il avait la maladresse de les montrer...

"Tu devrais partir d'ici très vite et te faire discret. Je te conseille d'aller à la Taverne de la Main de Gloire, près des taudis, et d'y prendre un dîner. C'est un endroit calme, sans voleurs, où l'on ne laissera pas entrer les malveillants. D'ici demain, rassure-toi, les sinistres individus qui t'ont enlevé auront bien d 'autres chats à fouetter que de te retrouver..."

Il se mit à sourire d'un air encourageant.

"Adieu, gamin. Que la Chance t'accompagne."

[Mornagest]

Le garçon sourit pâlement, puis remercia les deux guerriers. "Vous m'avez sauvé la vie, m'sieurs. Merci à vous..." il fila droit vers une des sorties les plus proches du cimetière, tandis qu'ils le regardaient partir. Mornagest brisa le silence.

"Pourquoi ce cadenas ? Je ne sais pas si ce fossoyeur nous a dit la vérité quant au réseau souterrain qu'on peut trouver. Avec un peu de chance, c'est peut-être la seule issue vers leur repaire. Enfin... on entre par là, ou ailleurs ?"

Le parvis tombait en ruines. Couvert de mousses, son mortier se détachait par gros morceaux qui jonchaient le sol devant eux. Le cadenas proprement dit n'avait guère l'air plus résistant ; un bon coup de hache lui règlerait son sort. Plus loin derrière la grille, les ténèbres étaient pour ainsi dire insondables, mais Lothringen avait pu déceler ce qui semblait être un dallage en pierres, couvert de poussière. Impossible d'en savoir plus sans briser l'obstacle.

[Lothringen]

Lothringen hésitait encore. Pour avoir déjà mis les pieds dans certaines de ces cryptes, de sinistre mémoire, il savait que leur réseau était immense, et qu'ils auraient tôt fait de s'y égarer - pour se trouver alors à la merci de toutes sortes de monstres, mort-vivants, déments... tous les os usés de cette cité, dont elle avait préféré perdre jusqu'à la mémoire. Ils avaient un autre but que de simplement nettoyer ce dédale, et ce n'étaient pas risques à prendre à la légère.

A la réflexion, il lui semblait hautement improbable que la secte se donne la peine de fastidieux et périlleux détours chaque fois qu'elle désirait rejoindre son lieu de culte... Le fossoyeur devait avoir menti, dans l'espoir que les locataires des sous-sols le débarrasseraient d'eux. A moins que le repaire de la secte ne soit situé précisément au centre du dédale ? Ah, au diable ces spéculations!

"Choisir qui croire entre un gamin qu'est pas sûr et une larve vénale, quel dilemme... Bien que cela m'ennuie un peu de nous annoncer de la sorte, je crois qu'il vaudrait mieux passer par ici. Si c'est la bonne grille, on devrait trouver des traces de leur passage dans la poussière. Bon, c'est dit, j'ouvre..."

Ce disant, il frappa le cadenas d'un coup de hache sec et précis.

[Mornagest]

Le métal vola en éclat, et le cadenas chut au sol avec un bruit caractéristique. Poussant lentement la grille rouillée, Lothringen jetait à nouveau un œil sur les ténèbres insondables qui leur faisaient face.

"On devrait prendre une torche", conseilla Mornagest. "Et faire un plan. Je ne tiens pas à me retrouver au beau milieu de nulle part...". L'ambiance glauque de ces cryptes lui faisaient presque froid dans le dos, lui qui était d'ordinaire peu sensible à la peur de combats proches. Mais ce qu'il redoutait, à vrai dire, n'étaient point ces imbéciles de fanatiques. Les récits concernant d'antiques liches, vampires, momies et autres morts-vivants des plus guillerets ne laissaient pas présager une promenade de santé, six pieds sous terre.

Aussitôt la torche allumée, ils descendirent les marches, tout en observant la couche épaisse de poussière de roche qui s'était accumulée au fil des ans sur le sol en pierre blanche. De nettes traces de pas, nombreuses, du reste, marquaient le chemin à suivre...

Devant eux, un long couloir semblait se dessiner à la lueur de la flamme. Rien d'autre qu'un faible courant d'air ne semblait indiquer qu'il avait une fin.

"Restons prudents. Il y a peut-être des pièges, ou je ne sais quelle chausse-trappe destinée à nous envoyer en enfer." Il dégaina, puis ajouta : "On marche de front ?"

Suite ici

[Taliesin]

[Quête : L'Ascension]

Après un long et fatigant trajet depuis le Luménien Noyé, Asmodeus parvint enfin en vue du cimetière et de la cabane que son contact lui avait indiquée, cabane dont le crépuscule flamboyant parait les planches vermoulues d'une vive teinte sanguine. Plusieurs fossoyeurs étaient rassemblés devant celle-ci, prêts à boucler les grilles pour la nuit. Ils regardèrent l'élu divin s'approcher en fronçant les sourcils, craignant peut-être un surcroit de labeur alors que leur journée de travail était sur le point de se terminer.
-Vous désirez ? s'enquit l'un d'entre eux après l'avoir salué.

[Asmodeus]

Asmodeus dut reprendre son souffle en s'appuyant sur son bâton avant de pouvoir répondre à l'homme qui l'avait interpelé. Il en profita aussi pour réunir ses esprits et se remémorer les paroles de son contact. Il déclara enfin avec confiance :

- Asmodeus souhaiterait s'entretenir avec Kurt. Il a besoin de quelques composants de sort pour mener à bien une préparation.

[Taliesin]

[Quête : L'Ascension]

-Oh.
A l'instar de ses collègues, le fossoyeur parut soulagé : non, pas de travail imprévu !
-Entrez, je vous en prie : Kurt est à l'intérieur. Et au cas où on ne vous ai pas prévenu... Sachez qu'il est un peu... original, disons. Mais ne vous en inquiétez pas pour autant : il est extrêmement compétent dans son domaine, et il vous vendra exactement ce dont vous avez besoin.
Sur un salut de la main, il retourna auprès des autres.

[Asmodeus]

Asmodeus n'avait pas de préjugés et ne s'arrêtait pas aux apparences en matière de compétences. Il s'engagea donc dans la cabane sans a priori en dehors de sa prudence naturelle. Il remercia les gardes non pas par politesse mais parce qu'il n'était pas exclu qu'il ait besoin de s'attirer un jour prochain leurs faveurs.

[Taliesin]

[Quête : L'Ascension]

Ainsi découvrit-il l'intérieur de la cabane, avec ses rayonnages chargés de pots, de vases, de bocaux contenant une invraisemblable quantité d'ingrédients aussi divers que variés. Derrière le comptoir, il aperçut un vieillard à la chevelure et à la barbe hirsutes, d'un blanc immaculé, qui darda sur lui un regard pétillant et lui dédia un sourire chaleureux, dévoilant des dents peu nombreuses mais étonnamment saines.
-Bienvenue, bienvenue ! lança-t-il avec un entrain presque enfantin. Approchez, et dites à ce brave vieux Kurt ce qu'il peut faire pour votre service !

[Asmodeus]

Asmodeus pénétra dans la cabane avec une curiosité respectueuse : il ne s’était pas vraiment attendu à trouver ici des trésors en potions, composants de sorts et même savoir ésotérique. L’endroit constituait donc globalement une bonne surprise qui appelait peut être d’autres visites. Quand le moment s’y prêterait mieux… Pour l’heure, l’élu divin concentra son attention sur son interlocuteur. Il avait quelque chose de dérangeant certes, un étrange magnétisme même mais il s’était préparé à pire de toute manière. C’est donc avec naturel qu’Asmodeus sortit le médaillon remis par son contact de sa poche pour le présenter à Kurt :

- Asmodeus vous souhaite le bonsoir ! Il s’est dit que vous pourriez être intéressé par ceci.

[Taliesin]

[Quête : L'Ascension]

L'homme focalisa son regard sur la médaille, puis son visage déjà joyeux s'illumina davantage.
-Alors Asmodeus est l'ami des amis des pensionnaires du cimetière ? s'exclama-t-il avec un entrain renforcé. Ils ont parlé de lui à ce brave vieux Kurt ! Ils ont dit qu'il viendrait ce soir ! Bienvenue, bienvenu encore !
Il lui dédia un sourire radieux, avant que, subitement, sa mine ne se fasse chagrine.
-Malheureusement, il va valloir attendre un peu avant d'aller les voir. Il va falloir attendre que les autres aillent fermer les grilles. Les autres sont aussi des amis, mais ça n'est pas pareil, oh non.
Il soupira, retrouva presque aussitôt sa bonhommie.
-Asmodeus veut-il un siège pour patienter ? Un thé, peut-être ? Ou un petit apéritif ?

[Asmodeus]

Asmodeus avait tendance à se méfier quand un inconnu lui manifestait tant d’attentions mais, même s’il soupçonnait une certaine part de cynisme chez son interlocuteur, il ne lui avait donné aucune raison – bien au contraire – de ne pas se comporter de manière courtoise. L’élu divin accepta donc le siège mais déclina poliment la tisane et l’apéritif :

- Peut être un peu plus tard ; pour le moment, Asmodeus a tout ce qu’il lui faut. Peut-il se permettre de demander depuis combien de temps vous travailler ici ? Vous vous y plaisez, j’imagine.

[Taliesin]

[Quête : L'Ascension]

-Oulà, cela fait longtemps, très longtemps que ce brave vieux Kurt est fossoyeur, même s'il n'aime pas trop ce mot et préfère celui de veilleur. Et c'est un travail vraiment passionnant ! Il faut s'occuper des pensionnaires, entretenir leurs demeures, les distraire, veiller à leur bien être, faire en sorte que personne ne vienne les déranger ou leur manquer de respect... Passionnant, donc, mais fatigant, surtout ces temps-ci où n'importe qui vient semer le bazar dans le cimetière et le grader.. Oh, et il y a aussi la vente d'ingrédients, qui permet de rencontrer plein de gens intéressants !

[Asmodeus]

Asmodeus devait bien reconnaître que ce Kurt lui était éminemment sympathique. Bien entendu, il n’était pas recommandé de relâcher sa vigilance, surtout en pareil endroit, mais l’élu divin se sentait tout de même plus à l’aise en sa compagnie qu’il ne l’avait été depuis bien longtemps en présence d’une personne vivante.

- Asmodeus considère que votre travail est très louable et bien plus essentiel que ne le pensent la plupart des vivants. Avec tous leurs soi-disant besoins, ils s’agitent en tous sens et ne savent pas apprécier les personnes qui, comme vous, veilleront sur la plus longue partie de leur existence à savoir leur après-vie.

[Taliesin]

[Quête : L'Ascension]

-C'est très gentil à Asmodeus de dire cela, répondit le fossoyeur, tout sourire. Mais dans le fond, peu importe que la plupart des gens ne reconnaissent pas ce travail à sa juste valeur. D'abord parce que s'ils savaient tous à quel point il est utile et intéressant, ils se bousculeraient pour le faire, ce qui en laisserait moins pour ce brave vieux Kurt. Ensuite, parce que les pensionnaires du cimetière, eux, savent se montrer reconnaissants... Enfin, ceux qui passent leur après-vie ici. Les autres... Et bien, ils ne montrent pas grand chose, ils se contentent de rester sagement dans leurs tombes. Mais cela veut quand même dire qu'ils sont contents, parce que si on les dérange, si on les traite mal, ils peuvent se relever et là, en général... ça barde !

[Asmodeus]

Tout autre qu’Asmodeus aurait certainement considéré avec beaucoup de réserves, sinon plus, le discours de Kurt. Mais l’élu divin avait une certaine tournure d’esprit et pouvoir discuter ouvertement avec une personne partageant l’une de ses plus ferventes passions et le ferment de sa vocation était une aubaine. Melandis se révélait en cela un excellent choix : ici, on ne cherchait pas à détruire la parcelle moindre parcelle de non-vie, on n’en faisait pas une abomination à combattre, on composait même avec ce don des dieux.

- Asmodeus n’était pas vraiment venu pour cela mais il n’a pas pu s’empêcher de noter avec intérêt que vous disposez d’une très belle collection de composants et de potions. Il souhaite vous demander si vous les récoltez vous-mêmes ou si vous êtes disposé à faire appel à des aides extérieures parfois. Pas de ces pillards d’aventuriers qui collectent tout ce qui leur tombe sous la main sans discernement, bien sûr…

[Taliesin]

[Quête : L'Ascension]

-Même si d'autres veilleurs l'aident parfois dans cette tâche, c'est surtout ce brave vieux Kurt qui récolte ces précieux ingrédients, fit le vieillard d'un ton léger. Beaucoup trouvent cela soit trop dégoûtant, soit trop dangereux. En réalité, ça n'a rien de sale et si l'on sait s'y prendre, on ne court guère de danger. Il suffit de ne pas s'approcher des pensionnaires qui bougent, parce qu'ils sont vivants et qu'essayer de les priver d'une partie d'eux-mêmes provoquerait logiquement leur colère... En revanche, ceux qui ne bougent plus sont morts, donc il n'ont plus besoin de tout cela. Reste à effectuer les prélèvements avec respect et gratitude : dans le cas contraire, outre être indigne, cet acte risquerait fort de les pousser... à revenir pour se venger. C'est simple, n'est-ce pas ? Et pourtant, la plupart des gens ne le comprennent pas, c'est pourquoi ce brave vieux Kurt ne les laisse pas se servir eux-mêmes. Cependant, Asmodeus étant un ami des amis des pensionnaires, il pourrait y avoir une exception pour lui, s'il le souhaite.

[Asmodeus]

Asmodeus esquissa un sourire non pas bienveillant ou reconnaissant mais un sourire tranquille et sincère tout de même.

- Kurt apparait de plus en plus comme quelqu’un d’avisé à Asmodeus. Celui-ci n’a pour l’heure pas de besoin spécifique mais il retient et vous remercie d’ores et déjà de votre proposition. Il considère qu’une association avec ceux partageant au moins certains de ses points de vue sont chose profitable. Si la prudence incite à ne pas accorder sa confiance trop librement, la sagesse conseille de savoir chercher à développer les partenariats mutuellement profitables.

Une nouvelle fois, l’élu divin laissa son regard se promener sur les rayonnages et l’intérieur de la cabane. Il avait recouvré son souffle et s’était remis des efforts consentis dans la journée et il devait aussi reconnaître être un peu impatient de découvrir ce que la soirée lui réserverait.

[Taliesin]

[Quête : L'Ascension]

Kurt dut percevoir son impatience, car il ne resta pas longtemps silencieux.
-Asmodeus n'aura plus longtemps à attendre. Dès que les autres seront partis fermer les grilles, ce brave vieux Kurt le conduira là où il faut.
Il poussa un léger soupir.
-Les autres ne sont pas méchants, mais ils ne savent pas très bien garder les secrets, alors les amis des pensionnaires ne veulent pas qu'ils apprennent leur existence. Il faut donc être prudent. Mais s'ils trouvent la cabane vide en revenant, ils ne se poseront pas de questions : ils penseront qu'Asmodeus est reparti après avoir acheté les ingrédients qu'il désirait, et que ce brave vieux Kurt est allé distraire les pensionnaires, comme il le fait régulièrement.

[Asmodeus]

Asmodeus s’efforça de reprendre une expression plus flegmatique, conscient qu’il avait un peu trop laissé entrevoir son état d’esprit. Un tel relâchement coupable semblait ne pas devoir porter à conséquence avec Kurt mais il allait devoir se montrer bien plus vigilant avec les membres de la secte :

- Asmodeus constate avec plaisir qu’il a affaire à quelqu’un de prévoyant ! Une des qualités les plus louables et les plus utiles qui soient. A ce propos, Asmodeus souhaite vous demander ce que Kurt pense des personnes qu’il va rencontrer ce soir. Sont-ils dignes de confiance ?

[Taliesin]

[Quête : L'Ascension]

Le fossoyeur acquiesça.
-Ils sont les amis des pensionnaires du cimetière et les ennemis de ceux qui veulent les détruire jusqu'au dernier. Rien que pour ça, ce brave vieux Kurt les aime bien. Pour le reste, ils sont ici depuis très longtemps, se sont toujours montrés discrets et n'ont jamais causé le moindre problème, au contraire. Et puis, ils attendent le retour d'un dieu qui, quand il était encore au panthéon, veillait tout particulièrement à ce que ces lieux restent ce qu'ils ont toujours été, pas comme celui qui occupe désormais sa place...

[Asmodeus]

Asmodeus hocha la tête en signe d’assentiment : les précisions de Kurt étaient rassurantes et prometteuses en ce qui concernait cette secte et l’élu divin avait en outre envie de faire confiance au fossoyeur. La mention de Kelemvor lui arracha en outre une grimace : le dieu de la mort et Velsharoon n’étaient pas à proprement parler en bons termes et l’élu divin ne pouvait que partager son mépris pour un dieu aussi farouchement opposé à l’art antique et raffiné de la nécromancie.

- Encore une fois, il semble qu’Asmodeus soit au bon endroit et avec les bonnes personnes pour préserver ce qui peut et doit l’être !

[Taliesin]

[Quête : L'Ascension]

Son interlocuteur sourit.
-Presque tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut préserver le cimetière. Après tout, c'est comme un musée : les tombes, les mausolées et les cryptes sont de superbes monuments abritant beaucoup d’œuvres d'art et des inscriptions qui renferment autant de savoir que les livres de la Bibliothèque Magique ! Mais beaucoup trouvent ce musée trop... vivant. C'est totalement idiot, car les pensionnaires ont plus encore de choses à raconter que les vieilles pierres... Enfin, certains ! Mais même ceux qui ne parlent pas, qui ne font que grogner... Ce n'est pas très gentil de vouloir les chasser de leurs demeures.

[Asmodeus]

Asmodeus sourit à nouveau. Décidément, c’était là un signe que le vieux Kurt parvenait à le mettre à l’aise malgré - ou plutôt grâce à - un discours que d’aucuns auraient sans doute jugé dérangeant.

- Asmodeus est encore une fois en adéquation avec Kurt sur ce point : bien des personnes à la vue étroite ont tendance à considérer tout ce qui peut paraître menaçant comme une gêne à éliminer absolument. Asmodeus considère au contraire que même les non-morts les moins érudits ont une utilité certaine : à commencer par éloigner une partie des importuns et donc à préserver les trésors de savoir et de culture qu’abritent ces tombes. Sans compter qu’ils ont leur place légitime dans cet environnement, bien plus que les soudards en quête d’expérience ou de richesses qui constitue le gros des aventuriers.

[Taliesin]

[Quête : L'Ascension]

-Asmodeus parle d'or. Toutefois, de l'avis de ce brave vieux Kurt, des aventuriers en nombre raisonnable dans le cimetière ne sont pas un problème, dans la mesure où ils fournissent de l'exercice aux pensionnaires et, s'ils parviennent à s'échapper, préviennent les habitants des autres quartiers qu'il vaut mieux ne pas venir semer la pagaille ici.
Il se tut, manifestement aux augets, puis acquiesça comme pour lui-même.
-Ah, les autres se sont éloignés.
Il se leva, pria l'élu divin de l'excuser un instant puis gagna l'arrière-salle, d'où il reparut bientôt, un coffret oblong glissé sous le bras.
-Si Asmodeus veut bien suivre ce brave vieux Kurt, l'heure est venue de se mettre en route.

[Asmodeus]

Asmodeus se sentait parfaitement reposé par le séjour sur la chaise et rassuré par la conversation avec ce brave Kurt aussi ne se fit-il pas prier pour suivre le gardien de cimetière. Il se demandait ce que pouvait contenir le coffret mais il ne voulait pas que sa soudaine curiosité puisse être assimilée à de la méfiance aussi se contenta-t-il d'observer leur parcours.

- Asmodeus vous suit avec plaisir !